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AANES : C’est le libre arbitre qui crée la victoire

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SYRIE / ROJAVA – A l’occasion du dixième anniversaire de la libération de la ville kurde de Kobané, l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a publié un communiqué, déclarant que c’est le libre arbitre qui crée la victoire, et a appelé toutes les forces syriennes et la communauté internationale à faire preuve de responsabilité face à la menace directe qui pèse sur les acquis réalisés dans le nord-est de la Syrie alors que la Turquie a intensifié les attaques autour du barrage de Tishreen où plus de 20 civils ont été tués et 200 autres blessés par les drones turcs depuis 8 janvier.

Dans son communiqué publié à l’occasion du dixième anniversaire de la résistance et de la victoire de Kobanê et de la défaite des mercenaires de l’EI, l’AANES a souligné la nécessité de préserver les acquis obtenus après la résistance de Kobanê jusqu’à présent.

Voici le communiqué de l’AANES :

« Aujourd’hui, cela fait dix ans que la résistance de Kobané a remporté la victoire, qui a mis fin aux projets les plus extrémistes en Syrie, dans la région et même dans le monde. La résistance qui a émergé grâce à la cohésion des composantes de notre peuple a démontré la vérité de la volonté populaire et sa force dans la lutte contre les projets de génocide et de liquidation, car la victoire de Kobanê a été une victoire pour l’humanité et la Syrie et le monde entier ont été protégés du danger et des conséquences de l’extrémisme.

La résistance de notre peuple à Kobanê, ainsi que l’engagement de tous les Kurdes et des internationalistes dans cette résistance, ont prouvé que c’est le libre arbitre qui crée la victoire. Nous nous souvenons de cette résistance et de ses héros martyrs, ainsi que des blessés, et nous affirmons que l’héritage de cette résistance est ce qui est victorieux aujourd’hui dans la lutte contre tous les types de guerres menées par la Turquie, ses mercenaires et tous ceux qui veulent saper la volonté de ce peuple.

Alors que nous, au sein de l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie, soulignons la nécessité de préserver les acquis obtenus après la résistance de Kobané jusqu’à présent, nous appelons à la nécessité de faire preuve de responsabilité de la part de toutes les forces nationales syriennes et de la communauté internationale face à la menace directe qui pèse aujourd’hui sur ces acquis. Dans le Nord-Est de la Syrie en général et au barrage de Tichrine en particulier, la poursuite des attaques entraîne un véritable désastre en termes de retour de l’EI, ainsi que de répercussions sur les aspects humanitaires et d’autres risques de création d’un chaos et d’une guerre sans fin.

A cette occasion, nous assurons notre peuple libre et notre opinion publique que la résistance de Kobané restera une base solide pour consolider et développer la résistance à tous les niveaux, car l’esprit de cette résistance est ce qui grandit et continue et remporte des victoires au barrage de Tishreen, et nous avancerons avec cet esprit vers la réalisation des aspirations de notre peuple à la démocratie et à la paix, et nous libérerons nos territoires occupés et expulserons l’occupation, et nous contrecarrerons tous les projets hégémoniques, et nous avancerons également avec nos frères syriens patriotes dans la construction d’une Syrie forte et unifiée, une Syrie démocratique. » (ANHA)

ROJAVA. Il y a dix ans, les Kurdes libéraient Kobanê des mains de DAECH

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SYRIE / ROJAVA – Il y a dix ans jour pour jour, les combattants kurdes ont libéré la ville de Kobanê après 4 mois de combats acharnés face aux jihadistes de DAECH lourdement armés. Aujourd’hui, cette ville héroïque et l’ensemble des zones autonomes du Rojava sont dans le viseur de l’État turc qui veut envahir la région pour mettre fin à la révolution féministe et pluraliste dans le Nord et l’Est de la Syrie.

La petite ville de Kobanê a été attaquée par les terroristes de DAECH le 15 septembre 2014. Alors que le monde entier s’attendait à une capitulation rapide des combattants kurdes, ces derniers ont livré une lutte acharnée, faisant subir aux terroristes islamistes leur première défaite depuis l’instauration du « califat islamique » en Syrie et en Irak. Dès lors, les femmes kurdes sont devenues le cauchemar des jihadistes qui pensent qu’ils ne peuvent aller au paradis s’ils sont tués par des femmes.

