Mahsa (Jina) Amini était une jeune Kurde de 22 ans. Elle a été tuée par la police des mœurs à Téhéran pour un voile « mal porté ». Sa mort brutale a créé une onde de choque à travers le monde. Mais nombreux sont ceux qui ignorent que Mahsa Amini s’appelait en réalité Jina (ou Zhina) qui signifie « femme » (jin) en kurde. Mais le régime colonialiste iranien a refusé d’enregistrer son nom kurde à l’état civil, le remplaçant par Mahsa.
Mahsa (Jina) n’est pas la seule Kurde à avoir un prénom officiel, en plus de son prénom kurde non reconnu par le pouvoir colonialiste au Kurdistan. Ils sont en réalité des millions de Kurdes à porter des noms turquisés (au Kurdistan « turc »), arabisés (au Kurdistan « syrien » et au Kurdistan « irakien ») et persanisés (au Kurdistan « iranien »), au milieu d’un génocide généralisé. Ainsi, au Kurdistan, on ne pleure pas seulement une jeune femme tuée par des mollahs islamistes, on pleure aussi une jeune Kurde dépouillée de son prénom, de son pays et enfin de sa vie…
Sur les réseaux sociaux, des fachos iraniens versent des larmes de crocodiles pour Mahsa (Jina) et disent avec mépris qu’en Iran, « tout le monde souffre » et qu’il ne faut pas qu’on parle du colonialisme perse au Kurdistan de l’Est (Rojhilat) où la pauvreté est imposée au Kurdes massacrés tandis qu’on pille leurs forêts et leurs richesses naturelles. Tant pis pour eux, tant qu’il y aura des Kurdes, le désir d’un Kurdistan libre brûlera dans leurs cœurs.