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Ce n’est pas le séisme qui tue les Kurdes mais le colonialisme!

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Les recherches pour trouver des survivants sous les décombres du séisme dévastateur qui a frappé le nord de la Syrie et le sud-est de la Turquie (régions à majorité kurde) sont dérisoires comparées aux dizaines de milliers de personnes ensevelies sous les décombres, tandis qu’un froid glacial balaie la région depuis plusieurs jours. Mais même malgré la lenteur des recherches, plus de 21 000 corps sans vie ont été extraits des décombres en quelques jours, tandis que l’odeur de cadavres en décomposition rend l’air irrespirable dans les grandes ville comme Adiyaman ou Hatah devenues des villes-cimetières. Dans certains villages coupés du monde, on signale que des loups (ou des chiens affamés?) mangent les cadavres au milieu des décombres. Le séisme, contrairement au régime turc, a frappé tout le monde, sans faire de distinction entre Kurdes, Turcs, Arabes peuplant ces régions. Mais ils ne bénéficient pas tous des mêmes efforts de secours et d’aides selon qu’ils sont Turcs, partisans d’Erdogan ou non…

Alors que les Arabes alévis de Hatay, ancienne province syrienne annexée à la Turquie en 1939, se plaignent d’avoir été abandonnés par l’État à cause de leur confession, les Kurdes de Kahramanmaras, Adiyaman, Gaziantep, Diyarbakir… pointent du doigt la mentalité colonialiste turque – qui même dans des moments d’extrême détresse – discrimine sa population selon leurs origines ethniques ou selon leurs croyances. Ils disent que ce n’est pas le séisme qui les tue en ce moment, mais le colonialisme turc au Kurdistan pour qui le tremblement de terre est une aubaine tombée du ciel pour dépeupler d’avantage les régions kurdes déjà saignées à blanc par des politiques de déportations, d’assimilations ou de massacres depuis des décennies.

De loin, nous pourrons penser que les Kurdes (ou les Arabes alévis de Hatay) exagèrent dans leurs propos, qu’il y a également des villages et quartiers turcs non secourus… si on oublie que les traumatismes des Kurdes sont encore frais et que chaque nouvel événement tragique lié à la guerre ou à des catastrophes dites « naturelles » réveillent ces souvenirs douloureux non pansés… Si on oublie également qu’actuellement, dans le nord d’Alep, les soldats turcs bloquent l’aide envoyée par l’administration du Rojava (Kurdistan syrien) aux sinistrés d’Afrin et d’Idlib, qu’il y a quelques jours, les forces turques ont bombardé des réfugiés d’Afrin dans la région de Tall Refat, si on oublie aussi que plusieurs convois d’aide destinée à des localités kurdes en Turquie ont été confisqués par le régime turc, etc.

Si on oublie ce que les Kurdes ont subi hier, on peut relativiser ce qui se passe actuellement, en disant que « tout le monde est touché par le séisme en Turquie ». Mais on n’oublie rien, notre mémoire traumatique est encore très vive et chaque nouvelle tragédie ne fait que la renforcer. Pourtant, il ne s’agit pas d’une fatalité, il suffirait que les peuples de la Turquie et du Moyen-Orient militent ensemble pour des modèles politiques pluralistes et anticolonialistes. Autrement, ils souffrirons tous à cause des dirigeants corrompus, fascistes, tyranniques qui se maintiennent au pouvoir par la terreur étatique, comme on le voit en Iran, en Syrie et même en Turquie… Ces peuples méritent mieux qu’un tel cauchemar éveillé.

 

Image via ANF: Décombres dans le district d’Elbistan, à Maras

PARIS. Une sénatrice demande la levée du secret défense dans le dossier des militantes kurdes tuées à Paris en 2013

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PARIS – La sénatrice Marie-Arlette Carlotti a demandé au garde des sceaux les raisons de l’obstruction par la France du dossier du meurtre de trois militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013. Elle a également exhorte le gouvernement français à « avoir le courage politique de lever le secret défense sur tous les éléments de ce dossier ».

