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PARIS. Commémoration du 21e anniversaire de la mort d’Ahmet Kaya ce mardi 16 novembre

PARIS – Le 13 novembre dernier, des visiteurs ont découvert que la tombe d’Ahmet Kaya, célèbre chanteur kurde décédé à Paris il y a 21 ans, était profanée au cimetière Père Lachaise. On soupçonne que l’attaque soit l’œuvre des fascistes turcs qui ont exporté visiblement vers l’Europe la tradition de destruction des cimetières au Kurdistan…
 
Les Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F), le collectif parisien d’artistes kurdes « Tev-Çand Paris » et le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) ont unanimement condamné cet acte barbare et ont invité les Kurdes et leurs amis à venir assister en masse à la cérémonie de commémoration de la disparition d’Ahmet Kaya ce mardi 16 novembre, à 14 heures.
 
Qui était Ahmet Kaya ?

 

Né le 28 octobre 1957 à Malatya, Ahmet Kaya était chanteur, écrivain et compositeur kurde, issu d’une famille turco-kurde (son père s’était marié avec une femme turque) pauvre originaire d’Adiyaman.

Chanteur de la musique contestataire, Kaya a dédié sa courte vie à la paix et à la musique au milieux des persécutions étatiques en Turquie. Il se disait « Kurde de Turquie ».

 

Avec plus de 20 albums, Kaya est de loin l’un des artistes les plus influents et les plus controversés contemporains en Turquie, qui s’était engagé sur des questions sociales et politiques.
 
Un exil forcé sur les pas de Yilmaz Guney
 
Ahmet Kaya a dû fuir la Turquie pour avoir dit qu’il allait sortir un album en kurde. Il s’est installé à Paris en été 1999 où il est mort d’une crise cardiaque le 16 novembre 2000. Il a été enterré au cimetière parisienne de Père-Lachaise qui accueille de nombreux kurdes dont le cinéaste Yilmaz Guney décédé le 9 septembre 1984…
 
Une élégie « Ya beni sarsa memleket hasreti / Et si le mal du pays me prenait » raconte l’histoire de son agonie, de ses souffrances, de son désir pour son peuple et sa patrie dont il a été arraché.
 
Ahmet Kaya a payé cher son souhait de chanter en kurde lors d’une cérémonie de remise des prix en direct à la télévision en 1999. Les autorités turques ont lancé des poursuite à son encontre. Les journaux et les chaînes de télévision de tout le pays l’ont pris pour cible avec des informations fabriquées de toutes pièces le qualifiant de « traître à la patrie», « terroriste ». Les médias turcs l’ont accusé d’être membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour avoir déclaré qu’il était kurde. Aujourd’hui, 21 ans après sa disparition, il attire encore les foudres des fascistes turcs à des milliers de kilomètres de son pays.
 
 
La tombe d’Ahmet Kaya se trouve au cimetière parisien du Père-Lachaise, 71ème division, 1ère ligne face à la 72ème division.

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En plus d’Ahmet Kaya, le cimetière de Père Lachaise accueille plusieurs célébrités kurdes dont le cinéaste Yilmaz Guney, Abdul Rahman GHASSEMLOU, Abdullah GHADERI AZAR…