Accueil Blog Page 131

Triple assassinat de militantes kurdes à Paris : Que cache la France ?

0

PARIS – Le journaliste Maxime Azadî revient sur le triple assassinat des militantes kurdes à Paris à l’occasion du 12e anniversaire de leur meurtre alors que le dossier est au point mort à cause de « secret défense » de l’État français.

Voici l’article de Maxime Azadî:

Triple assassinat de militantes kurdes à Paris : Que cache la France ?

Douze ans après l’assassinat de trois militantes révolutionnaires kurdes, dont Sakine Cansız, l’une des fondatrices du PKK, en plein coeur de Paris, la justice n’a toujours pas été rendue. L’enquête est entravée par le secret défense.
 
Un terrible triple assassinat a eu lieu il y a 12 ans au Centre d’Information du Kurdistan, situé au cœur de Paris, dans le quartier de Strasbourg Saint-Denis. Le 9 janvier 2013, Sakine Cansız (Sara), membre fondatrice du PKK, Fidan Doğan (Rojbîn), représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK) à Paris, et Leyla Şaylemez (Ronahî), militante du mouvement de jeunesse kurde, ont été tuées par balles.
 
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, s’était rendu sur les lieux du crime. « C’est un fait grave, d’où ma présence. C’est un fait inacceptable. L’enquête ne fait que commencer, sous l’autorité du parquet, les services sont mobilisés pour faire toute la lumière sur cet acte tout à fait insupportable. Je suis aussi venu exprimer ma compassion à l’égard des proches de ces trois femmes. » a-t-il déclaré.
 
HOLLANDE : C’EST UNE OPÉRATION DE L’ÉTAT TURC
 
François Hollande, alors président de la République, a qualifié l’assassinat de « horrible », ajoutant : « [cela touche] directement trois personnes dont l’une [était] connue de moi et de beaucoup d’acteurs politiques car elle venait régulièrement nous rencontrer ». Il faisait référence à Rojbîn, qui faisait la diplomatie populaire pour la cause du peuple kurde.
 
En mai 2024, soit onze ans après les faits, François Hollande reconnaissait, lors d’une conférence à l’Université Bretagne Sud à Lorient, que l’assassinat de trois femmes kurdes était une« opération », une « intrusion » d’un État membre de l’OTAN.
 
Répondant à la question d’un étudiant kurde, il précisait : « Là, ce n’était plus une ingérence. C’était plus grave parce que c’était une opération, dont on ne savait pas exactement jusqu’à quel niveau de l’État turc elle avait été décidée, mais il était clair qu’il y avait eu une intervention de l’opérateur qui avait contribué à assassiner une Kurde, une personnalité très forte en France. »
 
François Hollande faisait ici référence à Sakine Cansız, avant d’ajouter :
 
« On est vraiment dans l’intrusion, dans une implication d’un État étranger, membre de l’Alliance atlantique (OTAN) par ailleurs, et candidat à l’entrée dans l’Union européenne. »
 
12 ANS PLUS TARD : PROMESSES OUBLIÉES
 
Douze années se sont écoulées. François Hollande siège à nouveau comme parlementaire, tandis que Manuel Valls occupe aujourd’hui le poste de ministre des Outre-mer dans le nouveau gouvernement français. Les promesses faites à l’époque de faire toute la lumière sur ces assassinats et de rendre justice semblent désormais reléguées à l’oubli. En d’autres termes, le dossier a été, de facto, mis de côté. Peut-être qu’un jour, lorsque les équilibres entre les États ou les impératifs de la raison d’État évolueront en faveur de la justice, ce dossier sera enfin exhumé. Mais pour l’heure, ce n’est pas le cas. Les meurtres politiques impliquant, directement ou indirectement, des États continuent de demeurer impunis.
 
DES PREUVES ACCABLANTES
 
Où en est l’enquête aujourd’hui ? Pourquoi est-elle bloquée malgré de nombreuses preuves concrètes ?
 
Le dossier d’enquête contient des documents établissant la responsabilité du MİT dans les assassinats des trois femmes kurdes. Parmi ces éléments figurent notamment un enregistrement audio décrivant les plans d’assassinat, un document classifié contenant des instructions explicites pour ces meurtres politiques, ainsi que les aveux de certains responsables des services secrets turcs.
 