La question de la sénatrice à l’attention du garde des seaux a été publiée dans le JO Sénat le 9 février 2013. (Le ministère de la justice n’a pas encore répondu à la question de Marie-Arlette Carlotti.)

Extrait:

« Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, Fidan Doğan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez ont été assassinées à Paris. Ces militantes de la cause kurde ont été sauvagement assassinées pour les idées qu’elles défendaient : femmes-vie-liberté !
(…)
Si depuis 2019, les familles des trois victimes du drame de janvier 2013 se sont portées partie civile et ont permis la réouverture de l’enquête, les autorités françaises refusent toujours la déclassification des informations détenues par les services de renseignement français. Qu’est ce qui le justifie ?
L’enquête en France avait pourtant souligné l’implication de membres de services secrets turcs dans ce triple assassinat.
Alors que dix ans après les faits, un nouvel assassinat sanglant, visant les Kurdes, était perpétré de nouveau à Paris, les Kurdes de France se mobilisent pour obtenir protection et vérité.
Toute la lumière sur ces assassinats doit être faite. Le Gouvernement doit avoir le courage politique de lever le secret défense sur tous les éléments de ce dossier. (…)
Elle lui demande de s’engager à tout mettre en œuvre pour lever le secret défense afin que l’enquête puisse être réalisée, menée jusqu’à son terme et que justice soit rendue. »

TURQUIE. Le désespoir des sinistrés du séisme

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Le nombre de morts continue d’augmenter 72 heures après le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie lundi. Alors que les survivants du tremblement de terre commencent à perdre espoir, la restriction des médias sociaux imposée par le gouvernement turc suscite des réactions négatives dans tout le pays.

Le bilan des morts a dépassé les 16 000 après le séisme du lundi qui a touché le nord de la Syrie et le sud-est de la Turquie, régions à majorité kurde, alors que les travaux de sauvetage se poursuivent.

12 873 corps ont été extraits des décombre en Turquie et 3 583 en Syrie, après 72 heures critiques pour les efforts de sauvetage.

Les survivants du tremblement de terre en Turquie ont passé la nuit dehors dans le froid glacial de la plupart des régions de Turquie, car l’aide sous tente n’est pas encore arrivée.

Dans les régions de Turquie à population majoritairement kurde ou alévie, certaines équipes de secours et d’aide ont commencé à arriver trois jours après le tremblement de terre, mais en nombre insuffisant. Alors que des milliers de personnes attendent toujours d’être sauvées sous les décombres, le désespoir et la colère envers le gouvernement de ces régions ne cessent de croître.

Le ministre turc des Transports Adil Karaismailoğlu et le gouverneur d’Adıyaman (Semsûr) Mahmut Çuhadar ont quitté la région du tremblement de terre mercredi après que des citoyens lui ont exprimé leur frustration en signe de protestation.

Après avoir visité Kahramanmaraş, l’épicentre du tremblement de terre de mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’est rendu à Hatay, l’une des provinces qui a le plus souffert et le moins reçu d’aide. La densité du trafic à l’entrée de la ville due aux mesures prises pour l’arrivée du président a retardé l’acheminement de l’aide aux victimes du tremblement de terre. Le journaliste Murat Ağırel a partagé les images du trafic commençant à plus de 8 km du centre-ville.

Erdoğan a déclaré, lors de sa visite à Hatay, que l’Autorité turque de gestion des catastrophes (AFAD) est active dans la région, et a ajouté que ceux qui critiquent l’étendue du soutien fourni par le gouvernement sont des personnes « malhonnêtes et peu glorieuses » .

Mercredi, les autorités turques ont restreint l’accès à Twitter et à d’autres services de médias sociaux, ce qui a suscité de vives réactions dans tout le pays, car ceux qui se trouvaient sous les décombres avaient demandé de l’aide en partageant des emplacements à l’aide des applications sur leurs téléphones portables.

