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Rojava : un exemple d’écosocialisme

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En 2011, dans le contexte du printemps arabe, une guerre civile a éclaté en Syrie, opposant divers groupes armés au régime du président Bachar al-Assad.
 
Rapidement, une coalition à majorité kurde dirigée par le Parti de l’Union démocratique (PYD) ainsi que d’autres partis et groupes kurdes, arabes, syriens, assyriens et turkmènes ont créé une région autonome dans le nord du pays : Le Rojava. Après la création d’une nouvelle constitution, la Fédération démocratique du nord de la Syrie a finalement été créée en 2016.
 
L’attention internationale accordée au Rojava a augmenté de façon exponentielle au cours des années suivantes, en grande partie en raison du rôle crucial joué par les unités de défense populaire (YPG) et les unités de défense des femmes (YPJ) dans la lutte contre les milices fascistes de DAESH / ISIS sur le terrain. En effet, c’est le combat héroïque des YPG/YPJ (avec le soutien aérien de la coalition internationale) qui, mètre par mètre, ville par ville, a permis au début de cette année de mettre fin au régime de terreur de l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
 
Cependant, peu de médias occidentaux se sont intéressés au formidable projet révolutionnaire qui se développe actuellement au Rojava. Depuis 2012, une nouvelle forme de société autogérée, libre d’un État centralisé, fondée sur les valeurs de la libération des femmes, de la démocratie et de l’écologie s’y est construite.
 
Basé sur l’idéologie du mouvement de libération kurde et les écrits de son dirigeant Abdullah Öcalan, cet exemple concret de société à fondement socialiste est une source d’inspiration et d’espoir pour tous les mouvements de gauche. Plus que cela, Rojava montre qu’une autre société est possible.
 
La Commune Internationaliste du Rojava
 
La Commune Internationaliste du Rojava a été fondée en 2017 par des internationalistes du monde entier, soutenus par le Mouvement de la Jeunesse du Rojava (YCR/YJC).
 
L’objectif de cette structure est de partager les connaissances, les compétences et l’expérience dans une perspective internationaliste, ainsi que de soutenir des projets et la révolution au Rojava. La Commune sert également à faciliter l’intégration des militants étrangers dans la société. L’une de ses premières étapes a été la construction de la première académie internationaliste, du nom de la volontaire britannique des YPJ, Şehid Helîn Qereçox (Anna Campbell). Depuis lors, de nombreux internationalistes ont participé à des cours de formation pour ensuite rejoindre divers travaux et projets avec la population civile du Rojava.
 
Construite comme un projet de vie collective à vocation écologique, la Commune se veut également une académie pour former les internationalistes et les habitants de Rojava à la sensibilisation et à la pratique de l’environnement. Il sert en quelque sorte de laboratoire pour construire une société écologique.
 
La campagne Make Rojava Green Again
 
Enfin, la Commune Internationaliste a lancé la campagne « Make Rojava Green Again » (Rendre le Rojava vert à nouveau) en coopération avec le comité écologique du canton de Cizirê (une des trois régions du Rojava : Cizirê, Kobané et Afrin). La campagne vise à trouver des solutions aux problèmes écologiques auxquels la révolution est confrontée, tels que la pénurie d’eau, la désertification et la dépendance à la production pétrolière.
 
Au début, la campagne « Make Rojava Green Again » était le projet de quelques militants étrangers. Aujourd’hui, elle s’est répandue dans le monde entier et possède de multiples succursales locales dans des pays comme l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et l’Italie. Ses objectifs ont également évolué et se sont élargis avec le temps, mais trois objectifs principaux ont guidé la campagne depuis le début.
 
Le premier objectif est de construire l’Académie Internationaliste du Rojava, guidée par une éthique écologique, pour servir d’exemple de travail pour des projets similaires et pour développer des idées pour toute la société.
 
La construction d’un tel projet est, bien sûr, un processus à long terme, et il est toujours en cours. Mais les différents bâtiments de l’académie sont maintenant terminés et de multiples cours de formation pour internationalistes ont déjà eu lieu. Avec la population du Rojava, le travail se concentre sur le renforcement de la conscience environnementale pour aller vers une société écologique.
 
