IRAK. La police irakienne arrête 5 Kurdes à Touz Khormatou

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IRAK / KURDISTAN – Les arrestations auraient eu lieu lors de raids lancés suite à des plaintes d’agriculteurs arabes. La police irakienne a effectué ce matin une descente dans le village de Tepsewz, dans le district de Tuz Khurmatu (en kurde: Xurmatû) à Kirkouk, et a arrêté cinq jeunes Kurdes. Cette opération aurait été déclenchée suite à des plaintes d’agriculteurs arabes. Le représentant du village, Ahmed Cume, a déclaré à Rojnews que les forces de police avaient torturé les villageois lors du raid. Suite à cet incident, des agriculteurs kurdes ont déposé plainte contre les forces de sécurité. Aucune information n’a été fournie sur le sort des personnes arrêtées. On ignore également les chefs d’accusation retenus contre elles.

TURQUIE. Munzur a perdu une de ses précieuses voix

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TURQUIE – La musicienne kurde originaire de la région de Munzur, à Dersim, İlknur Demir est décédée des suites d’une longue maladie le 21 juin 2025. İlknur Demir, l’une des fondatrices du groupe Munzur, est décédée le 21 juin des suites d’un cancer. En 1992, Ilknur Demir a cofondé la formation musicale groupe Munzur qui chantait des chansons contestataires dans plusieurs langues (dialectes kurdes zazaki et kurmanci et en turc). L’artiste a été inhumée à Izmir après une cérémonie religieuse dans un lieu de culte alévi. Sa tombe a été recouverte par la terre rapportée de sa chère Munzur tandis que ses ami-e-s ont chanté lors des funérailles. Le musicien kurde de Dersim, Mikaîl Aslan a rendu hommage à sa consœur en ces termes: « Nous avons perdu aujourd’hui notre chère amie İlknur Demir, l’une des premières membres du Grup Munzur. Je souhaite patience et courage à sa famille et à ses amis. Elle a été notre soutien et notre alliée pendant nos jours les plus difficile à Istanbul. C’était une personne exemplaire par son altruisme, sa modestie et son sens du partage. Je suis profondément désolé. »

KURDISTAN. Résurrection de la forêt de Shekhan abattue par l’État turc

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TURQUIE / KURDISTAN – Victime d’écocide, la forêt de Şêxan (Shekhan) commence à se reconstituer et la verdure revient dans cette région kurde, après deux années d’abattage d’arbres. Depuis des années, les forêts du Kurdistan sont devenues une usine à bois de la Turquie colonialiste. Dans plusieurs villes du Kurdistan, la destruction écologique se poursuit, les opérations d’abattage d’arbres se poursuivant sous prétexte de « sécurité ». Şırnak (Şirnex), Bitlis (Bedlîs) et Bingöl (Çewlîg) comptent parmi les zones les plus touchées. Outre les préoccupations sécuritaires, les autorités invoquent fréquemment la « régénération » comme justification, même si les arbres sont souvent coupés jusqu’aux racines pour empêcher leur repousse.
