Accueil Blog Page 11

« L’aide de l’UE à la Turquie détournée vers des opérations d’espionnage en Europe »

0

La Turquie a-t-elle détourné des centaines de millions d’euros alloués par l’Union européenne pour soutenir le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE pour financer des opérations d’espionnage à travers l’Europe, dont la surveillance des opposants kurdes et turcs? C’est ce qu’affirme le journaliste turc exilé en Europe Abdullah Bozkurt.

Voici l’article complet d’Abdullah Bozkurt publié sur le site Nordic Monitor:

Des centaines de millions d’euros sur les 10 milliards d’euros alloués par l’Union européenne pour soutenir le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE auraient été détournés par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan pour financer des opérations d’espionnage à travers l’Europe.

Les fonds, versés au titre de l’Instrument d’aide de préadhésion (IAP) de l’UE depuis l’octroi du statut de candidat à la Turquie, étaient initialement destinés à soutenir les réformes politiques et administratives visant à aligner le pays sur les normes européennes. Entre 2014 et 2024, la Turquie a reçu 4 milliards d’euros sur l’enveloppe totale. Dans le cadre du cycle de financement actuel, la Turquie devrait recevoir une part importante des 14,32 milliards d’euros prévus pour l’aide IAP entre 2021 et 2027.

Cependant, des sources confidentielles ont indiqué à Nordic Monitor qu’une partie de cette aide était secrètement acheminée vers des opérations secrètes menées dans des États membres de l’UE. Les ministères turcs de l’Intérieur et des Affaires étrangères auraient tous deux utilisé des millions d’euros provenant des fonds de l’IAP pour financer la collecte de renseignements contre des pays de l’UE, soit à l’intérieur des frontières de l’UE, soit en ciblant des diplomates européens en poste en Turquie.

Le mécanisme utilisé pour dissimuler le détournement de fonds a été soigneusement conçu pour paraître légitime. Des sociétés écrans, des organisations de façade et leurs agents ont été employés pour dissimuler le financement de l’espionnage en soutien à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Ces entités ont émis de fausses factures et tenu des registres comptables falsifiés afin de dissimuler la véritable nature de leurs dépenses.

Le 16 juin 2025, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a révélé dans une lettre adressée au Parlement turc que son ministère avait dépensé 339,9 millions d’euros de fonds européens entre 2014 et 2024, tandis que le ministère de l’Intérieur avait utilisé 327,9 millions d’euros sur la même période.

 

Une lettre signée par le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan révèle que des centaines de millions d’euros ont été dépensés par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Intérieur, deux institutions menant de vastes opérations de renseignement à l’étranger.

 

Fidan n’a pas précisé comment ces fonds ont été utilisés. Cependant, selon certaines sources, ces fonds, initialement destinés à la réforme administrative, au renforcement des capacités et à l’harmonisation juridique, ont été détournés vers des réseaux d’espionnage gérés par l’intermédiaire des missions diplomatiques turques.

Fidan, l’ancien chef de l’Organisation nationale du renseignement turc (Milli İstihbarat Teşkilatı, MIT), a remanié le ministère turc des Affaires étrangères depuis sa nomination à l’été 2023. Il a placé de nombreux agents du renseignement à des postes importants du ministère et a élargi le rôle du département d’espionnage secret du ministère, la Direction du renseignement et de la recherche (İstihbarat ve Güvenlik İşleri Genel Müdürlüğü), transformant les ambassades et les consulats turcs en plaques tournantes pour des opérations clandestines.

Sous sa direction, une nouvelle unité, la Direction générale de la sécurité diplomatique (Diplomatik Güvenlik Genel Müdürlüğü, DGGM), a été créée. Officiellement, la mission de la DGGM est de renforcer la sécurité des quelque 260 missions diplomatiques turques à travers le monde. En réalité, l’unité sert de couverture pour déployer davantage d’agents de renseignement à l’étranger. Placée sous l’autorité directe de Fidan, la DGGM reçoit ses instructions et missions du ministre des Affaires étrangères lui-même.

 

La direction assume également la responsabilité de la sécurité des ambassades étrangères en Turquie, une responsabilité auparavant assumée par la Direction générale du Protocole en coordination avec la police locale. Ce changement fournit à Fidan un prétexte pour intensifier les opérations de surveillance des missions diplomatiques étrangères sur le territoire turc.