– L’enregistrement audio, mis en ligne le 12 janvier 2014, révèle des discussions entre le tireur présumé, Ömer Güney, et des agents du MIT sur les plans de l’assassinat. Cette conversation semble avoir eu lieu en octobre 2012, quelques mois avant le triple assassinat.
 
– Le document classifié, divulgué le 14 janvier 2014, désigne Ömer Güney comme « source » et porte la signature de responsables des services secrets turcs (MIT), confirmant les ordres donnés pour les assassinats.
 
– Selon l’acte d’accusation, Ömer Güney avait également planifié son évasion avec l’aide de complices, en utilisant un langage codé pour demander des armes et des arrangements pour rencontrer le MIT. Ces préparatifs ont été surveillés et déjoués par les enquêteurs français.
 
– Le 17 décembre 2016, un mois avant le début de son procès, Ömer Güney est mort subitement à l’âge de 34 ans, emportant ses secrets avec lui. Cette mort suspecte a conduit à la clôture effective de l’affaire.
 
DES AVEUX DES AGENTS DU MIT
 
De nouveaux éléments ont vu le jour dans les années qui ont suivi, notamment les aveux de deux agents du MIT capturés par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) en août 2017. Il s’agissait d’Erhan Pekçetin, responsable des opérations à l’étranger, la branche la plus stratégique du MIT, et d’Aydın Günel, responsable des ressources humaines. Leurs aveux, publiés en janvier 2018 par une agence de presse kurde, renforçaient les accusations contre le MIT.
 
Les aveux révélaient des détails précis sur les responsables du MIT impliqués, notamment les noms des signataires du document classifié:
 
– Uğur Kaan Ayık, directeur des opérations spéciales au moment des faits.
 
– Oğuz Yüret, chef de division des opérations.
 
– Sabahattin Asal, alors adjoint au directeur des renseignements stratégiques. Sabahattin Asal, présenté comme le bras droit de Hakan Fidan, directeur du MIT à l’époque, aurait également participé aux négociations d’Oslo avec le PKK. Il aurait participé à toutes les réunions, de la première réunion à Genève le 3 juillet 2008 jusqu’à la dernière réunion des négociations d’Oslo le 5 juillet 2011.
 
Le responsable du MİT, Erhan Pekçetin, déclarait également reconnaître les voix des personnes figurant dans l’enregistrement audio apparu le 12 janvier 2014. Il admettait que cette rencontre avait eu lieu dans un hôtel à Ankara et que le billet d’avion d’Ömer Güney avait été payé par une agence du MİT située à Yenimahalle, un quartier d’Ankara. Selon Erhan Pekçetin, un meurtre aussi sensible n’aurait pas pu se produire sans l’approbation du président turc Recep Tayyip Erdoğan.
 
LE « SECRET DÉFENSE » ENTRAVE LA JUSTICE
 
Malgré l’abondance d’informations et de preuves, malgré les nouvelles demandes introduites après la mort d’Ömer Güney et la mobilisation continue du peuple kurde en quête de justice, le dossier du triple assassinat de 2013 ne bouge pas, sous prétexte de « secret défense ». Les autorités françaises refusent de lever le voile sur les écoutes téléphoniques d’agents turcs basés en France, soupçonnés d’être impliqués dans les assassinats. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) invoque le « secret défense » pour justifier cette décision.
 
Comme pour de nombreux autres assassinats politiques commis sur le sol français, l’enquête sur ce massacre est entravée par des mécanismes politiques. Les enquêteurs ne bénéficient plus d’aucune coopération de la part de l’État turc. Face à ce blocage, les Kurdes et leurs soutiens continuent de descendre dans la rue chaque année pour exiger la levée du secret d’État et la poursuite des responsables. Autrement dit, la lutte pour la vérité et la justice se poursuit sans relâche.
 
LA MÊME « RAISON D’ÉTAT » DANS LE SECOND TRIPLE ASSASSINAT
 
La « raison d’État » qui empêche de faire la lumière sur le massacre de 2013 s’est de nouveau manifesté lors du second triple assassinat du 23 décembre 2022, presque dix ans plus tard. Ce jour-là, devant le Centre culturel kurde Ahmet Kaya, Evîn Goyî, membre du conseil exécutif du KCK, Abdurrahman Kızıl, patriote engagé, et le chanteur Mîr Perwer ont été assassinés.
 
Cependant, la justice française, qui mobilise systématiquement les procureurs antiterroristes contre toute action de protestation des Kurdes, a préféré qualifier cette attaque terroriste comme étant de « caractère racial ».
 