Le deuxième objectif de la campagne est de soutenir les projets écologiques du canton de Cizirê, en se concentrant sur le reboisement et la construction d’une pépinière coopérative dans le cadre de l’Académie Internationaliste. A l’époque, les pépinières d’arbres existaient à peine au Rojava. Plus tard, de multiples pépinières ont été créées dans les villes autour de nous, et la nôtre n’était plus nécessaire. Cependant, nous continuons à soutenir financièrement et pratiquement la restauration en cours de la réserve naturelle de Hayaka, qui est l’une des dernières zones naturelles de la région.
 
L’objectif final est d’attirer un soutien matériel pour les projets écologiques actuels et futurs d’auto-administration démocratique, y compris le partage des connaissances entre activistes, scientifiques et experts avec les comités et les structures du Rojava, et de développer une perspective à long terme pour une Fédération écologique du Nord Syrien. Le Rojava manque vraiment d’ingénieurs de toutes sortes, notre but est donc de contacter et d’inviter des spécialistes du monde entier à venir aider à construire cette société écologique.
 
Nous travaillons maintenant en coopération avec différentes villes – comme Derik ou Kobanê – sur différents sujets, y compris la transformation écologique des villes avec la plantation d’arbres ou en nous concentrant sur des projets de recyclage. À l’Académie, nous avons également planté des centaines d’arbres et nous travaillons actuellement à un système pilote de gestion des eaux usées.
 
Notre philosophie
 
Comme décrit ci-dessus, une grande partie de notre campagne consiste à soutenir financièrement ou pratiquement des projets au Rojava dans un esprit de solidarité et d’internationalisme. Mais notre travail ne s’arrête pas là : nous avons aussi l’intention de diffuser l’idéologie de la révolution au-delà du Rojava.
 
L’écologie – avec le confédéralisme démocratique et la libération des femmes – est un pilier essentiel de la révolution du Rojava.
 
Comme nous le présentons dans notre livre, Make Rojava Green Again, qui a été publié cette année en plusieurs langues, nous croyons que les gens qui sont aliénés de la nature sont aliénés d’eux-mêmes et sont donc autodestructeurs.
 
Notre objectif, selon les mots d’Öcalan, est de créer « une unification renouvelée, consciente et éclairée vers une société naturelle et organique ». Ce qui se passe au Rojava ne consiste pas seulement à protéger la nature en limitant les dommages qu’elle subit, il s’agit de rétablir l’équilibre entre l’homme et la nature.
 
Pour atteindre cet objectif, nous basons notre travail sur les principes de « l’écologie sociale », une théorie développée par le théoricien libertaire américain Murray Bookchin et développée par Abdullah Öcalan.
 
Son argument central est que la modernité capitaliste cause la destruction de l’environnement et des crises écologiques et qu’elle va de pair avec l’oppression et l’exploitation des gens. De plus, la mentalité irréfléchie du profit maximum a amené notre planète au bord de l’abîme, et a laissé l’humanité dans un tourbillon de guerre, de faim et de crise sociale.
 
Pour surmonter cette crise du capitalisme, l’écologie sociale appelle à la création d’une société politique et morale où l’humanité renouvelle son lien avec la nature en se considérant comme faisant partie de la nature plutôt que comme séparée.
 
La réconciliation entre l’humanité et la nature commence par la fin de l’oppression, de l’exploitation et de la domination de l’homme sur la nature : nous devons cesser de voir la nature comme une ressource inanimée et infinie.
 
Pour résumer notre approche avec les mots de Murray Bookchin : « L’écologie sociale fait avancer un message qui appelle non seulement à une société libre de hiérarchie et de sensibilités hiérarchiques, mais aussi à une éthique qui place l’humanité dans le monde naturel comme un agent pour rendre l’évolution sociale et naturelle pleinement consciente de soi. »
 
Nous croyons qu’un changement est en train de se produire dans le monde entier et qu’une société écologique libre est possible. Ici, au Rojava, nous travaillons pour surmonter les contradictions et une nouvelle société démocratique, féministe et écologiste se construit. Diffusons de plus en plus son idéologie pour qu’elle puisse profiter à l’humanité partout dans le monde !
 
