TURQUIE. Le DEM exige la fin de la confiscation des mairies kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – À l’occasion de l’anniversaire de l’emprisonnement des principaux dirigeants du HDP, le DEM Parti appelle à la fin des tutelles imposées par l’État dans les municipalités kurdes. La libération des prisonniers politiques est également essentielle au processus d’ouverture démocratique. À l’occasion de l’anniversaire de la tentative de coup d’État contre le Parti démocratique des peuples (HDP) le 4 novembre 2016, son parti successeur, le DEM, a appelé le gouvernement turc à prendre des mesures concrètes en faveur de la réforme démocratique. Dans un communiqué, le parti a exigé, entre autres, la destitution des administrateurs nommés dans les villes kurdes et la libération de tous les responsables politiques du HDP et du DEM emprisonnés. « Pour que le processus de paix et d’instauration d’une société démocratique soit crédible, les structures antidémocratiques existantes doivent être éliminées », peut-on lire dans le communiqué. Ces revendications s’inscrivent dans le cadre du processus de dialogue initié par Abdullah Öcalan le 27 février, que le DEM considère comme une étape historique vers la démocratisation de la Turquie. Date symbolique : 4 novembre Le parti rappelle que le 4 novembre 2016, douze députés du HDP (alors en fonction), dont les coprésidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, ont été arrêtés. Le même jour, dans les villes de Mêrdîn (Mardin), Êlih (Batman) et Xelfetî (Halfeti), l’autonomie locale a été remplacée par des administrateurs nommés par l’État. « Le 4 novembre symbolise l’élimination systématique des représentants kurdes démocratiquement élus », a déclaré le parti. Cette pratique, qui consiste à remplacer les maires élus par des fonctionnaires nommés, constitue un mépris flagrant de la volonté des électeurs et un obstacle majeur au processus de démocratisation. La confiance ne s’acquiert que par des étapes concrètes. Le parti DEM perçoit la phase actuelle comme une opportunité de stabiliser le processus d’ouverture démocratique initié par les récentes initiatives du mouvement kurde. « L’initiative lancée par M. Öcalan a suscité l’espoir d’une Turquie nouvelle et égalitaire », a déclaré le parti. Cependant, cet espoir est fragilisé par l’approche hésitante du gouvernement. « Garantir la démocratie et la liberté n’est pas la seule responsabilité du mouvement kurde », a affirmé le parti. L’État doit également assumer ses responsabilités et prendre des mesures décisives pour soutenir ce processus. Le parti DEM cite les conditions suivantes comme étant essentielles à une ouverture crédible : ▪ Le retrait des administrateurs nommés par les tribunaux dans les municipalités à majorité kurde ; ▪ la réintégration des élus ; ▪ ainsi que la libération immédiate de tous les hommes politiques emprisonnés qui ont été condamnés ou inculpés en raison de leurs activités politiques. Ces mesures sont non seulement une obligation légale, mais aussi un signe de respect politique envers la population kurde. Le maintien de mesures répressives telles que la mise sous tutelle sape la confiance dans l’État et entrave le développement démocratique. Appel au gouvernement La déclaration se conclut par un appel aux dirigeants politiques du pays : « Nous considérons le 4 novembre 2025 comme une occasion de consolider le processus de paix en cours par des mesures concrètes et crédibles », peut-on y lire. Le gouvernement est appelé à assumer sa part de responsabilité pour rétablir la confiance et créer les conditions d’une coexistence pacifique. Selon le parti DEM, le désengagement de l’État des collectivités locales et la libération des prisonniers politiques contribueraient non seulement à la démocratisation, mais ouvriraient également la voie à une paix sociale durable. « Il ne s’agit pas seulement d’une nécessité politique, mais d’une condition indispensable à la coexistence pacifique des peuples de Turquie. » (ANF)

