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Nord-est de la Syrie : Un crime de guerre apparent commis par les forces soutenues par la Turquie (HRW)

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SYRIE / ROJAVA – L’ONG de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW) dénonce le ciblage d’une ambulance du Croissant rouge kurde Heyva Sor par des mercenaires de la Turquie survenu le 18 janvier dernier dans le Nord-Est de la Syrie et demande à Ankara d’enquêter sur cette attaque afin de « s’assurer que les responsables soient tenus de rendre des comptes ».

Ambulances du Croissant Rouge kurde ciblées par les forces turco-jihadistes au Rojava

Voici le communiqué du HRW concernant le ciblage d’une ambulance du Croissant kurde par des gangs de la Turquie :

Nord-est de la Syrie : Un crime de guerre apparent commis par les forces soutenues par la Turquie (HRW)

Ankara devrait enquêter sur cet incident et s’assurer que les responsables soient tenus de rendre des comptes

Une frappe de drone menée par la coalition Turquie – Armée nationale syrienne (ANS) qui a touché une ambulance du Croissant-Rouge kurde le 18 janvier dans le nord de la Syrie était un crime de guerre apparent, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Cette frappe a touché une ambulance qui transportait un civil blessé par une précédente frappe de drone menée le même jour contre des manifestants sur le site du barrage de Tichrine, ont déclaré des témoins. Les deux attaques du 18 janvier ont tué six civils, dont un acteur kurde bien connu, et en ont blessé au moins 16 autres, selon l’agence de presse ANF News.

Un compte affilié au groupe armé ANS a publié une vidéo filmée par une caméra de drone, et montrant la première attaque menée contre des personnes sur le site du barrage ; Human Rights Watch n’a pas été en mesure de déterminer si les frappes du drone avaient été menées par les forces armées turques ou par l’ANS. Des manifestants s’étaient rassemblés à proximité du barrage de Tichrine, afin de dissuader la coalition Turquie-ANS de poursuivre ses attaques dans cette zone, par crainte d’un effondrement du barrage. Au moins quatre attaques menées en janvier par la coalition Turquie-ANS près de ce site ont touché des manifestants, tuant 20 personnes et en blessant plus de 120, selon les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les autorités kurdes et soutenues par les États-Unis.

« Les forces de l’ANS et les forces turques ont démontré une tendance claire et inquiétante à mener des attaques illégales contre des civils et des biens civils, et semblent même les célébrer », a déclaré Hiba Zayadin, chercheuse senior sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La Turquie, en tant que principal pays soutenant l’ANS, a l’obligation de mettre fin aux abus commis par ce groupe armé si elle veut éviter le risque de se rendre complice de ses crimes. »

Human Rights Watch a mené des entretiens avec deux personnes ayant participé à la manifestation du 18 janvier, ainsi qu’avec le chauffeur de l’ambulance. Human Rights Watch a aussi vérifié des vidéos de l’attaque contre la manifestation sur le site du barrage, qui a été menée entre 13 et 14 heures ce jour-là, et de ses répercussions. Human Rights Watch n’a pu identifier aucune cible militaire ou arme visible à proximité immédiate de la manifestation, s’appuyant sur l’examen et la vérification de trois vidéos, et sur des déclarations de témoins.

« Nous sommes allés au barrage de Tichrine de manière pacifique pour protester contre l’agression par la Turquie et ses factions affiliées, pour protéger notre terre et pour exiger la fin des attaques contre l’eau, l’électricité et les infrastructures », a déclaré à Human Rights Watch Armanj Mohammed, un habitant de la ville de Qamishli âgé de 37 ans. « Nous chantions des chansons kurdes et dansions ; des femmes, des enfants et des personnes âgées se trouvaient parmi nous. Il n’y avait aucune présence militaire ou des FDS sur le site de la manifestation. » Les manifestants se trouvaient à environ cinq kilomètres de la ligne de front.

Des images de drone publiées par une chaîne Telegram affiliée à l’ANS le 22 janvier, vérifiées par Human Rights Watch, montrent deux petites munitions larguées par avion explosant dans une foule d’hommes et de femmes au barrage de Tichrine, où ils manifestaient et exécutaient une danse kurde traditionnelle en rang. Une légende dit : « Le drone armé adresse ses félicitations et ses bénédictions aux célébrations des FDS au barrage de Tichrine. »

Des vidéos de l’attaque publiées sur les réseaux sociaux le 18 janvier et après montrent des manifestants non armés se précipitant pour venir en aide aux personnes blessées ou apparemment mortes.

« La scène était terrifiante et indescriptible », a déclaré Jiyan Khalil, journaliste et présentatrice de JinTV qui filmait la manifestation. « Il n’y a eu aucun avertissement préalable avant le bombardement. L’attaque a été extrêmement brutale et a directement visé les civils deux fois de suite. »

Le gouvernement turc a accusé les FDS et les Unités de protection du peuple (YPG) d’avoir utilisé des civils comme boucliers humains dans la zone du barrage de Tichrine.

Human Rights Watch a mené un entretien avec l’un des chauffeurs des ambulances du Croissant-Rouge kurde qui se sont dirigées vers le site du barrage après l’attaque. Il a déclaré : « Alors que nous étions en route vers le barrage et étions près du village de Huriya, à environ 30 kilomètres du barrage, [les passagers d’]une voiture civile nous ont fait signe de nous arrêter. Ils nous ont dit qu’ils transportaient une fille blessée. »

Le chauffeur a alors transféré cette fille, qui, selon lui, avait une blessure abdominale suite à l’attaque du barrage de Tichrine, dans l’ambulance. « Peu de temps après que je sois remonté dans l’ambulance, nous avons été frappés par une attaque de drone. L’explosion a causé l’ouverture des portes de l’ambulance, et a brisé ces portes et les fenêtres. »

Le chauffeur a déclaré à Human Rights Watch que son collègue avait été légèrement blessé par un fragment de métal à la main. « La deuxième ambulance est arrivée sur les lieux et la fille blessée a été transportée aux urgences, ou nous sommes tous allés. Heureusement, nous étions alors tous en sécurité. »

Deux photographies publiées sur Telegram le 18 janvier montrent les conséquences de l’attaque contre l’ambulance, qui semblait endommagée et arrêtée au milieu de la route, les portes entrouvertes. L’ambulance était clairement signalée comme telle, et aurait dû être visible depuis le ciel. Human Rights Watch n’a pas pu vérifier l’emplacement exact des photographies, qui auraient été prises sur une route entre le barrage de Tichrine et la ville de Tabqa.