L’Autorité turque de réaction aux catastrophes (AFAD) a annoncé jeudi matin qu’elle avait achevé les opérations de recherche et de sauvetage à Şanlıurfa (Riha) et que les équipes avaient été dirigées vers d’autres provinces.

Un convoi d’aide composé de six camions atteindra le nord-ouest de la Syrie jeudi, a rapporté Reuters. Il s’agira de la première aide humanitaire qui atteindra la région contrôlée par la Turquie et l’opposition syrienne.

Après que la Syrie a demandé mercredi la mise à disposition d’équipes de recherche et de sauvetage, certaines agences internationales ont envoyé de l’aide au pays, notamment des abris et une aide médicale de l’Union européenne, des États membres de l’UE et des Nations Unies, ainsi qu’un premier apport humanitaire d’urgence de 3,5 millions d’euros.

Entre-temps, l’opposition syrienne a rejeté l’aide offerte par l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), a rapporté l’agence North press.

La diaspora turque et kurde d’Europe ont lancé des campagnes d’aide aux victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, collectant de l’argent, des couvertures et des vêtements chauds.

Medya News

 

TURQUIE. Trois prisonniers tués lors d’une émeute dans la prison de Hatay

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TURQUIE – On signale que des détenus de la prison de type de Hatay – ville durement touchée par le séisme du lundi – se sont révoltés hier soir. Les gardes ont ouvert le feu sur les émeutiers, tuant trois prisonniers et blessé neuf autres, selon une note officielle divulguée.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré la brutalité subie par les prisonniers ensanglantés couchés au sol et on entend un soldat dire « Ne frappez pas, il y a des caméras ».

Cette prison abrite également des prisonniers politiques kurdes. D’anciens détenus de cette prison ont dénoncé la brutalité et les violences des gardiens de la prison, suite à la publication de la vidéo.

PARIS. Conférence: « Notre vengeance sera la révolution des femmes »

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PARIS – Le mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) organise une conférence sur l’affaire du massacre de trois militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013 par un espion turc et trois autres militants le 23 décembre 2022 alors que la justice n’est toujours pas rendue dans le premier triple féminicide politique car l’affaire est classée « secret d’État » par la France.

Avec la participation des collectifs féministes kurdes et iraniens, l’union syndicale Solidaires et Alerta Feminista.

RDV le 17 février, à 18h
A la mairie du 10e arrondissement de Paris

PARIS. Conférence: Minorités, militant·es, journalistes dans le viseur de l’Etat turc

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Conférence reportée au 7 mars.

PARIS – Un groupe de parlementaires invite des politiciens et journalistes kurdes, arméniens et turcs à une conférence sur la persécution des minorités et les voix critiques en Turquie. La conférence intitulée « Minorités, militant·es, journalistes: dans le viseur de l’Etat turc » aura lieu à l’Assemblée nationale, le jeudi 16 février, de 9h30 à 13h00, au Palais Bourbon, Salle Colbert.

Participation libre sur inscription

Voici le programme de la conférence qui déroulera en deux parties:

1. Militants et opposants politiques : vivre sous la menace

Avec:
Amineh Kakabahev, ancienne députée suédoise
Remzi Kartal, membre du Congrès National du Kurdistan en Belgique
Gökay Akbulut, députée fédérale du Bundestag allemand
Mehmet (Ali) Doğan, Directeur des relations internationales du Centre arménien d’Argentine
Animation du débat par un représentant de la Fédération Internationale des Droits Humains.