Le livre Make Rojava Green Again peut être lu en ligne ou acheté en papier sur le site de MRGA.
 
Publié par Green Left Weekly
 

IRAN : 5 kolbars kurdes tués et 13 autres blessés en un mois

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ROJHILAT / IRAN – Deux commerçants kurdes ont été blessés par balle dans les régions frontalières d’Orumiyeh et d’Oshnavieh (Shno en kurde) ces derniers jours.
 
Le KHRN a obtenu des informations selon lesquelles les gardes-frontières d’Orumiyeh et de Shno avaient ouvert le feu sur un groupe de Kolbars kurdes dans la région de Shno le 21 août 2019. Cette attaque avait causé la mort de Sadiq Avarzi et Nasir Nouri.
 
Selon les statistiques établies par le Kurdistan Human Rights Network (KHRN), au moins cinq Kolbers ont été tués et au moins treize autres ont été blessés depuis fin juillet. Par ailleurs, un Kolbar a été blessé à la suite d’une chute dans les montagnes de la zone frontalière de Huraman /Hawraman.
 

Sixième jour de résistance à Amed

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TURQUIE / BAKUR – Malgré la violence policière et les arrestations, depuis que le pouvoir turc s’est emparé des municipalités d’Amed (Diyarbakir), Van et Mardin, les Kurdes d’Amed manifestent sans interruption.
 
Aujourd’hui marque le sixième jour de la résistance du peuple d’Amed à la protestation contre la décision de l’AKP-MHP de destituer les maires HDP d’Amed, Mardin et Van. (Jinnews)
 
Le sit-in organisé à Amed se poursuit avec des chants et des prises de parole.
 

Syrie : Des femmes de l’ÉI ont tué une jeune yézidie dans le camp d’al-Hol

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Un activiste a révélé que les femmes de l’État islamique (ISIS / DAESH), détenues dans un camp de personnes déplacées en Syrie, avaient tué une jeune yézidie alors qu’elle tentait de s’échapper.
 
Les femmes auraient commis le crime le 21 août au soir au camp al-Hol, où elles auraient battu à mort une Yézidie de 20 ans.
(Pour info : Il y a plus de 70 000 personnes dans le camp et tous les enfants et femmes yézidis n’ont pas encore été identifiés car ils sont souvent menacés par les autres femmes de DAESH pour qu’ils ne disent pas qu’ils sont yézidis.)
 
Les familles des terroristes de l’EI, capturées lors de la libération du pays, sont détenues dans le camp d’al-Hol, parmi eux se trouvent des dizaines de Yézidis qui n’ont pas encore été identifiés.
 
Le corps de la victime yézidie serait envoyé à Sinjar (Shengal) dans un avenir proche.
 

« La moitié des prisonniers politiques en Iran sont des Kurdes », rapporteur spécial de l’ONU

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Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, a déclaré que les prisonniers politiques kurdes accusés d’atteinte à la sécurité nationale représentaient près de la moitié du nombre total de prisonniers politiques en Iran. Cette année seulement, 199 citoyens kurdes ont été arrêtés dans le pays.
 
En outre, les Kurdes constituent un nombre disproportionné d’individus qui ont été condamnés à mort et qui sont exécutés en Iran.
 
Selon le rapport de l’ONU intitulé « La situation des droits de l’Homme en République islamique d’Iran », qui a été distribué à l’Assemblée générale des Nations unies le 16 août, les provinces habitées par huit à dix millions de Kurdes en Iran se caractérisent par un manque développement économique et des taux de chômage élevés.
 
« Il y a très peu de hauts responsables kurdes au gouvernement et le kurde n’est enseigné que par des groupes de la société civile et non dans les écoles officielles », a-t-il déclaré.
 