Le 15 septembre 2014 au matin, l’EI a lancé une attaque sur le front sud. L’offensive menée jusque-là sur trois fronts s’est alors étendue sur les fronts sud-est et sud-ouest, avec un grand déploiement de combattants djihadistes lourdement armés.

LE SIÈGE DE KOBANÊ

Les mercenaires de l’Etat islamique ont lancé la première attaque contre la ville de Kobanê dans la nuit du 14 au 15 septembre. Le siège durera jusqu’au 26-27 janvier 2015. Ces mois de batailles verront une défense des valeurs de l’humanité avec un esprit épique d’abnégation qui est entré dans l’histoire.

Le matin du 15 septembre, l’Etat islamique a lancé une attaque sur le front sud. Contrairement aux attaques simultanées précédentes sur les trois fronts, les gangs de l’Etat islamique ont désormais déployé des armes et des militants dans les parties sud-est et sud-ouest également, et ont lancé une offensive sur cinq fronts.

« NOUS ALLONS GAGNER CETTE GUERRE »

Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte de l’ampleur de l’offensive et de l’immense inégalité des forces en présence. Les commandants des YPG (Forces de Protection du Peuple) et des YPJ (Forces de Protection des Femmes) ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une attaque ordinaire. Ils/elles devaient combattre une armée colossale avec des moyens techniques et humains dérisoires. Les djihadistes qui avaient concentré toutes leurs forces et leurs armes autour de Kobanê comptaient occuper la ville en très peu de temps. « Ce ne sera pas une bataille ordinaire, mais une confrontation entre la sauvagerie à dominante masculine et la volonté spirituelle de la modernité démocratique. Nous allons gagner cette guerre », avait alors proclamé Meryem Kobanê, commandante des YPJ.

ARÎN MÎRKAN DEVIENT UN SYMBOLE À MISHTENUR

Après avoir attaqué avec des armes lourdes la colline de Mishtenur, au sud de Kobanê, un lieu sacré pour les habitants de la région, les gangs de l’EI en ont pris le contrôle le 5 octobre, non sans avoir affronté une résistance acharnée des combattants YPG/YPJ durant plusieurs jours. La commandante des YPJ Arîn Mîrkan était furieuse que la colline de Mishtenur soit tombée sous le contrôle des djihadistes. Convaincue qu’il fallait frapper durement les gangs qui assiégeaient Mishtenur, elle a réussi à atteindre leur point de rassemblement où elle a déclenché les explosifs qu’elle portait sur elle, tuant des dizaines de djihadistes. Les gangs de l’EI ont alors compris qu’ils ne pourraient pas prendre la ville en une semaine et qu’ils allaient vivre un enfer à Kobanê.

UN ENFER POUR l’EI

Après Mishtenur, les troupes de l’organisation terroriste ont commencé à entrer dans le quartier de Kaniya Kurda par l’est. À l’ouest, la colline Izae était tombée sous leur contrôle, et les combattants des YPG/YPJ avaient pris position dans les tranchées creusées dans la colline Til Sheir. Au sud, les gangs avaient atteint le cimetière de Martyr Dicle, près de l’entrée de la ville.

La commandante des YPJ Meryem Kobanê avait alors déclaré : « Daesh va maintenant entrer dans la ville par Kaniya Kurda. Mais cette ville sera un enfer pour lui. »

Voyant que Kobanê n’était pas tombée après une semaine, les médias turcs et le gouvernement AKP (Parti de la Justice et du Développement du président turc Erdogan) ont tenté de faire croire que la ville tomberait « automatiquement » si les terroristes atteignaient le centre. « Kobanê est sur le point de tomber », s’était d’ailleurs félicité le Premier ministre de l’époque, l’actuel président Recep Tayyip Erdoğan, lorsque l’EI a pénétré dans la ville. Alors qu’Erdoğan se frottait les mains à cette idée, la commandante générale des YPJ, Meysa Ebdo, lui a répondu : « Kobanê ne tombera que dans ses rêves. La résistance ne fait que commencer, Kobanê sera un enfer pour Daesh et ses partisans. »

La promesse de Meysa Ebdo s’est concrétisée au fur et à mesure de la résistance inouïe des YPG/YPJ contre l’avancée des hordes de Daesh.

Après deux mois de résistance, les combattants kurdes sont passés à l’offensive. À partir du début du mois de décembre, ils ont progressivement nettoyé le centre-ville de la présence des djihadiste et fini par récupérer la colline de Mishtenur, réalisant ainsi le rêve d’Arîn Mîrkan et de nombreux autres combattantes et combattants kurdes tombés dans cette lutte contre l’obscurantisme. Après Mishtenur, la seconde opération de grande envergure a été menée sur le front sud. Elle a permis d’éradiquer totalement les djihadistes de cette zone.