Depuis décembre 2024, le barrage de Tichrine est devenu un « épicentre » des combats entre la coalition Turquie-ANS et les FDS. Le barrage ne fonctionne plus depuis le 10 décembre, lorsqu’il a été endommagé lors d’affrontements. Ceci prive plus de 413 000 personnes d’eau et d’électricité dans les régions de Manbij et Kobani, selon Northeast Syria (NES) NGO Forum, une coalition d’organisations internationales opérant dans le nord-est de la Syrie. Des réparations urgentes sont nécessaires pour rétablir les services essentiels, et protéger les moyens de subsistance des habitants.

Le Comité international de la Croix-Rouge a averti qu’en cas de rupture du barrage et de déversement soudain de l’eau stockée, « la destruction et les conséquences humanitaires […] seraient dévastatrices, et pourraient causer des dommages importants à l’environnement ».

Depuis fin octobre 2023, les frappes turques sur les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie ont entraîné des coupures d’eau et d’électricité pour des millions de personnes. Les frappes répétées sur les infrastructures civiles ont gravement endommagé de nombreuses installations essentielles – notamment des centrales hydrauliques et électriques, des installations pétrolières et des usines à gaz – et entravé ainsi le fonctionnement d’hôpitaux, de boulangeries et de centres d’approvisionnement en eau.

Les forces armées turques et le groupe armé ANS ont un bilan déplorable en matière de droits humains dans les zones du nord de la Syrie qui se trouvent sous occupation turque. Human Rights Watch a constaté que des factions de l’ANS, ainsi que des membres des forces armées turques et des agences de renseignement turques ont commis de nombreux abus : enlèvements, arrestations arbitraires et détention de personnes, dont des enfants ; violences sexuelles et actes de torture dans un contexte d’impunité ; pillage, vol de terres et de logements, et actes d’extorsion.

Le droit international humanitaire (DIH), qui rassemble les lois de la guerre, impose aux parties belligérantes de recueillir et de soigner les blessés et les malades. Les ambulances, comme les hôpitaux, bénéficient d’une protection spéciale. Elles ne peuvent être prises pour cible si elles sont utilisées pour prodiguer des soins médicaux de quelque nature que ce soit, y compris pour soigner des combattants ennemis. Les ambulances et autres moyens de transport médical doivent pouvoir fonctionner et être protégés en toutes circonstances.

Les structures telles que les barrages sont également protégées en vertu du DIH. Le DIH stipule que des « précautions particulières » doivent être prises à l’égard de barrages et de certaines autres installations, « afin d’éviter la libération de forces dangereuses » comme le déversement d’eaux de crue, et ainsi de « causer des pertes sévères dans la population civile ».

Même si un barrage est utilisé pour des opérations militaires ou à proximité de celles-ci, les attaques doivent être proportionnées et toutes les précautions possibles doivent être prises pour éviter des dommages accidentels excessifs, comme des pertes en vies humaines ou blessures parmi les civils. Un passage sûr doit être assuré afin de permettre aux services médicaux d’urgence de procéder à l’évacuation des blessés, et à des techniciens d’effectuer les réparations essentielles.

« Il est peu probable que la frappe contre une ambulance transportant des civils blessés sur une route ouverte ait été un accident », a observé Hina Zayadin. « Cet acte s’apparente à un crime de guerre, et la coalition Turquie-ANS devrait être tenue responsable. »

TURQUIE. L’État bafoue le droit de vote des électeurs en usurpant les municipalités d’opposition

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TURQUIE / KURDISTAN – En moins d’un an, le régime turc a confisqué 8 municipalités kurdes et une municipalité remportée par le parti CHP.

L’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) a partagé son rapport sur 9 municipalités mises sous tutelle de l’État après la destitution de maires démocratiquement élus.

Le rapport souligne que la nomination d’administrateurs (kayyim ou kayyum) dans les municipalités constitue une usurpation de la volonté du peuple et une violation du droit de vote de 1 777 120 électeurs au total.

Le rapport note que le ministère turc de l’Intérieur a nommé pour la première fois un administrateur pour la municipalité kurde de Hakkari le 3 juin 2024, suivi des municipalités d’Istanbul/Esenyurt et des municipalités kurdes de Mardin, Batman, Halfeti, Dersim, Ovacık, Bahçesaray et Akdeniz.

Le rapport souligne que les commissions juridiques du CHP (Parti républicain du peuple) et du DEM (Parti de l’égalité et des peuples et de la démocratie) ont déposé une plainte demandant un « sursis d’exécution » dans le cadre des procédures judiciaires concernant les nominations des administrateurs.

D’autre part, le montant total de la dette laissée par la période précédente était de 8 milliards 700 millions livres turques (TL), tandis que la charge de la dette laissée au parti DEM par les administrateurs a atteint 24 milliards 727 millions TL.

Le rapport indique que dans les villes où des administrateurs municipaux ont été nommés, les manifestations ont été violemment réprimées par la police et des interdictions ont été imposées par les bureaux du gouverneur. Des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau ont été utilisés lors des répressions policières et les manifestants ont été menottés dans le dos.

