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A la découverte de l’association « Women of Kurdistan »

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SUISSE – La toute jeune association de femmes kurdes « Women of Kurdistan » a attiré notre attention lors d’une manifestation féministe organisée à Lausanne à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2025.
 
Équipe fondatrice de Women Of Kurdistan
 
Nazîlê Efxamî, une des membres fondatrices de l’association des femmes du Kurdistan  » (en kurde: Rêxistina Jinên Kurdistanê) nous a envoyé les informations détaillées sur les activités de leur association. (Les autres membres fondatrices sont : Kejal Hacî Hebasî, Medya Pîrotî, Şino Rehîmî, Seyran Menûçêhrî et Sirwe Îbrahîmî).
 
Qu’est ce que Women of Kurdistan?
 
L’association des Femmes du Kurdistan (Women of Kurdistan) est une organisation culturelle et sociale, fondée par un groupe de femmes militantes kurdes, basée à Lausanne, avec plusieurs antennes en Suisse. Elle est à but non lucratif et porte une vision kurdistanî, œuvrant pour le bien-être, la liberté, les droits nationaux et l’égalité des genres.
 
Objectifs généraux :
 
• Sensibilisation, organisation et soutien à l’éducation et à la formation, notamment en renforçant la conscience des Kurdes, en particulier des femmes, ainsi qu’en préservant la langue maternelle et en promouvant la culture kurde.
• Développement des relations avec d’autres associations kurdes, afin de favoriser la coopération et la solidarité au sein de la communauté.
• Travail sur la question des réfugiés kurdes et des problématiques qui y sont liées, tout en facilitant leur intégration dans la société suisse.
• Accueil des nouvelles arrivantes kurdes, orientation vers les centres d’aide et accompagnement spécifique des femmes en détresse ou confrontées à des situations difficiles.
• Création d’un réseau de communication et de collaboration entre les femmes kurdes.
 
L’organisation a officiellement lancé ses activités après l’approbation de ses statuts et l’élection de son premier comité de direction, le samedi 19 janvier 2025, dans la ville de Renens, située dans le canton de Vaud, en Suisse.
 
 
Comment contacter l’association Women of Kurdistan?
 

Pour plus d’informations, pour nous soumettre vos suggestions en vue du développement de notre organisation, ou pour toute personne souhaitant apporter son soutien, vous pouvez nous contacter sur les réseaux sociaux (sur Instagram:

women_of_kurdistan__) ou à cette adresse électronique: Womenofkurdistan@gmail.com

KURDISTAN. Chaine kurde pour enfants, Zarok TV a fêté ses 10 ans

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TURQUIE / KURDISTAN – Zarok TV, la première et unique chaîne en kurde pour enfants au monde, a célébré son 10e anniversaire lors d’un concert à Diyarbakir (Amed), devant des centaines d’enfants et de leurs parents.

Zarok TV, qui s’est donné pour mission d’offrir un contenu divertissant et éducatif aux enfants kurdes dans leur langue maternelle, a célébré son 10e anniversaire avec une série d’événements tels que des projections de dessins animés et des pièces de théâtre. Le programme s’est terminé par le « concert du 10e anniversaire » au Centre des congrès et de la culture Sezai Karakoç.

 

Capture d’écran de Zarok TV

Des centaines d’enfants et leurs familles ont assisté au concert.
La salle fut transportée par le concert du chœur d’enfants Zarokên Şubadap.

Le directeur général de Zarok TV, Faruk Korkmaz, a déclaré que chaque enfant devrait chanter des chansons et recevoir une éducation dans sa langue maternelle, et a déclaré : « Nous avons créé Zarok TV il y a 10 ans pendant le Newroz pour que les enfants aient leur langue maternelle, ce qui est leur droit. Durant ces 10 années, ni les familles ni les enfants ne nous ont laissés seuls. Nous n’avons pas pu répondre à toutes les demandes de tous nos enfants et de toutes nos familles en 10 ans, mais nous nous battrons pour cela ».

