ROJAVA. Les Kurdes abattent deux drones turcs près du barrage de Tichrine

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SYRIE / ROJAVA. Les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes ont déjoué une attaque des forces turco-jihadistes et abattu deux drones turcs à proximité du barrage de Tishreen, tandis que l’occupation turque continue de bombarder de nombreux villages sur l’axe du pont de Kara Kozak (Qaraqozaq).

Aujourd’hui, le Centre des médias des Forces démocratiques syriennes (FDS) a publié un communiqué, concernant les attaques de l’occupation turque et de ses mercenaires, à proximité du barrage de Tishreen et du pont de Qaraqozaq, et la réponse de ses forces à celles-ci, qui se lit comme suit 

« Mardi, les avions de guerre de l’occupation turque ont mené plusieurs frappes aériennes sur les logements des ouvriers du barrage de Tishreen, causant des dégâts matériels. Sous couvert de ces frappes aériennes, les mercenaires ont lancé une attaque sur l’une de nos positions dans la campagne nord du barrage. Nos combattants ont déjoué avec succès les attaques après des affrontements qui ont fait de nombreuses victimes parmi les mercenaires, bien que le nombre exact reste inconnu. Au cours des affrontements, nos combattants ont abattu deux drones appartenant aux mercenaires.

Sur le front de Qara Qwzaq, les forces d’occupation turques et leurs mercenaires ont continué à bombarder les villages d’Al-Tina, Ja’da, Bir Hisso, Ghasq et Dekan, ainsi que les collines de Seifi et de Qara Qwzaq. Ils ont tiré sans discrimination plus de 80 obus d’artillerie lourde, de chars et de lance-roquettes, causant des dégâts matériels aux habitations et aux biens des habitants ». (ANHA)

KURDISTAN. Amedspor célèbre la Journée internationale des femmes

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TURQUIE / KURDISTAN – Hier, le match de football joué contre Gençlerbirliği au stade d’Amedspor, peint en violet pour la Journée internationale des femmes du 8 mars, s’est terminé par un match nul. En compétition dans la 1ère Ligue, le club kurde d’Amedspor a accueilli Gençlerbirliği lors du match joué au stade Tahir Elçi. Malgré le froid, des milliers de supporters d’Amedspor ont assisté au match. Avant le match, les tribunes ont été littéralement peintes en violet par les femmes. A l’occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars, les fans ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Nous n’avons pas dit notre dernier mot, nous arrêterons les violences ensemble » et « Les femmes sauveront le monde ». La banderole était accompagnée d’un tifo avec une femme tenant le monde dans ses mains. Les fans ont scandé le slogan « Jin jiyan azadî (femme, vie, liberté) » pendant une dizaine de minutes. Les footballeurs se sont rendus au match avec une banderole sur laquelle était écrit : « Les femmes apportent la paix au printemps, elles font fleurir la liberté. »  Amedspor a commencé le match rapidement après le coup de sifflet de départ. Alors qu’Amedspor n’a pu obtenir aucun résultat de ses attaques, Gençlerbirliği a obtenu un penalty après que le ballon ait touché la main d’un joueur d’Amedspor depuis le crampon à l’intérieur de la surface de réparation. Le gardien d’Amedspor Erce Kardeşler n’a pas encaissé de but sur penalty. Poursuivant leur pression, Gençlerbirliği a clôturé la première mi-temps en menant 0-1 avec le but marqué par Amilton à la 41e minute. Amedspor, avec le soutien de ses supporters, a augmenté la pression dans la seconde moitié du match. Yuhann Cassubie a marqué l’égalisation grâce à un tir puissant juste à l’extérieur de la surface de réparation. Amedspor a ensuite attaqué le but adverse pour remporter la victoire. Incapable de convertir les occasions en buts, Amedspor est resté à égalité 1-1 sur son terrain. (Mezopotamya)

Maxime Azadî: Le PKK est bien plus qu’une organisation armée

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Le mouvement kurde dirigé par le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] et Abdullah Öcalan porte une vision extraordinairement large. Aujourd’hui, le PKK est une organisation plus structurée et solidement liée que de nombreux États. Ses militants, tels des apôtres, travaillent sans relâche aux quatre coins du monde.
 
 
Le PKK n’a jamais été une simple question d’armes. Il joue un rôle crucial dans le monde politique, les luttes pour la démocratie, les visions révolutionnaires, l’écologie, le combat pour les droits des femmes et les organisations communales. En somme, il est présent dans un vaste éventail de luttes, allant des montagnes du Kurdistan aux peuples autochtones d’Amérique latine. Il n’existe aucun autre exemple comparable d’une telle organisation sur cette planète.
 