Le rapport comprend les données suivantes sur les personnes détenues et emprisonnées à la suite de la nomination de mandataires et de manifestations de protestation :

– Batman : 219 détenus, 37 emprisonnés

– Halfeti : 27 détenus, 12 emprisonnés

– Mardin : 41 détenus, 9 emprisonnés

– Dersim : 29 détenus, 11 emprisonnés

– Hakkari : 26 détenus

– Mersin (municipalité d’Akdeniz) : 16 personnes emprisonnées, dont 2 co-maires et 3 conseillers

– Istanbul : 25 personnes arrêtées, 17 emprisonnées

L’ÖHD a déclaré que les pratiques d’administrateurs constituent une violation des droits de l’homme contre la volonté du peuple et a appelé à la fin immédiate de ces pratiques illégales et injustes. (ANF)

ROJAVA. La population exhorte la communauté internationale à stopper les massacres commis par la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Lors de deux manifestations distinctes, les habitants de Raqqa et de Tabqa ont réaffirmé leur soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), qu’ils décrivent comme un bouclier protecteur contre les attaques répétées de l’occupation turque qui menacent leur sécurité. Ils ont appelé les organisations internationales et les organismes de défense des droits humains à poursuivre la Turquie pour les massacres qu’elle commet contre les civils dans les régions arabo-kurdes du pays.

Des centaines d’habitants de Raqqa, dont des membres d’institutions civiles et militaires, du Parti de la future Syrie, du Conseil de rassemblement des femmes de Zénobie, du Parti de l’union démocratique, ainsi que des anciens et des dignitaires tribaux, ont pris part à une manifestation de masse condamnant les crimes de l’État turc à Kobani, Serrin et Ain Issa.

Les manifestants se sont rassemblés devant le parc Hevrin, dans le sud de Raqqa, portant des photos des martyrs de la résistance au barrage de Tishrin et des banderoles documentant les crimes de l’occupation turque.

La marche s’est dirigée vers le vieux pont de Raqqa, les participants agitant des drapeaux des FDS et le drapeau de la révolution syrienne tout en scandant des slogans tels que : « Non à l’occupation turque », « À bas le fascisme turc », « À bas le tyran Erdogan », « Non au meurtre d’enfants », « Vive les Forces démocratiques syriennes » et « Vive la résistance au barrage de Tishrin ».

En arrivant à la ferme de Kasrah Faraj, les manifestants ont observé une minute de silence. Jihad Hassan, coprésident de la Confédération des sociétés démocratiques, a ensuite prononcé un discours condamnant les attaques et les massacres perpétrés par l’occupation contre les civils.

Il a souligné que « ces crimes constituent une violation flagrante du droit international et leurs auteurs doivent être tenus responsables ».

Jihad Hassan a également salué « la résistance au barrage de Tishreen et la résilience héroïque des Forces démocratiques syriennes face à ces agressions ».

Après lui, Kawthar Al-Kabaa, coprésidente du Conseil populaire du quartier Andalus, a parlé de l’importance de la résistance et de la défense de la patrie, libérée grâce au sang des martyrs.

Elle a dénoncé les attaques visant les civils à Kobanêi, Afrin et Al-Karama, les qualifiant de grave escalade contre le nord-est de la Syrie.

La manifestation s’est terminée par des chants : « Nous sommes tous des FDS » et « Vive les Forces démocratiques syriennes ».

Tabqa

De même, le Conseil des familles des martyrs de Tabqa a organisé aujourd’hui une manifestation de masse pour dénoncer les massacres commis par l’occupation turque.

Des centaines d’habitants, dont des personnes déplacées d’Afrin et de Shahba, ainsi que des représentants de l’Administration autonome et de ses organes et conseils affiliés, du Conseil du Parti de la future Syrie et du Conseil de rassemblement des femmes de Zenobia, ont participé à la marche, qui est partie du parc Martyr Hevrin Khalaf dans le troisième quartier du centre-ville de Tabqa.

Les manifestants portaient des drapeaux des FDS et des photos de martyrs tout en scandant des slogans louant la résistance et condamnant les attaques de l’occupation turque.

A leur arrivée au Conseil des familles des martyrs, dans le centre-ville, ils ont observé une minute de silence en l’honneur des martyrs. Mahmoud Al-Sayel, co-président du Conseil des familles des martyrs, s’est ensuite adressé à la foule, déclarant que « l’État turc poursuit son agression contre le nord et l’est de la Syrie dans une série de crimes odieux contre les Syriens ».

Al-Sayel a souligné la résistance des FDS dans la défense du barrage de Tishrin, la décrivant comme une épopée de lutte populaire.

Nour Al-Hafni, membre du Conseil de rassemblement des femmes de Zenobia, a également condamné « la brutalité et les crimes de l’État d’occupation turc » et a exhorté les puissances internationales à mettre fin à leur silence injustifié et à prendre des mesures pour mettre fin à l’agression. Elle a réaffirmé leur soutien aux FDS en tant que bouclier protecteur contre les menaces.

La manifestation s’est terminée sur le slogan : « Vive la résistance des Forces démocratiques syriennes ». (ANHA)

Les habitants de Raqqa et Tabqa appellent les forces internationales à demander des comptes à l'occupation turque
Les habitants de Raqqa et Tabqa appellent les forces internationales à demander des comptes à l'occupation turque
Les habitants de Raqqa et Tabqa appellent les forces internationales à demander des comptes à l'occupation turque
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Les habitants de Raqqa et Tabqa appellent les forces internationales à demander des comptes à l'occupation turque

7 juges désignés par le Tribunal populaire permanent pour la session « Rojava vs Turquie »

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BRUXELLES – Le Tribunal permanent des peuples (TPP) se réunira début février à Bruxelles pour juger les crimes commis par la Turquie dans sa guerre ciblant les Kurdes du Rojava / Nord -Est de la Syrie. TPP vient de dévoiler les noms de sept juges qui siégeront à la session « Rojava vs Turquie » à Bruxelles du 5 au 6 février prochain.

Le Tribunal permanent des peuples (TPP) se réunira les 5 et 6 février 2025 à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) à Bruxelles, en Belgique, pour examiner les allégations de graves violations des droits humains et de crimes de guerre commis par la Turquie et ses forces alliées dans le nord et l’est de la Syrie, connus sous le nom de Rojava. Le Tribunal évaluera les accusations, notamment de déplacement forcé, d’utilisation d’armes interdites, d’assassinats ciblés [y compris ceux ciblant des femmes politiques, dont Havrin Khalaf], de torture et de destruction du patrimoine culturel.

