TURQUIE. La kurdophobie tue !
TURQUIE. Des familles de martyrs kurdes sommées d’indemniser la famille d’un soldat tué
TURQUIE / KURDISTAN – Le commandement général de la gendarmerie a évalué l’indemnisation versée à la famille d’un soldat qui a perdu la vie dans un affrontement comme un « dommage publique » et a exigé l’argent des familles des membres de la guérilla kurde morts lors de combats.
L’indemnisation de 50 000 TL versée au proche du soldat Özgür Kara, décédé lors d’un affrontement dans le district de Payîzava (Gürpınar) à Wan (Van) le 19 mai 2016, a été qualifiée de « dommage public » et réclamée aux familles des membres du HPG ayant perdu la vie lors de ce même affrontement. Conformément à une décision du 3e tribunal administratif de Van, le commandement général de la gendarmerie a saisi le tribunal civil de première instance pour obtenir le remboursement de l’indemnisation de 50 000 TL et des frais de justice versés au proche de Kara, Coşkun Kara. Le commandement a affirmé que le montant en question constituait un préjudice public et a demandé que la somme soit recouvrée auprès des familles des membres du HPG DB et R.Ö., décédés lors de l’affrontement.
Dans sa requête, la Gendarmerie a soutenu que les dommages subis lors de l’affrontement étaient dus à l’acte lui-même et que, par conséquent, les parties impliquées étaient tenues de les indemniser. Elle a donc plaidé que l’indemnisation et les frais de justice devaient être réclamés aux familles des membres du HPG.
Les familles des combattants kurdes tués ont contesté la notification de paiement qui leur avait été adressée par le Bureau d’exécution de Van. Suite à l’acceptation de leur opposition, une action en justice a été déposée auprès du tribunal civil de première instance de Van pour demander l’annulation de l’opposition. La première audience aura lieu le 17 juillet. (Mezopotamya)
Photo d’archive
TURQUIE. Les Kurdes veulent des actes officiels, pas de promesses creuses
SYRIE. Des jihadistes de Damas massacrent les Druzes
SYRIE / ROJAVA – Après le massacre des Alaouites, les gangs jihadistes du gouvernement syrien ont commencé le massacre des Druzes de Soueïda, avant de s’en prendre aux Kurdes.
Rien qu’hier, dans le quartier d’Al-Maqous, à l’est de la ville de Soueïda, 6 personnes sont mortes, 20 autres blessées, lors d’affrontements dans le quartier entre des Druzes et des gangs jihadistes affiliés au régime syrien que certains veulent passer pour des gans tribaux dans le but de blanchir le régime islamiste installé à Damas.
Assaut de grande envergure sur Soueïda
Une nouvelle carte réalisée par Karim Franceschi montre une offensive coordonnée sur plusieurs fronts menée par HTS, les tribus mandatées par Lajat et les forces de sécurité pro-Damas. Présentée comme « tribale », sa structure, son ampleur et son orientation révèlent une tout autre réalité.
De son côté, l’activiste Scharo Maroof rappelle que des médias proches du régime islamiste syrien ont eux-mêmes publié des images montrant l’implication des gangs djihadistes sous commandement de Damas dans le massacre des Druzes.
Scharo Maroof a écrit sur son compte X (ancien Twitter) :
« L’ANS dirigée par la Turquie, qui a été intégrée à l’armée du gouvernement syrien et est entièrement sous le contrôle du gouvernement syrien à Damas sous Jolani, participe aux attaques contre la minorité druze en Syrie – pourtant les Syriens tentent désespérément de prétendre que le gouvernement syrien n’est pas impliqué.
Ces images ont été publiées par eux-mêmes sur leurs propres médias. Donc, soit Jolani [al-Sharaa] a menti et l’ANS dirigée par la Turquie n’est pas intégrée au système gouvernemental syrien, ce qui signifie que la Syrie doit les désarmer et les persécuter, soit les médias syriens mentent et les forces gouvernementales syriennes participent activement aux attaques et aux atrocités contre la communauté druze en Syrie.
Voilà ce qui arrive quand on construit une nouvelle Syrie sur les fondations du mensonge, de la tromperie et de la propagande. Le château de cartes finira par s’effondrer. Pour les Syriens, il est difficile d’admettre l’un ou l’autre scénario, car cela annulerait immédiatement toutes les revendications contre le peuple kurde et les FDS. »
L’agence ANHA rapporte que selon les sources locales, des combattants bédoins de la ville d’Al-Maqous ont enlevé 15 civils de Suweida dimanche matin en représailles à la détention par le Conseil militaire de Suweida de 8 civils des tribus bédouines dans la campagne de la ville la veille. »
Les sources ont ajouté que les racines de cette tension remontent à un incident survenu dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque des hommes armés ont volé un véhicule de livraison de légumes et ont brièvement retenu son chauffeur près de la zone de Kharbat al-Shiyab dans la campagne de Damas, avant de le libérer après l’avoir dépouillé de ses biens.