La campagne agressive de Fidan pour le développement du renseignement intervient alors que le budget de son ministère a été considérablement réduit par le président Erdogan. Soupçonnant Fidan d’ambitionner sa succession – un rôle qu’Erdogan préfère réserver à son fils Necmettin Bilal Erdogan –, le président a réduit de près de moitié la part du ministère des Affaires étrangères dans le budget national, passant d’une moyenne de 0,4 à 0,5 % les années précédentes à 0,289 % en 2024 et 0,284 % en 2025.

Hors allocation budgétaire complémentaire de mi-année, le budget annuel du ministère représente un pourcentage encore plus faible. Par exemple, en 2024, le ministère des Affaires étrangères s’est vu allouer 31,4 milliards de livres turques (environ 1,08 milliard de dollars) sur un budget général total de 14 700 milliards de livres turques (environ 506,9 milliards de dollars), soit seulement 0,21 %.

Pour compenser ces coupes, Fidan s’est de plus en plus tourné vers les fonds de l’UE pour financer son programme de renseignement.

Un autre acteur clé des opérations secrètes turques est le Département du renseignement de la Direction générale de la sécurité (Emniyet Genel Müdürlüğü İstihbarat Dairesi Başkanlığı), qui supervise un vaste réseau d’agents de renseignement. Le ministère de l’Intérieur envoie des policiers à l’étranger sous couvert d’agents de sécurité d’ambassades et de consulats, dont beaucoup servent également d’agents de liaison pour les questions de maintien de l’ordre. En réalité, ils fonctionnent comme des agents infiltrés.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement Erdogan a largement fait appel à ces agents de renseignement pour espionner les pays de l’UE, en ciblant plus particulièrement les communautés de la diaspora turque ou les ambassades étrangères en Turquie. Ces activités de surveillance visent notamment les dissidents politiques, les journalistes, les ONG et les membres du mouvement religieux Gülen, notamment en Allemagne, en France, en Suède, en Autriche et aux Pays-Bas.

 

Bien qu’elle soit consciente des détournements de fonds européens par le gouvernement turc et des organisations pro-gouvernementales connues pour leurs positions anti-occidentales et anti-UE, l’UE s’est jusqu’à présent abstenue de prendre des mesures significatives. Bruxelles n’a pas tenu les autorités turques responsables et n’a pas imposé de conditions pour empêcher de futurs abus.

L’une des principales raisons du silence de l’UE est la prétendue « carte migratoire » brandie par Erdogan contre l’Europe. En contrôlant les flux de migrants irréguliers entrant sur le territoire de l’UE via la Turquie, Erdogan a obtenu d’importantes concessions de Bruxelles. Craignant une nouvelle crise migratoire, l’UE a privilégié la sécurité à court terme et la gestion des migrations au détriment du respect des normes démocratiques.

Dans un contexte d’instabilité croissante en Europe et au Moyen-Orient, Bruxelles ne semble pas disposée à risquer de contrarier la Turquie, membre de l’OTAN et deuxième armée de l’alliance. Les dirigeants européens se concentrent sur la préservation d’un partenariat fonctionnel avec Ankara, même si cela implique de fermer les yeux sur la nature autocratique du régime d’Erdogan, qui continue de porter atteinte aux droits fondamentaux, de réprimer la dissidence et de bafouer l’État de droit.

Alors que l’argent des contribuables européens est utilisé pour saper les libertés civiles et les normes démocratiques en Turquie et dans les États membres de l’UE, le bloc semble prêt à sacrifier la transparence financière et la responsabilité démocratique au profit du pragmatisme stratégique.

Iran : après les bombes, la répression (Amnesty)

0

Alors que le régime iranien a intensifié les arrestations et exécutions de civils à la suite des frappes israéliennes, Amnesty International France met en garde contre les accusations de « collaboration » avec Israël qui donnent carte blanche aux mollahs pour liquider toute forme d’opposition. En effet, rien qu’au Kurdistan iranien, plus de 300 kurdes ont été arrêtés, une personne tuée sous la torture, un enfant et un jeune abattus et trois prisonniers politiques kurdes exécutés.