Les guerres au Moyen-Orient ne sont pas terminées, et un changement global est en cours. Les conflits vont s’intensifier. Dans ces conditions chaotiques et impitoyables, seuls ceux qui savent anticiper l’avenir et s’y préparer pourront survivre.
 
Que ce soit sous le nom de PKK ou tout autre nom à l’avenir, les Kurdes qu’il a organisés continueront d’être une force intégrée aux dynamiques mondiales et un pouvoir d’intervention révolutionnaire. Il est désormais impossible d’envisager une transformation démocratique au Moyen-Orient sans les Kurdes. Plus encore, les Kurdes deviendront le moteur de la démocratie dans la région. Pour les Kurdes, la lutte change d’apparence, elle prend une nouvelle dimension. Rien n’est fini, tout commence à peine…
 
La véritable question est de savoir si les mouvements de gauche et pro-démocratie sauront se transformer et répondre aux besoins de cette époque où leur présence est plus cruciale que jamais. Tout comme le PKK s’est historiquement inspiré des mouvements et révolutions de gauche, il est aujourd’hui essentiel que la gauche mondiale analyse le PKK avec perspicacité et comprenne sa logique de pensée. Cela pourrait leur ouvrir de nouveaux horizons.
 
Par le journaliste Maxime Azadî

SUISSE. DEM Parti accueilli au Conseil national suisse

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SUISSE – BERNE – Ce mardi 4 mars, une réunion parlementaire a eu lieu avec les membres du Conseil national et des membres du Parti pour l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) pro-kurde. Lors de la réunion, les deux parties ont discuté d’aide que pourrait apporter le gouvernement suisse aux Kurdes de Turquie qui sont persécutés par le régime colonialiste turc, malgré les soi-disant « pourparlers de paix » engagés avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Étaient présents : • Carlo Sommaruga – Membre du Conseil des États • Sibel Aslan – Membre du Conseil national d’origine kurde • Laurence Friedmann-Rielle – Membre du Conseil national • Fabian Molina – Membre du Conseil national • Nicolas Walder – Membre du Conseil national – absent • Claudia Friedl – Membre du Conseil national Ainsi que les membres du Groupe parlementaire suisse pour le Kurdistan : • Midia Piroti • Truska Nemany • Shilan Turgut Également présent-e-s : • Ihsan Kurt – Conseiller municipal à Prilly d’origine kurde  • Eyup Doru – Représentant du DEM Parti en Europe • Des militant-e-s kurdes de Bâle-Ville Lors de cette rencontre, la question a été posée était : « Dans quelle mesure le gouvernement suisse pourrait-il venir en aide aux Kurdes au Bakur (Kurdistan de « Turquie ») ? »

TURQUIE. Des hommes ont tué au moins 21 femmes en février

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FEMINICIDES. En février 2025, au moins 21 femmes ont été assassinées par des hommes, tandis que 16 sont mortes dans des circonstances suspectes, en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays.
 
 
La plateforme Nous stopperons les féminicides (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP) a publié lundi son dernier rapport, détaillant le nombre de femmes tuées par des hommes le mois dernier ainsi que d’autres décédées dans des circonstances suspectes.
 
Selon le rapport, toutes les victimes ont été tuées par un parent ou une connaissance de sexe masculin, quatre d’entre elles par leur mari. Onze d’entre elles ont été tuées à leur domicile. Le rapport révèle que 19 % des femmes ont été assassinées parce qu’elles avaient pris des décisions concernant leur propre vie.
 
Les féminicides et les violences faites aux femmes sont des problèmes chroniques en Turquie, où des femmes sont tuées, violées ou battues presque tous les jours. De nombreux détracteurs affirment que la principale raison de cette situation est la politique du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), qui protège les hommes violents et abusifs en leur accordant l’impunité.
 
Les tribunaux turcs ont été à plusieurs reprises critiqués en raison de leur tendance à prononcer des peines clémentes à l’encontre des délinquants, affirmant que le crime était « motivé par la passion » ou en interprétant le silence des victimes comme un consentement.
 
Selon le KCDP, la seule année où le nombre de féminicides a diminué est 2011, année où la Turquie a signé un traité international, connu sous le nom de Convention d’Istanbul, visant à lutter contre la violence domestique.
 