En réponse, des groupes locaux proches du conducteur ont installé des points de contrôle temporaires à Suweida et ont arrêté 8 civils des provinces de Hasakah et de Suweida, exigeant la restitution du véhicule en échange de leur libération.
Parallèlement à ces événements, la route Damas-Suweida a connu une intensification des tensions sécuritaires, avec des agressions et des enlèvements aveugles, ce qui a poussé les forces de sécurité intérieure à fermer la route au poste de contrôle de Musmiyah et plusieurs autres. Dans le même contexte, Cheikh Hammoud al-Hanawi, chef spirituel des musulmans unitariens druzes, a publié une déclaration urgente appelant toutes les parties à mettre un terme à l’escalade et à recourir à la raison.
Cheikh al-Hanawi a déclaré : « Les réactions qui ont lieu sont indignes de gens d’honneur et ne servent que les ennemis de notre unité », ajoutant que « la justice est le fondement de la paix, et l’effusion de sang innocent est interdite à tous. »
SYRIE. Un jeune Kurde tué sous la torture dans une prison d’Alep
SYRIE / ROJAVA – Un jeune Kurde prénommé Firas Farouq Bouzan (39 ans) est mort sous la torture dans un centre de détention d’Alep géré par les forces de sécurité du gouvernement de Damas.
Après 40 jours de détention par les forces de sécurité publique sous le gouvernement de transition à Damas, la famille du citoyen kurde Firas Farouq Bouzan (39 ans) a été informée de venir récupérer son corps sans vie.
Firas, originaire des villages de la région d’Al-Bab et résidant dans le quartier de Sheikh Maqsoud, était le seul soutien de sa famille.
Des sources locales ont déclaré au correspondant de l’agence ANHA que les forces de sécurité publique ont accusé Firas de vol, ce qui a conduit à sa détention sans preuves ni preuves suffisantes.
Des sources familiales ont confirmé que la victime n’avait pas été présentée à une autorité judiciaire compétente pour une enquête équitable sur les accusations portées contre elle. La famille a déclaré avoir reçu aujourd’hui des promesses de libération après avoir contacté plusieurs parties. Cependant, contre toute attente, l’administration pénitentiaire d’Alep l’a informée de la nécessité de récupérer le corps de leur fils.
Vers 5 heures du matin, l’administration pénitentiaire d’Alep, affiliée au gouvernement de transition de Damas, a contacté l’épouse de Firas pour l’informer qu’il était décédé en prison des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et d’hypertension. Elle lui a demandé de récupérer son corps au service de médecine légale.
Cependant, d’autres informations suggéraient la présence d’ecchymoses sur son corps, indiquant qu’il aurait pu être battu et torturé en prison. Malgré cela, le rapport médico-légal a conclu à une mort naturelle, causée par une hypertension artérielle.
La famille n’a pas répondu aux questions sur la présence d’ecchymoses sur le corps de la victime, pour des raisons qui restent obscures. (ANHA)
L’Allemagne enquête sur une employée du consulat turc et une policière soupçonnées d’espionnage
ALLEMAGNE – Le parquet fédéral allemand a ouvert une enquête sur une employée du consulat turc et une policière d’origine turque, soupçonnées d’espionnage pour la Turquie, a rapporté Turkish Minute, citant le journal allemand Kölner Stadt-Anzeiger.
L’enquête comprend une perquisition effectuée mercredi au domicile d’une membre du personnel du consulat général de Turquie à Cologne, mais pas dans les locaux consulaires. Une deuxième suspecte, qui serait une policière basée à Cologne, est accusée d’avoir divulgué au consulat des informations provenant des bases de données de la police concernant la guérilla kurde.
Les deux femmes restent libres pendant la durée de l’enquête. Le parquet a refusé de fournir davantage de détails tant que celle-ci est en cours.
On ignore encore comment les données ont été transférées et si un paiement a été effectué. Si les allégations se confirment, la situation pourrait dégénérer en incident diplomatique majeur.
Les autorités allemandes accusent depuis longtemps l’Organisation nationale du renseignement turc (MIT) de surveiller les dissidents vivant en Allemagne. Des adeptes de groupes tels que le mouvement religieux Gülen, opposé au président turc Recep Tayyip Erdoğan et à son gouvernement, auraient été pris pour cible.
