TURQUIE / BAKUR – Le journaliste kurde Idris Yayla a reçu des menaces de mort par téléphone. La même nuit, des coups de feu ont été tirés devant son appartement à Batman.
Idris Yayla a été arrêté l’année dernière pour avoir publié des informations concernant le suicide d’Ipek Er. Une jeune femme kurde de 18 ans avait déjà été droguée et violée pendant des jours par le sergent turc Musa Orhan. Le journaliste entend continuer son reportage malgré les menaces de mort et la répression.
Yayla est le responsable de l’hebdomadaire Jiyan Haber, qui couvre notamment le Kurdistan du Nord depuis 2015. Le journaliste kurde a reçu le 3 septembre un SMS depuis un numéro grec : « D’abord un message a été envoyé. Ensuite, j’ai été appelé via Whatsapp. J’ai demandé ce que cette personne voulait réellement critiquer. La personne n’a pas répondu. Elle m’a demandé d’arrêter mon reportage. Après ça, j’ai été menacé : « Nous, on va te couper les oreilles. Je te tuerai, on jettera ta carcasse à la rue. Ferme ton journal et trouve un travail normal. »
Cette même nuit, cinq coups de feu ont été tirés devant son appartement. Yayla est allée au balcon mais n’a rien trouvé de suspect. Dans la matinée, ses voisins ont signalé que deux personnes avaient tiré en l’air devant la maison puis s’étaient enfuies dans une voiture noire.
Yayla veut maintenant porter plainte pour menaces verbales et armées. Il dit avoir déjà reçu plusieurs menaces de mort via des réseaux numériques, notamment du nom de code « Yeşil ». Yeşil est le nom de code du tueur de JITEM Mahmut Yıldırım. L’organisation paramilitaire JITEM est connue pour les tortures, enlèvements et meurtres barbares de nombreuses personnalités kurdes dans les années 1990 et également sous le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Yayla a reçu des photos d’armes et de l’acteur Hacı Lokman Birlik, assassiné par les forces armées turques à Şırnak, dont le corps criblé de 28 balles a été traîné à travers la ville derrière un blindé militaire. Des menaces de mort similaires via Twitter ont été reçues par d’autres opposants kurdes et turcs vivant en Europe ces derniers mois.
Idris Yayla a été arrêté l’année dernière pour avoir publié des informations concernant le suicide d’Ipek Er. Une jeune femme kurde de 18 ans avait déjà été droguée et violée pendant des jours par le sergent turc Musa Orhan. Le journaliste entend continuer son reportage malgré les menaces de mort et la répression.