LE COUP FINAL

Le deuxième jour de l’opération, le commandant du front est, Mazlum Kobanê, a déclaré : « Nous annoncerons très bientôt la libération », et c’est ce qui s’est passé. Le troisième jour de l’opération, les préparatifs ont été achevés pour donner le coup final, fatal, aux bandes de Daesh. L’annonce de la libération de la ville devait avoir lieu le jour anniversaire de la déclaration du canton, le 27 janvier.

L’opération Kaniya Kurda a alors commencé. Quelques heures après le début de l’opération, des chants de victoire ont commencé à retentir, retransmis par la radio. « Bijî Serok Apo » (vive le leader apo), « Bijî Berxwedana Kobanê » (vive la résistance de Kobanê), criaient les combattants. Puis l’un d’eux a laissé échapper sa joie : « Les amis ont pris Kaniya Kurda ! »

Kobanê devait être déclarée libre après la prise de Kaniya Kurda. Les combattants étaient agités par l’excitation. Ce n’était pas facile. Pendant plus de quatre mois, ils s’étaient battus bec et ongles, le doigt sur la gâchette en permanence, dans le froid, sans sommeil, avec peu de nourriture, des munitions insuffisantes. Insistant toujours pour vivre librement, affrontant la mort, une résistance défiant presque les lois de la nature.

LE DRAPEAU DES YPG FLOTTE AU-DESSUS DE KANIYA KURDA

Les combattants kurdes se sont précipités sur la colline de Kaniya Kurda (fontaine kurde) pour y planter un drapeau géant des YPG.

« Sur la colline de Kaniya Kurda d’où ils [les djihadistes] sont entrés dans la ville, nous annoncerons au monde entier que Kobanê est un enfer pour Daesh ». Ces paroles de Meryem Kobanê sont devenues réalité au 134e jour de la résistance acharnée. La résistance kurde a marqué un tournant crucial dans l’histoire. Il y a désormais un « avant Kobanê » et un « après Kobanê ».

TURQUIE. Rafles politiques anti-kurde et anti-gauche

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TURQUIE – Les autorités turques ont arrêté 34 personnes, dont des personnalités politiques, des journalistes et des militants, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, à la suite d’une série de raids policiers ciblant des groupes socialistes et pro-kurdes.

Ces arrestations font suite à une opération antiterroriste lancée le 21 janvier par le parquet général d’Istanbul dans le cadre d’une enquête sur le Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), considéré par la Turquie comme une organisation terroriste. Parmi les personnes arrêtées figurent Hatice Deniz Aktaş, coprésidente du Parti socialiste des opprimés (ESP), Berfin Polat, coprésidente de la Fédération des clubs de jeunesse socialistes (SGDF) et Züleyha Müldür, correspondante de l’agence de presse Etkin (ETHA).

Les autorités turques ont mené des raids simultanés dans 35 localités d’Istanbul et 13 autres à Ankara, Eskişehir, Yalova, Izmir et Diyarbakır, ciblant des membres de l’ESP, de la SGDF et du Conseil des femmes socialistes (SKM). La police a également effectué une descente dans la Fondation pour la recherche scientifique, éducative, esthétique, culturelle et artistique (BEKSAV) à Istanbul, saisissant du matériel audio dans un studio utilisé par Grup Vardiya, un collectif musical de gauche.

Sur les 41 personnes initialement arrêtées, 34 ont été arrêtées pour appartenance à une organisation terroriste, tandis que quatre ont été libérées sous contrôle judiciaire. L’enquête reste soumise à une ordonnance de non-publication, avec une restriction d’un jour des rencontres entre avocats et clients, selon le Bureau des avocats des opprimés (EHB), un groupe de défense juridique.

Ces arrestations ont suscité de vives critiques de la part des partis d’opposition et des organisations de défense des droits de l’homme, qui les considèrent comme faisant partie d’une répression plus large contre la dissidence. Le Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM), pro-kurde, a condamné ces arrestations, les qualifiant d’attaque contre la politique démocratique et le droit de manifester.