« Après l’offensive israélienne contre l’Iran, la population civile subit une autre forme de violence : la répression de la société civile s’est considérablement durcie. Depuis la mi-juin, sous prétexte d’une chasse aux espions et aux personnes accusées de « collaboration » avec Israël, les arrestations et les exécutions arbitraires et expéditives se multiplient. Un engrenage alarmant », écrit Amnesty International France sur son site.

Extraits du communiqué d’Amnesty International France:

Un climat de peur et de torture

Le Conseil suprême de la sécurité nationale a affirmé que toute action « en faveur d’Israël » entraînerait la peine capitale pour des infractions floues telles que l’« inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh) ou la « corruption sur terre » (efsad-e fel-arz). Ces infractions aux contours extrêmement vagues ont souvent servi, dans le passé, à justifier des condamnations pour des actes ne constituant en rien des crimes selon les standards internationaux – comme le simple exercice de la liberté d’expression.

Le Parlement iranien est allé encore plus loin : un projet de loi prévoit désormais de rendre automatiquement passible de mort toute accusation de « coopération avec des gouvernements hostiles », notamment Israël et les États-Unis. Ces mesures s’inscrivent dans un durcissement autoritaire généralisé, qui s’est visiblement renforcé ces dernières semaines avec de nouveaux déploiements militaires, couplés à un quasi-total black-out d’internet.

En danger immédiat

Nous sommes particulièrement inquiets pour les personnes déjà condamnées à mort -à l’issue de procès manifestement iniques pour des affaires distinctes des accusations d’espionnage et de collaboration avec Israël. Parmi celles qui se trouvent actuellement dans le couloir de la mort et qui courent un danger imminent, figurent l’universitaire suédo-iranien Ahmadreza Djalali, détenu depuis 2016 et condamné à mort à l’issue d’un procès fondé sur des « aveux » arrachés sous la torture, ou encore Afshin Ghorbani Meyshani, détenu à la prison centrale d’Ourmia, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental ;  Rouzbeh Vadi, détenu à la prison d’Evin, dans la province de Téhéran, et Shahin Basami, détenu à la prison d’Adel Abad, dans la province du Fars.

ROJAVA. Les Forces féminines de sécurité intérieure célèbrent leur 11e anniversaire

0

SYRIE / ROJAVA – Le 11e anniversaire de la fondation des Forces féminines de sécurité intérieure (en kurde: Hêzên Ewlekariya Hundirîn-Jin) a été célébré à Raqqa. Cette célébration a mis en lumière l’héritage de la résistance des femmes et leur lutte pour la sécurité et la liberté.

Une joyeuse célébration a eu lieu à Raqqa pour marquer le 11e anniversaire de la création des Forces féminines de sécurité intérieure dans le nord et l’est de la Syrie. Étaient présents des représentants de l’Administration autonome, des combattantes des YPJ, des membres des Forces féminines de sécurité intérieure, du Conseil des femmes syriennes, de l’association de femmes Zenobia, du Parti de l’avenir de la Syrie et de nombreux représentants d’organisations de la société civile.

La célébration a commencé par une cérémonie militaire des membres des Forces féminines de sécurité intérieure et une minute de silence pour les martyrs du Rojava.

Gulistan Gulo, membre du Mouvement des Femmes Kongra Star, a prononcé un discours soulignant que les Forces de sécurité intérieure des femmes sont devenues un symbole de la lutte pour assurer la sécurité des femmes et des communautés du nord et de l’est de la Syrie.

Gulistan Gulo a commémoré la martyre Zîlan (Zeynep Kınacı) à l’occasion du 29e anniversaire de son martyre et a souligné que la formation des forces de sécurité et militaires féminines a été inspirée par l’héritage de résistance de la martyre Zîlan.

Gulistan Gulo a déclaré que l’acte de sacrifice de Zîlan a été un tournant majeur dans la lutte pour la liberté des femmes, et que cette ligne de résistance est poursuivie aujourd’hui par les femmes kurdes et les femmes du monde entier.

Après les discours, les participants ont continué les célébrations en dansant au rythme de la musique. (ANF)

JOURNALISME. Le site d’info kurde, Medya News ferme ses portes

0

JOURNALISME. Le site d’information kurde basé en Europe et émettant en anglais, Medya News a annoncé mettre fin à son activité à partir d’aujourd’hui (30 juin 2025). Medya News déclare qu’il ferme ses portes « dans un contexte de changement du paysage politique, laissant la place à des médias kurdes réinventés », en allusion aux pourparlers de paix engagés entre la Turquie et le PKK.

