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IRAN. Tentative de suicide d’un artiste kurde condamné à mort

IRAN – Hier soir, Saman Yasin, un artiste kurde condamné à mort, a tenté de se suicider en prenant des médicamentes à cause des conditions de détention inhumaines dans la prison Rajaei, à Karaj. Il a été emmené à l’hôpital de la prison alors qu’il avait perdu conscience, et après un lavage de l’estomac, bien qu’il soit à moitié endormi, il a été emmené dans la suite de la prison et après avoir repris connaissance dans le quartier des prisonniers politiques de la prison.

Une source proche de la famille de ce prisonnier politique a déclaré à l’ONG Kurdistan Human Rights Network (KHRN) : « Saman Yasin a été soudainement transféré de la prison d’Evine à la prison de Rajaei Shahr il y a trois semaines avec plusieurs autres prisonniers condamnés à mort. (…) Il a tenté de se suicidé pour protester contre ces conditions difficiles, ainsi que contre les pressions exercées sur lui et l’exécution imminente de sa peine de mort. »

Saman Seydi, connu sous le nom de Saman Yasin, auteur-compositeur et rappeur kurde de Kermanshah et vivant à Téhéran, a été enlevé par les forces de sécurité iraniennes le 2 octobre pour avoir soutenu les manifestations anti-régime. Après son arrestation, il a d’abord été transféré au parquet de la sécurité situé à la prison d’Evin, puis transféré aux prisons de Fashafoye et d’Evin. Il a été soudainement transféré à la prison de Rajaei à Karaj après que la condamnation à mort a été prononcée le 8 décembre.

Le 29 octobre 2022, les agences de presse d’État iraniennes ont annoncé la tenue d’une audience au tribunal pour plusieurs manifestants arrêtés, parmi lesquels Saman Seidi. Le même jour, une vidéo des aveux forcés de l’artiste a été diffusée sur les médias d’État, et ses accusations ont été qualifiées de « guerre contre Dieu » et de « collusion avec l’intention d’agir contre la sécurité du pays ».

La condamnation à mort de ce prisonnier politique a été prononcée par la branche 15 du tribunal de la révolution islamique de Téhéran dirigée par le juge Salvati. Il a été privé du droit d’avoir un avocat commis d’office pendant sa détention et pendant l’audience. L’avocat qui a été nommé et présenté par la famille n’est pas encore autorisé à consulter le dossier pour des questions de confidentialité et de sécurité.

Depuis son arrestation, Saman Yassin a été soumis à de graves tortures physiques et mentales, notamment en étant détenu à l’isolement, mis dans une morgue, gravement maltraité et jeté d’une hauteur, et il a été contraint de faire des aveux sous la pression des interrogateurs du régime.

KHRN