« La répression et les détentions ne sont pas la solution ; elles ne font qu’aggraver les problèmes », a déclaré le parti DEM dans un communiqué. « Pour la paix sociale et un pays démocratique, le gouvernement doit abandonner ces politiques. »

L’ESP a également dénoncé les arrestations, accusant le gouvernement de tenter de réprimer les voix de l’opposition. « Votre pouvoir ne suffit pas à nous arrêter », a déclaré le parti, qui s’est engagé à poursuivre sa lutte politique.

Le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdoğan est depuis longtemps accusé d’utiliser les lois antiterroristes pour étouffer l’opposition. Des milliers de responsables politiques, d’activistes et de journalistes ont été arrêtés ces dernières années. (Turkish Minute)

ALLEMAGNE. L’EI cible un événement kurde à Kiel

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ALLEMAGNE – Le terrorisme islamiste a encore frappé. Des sympathisants de l’EI ont attaqué un événement marquant le 10e anniversaire de la libération de Kobanê des terroristes de l’EI et ont blessé un militant kurde à coups de couteau signale l’agence Firat News (ANF).

Dans la ville allemande de Kiel, deux militants de l’État Islamique (EI / DAECH ou ISIS) armés de couteaux ont attaqué les participants d’une manifestation commémorant le 10e anniversaire de la libération de Kobanê. Muhammet İlhan Aslan a été blessé à la suite de l’attaque, tandis que l’un des assaillants a été capturé par des patriotes kurdes et remis à la police.

A l’annonce de l’attaque, les Kurdes sont arrivés en masse sur les lieux de l’attaque et ont commémoré la victoire de Kobanê. (ANF)

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Deniz et Tanış

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TURQUIE – Lors de leur 1035e veillée hebdomadaire, les Mères du Samedi ont demandé justice pour les membres du parti kurde HADEP, Serdar Tanış et Ebubekir Deniz, portés disparus après s’être rendus à la gendarmerie de Silopi le 25 janvier 2001.
 
Les hommes politiques kurdes du Parti de la démocratie des Peuples (HADEP) Ebubekir Deniz et Serdar Tanış ont été vus pour la dernière fois en route vers le commandement de la gendarmerie locale dans la province turque de Şırnak en 2001. Les autorités turques ont admis avoir reçu les deux hommes, mais nient toute implication dans leur disparition.
 
Sebla Arcan, l’une des membres des Mères du Samedi, qui a lu le texte de presse, a déclaré : « Assez, c’est assez ! Nous avons tous le droit de vivre en paix et dans la dignité. Nous avons tous droit à une vie libre, égale et juste. Nous avons tous droit à un pays où tous les problèmes sont résolus par le dialogue, la discussion et les méthodes démocratiques, et où prévaut une politique axée sur les personnes et les droits. Nous avons tous droit à une transformation démocratique dans laquelle ces droits seront garantis ».
 
Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.
 

ROJAVA. Les drones turcs ciblent les civils du barrage de Tishreen

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SYRIE / ROJAVA – Les drones turcs ont de nouveau ciblé les civils du barrage de Tichrine. On signale de nombreux blessés.

Depuis 18 jours, malgré les attaques de drones turcs, les habitants du nord-est de la Syrie poursuivent leur veillé pacifique au barrage de Tishreen protégé par les forces arabo-kurdes.

Jusqu’à présent, les attaques turques ont fait 21 morts et 223 blessés parmi les civils réunis à Tishrin.

KURDISTAN. Qui a tué les deux gardes-frontières « irakiens » ?

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IRAK / KURDISTAN – Hier, deux gardes-frontières irakiens au Kurdistan autonome ont été tués près de la frontière turque. Des responsables locaux ont affirmé que les deux gardes-frontières (qui sont des Kurdes portant l’uniforme des gardes-frontières irakiens) avaient perdu la vie lors « des tirs » et « des heurts » qui auraient impliqué le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le journaliste Amed Dicle met en garde contre un nouveau « complot turc » voulant mettre fin aux pourparlers inter-kurdes entre Massoud Barzanî et Mazloum Abdi.
 
Voici le message d’Amed Dicle publié sur son compte X (ancien Twitter):
 
« Hier, le 24 janvier, un incident frappant a eu lieu autour des villages de Sorya et Şîlanê, dans le district de Batifa, région de Heftanin, près de Duhok. Les soldats turcs ont mené une opération dans la région concernée. Il existe diverses colonies de soldats turcs dans cette région.
 