Medya News a annoncé la fermeture de son site par un communiqué suivant publié ce matin:

« Après cinq ans de journalisme indépendant, Medya News cessera sa publication à la fin du mois de juin 2025, alors que nous prenons le temps de réfléchir à la dynamique changeante de notre région et aux besoins évolutifs de notre public.

Depuis son lancement en 2020, Medya News s’attache à offrir une couverture approfondie et critique des affaires kurdes, des droits humains, des mouvements démocratiques et des évolutions régionales, trop souvent négligées par les plateformes grand public. À travers des informations quotidiennes, des interviews, des podcasts et des blogs en direct, nous œuvrons à amplifier les voix marginalisées et à favoriser le dialogue au-delà des frontières.

Cette décision répond non seulement aux défis structurels et opérationnels actuels, mais aussi à une prise de conscience croissante : une nouvelle phase politique s’ouvre, et avec elle, une responsabilité renouvelée : repenser la manière dont le journalisme kurde peut s’adapter à la situation actuelle. Le besoin d’un journalisme plus fort, plus collaboratif et plus complet n’a jamais été aussi grand.

Nous sommes extrêmement fiers de ce que nous avons construit ensemble. Nous remercions chaleureusement nos lecteurs pour leur soutien et leurs encouragements constants, sans lesquels ce projet n’aurait pas vu le jour. Nous exprimons également notre profonde gratitude à nos contributeurs, aux nombreux contributeurs qui ont consacré du temps à partager des interviews, ainsi qu’aux chroniqueurs, correspondants, rédacteurs et traducteurs dévoués qui nous ont soutenus et nous ont aidés à faire avancer ce projet.

Les archives de Medya News resteront accessibles en ligne jusqu’en septembre, permettant d’accéder aux récits, aux témoignages et aux analyses de ces années charnières. Nous espérons qu’elles continueront de servir de ressource à ceux qui cherchent à comprendre le peuple kurde et sa lutte pour ses droits et sa reconnaissance.

La longue tradition du journalisme kurde perdurera, portée par de nouvelles voix qui s’élèveront pour répondre à l’actualité.

En solidarité,
l’équipe de Medya News »

TURQUIE. Libération d’un papi kurde

0

TURQUIE / KURDISTAN – Kerim Boran, prisonnier politique kurde de 81 ans et gravement malade été libéré de la prison à la faveur d’une amnistie présidentielle. En 2022, Ehettin Kaynar, un autre prisonnier malade qui était jugé dans le même dossier que Boran, avait été libéré à cause d’un cancer avancé et décédé 2 mois plus tard.

Boran a été accueilli avec des fleurs par l’Association de Marmara pour l’aide et la solidarité avec les familles des prisonniers et des condamnés (MATUHAYDER) et les dirigeants du Congrès démocratique des peuples (HDK) et le député Îdir Yılmaz Hun du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM).

Actuellement, des milliers de prisonniers politiques malades / vieux croupissant dans les geôles turques attendent d’être libérés.

SYRIE. Des gangs turco-jihadistes kidnappent des dizaines de civils se déplaçant entre Alep et le Rojava

0

SYRIE / ROJAVA – Des mercenaires affiliés à la Turquie et des membres des forces de la « Sécurité générale » du gouvernement de transition syrien ont enlevé des dizaines de civils kurdes sur la route de Deir Hafer, qui relie les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh aux régions du nord et de l’est de la Syrie. Les familles sont sans nouvelles de leurs proches arrêtés en violation des articles 3 et 8 de l’Accord d’Alep.

L’agence ANHA a documenté, à partir des témoignages de compagnons de civils voyageant entre les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh à Alep et les régions du nord et de l’est de la Syrie, l’enlèvement de dizaines de personnes, identifiées par leurs noms, à un poste de contrôle commun tenu par la soi-disant « Sécurité générale » et des mercenaires soutenus par la Turquie. Selon les témoins, ces enlèvements ont eu lieu sous la menace armée.

Les noms documentés des personnes enlevées sont : Fadi Al-Humaidi Al-Khidr, Hanan Nabih Eibo, Amer Zaki Asaad, Moayyad Hassan Al-Hassan, Muhannad Hassan Al-Hassan, Hassan Faisal Shahin, Abdul Rahman Nouri Hassan, Hassan Mansour, Hussam Al-Saleh et Abdul Aziz Sheikho Sheikho.