2. Est-il toujours possible d’être journaliste en Turquie ?

Avec:
Can Dündar, journaliste exilé en Allemagne
Garo Paylan, député arménien du Parti Démocratique des Peuples (HDP)
Ragip Zarakolu, éditeur et fondateur de l’Association des Droits Humains de Turquie (Insan Haklari Dernegi),
Hayko Bağdat, journaliste exilé en Allemagne

Formulaire pour vous inscrire à la conférence: https://forms.gle/neamSgzY8sSyAC5i9

L’équipe organisatrice de la conférence:

Nadège Abomangoli, Ségolène Amiot, Yan Chantrel, Hubert Julien-Laferrière et Mélanie Vogel

Plus de 16 000 cadavres retirés des décombres en Turquie et en Syrie

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Dans la nuit du lundi 6 février, un séisme dévastateur a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie (des régions à majorité kurdes), réduisant à néant des dizaines de milliers d’immeubles. Les autorités turques et syriennes, non préparées à une telle catastrophe – pourtant annoncée depuis des décennies – peinent à secourir les dizaines de milliers de personnes ensevelies sous les décombres, sans parler de la discrimination étatique frappant les sinistrés kurdes…

Tandis que la Syrie est ignorée par la communauté internationale; les secouristes (et l’aide humanitaire) venus du monde entier sont en Turquie. Dans certaines localités, les sinistrés sont les seuls à fouiller les décombres, dans l’espoir de sauver vivants leurs proches alors que les températures glaciales et les jours qui passent diminuent les chances de survie des personnes ensevelies.

Ainsi, jusqu’à présent, selon les chiffres officiels, on a extrait des décombre les corps de plus de 12.873 personnes en Turquie et 3.162 en Syrie, portant à 16.035 le nombre des victimes. Il y a également des dizaines de milliers de blessés du séisme.

Dans les jours qui viennent, on s’attend à ce que des dizaines de milliers de morts soient extraits des décombres des villes-cimetières de la Turquie et de la Syrie, deux États criminels qui n’ont pas pris de mesures de sécurité nécessaires en ne contrôlant pas les édifices non conformes aux normes sismiques construits sur une des failles sismiques les plus dangereuses au monde et que les sismologues n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme depuis les années 1990, suite au séisme mortel qui a fait près de 20 000 morts rien qu’à Istanbul… Nous ne sommes pas face à pas une catastrophe naturelle, nous sommes face à un massacre annoncé, dont la responsabilité incombe aux dirigeants des deux pays. Est-ce que les peuples de la région seront capables de demander des comptes à leurs dirigeants ou est-ce que ce cycle de corruption et répression étatique perdurera comme avant?

Photo: un secouriste porte un cadavre extrait des décombres à Pazarcik / Kahramanmaraş

ROJAVA. L’armée turque attaque Tall Rifaat touchée par le séisme

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SYRIE / ROJAVA – La région de Tall Rifaat sous contrôle des forces arabo-kurde a été bombardée par l’armée turque quelques heures après le séisme dévastateur du 6 février.

Les Forces de libération d’Afrin (Hêzên Rizgariya Afrinê, HRE) ont démenti le rapport du ministère turc de la Défense qui avait affirmé que les YPG basés à Tall Refat avaient attaqué avec des obus la base militaire turque d’Öncüpinar.

Le rapport du HRE : « Le ministère de la Défense de l’État turc occupant a affirmé que les YPG avaient attaqué la base de l’armée turque à Öncüpinar depuis Til Rifat (…). Cependant, les YPG n’ont pas d’unités à Tel Rifat. Seules nos forces sont dans la zone. Et nos forces n’ont pas attaqué les bases ennemies pendant cette période où notre peuple a été frappé par un violent tremblement de terre. (…) Au contraire, les forces d’occupation turques ont attaqué nos zones. L’armée turque a bombardé la région de Tel Rifat le 6 février. Tel Rifat est une zone touchée par le tremblement de terre. (…)

Les affirmations du ministère turc de la Défense sont fausses et sont diffusées pour déformer la réalité. Nous adressons nos condoléances aux familles de tous ceux qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. »

ANF

SYRIE. Le séisme a fait plus de 675 morts et des milliers de blessés dans le canton kurde d’Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Au moins 675 personnes sont morts et des milliers d’autres blessées suite au séisme dévastateur qui a frappé Jindires, dans le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie depuis mars 2018. Les victimes kurdes sont abandonnées à leur sort, tandis que les colons arabes sont secourus par les gangs islamistes pro-Turquie.