Voici les juges sélectionnés pour la session « Rojava vs Turquie » :

Giacinto Bisogni (Italie)

 

 

 

 

 

Magistrat depuis 1981 et à la Cour de cassation depuis 2002. Il travaille sur des questions de droit international et européen depuis 1997, collaborant avec la Commission européenne sur des projets de codification civile européenne. Il est l’auteur de nombreux essais et commentaires sur la protection des droits fondamentaux. Il a travaillé au service juridique de la Commission européenne de 1999 à 2022. Actuellement, il collabore en permanence avec diverses universités, notamment avec le département de droit et d’anthropologie de l’Institut Max Planck.

Domenico Gallo (Italie)

 

 

 

 

Ancien Président de section de la Cour de cassation, il entre dans la magistrature en 1977, participe activement à la vie de l’actuelle « magistrature démocratique » et de l’Association européenne des magistrats « MEDEL ». En septembre 1994, il est élu sénateur. À la fin de la législature, en 1996, il réintègre le système judiciaire, où il exercera ses fonctions jusqu’au 31 décembre 2021. Il a édité de nombreuses publications sur des sujets liés aux questions institutionnelles et aux droits de l’homme. Parmi ceux-ci :  Da Sudditi a Cittadini – il percorso della Democrazia , Edizioni Gruppo Abele (2013) ;  Ventisei Madonne nere , Delta Tre Edizioni (2019) ;  Il Mondo che verrà , Delta Tre Edizioni (2022) et  Guerra Ucraina , Delta Tre Edizioni (2023),  Guerre , Delta Tre Edizioni (2024).

José Elías Esteve Molto (Espagne)

 

 

 

Maître de conférences en droit international public et relations internationales. Directeur du Master en droits de l’homme, démocratie et justice internationale (2019-2023) et secrétaire de l’Institut des droits de l’homme de l’Université de Valence (2012-2021). Il est actuellement responsable du Département des droits de l’homme internationaux de la Clinique juridique de la Faculté de droit de cette université. Avocat enquêteur dans les plaintes liées aux crimes internationaux commis au Tibet et en Birmanie devant les tribunaux espagnols par le biais de la compétence universelle. Il a publié des dizaines d’articles dans des revues et des chapitres de livres sur des sujets liés aux crimes internationaux, au droit international humanitaire, aux entreprises et aux droits de l’homme en concentrant son attention sur des cas tels que la catastrophe de l’Union Carbide à Bhopal.

Tsarine Golda S. Musni (Philippines)

 

 

 

 

Avocate des droits de l’homme et membre de l’Union des avocats du peuple de Mindanao (UPLM). Elle concentre son travail sur la défense des droits fonciers des paysans et des communautés indigènes de Mindanao contre les entreprises d’extraction et les politiques gouvernementales qui entraînent le déplacement, la destruction des moyens de subsistance, le pillage de l’environnement et même les meurtres et les disparitions forcées de dirigeants et de membres des communautés. Elle est également active dans les campagnes pour des pourparlers de paix entre le gouvernement des Philippines et le Parti communiste des Philippines –  Front démocratique national pour  résoudre le conflit armé en cours dans le pays. Pour ses actions, elle a été victime du phénomène de marquage rouge qui criminalise, stigmatise et menace ceux qui défendent les droits de l’homme, ceux qui critiquent le gouvernement et ceux qui appellent à une paix juste et durable aux Philippines. En raison de la persécution intensifiée à son encontre, elle a dû fuir son pays pour sa sécurité.

Gabrielle Lefèvre (Belgique)

 

 

 

 

 

 

Journaliste belge depuis 1972 : à La Cité jusqu’en 1995, puis au Soir jusqu’en 2009. Chroniqueur au site d’information alternative www.entreleslignes.be depuis 2009. Spécialiste de la coopération au développement, des questions sociales dont les migrations, la pauvreté et le mal-logement. Membre non magistrat du Conseil supérieur de la justice belge, représentant la presse, de 2008 à 2012. Membre de diverses instances professionnelles du journalisme, dont la Commission d’agrément au titre de journaliste professionnel et membre fondateur du Conseil de déontologie journalistique. Membre de la Fondation Henri La Fontaine, dédiée au pacifisme. Ancien président et membre du conseil d’administration de la Fondation Pro Renovassistance, dédiée au logement des plus démunis, à Bruxelles, et auteur de plusieurs ouvrages.

Rashida Manjoo (Afrique du Sud)

 

 

 

Professeure émérite à l’Université du Cap, en Afrique du Sud, où elle a enseigné pendant de nombreuses années à la Faculté de droit et a dirigé le programme de maîtrise en droits de l’homme. Entre 2009 et 2015, elle a occupé le poste de Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences. Son travail à l’ONU a consisté à surveiller et à rendre compte du respect par les États de leurs mesures de lutte et de prévention de la violence contre les femmes, de ses causes et de ses conséquences, tant en général que dans différents contextes nationaux. La professeure Manjoo est l’ancienne commissaire parlementaire de la Commission pour l’égalité des sexes, une institution créée par la Constitution de l’Afrique du Sud, avec pour mandat de superviser la promotion et la protection de l’égalité des sexes et des droits des femmes. Elle a également participé à la formation au contexte social pour les juges et les avocats, où elle a conçu à la fois le contenu et la méthodologie.