Malgré l’opposition de la communauté internationale et des groupes de défense des droits des femmes, le président Recep Tayyip Erdoğan a décidé de retirer la Turquie de la convention en mars 2021. Le traité exigeait que les gouvernements adoptent une législation pour poursuivre les auteurs de violences domestiques et d’abus similaires, ainsi que de viols conjugaux et de mutilations génitales féminines.
 
La Turquie s’est officiellement retirée de la Convention d’Istanbul en juillet 2021.
 
Erdoğan avait alors affirmé que le traité avait été « détourné par un groupe de personnes tentant de normaliser l’homosexualité », qu’il jugeait « incompatible » avec les « valeurs sociales et familiales » de la Turquie.
 
Depuis le retrait de la Turquie du traité, les autorités turques font pression sur les organisations de défense des droits des femmes pour leur travail militant.
 
Malgré la pression, les organisations ont déclaré qu’elles continueraient à surveiller la violence et les féminicides dans le pays.
 
Un rapport de Human Rights Watch (HRW) de 2022 a critiqué l’approche de la Turquie pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, soulignant que le gouvernement présente le problème de manière paternaliste, considérant que les femmes ont besoin de protection plutôt que de promouvoir l’égalité des sexes. Emma Sinclair-Webb de HRW a noté que cette approche sape les efforts visant à lutter efficacement contre la violence sexiste.

KURDISTAN. L’armée turque poursuit ses attaques malgré le cessez-le-feu décrété par la guérilla kurde

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IRAK / KURDISTAN – L’armée turque poursuit ses attaques contre le QG de la guérilla kurde, malgré un cessez-le-feu unilatéral décrété par cette dernière dans le cadre des pourparlers de paix engagés entre la Turquie et la guérilla kurde. Malgré un cessez-le-feu unilatéral annoncé par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la Turquie continue de bombarder des zones de guérilla dans les zones de défense de Medya, contrôlées par la guérilla, au Kurdistan d’Irak, a rapporté mardi le Centre de presse des Forces de défense du peuple (HPG) dans un communiqué. Selon le communiqué, alors que les attaques turques au sol et dans les airs se poursuivent, les guérilleros adhèrent au cessez-le-feu annoncé par le PKK le 1er mars et n’exercent leur droit à la légitime défense que lorsque la situation l’exige. Concernant les détails des attaques les plus récentes contre les zones de guérilla et la réponse des forces de guérilla, le communiqué indique ce qui suit : Région de Şehîd Delîl, dans l’ouest de Zap ; Le 26 février à 10h40, les envahisseurs qui entraient en action dans la zone de résistance de Girê Cûdî ont été interpellés par les guérilleros avec des armes lourdes. Le 27 février à 07h25, les envahisseurs de la zone de résistance de Girê Cûdî ont été attaqués par les combattantes de YJA Star (Troupes des Femmes Libres) avec des armes lourdes. Le 1er mars, entre 17h30 et 18h30, les envahisseurs qui tentaient d’avancer vers les tunnels des guérilleros dans la zone de résistance de Girê Amediyê et d’installer des équipements techniques dans la zone ont été attaqués. À la suite de cette intervention, un membre des troupes d’invasion a été tué. Région de la Gare; Le 26 février à 11h30, un guérillero nommé Delil a été tué suite à une attaque aérienne dans la région de Dînartê. Les informations sur l’identité du combattant tombé seront communiquées ultérieurement. Attaques menées par l’armée d’occupation turque avec des explosifs interdits ; Le 1er mars, les tunnels des guérilleros de la zone de résistance de Girê Cûdî dans la région occidentale de Zap de Şehîd Delîl ont été bombardés à quatre reprises avec des explosifs interdits. Les 1er et 3 mars, les tunnels des guérilleros dans la zone de résistance de Girê Amediyê, dans la région de Şehîd Delîl (dans la région est de Zap), ont été bombardés à trois reprises avec des drones chargés d’explosifs. Attaques menées par l’armée d’occupation turque ; Entre le 1er et le 3 mars, les régions de Spîndarê, Girê Mesken, Dêreşê et Deşta Kafya dans la région de Garê ont été bombardées à 6 reprises par des avions militaires. Entre le 1er et le 3 mars, l’armée turque a mené au total 1 072 attaques à l’arme lourde et aux obus. Les attaques ont été dirigées contre les zones de Berê Zînê, Lolan, Kendekola à Xakurkê ; les zones de Deşta Kafya, Dêreşê, Spîndarê, Mijê, Girgaşê, Girê Zengil, Kanî Sarkê, Zêvkê dans la région de Garê ; les zones de Serê Metîna, Şêlazê, Bêşîlî dans la région de Metîna ; les zones de Girê Cûdî et Girê Amediyê dans la région Şehîd Delîl (dans l’Ouest de Zap). (ANF)

