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Le 13 juillet 1989, le politicien kurde Abdulrahman Ghassemlou était assassiné en Autriche par des agents iraniens

Médecin et politicien, Abdulrahman Qasimlo a marqué l’histoire kurde de par sa bravoure et son combat acharné pour un Kurdistan libre, un combat qui lui a couté la vie… 33 ans après son assassinat abject commis par des agents iraniens le 13 juillet 1989 à Vienne, Qasimlo reste une légende vivante pour le peuple kurde opprimé par ses colonisateurs sanguinaires. Quand à ses assassins, ils ont profité de la clémence de la justice autrichienne et sont rentrés en Iran comme des héros…

Qui était AbdulRahman Ghassemlou ?

 

Né à Urmia, d’une riche famille féodale, Abdul Rahman Qasimlo [ou Abdulrahman Qasimlo] a fait ses études à Urmia, Téhéran, puis à Parsi, en France. Il est retourné au Kurdistan en 1952 à la fin de ses études.

En 1973, lors du troisième congrès du PDKI, il fut élu au poste de secrétaire général du parti, poste auquel il fut réélu plusieurs fois jusqu’à son assassinat. En 1979, son parti a soutenu la révolution. Khomeiny qualifiait d’opportuniste la participation tardive des Kurdes du PDKI à la révolution iranienne. Des militants appartenant au parti avaient pris le contrôle des camps militaires dans les régions kurdes. Khomeini a demandé à tous les groupes armés de faire partie d’une organisation révolutionnaire et a demandé aux militants kurdes de rendre leurs armes. Ghassemlo a exigé l’autonomie des Kurdes et a refusé de déposer les armes. La majorité des Kurdes ont boycotté le référendum pour la nouvelle constitution qui a été adopté à une écrasante majorité. Après deux confrontations sanglantes entre les Kurdes et les forces loyales à Khomeiny, la rébellion kurde s’est transformée en guerre. Peu de temps après le début de la rébellion armée kurde, Khomeiny a déclaré une « guerre sainte » contre les Kurdes. Ce fut le début de la confrontation des partis politique kurdes et du nouveau régime, qui aboutit à une défaite militaire et à la répression politique des Kurdes par le gouvernement central. Des milliers d’exécutions ont eu lieu au Kurdistan de l’Est (Rojhilat) pendant la rébellion.

En 1988, après la fin de la guerre Iran-Irak, le gouvernement iranien a décidé de rencontrer Qasimlo. Plusieurs réunions se sont tenues à Vienne, fin 1988, début 1989. Une autre réunion a été organisée le 13 juillet, toujours à Vienne.

La délégation de Téhéran était composée des mêmes membres lors des rencontres précédents : Mohammed Jafar Sahraroudi et Hadji Moustafawi, en plus d’un nouveau membre : Amir Mansur Bozorgian. Les Kurdes avaient également une délégation de trois hommes : Abdul Rahman Ghassemlo, son assistant Abdullah Ghaderi Azar (membre du Comité central du PDKI) et Fadhil Rassoul, qui avait joué le rôle de médiateur.

Le lendemain, 13 juillet 1989, dans la pièce même où la négociation a eu lieu, Ghassemlo, son assistant Ghaderi Azar et Rassoul ont été exécutés. Hadji Moustafawi a réussi à s’échapper. Mohammad Jafar Sahraroudi, légèrement blessé, a été autorisé par l’administration autrichienne à partir. Amir Mansur Bozorgian a été libéré après 24 heures de garde à vue.

 

Ghassemlo a été enterré au cimetière de Père Lachaise, à Paris. Sa tombe se trouve à la 76ème division, 14ème ligne, face à la 36ème division, 1ère tombe à partir de la 36 ème division.

 

Pour plus d’information sur l’exécution de Qasimlo, voir l’article de Chris Kutschera ici