Par la suite, des plaques ont été remises aux institutions qui ont contribué à Zarok TV. La célébration s’est terminée par des chansons interprétées par Zarokên Şubadap, chœur d’enfants de Ma Music. (Mezopotamya)

ROJAVA. Mobilisations massives contre le projet de constitution islamiste de Damas

SYRIE / ROJAVA – Qamishlo, Amûdê, Tabqa… depuis hier, les populations du Rojava manifestent contre la « Déclaration constitutionnelle », signée par le président par intérim, Ahmed Al-Charaa (alias al-Joulani), exigeant que les droits des femmes et des minorités ethniques et religieuses soient garantis.

Le 13 mars, en plein massacre des Alaouites sur la côte syrienne et peu de temps après l’accord signé avec les Kurdes du Rojava, le président par intérim, Ahmed Al-Charaa (alias al-Joulani), a signé une déclaration constitutionnelle pour la période transitoire (dont on ne sait quand il prendra fin) basée sur la jurisprudence islamique (fiqh), provoquant la colère des femmes et des minorités kurdes et druzes qui signalent qu’elle « contredit la réalité de la Syrie et sa diversité » et qu’ils refusent la réintroduction d’un « régime tyrannique ».

Depuis, des manifestations ont lieu à travers le Rojava contre le nouveau régime islamo-dictatorial que le chef de HTC veut instaurer dans toute la Syrie.

Manifestation à Tabqa

Les organisations démocratiques de la société civile du canton de Tabqa ont organisé une manifestation contre la « Déclaration constitutionnelle », avec la participation de membres de diverses organisations, dont des syndicats d’avocats, d’agriculteurs, d’enseignants et d’intellectuels de la région. La manifestation s’est déroulée devant leur siège à Tabqa.

 

Manifestation à Qamishlo

Pour la deuxième journée consécutive, la population est descendue dans la rue à Qamishlo contre la « Déclaration constitutionnelle » de Jolani. Aujourd’hui, une manifestation organisée par le Mouvement des femmes Kongra Star a été suivie massivement par des militantes, des membres de la société civile et des étudiants qui portaient des banderoles et pancartes dénonçant le régime misogyne et islamiste de Damas.

 

Manifestation à Amûdê

Ce matin, une manifestation a eu lieu dans la ville d’Amûdê, dans l’administration autonome de Rojava, contre le nouveau projet de constitution signé par le gouvernement syrien.

ROJAVA. Le Conseil des femmes syriennes rejette le projet de constitution

SYRIE / ROJAVA – Le Conseil des femmes syriennes a rejeté le projet de constitution, demandant que les droits de toutes les communautés syriennes, y compris les femmes, soient garantis.

Le Conseil des femmes syriennes a publié une déclaration concernant le projet de constitution préparé par le gouvernement de Damas.

Logo du Conseil des femmes syriennes

Le Conseil des femmes syriennes (en kurde: Meclisa Jinên Sûriyê) a déclaré que le projet de constitution avait été élaboré au mépris total de la longue lutte des femmes syriennes contre la dictature. Il a souligné qu’il s’agissait d’une injustice systématique à l’encontre des aspirations des femmes et de leur désir de participer activement à la reconstruction de leur pays.

La déclaration souligne que le projet de constitution ne reflète pas la diversité nationale, ne protège pas les droits et l’identité des femmes et ne peut pas servir de « constitution sociale » qui protège l’existence et l’identité de tous les citoyens.

Le Conseil a souligné qu’il rejetait complètement le projet de constitution et a appelé à la création d’une constitution qui reflète les revendications du peuple syrien et garantit les droits de toutes les communautés, y compris les femmes. (ANF)

TURQUIE. Des dizaines d’enfants meurent chaque année dans des accidents du travail

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TURQUIE / KURDISTAN – L’Observatoire de la santé et de la sécurité au travail (ISIG) a déclaré que chaque année, des dizaines d’enfants perdent la vie dans des accidents du travail en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays.

L’Observatoire de la santé et de la sécurité au travail (İşçi Sağlığı ve İş Güvenliği Meclisi, ISIG) a protesté contre la décision de justice rendue dans l’affaire d’Ahmet Yıldız, un enfant kurde de 13 ans tué par une presse dans un atelier de sciage d’Adana. La peine de cinq ans de prison prononcée contre l’employeur a été réduite pour « bonne conduite » et convertie en un amende pécunière.

L’ISIG a souligné que cette décision ajoute un autre maillon à la chaîne de l’impunité dans les cas de décès d’enfants liés au travail et a réaffirmé son engagement à poursuivre la lutte contre ces tragédies évitables.