Frances Webber (Royaume-Uni)

 

 

 

 

Ancienne avocate spécialisée dans le droit de l’immigration, des réfugiés et des droits de l’homme jusqu’à sa retraite en 2008, elle a été avocate junior pour Amnesty International dans l’affaire d’extradition de Pinochet de 1998-1999. Elle est administratrice de l’Institute of Race Relations, dont elle a été vice-présidente pendant de nombreuses années, et vice-présidente honoraire de la  Haldane Society of Socialist Lawyers . Elle a coédité  Immigration Law and Practice de Macdonald  (5e et 6e éditions, 2001 et 2005) et  British Nationality, Immigration and Asylum de Halsbury  (4e édition, réédition 2002), et est l’auteur de  Borderline justice: the fight for refugee and migrant rights  (Pluto, 2012).  Après sa retraite, elle a donné des conférences à Warwick et Birkbeck (Université de Londres) pendant quelques années, et elle a beaucoup parlé et écrit sur les questions de migration et de droits de l’homme. (ANF)

SYRIE. Des assassins des Kurdes paradent à Damas

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SYRIE – Hier, Abou Hatem Shaqra (Ahmad al-Hais), qui figure sur la liste des personnes sanctionnées par les États-Unis, a pris la parole lors de l’intronisation d’Ahmad al-Sharaa à la présidence de la Syrie. Shaqra a été sanctionné par les Etats-Unis pour des crimes tels que le « trafic de femmes et d’enfants yazidis » et la milice Ahrar al-Sharqiya affiliée à l’Armée nationale syrienne sous commandement de la Turquie pour le meurtre brutal de la politicienne kurde Hevrin Khalaf lors de l’invasion turque de 2019. Soad Mustafa, la mère de Hevrin Khalaf, a exprimé son indignation face à la participation du meurtrier de sa fille à la conférence et exigé qu’il soit poursuivi pour ses crimes.

A gauche, Abou Hatem Shaqra avec le grade du corps et le chauffeur d’Havrin Calaf qu’il a décapité, à droite avec Al-Charaa et lors de son discours d’hier à Damas

En plus de Abou Hatem Shaqra, de nombreux jihadistes ayant combattu les Kurdes de Syrie pour le compte de la Turquie étaient invités à Damas pour l’intronisation du chef jihadiste Ahmed Al-Charaa, alias Abou Mohammed al-Joulani, en tant que président par intérim de la Syrie.

Ahmad Ihsan Fayad Al-Hayes, alias Abou Hatem Shaqra, a assisté mercredi à Damas à la « Conférence de la victoire », au cours de laquelle Abou Muhammad al-Jolani (Ahmad al-Sharaa) s’est autoproclamé chef de la période de transition en Syrie.

Hevrin Khalaf, secrétaire générale du parti « Avenir de la Syrie », a été violée et assassinée le 12 octobre 2019, avec son chauffeur, Farhad Ramadan, sur l’autoroute internationale M4. Son corps a été mutilé par des mercenaires de l’occupation turque dirigés par Abu Hatim Shaqra lors de l’invasion turque de Serê Kaniyê et Girê Spî/Tal Abyad.

La faction Ahrar al-Sharqiya a participé à l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018, imposant le hijab aux femmes et appliquant son idéologie extrémiste. Des affiches appelant les femmes à porter le hijab sont toujours visibles sur les murs d’Afrin. En juillet 2018, Human Rights Watch a signalé qu’Ahrar al-Sharqiya avait commis des pillages et des destructions de biens civils, selon l’Agence de presse des femmes (NUJINHA).

Amnesty International a également publié un rapport en août 2018 confirmant qu’Ahrar al-Sharqiya était impliqué dans des enlèvements, des détentions arbitraires et des saisies de terres.

Depuis 2018, Ahrar al-Sharqiya gère des prisons de torture à Alep, où des centaines de personnes ont été exécutées. Le groupe a également enlevé des hommes d’affaires d’Idlib et d’Alep, exigeant une rançon pour leur libération.

Il convient de noter que Hevrin Khalaf était une politicienne et militante kurde dont le martyre a suscité l’indignation locale et internationale en raison de la brutalité du crime commis de sang-froid par les mercenaires turcs.

Hevrin Khalaf a joué un rôle clé dans la création de l’Administration autonome démocratique dans la région du nord et de l’est de la Syrie en 2014 grâce à son engagement dans le travail communautaire et politique. Elle a été active dans les institutions de l’administration et a joué un rôle essentiel dans leur développement. Elle a fondé la Fondation pour la science et la libre pensée en 2012 et a été l’une des cofondatrices du Bureau de formation sociale et académique. En outre, elle a été directrice adjointe de l’organisme énergétique du canton de Jazera en 2015 avant d’en devenir la coprésidente en 2016.

ROJAVA. En 21 jours, 40 civils tués et 250 autres blessés par des attaques turques

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SYRIE / ROJAVA – Au cours des trois dernières semaines, 40 civils ont été tués, 250 autres blessés par les frappes turques ciblant les zones civiles du Nord de la Syrie contrôlée par les forces arabo-kurdes.

Depuis 8 janvier 2025, les frappes aériennes turques ciblant le nord de la Syrie ont causé la mort d’au moins 40 civils tandis qu’environ 250 autres ont été blessés, a révélé mercredi l’Autorité sanitaire de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES).

Le rapport fait suite à une vague d’attaques de drones turcs sur plusieurs zones civiles, notamment des marchés et des quartiers résidentiels, provoquant de nombreuses victimes et destructions.

Dernières frappes contre des civils

Selon les autorités sanitaires, des drones turcs ont ciblé mardi un marché très fréquenté de la ville de Sirrin, tuant 12 civils, dont deux enfants, et en blessant 13 autres. Un enfant reste dans un état critique.

Outre Sirrin, d’autres attaques de drones turcs ont touché des civils à différents endroits, entraînant la mort de trois autres civils, dont un enfant, et en blessant 11 autres. Parmi les blessés figurent quatre enfants et trois femmes.

Le bilan combiné des attaques turques à Sirrin et Zarkan s’élève désormais à 15 morts et 24 blessés.

Escalade des attaques depuis début janvier

Depuis le 8 janvier, au moins 24 civils ont été tués près du barrage de Tishreen, et 221 autres blessés. Les frappes ont eu de graves répercussions sur les infrastructures civiles, forçant des milliers de personnes à fuir leurs foyers sous les bombardements incessants.

Appels à une intervention internationale

L’Autorité sanitaire a appelé d’urgence la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et les groupes humanitaires à intervenir et à mettre un terme à ce qu’elle décrit comme des « crimes continus contre les habitants du nord et de l’est de la Syrie ».