Bien que le Centre culturel kurde ait clairement été ciblé lors de l’attentat de 2022, la nature terroriste de cette attaque n’a toujours pas été reconnue. Le Conseil démocratique kurde de France (CDKF) ainsi que les avocats des familles des victimes réclament la désignation d’un juge antiterroriste pour mener une enquête approfondie.
 
Maxime Azadi, directeur de Firat News (ANF)

GRENOBLE. Hommage aux trois femmes kurdes assassinées à Paris

0
GRENOBLE – L’Association iséroise des ami-es des Kurdes (Aiak) organise le 9 janvier prochain un rassemblement en hommage aux trois femmes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, ainsi qu’en soutien au Rojava menacé par les attaques turco-jihadistes. (RDV le jeudi 9 janvier 2025, à 18h30, place Félix-Poulat, GRENOBLE)
 
Voici le communiqué d’AIAK invitant à rassemblement en soutien aux martyrs kurdes de Paris et au Rojava
 

L’assassin présumé est décédé sans procès, mais différents éléments indiquent que le service de renseignements turc, le MIT, est impliqué dans cet assassinat, Grâce à la persévérance des familles des trois victimes, le dossier du triple meurtre a pu être ré-ouvert en 2019 pour « complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste criminelle ». La justice française a du mal à avancer, des pièces essentielles étant classées « secret défense ».

Nous réclamons :

  • la levée du secret défense dans l’enquête de ces assassinats politiques pour pouvoir faire la pleine lumière sur ces assassinats ;
  • l’arrêt des mesures d’intimidation et de répression contre les militant.es kurdes opposants au président turc R.T. Erdoğan.

Nous célébrons avec le peuple syrien la chute du régime de Bachar El Assad, ayant provoqué la mort de centaines de milliers de syriens, la destruction massive des infrastructures, emprisonné et torturé des dizaines de milliers de personnes. La Syrie de Bachar El Assad était devenue un narco-Etat, plaque tournante du trafic de captagon.

L’offensive militaire des factions rebelles, qui a joué un rôle décisif dans la chute du régime syrien, était accompagnée par une aspiration populaire immense pour en finir avec le régime corrompu, sanguinaire et mafieux de Bachar El Assad. La chute du régime est le prolongement de la révolution populaire syrienne déclenchée en 2011, portant l’exigence de démocratie, de droits et libertés fondamentales.

L’avenir est très incertain pour la Syrie et la région : risques de fragmentation avec les interventions armées de la Turquie et d’Israël, interrogations sur ce que fera le nouveau pouvoir vis à vis des droits des femmes et des minorités. Nous soutenons les revendications pour l’unité du pays et pour un État démocratique, laïc et civil, garantissant l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.

Le Rojava, symbole de la résistance kurde, représente une expérience démocratique unique au Moyen-Orient. Après avoir combattu et vaincu l’État Islamique en 2015, notamment à Kobané, symbole de cette lutte, les combattantes et combattants du Rojava ont mis en place sur le territoire libéré une société démocratique, multiethnique, féministe, où les femmes et les hommes sont à parité à tous les niveaux (conseil municipal, administration, armée, …), où toutes les personnes vivent à égalité de droits, quelque que soit son appartenance culturelle, sa langue, sa religion.

L’expérience démocratique du Rojava (régions du Nord et de l’est de la Syrie) est sans pareille dans tout le Moyen Orient, née au coeur d’un pays ravagé par une dictature meurtrière,

Depuis des décennies, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan mène une guerre implacable contre les Kurdes, à la fois à l’intérieur de ses frontières et dans les régions voisines. Les milices de l’« Armée Nationale Syrienne », armées et appuyées par le pouvoir turc, notamment avec des drones , profitent du chaos pour attaquer le Rojava. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà été déplacées.

