TURQUIE. Erdogan reçoit deux membres de la délégation d’Imrali

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TURQUIE – Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a reçu aujourd’hui deux membres de la délégation d’Imrali dans le cadre des pourparlers de paix engagés entre le gouvernement turc et le chef de la guérilla kurde.
La réunion entre les membres de la délégation du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM) Pervin Buldan et Sırrı Süreyya Önder et le président turc Tayyip Erdoğan a commencé. La réunion se déroule au Complexe présidentiel. Le vice-président de l’AKP, Efkan Ala, et le directeur du MIT, İbrahim Kalın, ont également assisté à la réunion. 
L’« Appel à la paix et à la société démocratique » lancé par le leader kurde Abdullah Öcalan et les développements qui ont suivi figurent parmi les principaux points à l’ordre du jour de la réunion. 
Dans une déclaration faite avant la réunion, les membres de la délégation ont déclaré qu’ils échangeraient leurs points de vue et partageraient leurs suggestions avec Erdoğan. (Agence Mezopotamya) 

ROJAVA. La Conférence nationale kurde aura lieu la semaine prochaine

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SYRIE / ROJAVA – La Conférence nationale kurde – initialement prévue pendant le Newroz – aura finalement lieu la semaine prochaine. Les partis politiques, les forces et les organisations du nord et de l’est de la Syrie se préparent pour la Conférence nationale kurde qui doit avoir lieu au milieu de la semaine prochaine. Il était initialement prévu que les résultats des discussions soient annoncés et que le document d’unité entre les partis et forces politiques kurdes soit signé pendant les vacances du Newroz. Cependant, le comité préparatoire a rencontré des obstacles, ce qui a entraîné le report de la Conférence nationale kurde. Lors des célébrations du Newroz, les Kurdes ont largement appelé à l’unité kurde et à des efforts pour garantir les droits du peuple kurde en Syrie. Les partis politiques, les forces et les organisations du nord et de l’est de la Syrie ont pu parvenir à un document d’unité et de compréhension entre les acteurs politiques kurdes, en réponse aux demandes du peuple kurde. Selon les organisateurs, le document convenu par les partis et forces kurdes se concentre sur la formation d’un comité pour discuter des droits du peuple kurde avec les autorités de Damas, et souligne la nécessité de garantir ces droits et de les inclure dans la nouvelle constitution syrienne. Les partis et forces kurdes du nord et de l’est de la Syrie discutent depuis des années de l’unification des visions kurdes pour une nouvelle Syrie. Une série de réunions ont eu lieu, la dernière en date ayant eu lieu le 16 mars. Au cours de ces réunions, les partis kurdes ont discuté de la tenue d’une conférence kurde globale au Rojava, des défis auxquels est confrontée l’unité kurde et ont examiné le document politique issu des précédents dialogues entre les différents partis. (ANHA) 

La Turquie veut livrer à l’Iran une peintre kurde

TURQUIE / KURDISTAN – Shahla Pirastah, peintre kurde installée à Diyarbakir (Amed) depuis 8 ans, est menacée d’expulsion vers l’Iran car elle aurait refusé de travailler pour les renseignements turcs (MIT). Le Mouvement des Femmes Libres (en kurde: Tevgera Jinên Azad, TJA) a dénoncé les tentatives d’expulsion de Pirastah, déclarant que les femmes kurdes ne baisseront jamais la tête devant les régime colonialistes. TJA a écrit sur leur compte X (ancien Twitter) « Shahla Pirastah (…) est menacée d’expulsion pour avoir dénoncé la surveillance policière du régime turc. Les femmes kurdes ne se sont jamais soumises aux régimes d’occupation et ne le feront jamais. Shahla Pirastah n’est pas seule ». L’Assemblée des femmes du parti kurde DBP a également dénoncé les menaces d’expulsion de Pirastah, déclarant que « Tenter d’extrader Shahla Pırastah, une peintre qui a fui le régime misogyne en Iran et s’est réfugiée en Turquie et vit à Amed depuis 8 ans, parce qu’elle a refusé d’être une espionne, revient à se rendre complice du massacre des femmes. En tant que femmes du DBP, nous n’acceptons pas cette tentative d’expulsion ».  

