AccueilDroits de l'HommeLes Kurdes mettent en garde contre le linguicide frappant leur langue

Les Kurdes mettent en garde contre le linguicide frappant leur langue

TURQUIE / KURDISTAN – A l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, de nombreuses organisations de défense des droits humains mettent en garde contre la menace de disparition qui pèse sur la langue kurde bannie de l’espace public et interdite d’être enseignée à l’école.

L’avocat Kendal Selçuk a déclaré que les articles de la Constitution qui considèrent le turc comme la seule langue officielle et éducative devraient être modifiés.

La Journée internationale de la langue maternelle a été proclamée lors de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en novembre 1999. 

Selon l’UNESCO, « 40% des habitants de la planète n’ont pas accès à un enseignement dans une langue qu’ils parlent ou qu’ils comprennent. Néanmoins, on constate des progrès dans le domaine de l’enseignement multilingue, avec une prise de conscience croissante de son importance, en particulier pour les enfants d’âge préscolaire, et plus d’engagement en faveur de son développement dans la vie publique ».

Le thème de la Journée internationale de la langue maternelle 2025 est « Les langues comptent : célébration du jubilé d’argent de la Journée internationale de la langue maternelle ».

Le coordinateur de la Commission de la langue kurde du barreau d’Amed, l’avocat Kendal Selçuk, a déclaré que les articles de la Constitution qui considèrent le turc comme la seule langue officielle et éducative devraient être modifiés.

En Turquie, l’usage de nombreuses langues, notamment du kurde, est interdit. Les citoyens ne peuvent pas recevoir d’éducation ou de services dans leur langue maternelle. Les Kurdes, qui ne peuvent pas utiliser leur propre langue au Parlement, dans les institutions publiques, dans les services publics et dans l’éducation, se battent depuis des années pour que le kurde soit la langue officielle. Les Kurdes, qui rencontrent des problèmes et des difficultés majeurs dans les endroits où ils ne peuvent pas recevoir de services en kurde, veulent recevoir une éducation dans leur propre langue.

Arrière-plan

L’idée de célébrer la Journée internationale de la langue maternelle est venue du Bangladesh. L’Assemblée générale des Nations Unies a salué la proclamation de cette journée dans sa résolution de 2002.

Le 16 mai 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution A/RES/61/266, a appelé les États membres à « promouvoir la préservation et la protection de toutes les langues utilisées par les peuples du monde ». Par la même résolution, l’Assemblée générale a proclamé 2008 Année internationale des langues, afin de promouvoir l’unité dans la diversité et la compréhension internationale, par le multilinguisme et le multiculturalisme, et a désigné l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture comme organisme chef de file pour l’année.

Aujourd’hui, on prend de plus en plus conscience du rôle essentiel que jouent les langues dans le développement, pour assurer la diversité culturelle et le dialogue interculturel, mais aussi pour renforcer la coopération et parvenir à une éducation de qualité pour tous, pour construire des sociétés du savoir inclusives et préserver le patrimoine culturel, et pour mobiliser la volonté politique en vue d’appliquer les bénéfices de la science et de la technologie au développement durable. (ANF)