Nous appelons la France à :

  • Exiger le retrait des forces d’occupation étrangère du pays, en particulier la Turquie et Israël, pour permettre au peuple syrien la possibilité d’enfin s’autodéterminer et aux minorités d’être protégées ;
  • Soutenir les efforts de transition pacifique, basée sur la justice, le droit et la prise en compte des aspirations de toutes les composantes du peuple syrien, en respectant ses minorités et les catégories les moins protégées de sa population ;
  • garantir le droit aux Syrien·nes refugié.es en France et pouvoir rester si iels le souhaitent et pouvoir se rendre temporairement en Syrie sans perdre leur statut.
 
avec le soutien de : AFPS, LDH, Ligue de défense des droits de l’homme en Iran (LDDHI), Nil Isère, Mouvement de la Paix, UJFP, UD-CGT 38, Solidaires, Ensemble!, La France Insoumise, PCF, NPA anticapitaliste, UCL, CNT…
 
 

SYRIE. Un bourreau des femmes devenu ministre de la justice

SYRIE – Shadi Mohammad al-Waisi, ministre syrien de la Justice, a été filmé deux fois en 2015 alors qu’il assistait à l’exécution de deux femmes à Idlib. (Les vidéos en question circulent sur les réseaux sociaux). Ainsi, en Syrie, deux modèles idéologiques s’affrontent: au Rojava le modèle pluraliste et féministe prôné par les Kurdes et leurs alliés contre celui de Damas; l’islam politique de HTC (ancien al-Qaïda syrien). 

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont diffusé deux vidéos montrant deux exécutions de femmes accusées de « corruption et de prostitution », affirmant que l’homme lisant les peines était Shadi Al-Waisi, le ministre de la Justice du nouveau gouvernement syrien. 

La plateforme « Verify-sy » a procédé à une vérification approfondie à l’aide d’outils techniques spécialisés pour faire correspondre les traits et le ton de la voix clairement entendus dans au moins une des vidéos avec les traits et la voix du ministre Shadi Al-Waisi, qui était récemment apparu dans plusieurs interviews filmées. Les résultats ont montré un degré élevé de correspondance, malgré la mauvaise qualité des enregistrements diffusés.

Pour confirmer ces informations de manière concluante, et compte tenu de la sensibilité de la vérification dans les zones de conflit selon la méthodologie adoptée, « Verify-sy » a contacté plusieurs parties de la nouvelle administration syrienne. Un haut responsable a confirmé que l’homme sur les vidéos est bien l’actuel ministre de la Justice, Shadi Al-Waisi, et qu’il était à l’époque juge.

 
« Attention, déclenchez l’avertissement pour que les Occidentaux puissent comprendre qui est au pouvoir en Syrie en ce moment – et non, Assad ne me manque pas, et de nombreux Syriens sont à juste titre heureux de la fin de son régime ! Mais ne nous leurrons pas : l’islamisme est et ne doit jamais être l’alternative.
 
 
Shadi al-Waisi, le nouveau ministre syrien de la Justice, était un ancien juge de la charia d’Al-Qaïda. Les vidéos divulguées en 2015 le montrent en train d’exécuter une femme accusée de prostitution dans la province d’Idlib. Une telle situation ne doit pas être l’avenir de la Syrie », écrit le théologien Ahmad Mansour sur son compte X (ancien Twitter).

SYRIE. Sauvetage d’une fille yézidie à Idlib

0
IRAK / KURDISTAN – Une jeune Yézidie de Kojo a été sauvée des mains des terroristes de DAECH / ISIS à Idlib, en Syrie. 
 
Silvana Kh. « a maintenant atteint en toute sécurité le camp de personnes déplacées de Shariya, au Kurdistan irakien, où sa famille l’a accueillie avec joie. Silvana a été kidnappée avec sa famille, lors de l’horrible attaque de Sinjar contre Kojo le 15 août 2014. Ce sauvetage apporte une lueur d’espoir et de soulagement à la communauté yézidie », écrit l’activiste yézidi Farhad Ali qui a publié la photo de Silvana sur X (ancien Twitter).

 

Selon une autre activiste, dix ans après le génocide des Yézidis, plus de 2 500 personnes sont toujours portées disparues. Le sort inconnu des disparus est plus que tout autre problème pour la communauté yézidie. À ce jour, aucun effort gouvernemental n’a été entrepris pour les sauver. La plupart des opérations sont menées par des bénévoles.
Retour sur le génocide yézidi 

 

Les mercenaires de l’État islamique ont voulu détruire l’identité et la religion yézidies le 3 août 2014. Les peshmergas sous le commandement de PDK ont quitté la région et DAECH a massacré les Yézidis sans problème. Les combattant.e.s kurdes des HPG [branche armée du PKK] et YPG / YPJ se sont précipités sur les lieux pour sauver des milliers de Yazidis d’une mort imminente dans le couloir sécurisé qu’ils ont ouvert vers le Rojava. Six ans après ce génocide, souvenons-nous de ce qui s’est passé à Shengal le 3 août 2014.

