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PARIS. Profanation de la tombe du chanteur kurde Ahmet Kaya, au cimetière Père Lachaise

PARIS. La tombe d’Ahmet Kaya, célèbre chanteur kurde décédé à Paris il y a 21 ans, vient d’être profanée au cimetière Père Lachaise.
 
On avait l’habitude de voir les tombes kurdes détruites par l’armée turque au Kurdistan. Apparemment, les fachos turcs ont décidé d’exporter cette tradition vers l’Europe où de nombreux Kurdes chassés de leurs terres y vivent et dont certains s’y reposent pour l’éternité.
 
Des visiteurs ont découvert aujourd’hui que la tombe du musicien kurde Ahmet Kaya a été saccagé dans le cimetière parisien de Père Lachaise. L’attaque intervient à la veille de la date l’anniversaire de sa mort qui est le 16 novembre.
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France a condamné la profanation de la tombe du chanteur kurde et a déclaré que « Nul doute que cet acte raciste émane des milieux racistes turcs. Nous demandons aux autorités d’identifier et de condamner les responsables. »
 
En plus d’Ahmet Kaya, Père Lachaise accueille plusieurs célébrités kurdes dont le cinéaste Yilmaz Guney, Abdul Rahman GHASSEMLOU, Abdullah GHADERI AZAR…
 
Qui était Ahmet Kaya
 
Ahmet Kaya
 
Né le 28 octobre 1957 à Malatya, Ahmet Kaya était chanteur, écrivain et compositeur kurde, originaire d’Adiyaman.
 
Chanteur de la musique contestataire, Kaya a dédié sa courte vie à la paix et à la musique au milieux des persécutions étatiques en Turquie. Il se disait « Kurde de Turquie ».
Plusieurs des albums de Kaya ont battu des records de ventes. Avec plus de 20 albums, Kaya est de loin l’un des artistes les plus influents et les plus controversés contemporains en Turquie, qui s’était engagé sur des questions sociales et politiques.

Ahmet Kaya a dû fuir la Turquie pour avoir dit qu’il allait sortir un album en kurde. Il est mort à Paris en 2000. Une élégie « Ya beni sarsa memleket hasreti / Et si le mal du pays me prenait » raconte l’histoire de son agonie, de ses souffrances, de son désir pour son peuple et sa patrie dont il a été arraché.

Ahmet Kaya a payé cher son souhait de « chanter en kurde » lors d’une cérémonie de remise des prix en direct à la télévision en 1999. Les autorités turques ont lancé des poursuite à son encontre. Les journaux et les chaînes de télévision de tout le pays l’ont pris pour cible avec des informations fabriquées de toutes pièces le qualifiant de « traître » et de « terroriste ». Les médias turcs ont dépeint Kaya comme « étant membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) » pour avoir déclaré qu’il était kurde.

 

 
La tombe d’Ahmet Kaya se trouve au cimetière parisien du Père-Lachaise, 71ème division, 1ère ligne face à la 72ème division.