Le soi-disant conseil local de Jindires, qui est contrôlé par le gouvernement intérimaire soutenu par la Turquie, a déclaré mardi que 257 bâtiments se sont effondrés à la suite du tremblement de terre, ajoutant que des milliers de familles sont sans abri par temps glacial, sans nourriture ni eau.

Le nombre de morts des tremblements de terre dévastateurs en Syrie a atteint 2.098, tandis que 4.106 ont été blessés, selon le ministère de la Santé du gouvernement syrien, l’opposition syrienne à Idlib et le Conseil de la santé de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES).

Le bilan devrait s’alourdir à mesure que les opérations de sauvetage à la recherche de survivants sous les décombres des bâtiments effondrés se poursuivent.

Des sources au poste frontière de Bab al-Hawa avec la Turquie, au nord d’Idlib, ont déclaré qu’aucune aide humanitaire régionale ou internationale n’est arrivée sous prétexte que les routes sont endommagées. Cependant, disent-ils, les routes sont praticables et qu’il n’y a aucun obstacle à l’entrée de l’aide.

Mardi, les opérations de sauvetage dans les zones tenues par l’opposition syrienne dans le nord-ouest de la Syrie n’avaient reçu aucun soutien étranger, a déclaré à North Press une source des équipes de secours d’urgence à Idlib.

Le lundi à 04h17, la Syrie et la Turquie ont été secouées par un séisme de magnitude 7,8 dont l’épicentre était situé près de Gaziantep, en Turquie, tuant plus de 11000 personnes (bilan provisoire) dans les deux pays.

Reportage de Zana al-Ali, North Press Agency

Situation dans les régions kurdes frappées par le séisme

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TURQUIE / KURDISTAN – Selon les chiffres officiels, le bilan du séisme du lundi atteint 11 236 morts et 50 000 blessés en Turquie et 2 662 mort et 5 000 blessés en Syrie, tandis que des milliers de personnes sont encore ensevelies sous les décombres.

L’agence ANF a fait le point sur la situation actuelle dans les régions kurdes de Turquie dévastées par le séisme.

Le centre de coordination de crise du HDP poursuit ses activités

Le HDP envoie des équipes de secouristes

Des équipes de santé, envoyées par le centre de coordination de crise HDP à Maraş, Antep, Adıyaman et Urfa, participent aux efforts de recherche et de sauvetage. Les équipes envoyées sur la zone de séisme communiquent également avec les familles en besoin de solidarité.

Colère de la population d’Antep et corps des victimes d’Adiyaman déposés dans les couloirs de l’hôpital

Alors que les efforts de recherche et de sauvetage continuent de sauver les survivants du tremblement de terre qui s’est produit dans le district de Pazarcık à Maraş avec une magnitude de 7,8 et 7,6 et a touché 11 provinces, de nouvelles images et informations continuent de provenir des zones sismiques.

À Adıyaman, ceux qui ont perdu la vie lors du séisme sont gardés dans le couloir de l’hôpital dans des couvertures car la morgue de l’hôpital public d’Adıyaman est pleine.

Pas d’accès à 90 % des villages touchés par le séisme 

À Malatya, 166 personnes ont perdu la vie et 3 298 personnes ont été blessées.

En raison des chutes de neige continues à Malatya, 90 % des villages d’Akçadağ, Pütürge et Doganşehir ne sont pas accessibles. Il y a de graves dégâts dans les villages et les quartiers où des dizaines de personnes sont piégées sous les décombres.

Le nombre de morts en Turquie atteint 8 574 a annoncé le président turc Erdogan, qui s’est rendu à Kahramanmaras, épicentre du séisme (info via AFP).

La présidence turque de la gestion des catastrophes et des urgences (AFAD) a annoncé que 40 910 personnes ont été blessées dans les tremblements de terre.