Un conflit éclata alors que les soldats avançaient vers une zone où se trouvaient les guérilleros. Il y a aussi des images du conflit et il y a eu des soldats turcs morts et blessés dans cet incident. Ankara a officiellement annoncé que le maître-ingénieur Ufuk Akıncı avait été tué.
 
Suite à cet incident, les soldats turcs ont demandé l’aide des gardes-frontières irakiens. Cependant, à ce stade, il ne faut pas oublier que cette force appelée « Garde-frontières irakiens » est en réalité constituée d’éléments armés du PDK. Ces forces sont choisies notamment parmi les structures de Gulan et de Zerevan. Ils travaillent en coordination avec l’armée turque et reçoivent même une formation de leur part. Cependant, conformément à l’accord conclu avec l’Irak, les membres de cette force portent des uniformes de l’armée irakienne.
 
Les gardes-frontières se sont rendus dans la zone de conflit et sont intervenus lors de l’incident, qui a fait deux victimes. Les noms de ceux qui ont perdu la vie ont été déterminés comme étant Mêhvan Nacî et Elî Remezan. Cependant, on ne sait pas encore exactement comment ces deux peshmergas ont été tués, et cet aspect de l’incident mérite d’être examiné attentivement.
 
Selon des sources locales, ces deux peshmergas ont été tués suite aux bombardements de la zone par l’armée turque. Cependant, les détails de l’incident ne sont pas encore entièrement révélés. HPG n’a pas encore fait de déclaration officielle sur cette question. Cependant, la possibilité d’un complot dans l’incident ne peut être ignorée.
 
Si nous considérons les développements à ce stade dans un contexte plus large, nous pouvons comprendre à quoi sert le tableau qui se dessine. Face aux développements en Syrie, le peuple kurde a exercé une forte pression sur le PDK et a appelé à l’unité nationale. Dans ce contexte, le président du PDK, M. Massoud Barzani, et le commandant général des FDS, Mazlum Abdi, se sont rencontrés et des déclarations positives ont été faites. Cependant, immédiatement après cette réunion, le commandant des forces spéciales du PDK, Mensur Barzani, a rencontré le chef d’état-major turc Yaşar Güler à Ankara.
 
On sait que Mensur Barzani est le commandant des forces Gulan entraînées par l’armée turque. Dans un contexte où les forces peshmergas ne sont pas encore unies dans la région fédérale du Kurdistan, Mansur Barzani est responsable de la branche militaire du PDK. Puisque cette réunion a eu lieu entre deux parties militaires, elle s’est probablement articulée autour d’un agenda militaire.
 
Il convient également de noter la visite de Hakan Fidan à Bagdad. À Bagdad, avant la visite, le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Husayin a exprimé ses inquiétudes concernant d’éventuelles attaques de la Turquie contre le Rojava.
 
Hakan Fidan dira probablement à Bagdad : « Écoutez, le PKK vous attaque aussi ». Parce que les Peshmergas tués étaient à la fois enregistrés auprès de l’armée irakienne, membres du PDK et Kurdes. Fidan utilisera cet incident comme exemple en disant : « Le PKK est une menace pour nous tous ».
 
Comme vous vous en souvenez peut-être, Hakan Fidan avait déjà déclaré des choses comme « nous enverrons deux hommes et créerons une justification pour la guerre avec deux missiles » pour déclencher une guerre en Syrie.
 
À la suite de cet incident, un membre du PDK nommé Serbest Lezgin a fait des déclarations directement au nom du MIT, alors qu’il était l’un des responsables du massacre de Shengal et qu’il aurait dû être jugé pour crimes contre l’humanité. Très probablement, ces développements font partie d’une conspiration planifiée. »

ROJAVA. Une commandante kurde tombée martyre à Tishreen

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SYRIE / ROJAVA – La commandante des Unités de défense des femmes (en kurde: Yekîneyên Parastina Jin, YPJ), Arjîn Kobanî est tombée martyre à Tichrine lors d’attaques des forces turco-jihadistes le 23 janvier 2025. Elle a été inhumée dans sa ville natale de Kobanê lors d’une cérémonie officielle à laquelle a assisté une foule immense.

Obsèques de la martyre Arjin Kobanî

Le commandement général des Unités de protection des femmes (YPJ) a déclaré dans un communiqué que la commandante Arjîn Kobanê (Edla Mixarî) est tombé en martyr le 23 janvier 2025, lors de la résistance contre les attaques de l’État turc et de ses mandataires visant le barrage de Tichrine, situé au sud de Kobanê.