Sarya Nurcan Kaya, une artiste persécutée pour avoir travaillé sur la résistance kurde

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PARIS – Sarya Nurcan Kaya, en qualité de femme kurde et d’artiste, a souvent été perçue comme une menace, ses travaux ont été censurés, son nom a été effacé des expositions d’art en raison de son identité kurde ; en 2021, s’éloignant d’un milieu dominé par la mentalité patriarcale, elle a émigré en France. L’artiste souligne que l’oppression, l’assimilation et la marginalisation se banalisent encore plus ces derniers temps. Sarya Nurcan Kaya a représenté dans ses œuvres la destruction qui a eu lieu en beaucoup d’endroits lors de la résistance qui a commencé dans de nombreuses régions kurdes de Turquie entre 2015 et 2016, en particulier Sur/Diyarbakır (Amed), et a traité ce sujet dans sa thèse. Elle a rencontré de nombreux problèmes après tout cela. La plupart de ses œuvres sont restées en Turquie. Sarya Nurcan Kaya prépare une nouvelle exposition dans son petit atelier. On trouve dans son atelier des œuvres nouvelles et anciennes. L’artiste, également archiviste, déclare que l’intégralité de sa collection d’archives est restée en Turquie et ouvre les portes de ses archives nouvellement créées.  
Sarya Nurcan Kaya devant le miroir brisé, Kurdistan
À l’occasion des préparations de sa prochaine exposition, nous avons voulu vous faire découvrir quelques-unes des œuvres de Sarya Nurcan Kaya. Pour cela, nous avons interviewé la jeune artiste installée dans la ville de Rouen, capitale de la Normandie.   Kurdistan au féminin (KAF) : Cela fait presque quatre ans que vous êtes réfugiée en France. Comment vivez-vous l’exil qui doit affecter également votre travail artistique ?
Dessins au dos d’une lettre, Sarya Nurcan Kaya, Ankara
Sarya Nurcan  Kaya : Comme beaucoup d’artistes, je me trouve loin de la région du monde où je suis née. En fait, le mot « pays lointain » n’est pas si loin de nous. Nous avons une histoire pleine d’exilés. Nous avons été exilés du Kurdistan vers l’ouest de la Turquie il y a des siècles. Depuis des siècles, mes ancêtres ne se sont pas assimilés, ils nous ont légué notre culture et notre langue. De même que mes ancêtres ont existé par cette culture, cette langue et leur vie commune, j’ai moi aussi assumé ces rôles et construit l’art comme refuge en tant que femme et artiste. Le processus post-immigration a été très difficile pour moi, comme pour beaucoup d’entre nous. Tout est nouveau et étranger. Je peux dire que mes œuvres d’art sont le reflet de cette période et constituent une archive des jours d’attente et d’endurance. Dans ce processus, l’art a été pour moi une guérison au sens existentiel.  Parallèlement à ma propre histoire de migration, j’ai été témoin des histoires de femmes en exil, de leur quête d’identité et de leur construction d’une nouvelle vie. Il y a des femmes kurdes qui n’ont pas pu rentrer dans leur pays depuis longtemps, j’ai en partie évoqué leur solitude et leur quête. La guérison commence au moment où nous nous touchons, nous nous sommes mutuellement guéries la plupart du temps. Nous nous sommes réunies non seulement avec des femmes kurdes, mais aussi avec des femmes touchées par la guerre dans différents pays. C’est un fait que la guerre laisse partout de profondes cicatrices. Tandis que certaines subissent de lourdes pertes, d’autres sont jetées à des kilomètres. J’ai écrit mon aventure migratoire dans une lettre. L’art et les mots étaient pour moi un refuge. KAF: Quel genre de persécutions avez-vous subies en Turquie et pourquoi?  Comme on le sait, la Turquie est un lieu multi-identitaire et multiculturel. Bien que ce multiculturalisme et cette diversité constituent une grande richesse, ils ont aussi toujours conduit à des problèmes majeurs. La discrimination, la marginalisation, l’indifférence, l’élimination, l’effacement de la mémoire, le massacre et l’exil restent toujours d’actualité. En tant que femme artiste kurde, j’ai plusieurs identités. Être Kurde nous a toujours valu d’être assimilés, niés, marginalisés. Un artiste construit sa démarche artistique avec ses représentations et son imagination. Par conséquent, être une oubliée, bien qu’ayant vu mon existence niée, a entrouvert en moi la porte à la mémoire artistique. On nous a souvent fait ressentir ce que c’était qu’être des artistes kurdes. La famille et le pays dans lesquels nous vivons, ainsi que nos souvenirs individuels, façonnent notre imaginaire. Nos œuvres artistiques reflètent ce que nous sommes et ne peuvent être considérées indépendamment de nous. Si, dans un milieu artistique, l’identité ethnique est mise au premier plan au lieu de l’œuvre, on ne peut pas dire qu’il y ait là d’art ni de liberté d’expression. Mon nom a été retiré de la plupart des expositions ou bien je n’y ai pas été admise. Le plus tragique, c’est que cela se fait à huis clos. Bien entendu, le problème ne se limite pas à la marginalisation. Passer à travers le filtre de la mentalité patriarcale, c’est exactement comme franchir une frontière. C’est en fait comme un rideau qui, en s’ouvrant, procure une visibilité. Ces identités qui sont les miennes ont provoqué en moi des déceptions. Ces déceptions, je les ai eues pour des aventures artistiques, des petites archives et des musées dans lesquels personne ne peut entrer.   KAF: Actuellement, quels thèmes travaillez-vous à travers vos œuvres? Sarya Nurcan Kaya: On peut en fait distinguer deux catégories : le travail lié à mon expérience de la migration et mon processus de création artistique actuel, les œuvres pré-migration et post-migration. La plupart de mes œuvres sont restées en Turquie. J’en ai amené une partie ici. Et puis il y a mes travaux post-migration. Je me prépare pour ma première exposition personnelle, la date n’est pas encore définie, je prends un peu mon temps. Pour moi, ce processus est indispensable à la création artistique et fait partie de mon imaginaire. D’une certaine manière, ce que je vis s’intègre dans mes œuvres. Parallèlement à ma propre aventure migratoire, je me suis concentrée sur les histoires de migration des femmes vivant ici, leur manière de s’accrocher dans la vie et leur quête d’identité. J’ai créé une série intitulée « Journal de Normandie ». Cette série met en lumière ce que j’ai vécu après l’immigration. Bien sûr, je m’intéresse aux archives, je collectionne les objets, les mots, la terre, les instants fragiles et fugaces. Cette aventure de la collection a commencé quand j’étais très petite, assise dans le jardin de notre maison en terre cuite et ramassant des cailloux aux jolies formes. J’ai gardé ces cailloux dans mon corps. Puis, en grandissant, j’ai collectionné ce qui s’efface avec le temps, les vulnérabilités, ceux qui sont partis et ce qui s’efface rapidement.   KAF: Permettrez-vous que nous nous partagions avec notre public des photos de certaines de vos œuvres ? Comme je l’ai dit, beaucoup de mes œuvres sont restées en Turquie. L’une de ces œuvres est « Giraniya Spî / Weight of Whiteness ». Diverses villes du Kurdistan et de Turquie cherchent des voies de paix au milieu du béton gris d’Ankara afin d’affronter les souffrances du passé et de mettre fin aux pertes actuelles. Dans ce contexte, les mères jettent au sol leur voile [blanc] sacré pour assurer une paix durable. Dans le coffre de notre maison est conservé un foulard appartenant à une Mère pour la Paix [les Mères pour la Paix militent pour que la lumière soit faite sur les disparitions forcées] et faisant partie de l’œuvre « Giraniya Spî / Weight of Whiteness » (Poids de la blancheur). Le but est de rappeler encore une fois l’appel à la paix de cette Mère.                        
« Giraniya Spî/ Weight of Whiteness », 100x70cm, Voile exposé, Sérigraphie, 2024  (Première impression 2016)
« Giraniya Spî/ Weight of Whiteness », 100x70cm, Voile exposé, Sérigraphie, 2024  (Première impression 2016)
  