L’ISIG a déclaré que chaque année en Turquie, 60 à 70 enfants perdent la vie alors qu’ils travaillent dans l’agriculture, l’industrie, la construction et le travail de rue, appelant à des mesures urgentes pour prévenir l’exploitation des enfants.

Les principales revendications décrites dans la déclaration étaient les suivantes :

– L’emploi des enfants de moins de 15 ans doit être totalement interdit.

– Les inspections doivent être intensifiées et les employeurs qui embauchent des enfants travailleurs doivent faire face à de lourdes sanctions.

– L’éducation doit être gratuite, avec un programme fondé sur la science et des applications concrètes.

– La formation professionnelle doit être conçue de manière à s’aligner sur le développement de l’enfant.

– Les environnements de vie des enfants doivent être exempts de gangs et de drogues et enrichis d’activités sportives, artistiques et culturelles.

TURQUIE. Arrestation de cinq individus accusés d’espionnage pour le compte de l’Iran

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TURQUIE – Les autorités turques ont arrêté cinq individus accusés d’espionner des bases militaires et d’autres sites sensibles pour le compte des services de renseignement iraniens, dans un contexte de tensions croissantes entre Ankara et Téhéran.

Selon des médias turcs, les suspects ont été appréhendés lors de raids simultanés à Istanbul et dans les provinces méditerranéennes d’Antalya et de Mersin.

Les détenus auraient recueilli des informations sur des bases militaires, des zones stratégiques en Turquie et des sites sensibles à l’étranger, et auraient transmis ces informations aux agences de renseignement iraniennes.

Les rapports n’ont pas fourni plus de détails sur les suspects ou sur les informations qu’ils sont accusés d’avoir obtenues.

Les tensions se sont intensifiées le mois dernier après que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a critiqué la stratégie de longue date de l’Iran consistant à utiliser des groupes chiites mandatés dans la région pour faire avancer ses intérêts, la qualifiant de déstabilisatrice.

Les remarques de Fidan faisaient suite à une question sur l’impact de la chute du régime de Damas, soutenu par l’Iran, sur les relations turco-iraniennes. Si l’Iran a été le principal soutien régional du régime de Bachar el-Assad, la Turquie a été le principal soutien des groupes armés et des mercenaires islamistes, signale l’agence kurde ANHA. 

KURDISTAN. La Turquie poursuit ses attaques malgré le cessez-le-feu

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IRAK / KURDISTAN – La Turquie a mené plus de 700 attaques terrestres et aériennes contre la guérilla kurde depuis le cessez-le-feu unilatéral décrété par le PKK le 1er mars dernier.

 

Le Centre de liaison de presse HPG (branche armée du parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) a annoncé que la Turquie a mené 383 attaques au cours des deux derniers jours malgré le cessez-le-feu décrété par la guérilla kurde.

 

Suite à l’« Appel à la paix et à la société démocratique » lancé par le leader kurde Abdullah Öcalan le 27 février, le PKK a également annoncé une décision de cessez-le-feu le 1er mars.

 

Malgré la décision de cessez-le-feu, le PKK poursuit ses attaques contre les régions de Zap, Metina et Avaşin de la région fédérale du Kurdistan de Turquie. 
Le centre de presse HPG a fait une déclaration concernant les attaques menées par la Turquie les 13 et 14 mars. HPG a également noté qu’ils sont intervenus dans les attaques contre eux. 
Le HPG a publié le communiqué suivant sur le bilan des attaques de deux derniers:

 

« Les 13 et 14 mars, de nombreuses zones, notamment les régions de Xakurkê, Garê et Metîna, ont été bombardées à 6 reprises par des avions de guerre.
Les 13 et 14 mars, de nombreuses régions, dont Zap, Girê Bahar, Girê Amediyê et Metîna, ont été bombardées 377 fois avec des armes lourdes, de l’artillerie et des obusiers. 
Au cours des deux derniers jours, les zones en question ont été bombardées au total 383 fois.
Le communiqué précise également que les attaques ont été répondues dans le cadre de la légitime défense. »

KURDISTAN. RSF exige la libération des journalistes Bashdar Bazyani et Sherwan Sherwani

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Enfermés pour avoir enquêté. C’est le sort de deux journalistes du territoire autonome du Kurdistan irakien. L’un, derrière les barreaux depuis cinq ans, aurait dû recouvrer la liberté depuis le 9 mars. L’autre est détenu depuis fin février sans charges officielles. Reporters sans frontières (RSF) appelle le gouvernement de la région autonome kurde en Irak à libérer sans délai Bashdar Bazyani et Sherwan Sherwani, enfermés pour des motifs fallacieux.