Le génocide yézidi en chiffre:

-Plus de 5 000 Yézidis ont été tués
-6 417 femmes, enfants et hommes ont été kidnappés (Les femmes et fillettes ont été vendues comme esclaves sexuelles tandis que les garçons étaient enrôlés comme soldats)
-Des dizaines d’enfants et vieillards sont morts de soif sur le mont Sinjar lors de la fuite
-3 500 femmes et enfants ont été sauvés depuis et ont besoin de soins urgents 
-2 908 autres attendent d’être sauvés
-2 800 enfants sont devenus orphelins
-360 000 Yézidis ont fuit leurs terres et vivent dans des camps de réfugiés ou sont partis en Europe
-68 sanctuaires yézidis ont été détruits par DAECH
-80 fosses communes ont été découvertes jusqu’à présent -après la libération de Shengal (Sinjar)
– La ville de Shengal, détruite et minée par DAECH, attend d’être reconstruite. 

ROJAVA. Elles cuisinent pour les combattant.e.s de la liberté

0
SYRIE / ROJAVA – Les femmes du village de Xurxurê, dans le canton kurde de Kobanê, cuisinent pour les combattant.e.s des YPJ et des FDS qui défendent le barrage de Tishrin et le pont de Qereqozaq face aux gangs turco-jihadistes. Ces femmes cuisinent pendant la journée et montent la garde la nuit.
 
Les habitants du canton de l’Euphrate continuent de soutenir les combattant.e.s des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des Unités de défense de la femme (en kurde : Yekîneyên Parastina Jin, YPJ). Dans le village de Xurxurê, à l’ouest de Kobanê, les femmes préparent les repas des guerriers qui sont sur le front des combats.
 
Les femmes cuisinent pendant la journée et montent la garde la nuit dans leur village. (ANHA)
 
 

ROJAVA. Attaque de drone près de Kobanê

0

SYRIE / ROJAVA. Un drone de la Turquie colonialiste a ciblé une maison occupée par des civils à Sirin, au sud du canton kurde de Kobanê.

Détails à venir…

ROJAVA. Profanation d’un sanctuaire militaire à Manbij

0

 

SYRIE / ROJAVA. Les mercenaires de la Turquie colonialiste ont détruit le sanctuaire des martyrs arabes et kurdes près de Manbij.

Loin des valeurs sociétales reconnues dans toute la Syrie et la région, les mercenaires de l’État d’occupation turc ont détruit le contenu du sanctuaire des martyrs de Manbij situé au sud de la ville.

Le Sanctuaire des Martyrs est situé dans la ville de Manbij, sur la route internationale au sud de la ville, et il y a une salle spéciale dans laquelle des photos des martyrs de Manbij et de sa campagne sont accrochées en l’honneur de leurs grands sacrifices pour défendre la ville et son peuple.

L’agence ANHA a obtenu une vidéo, montrant l’étendue de la haine des mercenaires de l’État d’occupation turc, à partir du symbolisme des images des martyrs de Manbij qui ont sacrifié leur vie pour libérer la ville des mercenaires de l’EI.

Des sources locales ont également rapporté que les mercenaires de l’État d’occupation turc avaient détruit les sanctuaires des martyrs dans le sanctuaire, de manière similaire à ce que les mercenaires de l’EI ont fait lors de leur entrée à Manbij en 2014, et leur destruction de sanctuaires et de mosquées, notamment le sanctuaire du compagnon Ammar bin Yasser, et la mosquée Uwais al-Qarni (un sanctuaire chiite) et la mosquée Sheikh Aqeel Al-Manbiji à Manbij.

Les crimes des mercenaires ont suscité le mécontentement de la population générale de la ville de Manbij. (ANHA)

 

FEMINICIDE. « Si la justice avait été rendue pour Gülistan Doku, les Rojin et Narin seraient en vie aujourd’hui »

0

TURQUIE / KURDISTAN – Alors que la famille de Rojin Kabaiş*, une jeune Kurde tuée et dont le crime est déguisé en suicide par les autorités turques, se bat pour faire la lumière sur cet énième féminicide qu’on veut laisser impuni, la coprésidente du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM), Tülay Hatimoğulları, a partagé une publication sur X à propos de Gülistan Doku, une autre jeune femme kurde portée disparue à Dersim depuis le 5 janvier 2020.