« Giraniya Spî/ Weight of Whiteness », Crayon sur papier, 35x50cm, 2021, Ankara
« Giraniya Spî/ Weight of Whiteness », Crayon sur papier, 35x50cm, 2021, Ankara                     
                                        
« Giraniya Spî / Weight of Whiteness », 2016-2022, Ankara – Paris
« Giraniya Spî / Weight of Whiteness », 2016-2022, Ankara-Paris
« Giraniya Spî / Weight of Whiteness », 2016-2022, Ankara-Paris
                              
« Giraniya Spî / Weight of Whiteness », 2016-2022, Ankara-Paris
                               Le point de départ de ce travail a été l’intervention massive du pouvoir dans les espaces publics. Le quartier de Sûr, alors qu’il était en cours de destruction, a été constamment représenté dans les médias par un croquis vu du ciel, montrant combien de lieux étaient détruits à chaque fois. Dans cette œuvre, j’ai rebrodé sur le tissu avec des fils rouges le croquis de Sûr, vu du ciel. J’ai déformé le dessin brodé sur le tissu en arrachant les fils un par un, comme sur les images de destructions qu’on a gardées en mémoire. Le croquis déformé à la surface du tissu pouvait être pris comme une projection de ces faits qui m’étaient restés en mémoire, je suis alors parvenue au bout de ma recherche. Ainsi, en ravivant de la main d’une femme une mémoire détruite par la main du pouvoir, j’ai aussi tenté de rappeler ce qui a été. En même temps, ces œuvres étaient une manière de prendre position contre le discours du langage masculin qui veut enfermer les femmes au foyer. Les croquis de « Sûr » ont été réalisés dans cet esprit.               
Plan de Sûr, Sarya Nurcan Kaya, Ankara, 2017
Plan de Sûr (détail), Sarya Nurcan Kaya, Ankara, 2017
                                                                             