Fondateur du mensuel Bashur Magazine et journaliste indépendant réputé dans la région de Bahdinan, fief du Parti démocratique kurde (PDK) et de la puissante famille Barzani, Sherwan Sherwani enquêtait sur la corruption présumée des dirigeants du Kurdistan irakien quand il est arrêté et condamné en 2020 pour « espionnage » à une peine de six ans de prison, réduite à trois. À l’issue de sa peine en 2023, il est de nouveau condamné à quatre ans de prison. Cette peine ayant été réduite à deux ans de prison, il aurait dû être libéré le 9 mars dernier. Son maintien en prison, au-delà même de cette sanction qualifiée de « cruelle et vindicative » par RSF, serait dû à des d’obstacles administratifs entravant la décision du juge, selon son avocat.
 
Quant au journaliste Bashdar Bazyani, il a été arrêté, le 28 février dernier, par les forces de l’ordre du gouvernement kurde à son domicile à Souleimaniye, dans le nord de la région autonome d’Irak, dix jours après qu’il ait lancé le média d’investigation en ligne Media 21. Ses collègues Dana Salih, Sardasht Hama Salih, et Nabaz Sheikhani ont été arrêtés le lendemain – avant d’être libérés sous caution 48 heures plus tard, et le bureau de Media a été fermé sous prétexte d’opérer « sans licence » . Selon un porte-parole du Syndicat du journalisme de Souleimaniye, Bashdar Bazyani serait détenu en vertu de l’article 433 du Code pénal irakien, accusé donc de “publication de fausses informations” et de « diffamation » . Aucune charge officielle n’a été communiquée.
 
« Bashdar Bazyani et Sherwan Sherwani, arrêtés à cinq ans d’intervalle, sont la preuve vivante de l’étouffement systématique du journalisme d’investigation au Kurdistan irakien. Leur détention restreint le droit du public à être informé sur des sujets essentiels et ils doivent être libérés immédiatement. Nous demandons aussi au gouvernement kurde d’annuler les charges qui pèsent contre les journalistes de Media 21 soient abandonnées et de permettre au média de travailler librement. »
 
Jonathan Dagher, Responsable du bureau Moyen-Orient de RSF
Un climat d’intimidation
 
Sherwan Sherwani avait déjà été soumis à des pressions en lien avec ses enquêtes sur des affaires de corruption et sur les cas de journalistes et écrivains kurdes assassinés au Kurdistan depuis 1991. Il a été arrêté une première fois en 2012 puis détenu pendant six jours à la suite de la publication en 2011 d’un article dans Bashur Magazine révélant une affaire de corruption impliquant un officiel de la municipalité de Duhok. Quelques mois après sa libération, il a été poursuivi pour diffamation par un proche du clan Barzani. Enfin en 2019, il a été interpellé pour sa couverture d’une manifestation à la frontière turque.
 
Bashdar Bazyani est également connu pour ses enquêtes sur des affaires de corruption. Dans sa dernière publication sur Facebook, le 23 février, il avait révélé détenir des informations relatives à de la pollution industrielle émanant d’une cimenterie et aurait reçu des menaces de poursuites judiciaires de la part de l’un des propriétaires de la cimenterie, selon les informations recueillies par RSF. Son arrestation pourrait aussi être liée à une interview non publiée d’un membre de la famille d’un fonctionnaire du gouvernement kurde, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Bashdar Bazyani avait déjà été détenu le 5 février pendant 12 heures au poste de police de Sardinar pour des charges qu’il dit ignorer à ce jour. À sa libération, il a déclaré avoir été malmené et avoir eu les mains et les pieds menottés tout au long de sa détention.
 