Génocide des Yézidis : plus de 5 000 morts et 6 371 disparus

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IRAK / KURDISTAN – Le Bureau de sauvetage des Yazidis kidnappés a publié le bilan des attaques génocidaires menées par l’EI contre les Yézidis en août 2014. Le Bureau de secours des Yazidis kidnappés dans la région du Kurdistan irakien a publié dimanche les dernières statistiques concernant le génocide yézidi commis par l’État islamique (DAECH/ISIS) à Shengal (Sincar), dans le nord de l’Iran en août 2014. Selon le rapport, plus de 5 000 Yazidis ont été tués et 2 745 enfants sont devenus orphelins. Le bureau a également documenté la découverte de 93 fosses communes à Sinjar, en plus de nombreux sites contenant des tombes individuelles. Selon les données du Bureau : Plus de cinq mille Yézidis ont été tués. 2 745 enfants yézidis sont devenus orphelins. 96 fosses communes ont été identifiées jusqu’à présent. Les personnes enlevées et secourues 6 317 Yézidis ont été enlevés, dont 3 448 hommes et 2 869 femmes. Au total, 3 558 Yézidis ont été sauvés des griffes de l’EI. Parmi eux, 1 211 femmes, 339 hommes, 1 047 filles et 961 garçons. 93 fosses communes et disparus Selon les données partagées, 274 personnes capturées, massacrées et enterrées dans des fosses communes par l’EI ont été identifiées et leurs restes ont été remis à leurs familles. Parmi elles, 237 hommes et 37 femmes. À ce jour, 2 558 Yézidis sont toujours portés disparus, dont 1 225 femmes et 1 333 hommes. Le Bureau de secours des Yazidis kidnappés a souligné que ces chiffres n’incluent que ceux qui ont été identifiés, tandis que le sort de nombreux autres Yézidis toujours portés disparus reste incertain. Le 3 août 2014, l’État islamique (EI) a commis un génocide à Shengal en massacrant et en capturant des milliers de Yézidis. Pour les Kurdes yézidis, cette attaque était la 74ème campagne génocidaire visant les Yézidis à cause de leurs croyances millénaires.

SYRIE. Coup dur pour les drones turcs abattus comme des mouches

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SYRIE / ROJAVA – Depuis des mois, les forces arabo-kurdes au Rojava (et la guérilla kurde au Kurdistan irakien) abattent de plus en plus de drones turcs, détruisant l’image de drones puissants créée par l’État turc et portant un coup dur au marché de drones Bayraktar sur la scène internationale. Au milieu des affrontements dans le nord de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont abattu plusieurs drones turcs Bayraktar, ce qui soulève des questions sur la résilience des drones de combat turcs. Les experts suggèrent que ces incidents pourraient avoir un impact sur les futures ventes de technologies de défense turques alors que les pays reconsidèrent leurs achats. Récemment, le pont de Qaraqozaq au sud de Kobané et le barrage de Tishrin dans la campagne de Manbij, au nord de la Syrie, ont été le théâtre de frappes aériennes intenses de la Turquie, qui a déployé ses drones phares Bayraktar, considérés comme des rivaux de leurs homologues américains, israéliens, russes et iraniens. Les FDS ont annoncé avoir abattu plusieurs de ces drones. Selon les FDS, quatre drones Bayraktar ont été abattus, en plus de plusieurs autres drones turcs utilisés dans les batailles par les factions armées soutenues par la Turquie, alias l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA), et certains militaires turcs au pont et au barrage. Les experts militaires estiment que chaque drone coûte environ 25 millions de dollars, ce qui signifie que les pertes de la Turquie dues aux quatre drones Bayraktar abattus s’élèvent à environ 100 millions de dollars en quelques jours seulement.