Selon le rapport, 828 citoyens kurdes ont été arrêtés en 2018, dont beaucoup ont été condamnés à de longues années d’emprisonnement et accusés de crimes liés à l’activisme civique et à l’appartenance à des partis politiques kurdes.
 
Au cours des six premiers mois de 2019, 199 citoyens kurdes ont été arrêtés. Un total de 115 personnes ont été arrêtées pour des accusations d’appartenance à des partis politiques kurdes, 24 pour des activités civiles, sept pour avoir organisé des célébrations du nouvel an kurde, 22 pour la défense de l’environnement, sept pour des activités liées au travail, trois pour leurs croyances et leurs activités religieuses, et quatre ont été accusés de gestion de réseaux sociaux tels que Telegram.
 
À l’heure actuelle, 55 des 199 détenus kurdes ont été condamnés à 15 ans de prison. Au moins 17 prisonniers kurdes ont été exécutés : 14 pour meurtre et trois pour crimes liés à la drogue.
 
Le rapporteur spécial des Nations unies a également exprimé sa préoccupation face à la persécution des professeurs de kurde.
 
Bien qu’il y ait des millions de Kurdes en Iran [au Rojhilat – le Kurdistan d’Est], ils ne reçoivent pas d’enseignement en langue maternelle, sauf dans le cadre de cours privés.
 
En outre, le gouvernement iranien a également imposé des restrictions à l’enseignement des langues : les enseignants doivent avoir l’autorisation de l’État pour enseigner le kurde.
 
Le rapporteur de l’ONU a également exprimé sa préoccupation devant les assassinats extrajudiciaires de passeurs kurdes à la frontière. On estime à 84 000 le nombre de passeurs frontaliers kurdes qui franchissent chaque année la frontière à cause de mauvaises conditions économiques dans les zones à majorité kurde de l’Iran.
 
En 2018, au moins 75 passeurs ont été tués et 177 blessés. Parmi eux, 42 personnes ont été la cible de tirs directs par les forces de sécurité et six d’entre elles sont tombées des montagnes après avoir été poursuivies par les forces de sécurité.
 
Dans ses recommandations, le rapporteur des Nations unies pour l’Iran a appelé l’État à mettre fin aux assassinats aveugles de passeurs kurdes à la frontière et à prendre des mesures pour réglementer leur travail. Le rapport mentionne également qu’un million de Kurdes yarsanis sont victimes de discrimination.
 
Yarsan, ou Ahl-e-Haq, qui signifie «peuple de vérité», est une minorité religieuse et ethnique résidant principalement dans la province de Kermanshah (Kermanshan), dominée par les Kurdes, dans le nord-ouest de l’Iran.
 
« Ils auraient également été victimes d’arrestations arbitraires, de harcèlement et de détention fondés sur des accusations liées à la sécurité nationale, telles que de la propagande contre l’État », note le rapport.
 
Le 25 septembre 2018, le petit-fils d’un dirigeant de Yarsani aurait été tué sous la torture à la prison de Hamedan après avoir passé un an en détention pour propagande présumée contre l’État.
 
Le rapport concluait que l’Iran devait élaborer des politiques et affecter des ressources au développement économique, social, culturel et politique des zones peuplées par la minorité sunnite, notamment les Kurdes, les Baloutchis et les Azéris.
 
Wladimir van Wilgenburg pour Kurdistan24

FÉMINICIDE. Une femme crie « Je ne veux pas mourir » avant de succomber à ses blessures

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TURQUIE – FÉMINICIDE – Emine Bulut a été poignardée mortellement par son ex-mari devant les yeux de sa fille à Kırıkkale le 18 août 2019.
 
Dans une vidéo prise par des passants lors de l’attaque, sa fille de 10 ans lui crie «Maman, je t’en prie, ne meurs pas.» Alors qu’elle saigne au niveau de la gorge, elle répond en pleur « Je ne veux pas mourir. »
 
https://www.youtube.com/watch?v=DVl_89KZzx4
 
Emine Bulut est décédée à l’hôpital peu de temps après… Elle est l’une des centaines de femmes tuées chaque année en Turquie.