À Şêxan (Shekhan), où la déforestation s’est poursuivie sans interruption pendant deux ans, la coupe a été interrompue cette année suite aux vives protestations des villageois. Des milliers de jeunes arbres ont été abattus sur des dizaines d’hectares, et les contreforts des montagnes des hauts plateaux ont été si gravement rasés que les dégâts étaient visibles de loin. Cette année, cependant, aucune autre coupe n’a eu lieu. Les racines arrachées ont commencé à réapparaître, et les contreforts, bruns et arides l’an dernier, sont revenus au vert, dans une renaissance discrète mais déterminée. Les villageois ont condamné la destruction et déclaré qu’ils continueraient de résister aux efforts de déforestation dans la région. L’abattage des arbres s’est poursuivi sans interruption pendant deux ans Entre 2023 et 2024, une vaste opération d’abattage d’arbres a débuté dans la région de Şêxan, dans la province de Muş. L’opération a ciblé des zones peuplées de jeunes arbres et s’est poursuivie sans interruption pendant deux ans. Durant cette période, des dizaines d’hectares ont été détruits. Les éleveurs nomades et le bétail vivant dans les hautes terres ont été gravement touchés par la destruction. Les conséquences ont ressemblé à une scène de pillage. Lorsque Serhat Eren, député d’Amed du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM), a soumis une enquête parlementaire sur le sujet, la réponse officielle a affirmé que l’abattage s’inscrivait dans un effort de « rajeunissement » et avait été effectué dans un souci d’équilibre écologique. Le communiqué affirmait également que seuls les vieux arbres avaient été abattus. Cependant, des preuves visuelles de la zone pendant la période d’abattage contredisent les affirmations du ministère de l’Agriculture et des Forêts. Les villageois ont arrêté la coupe Malgré les dégâts, la région a commencé à reverdir cette année avec l’arrivée des beaux jours. De petites pousses ont remplacé les arbres coupés, et la terre tente lentement de se régénérer. Les villageois que nous avons interrogés ont déclaré qu’à la suite de leurs objections, la coupe a été interrompue et empêchée de s’étendre à une zone plus vaste. L’abattage d’arbres effectué sur les hautes terres, réputées pour leur beauté naturelle et fréquentées chaque été par les éleveurs nomades, a non seulement causé des dommages écologiques, mais a également nui au pâturage du petit bétail dans la région. S’il n’y avait pas d’arbres, nous n’existerions pas Les habitants locaux se sont fermement opposés aux tentatives d’extension des destructions et ont empêché la poursuite des coupes. À l’instar des pratiques observées à Şırnak, la Direction provinciale des forêts a essuyé une vive réaction de la part du public après avoir tenté de céder des arbres locaux à des entreprises privées et à des gardes villageois par le biais d’appels d’offres. Dans les villages situés au pied du mont Andok, les habitants ont refusé de signer les pétitions qui auraient autorisé l’exploitation forestière. Ils ont ainsi empêché l’opération. Un villageois avec qui nous nous sommes entretenus a exprimé la détermination de la communauté à résister : « Ces arbres sont tout pour nous. S’ils disparaissent, nous aussi. Ils veulent nous détruire, avec les arbres. L’année dernière, ils ont rasé une zone entière. Cette année, ils ont de nouveau lorgné nos terres, mais nous ne l’avons pas permis. En protégeant les arbres, nous protégeons également notre espace vital et nos sources d’eau. » (ANF)