Les opérations militaires turques dans le nord de la Syrie se sont intensifiées ces dernières semaines, ciblant non seulement des positions militaires mais aussi des zones peuplées de civils. Les responsables locaux préviennent que ces attaques menacent la stabilité régionale et aggravent la crise humanitaire. (North Press Agency)

TURQUIE. Rafles de journalistes et des personnalités politiques d’opposition

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TURQUIE / KURDISTAN – Les enquêtes visent des individus issus d’un large spectre politique, du maire CHP d’Istanbul aux politiciens pro-kurdes, des avocats, des journalistes et d’un président du parti politique anti-immigré.

Au moins 45 personnes, dont des journalistes, avocats et élus locaux, ont été placées en détention provisoire en Turquie depuis le 17 janvier dans le cadre d’enquêtes criminelles distinctes.
 
Des personnalités politiques et des élus locaux issus d’un large éventail de l’éventail politique, ainsi que des journalistes et d’autres personnalités publiques, sont confrontés à diverses accusations, principalement liées au terrorisme.
 
En outre, au moins neuf journalistes ont fait l’objet d’une enquête en raison de leurs reportages et de leurs publications sur les réseaux sociaux.
 
Voici un résumé des événements qui ont eu lieu au cours des dernières semaines :
 
Le 14 janvier, les dirigeants du barreau d’Istanbul ont été accusés de « propagande en faveur d’une organisation terroriste » et de « diffusion publique d’informations trompeuses ». Une demande de révocation a été formulée. Le parquet général d’Istanbul a également demandé l’autorisation d’ouvrir une enquête sur les membres exécutifs du barreau.
 
Rıza Akpolat, maire du district de Beşiktaş à Istanbul et membre du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), est resté en détention pendant quatre jours, accusé d’« appartenance à une organisation criminelle », de « manipulation des procédures d’appel d’offres » et d’« enrichissement illicite », avant d’être officiellement arrêté le 17 janvier.
 
Dans le cadre d’une enquête menée à Istanbul, six journalistes et collaborateurs de médias pro-kurdes – Necla Demir, Rahime Karvar, Ahmet Güneş, Welat Ekin, Reyhan Hacıoğlu et Vedat Örüç – ont été arrêtés à Istanbul, Mersin et Van le 17 janvier, puis arrêtés le 20 janvier pour « appartenance à une organisation terroriste ». Une autre journaliste, Eylem Babayiğit, également détenue dans le cadre de la même enquête, a été arrêté le 24 janvier.
 
Le 21 janvier, une enquête a été ouverte contre les journalistes Seyhan Avşar, Ahmet Doğan Akın et Candan Yıldız pour leurs publications sur les réseaux sociaux concernant Nazim Daştan et Cihan Bilgin, deux journalistes kurdes tués au Rojava, dans le Nord de la Syrie. Ils risquent désormais jusqu’à huit ans de prison pour « propagande terroriste par la presse et les médias » et « diffusion publique d’informations trompeuses par la presse et les médias ».
 
Ümit Özdağ, membre du parti anti-immigrés Victoire (Zafer), a été arrêté le 21 janvier pour « insulte au président » et accusé en outre d’« incitation à la haine et à l’inimitié au sein de la population ». Cette accusation découle de la rhétorique anti-réfugiés d’Özdağ.
 
Deux journalistes de médias de gauche, Ali Ergin Demirhan de Sendika.org et Mustafa Bildircin de BirGün, ont été convoqués pour interrogatoire le 22 janvier au sujet de leurs reportages.
 
Les journalistes Ali Ergin Demirhan et Mustafa Bildircin ont été convoqués pour interrogatoire le 22 janvier au sujet de leurs reportages.
 
Lors d’une opération visant des membres du Parti socialiste des opprimés (ESP), des Assemblées des femmes socialistes (SKM) et de la Fédération des associations de jeunesse socialiste (SGDF), la journaliste de l’agence de presse Etkin (ETHA) Züleyha Müldür a été arrêtée le 25 janvier pour « appartenance à une organisation terroriste ». Le même jour, 34 personnes, dont la coprésidente de l’ESP Hatice Deniz Aktaş et d’autres dirigeants du parti, ont également été arrêtées.
 
Fırat Epözdemir, membre du conseil d’administration du barreau d’Istanbul et avocat, a été arrêté le même jour, accusé d’« appartenance à une organisation terroriste [PKK] ».
 
Ayşe Barım, une agente artistique représentant des artistes et des acteurs, a été arrêtée le 27 janvier dans le cadre d’une enquête l’accusant d’être l’une des « organisatrices » des manifestations du parc Gezi en 2013. Elle a été accusée d’avoir « tenté de renverser le gouvernement ou de l’empêcher d’exercer ses fonctions ».
Le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, a été convoqué pour interrogatoire le 27 janvier dans le cadre de deux enquêtes distinctes. L’une d’elles porte sur des allégations de « menaces » et de « ciblage d’individus impliqués dans des efforts de lutte contre le terrorisme » en raison de ses accusations d’influence politique contre le procureur général d’Istanbul, Akın Gürlek. L’autre enquête concerne les révélations d’İmamoğlu sur un témoin expert impliqué dans plusieurs enquêtes sur son CHP, le maire étant accusé de « tentative d’influence sur le pouvoir judiciaire ».
Fırat Fıstık, un journaliste de la chaîne de télévision pro-opposition Sözcü TV, a été convoqué d’urgence pour interrogatoire par le parquet général d’Istanbul le 27 janvier à cause d’un reportage qu’il avait publié.
 
Le Conseil suprême de la radio et de la télévision (RTÜK) a lancé le 28 janvier une enquête sur l’émission de Halk TV concernant un témoin expert auquel le maire İmamoğlu avait fait référence dans une déclaration publique.
 
La journaliste Şirin Payzın a annoncé le 28 janvier qu’une enquête avait été ouverte contre elle pour « propagande terroriste ».
 
