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TURQUIE : Un chercheur risque 12 ans de prison pour la divulgation d’une étude sur le cancer

TURQUIE – Bülent Şık, ingénieur en alimentation, sera jugé pour avoir rendu publique la « recherche sur la pollution de l’environnement » que le ministère de la Santé avait caché du publique. Bülent Şık risque jusqu’à 12 ans de prison.
 
Bülent Şık a rendu publique les résultats de la recherche qu’il avait réalisé à la demande du ministère de la Santé à Kirklareli, Edirne, Tekirdag et Antalya.
 
Le ministère de la Santé a décidé de mener une étude à Kırklareli, Edirne, Tekirdağ et Antalya dans le bassin d’Ergeneke entre 2011 et 2015, alors que les taux de mortalité dus au cancer étaient élevés dans ces régions, où vivent près de 8 millions de personnes. Dans ce contexte, un protocole a été établi avec l’Université Akdeniz, où Şık travaillait. Le protocole concluait que les résultats de l’étude ne pourraient être divulgués sans l’autorisation du ministère.
 
Şık a été exclu de tous les projets auxquels il avait participé en janvier 2016 au motif de la signature d’une déclaration de paix et a également été expulsé de l’université. Le rapport n’a pas été envoyé aux institutions publiques pour prendre des mesures. Şık a continué d’enquêter sur la région à travers les parties existantes de l’étude et cette information a été révélée au public par une série d’articles publiés dans le journal Cumhuriyet.
 
Ministère de la santé a déposé une plainte pénale
 
Après cette série d’articles d’avril 2018, une enquête a été ouverte contre Şık à la suite d’une plainte du ministère de la Santé. Le ministère a annoncé que la divulgation d’informations confidentielles provoquerait une épidémie chez le public et affecterait les achats effectués à l’étranger.
 
5 à 12 ans de prison
 
Le procureur général d’Istanbul a également déposé un acte d’accusation à l’encontre de Şık. Le premier acte d’accusation a été préparé par le procureur. Dans l’acte d’accusation, Şık, condamné à une peine de prison de 5 à 12 ans au titre des articles 258/1, 334/1, 336/1 du code pénal turc, était accusé d‘ »acquisition et de divulgation d’informations confidentielles qu’il était interdit de divulguer (…) ». Cependant, l’acte d’accusation a été préparé par le bureau des infractions terroristes et transmis au tribunal.
 

L’affaire contre Şık sera jugée en février.

Via Siyasi haber