Sixième au niveau mondial

La technologie des drones turcs Baykar est en concurrence avec le reste du monde, notamment avec son dernier modèle, le Bayraktar TB3. Ce drone mesure plus de huit mètres de long, plus de deux mètres de haut et a une envergure de 14 mètres. Islam Saadi, expert en aviation irakienne et pilote à la retraite, estime que le poids maximum du drone turc est de 1 600 kilos, avec une autonomie de près de 24 heures. Il classe le drone parmi les chasseurs à longue endurance. Saadi a également noté que la Turquie se classe au sixième rang mondial en matière de production de drones, mais a souligné que plusieurs pays envisageant d’acheter des drones Bayraktar étudient désormais attentivement les rapports sur leurs capacités, leur résilience et leurs vulnérabilités et s’il est facile de les abattre pendant les batailles dans lesquelles ils ont été utilisés avant de s’engager dans des contrats. Cette évaluation a été reprise par l’ingénieur en drones Moussa Dghaime, qui a déclaré à North Press : « Je connais des pays qui avaient des accords pour acheter des Bayraktars mais qui ont reconsidéré leur achat. » Il a expliqué que les combats en cours au pont de Qaraqozaq et au barrage de Tishrin – où les FDS ont réussi à percer les défenses du principal drone de Turquie et en ont abattu plusieurs – ont été des facteurs clés dans le changement d’opinion. Dghaime a ajouté que si les drones Bayraktar se sont révélés efficaces dans les conflits en Ukraine, en Azerbaïdjan, en Irak, en Libye et en Syrie, les combattants kurdes semblent avoir développé des tactiques pour les contrer, ce qui a conduit à de multiples abattages en plusieurs jours. « Cela a eu un impact significatif sur le marché des drones Bayraktar, dont la Turquie tirait des profits astronomiques », a-t-il déclaré. Il a également souligné que le problème ne se limite pas aux ventes de Bayraktar, mais affecte l’ensemble des exportations turques de matériel de défense. Les FDS détruisant les drones turcs et les armes utilisées par l’Armée nationale syrienne (SNA), souvent d’origine turque, les pertes militaires de la Turquie continuent de s’accumuler. En conséquence, les exportations d’armes ont fortement diminué par rapport à la forte demande d’armes turques au cours des années précédentes. Les journaux turcs ont rapporté que les exportations de drones militaires, d’armes, de munitions et de véhicules blindés du pays en 2023 étaient évaluées à 5,5 milliards de dollars. Dans le même contexte, l’expert économique Hisham al-Rais a noté que « la demande d’armes militaires turques a considérablement diminué par rapport aux deux dernières années ». « La Turquie a généré au moins 11 milliards de dollars de ventes d’armes en 2020, mais en 2023, ce chiffre était tombé sous les 6 milliards de dollars. La baisse des bénéfices dans les années à venir est inévitable », a-t-il ajouté. Malgré ses capacités de furtivité et sa technologie sophistiquée, le drone Bayraktar reste vulnérable. Dans un communiqué publié l’année dernière sur son site officiel, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé posséder la technologie permettant d’abattre des drones turcs et a fait état de la destruction de 15 d’entre eux, dont deux modèles Bayraktar. (North Press Agency)

« Ce n’est pas un problème kurde, mais un problème du diktat turc »

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Alors qu’il est de nouveau question de « pourparlers de paix » entre le gouvernement turc et la guérilla kurde, dans l’article suivant, le journaliste turc exilé en Belgique, Doğan Özgüden* rappelle que « la Turquie souffre d’une « guerre civile » depuis près d’un demi-siècle… Ce problème n’est pas la question kurde, mais le problème du diktat turc ». Voici l’intégralité de l’article d’Ozguden : Ce n’est pas un problème kurde, mais le problème du diktat turc
Le nouveau « processus de paix et de fraternité », qui a débuté le 22 octobre 2024 avec l’invitation lancée par le leader du MHP Devlet Bahçeli au leader kurde Öcalan, incarcéré à İmralı, à venir déclarer à l’Assemblée la dissolution du PKK, a pris quatre mois plus tard, le 27 février, une nouvelle dimension avec l’appel d’Öcalan adressé, non depuis l’Assemblée, mais depuis İmralı, à déposer les armes et à dissoudre le PKK.
 
Bien que cet appel soit interprété, tant dans le camp du pouvoir que par une partie importante de l’opposition, comme un document de « reddition », et qu’il soit annoncé comme la résolution finale du « problème kurde » grâce aux coups dévastateurs de l’État, les déclarations faites au nom des organisations représentant la résistance nationale kurde soulignent qu’il n’est nullement question d’une reddition et que pour atteindre l’objectif de « paix et fraternité », le camp au pouvoir doit avant tout mettre fin à la terreur d’État tous azimuts qu’il mène depuis des décennies à coups d’emprisonnement, de massacres, de mises sous tutelle et d’opérations extérieures.
 
Oui, il y a un problème qui fait que la Turquie souffre d’une « guerre civile » depuis près d’un demi-siècle… Ce problème n’est pas la question kurde, mais le problème du diktat turc.
 