Cet acte d’enlèvement et d’intimidation constitue une violation flagrante des articles 3 et 8 de l’Accord d’Alep, signé entre le Conseil général des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et le comité formé par le gouvernement syrien de transition.

L’article 8 garantit la liberté de circulation des habitants des deux quartiers et interdit toute poursuite judiciaire contre toute personne non impliquée dans un massacre antérieur à l’accord. L’article 3 confie au ministère de l’Intérieur, en coopération avec les forces de sécurité intérieure, la responsabilité de la protection des habitants et de la prévention de toute agression à leur encontre.

Ces incidents ne sont pas isolés ; la route entre Deir Hafer et Alep a déjà été le théâtre d’enlèvements similaires de civils et de chauffeurs de camion ces derniers temps, dans un contexte d’escalade des violations et d’absence continue de responsabilité juridique ou de toute réponse officielle des autorités compétentes.

KURDISTAN. Un groupe de combattants du PKK va déposer les armes symboliquement

0

KURDISTAN – Un groupe de 20 à 30 combattants du PKK déposeront les armes « en signe de bonne volonté » lors d’une cérémonie qui se tiendra dans la ville kurde de Souleimaniyeh entre le 3 et le 10 juillet, devant les caméras des médias, rapportent plusieurs sources.

Selon l’agence Rudaw, il y aura un nouveau message d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans quelques jours et le processus de désarmement du PKK débutera officiellement. Entre le 3 et le 10 juillet, une vingtaine de membres du PKK déposeront les armes lors d’une cérémonie qui se tiendra dans la ville de Souleimaniye. Les combattants du PKK qui auront déposé leur armes retourneront ensuite à leurs bases.

Selon les informations relayées par la presse, un groupe de membres du PKK déposera les armes lors d’une cérémonie ouverte à la presse dans quelques jours, « en signe de bonne volonté » pour contribuer au lancement du processus de paix engagé entre l’État turc et le PKK.

IRAN. Les mollahs sèment la terreur dans les régions kurdes du pays

0

IRAN / ROJHIALT  – Actuellement, une vague de violences et d’arrestations de Kurdes balaie le Kurdistan sous l’occupation perse. Les civils kurdes, dont des adolescentes et des femmes, servent de bouc-émissaire aux mollahs sanguinaires iraniens qui ont subi des frappes aériennes israéliennes et américaines.

Après le déclenchement de la guerre entre la République islamique d’Iran et Israël, une vague généralisée de répression et d’arrestations de masse s’est déroulée à travers le pays, avec des conséquences particulièrement graves au Kurdistan. Les villes kurdes ont porté une part disproportionnée de ces répressions, notamment les détentions de masse, les exécutions politiques, les meurtres sanctionnés par l’État et l’occupation militaire.

Ces derniers jours, plus de 300 kurdes ont été arrêtés par des forces de sécurité iraniennes. Parmi eux, une personne est décédée sous la torture, un enfant et un jeune homme ont été tués et trois prisonniers politiques kurdes ont été exécutés.

S’appuyant sur des données sur le terrain et la documentation vérifiée, ce rapport de l’ONG de défense des droits humains, Hengaw, met en évidence l’escalade de la répression au Kurdistan, y compris des arrestations arbitraires, une torture, des décès en détention, des exécutions extrajudiciaires, une occupation des espaces publics et la militarisation continue des villes kurdes.

Arrestations massives au Kurdistan

Selon la documentation de Hengaw, plus de 300 personnes ont été arrêtées à travers le Kurdistan. Parmi les détenues se trouvent un nombre important de femmes et d’adolescentes, dont au moins 18 filles de moins de 18 ans à Mahabad et six femmes à Qasr-e Shirin.

Au moment de la publication, Hengaw a confirmé l’identité de 69 détenus. (Les noms des cvils détenus sont publiés sur le site de Hengaw

IRAN. Le régime iranien exécute 10 prisonniers, dont une femme

0

IRAN – Les mollahs iraniens ont exécuté 10 prisonniers, dont une femme, signale l’ONG kurde Hengaw.