Action de soutien au HDP devant la Mairie de Paris

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PARIS – Des organisations kurdes et turques de France vont tenir un stand devant la Mairie de Paris aujourd’hui pour attirer l’attention sur la destitution de trois maires HDP en Turquie.

En solidarité avec les maires destitués d’Amed, Mardin et Van, trois tentes seront dressées devant l’Hôtel de ville de Paris.

Les organisations participantes sont : TJK-F, CDK-F, SKB, ADHK, ACTIT, FEDA, AGEB, ODAK, ATIK

RDV à 13h
Place de l’Hôtel de Ville
75004 Paris

Sara : Mémoires de prison de la révolutionnaire kurde Sakine Cansiz

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Le deuxième volume des mémoires de Sakine Cansiz, l’une des premières femmes combattantes du PKK, a été publié en anglais.

Janet Biehl, qui a traduit également le premier volume de l’autobiographie de Cansiz, écrit dans le préface de ce deuxième volume :

« La deuxième partie des mémoires de Sakine Cansiz (nom de code « Sara ») relate les années pénibles de la révolution kurde dans une prison turque, après son arrestation en 1979 à l’âge de 21 ans. Elle a été emprisonnée pendant plus d’une décennie pour ses activités de fondatrice et leader du mouvement de libération kurde. [Cansiz a subi des actes de torture barbares dans la prison de Diyarbakir, en Turquie].

Fait remarquable, l’histoire qu’elle raconte ici est avant tout une histoire de résistance, avec des épisodes courageux de lutte collective derrière les barreaux, notamment des grèves de la faim et des tentatives d’évasion. En cours de route, elle présente également des portraits saisissants de ses compagnons prisonniers et militants, un instantané de la gauche turque dans les années 1980, une image cinglante de la guerre menée par la Turquie contre le peuple kurde – et même une histoire d’amour improbable.

Les premières mémoires d’une femme kurde sur la prison publié en anglais est un document extraordinaire d’une vie extraordinaire. »

Edité par Pluto Press

LIÈGE. Le Rojava s’invite aux Troisièmes Rencontres Internationales de l’Écologie Sociale

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LIÈGE – Les troisièmes rencontres internationales de l’Écologie Sociale auront lieu à Liège, en Belgique, du 26 au 29 septembre 2019.

Le modèle de l’écologie sociale mis en place au Rojava sera également débattu lors de ces rencontres en présence d’une délégation venant du Rojava et d’une Kurde du centre de Jineologie de Bruxelles.

 
S’il y a des associations féministes qui veulent débattre avec la responsable kurde en charge de la Jineologie, afin de confronter les pensées, points de vue, pratiques, … qu’elles se fassent connaître on contactant ici le site d’écologie sociale en Belgique.
 
Voici la présentation des Rencontres Internationales de l’Écologie Sociale faite par le site d’écologie sociale :
 
« Avec sa multitude de projets écologiques et solidaires déjà existants, Liège est un terrain fertile pour les graines de l’écologie sociale. En tant qu’habitant·e·s de cette ville, nous avons eu envie de nous retrouver pour nous organiser et y accueillir, après Lyon et Bilbao, les Troisièmes Rencontres internationales de l’écologie sociale (IIIᵉ RIES) inspirées par la pensée de Murray Bookchin.
 
Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à chercher une voie pour dépasser ensemble un système capitaliste toujours plus autoritaire et destructeur. Ces rencontres seront un moment pour penser l’organisation et l’échange entre des personnes et des groupes qui se sentent concernés par la transformation de la société.
 
La raison de ces rencontres: repenser notre modèle de société
 
La logique capitaliste de marché et de profit intoxique l’ensemble de notre société, entraînant souvent la destruction des liens sociaux et des écosystèmes. La soumission au capitalisme, garantie par les gouvernements en place et par le système économique qui se base sur la compétition et la croissance continue, entretient des conflits armés et met en danger la vie sur notre planète.
 