IRAN. Deux chercheuses arrêtées à Téhéran

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IRAN – Les forces de sécurité iraniennes ont arrêtés deux chercheuses à Téhéran et emmenées vers un lieu tenu secret, signale l’ONG kurde Hengaw. Deux intellectuelles basées à Téhéran, Shirin Karimi, écrivaine et traductrice, et Mahsa Asadollahnejad, sociologue et chercheuse, ont été arrêtées par les forces de sécurité de la République islamique d’Iran et emmenées dans un lieu tenu secret. Selon les informations reçues par l’ONG de défense des droits humains Hengaw, vers 7h30 le lundi 3 novembre 2025, Shirin Karimi, 42 ans, écrivaine, traductrice et chercheuse titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université de Téhéran, a été arrêtée par des agents de sécurité à son domicile à Téhéran. Le même jour, Mahsa Asadollahnejad, 35 ans, sociologue et chercheuse titulaire d’un doctorat en sociologie politique de l’université Tarbiat Modares, a été arrêtée par les forces de sécurité au domicile de ses parents à Téhéran. Des sources ont indiqué à Hengaw que des agents de sécurité ont perquisitionné les domiciles des deux femmes lors des arrestations, saisissant leurs appareils électroniques et leurs livres. Karimi, titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université de Téhéran, a publié de nombreux essais et traductions sur le site web Naqd-e Eqtesad-e Siyasi (Critique de l’économie politique). Parmi ses publications figurent Cinquante ans après Savushun, ainsi que des traductions d’écrits de Judith Butler et d’Afsaneh Najmabadi, et des contributions à la collection « Livres de philosophie pour adolescents ». Asadollahnejad, qui a obtenu son doctorat en sociologie politique à l’université Tarbiat Modares, a axé ses recherches doctorales sur la formation de la République islamique d’Iran entre 1979 et 1989. Ces dernières années, elle a activement organisé des cercles d’étude et des séminaires universitaires dans des institutions telles que la Madreseh Bidar (« École de Bidar »). Récemment, l’Iran a connu une vague croissante de répression visant les chercheurs et intellectuels critiques. Les forces de sécurité ont perquisitionné les domiciles de plusieurs universitaires, confisquant leurs effets personnels et arrêtant ou convoquant certains d’entre eux pour interrogatoire. Aucune information n’a été divulguée concernant les raisons des arrestations, les accusations portées contre Karimi et Asadollahnejad, ni le lieu où elles sont tenues.

TURQUIE. Öcalan appelle à la mise en place d’un processus de transition afin de reconnaître la « réalité kurde »

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TURQUIE / KURDISTAN – Abdullah Öcalan, chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a appelé à la mise en place d’un processus de transition en Turquie afin de reconnaître la « réalité kurde » dans le pays « dans toutes ses dimensions ». M. Öcalan a lancé cet appel lors d’une rencontre, lundi, avec les principaux médiateurs des pourparlers entre Ankara et le PKK, Pervin Buldan et Mithat Sancar. Ces médiateurs, également connus sous le nom de délégation Imrali, sont membres du Parti de l’égalité et de la démocratie (Parti DEM), pro-kurde. Son avocat, Faik Özgur Erol, était également présent. « La réalité kurde doit être pleinement intégrée à la légalité de la République, et un processus de transition solide doit être instauré à cette fin. Cette transition vers la légalité, envisagée comme un phénomène global, renforcera les fondements juridiques de la République démocratique », a déclaré M. Öcalan, selon le DEM Parti, lors de ces discussions qui ont duré trois heures. La délégation du parti DEM à Imrali a ajouté qu’Öcalan leur avait déclaré : « Nous devons agir non pas en traçant des lignes, mais en créant une vision qui englobe également nos problèmes actuels. » « Pour faire progresser le processus en cours, il est nécessaire de prendre l’histoire et la sociologie plus au sérieux. Il est important de reconnaître que la relation turco-kurde a perduré pendant mille ans, reposant sur deux piliers fondamentaux. Renforcer l’unité exige que ces piliers soient vus, compris et restaurés », a déclaré Öcalan. La visite de la délégation du parti DEM à Öcalan dans sa cellule de la prison de l’île d’Imrali est intervenue quatre jours seulement après leur troisième rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan pour discuter des « mesures nécessaires à prendre à partir de maintenant », a indiqué le parti. En mai, le PKK a officiellement déclaré sa dissolution et la fin de sa campagne armée, suite à l’appel d’Öcalan à une solution politique à quatre décennies d’un conflit qui a coûté la vie à près de 40 000 personnes. La semaine dernière, le PKK a annoncé avoir commencé à retirer tous ses combattants de Turquie. En annonçant son retrait, le PKK, sous le nom de « Mouvement de libération du Kurdistan », a déclaré attendre d’Ankara la mise en œuvre d’une « loi de transition spécifique au PKK » lui permettant de participer à la vie politique. Une commission parlementaire turque travaille actuellement à l’élaboration du cadre juridique du processus de paix. (Rudaw) 