Les autorités iraniennes ont récemment procédé à l’exécution de dix personnes dans plusieurs provinces, dont Neyshabur, Qom, Ardabil, Yasuj et Tabriz. Parmi les prisonniers exécutés figuraient quatre Turcs, deux d’origine lor et une femme. Les peines ont été prononcées pour des accusations telles que des infractions liées à la drogue, un meurtre prémédité, un viol et un vol à main armée.

Les personnes exécutées ont été identifiées comme étant Babak Mostafavi, Hassan Rostamnejad, Azim Mohammadi, Tal’at Sabzi, Hedayat Manshari, Mehdi Davoudi, Houshang Morovati, Hadi Ahmadian, Mohammad Shokri et Abbas Partovi.

Selon les informations reçues par l’Organisation pour les droits humains, Hengaw, Mostafavi, 27 ans, a été exécuté à la prison centrale de Neyshabur le samedi 28 juin 2025 au matin. Il avait été reconnu coupable de trafic de drogue.

Le mardi 24 juin 2025, trois autres personnes ont été exécutées à la prison centrale de Qom. Les victimes ont été identifiées comme Rostamnejad, Mohammadi et Sabzi, 47 ans. Chacun avait été condamné à mort dans des affaires distinctes impliquant des accusations de meurtre.

Rostamnejad avait été emprisonné pendant quatre ans pour le meurtre d’un ami suite à des différends financiers. Mohammadi avait été reconnu coupable du meurtre de sa femme, et Sabzi avait été condamné à mort pour le meurtre de son mari cinq ans plus tôt.

Tôt le matin du dimanche 22 juin 2025, Manshari, 29 ans, a été exécuté à la prison centrale d’Ardabil. Il était en détention depuis quatre ans après avoir été reconnu coupable du meurtre de sa fiancée.

Le mercredi 18 juin 2025, trois autres exécutions ont eu lieu à la prison centrale de Tabriz. Les prisonniers ont été identifiés comme Ahmadian, 37 ans, Shokri, 42 ans, tous deux de Tabriz, et Partovi. Ahmadian et Shokri avaient été arrêtés trois ans plus tôt dans une affaire commune impliquant le transport présumé de 80 kilos de stupéfiants et la possession de trois armes à feu. Partovi avait été reconnu coupable de vol à main armée.

La vague d’exécutions s’est poursuivie le lundi 16 juin 2025, avec l’exécution de deux prisonniers de Lor à la prison centrale de Yasuj. Il s’agit de Davoudi, 31 ans, et Morovati, 32 ans. Davoudi avait été condamné à mort pour meurtre à la suite d’une altercation de rue, et Morovati avait été reconnu coupable de viol. Tous deux avaient passé trois ans en détention avant leur exécution.

Aucune de ces exécutions n’a été officiellement reconnue par les médias d’État ni par les organes de presse affiliés au pouvoir judiciaire en Iran.

TURQUIE. « Ici c’est Guantanamo ! », un prisonnier kurde menacé par des gardiens d’une prison

0

TURQUIE – ISTANBUL – Le prisonnier politique kurde Emre Erdem a été battu par des gardiens de la prison de Kırşehir où il avait été transféré. Il déclare que les gardiens de la prison l’ont accueilli en lui disant : « Bienvenue à Guantanamo. Ici, c’est Guantanamo. (…). İmralı c’est le numéro 1, ici le numéro 2. »

Condamné à 10 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK] » en 2016, Erdem a été transféré de la prison de Marmara à la prison de type S de Kırşehir le 24 avril pour y être soigné et a été confronté à la violence et aux menaces de mort des gardiens.

Erdem, qui souffre de vertiges, de douleurs aux jambes et aux articulations, d’une perte de vision, de maladies externes, de difficultés à marcher et à se déplacer, d’étourdissements, de pertes d’équilibre et d’une perte de poids constante due à la malnutrition, a partagé son expérience en prison lors d’un appel téléphonique avec sa famille. Selon l’enregistrement audio de la conversation, Erdem a déclaré : « Dès mon arrivée à la prison de haute sécurité de Kırşehir, les gardiens m’ont dit : ‘Bienvenue à Guantanamo.(…) İmralı c’est le numéro 1, ici 2.’ Le premier jour, j’ai été contraint de partager la même cellule avec deux détenus du droit commun. Cependant, face à mon refus, j’ai été à nouveau menacé : ‘Il n’y a pas de loi ici, tu va voir ce qu’on va te faire (…), tu dois t’entendre avec nous, sinon ça finira mal.’ » 