TURQUIE. Un journaliste populiste incarcéré

TURQUIE – Le journaliste populiste turc qui avait notamment menacé d’agression sexuelle l’éminente avocate kurde Eren Keskin, Fatih Altayli a été incarcéré pour « menace » envers le président Recep Tayyip Erdogan. Les défenseurs des droits humains, y compris Eren Keskin, dénoncent les tentatives d’intimidation des voix critiques et exigent sa libération. Altayli a été arrêté samedi à cause de commentaires dans une vidéo qu’il a publiée vendredi dans laquelle il répondait à un sondage montrant que la plupart des Turcs s’opposaient à un mandat à vie d’Erdogan. L’avocate kurde qui a également eu droit aux attaques populiste de Fatih Altayli a appelé à sa libération sur son comte X (ancien Twitter), tout en appelant qu’il reste loin d’eux (les progressistes et défenseurs des droits humains). Eren Keskina a écrit: « Fatih Altaylı s’est opposé aux défenseurs des droits humains, notamment dans les années 1990. Il est à l’origine des menaces de mort, dont j’ai été la cible (…). Mais nous sommes toujours contre le « jugement sous mandat d’arrêt ». Il devrait être libéré (…) ».

Les femmes kurdes sont les actrices du processus de paix

TURQUIE / KURDISTAN – Lors de la 3e Plateforme d’unité des femmes kurdes, ces dernières ont mis l’accent sur l’unité et se sont définies comme des actrices clés de la reconstruction et de la paix. « Avec l’unité des femmes kurdes, vers l’unité nationale » La Plateforme pour l’unité des femmes kurdes a tenu sa troisième conférence à Amed (Diyarbakır) sous le slogan « Avec l’unité des femmes kurdes, vers l’unité nationale ». L’événement s’est déroulé à la Chambre de commerce et d’industrie d’Amed et a réuni des dizaines de femmes de différentes villes du Kurdistan et de Turquie. Lors de la conférence, les participantes ont abordé les récents développements politiques et les défis actuels, en mettant l’accent sur le rôle des femmes dans le processus de reconstruction. Elles ont souligné l’importance de l’unité entre les femmes kurdes et ont appelé les femmes à participer à ce processus par leurs paroles, leurs idées et leur présence sur le terrain.
    Banu Ay, membre du conseil provincial d’Amed du Parti de l’Homme et de la Liberté (Partiya Însan û Azadiyê, PÎA), a fait des remarques importantes sur le processus de paix au Kurdistan, le rôle social des femmes et la préservation du patrimoine culturel. Soulignant que les femmes joueront un rôle décisif dans la paix et la transformation sociale, elle a déclaré : « Dans ce processus, nous ne voulons pas être une simple goutte d’eau, nous voulons être un océan. » Les femmes sont à l’avant-garde de cette lutte Banu Ay a présenté le travail de la Plateforme d’unité des femmes kurdes (en kurde: Konferansa Platfotma Yekîtiya Jinên Kurd) et a souligné la nécessité d’une plus grande visibilité des femmes dans les sphères culturelle et politique. Elle a souligné que les femmes kurdes ont enduré de profondes souffrances tout au long de l’histoire, et que cette souffrance les a rendues plus résilientes et plus conscientes.
Elle a souligné que le deuil de la perte d’enfants avait particulièrement renforcé l’engagement des femmes en faveur de la paix et a insisté sur le fait que la paix devait être construite sous leur direction : « Depuis des siècles, les femmes ont payé un lourd tribut. Nous voulons mettre un terme à cette douleur et à ces larmes. La contribution des femmes au processus de paix ne doit pas être symbolique, elle doit être constructive et motivante. La préservation de la culture, de la langue et des traditions kurdes doit faire partie intégrante de ce processus. Le droit à l’éducation dans sa langue maternelle est une revendication fondamentale, et les femmes doivent être en première ligne de ce combat. » Nous devons agir côte à côte pour le Kurdistan Banu Ay a souligné que les femmes de différents horizons politiques peuvent s’unir autour de la cause commune du Kurdistan. Elle a déclaré : « Nous avons peut-être des divergences politiques. Mais lorsqu’il s’agit de l’unité du Kurdistan, nous devons parvenir à un consensus et agir ensemble. Nous devons adopter une position constructive et unificatrice. Nous faisons tout ce que nous pouvons. Dans la paix, nous ne voulons pas être de simples spectatrices, nous voulons être de véritables actrices. En tant que femmes, nous devons être aux avant-postes de toute transformation. » Esra Kahraman, membre de l’Association « Temps des Femmes » (Komeleya Dema Jinan / Kadın Zamanı