Le gouvernement turc accuse le mouvement Gülen d’avoir orchestré une tentative de coup d’État le 15 juillet 2016 et le qualifie d’« organisation terroriste », bien que le mouvement nie fermement toute implication dans la tentative de coup d’État ou toute activité terroriste.
Depuis 2016, la Turquie a arrêté des dizaines de milliers de personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le mouvement.
Afin d’éviter la répression menée par le gouvernement, des milliers de partisans de Gülen ont fui la Turquie et se sont réfugiés dans des pays européens et autres.
Depuis des années, la Turquie exhorte à plusieurs reprises les autorités allemandes à prendre des mesures contre les partisans de Gülen qui ont demandé l’asile dans le pays.
En 2022, un ressortissant turc, Ali D., arrêté en Allemagne en 2021, soupçonné d’espionnage de dissidents pour le compte du MIT, a admis devant le tribunal avoir espionné des partisans du mouvement Gülen et des membres du PKK.
Les activités des services de renseignement turcs consisteraient également à surveiller et à influencer les communautés de la diaspora par l’intermédiaire d’organisations religieuses et culturelles. L’un des réseaux pro-gouvernementaux les plus importants est l’Union des démocrates internationaux (UID), fondée en 2004 et basée à Cologne. Ce groupe entretient des liens étroits avec le Parti de la justice et du développement (AKP) d’Erdoğan.
TURQUIE. Les Kurdes exigent des excuses d’État pour le massacre de Zîlan
TURQUIE / KURDISTAN – La Commission des peuples et des croyances du DEM Parti a rendu hommage aux civils Kurdes massacrés par la Turquie dans la vallée de Zîlan à l’occasion de son 95e anniversaire et a appelé l’État turc à reconnaître le massacre et présenter des excuses.
Yüksel Mutlu, co-porte-parole de la Commission des peuples et des croyances du parti DEM, a commémoré les victimes du massacre de Zilan à l’occasion de son 95e anniversaire et a appelé l’État turc à faire face au massacre et à présenter des excuses au peuple.
Dans une déclaration écrite publiée dimanche, Yüksel Mutlu a déclaré : « Le 13 juillet 1930, des milliers de personnes ont été massacrées dans la vallée de Zilan. Femmes, enfants et personnes âgées ont été tués par des bombes et des mitrailleuses. Des maisons ont été incendiées, des villages ont été rayés de la carte et les survivants ont été contraints à l’exil. Le massacre de Zilan est l’un des exemples les plus graves de la politique systématique d’anéantissement et de négation visant le peuple kurde.
95 ans ont passé, mais le massacre n’a toujours pas été officiellement reconnu, et l’État n’a même pas mentionné son nom. Il n’existe aucun mémorial, aucune excuse, aucune trace de justice dans la région où le massacre a eu lieu. Malgré toutes les politiques de déni, nos peuples continuent de porter cette vérité dans leur mémoire.
En tant que parti DEM, nous soulignons que la confrontation avec le passé est l’une des pierres angulaires du processus de paix et de société démocratique que nous poursuivons. Zilan est non seulement une grave blessure dans la mémoire collective du peuple kurde, mais aussi une responsabilité partagée par tous ceux qui aspirent à une vie libre et équitable sur ces terres. »
Le parti DEM a énuméré ses revendications comme suit :
– Le massacre de Zilan doit être officiellement reconnu par la République de Turquie et des excuses publiques doivent être présentées au peuple.
– Une commission d’enquête indépendante et inclusive doit être créée au sein de la Grande Assemblée nationale de Turquie.
– La vallée de Zilan doit être préservée comme lieu de mémoire et de confrontation ; les traces des villages détruits et des vies effacées doivent être rendues visibles à travers une approche restauratrice.
Un système qui nie la vérité ne peut engendrer la paix. La justice ne se construit pas par l’oubli, mais par la confrontation avec le passé. Nous n’avons pas oublié Zilan. »
Le génocide de Zîlan
TURQUIE. Les femmes kurdes bloquent les travaux d’un projet minier
TURQUIE / KURDISTAN – Dans la province kurde de Diyarbakir (Amed), des femmes ont organisé un sit-in pour interrompre les travaux d’un projet controversé d’une mine de cuivre. Leur protestation vise à dénoncer un passé de violences qui a déjà dévasté leur village à sept reprises.
Dans le village de Mizak, dans le district de Lice à Amed (Diyarbakır), des femmes kurdes ont bloqué l’accès aux excavatrices dimanche pour protester contre le projet d’exploitation d’une mine de cuivre. Munies de bâtons et assises au sol, elles ont bloqué le passage des engins, soucieuses de leur environnement naturel et déterminées à « ne pas perdre leur village une huitième fois ».