Étant donné la profonde influence du capitalisme sur le fonctionnement de nos sociétés, des réformes politiques, économiques ou sociales partielles se révèlent insuffisantes, voire inutiles. Un bouleversement radical des structures actuelles et de notre façon de penser et d’agir est nécessaire. Les questions suivantes se posent alors : «Que faire ?», «Vers où aller ?».
 
Qu’est ce que l’écologie sociale ?
 
À travers une analyse des mouvements révolutionnaires et de l’histoire, l’écologie sociale articulée par Murray Bookchin offre des perspectives et des outils pour une société libre: l’autogestion politique et économique, la démocratie directe avec des communes qui travaillent ensemble dans une confédération. Aujourd’hui plusieurs expériences réelles montrent qu’une organisation selon les principes politiques de l’écologie sociale est possible, tels le confédéralisme démocratique au Rojava (Kurdistan) ou les communautés zapatistes au Chiapas (Mexique).
 
En Europe, des luttes exemplaires marquent une volonté de tendre vers ce type d´organisation comme les Gilets Jaunes de Commercy qui ont mis en place une assemblée populaire, revendiquée comme base au municipalisme libertaire ou la ZAD à Notre-Dame-des-Landes.
 
Rejoignez nous !
 
Ce n’est que collectivement que nous pouvons construire une société moderne, libre et écologique. Personne ne va le faire à notre place.
 
Nous vous invitons à nous rejoindre à Liège du 26 au 29 septembre 2019 pour des conférences/débats/ateliers/concerts/repas/noubas/ (…) afin de réfléchir ensemble pour mettre en route le mouvement ! »

FRANCE. Appel à manifester contre la saisie des Mairies kurdes en Turquie

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PARIS – Les organisations kurdes en France appellent à manifester le samedi 24 août contre la saisie des Mairies kurdes d’HDP à Amed, Mardin et Van par l’Etat turc. Des manifestations sont prévues à Paris, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Rennes, Lorient et Grenoble (horaires et lieux des manifestations à voir ci-dessus).
 
Voici l’appel du Conseil démocratique en France (CDK-F) :
 
Lundi 19 août, les trois plus grandes villes du Nord-Kurdistan administrées par le Parti démocratique des Peuples (HDP) ont été privées de leur Maire sur décision du ministre de l’intérieur turc. Élus respectivement à 63%, 56% et 53% des voix le 31 mars dernier, les Co-maires de Diyarbakir (Selçuk Mizrakli), Mardin (Ahmet Türk) et Van (Bedia Özgökçe Ertan) ont été destitués de leur mandat et remplacés, manu militari, par des Préfets désignés le jour-même par le gouvernement turc.
 
Le même jour, des centaines de personnes, surtout des conseillers municipaux, mais aussi des dirigeants et membres du HDP ont été arbitrairement arrêtés.
 
On assiste là à un énième coup porté par le régime d’Erdogan à la démocratie et à la volonté du peuple kurde. La Turquie reprend la vague de répression commencée en 2016 qui avait conduit à la destitution de 95 Maires kurdes du HDP sur les 106 élus en 2014. Aux élections locales du 31 mars dernier, le HDP a récupéré 63 mairies dépouillées de leurs ressources par les fonctionnaires nommés par le gouvernement pour, soi-disant, les administrer. Aujourd’hui, le HDP ne dispose plus que de 60 municipalités, un chiffre qui risque encore de baisser au cours des jours et semaines à venir.
 
Depuis lundi, la population de Diyarbakir, Mardin et Van est dans la rue pour protester contre ce que le Co-maire destitué de Diyarbakir, Selçuk Mizrakli, a qualifié de « séisme pour les principes et valeurs de la démocratie ». Les manifestations qui ont lieu également dans les grandes métropoles de Turquie, comme Ankara et Istanbul, sont très durement réprimées par les forces de l’ordre.
 