Derneği), a attiré l’attention sur le rôle des femmes kurdes dans le processus de paix et la lutte contre la guerre invisible imposée aux femmes au Moyen-Orient. Elle a affirmé que les femmes kurdes occupent une place de premier plan dans les efforts pour l’unité nationale et une paix durable. Esra Kahraman a souligné l’importance de la conférence et a déclaré : « Une guerre sans nom fait rage au Moyen-Orient, et les femmes sont les plus touchées. C’est pourquoi, en tant que femmes, nous ne nous contentons pas de réclamer la paix, nous participons activement à sa construction. » Les femmes kurdes sont les pionnières de la paix Esra Kahraman a déclaré que la série de conférences se poursuivrait simultanément dans les quatre régions du Kurdistan, et que l’objectif ultime était de créer une plateforme qui renforcerait la lutte des femmes pour la paix régionale grâce à une conférence finale conjointe. Elle a ajouté que cette plateforme se concentrerait non seulement sur les efforts de consolidation de la paix, mais mènerait également la lutte contre la violence et la destruction culturelle. Kahraman a poursuivi : « Construire la paix ne signifie pas simplement faire taire les armes. Lutter contre la violence, la destruction culturelle et les inégalités est également un élément essentiel du combat pour la paix. C’est pourquoi la participation des femmes à ce processus est non seulement une responsabilité morale, mais aussi une nécessité politique. Les femmes kurdes ne sont pas seulement des partisanes de la paix, elles en sont les pionnières. » En soulevant leurs revendications de paix et d’égalité contre la guerre et le conflit en cours au Moyen-Orient, les femmes kurdes ont déclaré une fois de plus lors de cette conférence qu’elles ouvriront la voie à la transformation sociale. Les membres du Congrès de l’Islam Démocratique (DIK), Diba Keskin et Dilan Aydın, ont également pris la parole lors de la conférence, soulignant que les femmes sont les porteuses de la paix et les véritables sujets d’une solution. Les femmes kurdes luttent depuis des décennies Diba Keskin a souligné l’importance de la lutte des femmes, soulignant la transformation en cours au Moyen-Orient et la manière dont elle est façonnée par un ordre guerrier dominé par les hommes. « Une transformation majeure est en cours au Moyen-Orient. Ces neuf derniers jours, une guerre majeure est menée par les hommes. Pour construire une nouvelle vie, le peuple kurde, et plus particulièrement les femmes, doit apporter ses idées et son expérience. Le rassemblement d’aujourd’hui s’inscrit dans ce processus. Les femmes kurdes luttent depuis quarante ans. Aujourd’hui, ce combat a atteint un point culminant. Les femmes kurdes ont une expérience considérable, une voix forte et le pouvoir de proposer des solutions. Nous sommes ici avec nos idées, nos slogans et nos propositions, car ce sont les femmes qui ont porté le plus lourd fardeau de la guerre sur ces terres », a-t-elle déclaré.
Diba Keskin a déclaré que les femmes souhaitent la paix pour mettre fin aux souffrances, soulignant qu’elles ne se contentent pas d’exiger la paix mais qu’elles la construisent activement en tant qu’agents clés du processus. Une autre intervenante, Dilan Aydın, a également souligné l’importance de la conférence, expliquant qu’elle ne considérait pas ce rassemblement comme un simple espace de discussion, mais comme une plateforme pour générer des solutions concrètes pour l’avenir. Elle a déclaré : « La vie elle-même est déjà un espace de lutte intense, et dans cette intensité, nous sommes désormais confrontés à la guerre. Aujourd’hui, au cœur de cette guerre, nous discutons de paix, d’avenir et du rôle des femmes. » Notre objectif est de produire des solutions concrètes Dilan Aydın a souligné la participation de femmes de nombreuses villes à la conférence et l’a décrite comme une source d’espoir.
Elle a déclaré : « Ici, nous ne parlons pas seulement en notre nom, mais nous abordons également les problèmes rencontrés par des millions de femmes. Nous nous attaquons à des questions telles que les politiques de guerre spéciales, la violence et les inégalités. Grâce à cette conférence, nous souhaitons progresser et élaborer des solutions concrètes et applicables sur le terrain. Avec ce rassemblement, les femmes ne se contentent pas d’identifier les problèmes, elles se rassemblent pour créer des solutions et expriment leur volonté de participer au processus de paix sur la base de la sagesse et de l’unité collectives. » (ANF)  