La co-maire de Siirt et ancienne directrice de l’information Jin News, Sofya Alağaş, a été condamnée le 28 janvier à six ans et trois mois de prison lors de la septième et dernière audience de son procès, au cours duquel elle a été accusée d’« appartenance à une organisation terroriste ». Le tribunal a cité ses activités journalistiques comme base du verdict.
 
Suite à la diffusion d’une conversation avec le témoin expert SB, le journaliste Barış Pehlivan, le directeur de l’information responsable de Halk TV, Serhan Asker, et la présentatrice de l’émission Seda Selek ont ​​été arrêtés dans la nuit du 28 janvier. (Bianet)

ROJAVA. Un couple tué par une frappe de drone à Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – Un couple a péri lors du bombardement de leur maison dans la ville kurde de Kobanê.
 
Une maison de Kobanê, dans le nord-est de la Syrie, a été bombardée il y a peu par un drone turc. Azad Ali Muhammad et son épouse Nariman Suleiman ont perdu la vie lors de l’attaque.

FACEBOOK censure les massacres commis pas la Turquie

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CENSURE – Depuis plus d’un mois, le « réseau social » FACEBOOK / META censure systématiquement les publications faisant état des massacres commis par la Turquie publiées sur Kurdistan au féminin, page kurde publiant en français.

Voici quelques-uns des publications en question censurées par Facebook:

 

 

 

ROJAVA. La Turquie fait passer les enfants tués pour des combattants

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SYRIE / ROJAVA – Hier, la Turquie a commis deux massacres dans le canton kurde de Kobanê, tuant une quinzaine de civils, dont de nombreux enfants. Plusieurs vidéos ont documenté ces carnages. Mais qu’importe, le ministre turc de la défense ose dire qu’hier, leurs forces ont tué 14 combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS)…

Le responsable des médias des FDS, Farhad Shami a démenti les propos du ministre turc et rappelé qu’au cours de 30 derniers jours, 40 civils ont été tués, 270 autres blessés lors de frappes aériennes et d’artillerie turques sur les zones de Zarkan, Ain Issa, Serrin et le barrage de Tishreen.

Farhad Shami a écrit sur son comte X (ancien Twitter):

« Le ministère de la Défense de l’État d’occupation turc a publié de fausses informations affirmant que 14 de nos combattants ont été tués hier dans le nord et l’est de la Syrie. Ces allégations sont totalement fausses ; aucun de nos combattants n’a été tué hier. Cette désinformation vise à dissimuler le crime commis par l’aviation d’occupation turque sur un marché bondé de la ville de Serrin, au sud de Kobané, qui a entraîné la mort de 12 civils – la plupart d’entre eux des enfants – dont les noms ont été documentés. Au cours des 30 derniers jours, [40 civils furent tués] et 270 autres blessés en raison des bombardements d’artillerie et des frappes aériennes turques sur les zones de Zarkan, Ain Issa, Serrin et le barrage de Tishreen. »

Erdogan dit « paix » mais fait la guerre aux Kurdes

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SYRIE / ROJAVA – Le secrétaire général du Parti démocratique kurde syrien (PDK-S), Jamal Sheikh Baqi, a souligné la contradiction entre le discours de paix des autorités turques et leurs attaques continues contre le peuple kurde sur le terrain. Il a demandé : « Est-ce là les mesures prises par l’État turc pour la paix ? » Il a déclaré que le mouvement de libération kurde ne se laisserait pas duper par de telles déclarations.

Alors que les autorités du Parti de la justice et du développement turc prétendent rechercher la paix, leurs responsables font des déclarations caractérisées par la haine envers les Kurdes et poursuivent leurs campagnes de génocide politique contre les Kurdes dans le nord du Kurdistan, et par conséquent ces événements sur la scène kurde sont évalués en détail.

Dans ce contexte, l’agence ANHA a mené une interview avec le secrétaire général du Parti démocratique kurde syrien, Jamal Sheikh Baqi, qui a évalué ces développements.

L’histoire du peuple kurde est pleine de tromperies

Au début de son discours, Jamal Sheikh Baqi a évoqué les revendications des autorités de l’AKP selon lesquelles elles recherchent la paix et les campagnes de génocide politique qu’elles mènent contre les Kurdes du Kurdistan du Nord, en déclarant : « Les récentes tentatives de certains partis affiliés à l’État turc concernant des accords sont fausses. Si elles étaient vraies, certaines des différences ne seraient pas apparues et l’État turc a des ambitions derrière elles ».

Il a souligné que le Parti des travailleurs du Kurdistan est un parti de longue date avec une expérience politique de plusieurs années, et par conséquent il ne croit pas qu’il sera trompé par de telles déclarations ou tentatives, d’autant plus que l’histoire du peuple kurde est pleine de tromperies de la part de l’État turc et d’autres dans les quatre parties du Kurdistan, et il a déclaré : « Le mouvement de libération kurde ne sera pas trompé de cette façon ».

La Turquie fait face à des crises et cherche à empêcher les Kurdes de bénéficier des développements au Moyen-Orient Cheikh Baqi a souligné que l’État d’occupation turc, par ses récentes tentatives de parvenir à un accord, cherche à former un obstacle aux gains du mouvement de libération qui a attiré l’attention du monde entier sur la question du peuple kurde au Kurdistan et dans le monde, et il a déclaré : « Il craint que les mouvements kurdes ne profitent à l’avenir de tout changement au Moyen-Orient, et c’est pourquoi il essaie de les attirer, mais en fin de compte, ce sont de fausses ambitions et politiques.

D’un autre côté, le Parti de la justice et du développement et le gouvernement du Mouvement nationaliste sont confrontés à une crise politique interne au Kurdistan du Nord et en Turquie, où leurs mensonges et leur soutien aux mouvements terroristes ont été révélés au monde. Le président turc Erdogan tente d’apporter des changements à la constitution turque pour prolonger son mandat électoral en Turquie, et cela ne se fera que grâce à la majorité au parlement, et pour cette raison, il aspire à aider le Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples dans cette tâche. L’État turc et son président Erdogan ne prennent pas au sérieux les accords de paix. Aucun accord ne peut être discuté sans la liberté physique du leader Abdullah Öcalan ».