Tülay Hatimoğulları a écrit sur X (ancien Twitter) : « Où est Gülistan Doku ? Nous posons cette question depuis exactement 5 ans. Gülistan Doku a été portée disparue à Dersim, entouré de caméras de toutes parts. Nous connaissons ceux qui ont laissé Gülistan dans l’ombre. Nous connaissons les auteurs. Si la justice avait été rendue à Gülistan, les Rojin et les Narin seraient en vie aujourd’hui. Nous ne cesserons jamais de nous interroger sur le sort de Gulistan et de Rojin. »

d

*Le corps de Rojin Kabaiş, une étudiante de 21 ans de l’Université Van Yüzüncü Yıl, a été retrouvé 18 jours après sa disparition à Van.

Le corps a été découvert sur la rive du lac de Van, dans le quartier de Mollakasım, dans le district de Tuşba.

Kabaiş a été vue pour la dernière fois le soir du 27 septembre, alors qu’elle racontait à ses amis qu’elle allait ramasser des galets sur la plage. Elle a quitté son dortoir mais n’est jamais revenue.

Après que ses amis ont signalé sa disparition, des équipes de recherche ont commencé à ratisser la zone. Son téléphone et ses écouteurs ont été retrouvés sur les rives du lac Van le 10 octobre, puis son foulard a été retrouvé le long du rivage.

TURQUIE. Les comptes X de trois médias kurdes bloqués

0

TURQUIE / KURDISTAN – L’accès aux comptes X (ancien Twitter) des journaux kurdes MA, JINNEWS et Yeni Yaşam a été bloqué en Turquie. La censure des médias kurdes est une vieille tradition de l’État colonialiste turc.

L’accès au compte @Maturkce de l’agence Mezopotamya (Mezopotamya Ajansı – MA) X (Twitter) a été bloqué en Turquie. Aucune explication n’a été donnée sur la raison du blocage du compte ayant 263 000 abonnés.

L’accès au compte X du journal 100% féminin JINNEWS (@jinnewsturkce) et celui du journal Yeni Yaşam ont également été bloqués sans explications. (Agence Mezopotamya)

TURQUIE. L’affaire Elçi sera portée devant la Cour constitutionnelle

0

TURQUIE / KURDISTAN – Le dossier du meurtre de Tahir Elçi, avocat kurde assassiné le 28 novembre 2015 à Diyarbakır, sera transféré à la Cour constitutionnelle après que la décision d’acquittement définitif des policiers poursuivis fut approuvée par la Cour d’appel. Les avocats de la partie civile déclarent qu’ils porteront l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lorsque toutes les voies de recours internes seront épuisées.

Une décision d’acquittement a été rendue le 12 juin 2014 à l’encontre des policiers Sinan Tabur, Fuat Tan et Mesut Sevgi, jugés pour avoir « provoqué la mort par négligence » dans le cadre du meurtre de Tahir Elçi, ancien bâtonnier du barreau d’Amed, devant le minaret historique à quatre piliers dans le quartier Sur d’Amed le 28 novembre 2015. L’opposition à la décision d’acquittement de la 10e Cour pénale de Diyarbakır a été rejetée par la 10e Chambre pénale de Diyarbakır, la jugeant « légale ».

Les avocats chargés du dossier ont déclaré qu’ils porteraient le dossier devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) lorsque les voies de recours internes seraient épuisées. L’avocat Mahsum Batı, président du conseil d’administration de la Fondation Tahir Elçi, le président du barreau d’Amed Abdulkadir Güleç et le député du Parti républicain du peuple (CHP), Sezgin Tanrıkulu, qui suit de près l’affaire, ont évalué la décision.

Poursuite des politiques d’impunité

Signalant que le rejet du recours n’est pas indépendant des politiques d’impunité, le président du barreau d’Amed, Abdulkadir Güleç, a rappelée que des pratiques similaires sont fréquemment appliquées dans les cas où les auteurs sont des fonctionnaires ou des policiers, et a ajouté que l’attitude du La Cour d’appel n’est pas différente. Il a déclaré que toutes les demandes visant à ce que les auteurs et la vérité soient révélées au cours des phases d’enquête et de poursuites ont été rejetées : « Après que le président de notre barreau, Tahir Elçi, ait été assassiné à la suite d’un meurtre politique le 28 novembre 2015, notamment par sans faire de découverte immédiate sur les lieux, nous avons rendu difficile l’émergence des preuves du crime et l’identification des véritables auteurs. Encore une fois, parmi de nombreuses autres lacunes, le fait que 12 secondes de l’enregistrement de la caméra du département de police de Diyarbakır qui a capturé le moment du meurtre a été supprimée n’a pas été prise en considération. Je pense que [cela avait pour but] d’empêcher que les auteurs [du meurtre de Tahir Elçi] ne soient révélés. Nous pouvons dire qu’un effort a été fait pour empêcher que la vérité ne soit révélée lors du procès. En tant que partie civile, presque toutes nos demandes ont été rejetées par le tribunal. Après que notre demande d’audition du Premier ministre Ahmet Davutoğlu ait été acceptée, [elle] a été abandonnée après (…) l’avis du procureur ».