Les femmes ont rappelé la longue histoire de destruction de leur village, notamment pendant la terreur d’État turque des années 1990 : « Notre village a été incendié ou détruit sept fois, et sept fois nous l’avons reconstruit. Que voulez-vous de notre nature ? », a crié l’une des femmes manifestantes, qui a envoyé un message clair : « Pas d’exploitation minière, pas de déforestation, plus d’ingérence dans nos vies. »
Lorsqu’un opérateur d’excavatrice a tenté de discuter avec les femmes manifestantes, elles lui ont retorqué : « Nous savons ce qui se passe ici. Nous protégeons nos terres. » Les femmes se sont alors assises par terre dans la zone d’excavation prévue, empêchant le début des travaux. « Nous ne laisserons personne creuser dans notre village », ont-elles déclaré. Le blocus se poursuit, accompagné de demandes d’arrêt immédiat du projet.
Les manifestations s’opposent à un important projet de mine de cuivre qui suscite des tensions depuis des années. En 2020, les autorités ont publié un rapport controversé affirmant qu’une étude d’impact environnemental n’était pas nécessaire. Peu après, des milliers d’arbres ont été abattus dans la région. Face à la résistance grandissante, un tribunal a ordonné une première visite du site. Une expertise correspondante a été rédigée le 10 décembre 2024. Suite aux objections de la population, la procédure a été rouverte. Fin juin, une nouvelle équipe d’experts a mené une nouvelle inspection et a également entendu les villageois, mais le verdict est toujours en attente. Pourtant, les femmes de Mizak sont déterminées à ne pas renoncer à leur nature. (ANF)
Commémorations des martyrs du 14 juillet kurde
TURQUIE / KURDISTAN – Alors que le PKK a décidé de déposer les armes, les Kurdes commémorent les 4 prisonniers politiques du PKK morts à l’issus du « jeûne de la mort » lancé dans la prison tristement célèbre de Diyarbakır il y a 43 ans.
Il y a 43 ans, 4 prisonniers politiques, cadres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ont lancé une grève de la faim appelée le « jeûne de la mort », pour protester contre la torture et traitements inhumains dans la prison tristement célèbre de Diyarbakır. Tous les quatre ont perdu la vie et sont commémorés en tant que « martyrs du 14 juillet » par les organisations kurdes.
Sakine Cansız, une des cofondatrices du PKK, est l’une des seules femmes fondatrices du PKK à être décrite par ses camarades comme «l’esprit de la résistance dans la prison de Diyarbakir» et assassinée avec deux autres femmes kurdes Fidan Doğan et Leyla Şaylemez à Paris le 9 janvier 2013.
Terrifié par les implications de la mort rapide de ces prisonniers, qui ont politisé les quartiers, les tribunaux et la population, au-delà des murs de la prison avec leurs défenses politiques, devant les tribunaux et leur éducation dans les cellules, l’État turc a eu recours à des mesures drastiques et a tout fait pour minimiser la signification de ces actions.
KURDISTAN. Les Kurdes commémorent le massacre de Zilan
TURQUIE / KURDISTAN – Il y a 95 ans, l’armée turque massacrait des dizaines de milliers de Kurdes étaient et incendiait 44 villages dans la vallée de Zilan pendant la rébellion d’Ararat. Aujourd’hui, la Turquie construit un barrage dans cette vallée pour effacer les traces du massacre de Zilan.
Lêkolîn : « La Turquie réorganise les gangs djihadistes en Syrie »
SYRIE / ROJAVA – Le centre de recherche kurde, Lêkolîn, signale que la Turquie, par le biais de ses services secrets (MIT), réorganise les gangs djihadistes à travers la Syrie pour mettre fin à l’autonomie des Kurdes, au milieu de massacres d’Alawites sur les côtes syriennes.
Voici l’intégralité de l’article de Lêkolîn
Tous les détails concernant les groupes de gangs djihadistes radicaux tels que Jund Al-Aqsa et Huras Al-Din, en particulier le groupe de gangs Saraya Ansar Al-Sunna qui a mené des attaques sanglantes dans de nombreuses régions de Syrie, révèlent les nouveaux plans que le MIT veut mettre en pratique sur le terrain à travers HTS.
Dans notre dossier spécial, nous examinerons en détail les faits concernant les groupes de gangs djihadistes Saraya al-Sunna, qui ont lancé des attaques sanglantes sur la côte syrienne peu après la chute du régime d’Assad, Jund al-Aqsa et Huras al-Din, qui ont été déployés dans le désert syrien par le MIT pour de nouvelles attaques, et les nouveaux plans du MIT sur le terrain.