Le communiqué indiquait : « La résistance du peuple et des combattants du nord et de l’est de la Syrie a laissé une marque durable dans l’histoire de la liberté des peuples. Sous la direction des Unités de protection des femmes (YPJ), notre lutte juste a porté de lourds coups à l’État turc et à ses mandataires. Alors que l’État turc a mobilisé des groupes paramilitaires et des gangs pour occuper nos terres, la résistance au barrage de Tishrin et au pont de Qereqozax a bouleversé les plans de l’occupation turque.

Dans cette résistance historique, l’héroïsme et le sacrifice ont consolidé la liberté de notre peuple. Notre commandante, Arjîn Kobanî, avec une détermination inébranlable, s’est opposé aux rêves des occupants de rétablir un empire ottoman et a démontré avec force la résistance des YPJ contre les forces d’occupation.

La commandante Arjîn Kobanê est née en 1984 dans la ville de résistance de Kobanê dans une famille patriote. La camarade Arjîn a grandi avec l’amour de sa nation et avec un cœur plein de patriotisme. Elle aspirait à s’acquitter de ses responsabilités guidée par cette culture. Forte de ces connaissances, de cette croyance et de cet engagement en faveur de la liberté des peuples, elle a rejoint les rangs du Mouvement pour la liberté du Kurdistan en 2001. Elle s’est ensuite tournée vers les montagnes du Kurdistan, la patrie des femmes. Jusqu’en 2011, elle a combattu avec beaucoup d’efforts et de sacrifices dans les montagnes du Kurdistan. En tant que femme révolutionnaire naviguant sur les chemins difficiles des montagnes, elle a acquis des expériences inestimables guidées par les principes de la libération des femmes. Au cours de cette période, elle a également acquis une vaste expertise militaire.

En 2011, pendant la période où le sort du peuple se décidait au milieu de la guerre civile en Syrie, la commandante Arjîn s’est une fois de plus tournée vers le Kurdistan du Rojava pour être témoin de la résistance du peuple du Rojava qui avait choisi la liberté et l’indépendance. Elle a d’abord participé aux activités de jeunesse, organisant la jeunesse du pays avec une grande détermination, et a mené un travail important dans différentes villes du Rojava. Avec le début de la révolution, elle a pris la tête des efforts stratégiques et critiques dans les domaines politiques, ainsi que dans l’organisation des femmes et de la société dans son ensemble.

Dans sa contribution à la Révolution des Femmes, la commandante Arjîn a assumé ses responsabilités, toujours avec la conscience de servir la révolution. Grâce aux expériences qu’elle a acquises, elle est devenue commandante des YPJ, servant de modèle et de pionnière dans l’idéologie de la libération des femmes.

Par son attitude honnête, altruiste et sage, la commandante Arjîn représentait l’esprit de leadership des YPJ, en formant de nombreux combattants à la cause de la liberté des peuples et des femmes, et en se tenant à leurs côtés sur le champ de bataille. Au barrage de Tishrin, elle s’est battue avec une conviction et une détermination inébranlables qu’elle couronnerait l’esprit de la résistance de Kobanê par la victoire. La commandante Arjîn a incarné les principes de leadership de son temps et les a incarnés dans sa personnalité avec la plus grande précision. Le 21 janvier, en première ligne des tranchées du barrage de Tishrin, elle a résisté à l’occupation turque jusqu’au bout en tant que femme courageuse. Elle a combattu contre les occupants avec détermination pour la victoire et la foi et restera dans les mémoires comme un symbole immortel d’héroïsme implacable. »

 

ALLEMAGNE. Un ancien député condamné par la justice pour un drapeau kurde

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ALLEMAGNE – Le tribunal de grande instance de Karlsruhe a condamné l’ancien député Michel Brandt du parti Die Linke à une amende de 900 euros pour avoir publié sur Internet des photos montrant le drapeau de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK).

Drapeau de l’Union des communautés du Kurdistan – KCK

L’ancien député Michel Brandt, membre du parti de gauche Die Linke, a été condamné par le tribunal régional de Karlsruhe à une amende de 900 euros pour avoir arboré des symboles kurdes, a annoncé vendredi un porte-parole du tribunal. Le verdict du procès en appel, qui s’est terminé jeudi, concerne le symbole de l’Union des communautés du Kurdistan (en kurde: Koma Civakên Kurdistanê, KCK), qui serait l’équivalent du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Allemagne.