On pense que le nombre réel de morts est beaucoup plus élevé car d’innombrables zones touchées n’ont même pas été atteintes.

De nombreuses personnes bloquées sous les décombres à Amed

La plateforme de protection et de solidarité urbaine d’Amed (Diyarbakır) a publié les dernières informations de la ville comme suit :

Nombre de morts : 132,
Secourus: 742,
Hospitalisés : 129,
Soins intensifs : 38,
Nombre total de blessés : 909

De plus, de nombreuses personnes sont portées disparues et seraient sous les décombres. Les proches des personnes piégées sous les décombres publient fréquemment les noms et les lieux via les réseaux sociaux.

Expert sismique : le gouvernement est responsable du massacre

Savaş Karabulut, membre du corps professoral du département de génie civil de l’Université technique de Gebze et expert en tremblements de terre, a déclaré que le gouvernement est responsable de la situation catastrophique causée par les tremblements de terre dans le pays.

Interrogé par l’agence de presse Mezopotamya, Karabulut a déclaré que le nombre de morts était bien plus élevé que les chiffres officiels et a tenu le gouvernement responsable des conséquences.

« Après tous les tremblements de terre, nous avons vu que seuls les entrepreneurs sont punis, mais le gouvernement central et les administrations locales portent la responsabilité principale. Parce qu’en premier lieu, le gouvernement permet aux entrepreneurs de construire des structures illégales et rejette la faute sur le destin et la nature après chaque catastrophe.

À tout le moins, les bâtiments situés dans ces zones sismiques auraient dû être vérifiés et des précautions auraient dû être prises à l’avance. Tous les bâtiments auraient dû être vérifiés un par un, les structures à risque auraient dû être déterminées et la démolition ou le renforcement aurait dû être promu. Les gens sont maintenant piégés sous des bâtiments effondrés. (…) Ce séisme doit être considéré comme un massacre. »

La campagne d’aide du HDP aux victimes du séisme continue de croître.

L’administration autonome du Rojava reçoit les corps des victimes du séisme

Le coprésident du Conseil de la santé de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), Ciwan Mistefa, a rapporté que les corps des habitants du nord-est de la Syrie / Rojava qui ont perdu la vie dans les tremblements de terre ont été récupérés au point de passage d’Ewn Dadat entre Jarablus et Manbij. Les corps sont ensuite remis aux familles des victimes.

Jusqu’à présent, 18 corps ont été livrés dans la région de l’Euphrate, 7 à Raqqa et 2 à Sirin.

ONG écologiste : l’AKP veut transformer la catastrophe en opportunité

La Coalition pour la justice climatique et l’Union pour l’écologie ont déclaré que l’AKP au pouvoir tente de transformer la catastrophe causée par les tremblements de terre en une opportunité.

L’Union a déclaré qu’un état d’urgence a été déclaré dans la région touchée par le tremblement de terre pour transformer la catastrophe en opportunité. Sous prétexte de l’état d’urgence, les efforts d’aide et de sauvetage des initiatives civiles sont empêchés. Les peuples de Turquie sont laissés seuls pour organiser les efforts de sauvetage puisque l’État n’a pas réussi à organiser et à coordonner.

Le coprésident du HDP, Sancar, avec les survivants du séisme à Mersin

Le coprésident du HDP, Mithat Sancar, et une délégation du parti ont rendu visite aux survivants du tremblement de terre qui ont été amenés de Hatay à Mersin mardi. S’exprimant lors de sa visite à l’hôpital de la ville de Mersin, Sancar a déclaré être déterminé. « Notre équipe de coordination de crise et de santé s’occupe de tous. Il y a un sérieux problème d’organisation dans la région. La situation empire. Nos collègues essaient d’aider à résoudre le manque de coordination. Nous essayons de résoudre le problème avec les institutions. »

Toğrul : Les gens sauvent leurs proches des décombres à mains nues

S’adressant à l’ANF, le député du HDP Antep, Mahmut Toğrul, a déclaré : « Il y a deux problèmes : ceux qui sont piégés sous les décombres et les problèmes rencontrés par les survivants. Nous avons visité Pazarcik, Nurdağı, İslahiye et leurs villages. Ces trois quartiers ont été complètement détruits. Les bâtiments qui ne se sont pas effondrés sont gravement endommagés.