Sûr 4, 9 installations photos, 2023, France, photo par J-P 
Ci-dessous des œuvres du « Journal de Normandie », carnet de l’artiste 2021-2024, Rouen
******************************************************** Ci-dessous « Ya ku herî nêzîkî min bû, gelekî dûrî min ma » (Ce qui était plus proche de moi est si loin) İnstallation, 2018-2023, France Interview réalisée avec l’aide précieuse de Mariéva et d’Esra

ROJAVA. 250 000 Kurdes attendent de retourner à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Après un accord signé entre les autorités arabo-kurdes et le nouveau régime syrien, 7 000 des 300 000 Kurdes chassés d’Afrin lors de l’invasion turque de mars 2018 sont revenus sur leurs terres. 250 000 autres attendent également leur retour.   Plus de 300 000 Kurdes, qui ont été contraints de fuir Afrin à cause de l’occupation turque de 2018, ont commencé à revenir suite à l’accord en huit articles signé entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’administration intérimaire de Damas le 10 mars. Dans le cadre de l’article de l’accord « Assurer le retour de tous les Syriens déplacés dans leurs villes et villages et assurer leur protection par l’État syrien », les habitants d’Afrin, Grê Spî et Serekanîyê, dont les terres étaient occupées, ont commencé les préparatifs pour retourner sur leurs terres. La ville, où la Turquie et ses groupes paramilitaires se sont installés après l’occupation, est depuis associée à de nombreux crimes contre l’humanité tels que massacres, pillages, enlèvements et viols. Suite à l’accord signé avec le gouvernement provisoire de Damas sous la direction de l’administration autonome, les habitants d’Afrin, qui avaient été contraints de migrer de leurs villes, ont progressivement commencé à revenir dans leurs villes.   Parlant de l’accord et des préparatifs et retours ultérieurs, le co-porte-parole de l’Organisation des droits de l’homme d’Afrin, İbrahim Cheikho (Şêxo), a noté que plus de 300 000 personnes ont été déplacées des régions occupées par la Turquie et ses gangs djihadistes. İbrahim Şêxo a déclaré : « Cela fait sept ans que les gens attendent leur retour. Avant cet accord, certains citoyens avaient tenté de rentrer. Cependant, nous ne disposons pas encore d’un chiffre précis. Selon les données que nous avons recueillies après l’accord, près de 7 000 familles sont rentrées à Afrin. Nous estimons ce nombre à 100 000 à 150 000 personnes. 250 000 personnes attendent également leur retour. » Soulignant que de nombreuses familles ont commencé à retourner ensemble à Afrin depuis le 8 décembre, lorsque le régime Baas s’est effondré, İbrahim Şêxo a déclaré que les habitants d’Afrin, qui ont dû partir de Til Rifat et Şehba vers Tabqa et Raqqa au cours de la période récente, se préparent également à rentrer. Ibrahim Shexo a déclaré : « À Heleb [Alep], 200 000 personnes attendent de rentrer à Afrin. Leur nombre augmente de jour en jour. On peut affirmer qu’il atteint 300 000. Les habitants d’Afrin et de Heleb attendent l’accord de l’administration autonome et du gouvernement de Damas. Cet accord n’a pas encore été conclu. Nous sommes conscients qu’il nécessite du temps et des efforts. D’ailleurs, les grands convois de retour à Afrin sont arrivés pendant le mois du Ramadan. Nombre d’habitants d’Afrin de retour ont rendu visite à leurs proches, à leurs connaissances et, bien sûr, à leurs tombes. »   « La Turquie ne retire pas les groupes paramilitaires »   Soulignant que la raison pour laquelle les retours à Afrin n’ont pas été stabilisés est qu’il y a encore des groupes paramilitaires dans la ville, İbrahim Şêxo a déclaré que ce problème continue de créer des troubles dans la ville. Rappelant qu’Afrin a été associée à des enlèvements, des pillages, du harcèlement et des viols pendant de nombreuses années après l’occupation, İbrahim Şêxo a déclaré : « Si les retours se poursuivent, l’administration autonome et le gouvernement de Damas doivent garantir la sécurité à l’intérieur. Les habitants d’Afrin qui reviennent doivent pouvoir se défendre et différents groupes doivent être empêchés d’intervenir contre eux. Les mesures nécessaires n’ont pas encore été prises à cet égard. Notre peuple attend toujours son retour. Nous attendons en particulier le départ des groupes affiliés à la Turquie qui occupent la ville. Car ces groupes tentent toujours de prendre le contrôle du territoire. Ce problème concerne la Turquie. Cependant, la Turquie n’a toujours pris aucune mesure à ce sujet. Elle tente de dissimuler l’affaire. Cela signifie que les violations continueront. »   Soulignant que la population composée de familles de groupes paramilitaires installés ultérieurement dans la région a également diminué pour atteindre 200 000 personnes, İbrahîm Şêxo a déclaré : « Nous savons que si un accord est conclu avec ces groupes par les combattants YPG-YPJ et les forces de l’Administration autonome, les groupes restés à Afrin pourraient également revenir. Les habitants d’Afrin qui sont rentrés à Afrin ne sont peut-être pas soumis à la torture, mais ils sont toujours confrontés au pillage et au vol. Il a été signalé que les incidents de pillage et de vol ont été perpétrés par des groupes affiliés à la Turquie, appelés Division Sultan Süleyman Şah et Sultan Murat. Nombre de personnes qui pensent être confrontées à cette situation ne reviennent pas pour cette raison. Nous avons appris que les vols et les cambriolages ont lieu la nuit. Mais nous pouvons affirmer que la situation actuelle à Afrin est bien meilleure que ces dernières années. Lorsque les habitants d’Afrin sont rentrés à Afrin cette année, ils n’ont pas vécu une vie nomade sous des tentes, comme c’est le cas depuis huit ans. Nous avons également appris que nombre d’entre eux Ceux qui sont partis ont reçu leurs propres maisons. Cela nous a rendu heureux. » Mezopotamya

