PARIS: Manifestation contre l’occupation d’Afrin & l’isolement carcéral imposé à Öcalan

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PARIS, Ce samedi 17 novembre, la communauté kurde appelle à manifester pour demander la fin de l’occupation turque à Afrin et l’isolement carcéral absolu imposé au dirigeant kurde Abdullah Öcalan, tenu en otage en Turquie.
 
RDV à 13 heures
Place de la République

La politique de turquification systématique d’Afrin vise à changer son identité

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AFRIN – L’occupation turque poursuit ses efforts pour changer l’identité et la culture du canton d’Afrin à travers une série de mesures visant à imposer la langue et la culture turques dans les écoles, à changer les repères de la ville, à détruire et piller les monuments et sites historiques.
 
L’occupation turque d’Afrin ne se contente pas de tuer, kidnapper, torturer les civils et voler leurs biens. Les violations de l’occupation turque ont également affecté la culture, le patrimoine et la langue des habitants de la région en imposant une politique systématique de turquification.
 
Après l’occupation de la Turquie et de ses mercenaires du canton d’Afrin, l’occupation turque a repris la revitalisation de la politique de turquification (ou turquisation, turcisation, turcification) ou l’imposition de sa langue et de son mode de vie avec le dictateur Erdogan pour continuer à relancer la politique et l’imposer par la force en Afrique, qui était occupé le 18 mars.
 
Drapeaux turcs et symboles de la politique de turkification
 
Les premiers signes de la politique de turquisation se sont manifestés par l’accrochage des drapeaux turcs dans tout le canton et les districts, le changement des noms kurdes des lieux en arabe et en turc, et l’interdiction de la langue kurde, y compris le nom de l’hôpital d’Avrin remplacé par un nom en arabe et turc.
 
Ils avaient détruit la statue du forgeron Kawa et changé le nom du rond-point de « Kawa al-Haddad » en « Rameau d’oliver ». En plus de changer le nom du « rond-point Watani » en « Recep Tayyip Erdogan », et « Newrouz » en « Salah al-Din », ils ont aussi changé le nom de « la rue d’al-Telal » en « Artagol » et changé les noms des villages du canton d’Afrin en arabes.
 
Interdiction de la langue kurde à l’école, enseignement de l’arabe et du turc
 
Pendant l’attaque de l’occupation turque et de ses mercenaires contre Afrin, les écoles ont été directement visées. Des milliers d’élèves ont été privés du droit à l’éducation en plus des dommages causés à l’infrastructure de l’école. Le Comité de l’éducation a pris la décision de fermer les écoles pour protéger les élèves des bombardements aveugles des Turcs.
 
Après l’occupation, l’occupation turque vise à turquifier les écoles et à imposer la langue turque avec la langue arabe dans les écoles du canton, et l’enseignement de la langue kurde a été interdit, ainsi que des photos d’Erdogan et des drapeaux turcs dans les écoles.
 
Détruire les monuments des civilisations millénaires
 
Afin d’éliminer les cultures et civilisations du canton d’Afrin, les avions d’occupation turcs ont détruit des sites archéologiques millénaires, dont le site archéologique de Brad, situé à 15 kilomètres au sud d’Afrin et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, Ain Dara, le site du prophète Huri (Quresh), la colline archéologique du Janders, la tombe de Saint Maron, l’église Julianus, une des plus anciennes églises au monde qui remonte au 4e siècle avant notre ère.
 
Changement démographique du canton, saisie des biens des civils
 
Des centaines de familles déplacées d’al-Gouta et d’al-Qalamoun ont été réinstallées dans la campagne de Damas, dans les villages du district de Rajo et dans les villages du district de Janders, alors que les populations autochtones ne pouvaient toujours pas rentrer dans leurs foyers.
 
D’après ces informations, l’occupation turque a installé plus de 80 familles de la campagne de Homs et Hama dans la région de Khirbet Sheran, et le nombre de colons s’approche du nombre d’autochtones compte tenu de l’évolution démographique continue dans la région.
 
Distribution de cartes d’identité turques aux habitants d’Afrin
 
La politique de turkification à ne s’est pas arrêtée à l’interdiction de la langue kurde et à l’effacement des cultures et des civilisations. L’occupation turque cherche à effacer l’identité syrienne pour transformer les résidents d’Afrin en réfugiés sur leur propres terres en délivrant des pièces d’identité en turc, portant les mots « document d’identité pour étrangers ».
 
Via ANHA

Afrin : Les lieux de culte alévis pillés

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AFRIN – De nouvelles images montrant les forces d’occupation détruire et piller les lieux historiques et sacrés d’Afrin ont été publiées.
 
L’Etat turc et ses milices poursuivent leurs pillages, enlèvements, tortures et confiscations de biens à Afrîn. Des crimes de guerre continuent d’être systématiquement commis dans la région. À maintes reprises, des images du canton occupé montrant comment les lieux sacrés d’Afrin sont pillés et détruits par les forces d’occupation.
 