Nous avons vu comment des équipes d’experts n’ont pas réussi à atteindre la zone pour les efforts de recherche et de sauvetage. Les gens essaient de sauver leurs proches des décombres à mains nues. Ils ont faim et soif car il n’y a pas d’internet, d’électricité, d’eau et, surtout, il n’y a pas de gaz naturel et les gens gèlent. Tout le monde est à la rue, tandis que certains se réfugient dans leur voiture. Ils ne peuvent même pas répondre aux besoins les plus élémentaires. Nos gens disent qu’il n’y a pas d’eau, qu’il n’y a pas de tentes livrées dans la région. Le gaz naturel et les tentes doivent être fournis d’urgence, ainsi que l’eau et le pain.

Le gouvernement AKP-MHP et l’État sont restés sous le naufrage causé par les tremblements de terre. Il n’y a pas d’organisation. Les efforts d’aide de notre peuple sont également bloqués. Il y a un sérieux obstacle à la solidarité sociale. Il y a une catastrophe apocalyptique ici. »

ANF

SÉISME. L’aide collectée par les Kurdes confisquée par les autorités turques

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TURQUIE / KURDISTAN – On dénombre déjà plus de 7000 morts et 40000 blessés après le séisme dévastateur de lundi qui a frappé le nord de la Syrie et le sud-est de la Turquie, zones habitées principalement par les Kurdes. Depuis, la communauté kurde et les organisations kurdes sont mobilisées pour venir en aide aux sinistrés tandis que les secours restent insuffisants, voire inexistants, dans de nombreuses localités coupées du monde au milieu des températures glaciales. Mais on signale que les autorités turques confisquent la nourriture, médicaments, couvertures… destinés aux localités kurdes au motif que c’est l’État qui gérera la distribution d’aide. Le séisme actuel a réouvert les blessures kurdes.

Hier, le compte Twitter du parti HDP signalait qu’une collecte de dons organisée par la municipalité kurde d’Agri/Patnos avait été confisquée par le gouverneur turc de la ville. D’autres témoignages similaires viennent d’un peu partout alors que ni les rescapés kurdes du séisme, ni leurs proches qui collectent l’aide ne font confiance à l’État turc qui n’a cessé de les persécuter depuis des siècles.

 

L’aide collectée par la municipalité Ağrı Patnos du HDP confisquée par le gouverneur turc de Patnos

Aujourd’hui, tandis que des millions de sinistrés kurdes* du séisme en Turquie (mais aussi dans le nord de la Syrie) à Maraş (Gurgum), Antep (Dîlok), Adiyaman (Semsûr), Malatya (Meletî), Urfa (Riha) et Diyarbakir (Amed) sont piégés par le froid et regardent les décombres sous lesquels sont ensevelies leurs familles, ce drame a de nouveau a ouvert leurs blessures de colonisés qui ont survécu à tant de massacres (dont aux massacres des Kurdes alévis de Maras, Malatya** …) aux déportations et politiques d’assimilation forcée (interdiction de parler leur langue, etc.) depuis des siècles. Pour de nombreux Kurdes, c’est le fait d’être sans État qui les rend encore plus vulnérables face aux catastrophes dites « naturelles », car même dans ces moments d’extrême détresse, leurs colonisateurs turcs, arabes, perses, discriminent les Kurdes, peuple qu’ils veulent anéantir en les tuant ou assimilant de force. Ainsi, on se retrouve dans un cercle vicieux, quoiqu’on fasse, on revient au même point de départ: les méfaits du colonialisme au Kurdistan.