Déclarant avoir été battu par de nombreux gardiens et avoir reçu des menaces de mort lors de l’entretien, Erdem a déclaré avoir été placé de force à côté de deux prisonniers décrits comme neutres et avoir été agressé par les gardiens qu’il avait appelés pour annoncer qu’il avait quitté le service. Erdem a fait les déclarations suivantes dans l’enregistrement audio où il a raconté à sa famille ce qui s’était passé : « Lorsque j’ai exprimé mon souhait de quitter le service, ils ont dit : « Nous ne te laisserons pas sortir de la pièce tant que tu n’aurais pas versé ton sang à l’intérieur. » Lorsque j’ai de nouveau refusé, j’ai cette fois été agressé physiquement par tous les gardiens présents. J’ai subi des violences pendant dix minutes, j’ai reçu de violentes insultes, j’ai été battu alors que je leur disais que j’étais malade, que j’avais des vertiges, que j’avais des os en décomposition, et ils ont dit : « On te pardonne tes maladies. » » Mes mains et mes bras sont violets, j’ai des cicatrices dans le dos. Ils m’ont encore écrasé le doigt et ma main a été pansée pour cette raison. Je ne peux pas bouger confortablement mon bras gauche et mon bras droit. Ils ont frappé mon pied opéré et, malgré mes explications, ils ont continué à me frapper. Le directeur de la prison a dit : « Voici la loi, nous sommes la loi. Personne n’a son mot à dire ici. Tout ce que nous disons est valable. Tu nous obéiras, tu ne peux pas nous contredire. Sinon, nous saurons quoi faire de toi. » « Il y a des lois et des règlements », ai-je dit. Mais ils ont rétorqué : « Ce n’est pas un endroit comme celui-là. Oublie les autres endroits que tu as vus. Cette prison est unique en Turquie, il n’y en a pas d’autre comme elle. »

Erdem a continué en racontant ce qu’il avait vécu : « Ce n’est pas comme les autres violations des droits humains, c’est une situation très grave. Si je n’avais pas gardé le silence par la suite, j’aurais été tué, je ne suis pas mort parce que je suis resté silencieux. Les gardes ont dit : « Tu es venu ici, nous ne te laisserons pas tranquille ici. La paix et tout ça, ça ne nous regarde pas. Par exemple, je vais souvent à l’infirmerie parce que je suis malade. Je dis : « Mettez-moi à un endroit sans escalier. » Ils me demandent : « Ah, oui ? » et ils commencent à me frapper. Ils me tiennent les mains et les bras, et un groupe de six ou sept gardes me frappent à coups de pied. L’empreinte de sa chaussure est restée sur ma main, et sa peau est restée. Il y a des caméras, et tout ça. Ils me traînent au sol sur 30 ou 40 mètres. »

Agressions suivi d’une enquête disciplinaire

Erdem a déclaré dans l’enregistrement audio qu’il n’avait pas pu se relever après l’agression des gardes et a déclaré : « Je n’ai pas pu me relever et ils m’ont emmené à l’hôpital dans un état où j’étais au bord de l’évanouissement. Les gardiens ont tout fait pour empêcher qu’un rapport d’agression soit dressé à l’hôpital. Ils ont dit aux médecins : « Il se plaint de vertiges. » Suite à mon insistance, j’ai reçu un rapport d’agression. Une enquête disciplinaire a été ouverte contre moi suite à cet incident. »

Allégations de suicides en prison

Après l’appel téléphonique, les avocats rencontrés par Erdem ont rapporté que son client lui avait déclaré ce qui suit, contrairement à ce qu’il avait affirmé lors de l’appel : « Les conditions de détention dans lesquelles je suis détenu ne sont absolument pas adaptées à un détenu malade. Le quartier est petit (…). La climatisation fonctionne une heure par jour. Il n’y a pas d’espace pour se laver (…). Alors que j’aurais dû être transféré dans une prison offrant de meilleures conditions, j’ai été transféré dans une prison et un quartier où les conditions étaient bien pires. Là encore, des rumeurs circulent selon lesquelles les suicides sont nombreux dans la prison, et que près de dix détenus se sont suicidés sous la pression psychologique des gardiens. Un détenu du Rojava, Hamza Hamza, qui se trouve dans mon quartier, avait déjà tenté de se suicider pour cette raison. » (Agence Mezopotamya)

Appel aux dons pour un journaliste kurde atteint de 3 cancers

0

GRECE – Nizam est journaliste kurde réfugié à Lavrio, en Grèce. Il est atteint de trois cancers qui nécessitent de nombreux soins, dont certains ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale grecque. C’est pourquoi, un groupe de militants internationalistes venant en aide aux réfugier kurdes de Lavrio ont lancé une campagne de dons afin de lui venir en aide.