Dans le district de Mabeta, devenu un sanctuaire pour les Alévis du Kurdistan du Nord, qui ont échappé aux massacres des Ottomans et de la République turque, un autre site sacré alévi a été pillé. Une vidéo partagée par l’agence de presse ANHA montre le pillage de la tombe d’Av Girê, lieu de culte alévi vieux de 160 ans, par des mercenaires de la milice djihadiste Ahrar al-Sharqiya.
 
Un grand nombre des ancêtres des Alévis à Mabeta avaient fui vers Afrin lors de la bataille de Marj Dabiq dans les provinces de Malatya et Maras, dans le Kurdistan du Nord. La bataille de Marj Dabiq près d’Alep eut lieu le 24 août 1516 entre l’Empire ottoman sous la direction du sultan Selim I et les Mamelouks sous la dynastie de Burji Al-Ashraf Qansuh al-Ghawri. Au moment du génocide contre les Arméniens en 1915, les Alévis du Kurdistan du Nord ont fui vers Mabeta. La même persécution a continué en 1938 lorsque la population du Dersim a subi un génocide. Encore une fois, les Alevis sont partis chercher refuge à Mabeta.
 
Avec le changement systématique de la démographique de la région d’Afrin sous l’occupation turque, 139 familles de djihadistes de Ghouta Est se sont installées à Mabeta en août dernier.
 
Via ANF

Il n’y a rien de démocratique à serrer la main d’Erdogan & à déporter les réfugiés politiques

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« Ceux qui, en Europe, serrent la main d’Erdogan et déportent des journalistes et des militants politiques qui font face à des procès, à la prison, voire à la mort, en Turquie, ne peuvent être pris au sérieux quand ils parlent de la démocratie, de l’état de droit. »
 
The Region a obtenu les images d’un demandeur d’asile kurde originaire de Turquie et tenu à l’aéroport de Zurich alors que la police le traînait brutalement dans un avion aux fins d’expulsion.
 
Ramazan Turan, professeur de littérature, a été emprisonné pendant sept mois alors qu’il était étudiant et il a encore plusieurs procès en attente de jugement en Turquie.
 
Turan a finalement quitté la Turquie pour la Suisse, dans l’espoir d’y demander l’asile. Lui et plusieurs autres demandeurs d’asile, dont le journaliste Mustafa Mamay et d’autres Kurdes de Turquie, sont bloqués à l’aéroport de Zurich depuis près de deux mois. Les autorités suisses ont arrêté 28 personnes, dont 14 Kurdes.
 
La demande d’asile de Turan a été rejetée car il est venu en Suisse via le Brésil. Les autorités suisses considèrent le Brésil comme un « pays sûr » et l’ont expulsé vers le Brésil le 9 novembre. 
Ce qui va arriver aux 28 autres personnes n’est pas encore clair.
 
Un nombre croissant d’immigrés craignant pour leur sécurité sont arrivés en Europe, mais ont été renvoyés dans leur pays d’origine – avec l’aide d’agents des frontières, de juges à l’immigration et de politiciens – pour être soumis à la torture ou à l’emprisonnement.
 
Les dirigeants et les institutions européennes continuent de critiquer le système judiciaire et l’environnement politique de la Turquie, dans lesquels la démocratie est étranglée. Lors de l’emprisonnement des journalistes germano-turcs Deniz Yucel et Mesale Tolu, du consultant allemand en droits de l’homme Peter Steudtner, du militant suédois Ali Gharavi et de nombreux autres, les politiciens européens et allemands sont allés jusqu’à les appeler «otages». Mais le nombre de demandeurs d’asile, y compris un nombre considérable de demandeurs d’asile politiques qui fuient des procès inéquitables et des peines de prison, expulsés des pays européens vers la Turquie augment de jour en jour.
 
Le président turc Erdogan a été accusé de paralyser la démocratie par de nombreux dirigeants européens. Des centaines de personnes appartenant à la justice, aux médias et à la fonction publique turques sont toujours en détention après la tentative de coup d’État.
 
Les autorités européennes doivent réfléchir à deux fois avant de renvoyer les demandeurs d’asile vers la Turquie et se rappeler de la tentative vaste et systématique d’Erdogan d’intimider et de remodeler le pouvoir judiciaire de la Turquie afin de consolider davantage le pouvoir entre ses mains.
 
Depuis la tentative de coup d’Etat en 2016, des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou licenciées de la fonction publique, de l’armée, du système judiciaire, du monde universitaire et des médias.
 
Il est également important de rappeler que 21 des personnes bloquées à l’aéroport de Zurich et beaucoup d’autres dans les centres d’asile de toute l’Europe sont des Kurdes. Des milliers de Kurdes ont été incarcérés pour terrorisme et des centaines de milliers d’autres se sont retrouvés sans abri lorsque l’armée turque a détruit les villes kurdes de Sur, Cizre, Nusaybin, Silvan, Idil et de nombreux autres lieux, au nom de leur soi-disant « guerre contre le terrorisme ».
 