Le parquet avait reproché à Brandt d’avoir utilisé sur les réseaux sociaux des symboles de l’organisation faîtière du mouvement de libération kurde. Les drapeaux du KCK et du PKK étaient visibles à l’arrière-plan des photos en question, prises lors de rassemblements en 2019. Brandt était intervenu en tant qu’orateur et avait condamné les attaques de la Turquie contre le Rojava, contraires au droit international, ainsi que les livraisons d’armes allemandes à Ankara.

Le parti de gauche du Bade-Wurtemberg, dont Brandt est le porte-parole adjoint, avait auparavant qualifié la procédure de « manifestement purement politiquement motivée ». « La solidarité avec le Kurdistan n’est pas un crime ; la défense du Rojava et la solidarité avec le Kurdistan sont nécessaires », a-t-il déclaré.

La procédure contre Brandt traîne depuis des années. L’homme politique a fait appel d’une ordonnance de sanction de 14 000 euros prononcée par le parquet en 2021 pour avoir utilisé des symboles kurdes sur Internet et s’est adressé au tribunal de district. Grâce à un acquittement partiel, l’amende infligée à Brandt a été réduite à 4 700 euros en 2022. Brandt a ensuite fait appel de la décision. Lors de la première audience au tribunal régional en janvier 2023, le juge a encore proposé l’abandon des poursuites, mais le parquet a rejeté la demande.

Le fait que le parquet ait insisté pour poursuivre le procès exactement deux ans plus tard, alors que la Turquie attaque le Rojava et menace de l’envahir à nouveau, a été qualifié d’« intéressant » par le parti du Bade-Wurtemberg. Un militant qui a assisté au procès a critiqué le procès, le qualifiant d’« expression de la volonté inconditionnelle de la justice allemande de poursuivre le mouvement kurde ». (ANF)

 

PE: La peine de mort doit être abolie en Iran et la diplomatie des otages doit cesser

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Jeudi 23 janvier 2025, le Parlement Européen (PE) a adopté trois résolutions sur le respect des droits humains en République démocratique du Congo, en Algérie et en Iran. En ce que concerne la situation des droits humains en Iran, le PE a dénoncé le recours à la peine de mort infligée aux activistes des droits humains, dont les militantes kurdes Pakhshan Azizi et Wrisha Moradi, et l’utilisation continue par la République islamique de la diplomatie de l’otage visant les citoyens de l’Union Européenne.

Voici le communiqué du PE concernant l’Iran:

La répression systématique des droits humains en Iran, notamment les cas de Pakhshan Azizi et Wrisha Moradi, et la prise en otage de citoyens de l’UE

« Dans la résolution adoptée par 556 voix pour, 6 voix contre et 42 abstentions, les députés expriment leur ferme opposition à la peine de mort en Iran, demandant un moratoire immédiat sur son utilisation et son abolition. Ils condamnent spécifiquement les condamnations à mort prononcées à l’encontre de la militante des droits humains Pakhshan Azizi et de la travailleuse humanitaire Warisha Moradi, et exigent leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que la libération d’au moins 56 autres prisonniers politiques condamnés à mort. Les députés condamnent également fermement l’assassinat du citoyen germano-iranien Jamshid Sharmahd et demandent instamment au régime islamique d’Iran de fournir des détails sur les circonstances de sa mort.

Le Parlement dénonce également la répression incessante des droits humains et la persécution des minorités par le régime iranien, appelant à un soutien financier accru à la société civile iranienne et exprimant la pleine solidarité des députés et leur soutien aux Iraniens unis dans le mouvement “Femme, vie, liberté”, lauréat du prix Sakharov 2023 du Parlement pour la liberté de l’esprit.

La résolution condamne fermement la diplomatie iranienne des otages. Les députés exhortent les autorités iraniennes à libérer, rapatrier et abandonner toutes les accusations portées contre des ressortissants européens, notamment les ressortissants français Olivier Grondeau, Cécile Kohler et Jacques Paris, et le ressortissant suédo -iranien Ahmadreza Djalali. Ils réitèrent également leur appel au Conseil pour désigner le Corps des gardiens de la révolution islamique comme une organisation terroriste et étendre les sanctions de l’UE à tous les responsables de violations des droits humains en Iran. »

IRAN. Le père de Jina Amini poursuivi pour avoir dénoncé la peine de mort infligée à Pakshan Azizi

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IRAN / ROJHILAT – Amjad Amini, le père de Jina Mahsa Amini, a déclaré qu’il y avait un mandat d’arrêt émis contre lui pour avoir protesté contre la peine de mort infligée à l’activiste kurde Pakshan Azizi.