La chercheuse Evin Çiçek a écrit ce matin que « Les régimes occupants, coloniaux, fascistes ont également la capacité d’utiliser avec succès les catastrophes naturelles à leurs fins.
Les tremblement de terre et le froid meurtrier sont utilisés dans quel but ?
Le peuple déclare « il n’y a personne, pas d’aide » (…)
Pourquoi (…)? Le régime Ittihad***/Kemaliste qui utilise les guerres comme moyen de réduire la population utilise également les catastrophes naturelles dans le même but. On intervient pas ! Parce qu’on attend/veut que le nombre de morts augmente. (…)
L’administration de l’État, dont la religion officielle est l’islam, ne bouge pas pour tuer nos peuples de différentes religions et croyances dans la région. »

poste d’Evin çiçek concernant le séisme et l’approche de l’Etat turc

 

*Certes, il y a aussi des sinistrés turcs (et arabes à Hatay notamment) dans les zones touchées, mais ces derniers voient avant tout un État mal-organisé ou corrompu qui manque à ses obligations face à son peuple. Alors que les Turcs, Arabes et Kurdes… sont touchés par ce désastre apocalyptique, tous ne partagent pas les mêmes peurs: ces derniers craignent un nouveau prétexte qui les chasserait de leurs terres ou les obligeraient à vivre dans des camps de fortune.

 

**Parmi les principaux pogroms et massacres perpétrés en Turquie contre les Alevis / Kurdes alévis, on peut citer :

 
Le massacre de Kocgiri en 1921
 
Le massacre de Dersim entre 1937 et 1938
 
Le massacre d’Erzincan Zini Gedigi en 1938
 
Le massacre de Malatya en 1978
 
Le massacre de Maras en 1978
 
Le massacre de Çorum en 1980
 
Le massacre de Sivas en 1993
 
Le massacre d’Istanbul, dans le quartier Gazi en 1995

 

***Ittihad ve Terakki (Union et Progrès): Comité politique ottoman issu de la fusion, en septembre 1907, de la Société ottomane de liberté (fondée l’année précédente à Salonique) et du mouvement des Jeunes-Turcs, en exil.

 

L’Institut kurde de Paris organise une campagne de dons pour les sinistrés du séisme au Kurdistan

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PARIS – L’Institut kurde de Paris organise une campagne de dons pour les sinistrés du séisme du 6 février qui a frappé plusieurs régions kurdes de Turquie et de Syrie où sans surprise les Kurdes sont abandonnés à leur sort. (Dons déductibles d’impôt)

Voici l’appel de l’Institut kurde:

« Pour venir en aide aux sinistrés du terrible tremblement de terre qui a fait déjà 5000 morts au 7 février dans les villes kurdes de Turquie, à Afrin et à Alep, vous pouvez adresser vos dons en espèces, chèques ou virement bancaire à l’Institut kurde avec mention « Aide aux sinistrés ».

Pour les aides en nature (vêtements, couvertures) il convient de s’adresser à la Croix Rouge, l’Institut kurde ne dispose pas de logistique nécessaire pour faire parvenir des dons en nature.

Les dons en espèces recueillis par l’Institut kurde seront intégralement versés aux ONG locales d’aide aux sinistrés avec une priorité donnée aux enfants.

Un collectif de ces ONG locales distribue déjà 200.000 repas par jour aux sinistrés de Diyarbakir. Dans les autres villes sinistrées des collectifs similaires de la société civile se mettent en place. Les besoins sont énormes, on compte des dizaines de milliers de sans abris qui ont dû quitter leurs logements détruits ou devenus inhabitables. Les enfants sont particulièrement vulnérables en raison des températures glaciales qui sévissent dans la région.

Faire un don
Par chèque
Libellé à l’ordre de l’Institut kurde de Paris, avec mention « Aide aux sinistrés »

Par virement bancaire
IBAN
FR76 1751 5900 0008 0108 7685 793

SWIFT
CEPAFRPP751

Vos dons sont déductibles de vos impôts de 2023, à hauteur de 66%.

Merci d’avance pour votre solidarité. »