On ne peut plus le nier : la Turquie a franchi depuis longtemps le seuil du fascisme et de la dictature. Prétextant d’une prétendue lutte contre le terrorisme, elle réprime à l’intérieur et se livre à des agressions militaires à l’extérieur, tout cela dans le cadre de sa politique anti-kurde. Après avoir envahi en 2018 la ville kurde d’Afrin au nord de la Syrie, avec le soutien d’une horde de djihadistes, elle menace aujourd’hui d’occuper le reste du Rojava.
 
Parallèlement, elle mène des incursions armées au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) qu’elle est en passe d’envahir, dans le silence consternant du gouvernement régional du Kurdistan (KRG), de l’Irak et de la communauté internationale.
 
On ne peut plus continuer à se taire face aux pratiques de la Turquie, à ses violations des droits humains et de la démocratie, à ses massacres et à son expansionnisme. Se taire reviendrait à dire « OUI » au fascisme.
 
Nous appelons les autorités françaises à réagir face à ce grave coup porté à la démocratie et à faire pression sur la Turquie pour le rétablissement des maires déchus dans leurs fonctions et la libération des prisonniers politiques.
 
Nous demandons aux institutions européennes de rappeler la Turquie à l’ordre et de prendre les mesures qui s’imposent dans les situations de violation grave de la démocratie.
 
Nous appelons les élus et toutes les forces démocratiques en France à se mobiliser à nos côtés pour dire « STOP » au fascisme et à la dictature en Turquie.
 
Les manifestations auront lieu à :
 
Paris, 17h
Marche de République à Châtelet
 
Marseille, 18h
Canebière
 
Bordeaux, 19h
Place de la Bourse
 
Strasbourg, 13h
Place Kleber
 
Rennes, 16h
Place du Colombier
 
Toulouse, 18h
Métro François verdier
 
Grenoble, 15h

Place Félix Poulat

Lorient, 17

Rue du Port

Les femmes kurdes appellent à la solidarité contre le fascisme turc

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Le Bureau des femmes pour la paix (Cenî) basé à Düsseldorf, en Allemagne, appelle à la solidarité avec le peuple kurde suite à la destituion des maires HDP de Van, Diyarbakir et Mardin le 19 août dernier.
 
Voici le communiqué du CENÎ :
 
Le 19 août 2019, les co-maires de Wan (Van), Amed (Diyarbakir) et Mêrdîn (Mardin), qui avaient été élus lors des élections locales du 31 mars dernier, Bedia Özgökçe Ertan, Adnan Selçuk Mızraklı et Ahmet Türk, respectivement, furent destitués et remplacés par les administrateurs, nommés par le président turc.
 
Dans plusieurs enquêtes, les co-maires du HDP (Parti démocratique des peuples) sont accusés par la justice turque d’ « appartenance à une organisation terroriste » et de faire de la « propagande terroriste ». Le principe de la coprésidence (selon lequel une femme et un homme assurent conjointement la présidence d’un parti, d’une association ou n’importe quelle autre organisation), qui est en vigueur dans toutes les structures du HDP, fait partie des accusations portées contre les politiciens kurdes. L’Etat turc prétend que ce principe a été introduit sur l’ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). En moins d’une journée, 418 membres du HDP ont été arrêtés dans le cadre de l’opération. Les bâtiments municipaux ont été entourés d’une importante présence policière, le droit de manifester ayant été interdit. Les manifestants, néanmoins déterminés, ont été attaqués avec des canons à eau. Malgré ces mesures, les manifestations ont duré jusqu’à la nuit et se sont poursuivies le lendemain.
 
Le HDP qualifie ces événements de « coup d’État politique » et de continuation de la politique menée depuis la tentative de coup d’État de 2016, suit à laquelle des centaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou licenciées, et 96 élus locaux [dans les régions kurdes] ont été remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement.
 