Emced Amini, le père de Jina Amini, la jeune fille kurde qui a été tuée alors qu’elle était en garde à vue dans un centre de la police des « mœurs » de l’État iranien le 16 septembre 2022, a partagé un message sur sa page Instagram concernant une décision d’un tribunal iranien.

Amini a déclaré qu’une plainte avait été déposée contre lui auprès du tribunal révolutionnaire de Saqiz le vendredi 24 janvier, pour « propagande contre l’État » et « diffusion de fausses nouvelles ».

Amini a déclaré qu’il avait été convoqué au tribunal et qu’un ordre de détention avait été émis à son encontre, et qu’il resterait en détention jusqu’au procès.

On a appris que la décision concernant Emced Amini a été prise en raison du message qu’il a publié pour protester contre la condamnation à mort de Pakshan Azizi. (ANF)

Une délégation européenne en visite au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Alors que la Turquie a intensifié les attaques visant les Kurdes du Rojava, une délégation européenne composée composée de dizaines de journalistes et de plusieurs parlementaires d’Italie et de France s’est rendue hier dans la région du Nord et de l’Est de la Syrie. 
 
La délégation composée d’élu.e.s français.e.s et d’italien.e.s a été reçue par plusieurs cadres des FDS et des YPJ qui ont informé la délégation sur les récents développements dans la région et les répercussions des attaques menées par l’armée d’occupation turque.
 
Hier, la délégation a rendu visite à Rohilat Afrin, membre du commandement général des Unités de défense des femmes (YPJ), ainsi qu’aux commandantes des YPJ, Ruksen Mihemed, Rukwesh Afrin, Destina Mazlum, Lana Hisen et Sema Hesekê, puis a rendu visite eux cadres des Forces démocratiques syriennes (FDS) Abcer Dawud, Ruken Cemal et Siamend Ali.
 
Délégation française et des cadres des YPJ et FDS
 
La délégation internationale est composée de:
 
Délégation française:
 
– Geneviève Garrigos (France), conseillère de Paris
 
– Danielle Simonnet, députée LFI et coordinatrice du Parti de Gauche
 
– Thomas Portes, Député LFI et Président du groupe d’études kurdes à l’Assemblée Nationale
 
– Aziza Nouioua, suppléante de Thomas Portes.
 
– Elise LeTuillier, assistante parlementaire de Danielle Simonnet.
 
– Dylan Boutifla, secrétaire international au sein du parti socialiste (PS)
 
-Lamya Kirouani, conseillère départementale du Val-de-Marne (Parti socialiste)
 
-Jérôme gleizes, ancien député des Verts et actuel vice-président du groupe « Écologiste de Paris » du Conseil de Paris.
 
Délégation italienne
 
– Francesca Guerra, députée italienne
 
– Stefania Ascari, membre du Mouvement 5 étoiles (M5S)
 
– Amedeo Ciaccieri, maire du 8e arrondissement de Rome.
 
– Roberto Euphemia, membre du Conseil municipal de la commune de Genazzano (région de Rome)
 
– Iacopo Nunziato, Président du Conseil municipal du 8e arrondissement de Rome
 
– Iacoppo Smerglio, maire du Latium, Italie.
 
 
Délégation de journalistes:
 
– Mylène Sauloy (Arté)
 
-Chris Den Hond (Orient XI)
 
– Cemil Sanli (Humanité)
 
– Chiara Crociati (il Manifesto)
 
– Giulia Turini et Fabio Alberti, coprésidents de l’UPP italien.
 
– Jean-Marco Sicuro, journaliste au journal TG3
 
– Gian Sandro Merli, journaliste au journal Manifesto.
 
– Angela Coponetto, Rai News TV
 
– Barbara Shelvoli, Radio Dertoire italienne
 
– Milos Sakal, journal Dinamo Press
 
– Tiziano Saccucci, journal UIKI
 
– Moshe Vernetti, journaliste italien, (La Repubblica)
 
– Lydia Ginestra, journaliste italienne (La Repubblica).
 
– Claudio Locatelli, journaliste de télévision italienne.
 
– Alessia Menzi, journaliste indépendante italienne.
 
 
Dimanche 26 janvier, la délégation européenne sera à Kobanê pour assister aux commémorations des 10 ans de la libération de la ville des mains de DAECH / ISIS.