SYRIE. Pour le gouvernement le kurde est une langue « étrangère »

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SYRIE / ROJAVA – Le gouvernement de transition à Damas considère le kurde comme une langue étrangère, a déclaré un haut responsable syrien, malgré la présence d’une importante population kurde dans le pays. Mohammed Sankari, chef du bureau du gouvernement pour les affaires politiques à Afrin, ville à majorité kurde, a indiqué que le ministère de l’Éducation avait révisé les programmes scolaires afin de classer toutes les langues, y compris le kurde, comme « étrangères », à l’exception de l’arabe. « L’arabe est la langue principale et toutes les autres langues sont étrangères, qu’il s’agisse du kurde, du turc, du russe, du français ou de l’anglais », a-t-il affirmé.  Le kurde était autrefois la langue d’enseignement officielle à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie. Cependant, après la prise de contrôle de la ville par les forces soutenues par la Turquie en 2018, l’enseignement du kurde a été réduit à une seule heure par semaine. Le gouvernement intérimaire, arrivé au pouvoir en décembre après avoir renversé le régime de Bachar al-Assad, a désormais totalement supprimé le kurde des programmes scolaires à Afrin. Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré le 21 octobre être au courant des informations parues dans la presse concernant la suppression du kurde des programmes scolaires à Afrin, en Syrie.  « Nous ne pouvons confirmer ces informations, bien que nous en ayons connaissance. Je peux toutefois vous dire que le Secrétaire général est fermement convaincu du droit de chaque personne, partout dans le monde, de parler la langue de son choix et d’apprendre toutes les langues de sa région. Nous veillons donc à ce que les droits linguistiques fondamentaux soient protégés », a déclaré M. Haq à Rudaw lors d’une conférence de presse.  M. Sankari a indiqué que son organisation était en coordination avec les autorités éducatives d’Afrin afin de rétablir l’enseignement du kurde.  Le cheikh Saïd Zade, un Kurde récemment élu député au parlement intérimaire syrien lors d’élections indirectes, a déclaré à Rudaw fin avril que l’intégration du kurde aux programmes scolaires prendrait du temps.  En 2018, lorsqu’Afrin était contrôlée par des milices syriennes, des centaines de milliers de Kurdes ont fui la ville. Selon Sankari, 24 305 familles sont retournées à Afrin depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre. (Rudaw)