C’était il y a 32 ans… À l’époque où les combats armés s’intensifiaient en Turquie, il y avait une recherche intense de solution, non pas dans les rangs de l’État, mais au niveau des organisations démocratiques. À l’initiative d’un de mes amis résistants en exil, Kemal Uzun, un livre intitulé « Que disent les intellectuels ? » au sujet de la question kurde fut préparé, et j’y contribuai avec un article intitulé « Ce n’est pas un problème kurde, c’est un problème de diktat turc ! », dans lequel j’exprimais en substance :
 
« Les nations devraient pouvoir déterminer leur propre destin par le biais de référendums et d’élections auxquels toutes les organisations politiques pourraient participer librement. Faut-il demeurer dans un État unitaire, faut-il se réunir dans une structure fédérative ou faut-il être complètement indépendant ? Les peuples concernés devraient pouvoir répondre eux-mêmes librement à ces questions.
« Même à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne au sein de laquelle les dirigeants d’Ankara tentent d’adhérer par toute sorte d’acrobaties, les Flamands, qui ne composent que 10 pour cent de la population, siègent au Parlement régional bruxellois et dans le gouvernement régional sur la base d’une égalité complète et d’un respect mutuel avec leurs propres partis. Sur les balcons des institutions publiques bruxelloises flottent côte à côte le drapeau flamand siglé d’un lion, le drapeau francophone affublé d’un coq et le drapeau bruxellois cinglé d’une fleur d’iris. Les ministres et parlementaires turcs qui traversent jour et nuit les portes de Bruxelles sont-ils si ignorants pour ne pas remarquer que tous les panneaux de cette ville sont écrits en deux langues, le français et le flamand ? »
 
Le message des intellectuels en exil…
 
Le livre intitulé « La question kurde : que disent les intellectuels ? », préparé par l’Initiative d’Amitié turco-kurde en Allemagne fédérale et publié par les Éditions Ortadoğu à Oberhausen, et paru la même année en Turquie aux Éditions Belge à Istanbul, comprenaient ces signatures :
 
Nizamettin Arıç, Ali Arslan, Mevlüt Asar, Bayram Ayaz, Fakir Baykurt, Nihat Behram, Habib Bektaş, Şakir Bilgin, Adnan Binyazar, Sertaç Bucak, Heval G. Cansever, Ali Asker Ceylan, Gültekin Emre, Ozan Emekçi, Engin Erkiner, Yücel Feyzioğlu, Arif Gelen, Doğan Görsev, Aydın Karahasan, Şerafettin Kaya, A. Kadir Konuk, Naci Kutlay, Doğan Özgüden, Ömer Polat, Server Tanilli, Mehmed Uzun, Kemal Yalçın, Erol Yıldırım.
 
La préface de ce livre de 142 pages contenait le message commun suivant :
« L’histoire est pleine de luttes des peuples pour le droit et la liberté. Si de nombreux peuples ont atteint leurs objectifs dans cette juste entreprise, la lutte des Kurdes pour la liberté a toujours été vaine. La cause des Kurdes pour obtenir leurs droits ne s’est pas arrêtée malgré les défaites amères du passé et a pris un élan notable ces dernières années.
 
« En Turquie, après une série de résistances kurdes dans les premières années de la République, les Kurdes sont à nouveau entrés sur la scène de l’histoire. L’État turc républicain, qui persiste dans sa politique traditionnelle de prohibition, a continué jusqu’à ce jour à réduire les Kurdes au silence par des méthodes militaires sans concession. Cette lutte qui se poursuit entre le peuple kurde et l’État a pris des dimensions très différentes au fil du temps. Désormais, 30 à 40 personnes en moyenne sont tuées chaque jour. Le nombre de meurtres dont les auteurs courent toujours dépasse depuis longtemps les trois mille. Des faits tels que la torture, le meurtre, l’incendie, la démolition, l’évacuation de villages kurdes et la migration forcée sont devenus monnaie courante. Sur la question kurde en particulier, les publications opposées aux politiques de l’État ont perdu toute chance de survie.
« Quelle que soit la manière dont on considère les évènements, le tableau qui en ressort est, en un mot, horrible ! Et il est notoire que la principale raison est que la question kurde n’a jamais été jusqu’à aujourd’hui résolue sur une base de justice. Ce constat montre que le pouvoir politique du pays est le principal responsable de ce qui se passe et que la lutte que les Kurdes poursuivent pour leurs droits et libertés est justifiée…
 
« Malgré les développements qui s’accomplissent depuis des années et l’atmosphère engendrée par les campagnes anti kurdes qui ont entraîné le pays dans une guerre civile, cette vérité n’est malheureusement toujours pas acceptée : la question kurde est une question qui nécessite une solution politique ; c’est le problème d’un peuple qui réclame ses droits existentiels. La solution civilisée de ce problème est une question qui concerne toute la société, à commencer par le pouvoir politique. Laisser la question kurde irrésolue et continuer à martyriser un peuple sous prétexte de « terrorisme » ne peuvent jamais se justifier.
 