Ceux qui, en Europe, serrent la main d’Erdogan et déportent des journalistes et des militants politiques qui font face à des procès, à la prison, voire à la mort, en Turquie, ne peuvent être pris au sérieux quand ils parlent de la démocratie, de l’état de droit.
 

La CEDH convoque la Turquie pour le meurtre de civils kurdes lors des couvre-feux

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La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) demandera aux autorités turques de témoigner au sujet des violations des droits de l’homme et du meurtre de civils kurdes par l’armée turque lors du couvre-feu imposé dans le district de Cizre de la ville de Şırnak.
 
Les autorités turques ont déclaré un couvre-feu militaire dans la plupart des provinces kurdes à partir d’août 2015. Le dernier couvre-feu à Cizre a duré 79 jours et s’est terminé le 5 mars 2016. La majeure partie du district a été démolie par l’armée turque.
 
Les opérations de sécurité menées par le gouvernement ont touché plus de 30 villes et quartiers et chassé plus de 500 000 civils kurdes de leurs foyers.
 
Près de 189 hommes, femmes et enfants ont été bloqués dans des sous-sols pendant des semaines sans eau, ni nourriture, avant d’être tués par un incendie causé par l’armée turque.
 
La Cour européenne des droits de l’homme a publié sur son site internet une annonce concernant l’audience de Cizre et annoncé que les affaires d’Ömer Elçi et d’Ahmet Tunç, tous deux tués lors du couvre-feu, auraient lieu le 13 novembre à Strasbourg.
 
Elçi et Tunç, ainsi que d’autres civils, ont trouvé la mort dans le sous-sol d’un immeuble en attendant que des soins médicaux parviennent à eux. Les forces de sécurité n’ont pas laissé les ambulances entrer dans la ville.
 
Ramazan Demir, l’avocat de la famille Tunç, a déclaré que le tribunal avait accepté les deux affaires concernant Cizre. La première concernait la légalité du couvre-feu, tandis que la seconde concernait des meurtres de civils.
 
Si la cour décide en faveur des affaires Tunç et Elçi, ce sera une affaire de premier plan pour les autres civils qui ont perdu la vie et le couvre-feu imposé par le gouvernement turc, a déclaré Demir.
 
Le gouvernement turc a déclaré au moins 332 couvre-feux dans les régions kurdes depuis le 16 août 2015, selon un rapport publié en octobre par la Fondation turque des droits de l’homme (TİHV).
 
Le rapport de TİHV a indiqué que Diyarbakır, avec 190 couvre-feux, était la province avec le plus grand nombre de couvre-feux. Le Centre de documentation TİHV a également déclaré que 332 couvre-feux ont été déclarés dans 11 provinces et au moins 50 districts du 16 août 2015 au 1er octobre 2018.
 
Les provinces dans lesquelles des couvre-feux ont été déclarés sont Diyarbakır (190), Mardin (53), Hakkari (23), ırnak (13), Bitlis (18), Muş (7), Bingöl (7), Siirt (7), Siirt (7), Tunceli ( 6), Batman (6) et Elazığ (2).
 
Selon le rapport du TİHV, au moins 1 809 000 personnes ont été touchées par ces couvre-feus.
 
Via SCF 

La guérilla kurde déclare avoir frappé six bases de l’armée turque

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TURQUIE, Le bureau de presse des forces de défense du peuple (HPG-BIM, branche armée du PKK) a publié une déclaration et annoncé que les guérilleros kurdes avaient frappé six bases militaires de l’Etat turc au Kurdistan du Nord (Bakur) dans la soirée du 9 au 10 novembre. Selon le communiqué, les guérilleros ont pris pour cible la colline du village de Silor (Süngü) à Bêsosın (Ortaklar) à Şemdinli, le district d’Hakkari, la brigade du Commando de montagne d’Hakkari, la zone centrale de commandement de la 23ème Division, la zone de rassemblement militaire de Cizre et le poste frontière Shehit Mesut dans le district de Silopi à Şırnak
Voici la déclaration de la guérilla kurde : « L’ennemi a subi de graves revers dans cette campagne révolutionnaire qui s’est déroulée de manière tactique et technique nouvelle. Cependant, l’État fasciste turc a traditionnellement caché les pertes qu’il a subies lors de ces actions simultanées et à grande échelle. Cependant, les autorités turques n’ont pas caché l’incident survenu sur la colline de Silor à Bêsosın et ont donc dû accepter les pertes subies sur cette colline en annonçant les chiffres de 7 soldats tués et de 25 blessés. Selon les informations que nous avons obtenues de nos propres sources, 17 soldats turcs sont morts des suites de cette action, 37 ont été blessés et les séquelles de 9 autres personnes restent inconnues. En examinant les pertes subies par l’armée turque ici, il est certain que les forces turques ont également subi de lourdes pertes. Cette campagne a été menée à la mémoire de nos camarades en la personne d’Atakan Mahir et de Zeki Şengali, tombés en martyr au cours de la période récente. » Via ANF

Non à la censure des Kurdes par Facebook !