AUTEUR D’ATTENTATS SANGLANTS : SARAYA ANSAR AL SUNNE
Bien que le nom de ce groupe djihadiste, Saraya Ansar al-Sunna, soit apparu lors de l’attaque du 1er février contre la ville d’Arza, dans la banlieue de Hama, où 15 civils alaouites ont été massacrés, son histoire est antérieure au régime d’Assad. Autrefois affilié au HTS sous le commandement de Abou Mohammad al-Jolani [Ahmed al-Charaa], le groupe s’est organisé clandestinement à Idlib, également siège du HTS. Il a refait surface en février 2025, lançant des attaques sanglantes contre les minorités religieuses syriennes, notamment les alaouites, les druzes et les chiites.
Le gang publie des fatwas, des déclarations idéologiques et des menaces, principalement via des plateformes cryptées comme Telegram. Les Kurdes font partie des groupes menacés.
Le chef fondateur du gang, Abu Aysha al-Shami, est le principal responsable des attaques meurtrières ciblant les Alaouites, les chrétiens et les chiites.
Le principal responsable de la charia de Saraya Ansar al-Sunna est Abou al-Fath al-Shami, surnommé Xelil [qui serait originaire d’Al Hajar al-Aswad, un ancien bastion de l’EI du sud de Damas] qui aurait fait défection du HTS. Il est également connu comme l’un des dirigeants les plus éminents de l’organisation, s’exprime au nom du groupe dans ses déclarations et est considéré comme l’autorité légitime pour formuler les déclarations officielles de l’organisation.
Selon les informations que nous avons obtenues, le commandant général du gang est Ebid El-Kadir El-Mo’itemen, nom de code Abu Zir El-Somali, ancien chef de l’EI originaire de Somalie. Le gang comprend des groupes djihadistes étrangers et est financé par des États comme la Turquie, la Libye, les Émirats arabes unis et le Liban.
Il compte environ 1 600 membres, y compris ceux qui ont rompu avec HTS et d’autres groupes de gangs.
Le groupe, auparavant allié de HTS, a accusé HTS et ses partisans de « s’écarter des enseignements islamiques et de renier les promesses faites à ceux qui les ont rejoints » après avoir renversé le régime d’Al-Jolani en Syrie. Saraya Ansar al-Sunna, qui a émis des discours et des fatwas visant le gouvernement de HTS et ses partisans, n’a pas encore perpétré d’attaque contre HTS.
Le MIT et le HTS mènent des enquêtes de renseignement
Comme nous l’avons mentionné plus haut, ce gang n’a pas encore mené d’attaque visant directement HTS. Il n’a pas non plus approché les zones où sont implantés des gangs turkmènes, soutenus par l’État turc. Si HTS présente incontestablement le gang Ansar al-Sunna, qu’il a formé dans son enfance, comme un gang indépendant et incontrôlable, les informations que nous avons obtenues suggèrent le contraire.
Selon les informations obtenues par Lekolin.org, le gang Ansar al-Sunna est géré de manière très secrète par des responsables du MIT et des services de renseignement de HTS. Nous avons appris que les attaques actuelles de ce gang avaient été planifiées huit mois à l’avance.
CENTRES SOUS INSPECTION HTS
Le quartier général principal du groupe djihadiste radical, qui prétend ne pas avoir de centre et se décrit comme une « force décentralisée de loups solitaires », est situé dans les régions contrôlées par HTS, ou le gouvernement Colani.
Selon des informations confirmées par des sources fiables, le principal centre d’où étaient coordonnées toutes les attaques sanglantes était le Centre de sécurité politique, affilié au HTS, situé dans le quartier de Mazzeh à Damas. Le second centre se trouve à Sermada, dans la province d’Idlib. Dans ces centres, de hauts responsables du renseignement du HTS et des milliers de civils étaient chargés de commettre des massacres.
DU MEURTRE DE MASSE AUX ASSASSINATS
Saraya Ansar al-Sunna, qui poursuit ses massacres, incendies criminels et pillages ciblant des personnes de confessions et de croyances différentes, perpétue la mentalité meurtrière de Daech. Ansar al-Sunna agit comme un contre-gang, légitimant les opérations militaires du gouvernement de Damas, vestige d’Al-Qaïda, et ouvrant la voie à sa répression des sectes minoritaires, tout comme les gangs de Daech étaient auparavant utilisés comme machines à tuer contre les populations de la région par des acteurs régionaux et internationaux, notamment le régime Baas et la Turquie.