Vous pouvez faire un don pour Nizam en allant sur le lien de la campagne de dons lancée sur le site Papayoux Solidarité ici : Solidarité avec Nizam

Solidarité autour de Nizam.

( English below )

Nizam est un journaliste kurde.

Il a dû quitter il y a quelques années de cela, sa terre du Kurdistan turc, car il était constamment harcelé par le régime de Erdogan.

Après un séjour en prison puis une grève de la faim, il a fini par fuir en Grèce.

Il a alors été reconnu réfugié politique, et vit depuis dans le camp de Lavrio, ou il est depuis longtemps actif en termes de solidarité, il accueille et aide notamment à coordonner les convois solidaires organisés par nos collectifs français.

 

Sa santé était déjà vacillante à son arrivée en Grèce, elle est aujourd’hui à un stade ultime.

 

Nizam a un cancer très agressif, qui se propage dans son organisme.

Il est actuellement sous chimiothérapie, et a besoin d’oxygène quotidiennement.

Entre deux séances de chimiothérapie il rentre « chez lui » au camp de réfugiés.

Et nous souhaitons l’aider à y vivre plus confortablement.

Dans un premier temps nous avons besoin de lui fournir un lit médicalisé, ainsi qu’un climatiseur pour affronter les températures extrêmes de l’été grec.

 

Nous faisons appel à vous pour des dons sur cette cagnotte, et toute aide est bienvenue.

Au nom de la solidarité internationale, nous vous remercions.

Nous publierons et mettrons à votre disposition des photos du matériel que nous pourrons acheter pour lui.

 

 

Solidarity with Nizam.

Nizam is a Kurdish journalist.

A few years ago, he was forced to leave his homeland of Turkish Kurdistan because he was constantly harassed by the Erdogan regime.

After a spell in prison and a hunger strike, he fled to Greece.

He was then recognised as a political refugee and has since been living in the Lavrio camp, where he has long been active in solidarity work, welcoming and helping to coordinate the solidarity convoys organised by our French collectives.

 

His health was already fragile when he arrived in Greece, and is now at a critical stage.

Nizam has a very aggressive form of cancer, which is spreading throughout his body.

He is currently undergoing chemotherapy and needs oxygen on a daily basis.

Between chemotherapy sessions, he returns « home » to the refugee camp.

We want to help him live more comfortably there.

First, we need to provide him with a medical bed and an air conditioner to cope with the extreme temperatures of the Greek summer.

We are appealing to you for donations to this fund, and any help is welcome.

In the name of international solidarity, we thank you.

We will publish and make available photos of the equipment we are able to purchase for him.

Photo d’archive, via Jacques Leleu

ROJAVA; Des gangs de la Turquie ont kidnappé un Kurde d’Afrin et lui ont volé sa voiture

0

SYRIE / ROJAVA – Des mercenaires de la Turquie ont kidnappé un Kurde d’Afrin et lui ont volé sa voiture.

L’organisation de défense des droits humains Afrin-Syrie a rapporté que, vendredi 27 juin, des mercenaires de l’occupation turque ont enlevé Ibrahim Hamo Shro, 66 ans, à son domicile dans le quartier d’Ashrafieh, à Afrin occupée. Il est originaire du village d’Arshqibar.

L’organisation a déclaré que les mercenaires ont prétendu que son véhicule personnel – une Kia Rio qu’il possède depuis environ 14 ans, immatriculée au numéro 222785 de la compagnie de transport d’Alep – était un bien volé, et ils l’ont emmené vers un lieu inconnu avec la voiture.

Cet incident fait partie d’une série de crimes commis par les mercenaires de l’occupation turque contre la population indigène des zones occupées. (ANHA)