STRASBOURG – Réunis lors d’une manifestation monstre à Strasbourg le samedi 13 novembre, les Kurdes ont de nouveau exigé la libération du chef du PKK, Abdullah Öcalan, tenu en captivité sur l’île prison d’Imrali, en Turquie, et ont exhorté la communauté internationale à dénoncer ce crime.
Le Congrès des sociétés démocratiques kurdes (KCDK-E) a organisé hier une marche et un rassemblement devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg pour exiger la libération du leader kurde Abdullah Öcalan et mettre fin à l’isolement auquel il est soumis. Des milliers de personnes se sont réunis pour le rassemblement massif de protestation contre le silence des institutions internationales sur l’isolement aggravé imposé à Öcalan.
Le leader kurde est incarcéré dans la prison insulaire d’Imralı depuis son départ forcé vers la Turquie à la suite d’un complot international en 1999. Depuis la dernière visite de l’équipe d’avocats le 7 août 2019, les autorités turques n’ont répondu à aucune des demandes continues de lui rendre visite.
La manifestation a réuni des Kurdes et leurs amis de toute l’Europe, dont le coprésident de Kongra Gel Remzi Kartal, représentante du Mouvement des femmes kurdes en Europe Zozan Serhat, Fatoş Göksungur au nom du KCDK-E, et des représentants de plusieurs institutions internationales.
La responsable des relations étrangères du KCDK-E, Berivan Fırat, s’est adressée à la foule après une minute de silence et a déclaré : « Sur ordre du dictateur Erdoğan, la Turquie commet des crimes de guerre et utilise des armes chimiques au Kurdistan sous les yeux du monde entier. L’isolement imposé au leader kurde aggrave l’impasse. Nous dénonçons ici aujourd’hui le silence des institutions internationales. Malgré le fait que le CPT ait déjà documenté la torture à Imralı, les institutions devant lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui continuent de faire l’autruche. »
S’exprimant ensuite, le coprésident de Kongra Gel, Remzi Kartal, a déclaré : « Notre peuple en Europe et dans quatre parties du Kurdistan, et nos amis, devraient se mobiliser pour la liberté du chef Öcalan et une résolution de la question kurde. Nous devons renforcer la lutte dans toutes les sphères sociales, y compris la politique, la diplomatie et la communication. Nous n’avons aucune information sur la situation du leader. Bien que le CPT ait mené une inspection sur place et prouvé les actes de torture exécutés à Imralı, les institutions ici et les États membres gardent le silence. Nous devons renforcer les actions pour revendiquer le leader Apo et assurer sa liberté. Notre message à l’opinion publique mondiale est le suivant ; les portes d’Imralı doivent être ouvertes pour la résolution de la question kurde et sa captivité physique doit prendre fin immédiatement. »
Zozan Serhat a également souligné l’importance d’Öcalan et a déclaré qu’une solution démocratique à la question kurde passe par Imralı, appelant les États européens qui ferment les yeux devant cette situation à faire leur part pour y mettre fin.