PARIS. Le cimentier Lafarge jugé pour le « financement du terrorisme » en Syrie

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PARIS – Les procureurs soupçonnent le groupe Lafarge d’avoir versé au total environ cinq millions d’euros à des groupes terroristes, dont l’EI et Al-Qaîda, en 2013 et 2014 par l’intermédiaire de sa filiale syrienne, rapporte l’agence kurde ANF. L’ONG yézidie Free Yezidi Foundation s’est constituée partie civile dans le procès pénal visant le cimentier Lafarge poursuivi en tant que « personne morale » pour « complicité de crimes contre l’humanité » qui incluent, mais sans s’y limiter, l’esclavage et le génocide – liés aux paiements versés au groupe État islamique (EI / DAECH / ISIS) en Syrie. Le tribunal correctionnel de Paris juge à partir d’aujourd’hui le géant français des matériaux de construction Lafarge et ses principaux dirigeants. Le procès de l’entreprise française Lafarge et de ses anciens dirigeants, accusés de « soutien financier à des organisations terroristes » en Syrie, s’ouvre à Paris. Les audiences de ce procès historique se poursuivront jusqu’au 16 décembre. L’entreprise et ses dirigeants sont accusés d’avoir apporté un soutien financier à des groupes djihadistes, dont l’EI, afin de maintenir en activité son usine de ciment dans le nord de la Syrie. Selon l’AFP, outre Lafarge, racheté par le groupe suisse Holcim en 2015, les personnes suivantes seront jugées dans cette affaire : L’ancien PDG de Lafarge, Bruno Lafont, cinq anciens cadres impliqués dans la chaîne opérationnelle et de sécurité de l’entreprise, et deux intermédiaires syriens, dont l’un est recherché en vertu d’un mandat d’arrêt international.  Les accusés sont poursuivis pour « soutien financier à une organisation terroriste » et « non-respect des sanctions financières internationales imposées à la Syrie à la suite de la révolution de 2011 ». Dans l’acte d’accusation annoncé par les juges français en octobre 2024, la société et huit accusés ont été requis de comparaître pour des accusations de « financement d’organisations terroristes et de violation de sanctions financières ». L’acte d’accusation stipulait que tous les accusés « ont organisé, approuvé, facilité ou mis en œuvre une politique consistant à fournir un soutien financier à des organisations terroristes opérant à proximité de la cimenterie de la région de Chalabiya en Syrie, dans le but de générer des profits pour l’entité économique qu’ils servaient ou, pour certains, d’obtenir directement un gain personnel. » Les procureurs français soupçonnent le groupe Lafarge d’avoir versé au total environ cinq millions d’euros à des groupes qualifiés de « terroristes » en 2013 et 2014 par l’intermédiaire de sa filiale Lafarge Cement Syria, notamment l’État islamique et le Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda. En outre, il est allégué que des paiements ont été effectués à des intermédiaires pour protéger la cimenterie de Chalabiya, dans le nord de la Syrie, pendant les années de conflit qui ont débuté en 2011. L’entreprise a investi 680 millions d’euros dans cette usine, construite en 2010. Alors que d’autres multinationales ont quitté la Syrie en 2012, Lafarge s’est contentée d’évacuer ses employés étrangers à cette époque et a continué d’employer du personnel syrien jusqu’en septembre 2014, date à laquelle l’État islamique s’est emparé de l’usine. La procédure judiciaire à Paris a débuté en 2017 suite à des articles de presse et à deux plaintes distinctes. La première plainte a été déposée par les associations de la branche syrienne de l’entreprise et onze anciens employés pour « financement du terrorisme », tandis que la seconde a été déposée par le ministère de l’Économie pour « violation de l’embargo financier imposé à la Syrie ». Cette affaire est perçue comme une occasion unique pour la justice française d’aborder la question de la responsabilité assumée par les entreprises multinationales opérant dans des zones de conflit. 

