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Une délégation française au Rojava

SYRIE / ROJAVA – La députée Marie Pochon et les sénateurs Laurence Cohen et Pierre Laurent se sont rendus dans la région autonome du Nord-Est de la Syrie sous contrôle des forces arabo-kurdes pour une série de rencontre.

Une délégation composée de membres du Parlement et du Sénat français est actuellement au Rojava pour des entretiens avec l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES). Selon le service extérieur de l’administration autonome, l’objectif de la rencontre est de contribuer au renforcement des relations entre l’AANES et la France, à l’approfondissement des partenariats stratégiques bilatéraux et à la promotion de la réalisation de projets de développement et économiques.

La délégation comprend les sénateurs du Parti communiste français (PCF) Laurence Cohen et Pierre Laurent, la députée écologiste EELV (Europe Écologie Les Verts) Marie Pochon, et Khaled Issa, représentant de l’AANES en France. Ils ont été reçus samedi à Raqqa par des représentants du Conseil général et du Conseil exécutif du gouvernement local. Lors d’une première réunion, son coprésident Abid Hamid al-Mihbash a souligné la nécessité de ne pas limiter les relations bilatérales aux aspects sécuritaires, mais aussi de promouvoir la coopération et l’échange d’expertise et d’expérience en ce qui concerne le développement des structures administratives et institutionnelles dans le pays à forcer l’AANES.

Amélioration de la structure économique régionale

Surtout en ce qui concerne la poursuite des actes de guerre de l’agresseur turc contre le nord et l’est de la Syrie et la destruction des infrastructures qui en résulte, par exemple dans les secteurs de la santé et de l’éducation, mais aussi les dégâts causés par le tremblement de terre du 6 février à la frontière turco-syrienne région dans l’AANES, le soutien international et la mise en œuvre de projets de développement dans les domaines mentionnés sont essentiels pour aider à améliorer la structure économique régionale, selon al-Mihbash.

La guerre de l’eau de la Turquie contre le Rojava

La guerre de l’eau de la Turquie contre l’AANES est un autre domaine qui nécessite une action internationale, a déclaré Hamdan Al-Abd, vice-coprésident du conseil d’administration de l’AANES. Champs asséchés, récoltes manquantes et pas d’accès à l’eau potable – telle est la réalité dans le nord et l’est de la Syrie depuis près de quatre ans. Depuis la guerre d’agression de 2019, la Turquie occupe la principale station de pompage et bloque l’Euphrate. Dans le même temps, la région, pourtant fertile, est frappée par la sécheresse. Surtout pendant les mois chauds, qui sont maintenant imminents, la situation des habitants de la région autonome s’aggrave.

La délégation reconnaît le rôle exceptionnel des FDS dans la lutte contre le terrorisme

Selon al-Abd, les discussions avec la délégation française ont également porté sur les développements politiques actuels dans la région et les défis pour une solution démocratique à la crise syrienne. La délégation française a souligné qu’elle souhaitait continuer à promouvoir activement le développement d’un processus politique pacifique pour résoudre la crise dans le pays et soutenir le renforcement de la coopération dans tous les domaines. Par ailleurs, la partie française a rendu hommage à l’AANES et aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les YPG / YPJ pour leur « rôle éminent » dans la lutte contre l’organisation terroriste « Etat islamique » (EI).

La Turquie s’oppose à la présence d’une délégation de l’AANES au Sénat français

Ce n’est qu’à la fin du mois de mars qu’une délégation de l’AANES s’est rendue au Sénat français. Il s’agissait également des défis politiques, économiques, humanitaires et de sécurité auxquels l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie est confrontée. La Turquie a alors convoqué l’ambassadeur de France au ministère des Affaires étrangères à Ankara et critiqué la « présence de terroristes » au Palais du Luxembourg, où siège le Sénat français. La colère des dirigeants turcs a également été dirigée contre la remise d’une médaille d’honneur symbolique aux Unités de défense du peuple et des femmes (YPG et YPJ) lors d’une réception Newroz au Sénat, organisée par l’Union des entrepreneurs franco-kurdes (UEFK). Ankara a affirmé que le prix avait été décerné par le Sénat français.

La Turquie et le Qatar classent les YPG comme une « organisation terroriste »

Les YPG et YPJ ont été fondées pendant la révolution du Rojava pour protéger et défendre la population kurde. Les deux associations forment l’épine dorsale des FDS et portent le poids de la lutte contre l’EI. La Turquie, qui fait officiellement partie des membres de la coalition internationale anti-EI, classe les YPG/YPJ parmi les « organisations terroristes » et justifie leurs attaques et guerres par sa propre interprétation du droit international. Le Qatar répertorie également les YPG/YPJ comme une « organisation terroriste ».

ANF