TURQUIE. Il faut une Constitution englobant toutes les identités

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TURQUIE / KURDISTAN – Avocat kurde et coprésidente de l’association des droits humains (IHD), Eren Keskin, a rappelé que la paix profitera à tous et que la violence diminuera, ajoutant qu’une commission devrait être créée au Parlement turc de toute urgence pour élaborer une Constitution démocratique incluant toutes les identités et dans laquelle elles peuvent s’exprimer. Les discussions sur une solution démocratique à la question kurde se poursuivent en Turquie. Suite à l’« Appel à la paix et à une société démocratique » lancé par le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan le 27 février, le PKK a également convoqué son congrès et décidé de mettre fin à la lutte armée. Bien que l’État n’ait pas encore pris de mesures concrètes concernant la base juridique et judiciaire du processus, des revendications sont formulées pour garantir le « droit à l’espoir » d’Abdullah Öcalan et « ouvrir la voie » au bon déroulement du processus. Eren Keskin, coprésidente et avocate de l’IHD (İnsan Hakları Derneği), a déclaré que si le processus réussissait, tout le monde serait gagnant et que, par conséquent, tous les segments de la société devraient le soutenir. Mme Keskin a souligné que leur discours n’avait pas changé depuis le procès international de complot qui a conduit Abdullah Öcalan à être emmené en Turquie et qu’ils avaient toujours appelé à une solution pacifique. Mme Keskin a ajouté qu’en tant que défenseurs des droits humains, ils avaient toujours prôné la paix. Keskin, qui a déclaré trouver importante la décision de dissolution du PKK, a déclaré : « J’ai toujours été favorable à la politique civile. Le monde change, les guerres ne se font plus avec des fusils. Comme nous l’avons vu lors des récentes tensions israélo-iraniennes, les moyens de guerre ont beaucoup évolué. On peut tuer des gens d’un simple coup de fil. L’ère de la guerre armée est donc révolue. Si nous parlons d’une république démocratique, cela nécessite un renforcement de la politique civile. Le monde est entré dans une période où la politique civile doit être renforcée. Nous prônons la lutte non armée depuis des années. À cet égard, la décision du PKK est très réaliste et doit absolument être soutenue. » Eren Keskin, qui a déclaré que la lutte pacifique devait être socialisée et que les groupes d’opposition devaient également soutenir le processus, a déclaré que le parti DEM accomplissait un travail important à ce stade et a ajouté : « La classe ouvrière turque devrait soutenir ce processus au plus haut point. Car cette guerre lui vole son gagne-pain. Cependant, aucune grève générale pour la paix n’a eu lieu jusqu’à présent dans cette région. Cela signifie que la revendication de paix est insuffisante. Les groupes démocratiques, socialistes et même libéraux devraient également soutenir ce processus avec force. Il est essentiel que les partis politiques au Parlement, en particulier la principale opposition, soutiennent ce processus. »  Attirant l’attention sur le fait que la confrontation est essentielle à une paix honorable, Eren Keskin a déclaré que le peuple kurde ressent une profonde douleur et a poursuivi : « La douleur des deux camps n’est pas égale. En réalité, les Kurdes ne sont pas égaux quant au droit d’exprimer et de partager leur douleur. Une grande partie de cette région ignore ce que vivent les Kurdes ou refuse de le voir. En tant que défenseurs des droits humains, nous avons documenté des crimes de guerre et des violations inimaginables des droits humains. Des personnes ont été tuées sous nos yeux, des villages ont été incendiés, des personnes ont disparu, des meurtres ont été commis par des contre-guérilleros. Des milliers de personnes sont sans sépulture. Le Kurdistan est une région de morts sans sépulture. Ces souffrances doivent absolument être évoquées. La douleur des Mères du samedi, des Mères de la paix et des familles qui ont perdu des êtres chers dans les attaques du PKK, y compris la douleur de chacun, doit faire partie de ce processus. » Keskin, qui a déclaré que l’idéologie officielle de l’État était « moniste », a souligné l’importance de l’appel d’Abdullah Öcalan à une « Constitution démocratique » : « Une Constitution démocratique doit être élaborée dans ce contexte géographique où toutes les identités peuvent s’exprimer et s’intégrer. Une paix véritable ne peut naître que dans un environnement où l’idéologie officielle peut être critiquée. Le droit à l’espoir n’est pas non plus une faveur ; la CEDH considère sa non-reconnaissance comme une torture et impose à la Turquie le devoir d’adopter des réglementations juridiques. Ce droit ne s’applique pas seulement à Öcalan ; il s’applique à tous les prisonniers qui ont passé 25 ans en prison et qui ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. » Eren Keskin a souligné la nécessité de créer d’urgence une commission pour la paix au Parlement. « Une telle commission contribuerait positivement à la socialisation de la paix. Les partis politiques ont une grande responsabilité à cet égard. » Eren Keskin a souligné l’importance de mesures telles que l’appel d’Abdullah Öcalan et la décision du PKK de déposer les armes, et a déclaré que seuls les Kurdes avaient jusqu’à présent pris des mesures pacifiques. Soulignant la nécessité de libérer les prisonniers malades et tous les prisonniers politiques, d’abroger la loi antiterroriste et de garantir l’égalité des exécutions, Eren Keskin a conclu ainsi : « Je pense que la première étape devrait être la libération des prisonniers malades et des prisonniers politiques. Le processus de paix bénéficiera à tous. Il profitera avant tout à la classe ouvrière, aux femmes, aux personnes LGBTI+ et à toutes les identités opprimées dans cette région. Un processus pacifique est un processus qui diminue la violence. Plus important encore, c’est le début d’une nouvelle ère où les ressources matérielles de la région seront consacrées à la vie humaine, et non à la guerre. Par conséquent, chacun doit soutenir ce processus. » (Agence Mezopotamya)

