IRAN / ROJHILAT – Le régime sanguinaire d’Iran a pendu ce matin le prisonnier kurde Heydar Ghorbani à Sanandaj, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat). Arrêté en 2016, Ghorbani a été condamné à mort lors d’une parodie de procès, sur la base d’ « aveux » obtenus sous la torture et en l’absence d’un avocat.
Les forces de sécurité ont refusé de rendre le corps d’Heydar Ghorbani à la famille pour qu’il soit enterré dans sa ville natale. Haidar Ghorbani a été enterré à Sanandaj, ce matin, quelques heures après son exécution, seul en présence de son frère.
Forcé à faire des faux aveux sous la torture et privé d’avocat
Haydar Qorbani a été arrêté à son domicile le 16 octobre 2016 avec son beau-frère, identifié comme Mahmoud Sadeqi. Des sources familiales ont déclaré qu’il avait été contraint de faire des aveux télévisés sur la chaîne iranienne Press TV après avoir subi des tortures extrêmes pendant des mois.
La peine de Qorabni a été prononcée pour la première fois par la 1ère chambre du tribunal révolutionnaire du Sine en janvier 2021 pour appartenance et coopération présumées avec le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDK-I).
Des sources ont déclaré à Hengaw que Qorbani n’avait pas été autorisé à communiquer avec sa famille pendant 20 mois. Quelques mois seulement après les aveux télévisés, les autorités lui ont permis de passer un appel téléphonique avec sa famille.
L’exécution est intervenue après des objections répétées de la part d’organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International.
Des sources locales ont déclaré qu’Hossein Qorbani, un frère de Haydar Qorbani, avait été arrêté par les forces de sécurité iraniennes après s’être opposé aux violations commises dans les procédures.
Peine de mort comme instrument de répression des minorités
L’Amnesty Internationale déplorait, il y a quelques mois, l’utilisation de la peine de mort « comme instrument de répression politique contre les manifestant·e·s, les dissident·e·s et les membres de minorités.
Des dizaines de manifestant·e·s ont été inculpés d’« inimitié à l’égard de Dieu » (moharabeh) et de « propagation de la corruption sur terre » (efsad f’il arz), des infractions passibles de la peine de mort. Plusieurs contestataires ont été condamnés à la peine capitale à l’issue de procès inéquitables qui ont pris en considération des « aveux » entachés de torture. »
« La peine de mort est toujours un châtiment cruel et inhumain. Les graves irrégularités et l’absence de preuves crédibles dans l’affaire concernant ces deux hommes ne font qu’ajouter à l’horreur », déclarait Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, après l’exécution de Diaku Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah, 2 prisonniers politiques l’été dernier par les mollahs iraniens.