La CEDH exhorte la Turquie à libérer Demirtas

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La Cour européenne des droits de l’homme a rejeté le recours de la Turquie contre l’arrêt ordonnant la libération de l’homme politique kurde de Selahattin Demirtaş. La décision de juillet 2025 est donc définitive. Le DEM Parti a exigé la libération de tous les otages détenus dans le cadre du procès Kobanê. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté le recours de la Turquie contre l’arrêt ordonnant la libération de Selahattin Demirtaş. La décision du 8 juillet est désormais exécutoire. La Cour de Strasbourg avait jugé que Demirtaş était emprisonné pour des raisons politiques et avait exigé sa libération. Le gouvernement turc avait demandé à la Grande Chambre de la CEDH de réexaminer l’arrêt. La Cour a rejeté cette demande. Emprisonnement à motivation politique Dans son arrêt de juillet dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que le maintien en détention provisoire dans l’affaire dite de Kobanê était motivé par des raisons politiques et violait la Convention européenne des droits de l’homme. Selon cet arrêt, l’ancien coprésident du HDP doit être libéré immédiatement. Demirtaş a été emprisonné en lien avec les manifestations de Kobanê d’octobre 2014. Des dizaines de personnes ont été tuées lors des troubles qui ont secoué le pays à cette époque, en réaction au soutien apporté par le gouvernement turc au groupe terroriste « État islamique » (EI). Lors d’un procès ultérieur, Demirtaş a été condamné à un total de 42 ans de prison. Il est détenu à la prison de haute sécurité d’Edirne depuis 2016. Réprimandes répétées de la CEDH Lors de précédentes procédures, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déjà qualifié la détention de Demirtaş de violation des droits de l’homme – une première fois en novembre 2018 et une seconde fois en décembre 2020. Avec le rejet du pourvoi, l’arrêt le plus récent, datant de juillet 2025, est juridiquement contraignant et s’impose à la Turquie en vertu du droit international. Réactions des politiciens et de Demirtaş lui-même Le parti DEM, issu du HDP, a exigé la libération immédiate de Demirtaş et des autres membres du parti emprisonnés, dont Figen Yüksekdağ, après l’annonce de la décision. Un communiqué du comité exécutif du parti indique : « Au regard de tous les arrêts antérieurs de la CEDH et en particulier de cette décision finale, nos amis doivent être libérés sans plus tarder. » Le député du DEM Parti, Ali Bozan, a déclaré : « Il est temps de se conformer aux exigences de cette décision. Tous les prisonniers dans cette affaire de complot, et en particulier nos anciens coprésidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, doivent être libérés immédiatement ! »  Selahattin Demirtaş a lui-même réagi dans un message publié sur son compte de la plateforme X. Il a qualifié la décision d’« importante et juridiquement contraignante », mais a souligné que sa véritable portée allait plus loin : « L’essentiel réside dans notre conception commune de la fraternité – vivre ensemble dans l’égalité, la liberté, la justice et la paix. » Parallèlement, il a appelé à ce que les conflits politiques et sociaux soient résolus non par la vengeance ou la confrontation, mais par la raison et la construction d’un avenir partagé. (ANF)   

IRAN. Une enseignante condamnée à 15 ans de prison

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IRAN – Le régime iranien a condamné à 15 ans de prison une enseignante de la province du Khuzestan signale l’ONG kurde Hengaw. Forough Khosravi, une institutrice de Behbahan, dans la province arabe du Khuzestan, a été condamnée à 15 ans de prison par le pouvoir judiciaire de la République islamique d’Iran. D’après les informations recueillies par l’ONG Hengaw, le tribunal révolutionnaire de Behbahan, chambre 1, présidé par le juge Moradian, a rendu son jugement le dimanche 3 novembre 2025, à la suite d’une audience tenue la veille. Khosravi, institutrice, était accusée de plusieurs chefs d’inculpation. Elle a été condamnée à un an de prison pour « propagande contre l’État », à deux ans pour « insulte à Khamenei » et à deux ans pour « insulte à Khomeini », à cinq ans pour « outrage aux lieux saints religieux » et à cinq ans pour « communication avec des médias affiliés à Israël, tels qu’Iran International ». La peine totale s’élève à 15 ans ; cependant, en vertu de la règle du cumul des peines, seule la peine la plus sévère de cinq ans sera applicable. Les accusations seraient liées à des SMS privés qu’elle aurait échangés avec un membre de sa famille et à des stories Instagram relatives à des manifestations publiées il y a plusieurs années. Khosravi a été arrêtée le mardi 29 juillet 2025, lors d’un raid mené par les forces de renseignement des Gardiens de la révolution à son domicile. Elle a été libérée de la prison de Sepidar à Ahvaz le 8 août après avoir obtenu une caution de deux milliards de tomans. Lors de l’arrestation, les forces de sécurité ont également confisqué le téléphone portable de son mari. Quelques semaines auparavant, le 19 juin 2025, des agents du renseignement des Gardiens de la révolution iraniens avaient perquisitionné son domicile sans mandat, instaurant un climat d’intimidation et saisissant plusieurs effets personnels, dont son téléphone portable.