TURQUIE. Les parents de Berkin Elvan condamnés à la prison

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TURQUIE – Les parents de Berkin Elvan, un adolescent kurde décédé de suite des blessures causées à la tête par un tir de grenade lacrymogène d’un policier lors des manifestations antigouvernementales d’Istanbul/Gezi en 2013, ont été condamnés à la prison pour « insulte au président [Erdogan] ».   Le verdict a été rendu dans l’affaire intentée contre Gülsüm Elvan, la mère de Berkin Elvan et Sami Elvan, le père de Berkin Elvan, qui a été tué par une grenade lacrymogène tirée par la police lors de la résistance de Gezi à Istanbul en 2013, pour « insulte au président ». Le tribunal a condamné Sami Elvan à 1 an et 2 mois de prison et Gülsüm Elvan à 11 mois et 20 jours de prison.   Le père Sami Elvan a déclaré : « Ma vie a changé en 11 ans, mon enfant me manque toujours. Je n’ai pas d’enfant, j’envoie la décision à votre conscience » et a quitté la salle d’audience.   La journaliste Fatoş Erdoğan a rapporté que Sami Elvan a dit : « Je suis dehors, envoyez-vous la police, allez-vous me mettre les menottes, j’attends » alors qu’il quittait la salle.( Agence Mezopotamya)

TURQUIE. Sept journalistes poursuivis pour avoir couvert les manifestations de d’Istanbul

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TURQUIE – La justice turque poursuit sept journalistes, dont plusieurs kurdes, arrêtés le 24 mars pour avoir couvert les manifestations pro-Imamoglu d’Istanbul/Saraçhane. Ils sont accusés de ne pas avoir pu prouver qu’ils étaient sur place pour exercer leur métier journalistique !
Le photojournaliste d’AFP Yasin Akgül, le photographe Bulent Kiliç, la journaliste Zeynep Kuray, le reporter de Now TV Ali Onur Tosun, les reporters photo Gökhan Kam, Kurtuluş Arı et le journaliste Hayri Tunç sont poursuivis au motif qu’« il n’a pas été établi qu’ils exerçaient des activités journalistiques sur les lieux du délit ».
 
 
Les journalistes Zeynep Kuray, Hayri Tunç, le photojournaliste de l’AFP Yasin Akgül, le photojournaliste Bülent Kılıçbil, le reporter de NOW TV Ali Onur Tosun, les photojournalistes Gökhan Kam et Kurtuluş Arı, qui suivaient les manifestations qui ont commencé après l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu dans le parc Saraçhane à Istanbul Fatih, ont été arrêtés après avoir été détenus lors de perquisitions à leur domicile le 25 mars. Les journalistes ont été libérés le 27 mars. L’enquête contre les journalistes s’est transformée en procès. L’acte d’accusation a été accepté par le 62e tribunal pénal de première instance du palais de justice d’Istanbul.
 
Les journalistes seront jugés pour « violation de la loi sur les réunions et les manifestations ».
 