Meurtre politique planifié

Notant que Tahir Elçi a été victime d’un assassinat politique, le député du CHP Sezgin Tanrıkulu a déclaré : « Tahir Elçi a été victime d’un assassinat politique et a été assassiné au coeur d’Amed, avec le témoignage de nombreuses personnes. Tahir Elçi n’était pas quelqu’un qui a été pris pour cible par hasard ou par erreur. »Il était également un défenseur des droits très important qui s’est opposé institutionnellement aux graves violations des droits de l’homme dans la région pendant sa présidence de l’Ordre des Avocats, a signalé ces violations et les a annoncées au public. C’était quelqu’un qui s’opposait aux violations, les poursuivait en tant qu’avocat, suivait ses idées et dénonçait les auteurs de meurtres non résolus et de disparitions forcées. C’est pourquoi il a été sacrifié par un meurtre politique planifié ». 

Attitude qui protège les auteurs du meurtre

Déclarant que le procureur général de Diyarbakır de l’époque n’avait pas réussi à recueillir des preuves et à identifier les auteurs et avait eu une attitude qui les protégeait, Tanrıkulu a déclaré : « L’acte d’accusation a dû être rédigé avec les grands efforts des avocats du barreau d’Amed. ouverte, dans toutes les audiences, le tribunal a protégé les accusés. La Cour d’appel, qui a refusé d’ouvrir les plaintes des proches de Tahir Elçi et du barreau d’Amed, a également partagé cette décision d’impunité. Notre réponse à ceux qui disent ‘il n’y a pas de problème’ : la question kurde est exactement celle de l’absence de justice dans ce pays ». (Agence Mezopotamya)

TURQUIE. Au moins 394 femmes assassinées en 2024

0
TURQUIE / KURDISTAN – Au moins 394 femmes ont été tuées en 2024 en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays, tandis que la mort de dizaines d’autres femmes est considérée comme étant « suspecte ».
 
La plateforme féministe « Nous allons stopper les Féminicides » (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP), les Assemblées de femmes et la Fédération des jeunes féministes ont organisé une conférence de presse au Centre culturel Zübeyde Ana à Istanbul pour partager des données sur la violence masculine en 2024.
 
Esin Izel Uysal, représentante des assemblées de femmes de la KCDP, a déclaré : « Le féminicide est l’un des problèmes les plus urgents dans ce pays. »
 
La secrétaire générale de la KCDP, Fidan Ataselim, a déclaré : « Même s’ils essaient de nous le faire oublier, des femmes sont assassinées par des hommes. Je partagerai les conséquences de l’échec de la mise en œuvre de la loi n° 6284, des politiques centrées sur la famille et de l’impunité. En 2024, 394 féminicides ont eu lieu. De plus, 259 femmes sont mortes dans des circonstances suspectes. L’année dernière, nous avons averti les autorités politiques : tant que les politiques centrées sur la famille seront mises en œuvre, davantage de femmes seront tuées. Et c’est malheureusement arrivé. Soixante et onze pour cent des femmes ont été assassinées au sein de leur famille. Nous avons averti que ces meurtres augmenteraient. Quarante-deux pour cent des femmes ont été tuées par leur mari. Les femmes ont été assassinées par leur père, leur mari, les hommes dont elles essayaient de divorcer ou leurs anciens maris. De quelle famille parlez-vous de protéger et de renforcer ? Cinquante-sept pour cent des femmes ont été tuées dans les maisons où elles étaient confinées, au sein des structures familiales dites sacrées. La plupart des femmes sont assassinées par des armes à feu. Ne pas prendre de mesures contre cela est une erreur. Cela équivaut à une complicité dans ces meurtres. La vie des femmes ne peut pas être laissée à la merci d’un coup de feu raté. »
 