Deux autres reporters – le photojournaliste indépendant Qahraman Shukri et le journaliste indépendant Omed Baroshki – sont également détenus en raison de leur travail au Kurdistan irakien. (RSF)

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Yusuf Erişti

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TURQUIE – ISTANBUL – Lors de leur 1042e veillée hebdomadaire, les Mères du Samedi ont demandé justice pour Yusuf Erişti, un jeune homme porté disparu après avoir été arrêté par la police antiterroriste à Istanbul il y a 34 ans.

Photos des personnes disparues de forces portées par leurs proches
 
Yusuf Erişti qui a passé 2 ans en prison après le coup d’État militaire du 12 septembre 1980 a été détenu et torturé à plusieurs reprises après sa libération. Il fut porté disparu de force après avoir été arrêté de nouveau par la police antiterroriste à Istanbul le 14 mars 1991. Mais les autorités turques ont nié l’arrestation de jeune Erişti, malgré l’insistance de sa famille pour le retrouver.
 
Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

ROJAVA. Qamishlo dans la rue contre la « Déclaration constitutionnelle » d’al-Chaara

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SYRIE / ROJAVA – Hier, en plein massacre des Alaouites sur la côte syrienne et peu de temps après l’accord signé avec les Kurdes du Rojava, le président par intérim, Ahmed Al-Charaa (alias al-Joulani), a signé une déclaration constitutionnelle pour la période transitoire (dont on ne sait quand il prendra fin) basée sur la jurisprudence islamique (fiqh), provoquant la colère des femmes et des minorités, dont les Kurdes qui signalent qu’elle « contredit la réalité de la Syrie et sa diversité » et qu’ils refusent la réintroduction d’un « régime tyrannique ».

 

Aujourd’hui, des Kurdes de Qamishlo ont protesté contre la « déclaration constitutionnelle » émise par les autorités de Damas, qui, selon eux, marginalise les minorités ethniques et religieuses du pays.

La manifestation, organisée à côté du stade des Martyrs dans le quartier touristique, a vu la participation d’activistes kurdes et de dirigeants de divers partis politiques kurdes en Syrie.

Après un moment de silence, la manifestation s’est dirigée vers le siège de la Commission des Nations Unies dans le quartier touristique de Qamishli.

Les manifestants portaient des banderoles avec des slogans tels que « Ne répétez pas les expériences baasistes ratées », « La Syrie est multiethnique, multireligieuse et multiculturelle, et les droits de ces groupes doivent être reconnus dans la nouvelle constitution », « Non à l’exclusion et à la marginalisation », « Un État qui ne reconnaît pas mon identité ethnique n’est pas ma patrie », et plusieurs autres phrases rejetant la déclaration constitutionnelle et la marginalisation des composantes syriennes.

(ANHA)

EUROPE. Saisi par le PKK, la CJUE s’oppose à son retrait de la liste des organisations terroristes

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EUROPE – La Cour de justice de l’UE a rejeté l’appel du groupe armé kurde, PKK, qui demandait à être retiré de la liste des organisations terroristes du Conseil de l’Europe.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rejeté le recours du PKK contre la décision du Conseil de l’Europe de maintenir le PKK sur sa « liste des organisations terroristes ».

Dans sa décision du 13 mars, la Cour a déclaré que le maintien du PKK sur la liste du Conseil de l’Europe était légal et a rejeté cinq objections principales soulevées par les avocats représentant le PKK.

Le PKK avait fait appel de la décision du Conseil de l’Europe, arguant que celle-ci contenait des erreurs juridiques, que les motifs invoqués étaient obsolètes et que les mesures prises étaient disproportionnées. La Cour a rejeté l’appel, arguant qu’il existait suffisamment de preuves pour maintenir le PKK sur la liste.

Avec cette décision, le PKK restera sur la « liste des organisations terroristes » de l’Union européenne.

C’est la cinquième fois que la Cour de justice confirme la décision de l’UE concernant la liste des organisations terroristes.

Contexte de l’affaire

Après que l’État allemand a inscrit le PKK sur sa liste des organisations interdites le 26 novembre 1993, un nouveau concept de sécurité a été introduit dans le monde entier suite à l’attaque des Twin Towers aux États-Unis en 2001.

L’Union européenne a créé sa propre liste en décembre de la même année, dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme » imposée par les États-Unis. Le PKK y a ainsi été inclus en 2002.