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La page Kurdistan au féminin est dans le viseur de Facebook car elle dénonce les violences, massacres et crimes commis contre le peuple kurde en Turquie et dans d’autres régions du Kurdistan. Ces dénonciations ne plaisent évidement pas aux responsables de la Turquie et à leurs sbires qui font pression sur les détenteurs des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. Notre première page a été supprimée pour ces raisons en mars 2018. Depuis, nous avons été interdites de publication à nombreuses reprises. La dernière date d’hier. Deux membres de l’équipe qui sont les plus actives sur la page sont interdites de publication, l’une pendant un mois et pour l’autre, on ne sais même pas jusqu’à quand ! Facebook doit cesser de persécuter les Kurdes pour plaire au pouvoir turc ! La vérité finira par triompher !

Erdogan n’est pas le bienvenu à Paris

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Les Kurdes et leurs ami-e-s manifesteront aujourd’hui contre la venue d’Erdogan à Paris pour le 100e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Erdogan est tout, sauf un homme de paix : le massacre des Kurdes, l’invasion d’Afrin et plusieurs villes de Syrie, l’arrestation des journalistes, politiciens, défenseurs de paix, universitaires, avocats … par le dirigeant turc en sont la preuve. Pour toutes ces raisons, la communauté kurde dit « Erdogan n’est pas le bienvenu à Paris ».

Détention arbitraire scandaleuse d’un militant kurde par la justice française

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PARIS – Un militant kurde a été arrêté à Paris à la veille de l’arrivée du président turc Erdogan qui participera à la cérémonie de commémoration du 11 novembre aux côtés d’autres dirigeants dont Trump…
 

Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) vient de publier le communiqué suivant condamnant cette arrestation et la persécution des militants kurdes par la justice française.

Voici le communiqué :

 

Depuis plus de deux ans, les militants politiques kurdes sont traqués par la police française, et soumis à des enquêtes honteuses et humiliantes. Jusqu’à présent, près de 150 personnes ont été interrogées, sans fondement, dans le cadre de ces enquêtes.

Vendredi 9 novembre, un militant kurde a été détenu arbitrairement. Placé en garde à vue le mercredi précédent pour « violation des obligations du FIJAIT » (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes), il a fait l’objet d’une comparution immédiate devant le TGI de Bobigny, tard dans la soirée de vendredi. Dans le dossier d’enquête monté de toutes de pièces, que d’ailleurs les juges et la procureure n’arrivaient pas à comprendre, il lui est notamment reproché de s’être rendu à l’étranger sans en avertir les autorités françaises. Selon l’enquête, il serait notamment allé à Edimbourg et à Bodrum (Turquie), muni d’un « passeport anglais » et « en compagnie de sa femme et de ses deux enfants ». Or, l’intéressé est célibataire, réfugié en France depuis 2006 et ne détient pas de passeport. Et s’il lui était venue l’idée saugrenue de s’aventurer en Turquie où sa tête est mise à pris, il n’aurait certainement pas pu se trouver ce jour-là devant les juges français.

Reconnaissant que le dossier ne tenait pas la route, le parquet a demandé un complément d’information. L’affaire a été renvoyée à une audience ultérieure fixée au 20 novembre. Mais, entre temps, l’intéressé a été placé en détention provisoire, sans aucun fondement, juste pour le plaisir d’envoyer en prison une personne anciennement condamnée pour « infraction terroriste en lien avec le PKK ».

Cette décision intervient deux jours avant l’arrivée d’Erdogan à Paris. Est-ce un hasard ou bien un geste pour plaire à la Turquie ? Quel est l’objectif de la France ? Développer des liens économiques et politiques avec la Turquie ? Développer des liens avec les Kurdes pour renforcer ses positions au Moyen-Orient ? Ou mener une politique durable pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et notamment au Kurdistan ?

Les Kurdes sont un peuple uni, qu’ils vivent en Turquie, en Syrie, en Iraq, en Iran ou dans la diaspora. La France qui soutient les Kurdes en Syrie et en Irak, criminalise ceux vivant en France.

Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes du PKK ont été exécutées à Paris en plein milieu de la journée. Ces exécutions ont eu lieu dans un contexte de renforcement des liens économiques entre la Turquie et la France. Malgré des preuves irréfutables démontrant l’implication des services de renseignements turcs (MIT) dans cet acte terroriste, la France n’a jamais pris la peine d’élucider l’affaire.

Voilà la France : un pays où les Kurdes sont arrêtés, humiliés et risquent même d’être exécutés par des escadrons de la mort venus de Turquie.

La France ne s’est jamais autant pliée aux volontés de la Turquie pour développer des liens économiques avec cette dernière. Jusqu’où ira-t-elle dans sa politique de criminalisation contre les Kurdes ?

Le CDK-F condamne avec la plus grande fermeté cette approche politique criminalisant les militants kurdes vivant en France et appelle l’Etat français à changer de politique à l’égard des Kurdes. »

 
Le Conseil Démocratique Kurde en France

La révolution des femmes du Kurdistan : Comment écrire notre histoire de lutte ?