L’acte d’accusation comprenait les déclarations suivantes : « Dans leurs déclarations, ils ont déclaré qu’ils étaient sur les lieux du crime dans le cadre d’activités de journalisme et de photojournalisme, mais lors de l’examen du dossier, [on n’a pas pu établir] que les suspects ont exercé des activités journalistiques sur les lieux du délit ». (Mezopotamya)

Les lignes rouges de l’administration du Rojava vis-à-vis du nouveau régime syrien

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SYRIE / ROJAVA – La femme politique kurde, Ilham Ahmed a dévoilé les lignes rouges de l’Administration de la Syrie du Nord et d’Est (AANES) dans toute négociation ou dialogue avec le nouveau régime syrien. La coprésidente du Département des relations extérieures de l’AANES, Ilham Ahmed a révélé les lignes rouges de l’administration autonome dans toute négociation et tout dialogue, les détails du dialogue entre l’administration et les autorités de Damas, le retour des personnes déplacées et ce qui attend les Syriens. Elle a souligné que la Syrie a besoin d’un régime libéré de la tyrannie et du racisme.

Lors d’une séance de dialogue sur les « Ententes entre l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie et le gouvernement syrien » à Hassaké, à laquelle ont participé plusieurs intellectuels et personnes intéressées par les questions politiques, Ilham Ahmed a déclaré : « L’accord couvre de nombreux aspects qui affectent la société dans son ensemble, que ce soit dans le Nord et l’Est de la Syrie ou dans l’ensemble du territoire syrien. Par conséquent, cet accord comporte de nombreux points qui nécessitent des discussions approfondies pour parvenir à une compréhension plus large au sein du cadre syrien dans son ensemble. »

Ilham Ahmed a souligné que des observations concernant la performance des autorités de Damas, notamment concernant le processus de « Déclaration constitutionnelle » et la « formation du gouvernement », devaient être prises en compte. Elle a ajouté : « L’administration de Damas est chargée de répondre aux questions de la société et des communautés syriennes concernant les dispositions constitutionnelles ».

Ilham Ahmed a ajouté : « Nous avons également constaté la publication de la « Déclaration constitutionnelle » intérimaire immédiatement après l’accord. Malgré cela, nous avons des observations à son sujet et nous continuons à communiquer pour discuter de ces points. » Ilham Ahmed a souligné que la « Déclaration constitutionnelle » avait été finalisée avant l’accord, et qu’après l’annonce de l’accord, la « Déclaration constitutionnelle » a été annoncée, ajoutant qu’« il a été possible de reporter la déclaration pour discuter du comité de rédaction et de ses dispositions, car le comité constitutionnel ne représentait pas la majorité de la société syrienne ».

Ilham Ahmed a expliqué : « Tout le monde sait que le Comité constitutionnel et les dispositions incluses dans la constitution ne représentent pas les espoirs et les revendications du peuple syrien ».

Concernant le rôle des Forces démocratiques syriennes, Ilham Ahmed a déclaré : « Ce qui a été annoncé entre les Forces démocratiques syriennes et les autorités de Damas est un accord général garantissant un cadre de principes. Lorsque les comités seront formés, des représentants des différentes composantes seront présents, et il s’agira de comités politiques civils. »

Concernant les comités et leur calendrier, Ilham Ahmed a déclaré : « Concernant la formation des comités, nous n’avons pas encore franchi cette étape. Une réunion a eu lieu entre Damas et l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, et des points généraux ont été abordés concernant la date de début des négociations. »

Ilham Ahmed a ajouté : « Nous nous concentrons sérieusement sur la mise en œuvre des dispositions de l’accord, en mettant l’accent sur les ramifications de ces dispositions pour rassurer le public en général et parvenir à une nouvelle Syrie ».

Ilham Ahmed a souligné que les Forces démocratiques syriennes et l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie ont su, ces dernières années, bâtir un riche héritage, tant sur le plan administratif que sur le plan de la diversité, de la protection des droits de l’homme et des principes politiques, et de l’adaptation au patrimoine culturel, juridique et humanitaire. Elle a ajouté : « L’influence des Forces démocratiques syriennes et de l’Administration autonome est forte dans la réalité syrienne, et les acquis sont également considérables. »

Elle a poursuivi : « Lorsque nous parlons d’un processus de transition, nous parlons des droits de tous les Syriens, pas seulement de ceux du nord et de l’est de la Syrie ».

Nous avons besoin d’un système exempt de tyrannie et de racisme

Ilham Ahmed a déclaré : « Nous avons besoin d’un système exempt de tyrannie, de racisme et de sectarisme. Nous avons plutôt besoin d’un système qui protège les droits de tous les Syriens. »

Ilham Ahmed a noté que les mesures prises par les autorités de Damas étaient hâtives, que beaucoup d’entre elles n’étaient pas bien réfléchies et qu’un grand pourcentage du peuple syrien et de ses composantes, en particulier les femmes, étaient exclues.