Le bilan du massacre perpétré par le groupe djihadiste radical Ansar Al Sunne à Saraya est le suivant :
-Le 1er février 2025, Arzah a tué 15 Alaouites dans la campagne d’Azra à Hama.
-15 chiites tués dans la région de Tell Dahab et dans la campagne de Hama le 1er février 2025.
-5 mars 2025 Des forêts appartenant à la communauté alévie de Qardaha ont été incendiées.
– Le 4 avril 2025, un homme alévi et son proche ont été tués dans la ville de Safita, dans le gouvernorat de Tartous.
-5 avril 2025 1 personne a été tuée et 3 Alaouites ont été kidnappés dans les gouvernorats de Homs et de Lattaquié.
-8 avril 2025 Wadi Al Dahab, Homs Un civil alaouite a été abattu, affirmant avoir des liens avec le gouvernement baasiste.
-9 avril 2025, 20 Alevis sont tués.
Le 9 mai 2025, une personne a été assassinée dans la région d’Al-Waer, dans la province de Homs, au motif qu’elle était un partisan du régime.
– Le 9 mai 2025, un chiite a été assassiné dans le quartier d’Al-Mashad à Alep.
-Le 10 juin 2025, une personne qu’ils prétendaient être un ancien membre du régime d’Assad a été tuée dans la région de Dijabijja, dans le gouvernorat de Homs, et le même jour, 7 Alaouites ont été tués à Tartous.
-22 juin 2025, lors de l’attentat suicide contre l’église Mar Elias [Saint-Elie]
– 29 chrétiens ont été tués et 63 civils blessés. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante contre les chrétiens à Damas depuis des décennies.
Saraya Ansar Al Sunna, qui a ouvertement déclaré avoir personnellement participé à des attaques dans des régions côtières comme Lattaquié-Banyas-Tartous, où vivent en grand nombre des Alaouites et des chrétiens, où plus de 2 000 civils ont été tués selon les données officielles, révèle comment ils servent le gouvernement de Damas, qui tente de réprimer les minorités.
Des groupes radicaux se sont installés dans le désert syrien : Jund al-Aqsa et Huras al-Din
Jund al-Aqsa est un groupe djihadiste fondé à Idlib en 2012 pendant la guerre civile syrienne. Affilié à Al-Qaïda, il a longtemps contrôlé le district de Sarmin à Idlib et était présent dans le district de Saraqib et dans la région de Murek, au nord de Hama. On estime que Jund al-Aqsa compte près de 1 000 soldats, et certains de ses membres sont originaires de l’extérieur de la Syrie, notamment d’Arabie saoudite et de pays d’Afrique du Nord. Jund al-Aqsa entretient également de bonnes relations avec le groupe Turkestan, composé principalement de gangs des républiques turques, et a agi à ses côtés lors de nombreux massacres. Cependant, en raison de divergences idéologiques et d’affrontements avec d’autres gangs, il est entré en conflit avec HTC en 2017 et s’est considérablement affaibli. La plupart de ses membres ont rejoint HTC ou se sont dissous. Le groupe était autrefois allié au Front Al-Nosra (qui fait désormais partie du HTS), mais a ensuite choisi d’opérer de manière indépendante.
Après la chute du régime d’Assad, le gouvernement HTS a voulu que les gangs Jund al-Aqsa s’intègrent à l’armée générale, mais le groupe s’y est opposé et est passé sous le contrôle direct du MIT et a été déplacé vers les déserts syriens.
LES GANGS HURAS EL DIN D’AFRIN À TISHRIN
Horas al-Din (Horas al-Din, « Gardiens de la religion ») a été fondé en 2018 en tant que groupe djihadiste radical ayant prêté allégeance à Al-Qaïda. Le groupe, qui comprend de nombreux gangs étrangers, opérait comme la branche syrienne d’Al-Qaïda. Basé à Idlib, Horas al-Din a adopté une position djihadiste plus dure contre la politique de modération de HTC. Bien que le groupe ait mené des attaques contre les forces du régime, il a fréquemment connu des tensions avec HTC. Lors des affrontements entre HTC et les gangs de l’ANS à Afrin en juin 2022, les gangs Hayat Tahrir al-Sham ont été déployés sur les lignes de front au nord-est d’Alep et ont progressé dans les régions occupées d’Afrin, d’al-Bab et de Jarabulus, tandis que les gangs Horas al-Din se sont établis dans les villages de Qabashid et Basutê au sud d’Afrin et le long de la ligne de front sud.
