TURQUIE / BAKUR – La « justices » turque a condamné la journaliste kurde Ayşegül Dogan à 6,3 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Ayşegül Doğan avait travaillé à la chaîne de télévision IMC TV (fermée en 2016 par L’État turc). Dogan était également la fille du député kurde Orhan Doğan qui a passé de nombreuses années derrières les barreaux dans les années 1990 pour avoir défendu les droits du peuple kurde.
Un tribunal d’Amed (Diyarbakir) a condamné Aysegül Dogan à six ans et trois mois de prison pour appartenance au « Congrès de la société démocratique » (DTK), une organisation kurde que le pouvoir turc accuse d’être liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les journalistes et les médias kurdes dans le viseur du régime turc
Mme Dogan était journaliste et coordinatrice des programmes à IMC TV, chaîne d’opposition et pro-kurde, avant sa fermeture par les autorités en 2016. « Le procureur insiste pour voir autrement mes activités journalistiques », avait-elle déclaré dans une interview accordée avant le verdict au magazine en ligne Duvar, affirmant que le tribunal avait refusé de tenir compte de « preuves » la disculpant. Mme Dogan prévoit de faire appel du verdict, a déclaré un de ses avocats à l’AFP. Des défenseurs des droits humains et des journalistes ont protesté contre la condamnation de Mme Dogan sur les réseaux sociaux en partageant le hashtag en anglais #JournalismIsNotACrime (le journalisme n’est pas un crime). Des dizaines de journaux et de chaînes de télévision ont été fermés par les autorités dans la vague de répression qui a suivi une tentative de coup d’Etat contre le président turc Recep Tayyip Erdogan en 2016. Les milieux prokurdes font aussi l’objet d’une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie. Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l’index de la liberté de la presse publié par RSF. (AFP)