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Les salaires impayés et la corruption alimentent la colère publique au Kurdistan irakien

« Avec les difficultés économiques exacerbées par Covid-19 et la réponse brutale du GRK à la colère du public, les manifestations devraient réapparaître à l’avenir », écrit la journaliste Alessandra Bajec au sujet de la situation économique et politique de la région autonome kurde d’Irak.
 
Début décembre, pendant une dizaine de jours, des manifestations anti-gouvernementales ont secoué la province kurde de Sulaimani et les villes voisines. Les autorités kurdes ont réussi à les stopper en utilisant la répression dont les tirs à balle réelle qui ont fait de nombreux morts et blessés, ainsi que des arrestations massives parmi les manifestants. Pour la journaliste Alessandra Bajec, les autorités kurdes devraient toutefois s’attendre au retour en force des manifestations anti-gouvernementales car la pauvreté rongeant la société et la corruption qui a gangréné l’élite kurde sont toujours là.
 
Pendant les anti-gouvernementales, les manifestants ont incendié de nombreux bureaux des partis et du gouvernement, y compris ceux de l’Union patriotique du Kurdistan (PUK), du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et du Mouvement Gorran.
 
Au moins neuf personnes sont mortes, dont sept manifestants, un cadre du PDK et un Peshmerga décédé des suites d’un accident vasculaire cérébral alors qu’il surveillait une manifestation.
 
Au cours de l’année, le Gouvernement Régional Kurde (GRK / KRG) a eu du mal à payer les travailleurs du secteur public, ne payant pas plusieurs mois de salaires et en réduisant les autres de près d’un quart. Les désaccords budgétaires entre Erbil et Bagdad, le manque de possibilités d’emploi pour de nombreux jeunes et les perturbations économiques causées par la pandémie du coronavirus en cours ont exacerbé la situation, rendant encore plus difficile la situation économique de nombreuses familles de la région du Kurdistan.
 
La journaliste Bajec rapporte que « Dans une  analyse  publiée sur le site d’information Rudaw, Farhad Alaaldin, président du Conseil consultatif irakien, a averti que les manifestations pourraient se propager dans des villes comme Erbil et Duhok, et a ajouté que les difficultés économiques du KRG s’aggraveraient encore avec l’effondrement de la situation économique et financière de l’Irak. Il considère que la réforme est la seule voie à suivre pour le Kurdistan.
 
« Les dirigeants kurdes doivent commencer à mettre en œuvre la loi de réforme adoptée dans son parlement en février 2020. Cette loi est une excellente première étape pour arrêter la corruption, renforcer le secteur public et institutionnaliser le gouvernement. »