Le gang Huras al-Din, désigné comme organisation terroriste par les États-Unis et d’autres pays, a annoncé sa prétendue dissolution en janvier 2025 après la chute du régime d’Assad, mais a été repoussé au front sur la ligne Manbij-Tishrin par les directives de l’État turc occupant.
L’État turc occupant, qui a déployé des chefs de gangs qui avaient auparavant servi aux plus hauts niveaux de l’EI dans les attaques d’invasion de Manbij, a également utilisé les gangs étrangers Huras al-Din qu’il avait spécialement recrutés dans ses attaques contre le barrage de Tişrin {Tishreen] et le pont de Qerekozak.
Dans un communiqué de janvier 2025 concernant les attaques de l’État turc occupant et de ses gangs dans la campagne de Manbij et autour du barrage de Tichrine, le centre de presse des FDS a déclaré : « 500 mercenaires de l’EI, du groupe « Huras al-Din », composé de ressortissants d’Ouzbékistan, du Turkestan et de Tchétchénie, ainsi que l’État turc occupant et d’autres gangs qui lui sont affiliés, ont mené de violentes attaques dans la campagne sud et est de la ville de Manbij et dans la zone rurale autour du barrage de Tichrine. Nos forces ont riposté violemment à ces attaques, faisant des dizaines de morts et de blessés. »
À l’instar du gang djihadiste Jund al-Aqsa, les gangs Huras al-Din, agissant sous les ordres du MIT, ont été relocalisés à Suxne [Al-Soukhna ville du désert située dans la province de Homs, entre Palmyre et Raqqa], Tadmur et au sud de Raqqa. Ces deux gangs, qui ont déclaré leur séparation d’avec HTS, n’ont pas encore lancé d’attaques contre HTS et comptent entre 1 000 et 2 000 membres. Ce chiffre inclut les gangs qui ont récemment fait sécession des 444 liwa [brigade] d’HTS. Ces deux gangs djihadistes sont les plus densément peuplés de ressortissants étrangers en Syrie.
ILS SE RÉPANDENT DANS TROIS RÉGIONS PRINCIPALES
Conformément aux instructions données par le MIT, ils se sont propagés à Tedmur et ses environs dans l’ouest de la Syrie, à Suxne et ses environs dans le centre de la Syrie, et à Raqqa et Deir ez-Zor dans l’est de la Syrie.
Après qu’il est devenu évident que les forces de la coalition dirigée par les États-Unis lanceraient une opération contre Daech dans le désert syrien, le MIT semble agir dans le cadre de la protection des gangs djihadistes affiliés à Daech sur le terrain afin d’éviter qu’ils ne deviennent des cibles pour la Coalition internationale. Dans ce contexte, le MIT se concentre sur l’organisation des cellules de Daech dans les déserts de Raqqa et de Homs. Par conséquent, il a été confirmé que ces cellules seront principalement déployées au sein des 86e et 66e brigades jusqu’à la fin de l’opération de la Coalition. Par ailleurs, il a été appris qu’avec le soutien du MIT, une étroite coordination a été établie entre les groupes radicaux ayant récemment pénétré dans le désert syrien, Daech et les gangs opérant sous l’égide des 86e et 66e divisions. Le groupe facilitant cette coordination est le groupe spécial du MIT, créé au sein des 86e et 66e divisions, comme nous l’avons révélé dans notre rapport spécial du 3 juin.
NOUVEAUX PLANS D’ATTAQUE
Comme on le sait, la région de Deir ez-Zor, qui s’étend de Raqqa à la région de Mayadin, est sous le contrôle de la 86e division, commandée par le chef de gang Abu Hatim Shakra, à la tête du groupe Ahrar al-Sharqiya, étroitement lié au MIT. De même, la ligne Abu Kemal est sous le commandement du chef de gang de la 66e division du MIT, Abu Iskander. Par conséquent, le MIT a chargé les 86e et 66e divisions de faciliter les mouvements des gangs Jund al-Aqsa et Huras al-Din dans ces régions. Par conséquent, il a été déterminé que le MIT prévoit d’attaquer les régions de Raqqa et de Deir ez-Zor par l’intermédiaire de ces gangs djihadistes radicaux et utilisera ces groupes radicaux sous le couvert des 86e et 66e divisions.
Si les négociations entre l’Administration autonome du Rojava (AANES) et le gouvernement de Damas échouent, le MIT prévoit une opération militaire ciblant les régions de Tabqa et Raqqa. Compte tenu de l’activité sur le terrain des groupes djihadistes radicaux ayant récemment rejoint l’EI, leur stratégie d’attaque est la suivante : les groupes djihadistes radicaux et les gangs de l’EI présents dans la région établiront des cellules à Raqqa et Tabqa, commettront des attentats à l’explosif et cibleront des institutions, dans le but de perturber la sécurité de la région. Ensuite, les gangs Jund al-Aqsa et Huras al-Din, déployés au sein de la 86e brigade, lanceront une attaque.