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Le mouvement des femmes kurdes est récemment devenu un sujet d’intérêt, de recherche et de fascination. Zîlan Diyar a été témoin et a participé au développement de la révolution radicale des femmes au Kurdistan pendant près de trois décennies et partage l’analyse de l’histoire du mouvement.
 
A une époque de luttes historiques de résistance d’Afrin et dans les quatre parties du Kurdistan, avec des sacrifices aussi immenses au nom de la liberté, il est difficile de trouver les mots pour décrire notre histoire de lutte sans commémorer tous ceux qui ont perdu la vie sur le chemin. Cela me fait penser aux paroles de Kezban Mavi (Leyla), une combattante turque de Kayseri, qui a perdu la vie dans nos montagnes Zagros en 1999 :
 
« En vérité, la guerre au Kurdistan est un roman qui n’a pas été écrit et qui ne peut être écrit. Elle ne peut être que vécue. Mais, néanmoins, comment pouvons-nous inscrire cet héritage dans l’histoire ? »
 
Nous sommes actuellement à la recherche d’une réponse à la question de Leyla. Sans aucun doute, chaque femme kurde a une réponse à sa question. Cependant, j’essaierai de me référer à notre mémoire collective et sociale pour tenter de décrire notre histoire.
 
L’histoire de notre lutte peut être retracée du village de Fis à Amed (Diyarbakir) à Raqqa en Syrie, un long chemin pavé de sacrifices et de difficultés incroyables. Nous avons payé un prix élevé en marchant sur ce chemin ; nous avons mené des résistances historiques, créé des beautés et assisté à des souffrances insupportables que nous n’avons pas encore pleinement affrontées. Les femmes ont toujours été dans le « levain » de notre lutte pour la liberté, avant même Fis, le village où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est formé dans une maison en terre battue. Dès le début, depuis que le groupe qui formera plus tard le PKK s’est réuni, les femmes ont été parmi les personnes attirées et curieuses par la révolution. Cependant, on peut dire que la libération nationale et la lutte des classes étaient leurs principales motivations à l’époque. Pas la liberté, mais l’égalité étaient les priorités. Bien sûr, cette notion d’égalité est déterminée par les structures et les mentalités patriarcales. Pour cette raison, l’existence des femmes et les succès de la révolution ont été déterminés par les normes et les mesures des hommes. Soulever des objets lourds comme des hommes, se battre comme des hommes, marcher comme des hommes. Ce que j’essaie de dire, c’est que nous avons connu les mêmes obstacles et les mêmes lacunes que toutes les autres luttes inspirées par la théorie marxiste. (…)
 
Après le tir de la première balle de la guérilla du PKK, le début de la lutte armée le 15 août 1984, nous avons assisté à une augmentation quantitative de la participation des femmes aux soulèvements populaires (serhildan en kurde) au Kurdistan rural au début des années 90. Plus que les raisons, nous devons considérer les résultats de cet afflux de femmes dans la lutte. Dans une sphère de privilège masculin, la femme disait « Moi aussi, j’existe ». Les femmes du Kurdistan rejettent donc leur statut social. La femme, qui était constamment mise en réserve par les hommes, essayait de s’affirmer. Cela se heurte à la résistance et aux réactions de rejet, car l’homme kurde se contentait de sa position privilégiée dans la société. Par conséquent, la quête de liberté des femmes n’a souvent pas transgressé les cadres du patriarcat et s’est limitée à exiger des droits. De plus, en raison de l’influence de la religion, du colonialisme et des formes les plus corrompues du capitalisme au Kurdistan, la société n’était pas prête. Il y avait cependant des femmes qui tentaient de briser ces cadres et ces tabous. Il y avait des femmes qui résistaient, interrogeaient, fouillaient et créaient. Sakine Cansiz (nom-de-guerre Sara), l’une des cofondatrices du PKK, qui a dirigé la résistance historique à la prison de Diyarbakir au début des années 1980 et qui a fondamentalement façonné le caractère libéré des femmes du PKK et qui a été assassinée avec Fidan Dogan et Leyla Saylemez, à Paris le 9 janvier 20013 ou Zeynep Erdem (nom-de-guerre Jiyan), qui a mené les luttes populaires dans le camp de réfugiés de Mexmûr, mais a été assassiné par les forces de sécurité du Parti démocratique du Kurdistan (KDP) en 1995, ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Cependant, faute d’une lutte suffisamment organisée à l’époque, beaucoup de ces efforts ont rapidement échoué. Sans organisation, il n’est pas possible de refléter les niveaux de liberté qui émergent dans les personnages des individus sur l’ensemble de la société.
 
C’est là que notre chef Apo a vu le pouvoir transformateur du travail des femmes. Prenant la libération des femmes comme point de départ, il commence à développer des approches pour résoudre des problèmes de société. Pour les conditions de l’époque, il a développé des analyses très progressives. Son livre « La femme et le problème de la famille au Kurdistan » a été publié pour la première fois en 1987 et traite de ces questions.
 