« En bref, la question kurde est devenue plus que jamais le principal sujet de débat à l’ordre du jour actuel, dans un contexte de guerre qui entraîne le pays dans la destruction au plan des valeurs politiques, économiques et culturelles et ouvre des blessures irréparables entre les peuples. Personne ne peut rester spectateur et demeurer à l’écart des développements. Tout un chacun est confronté à la responsabilité d’aborder la question plus sérieusement, d’y réfléchir et d’exprimer son point de vue.
 
« Les gens conscients de leurs responsabilités devant l’histoire ne peuvent rester passifs en laissant la question kurde se poursuivre avec les approches actuelles. Les écrivains, les journalistes, les poètes et les artistes sont ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester silencieux en ces jours où des problèmes aussi vitaux se posent. »
Le message des intellectuels en Turquie…
 
Par une belle coïncidence, à la même époque, des intellectuels en Turquie comme Asaf Savaş Akat, Taha Akyol, Çetin Altan, Melih Cevdet Anday, Mehmet Ali Aybar, Fikret Başkaya, Murat Belge, Mihri Belli, Halil Berktay, Ali Bulaç, Demirtaş Ceyhun, Şemsi Denizer, Abdurrahman Dilipak, Füsun Erbulak, Nazlı Ilıcak, Attilâ İlhan, Mustafa Kaplan, Ercan Karakaş, Mehmet Ali Kılıçbay, Yalçın Küçük, Ertuğrul Kürkçü, Aziz Nesin, Doğu Perinçek, Sungur Savran, Ali Sirmen, Server Tanilli, Mete Tunçay, Erbil Tuşalp, Tomris Uyar et Can Yücel avaient exprimé leurs points de vue dans un ouvrage de 304 pages intitulé « La question kurde : que pensent nos intellectuels ? » publié par les Éditions Cem.
 
Notre ami journaliste Metin Sever, qui avait préparé l’édition de ce document important en s’entretenant séparément avec chacun de ces 30 intellectuels, déclarait dans la préface du livre :
 
« Les évènements qui se produisent ont placé la question kurde en tête de l’ordre du jour. Il n’est plus possible pour quiconque sain d’esprit de nier l’existence des Kurdes ou de développer des thèses historiques officielles. Il est certain que les influences internes, à savoir la lutte du peuple kurde, ont joué, autant que les influences extérieures, un rôle majeur dans la situation actuelle.
 
« La question kurde est devenue le premier point à l’ordre du jour, mais l’opinion publique turque n’a pas eu l’occasion de s’informer sur les différents aspects de cette question. Les interdictions constituent encore de nos jours un obstacle majeur au débat sur cette question. Cependant, la vie impose sa réalité et la question kurde est discutée malgré toutes les pressions et les lois ; même si c’est pour l’instant dans un environnement encore un peu trouble et fermé. Le débat ne peut avoir lieu sur base de données et d’informations, et on ne sait pas vraiment ce que l’on en pense. Sans parler de l’homme de la rue, même ce qu’en pensent les intellectuels de Turquie est peu connu. Alors que les débats pourraient être plus significatifs s’ils étaient menés sur base de données et d’informations.
 
« L’objectif de cette étude peut se résumer comme une tentative de dissiper quelque peu cette atmosphère brumeuse, présenter, même en termes généraux, les opinions des intellectuels de Turquie sur la question kurde, et peut-être ouvrier les canaux de communication bloqués entre les intellectuels d’origine turque et les intellectuels d’origine kurde. Lorsque j’ai commencé ce travail dans les pages du journal Yeni Ülke, je n’avais pas encore en tête l’idée d’un livre, mais en cours de travail j’ai pensé que transformer ce projet en livre aiderait la communication entre les intellectuels des deux bords et laisserait en même temps une trace d’une certaine période dans l’histoire ».
 