Ilham Ahmed a expliqué que les Syriens doivent de toute urgence modifier la précédente constitution syrienne, ainsi que la « Déclaration constitutionnelle » actuelle, pour éviter que la Syrie ne soit exposée à de nouvelles crises.

Ilham Ahmed a souligné que les Forces démocratiques syriennes (FDS) constituent le garant d’un processus de transition juste et équitable en Syrie. Elle a ajouté : « Des tentatives sont en cours pour mettre en œuvre les termes de l’accord afin de parvenir à un État sain en Syrie. Cela pourrait prendre du temps et ouvrir de nouvelles perspectives pour le processus de changement. Les prochains jours détermineront si ce processus se concrétisera ou non. »

Concernant les institutions du gouvernement de Damas dans le nord et l’est de la Syrie, et leur disparition avec la chute du régime baasiste, Ilham Ahmed a déclaré : « Ces institutions étaient auparavant gérées par le précédent gouvernement de Damas. Après l’effondrement du régime, elles ont cessé de fonctionner, la nouvelle administration ne s’étant pas souciée de leur gestion. Toutes ces questions font l’objet de négociations et seront traitées, et la forme future de ces institutions sera définie. »

Les lignes rouges de l’administration autonome dans l’administration du nord et de l’est de la Syrie

Concernant les lignes rouges que l’Administration démocratique autonome refuse de franchir, Ilham Ahmed a déclaré : « Les droits culturels et ethniques des composantes, les libertés religieuses, le droit à l’éducation dans la langue maternelle, les droits politiques et le système administratif décentralisé ne peuvent être abandonnés. Ces questions ne peuvent être ni compromises ni abandonnées, et les points fondamentaux qui seront convenus resteront inchangés, outre la sécurité intérieure et les questions économiques, qui incluent toutes le système administratif. » 

Ilham Ahmed a expliqué que le système administratif est participatif, ce qui signifie que la décentralisation n’est pas basée sur l’ethnicité, mais se fera plutôt dans le cadre d’un système administratif dans lequel toutes les composantes participent, comme le modèle de l’Administration Démocratique Autonome.

La nécessité de continuer à apporter des modifications à la Constitution syrienne intérimaire

Ilham Ahmed a souligné la nécessité d’insister et de continuer à exiger les amendements nécessaires pour parvenir à une constitution juste pour toute la société syrienne. Elle a ajouté : « Cela nécessite de travailler dans le cadre d’activités politiques, qu’elles soient menées par des organisations politiques ou des organisations de la société civile. »

Les partenaires clés dans la construction de l’administration autonome ont le droit

Elle a souligné que les principaux partenaires dans la construction de l’administration autonome sont les propriétaires légitimes et jouent un rôle pleinement effectif dans le processus politique. Tout processus politique incluant les composantes du nord et de l’est de la Syrie est inclus dans les négociations et contribue à établir leur statut juridique..

Les risques pour la Syrie existent toujours et la stabilité n’y a pas été atteinte

Ilham Ahmed a expliqué : « Les risques et les inquiétudes persistent, d’autant plus que la Syrie n’a pas atteint la stabilité souhaitée. Il existe des tensions, des ingérences extérieures dans les affaires syriennes et des menaces persistantes. » Elle a ajouté : « Nous cherchons à communiquer avec les organismes internationaux afin de garantir que leurs accords et ententes soient bien éloignés du peuple syrien et de toute composante de la Syrie ».

Ilham Ahmed a expliqué que grâce à la communication diplomatique et à la réalité imposée dans la région, l’Administration autonome travaillera à préserver la sécurité et la stabilité de la région..

La clause de cessez-le-feu est l’une des dispositions clés entre les FDS et le gouvernement de Damas.

Concernant la clause de cessez-le-feu actuellement en discussion entre les Forces démocratiques syriennes et la Turquie, Ilham Ahmed a déclaré : « Nous souhaitons entretenir de bonnes relations de voisinage avec les pays voisins de la Syrie, et la Turquie est l’un des pays clés. Nous ne voulons aucun conflit entre nous. Nous recherchons plutôt des relations et une compréhension à plusieurs niveaux afin de garantir la sécurité de la Turquie et de la Syrie. »

Ilham Ahmed, coprésidente du Département des relations extérieures de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, a appelé la Turquie à la prudence et à ne pas empiéter sur le territoire syrien ni sur la sécurité des habitants de la région. Elle a également appelé la Turquie à maintenir un cessez-le-feu, le considérant comme un processus essentiel pour l’instauration de la stabilité en Syrie.