Ataselim a souligné que seuls 42 des auteurs avaient un casier judiciaire, ajoutant : « Nous avons protesté après que des femmes ont été tuées par des hommes qui ont été libérés malgré des infractions pénales répétées. Lorsque nous essayons d’arrêter les féminicides, lorsque nous manifestons, ils nous mettent des menottes aux poignets et aux poignets des journalistes qui exposent la réalité – mais pas aux poignets des meurtriers et des violeurs. Nous parlons d’affaires classées comme « suicides », de meurtres déguisés en accidents et de tueurs libérés. En 2024, nous avons lancé une mobilisation pour l’application de la loi n° 6284. Les ministères devraient expliquer : quelle est la trajectoire des féminicides ? Nos données ne correspondent pas aux données fournies par les ministères ; comparons leurs données avec les nôtres. Ils prétendent qu’après le retrait de la Convention d’Istanbul, les féminicides ont diminué, mais leurs propres données contredisent cette affirmation. Luttons ensemble jusqu’à ce que nous obtenions une égalité pleine et entière. Ensemble, arrêtons les féminicides. »
 
Meurtres d’enfants
 
Güneş Şahin, représentante de la Fédération des jeunes féministes, a attiré l’attention sur l’augmentation des meurtres d’enfants et de jeunes femmes : « Cette année, le nombre de filles tuées par leur père a quadruplé par rapport à 2023. Les familles nous sont présentées comme des espaces très sûrs. Nous avons parlé de Narin, mais nous ne connaissons toujours pas toute la vérité. Ces incidents montrent que les familles ne sont pas aussi idéales que l’AKP (Parti de la justice et du développement) essaie de le décrire. Les familles que vous nous imposez sont comme ça. Le gouvernement est responsable de ce qui arrive aux filles et aux jeunes femmes. Que se passe-t-il dans ces foyers ? Les enfants sont-ils soumis à des abus ou à des violences ? Le gouvernement doit surveiller tout cela. Nous avons averti l’AKP : vous soumettez les filles à la domination de leurs pères, et avec vos politiques familiales, vous provoquez une augmentation des meurtres de femmes. Malheureusement, nos prédictions se sont réalisées. »
 
« Nous obtiendrons l’égalité grâce à notre lutte »
 
Soulignant que les femmes de ce pays meurent dans des circonstances suspectes et que les autorités ne parviennent pas à enquêter sur ces décès, Güneş Şahin a poursuivi : « J’ai ici une photo de la manifestation que nous avons organisée le 12 octobre pour İkbal et Ayşenur [Ayşenur Halil et İkbal Uzuner, âgées de 19 ans, ont été assassinées par Semih Çelik (19 ans) à une demi-heure d’intervalle le 4 octobre 2024 à Istanbul]. Des milliers de femmes des universités et des lycées ont participé à cette action. Nous ressentons un sentiment de responsabilité. En tant que féministe qui se bat dans ce pays, je peux dire que le véritable espoir de cette nation réside dans nos jeunes féministes, qui remplissent les rues pour leurs amies. Nous obtiendrons l’égalité grâce à notre lutte. » (ANF)

TURQUIE. Les mères du samedi exigent justice pour 2 frères portés disparus en détention

0

TURQUIE – Réunies pour leurs 1032ème veillé hebdomadaire sur la place Galatasaray, les Mères du Samedi ont demandé que les autorités turques fassent la lumière sur le sort de leurs proches disparus / assassinés en détention et ont exigé que les auteurs des disparitions forcées soient jugés. Lors de la veillé à laquelle ont participé de nombreux proches des disparus et défenseurs des droits humains, on a exigé des autorités turques qu’elles fassent la lumière sur le sort des frères Ayhan Efeoglu (disparu le 6 octobre 1992) et Ali Efeoğlu (disparu le 5 janvier 1994) en détention à Istanbul.

Ayhan Efeoğlu a été arrêté par des policiers en civil devant l’Université technique de Yıldız, où il était étudiant, le 6 octobre 1992. On n’a plus jamais entendu parler de lui après avoir été emmené au commissariat de la police d’Istanbul. Les autorités compétentes turques ont répondu à la famille qu’Efeoğlu n’était pas en détention. Deux ans après la disparition d’Ayhan, son frère Ali Efeoğlu a également été arrêté à Istanbul Pendik le 5 janvier 1994. Lui aussi a été porté disparu à jamais depuis cette date.

Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.