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La Turquie cherche le soutien de l’Irak pour envahir le Kurdistan du Sud

IRAK / KURDISTAN – Récemment, des hauts responsables turcs se sont rendus dans la région autonome kurde d’Irak pour discuter d’une coopération militaire contre la guérilla kurde basée à Qandil, dans le nord du Kurdistan irakien. Demain, le ministre turc des Affaires étrangères et de la Défense ainsi que le chef des renseignements turcs devraient se rendre à Bagdad afin d’avoir l’accord de l’État irakien dans la guerre d’invasion de la Turquie à l’intérieur du territoire irakien. Ainsi, la Turquie espère chasser le PKK de la région et proposer une alternative à la nouvelle route du commerce qui doit relier l’Inde à l’Europe en passant par la Palestine et l’Israël…

Selon le site Middle East Eye, la Turquie va lancer une opération militaire à grande échelle dans la région du Kurdistan irakien, dans les zones contrôlées par le PDK, pour « sécuriser son projet rail-route vers le Golfe ». L’opération se concentrera dans les régions de Metîna et Garê afin de « couper l’accès du PKK à Mossoul ».

La Turquie a l’intention de recourir à une attaque militaire dans le nord de l’Irak cet été pour repousser le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) vers le sud et sécuriser une nouvelle route commerciale, ont déclaré à Middle East Eye des sources proches du dossier.

L’État turc poursuit son opération prévue contre le mouvement de libération kurde dans le nord de l’Irak

Dans le cadre de son nouveau plan d’occupation du sud du Kurdistan (nord de l’Irak), l’État turc a imposé le déploiement de troupes du clan Barzani dans la zone de guérilla en tant qu’« unités de garde-frontières irakiennes ». Des pourparlers ont eu lieu ces derniers jours entre l’armée turque et les prétendus gardes-frontières irakiens. L’agence de presse Anadolu (AA) et d’autres médias ont rendu compte de ce dernier développement au nom du ministère turc de la Défense. Les photos publiées montrent que les gardes-frontières présumés sont la force Zerevani du PDK et les unités Gulan de Masrour Barzani. Suite à cette évolution, l’État turc devrait rencontrer les responsables de Bagdad dans les prochains jours dans le cadre de son nouveau plan d’occupation.

L’Irak invité à empêcher l’occupation turque et à défendre sa souveraineté

Les observateurs et députés irakiens appellent à des mesures préventives contre les opérations militaires imminentes de la Turquie en Irak et dans la région du Kurdistan et mettent en garde contre des violations de souveraineté.

Des responsables et des observateurs en Irak ont ​​tiré la sonnette d’alarme sur les projets de la Turquie de lancer de nouvelles opérations militaires en Irak et dans la région du Kurdistan, appelant le gouvernement irakien à prendre des mesures décisives pour protéger la souveraineté nationale. Hüseyin Amiri, membre de la commission de sécurité et de défense du Parlement irakien, et Kazım Hac, observateur politique, ont souligné les menaces à la sécurité dans une interview accordée mercredi à Rojnews.

« Les mouvements suspects de l’État turc à la frontière doivent être surveillés, et des mesures strictes doivent être prises à la frontière pour empêcher toute force étrangère d’entrer sur le territoire irakien », a déclaré Hüseyin Amiri, soulignant l’urgence pour le gouvernement irakien de contrer les attaques. Amiri a en outre appelé à l’expulsion des forces turques de la région du Kurdistan pour empêcher l’expansion de ce qu’il a qualifié d’occupation.

Faisant écho aux sentiments d’Amiri, Kazım Hac a déclaré que le gouvernement irakien doit adopter une position ferme pour mettre fin aux attaques de la Turquie et protéger la souveraineté de l’Irak. « L’Irak doit prendre des mesures pour empêcher l’occupation par l’État turc, car elle menace la sécurité nationale et le silence pourrait conduire à son expansion. »

Par ailleurs, Davud Cindî, responsable de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) pour Sinjar (Shengal), a critiqué le silence du gouvernement irakien sur les frappes aériennes turques contre les Yézidis et a remis en question la souveraineté de l’Irak à la lumière de ces attaques.

« Les attaques concernent également l’Irak. La souveraineté de l’Irak est violée par un autre pays [la Turquie], et pourtant l’Irak reste silencieux ! Cela montre soit que l’Irak est complice de ces attaques, soit qu’il est incapable de protéger ses terres, ses eaux et sa souveraineté », a déclaré Cindi.

Le 4 mars, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a annoncé son intention de lancer une nouvelle offensive militaire en Irak dans le but d’éliminer la présence des combattants kurdes « d’ici l’été », signalant ainsi son intention d’un engagement militaire à plus long terme dans la région. Les analystes suggèrent que cette campagne pourrait marquer le début d’une occupation turque étendue dans les régions kurdes d’Irak.