La 76e division a été affectée à la ligne de Deir Hafir.
Les gangs qui cherchent à s’emparer de Raqqa et de Tabqa par cette méthode prévoient d’occuper les régions de Deir Hafır et de Maskanah, toujours avec l’aide de la 76e division du MIT (gangs Al-Hamzat). Il est confirmé que les plans du MIT visant à occuper les zones libérées telles que Tabqa, Raqqa et Deir ez-Zor se poursuivent et attendent un environnement politique et militaire favorable. Il y a deux semaines, on a appris que le MIT avait préparé un plan similaire pour occuper l’est de Deir ez-Zor. Selon ce plan, il a été signalé qu’ils lanceraient des opérations contre les FDS sous le couvert de gangs tribaux, et que les 86e et 66e brigades soutiendraient ensuite ces groupes et viseraient à pénétrer dans l’est de Deir ez-Zor.
Militan RÊHAT
« Le feu est devenu un symbole pour les Kurdes car il symbolise la renaissance et la résistance »
KURDISTAN – L’historien Sedat Ulugana a décrit ainsi l’acte des guérilleros de brûler leurs armes : « Le feu est socio-historiquement associé au peuple kurde. Il symbolise la résistance, l’illumination et la renaissance. »
Suite à l’appel d’Abdullah Öcalan le 27 février, le processus a pris une nouvelle dimension avec une cérémonie d’incendie d’armes impliquant un groupe de 30 guérilleros, en signe de bonne volonté du PKK.
Le groupe de guérilla (15 femmes et 15 hommes), dirigé par la coprésidente du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistanê, KCK), Besê Hozat, a brûlé ses armes lors d’une cérémonie tenue le matin du 11 juillet. Le fait que la cérémonie ait eu lieu dans une grotte et que les armes aient été brûlées au lieu d’être rendues ou enterrées a suscité un débat public important.
Sedat Ulugana, chercheur en histoire kurde, a partagé son évaluation de ces discussions avec l’ANF. Il a expliqué l’importance historique du lieu choisi pour la cérémonie et le rituel du feu.
La grotte a abrité des résistants kurdes à travers l’histoire
Déclarant que la cérémonie était profondément significative, Ulugana a déclaré ce qui suit à propos du lieu choisi : « Une cérémonie profondément significative… Elle s’est déroulée avec sérieux et discipline. Le choix du lieu a un contexte historique. Cette ancienne grotte a très probablement servi de refuge aux Kurdes résistants tout au long de l’histoire.
Ce que nous savons avec certitude, c’est que la grotte de Casenê (en kurde : şıkefta Casena) a abrité la résistance de Mir Babanzade Abdurahman entre 1806 et 1808. Les Mir s’y sont réfugiés et ont combattu le pacha oppresseur de l’Empire ottoman pendant deux ans. Plus tard, dans les années 1920, cette grotte est devenue un refuge pour le cheikh Mahmud et ses camarades combattant les Britanniques. Par la suite, elle a été utilisée par Mam Celal (Jalal Talabani) dans sa lutte contre le régime Baas d’Irak.
Autrement dit, elle est devenue un bastion de résistance contre toutes les structures coloniales du Kurdistan. Que la volonté de paix qui se manifeste dans cette grotte porte un message puissant dans ce contexte. Personnellement, j’interprète cette cérémonie ainsi : « Nous nous sommes adossés à notre foyer, aux montagnes qui sont associées à notre peuple, et avons résisté tout au long de l’histoire. Au nom de la paix, nous ne renonçons pas aux outils de la résistance ; nous les brûlons de notre propre volonté dans cette grotte, symbole de la résistance. »
Le feu est identifié au peuple kurde
Abordant la question de la combustion des armes, Ulugana a souligné le rôle profondément ancré du feu dans l’histoire et l’identité kurdes : « Au début du millénaire, les auteurs arabes décrivaient les Kurdes de la même manière : ‘On dit que si Dieu a créé tous les humains à partir de la terre, il a créé les Kurdes à partir du feu.’ Le culte du feu est devenu socio-historiquement associé au peuple kurde. Il symbolise la résistance, la lumière et la renaissance. »
Dans la mythologie, le feu marque le début de la vie. Scientifiquement, le cœur de la Terre est le feu. C’est lui qui forme le sol, façonne les montagnes, puis les fait fondre pour les transformer en plaines. (ANF)