Depuis 2014, la Cour de justice de l’Union européenne a traité plusieurs affaires concernant le PKK. Un arrêt de la Cour de 2018 a annulé les listes établies entre 2014 et 2017.

Le tribunal a donc jugé que les arguments en faveur de l’inscription du PKK étaient « inadéquats » et a statué que le groupe ne pouvait pas être inclus dans la liste.

L’UE a fait appel de cette décision. Immédiatement après, le Royaume-Uni a demandé en 2018 le maintien du PKK sur la liste, et le PKK a été automatiquement réinscrit le 9 janvier 2018, sur la base des mêmes arguments. Suite à cela, la partie kurde a intenté une action en justice contre la nouvelle liste le 7 mars de la même année.

L’objection du Conseil de l’Europe à la décision précédente et les dossiers contre les nouvelles listes ont été fusionnés et la première audience a eu lieu le 31 mars 2022.

Lors de l’audience du 31 mars, la Cour de justice a critiqué le Conseil de l’Europe et réagi à la défense du « copier-coller » qui reprenait les mêmes arguments malgré l’annulation des listes précédentes.

Le 30 novembre, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu sa décision dans le procès intenté par le PKK pour être retiré des listes des « organisations terroristes » entre 2014 et 2020. Bien que la Cour ait statué dans une décision précédente que le PKK ne pouvait pas être inscrit sur la liste, elle n’a pas révoqué la liste, qui a été automatiquement mise à jour avec les mêmes arguments.

Le 14 décembre 2022, la Cour européenne de justice a rejeté l’objection du PKK de 2021 visant à être retiré de la liste des « organisations terroristes ». (ANF)

SYRIE. La déclaration constitutionnelle d’Al-Charaa provoque la colère des minorités

SYRIE / ROJAVA – Hier, en plein massacre des Alaouites sur la côte syrienne et peu de temps après l’accord signé avec les Kurdes du Rojava, le président par intérim, Ahmed Al-Charaa (alias al-Joulani), a signé une déclaration constitutionnelle pour la période transitoire (dont on ne sait quand il prendra fin) basée sur la jurisprudence islamique (fiqh), provoquant la colère des femmes et des minorités, dont les Kurdes qui signalent qu’elle « contredit la réalité de la Syrie et sa diversité » et qu’ils refusent la réintroduction d’un « régime tyrannique ».
 
Au lendemain de la signature de la « Déclaration constitutionnelle » par Ahmed Al-Charaa, le Conseil démocratique syrien (CDS) a publié un communiqué déclarant que la « Déclaration constitutionnelle » ne reflète pas la diversité du pays, ajoutant que toute déclaration constitutionnelle doit résulter d’un véritable consensus national et ne pas être imposée unilatéralement.
 
Voici le communiqué du CDS:
 
« Nous rejetons catégoriquement la déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement intérimaire. Comme indiqué dans notre précédente déclaration du 26 février 2025, la « Conférence de dialogue national » n’était pas équitable en termes de représentation des composantes sociales et des entités politiques. Le Conseil démocratique syrien affirme que les résultats de cette conférence ne répondront pas adéquatement à la question nationale.
 
Ce projet reproduit l’autoritarisme sous une nouvelle forme, en enracinant le pouvoir centralisé et en conférant au pouvoir exécutif des pouvoirs absolus, tout en restreignant l’activité politique et en gelant la formation des partis politiques, entravant ainsi la transition démocratique. De plus, il ignore l’absence de mécanismes clairs de justice transitionnelle, ce qui aggrave la crise nationale.
 
Nous rejetons fermement toute tentative de rétablir la dictature sous couvert d’une « phase de transition ». Nous réaffirmons que toute déclaration constitutionnelle doit résulter d’un véritable consensus national et ne pas être imposée unilatéralement. Par conséquent, nous appelons à une refonte de la déclaration afin d’assurer une répartition équitable du pouvoir, de garantir la liberté politique, de reconnaître les droits de toutes les composantes syriennes et d’adopter un système démocratique décentralisé doté de mécanismes clairs pour instaurer une justice transitionnelle.
 
La Syrie est une patrie pour tout son peuple, et nous n’accepterons pas la reconstruction d’un régime tyrannique. »