C’est ce qui ressort de l’analyse faite le 8 mars, Journée internationale des femmes :
 
« On affirme que dans la mesure où la révolution permettra la transformation de la société, la transformation des femmes aura lieu. On a toujours écrit et analysé de cette façon. Cependant, comme on s’attend à ce que cela se produise spontanément, cela ne donne pas les résultats escomptés. En ce sens, il n’est pas possible de prétendre que « dans le socialisme, celui qui travaille le plus gagne le plus et celui qui pense le plus, travaille le plus » et de se dégager ainsi de ses obligations. »
 
A partir de ce moment, les analyses centrées sur les femmes se sont développées davantage. Il s’agissait d’une intervention pour transformer les mentalités dominantes. Dans le même temps, des progrès ont été réalisés pour cultiver de nouvelles mentalités sous la forme de nouvelles formes d’organisation. La théorie et la pratique se sont donc toujours développées main dans la main dans notre mouvement. Parfois, des mesures pratiques nous ont permis d’élaborer de nouveaux aspects de la théorie. Parfois, nos conclusions théoriques ont changé les modes et les contenus de notre organisation. Avec une organisation accrue, notre lutte idéologique s’est développée. Avec notre première structure féminine, l’Union des femmes patriotiques du Kurdistan (YJWK) en 1987, une prise de conscience a émergé qui a encouragé et renforcé la lutte idéologique des femmes. C’est à partir de ce point de départ que la décision a été prise d’organiser des unités autonomes dans le domaine de l’autodéfense. Cette décision, prise à la fin de 1993, a conduit les femmes à affirmer leur présence dans tous les domaines où elles avaient été poussées en arrière : dans la guerre, dans le leadership idéologique, dans l’administration et l’éducation. Ces étapes ont illustré le potentiel et le pouvoir des femmes. L’Union pour la liberté des femmes du Kurdistan (YAJK), créée en 1995, représente la participation des femmes dans tous les domaines avec leur identité autonome. Elle est apparue comme un besoin, mais en même temps, elle a constitué une évolution vers l’objectif de la liberté des femmes. L’émergence de YAJK a également jeté les bases de notre « idéologie de la libération des femmes » et de la « partîbuyin » (« devenir parti »). A partir de cette période, de fortes analyses se sont développées dans le mouvement. En conséquence, les questions de classe et de genre ont été traitées de manière plus productive. Plutôt que de fuir ces questions ou de les retarder comme d’autres contextes, nous les avons affrontées. Nous avons mis au point une méthode pour examiner les événements et les phénomènes chez les individus afin d’examiner la société. Le leader Apo appelait cela « analyser non pas l’individu, mais la société ; non pas le moment mais l’histoire ». Parallèlement, pour élargir la portée de cette conscience qui, au début, ne pénétrait pas l’ensemble de notre socialité, des efforts et des luttes individuelles ont été soulignés pour nous aider à donner un sens aux philosophies de vie et à les rendre significatives. Dans le même temps, de nouvelles mesures ont été prises pour permettre aux femmes de sortir des sphères où le patriarcat était institutionnalisé.
 
C’est pourquoi il est si fondamental de comprendre l’affirmation audacieuse selon laquelle la libération des femmes est plus précieuse que la liberté d’un pays. Au fur et à mesure que nous avancions vers la formation de notre propre parti de femmes autonomes, cela est devenu évident. Chaque théorie et chaque modèle de libération des femmes au Kurdistan a trouvé sa réponse adaptée à son époque. Des luttes sans égal ont été menées pour ne pas abandonner sa volonté à l’ennemi ou à la domination masculine.
 
C’est vraiment la femme qui a permis au concept de liberté de prendre tout son sens. Et c’est alors qu’il est devenu évident qu’une société dans laquelle les femmes ne sont pas libres, ne peut l’être non plus. La norme de la liberté est fixée par la situation des plus opprimés.
 
« Si nous voulons donner une validité et un sens à des termes tels que égalité, liberté, démocratie et socialisme qui ne conduisent pas à la déception, il est important de rompre avec les anciens liens relationnels ».
 
Comment ces vieux liens sociaux peuvent-ils être détruits ? En rompant avec des habitudes mémorisées, intériorisées, en lisant les choses à l’envers. Par exemple, l’habitude d’une division claire du travail. Soudain, les femmes épaulaient leurs camarades masculins blessés. Autrefois, les mères apprenaient à leurs filles à faire du crochet et de la broderie, mais aujourd’hui, les jeunes femmes apprennent à leurs mères à utiliser des armes pour se défendre. Alors que la bravoure était un concept masculin dans la société kurde, elle s’applique de plus en plus aux femmes. Il devient de plus en plus évident que des termes tels que l’honneur et la beauté, qui ont été déterminés par des pratiques patriarcales donnant un sens, sont en fait liés à la mesure dans laquelle nous parvenons à créer une société politico-éthique.
 
Notre prétention à résoudre la principale contradiction de l’histoire n’a fait que croître depuis la fondation de YAJK.
 