TURQUIE. La police attaque un rassemblement funéraire à Şirnak

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TURQUIE  / KURDISTAN – Dans la province de Şirnak, la police turque a attaqué une cérémonie organisée en hommage à une martyre kurde, malgré l’autorisation du ministère de l’Intérieur. Plusieurs personnes ont été arrêtées violemment. Dans la province kurde de Şirnex (en turc : Şırnak), la police a dispersé lundi un rassemblement funèbre en hommage à Berivan Katar, combattante du groupe de guérilla féminin YJA Star (Unions des femmes libres). Les autorités ont bloqué l’accès au lieu de recueillement et ont confronté les personnes rassemblées. Des violences physiques ont eu lieu et au moins une personne a été arrêtée. Berivan Katar, également connu sous son nom de guerre Rêvan Aslan, a été tué lors d’une attaque turque dans la région de Zap, au Kurdistan du Sud, le 20 mars 2025. Les Forces de défense du peuple (HPG) l’ont annoncé dimanche. Une maison de deuil a été ouverte dans sa ville natale de Şirnex. De nombreux proches, des représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile, ainsi que des habitants, se sont réunis lundi midi pour présenter leurs condoléances. Le deuil collectif est interdit La police a bloqué l’accès au funérarium. Des agents ont érigé une barrière à quelques dizaines de mètres du bâtiment, sont arrivés en véhicules et ont annoncé qu’ils arrêteraient toute personne présente si le rassemblement ne se dispersait pas. Le commandant a interdit les visites de groupe, invoquant une prétendue interdiction des « rassemblements de deuil collectifs », et n’a autorisé l’entrée que par groupes de cinq – une condition qui a suscité une vive opposition. Les participants ont alors entamé un sit-in. Une rencontre avec le gouverneur de la province, Birol Ekici, n’a abouti à aucune solution. Au contraire, ce dernier a menacé d’interdire l’ouverture de lieux de recueillement à l’avenir si de tels rassemblements venaient à se reproduire. Ironie du sort, selon la famille du combattant tombé au combat, la cérémonie commémorative avait été autorisée par le ministère de l’Intérieur. Pourtant, l’administration provinciale a agi unilatéralement et a empêché sa tenue. Dans une note adressée au ministère, le gouverneur aurait notamment qualifié le rassemblement de « foule incontrôlable ». La situation reste tendue. Lorsqu’un groupe a tenté de forcer le cordon de police en scandant « Şehîd namirin » (« Les martyrs sont immortels »), la police est intervenue. Plusieurs personnes, dont des femmes âgées, ont été agressées physiquement. Un participant, Sadık Külter, a été arrêté. Un petit groupe a néanmoins réussi à atteindre le funérarium. Par solidarité, certains endeuillés ont ensuite quitté le bâtiment pour rejoindre la manifestation qui se poursuivait devant le cordon de police. La situation sur place reste tendue et le secteur demeure bouclé. MEBYA-DER : Violation des droits fondamentaux Du point de vue des organisations kurdes, les actions des autorités turques s’inscrivent dans une série de mesures répressives contre la société civile kurde. Des observateurs sur place affirment que les hommages publics rendus aux combattants tombés au combat sont systématiquement empêchés. L’association MEBYA-DER, qui soutient les personnes ayant perdu des proches dans la lutte de libération kurde et qui a organisé l’événement, dénonce une violation délibérée des droits culturels et familiaux fondamentaux. (ANF)   

