Le 3 août 2014, ’État Islamique (EI) a commis un génocide à Shengal en massacrant par centaines les Kurdes yézidis et en kidnappant des milliers de femmes et fillettes yézidies devenues des esclaves sexuelles, vendues sur des marchés et sur internet, tandis que des garçons étaient enrôlés comme soldats de l’EI.
Près de 7 ans après ce génocide doublé d’un féminicide visant la communauté yézidie, des centaines de femmes et de fillettes yézidies sont encore prisonnières de leurs bourreaux qui les vendent sur internet.
Après le sauvetage récent d’une fillette yézidie de 7 ans mise en vente sur internet en Turquie, le journal Blitz raporte que dans d’autres pays du Moyen-Orient, les femmes/fillettes yézidies sont vendues via le « Dark Net » ( web clandestin ou encore web caché, accessibles seulement via des logiciels, des configurations ou des protocoles spécifiques).
« L’utilisation de l’esclavage par DAECH est particulièrement douloureuse car le Moyen-Orient est l’une de ces régions où la virginité féminine est une affaire importante, parfois une question de vie ou de mort pour les femmes qui la perdent avant le mariage et qui sont ensuite parfois assassinées pour sauver l’honneur de la famille. Le fait d’être capturé et violé pendant la guerre n’est généralement pas fatal, mais il stigmatise tout de même les victimes. La vengeance est un moyen de restaurer l’honneur. En prenant les armes et en tuant le coupable, la femme devient moins une victime, plus admirable et plus susceptible de se marier. Les Yazidis, qui vivent généralement parmi les Kurdes, sont largement considérés comme des Kurdes, mais qui ont développé des coutumes religieuses et sociales très différentes. La plupart des musulmans considèrent les Yazidis comme des hérétiques ou des païens. Les Kurdes sont venus à l’aide des Yazidis en 2014 lorsque DAECH a cherché à tuer ou à réduire en esclavage tous les Yazidis du nord de l’Irak. Les Kurdes ont également aidé à armer et à former des hommes yazidis pour former davantage de milices. Fin 2015, cela a conduit à l’apparition des « Dames du soleil », qui étaient d’anciennes esclaves sexuelles yazidies désormais armées, entraînées et cherchant à se venger. Elles ont bientôt été assez nombreuses pour former un bataillon distinct. Après 2016, le nombre de Yazidis retenus en captivité est passé de à quelques centaines, tout au plus, en 2020. L’un des objectifs de toutes ces milices yazidis (et des Kurdes en général) était de libérer les esclaves. La plupart ont finalement été libérés, mais après 2016, on a continué à signaler que des femmes et des filles yazidies étaient toujours retenues comme esclaves et parfois vendues aux enchères. Les Kurdes, et certains non-Kurdes, ont continué à rechercher les personnes encore retenues en esclavage », conclut Blitz son article à lire ici.