En 1996, dans une interview à un journaliste, Öcalan a inventé l’expression « tuer l’homme », qui s’est ensuite prêtée aux discussions théoriques. Cela a lancé les discussions sur le « meurtre de l’homme » à partir de 1996, mais il n’a pas été facile de convaincre et d’attirer les hommes kurdes dans ces discussions.
 
« Nos hommes ne s’approchent pas avec l’intention de s’auto-analyser. Puisque les hommes ne semblent pas ressentir ce besoin, les femmes doivent développer des attributs de déesse. Qu’entend-on par là ? La femme doit devenir volonté-puissance, conscience, en fait, une force de création et de construction. A moins que des femmes comme celle-ci n’émergent, il sera difficile d’attendre de nos hommes qu’ils se ressaisissent » (Abdullah Öcalan).
 
Plus tard, ces discussions ont pris un caractère plus concret. Entre 2002 et 2004, les formations éducatives pour les hommes dans les académies féminines ont été très importantes. Les hommes ont appris à connaître les connaissances des femmes, leurs méthodes et leurs moyens de résoudre les problèmes sociaux. Les résultats de ces formations ont été publiés sous forme de livres. Nous n’avons plus cette éducation, parce que cet engagement critique envers la patriarcat est maintenant répandu dans toutes nos académies.
 
Pour une nouvelle vie, il est nécessaire que les hommes remettent en question leur relation avec eux-mêmes, à la femme, à tous les autres secteurs de la société et à la nature. L’achèvement du processus de transformation des sociétés qui a commencé avec les femmes sera possible avec la transformation des hommes. Notre réalité historique nous a démontré de manière douloureuse qu’avec l’identité dominante et la compréhension de la masculinité, qui ne suffit pas pour une vie libre et égale et qui est donc incapable de construire une relation juste d’amour et de respect avec les femmes, nos devoirs envers l’humanité ne peuvent être remplis.
 
La « théorie de la séparation », le « divorce total » et plus tard l' »idéologie de la libération des femmes » étaient tous nos efforts théoriques pour surmonter les aspects habituels de notre monde mental. Ces considérations théoriques ont en même temps conduit à l’étape pratique de la formation de notre parti des femmes, le PAJK d’aujourd’hui. Il s’agissait pour nous d’un jalon important, car il constituait le besoin le plus urgent d’entrer dans le XXIe siècle avec une lutte idéologique anti-système à un niveau supérieur, une lutte qui a également le pouvoir de proposer de nouveaux systèmes alternatifs et autonomes. Il était important de renouveler notre forme, d’approfondir notre idéologie, de concrétiser notre lutte pratique. Après les époques de la classe et des nations, nous étions prêtes à lancer une ère de révolutions féminines. Avec la formation du parti, la lutte des femmes au Kurdistan a obtenu une qualité plus universelle. L’idéologie de la libération des femmes et la formation des partis sont étroitement liées l’une à l’autre. L’idéologie de libération des femmes doit être universelle. Elle ne peut être une idéologie que si elle s’appuie sur ses racines et établit un lien avec l’univers.
 
Il est vrai que tous les progrès réalisés jusqu’à la formation du parti des femmes ont rompu avec les formes de relations dominantes entre les femmes et les hommes dans la société. Mais ce n’était pas suffisant. Il est vital de tisser à nouveau ces liens brisés d’une manière différente. Notre concept de « co-vie libre » constitue une réponse à ce besoin. Si nous devions l’expliquer, cela signifierait recréer des relations entre les femmes et les hommes débarrassés des notions de propriété. Redéfinir les notions de reproduction et d’amour pour ne pas comprendre la reproduction comme procréation, mais dans le sens d’ajouter un sens à la vie de diverses manières, afin de comprendre l’amour comme la concentration de son énergie en un seul endroit pour un but. Pour ce faire, nous devons définir des normes pour les femmes et les hommes libérés.
 
Grâce à nos efforts, on n’associe plus la rencontre immédiate des femmes et des hommes à la domination ou à la sexualité. De telles rencontres impliquent désormais des créations politiques, économiques et culturelles. Alors que notre notion de co-vie libre en définit les dimensions philosophiques, notre système confédéral, y compris le principe de co-présidence que nous appliquons dans toutes les sphères de notre système, constitue les aspects concrets de ces nouvelles façons de se relier les uns aux autres.
 