Concernant les rencontres qui ont lieu avec le leader Abdullah Öcalan et la politique des autorités du Parti de la justice et du développement turc, Jamal Sheikh Baqi a déclaré : « L’État turc ne peut pas demander au leader Abdullah Öcalan une décision ou un accord sans obtenir sa liberté physique afin qu’il puisse s’adresser directement et librement à ses masses. L’État turc demande au leader de s’adresser au Parti des travailleurs du Kurdistan de déposer les armes et de dissoudre le parti afin qu’il puisse réfléchir à l’avenir de la confrérie kurde turque. Il n’y a rien de tel en politique. La présence d’armes au Kurdistan du Nord et en Turquie est due au manque de démocratie dans ces régions et au mépris des droits du peuple kurde ».

Cheikh Baqi a fait référence aux déclarations du leader Abdullah Öcalan, transmises par la délégation du HDP, dans lesquelles il a déclaré que si les conditions étaient réunies, il transformerait la situation de guerre en une situation politique et juridique pour le peuple kurde. Il a déclaré : « Cela signifie que si les conditions ne sont pas réunies pour que le leader Abdullah Öcalan rencontre ses camarades et parvienne ensemble à une solution, il ne peut prendre aucune décision alors qu’il est emprisonné dans les prisons de l’État turc depuis 26 ans. Je ne pense pas que le leader Abdullah Öcalan prendra une décision sans que les conditions appropriées soient réunies pour qu’il rencontre ses camarades du parti et prenne une décision ensemble ».

S’agit-il là des mesures prises par l’État turc pour la paix ? »

Le cheikh Baqi a demandé : « L’État turc arrête chaque jour des journalistes kurdes et des centaines de citoyens accusés d’appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan et impose une tutelle sur les municipalités du Kurdistan du Nord. S’agit-il là des mesures prises par l’État turc pour la paix ? »

Il a ajouté : « Les discussions sur les mesures de paix surviennent après plus de 40 ans de guerres. La Turquie doit clarifier ses intentions à cet égard. Elle parle d’un processus de paix tout en menaçant de mettre fin au Parti des travailleurs du Kurdistan et de lancer des attaques sur le nord et l’est de la Syrie sous ce prétexte. Comme tout le monde le sait, les Forces démocratiques syriennes sont des forces légitimes de toutes les composantes de la région, et la guerre de l’État turc est contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, alors avec qui l’accord de paix sera-t-il conclu ? Cela montre les mauvaises intentions de l’État turc envers la scène ».

Le secrétaire général du Parti démocratique kurde syrien, Jamal Sheikh Baqi, a conclu son discours en déclarant : « Le peuple kurde est un peuple uni qui se soutient mutuellement dans le monde entier, dans le nord et l’est de la Syrie et dans le nord du Kurdistan, et il ne peut être divisé. Le président turc essaie de succéder à l’État ottoman et crée des arguments pour y parvenir, je ne pense donc pas qu’il y aura un processus de paix au nord du Kurdistan, et je ne pense pas non plus que l’État turc éliminera le peuple kurde et sa cause légitime. L’État turc n’a d’autre choix que d’être d’accord avec le Mouvement de libération du Kurdistan ». (ANHA)

ROJAVA. Combattants du barrage de Tichrine : Nous voulons que notre peuple soit fier de nous

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SYRIE / ROJAVA – Les combattants arabo-kurdes qui ont défendent le barrage de Tishreen contre les attaques turque se disent déterminés à résister aux attaques jusqu’au bout et ajoutent : « Nous voulons que notre peuple soit fier de nous. »

Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), engagés dans la bataille pour défendre le barrage de Tishrin et ses environs, ont confié à l’agence ANHA que leur moral restait bon.

Safir Rojava, combattant d’Al-Shaddadi, a expliqué : « Nous sommes ici autour du barrage de Tishrin pour défendre notre terre et notre honneur contre les attaques de l’occupation turque et de ses mercenaires. Nous sommes ici, chrétiens et musulmans, syriaques, arabes et kurdes, tous unis comme une seule main et un seul cœur. »

De même, le combattant Delbrin Qamishlo de Qamishlo a déclaré : « Nous avons brisé les espoirs des mercenaires de s’emparer du barrage de Tishrin. Nous avons repoussé toutes leurs attaques et les avons vaincus. Nous remercions les gens qui sont venus au barrage de Tishrin pour nous soutenir. »

« Nous voulons que notre peuple soit fier de nous »

Le combattant Shahin Rojhat a souligné : « Nous avons déjoué toutes les attaques contre le barrage de Tishrin. Notre objectif est toujours d’avancer et nous ne capitulerons jamais face à ces attaques, qu’elles viennent du sol ou des airs. Nous voulons que notre peuple soit fier de nous et lui assurons que notre moral reste élevé. Nous faisons preuve d’une grande résistance ici et vengerons tous nos martyrs. »

Le combattant Kajin Afrin a souligné que sa résistance se poursuit depuis plus de cinquante jours, se renforçant chaque jour malgré l’utilisation par l’occupation turque des dernières technologies militaires dans ses attaques.

Le combattant Qahraman Djiwar a expliqué : « La résistance dont nous avons fait preuve a instillé la peur dans le cœur de l’occupation turque et de ses mercenaires. Nous assurons à notre peuple que l’ennemi ne pourra pas entrer dans le barrage de Tishrin. »

Melitan Walat, combattante de Raqqa, a affirmé : « Nous faisons partie d’une résistance historique pour notre peuple et pour récupérer nos terres occupées par la Turquie. Malgré toutes les difficultés de la guerre et l’utilisation de technologies avancées par l’occupation turque, nous continuerons à résister et ne nous arrêterons jamais. Nous envoyons un message à tous les mercenaires qui attaquent notre terre et notre peuple : vous le regretterez et vous ferez face à de grandes difficultés. Les FDS ne sont pas une simple force ; c’est la force qui a écrasé l’EI, et elle vous fera vivre dans la peur. »