TURQUIE – Alors que le Maire (CHP) d’Istanbul, Ekrem Imamoglu est emprisonné pour terrorisme à cause d’une alliance passée avec les Kurdes lors des élections municipales d’Istanbul, certains cadres et de nombreux sympathisants du CHP continuent leur rhétorique anti-kurde, au lieu d’en découdre avec le dictateur Erdogan qui a pris en otage leur pays !
On ne pleurera pas la disparition du CHP
Hier soir, lors de son discours pendant un rassemblement pro-Imamoglu à Istanbul/ à Saraçhane, le maire de la municipalité métropolitaine d’Ankara, Mansur Yavaş a attaqué ouvertement les Kurdes.
Mansur Yavaş : « Hier, alors que des drapeaux [du Kurdistan] que je considère comme des torchons flottaient quelque part à l’est [lors des célébrations du Newroz de Şırnak], la police distribuait des barbes à papa [en turc: pamuk şeker] aux participants [aux enfants kurdes] à ce rassemblement. Je trouve cette intervention inappropriée. Nous attendons également des forces de sécurité qu’elles offrent de la barbe à papa aux jeunes d’ici. »
Le discours de Mansur Yavaş n’étonne pas les Kurdes mais néanmoins, il a suscité leur colère. Par ailleurs, le Barreau de Van a annoncé qu’elle porterait plainte contre Mansur Yavaş pour son discours haineux.
Deux jours plutôt, on voyait sur les réseaux sociaux une jeune militante du CHP s’en prendre à un autre lors d’une manifestation pro-Imamoglu. La raison? L’autre jeune portait une pancarte sur laquelle il avait écrit en kurde « Joyeux Newroz à toi aussi Imamoglu » comme faisant écho au message de Newroz prononcé en kurde par Imamoglu quelques jours plutôt. Ni les Kurdes, ni la langue ou la culture kurdes ne trouvent grâce aux yeux de bon nombre de partisans du CHP qui ont pourtant besoin du vote kurde pour peser face à Erdogan. Mais au lieu de cela, ils continuent à creuser leur propre tombe en s’attaquant aux Kurdes dont le seul crime est d’exister en tant que Kurdes, défendre leurs droits face à l’assimilation forcée dont ils sont victimes au Kurdistan occupé par la Turquie depuis plus de 100 ans.