Il y a une seule raison pour laquelle notre lutte est devenue si vaste et si populaire : c’est parce que nous n’avons pas retardé la liberté des femmes à un moment après la révolution, mais que nous l’avons transformée en une cellule souche de notre révolution. Par exemple, les femmes sont le fondement de notre notion de « nation démocratique », qui prévoit la coexistence pacifique et solidaire entre différentes cultures, ethnies, groupes confessionnels et groupes sociaux. C’est parce que notre priorité est de libérer la femme comme la plus opprimée parmi les opprimés. Pour la « modernité démocratique » que nous voulons faire revivre contre l’ère de la modernité capitaliste, pour refluer et refleurir (Öcalan les décrit comme deux fleuves), il est crucial de rendre visible la résistance des femmes dans l’histoire et dans le présent. Réaliser l’existence de tant de luttes individuelles et collectives de femmes à travers le monde alors que nous essayions de rendre notre propre lutte visible et puissante ne nous a pas seulement encouragées. Elle a révélé en même temps les piliers de la « modernité démocratique ». Bien que nous ayons commencé à partir de nos propres besoins, nous avons contribué à rendre visible la lutte des femmes dans le monde. La notion de « sociologie de la liberté » d’Öcalan est un autre concept important pour nous en tant que femmes. A une époque où le capitalisme attribue à la femme une identité marquée par la crise, nous nous efforçons constamment de résoudre ces crises en faveur de potentialités de liberté. Chaque jour, nos femmes disent non à la violence domestique et vont dans nos centres communautaires, elles refusent les mariages forcés et se joignent à la lutte de la montagne [lutte armée] contre le système, elles font confiance à leurs camarades femmes pour leurs expériences de viol et de violence sexuelle, elles décident d’apprendre à lire et à écrire, elles participent aux réunions politiques et parlent pour la première fois dans des réunions.
 
La révolution est un flux continu. Et naturellement, ce ruisseau n’est pas toujours pur et clair ou capable d’éliminer toutes sortes de rouille et de saleté. Nous avons peut-être réduit les violences faites aux femmes dans notre collectivité, mais nous n’avons pas encore réussi à y mettre fin. La relation marquée par la crise entre les sexes de l’époque conduit à la corruption sociale. Comme l’a déclaré le dirigeant Apo, la maladie du pouvoir et de la hiérarchie se faufile à travers les fissures sociales et peut parfois entraver le fonctionnement du système confédéral démocratique. Par conséquent, il ne suffit pas d’assurer une sorte d’égalité approximative entre les femmes et les hommes. A moins que tous les domaines dans lesquels les femmes se trouvent ne soient remplis de liberté, les approches du pouvoir et de la force se reproduiront et se renforceront sur le dos des femmes.
 
Mais comment éliminer ces risques ? En d’autres termes, serons-nous capables d’exprimer l’ensemble de ces valeurs & le potentiel de liberté de notre lutte vieille de 40 ans (par exemple nos institutions, notre théorie et notre conscience, l’héritage de nos martyrs, etc.) dans un langage éthique et esthétique afin qu’il soit au service de la transformation sociale ?
C’est là qu’intervient la jineolojî (ou jinéologie). La jineolojî est là pour rechercher les conditions et les possibilités d’éclairer et de libérer les femmes en tant qu’essence et résidu de la société, au-delà de l’identité patriarcale imposée à la femme comme objet sexuel. C’est le nom de la transformation de la mentalité que nous essayons d’induire (même si les conditions de guerre et de violence ne le permettent pas toujours adéquatement), parce que nous croyons qu’avant que tout système puisse se matérialiser, il est d’abord établi dans le domaine de la mentalité. La jineolojî tisse le monde des mentalités pour accomplir les trois tâches suivantes :
 
Premièrement, exposer l’histoire de la colonisation des femmes. Expliquer les méthodes par lesquelles l’homme dominant a subjugué la femme et les moyens de résistance des femmes face à cette violence, y compris la recherche et l’exhumation des vestiges des cultures centrées autour de la matrice qui n’ont pu être effacés malgré les efforts colonisateurs. En d’autres termes, atteindre les cellules des racines pour guérir l’organisme malade, pour définir la dynamique de la révolution des femmes.
 
Deuxièmement, pour garantir la liberté des femmes. Pour ce faire, nous avons mis en place l’organisation et les institutions nécessaires, telles que nos structures d’autodéfense, notre système de coprésidence, nos académies, notre parti des femmes, ainsi que l’organisation séparée et autonome des femmes dans le domaine culturel, religieux, diplomatique, économique et autre. La jinolojî apportera un contenu fort à cela. Elle assurera la poursuite de notre révolution. Et troisièmement, conclure un contrat social avec les femmes pour une vie libre.
 
Revenons à la question de Leyla : Comment pouvons-nous inscrire notre héritage dans les pages de l’histoire ? En définissant ce que nous avons créé. Il y avait des distances entre l’existence et la conscience. Il y a eu des périodes où notre conscience était insuffisante ou où notre conscience était élevée, mais notre pouvoir nous manquait. La jineolojî comblera cet écart. Elle renforcera les piliers de la révolution des femmes.
 
Je veux terminer par une citation de Sakine Cansız :
 
« Il est probable qu’aucune autre révolution n’ait connu autant de révolutions à long terme, douloureuses mais réussies au sein de ses individus dans une telle mesure. Et c’est ici que nous trouvons la garantie de la victoire. L’humanisation du socialisme, l’effort, le travail et la patience pour le concrétiser dans chaque cellule vivante, se cristallisent dans notre lutte sublime. Pour cette raison, notre lutte est merveilleuse, attrayante et unificatrice. Je suis amoureuse de ce combat »