Un Kurde champion d’Europe de Jiu-Jitsu No-Gi

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ARTS – MARTIAUX – Le 31 octobre, l’athlète belgo-kurde, Farshad Gardakaneh a remporté le championnat d’Europe de Jiu Jitsu brésilien, catégorie No gi (sans kimono), qui a eu lieu du 28 octobre au 2 novembre 2025 près de Rome, en Italie. « Là, j’ai fièrement réussi à hisser le drapeau du Kurdistan sur la scène européenne », a-t-il déclaré au magazine Kurdistan Chronicle. « Ma plus profonde gratitude va à tous ceux qui m’ont soutenu – à mon incroyable équipe shocxmma (Shocx MMA), à mon pays la Belgique, à ma patrie le Kurdistan, et à tous les incroyables habitants de Belgique et du Kurdistan qui m’ont soutenu tout au long de ce parcours », a-t-il écrit sur X. Farshad Gardakaneh vit en Belgique et est également devenu champion d’Europe dans la catégorie des 94 kg lors du championnat d’Europe de Jiu-Jitsu IBJJF 2025 qui s’est tenu à Lisbonne, au Portugal, le 20 janvier. Gardakaneh avait précédemment confié au Kurdistan Chronicle avoir découvert le jiu-jitsu après son arrivée en Europe. « Avant de partir pour l’Europe, je pratiquais la lutte avec passion ; j’étais très fort et performant. C’est en arrivant en Europe que j’ai découvert le jiu-jitsu », a-t-il déclaré. Manquant de sponsors, Farshad Gardakaneh a invité les Kurdes à lui apporter leur soutien financier en faisant des dons via son compte bancaire ci-dessous :
Bénéficiaire : Farshad Gardakaneh
IBAN : BE45 6503 5266 9189
BIC / SWIFT code : REVOBEB2
Correspondent BIC : CHASDEFX

LYON. La culture kurde à l’honneur le 29 novembre 2025

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LYON – L’association La Maison du Kurdistan de Lyon a le plaisir d’annoncer la tenue de la 3ᵉ Journée de la Culture Kurde de Lyon, qui se déroulera le samedi 29 novembre 2025 à la Maison Ravier 5 rue Ravier a Lyon 7.( métro Jean Jaurès) de 13h30 a 20h. La 3ᵉ Journée de la Culture Kurde à Lyon : une immersion au cœur d’un patrimoine vivant La Maison du Kurdistan de Lyon organise la 3ème Journée de la culture kurde à Lyon le 29 novembre prochain où pendant une journée, on débattra littérature, histoire, cinéma, sociologie, arts… kurdes qui s’épanouissent au-delà des frontières du Kurdistan divisé entre quatre État colonisateurs du Moyen-Orient. (Entrée gratuite sur inscription jusqu’au 27 novembre 2025 via maisonkurdistanlyon@gmail.com)   Programme de la 3ème Journée de la Culture kurde de Lyon (13:30 – 20:00)
Au programme : Sous le signe de la résistance, de la créativité et de la sensibilité, le programme culturel de cette journée parlera de :
 
Musique avec Miço Kendes, dengbêj, compositeur, joueur de buzuk
 
Poésie avec Nazand Begikhani, poète, écrivain, chercheuse, secrétaire générale de la Fondation Institut Kurde de Paris
 
Histoire des tapis kurdes avec Nesibe Acar, docteure en science du langage
 
Arts plastiques avec Art’situ : une expérience créative au Rojava avec la projection d’un film
 
Floriane Kisa, artiste plasticienne accompagnera cette journée avec ses œuvres, mémoire du village paternel
 
L’événement est ouvert à toutes et à tous, avec l’ambition de créer un moment d’échange, de partage et de dialogue interculturel, en rassemblant Lyonnais·es, Kurdes et curieux autour d’un patrimoine millénaire.
 
« Faire vivre la culture kurde, c’est aussi défendre la diversité culturelle et les droits des peuples. »
 
L’événement est organisé avec le soutien de la Ville de Lyon et la métropole de Lyon, il s’inscrit dans la Quinzaine des Solidarités Internationales. Cette démarche citoyenne et culturelle vise a favoriser la reconnaissance et la valorisation des identités multiples qui composent notre société.
 
Date : Samedi 29 novembre 2025
Lieu : Maison Ravier 5 rue Ravier Métro Jean Jaurès
Horaires : 13h30 – 20h
Inscription obligatoire : maisonkurdistanlyon@gmail.com
Contact : 0628040132