Le rôle américain dans le processus de désescalade entre le nord et l’est de la Syrie

Ilham Ahmed a déclaré : « Les Américains jouent un rôle dans le processus de désescalade entre l’administration autonome et la Turquie, et leur rôle est très important. Il existe un calme entre les parties jusqu’à présent, et nous cherchons à maintenir ce calme et à mettre un terme à toutes les opérations hostiles, qu’elles soient menées par la Turquie ou par des groupes qui lui sont affiliés. »

Concernant le processus de paix en Turquie, Ilham Ahmed a déclaré : « L’initiative lancée par le leader Abdullah Öcalan est très importante, et nous espérons une réponse efficace de la part des autorités turques. La réaction à cette initiative a été lente. Le gouvernement turc est le premier responsable du développement du processus du leader Abdullah Öcalan, et y répondre est très important et aura des effets positifs sur la scène syrienne et les pays voisins. »

Retour des personnes déplacées de force dans leurs terres d’origine

Concernant la question des personnes déplacées de force de leurs foyers en raison de l’occupation turque et de ses mercenaires, Ilham Ahmed a déclaré : « Nous travaillons au retour volontaire des habitants d’Afrin, de Serekaniye/Ras al-Ain et de Tal Abyad dans leurs villes natales, mais nous attendons des garanties de sécurité dans ces zones pour les empêcher d’être soumis à des violations ou des arrestations ».

Ilham Ahmed a indiqué qu’ils communiquaient avec les parties concernées, notamment les puissances internationales, les organisations internationales et les organismes officiels à Damas, afin de garantir la sécurité des personnes déplacées. Elle a ajouté : « Nous mettons tout en œuvre pour que cette étape soit franchie au moment opportun, afin de permettre le retour des personnes déplacées, y compris celles qui sont déplacées à l’intérieur du pays, par groupes. »

Ilham Ahmed a affirmé que l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie travaillera par tous les moyens pour renvoyer les déplacés sur leurs terres avec des garanties internationales, tout en notant qu’assurer un retour en toute sécurité est également la responsabilité des autorités de Damas.

Concernant les biens des personnes déplacées de force, Ilham Ahmed a conclu sa réponse aux questions des participants et des intervenants en déclarant : « Ceux qui retournent sur leurs terres doivent récupérer tous leurs biens, sans exception. Des comités disposent de toutes les preuves concernant les biens des personnes déplacées, et cette situation sera suivie auprès de l’administration de Damas. » (ANHA)

SYRIE. Nouveau massacre à Homs

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SYRIE – Les corps sans vie de deux des trois jeunes kidnappés par des hommes armés ont été découverts dans la campagne de Homs. Les deux corps se trouvaient à l’hôpital al-Waer de Homs, après leur enlèvement, avec un troisième jeune homme, au village d’al-Hadatha, dans la campagne de Homs. Cela porte à 483 le nombre total de victimes de kidnappings (majoritairement des Alaouites, mais aussi des Kurdes) depuis le début de l’année.

Après leur enlèvement, avec un troisième jeune homme, par des hommes armés inconnus dans le village d’al-Hadatha, dans la campagne occidentale de Homs, les corps de deux jeunes hommes ont été retrouvés à l’hôpital al-Waer de la ville de Homs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH / SOHR).

Selon l’OSDH, les trois jeunes hommes travaillaient dans un élevage de volailles du village lorsque des inconnus armés ont pris d’assaut le site et les ont enlevés sous la menace de leurs armes. Quelques heures après l’incident, les corps de deux d’entre eux ont été retrouvés à l’hôpital al-Waer, tandis que le sort du troisième jeune homme reste inconnu.

Ainsi, le nombre de victimes de ces pratiques depuis le début de l’année 2025 dans différents gouvernorats syriens a atteint 483 personnes, dont : 468 hommes, 8 femmes et 7 enfants.   (ANHA)

ROJAVA. Trois jeunes portés disparus dans la campagne d’Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Trois jeunes hommes partis d’Alep pour le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie et ses mercenaires sont portés disparus depuis 7 avril. Leurs familles et les autorités compétentes poursuivent leurs efforts pour les retrouver.

Trois jeunes hommes ont disparu dans la soirée du lundi 7 avril, alors qu’ils avaient quittés le quartier kurde d’Achrafieh, à Alep, vers la ville d’Afrin à bord d’une voiture, selon l’organisation de défense des droits de l’homme Afrin-Syrie.

Les jeunes hommes disparus sont Dajwar Majeed Zainal et Ahmed Idris Zainal du village de Talif dans le district de Jandaris, tandis que le troisième jeune homme est d’origine arabe.

Leurs familles ont informé les autorités compétentes à Alep, notamment la Sûreté générale et les Forces de sécurité intérieure, mais leur sort reste inconnu.

L’Organisation des droits de l’homme d’Afrin – Syrie suit de près la situation et appelle à intensifier les efforts pour retrouver les disparus. (ANHA)