… Avant tout, mettre fin à la terreur d’État
 
Après 32 ans, j’ai relu les deux ouvrages avec une grande attention.
 
Certains de mes amis qui ont exprimé avec courage leur point de vue à cette époque ne sont aujourd’hui plus parmi nous… Leurs critiques et suggestions sont toujours d’actualité 32 ans après… À l’époque de la parution de ces livres, Süleyman Demirel était à la tête du gouvernement, suivi immédiatement après par Tansu Çiller.. Après eux, Mesut Yılmaz, Necmettin Erbakan et Bülent Ecevit se sont succédé à la tête du gouvernement en qualité de premiers ministres… Et depuis 2002 jusqu’à nos jours, 23 ans de Recep Tayyip Erdoğan…
 
Sous chacune de leurs administrations, « la paix et la fraternité » ont été bafouées, et la terreur d’État a toujours primé…
 
L’appel « à déposer les armes et à dissoudre le PKK » lancé par Öcalan depuis İmralı y changera-t-il quelque chose ?
 
Ne l’oublions pas… La résistance nationale kurde, conformément à la conception du « confédéralisme démocratique » développée par Öcalan en personne, est dirigée depuis le 17 mai 2005 par l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), composée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec le Parti de l’Union démocratique (PYD), représentant le Kurdistan occidental/de Syrie, le Parti pour une Vie libre au Kurdistan (PJAK), représentant le Kurdistan oriental/d’Iran, et le Parti pour une Solution démocratique au Kurdistan (PÇDK), représentant le Kurdistan méridional/d’Irak.
 
Face aux attaques répétées de l’armée turque d’une part et de l’Armée nationale syrienne alimentée par la Turquie en Syrie, le PYD pourrait-il se dissoudre et les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de Protection du Peuple (YPG) qui lui sont affiliées pourraient-elles déposer les armes ?
 
Le représentant du KCK à Bruxelles, Zübeyir Aydar, a également souligné dans une interview réalisée l’autre jour par Medya Haber que l’appel d’Öcalan n’incluait pas les FDS et YPG.
 
Sans aucun doute, les jours à venir seront pleins de surprises…
 
Toutefois, et à moins que la terreur d’État exercée par le Diktat turc, non seulement contre le peuple kurde, mais aussi contre tous les autres peuples du pays, à commencer par les Arméniens et les Assyriens, et contre tous les Turcs soutenant la démocratie, la liberté et l’égalité, soit définitivement arrêtée, la paix et la fraternité permanentes ne se réaliseront jamais dans la plus belle géographie sur terre.
 
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
  *Doğan Özgüden est un journaliste turc exilé en Belgique depuis plusieurs décennies. Il dirige le site d’actualité  « Info Turk » et écrit pour de nombreux sites d’information de Turquie

« Les Kurdes déplacés devraient pouvoir retourner sur leurs terres ancestrales »

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TURQUIE / KURDISTAN – L’Association de surveillance et de recherche sur les migrations en Mésopotamie (GÖÇ-DER) a exigé que les mesures légales devraient être mises en place pour que les centaines de milliers de Kurdes chassés de leurs terres puissent y retourner. L’Association de surveillance et de recherche sur les migrations en Mésopotamie (GÖÇ-DER) a organisé une conférence de presse sur « l’Appel à la paix et à la société démocratique » d’Abdullah Öcalan au siège de l’association à Amed (en turc : Diyarbakır). Le communiqué de presse, lu en kurde et en turc, indique : « Tous les points mentionnés dans l’appel de M. Abdullah Öcalan sont un appel historique à mettre fin aux conflits qui durent depuis des décennies et à construire et façonner l’avenir commun des peuples sur la base de la paix. Dans ce processus qui a commencé avec l’appel lancé par M. Abdullah Öcalan, l’une des étapes de la construction de la paix et de la démocratie est d’ouvrir la voie au retour du peuple kurde, qui a été indiscutablement déplacé de force, sur ses terres ancestrales auxquelles il est lié par des liens indéfectibles. Les mesures nécessaires dans ce sens doivent être prises de toute urgence. Dans ce processus historique, nous exigeons que des mesures soient prises et que les exigences de la politique démocratique et du droit soient satisfaites le plus rapidement possible, comme une exigence des droits de l’homme et de la construction de la paix et de la politique démocratique. Nous invitons l’opinion publique et les autorités compétentes à tenir compte de cet appel à la construction de la paix et d’un avenir commun, à la démocratisation de la Turquie et à ce que le processus de paix ne soit pas interrompu. » (ANF)