À l’époque, toutes les organisations et tous les centres de femmes étaient interdits. La représentation des femmes à tous les niveaux des fonctions politiques par le biais du principe de la coprésidence a été remplacée par des administrateurs masculins. Ces hommes pillent les richesses communes, accumulées en grande partie par les femmes, et empêchent toute forme d’auto-organisation des femmes. En peu de temps, la situation des femmes s’est considérablement détériorée à la suite de ces politiques. La violence et les meurtres de femmes, les viols, les mariages d’enfants, la prostitution ont augmenté massivement. Avec les élections locales et la reconquête de la gouvernance municipale dans les régions kurdes, les femmes ont relancé leurs efforts d’auto-organisation et ont repris un rôle actif dans leurs villes. Elles ont mené des actions contre les meurtres de femmes, organisé des défilés de voitures pour la visibilité des femmes dans la traite, organisé des séminaires sur l’égalité des sexes et le rôle des femmes dans la société, et créé des coopératives de femmes. Elles sont redevenues une partie active et créative dans toutes les sphères de la société, jetant ainsi les bases de la démocratisation de la société et d’une paix digne.
 
Les attaques contre l’organisation des femmes, les administrations municipales démocratiquement élues et le HDP en tant que voix politique de la société kurde montrent une fois de plus que le régime fasciste AKP-MHP et ses alliés font tout leur possible pour réprimer toute forme d’organisation politique, sociale ou économique dans la société, dans le but de pousser la population à la lutte armée. L’Etat turc espère obtenir plus de succès avec son armée, bien équipée par ses alliés de l’OTAN comme l’Allemagne, qu’avec sa politique, marquée par l’incompétence.
 
Toutes les forces démocratiques, tous ceux qui parlent de démocratie, devraient manifester leur indignation contre cette campagne de destruction politique. Les politiques de l’AKP-MHP approfondissent la guerre et rendent impensables des solutions pacifiques. Le régime fasciste de l’AKP-MHP répond aux appels à la paix d’Abdullah Öcalan par la guerre à tous les niveaux. Nous appelons donc les gouvernements à cesser de soutenir le régime fasciste de l’AKP-MHP – par des ventes d’armes, un soutien financier et de l’argent pour le soi-disant accord sur les réfugiés. Nous appelons tous les démocrates, féministes et pacifistes à soutenir la lutte contre le régime fasciste et misogyne de l’AKP-MHP et à dénoncer la complicité des autres gouvernements avec l’Etat turc ! Nous appelons à une solidarité concrète et encourageons la participation aux actions de protestation du peuple kurde. Nous appelons toutes les femmes et tous les hommes opprimés à ne plus attendre pour s’organiser et se lever pour la liberté et le changement !
 
La violence patriarcale a un système et nous affecte toutes et tous !
Vive l’auto-organisation des femmes !
 
Kurdisches Frauenbüro für Frieden e.V. – Cenî
(Le Bureau des femmes pour la paix)
PF 10 18 05 , D-40009 Düsseldorf
tel. +49 (0) 211 59 89 251
Email : ceni_frauen@gmx.de, Web: www.ceni-kurdistan.de
 

TURQUIE. L’infernal cycle de répressions étatiques et la résistance du peuple kurde

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Depuis près de 100 ans, l’État raciste turc qualifie de « terrorisme » le refus du peuple kurde de devenir « turc » de force. En agissant ainsi, la Turquie a créé une colère si profonde, une humiliation, un traumatisme et une soif de justice profondément enracinés chez les Kurdes (et chez un nombre croissant d’autres personnes dans le monde). Le vrai visage de la Turquie est enfin devenu visible aux yeux du monde. La nouvelle répression de la mobilisation des Kurdes contre la destitution de leurs maires HDP à Amed, Mardin et Diyarbakir n’en est que le dernier exemple d’un cycle interminable de répressions étatiques et de résistance du peuple kurde.
 
La haine raciste turque envers les Kurdes et la terreur d’État turque recevront alors une réponse d’autodéfense kurde et il s’agira alors d’un cycle auto-perpétué de répression étatique et de résistance à la répression d’État toujours plus grande. L’État turc n’a jamais eu de dirigeant d’une telle force et d’une telle clairvoyance pour constater qu’un tort historique grave et raciste a été commis contre les Kurdes et qu’il faut en fait de la paix et une réconciliation pour réparer ce tort. Près de cent ans après, la Turquie continue de faire les mêmes erreurs encore et encore.