KON-MED tient son 4e congrès ordinaire à Cologne

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ALLEMAGNE – La Confédération des communautés démocratiques du Kurdistan d’Allemagne (KON-MED) a tenu son 4e congrès ordinaire qui était axé sur l’isolement d’Abdullah Öcalan, l’unité nationale, l’organisation sociale et les perspectives de paix. La Confédération des communautés démocratiques du Kurdistan d’Allemagne (KON-MED) a tenu son 4e congrès ordinaire dimanche à Bergisch Gladbach, près de Cologne. Étaient présents : Ruken Akça et Kerem Gök, coprésidents de KON-MED, Engin Sever, coprésident des Communautés démocratiques kurdes d’Europe (KCDK-E), Ahmet Karamus, coprésident du Congrès national du Kurdistan (KNK), Siyamend Mûînî, membre du conseil exécutif du PJAK (Parti pour une vie libre du Kurdistan), membres de la Fédération démocratique alévie (FEDA), de la Communauté islamique du Kurdistan, représentants des mouvements de femmes et de jeunesse, des institutions linguistiques, de l’Association des familles des martyrs (KOMAW), ainsi que des représentants des secteurs de la culture, des sports, de l’écologie et des relations internationales. L’accent sur l’isolement et les perspectives de paix Le congrès a débuté par une minute de silence en hommage aux victimes de la lutte pour la libération des Kurdes. Dans son discours d’ouverture, Ruken Akça, coprésidente de KON-MED, a dénoncé l’isolement persistant du leader kurde Abdullah Öcalan sur l’île-prison turque d’Imrali et a critiqué l’insuffisance des progrès réalisés dans la lutte pour sa libération. Akça a souligné que l’« Appel à la paix et à la société démocratique » lancé par Öcalan le 27 février ouvrait la voie à une nouvelle phase de dialogue et à une possible solution. « Nous devons renforcer nos structures en Allemagne, nous défendre contre la politique d’assimilation de l’État allemand et développer nos organisations locales. Ce siècle sera celui du peuple kurde », a-t-elle déclaré. Kerem Gök, également coprésident de KON-MED, a rendu hommage aux victimes de la lutte de libération kurde et a évoqué « 52 ans de lutte pour la liberté » liés à la philosophie d’Öcalan. Il a appelé à la libération de l’homme politique kurde Yüksel Koç, emprisonné à Brême, et d’autres prisonniers politiques en Allemagne. Large soutien politique et appel à l’unité Engin Sever, coprésident du KCDK-E, a déclaré que KON-MED représente la voix d’environ deux millions de Kurdes en Allemagne. Sever a déclaré que l’appel à la paix d’Öcalan ne s’adresse pas seulement à eux, mais à tous les peuples du Moyen-Orient, faisant référence aux crimes historiques contre les minorités ethniques et religieuses de la région. Le coprésident du KNK, Ahmet Karamus, a souligné les profonds changements géopolitiques au Moyen-Orient suite à la guerre entre Israël et l’Iran. Il a déclaré que le traité de Lausanne avait perdu sa validité et qu’il était urgent d’élaborer une stratégie kurde unifiée : « Tous les acteurs et organisations politiques doivent assumer leurs responsabilités et prendre au sérieux l’appel d’Öcalan. » Siyamend Mûînî, membre du Conseil exécutif du PJAK, a accueilli les personnes présentes avec le slogan « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté) et a mis en garde contre les conséquences de la guerre et des politiques de haine. Il a souligné que la démarche d’Öcalan pour trouver une solution repose sur le dialogue et la paix, ce qui est particulièrement pertinent en période d’escalade militaire croissante. Le Parti de gauche est solidaire des Kurdes Des invités de la politique allemande étaient également présents. Heiner Kockerbeck, qui s’exprimait au nom du parti de gauche DIE LINKE au conseil municipal de Cologne, a souligné la solidarité de son parti avec le mouvement kurde. Le Congrès élit une nouvelle direction et discute des rapports de travail Après les discours, les rapports d’activité de KON-MED et de l’Association des femmes du Kurdistan d’Allemagne (YJK-E) ont été présentés, discutés et évalués. Enfin, une nouvelle direction a été élue pour l’année à venir. (ANF) 

KURDISTAN. Accident mortel à Batman

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TURQUIE/ KURDISTAN – Une équipe d’archéologues et leur chauffeur ont péri dans un accident de route survenu dans la province kurde de Batman.
 
Cinq personnes ont perdu la vie dans un accident survenu au retour de l’équipe d’archéologues qui est allée examiner l’église de la Vierge Marie Surp Astvadzadsin découverte sur le mont Mereto.
 
L’équipe de la direction du musée Batman, qui effectuait des examens à l’église de la Vierge Marie de Surp Astvadzadsin, découverte au sommet du mont Mereto, Batman / Qabilcewz (Sason), a été victime d’un accident de la circulation sur le chemin du retour. Mustafa Serdar Akgönül, maître de conférences à l’École professionnelle supérieure des sciences techniques de l’Université de Batman, Mehmet Cabir Alper, directeur du musée Batman, Mehmet Cabir Alper, directeur du musée Batman, l’architecte Fesih Barut, Aliye Yılmaz, maître de conférences au département d’histoire de l’art de la Faculté des arts et des sciences, et Mazlum Yılmaz, conducteur du véhicule, ont perdu la vie.

SYRIE. Seul le Rojava assure la sécurité des minorités en Syrie

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SYRIE – On signale le déplacement massif des Chrétiens d’Alep vers les quartiers kurdes d’Alep (Cheikh Maqsoud et Achrafieh) après l’attentat terroriste d’hier qui a visé l’église Saint-Elie, à Damas.
 
Hormis l’administration autonome du Rojava, la Syrie est devenue un enfer pour tous les peuples et minorités non Arabo-sunnites du pays menacés par les islamistes qui ont remplacé le boucher el-Assad et qui veulent faire de la Syrie une « Islamistan » sunnite digne des terroristes du groupe État Islamique (DAECH / ISIS).

IRAN. Le PJAK appelle les Azéris d’Iran à renforcer l’unité face à la guerre Iran-Israël

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IRAN / ROJHILAT – Le groupe armé kurde, PJAK a déclaré qu’il était prêt à coopérer avec toutes les organisations azerbaïdjanaises pour renforcer l’esprit de convergence démocratique entre les peuples kurde et azerbaïdjanais. Le Parti pour une vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê, PJAK) a publié un communiqué appelant les Azerîs d’Iran et les organisations pro-liberté à renforcer leur unité avec le peuple kurde face à la guerre en cours entre l’Iran et Israël. Le PJAK a souligné l’importance de former des institutions civiles communes pour faire face aux menaces potentielles et s’est déclaré prêt à coopérer avec les organisations démocratiques azerbaïdjanaises.  
Dans une déclaration officielle, le PJAK met en garde contre les « mains malveillantes » qui cherchent à semer le chaos entre les peuples d’Iran. Le mouvement appelle le peuple turc azéri à « marcher côte à côte avec les Kurdes » et à établir des structures communes dans les régions où les deux peuples cohabitent historiquement, notamment autour d’Urmia.
 
« Vous êtes les frères et sœurs des Kurdes. De notre part, il n’existe aucune menace à votre encontre », affirme clairement le PJAK.
 
Contre la peur et la haine ethnique
 
Le PJAK dénonce la montée d’un climat de kurdophobie et de turcophobie orchestré par les institutions sécuritaires du régime iranien et certains acteurs régionaux hostiles. Le mouvement assure qu’il mobilisera toutes ses ressources pour renforcer les liens historiques entre Kurdes et Azéris, en rejetant les politiques de division.
 
Appel à la création d’organisations communes
 
Le PJAK propose la mise en place de structures communes entre les organisations de la société civile kurde et azérie dans les régions mixtes. L’objectif est de répondre solidairement aux menaces potentielles du conflit et de construire un avenir démocratique commun fondé sur le dialogue et la coopération.
 
« Nous sommes prêts à coopérer avec toutes les forces démocratiques et progressistes du peuple azéri turc », souligne le communiqué.
 
Un message adressé à Ankara et Bakou
 
Le PJAK s’adresse également aux gouvernements turc et azéri, les appelant à ne pas alimenter de discours hostiles envers les Kurdes. Selon le mouvement, présenter les Kurdes comme une menace détournerait les Azéris d’Iran de leur propre lutte démocratique, et ne ferait que servir les intérêts du régime iranien.
 
Un avenir partagé à construire
 
Concluant sur une note de responsabilité et de solidarité, le PJAK affirme que l’émancipation des peuples kurde et azéri est indissociable, et qu’il est temps de construire ensemble un avenir libre, juste et démocratique.
 
« Nous assumerons pleinement notre rôle révolutionnaire dans cette période critique, et espérons que les autres organisations politiques et civiles feront de même. » (Maxime Azadi)