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Une militante kurde à l’origine de la nouvelle loi britannique interdisant le mariage d’enfant

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La jeune militante kurde, Payzee Mahmod et sa soeur ont été mariées de force au Royaume-Uni alors qu’elles étaient encore adolescentes. Sa soeur a été tuée par sa famille pour avoir fui son mari violant. Payzee, qui a pu échapper à la violence domestique et sexuelle, a fondé une association de lutte contre les mariages d’enfants et les « crimes d’honneur ». Elle vient d’obtenir une belle victoire avec l’entrée en vigueur de la loi interdisant le mariage des mineurs de moins de 18 ans.

La nouvelle loi est entrée en vigueur le 27 février en Angleterre et au Pays de Galles. Cette législation introduit une interdiction du partenariat civil et du mariage pour les 16 et 17 ans sans exception.

Diana Nammi, directrice exécutive de l’association IKWRO – Women’s Rights Organisation (Organisation des droits des femmes), a déclaré : « C’est un grand pas en avant pour les droits des enfants en Angleterre et au Pays de Galles. Nous avons fait campagne pour ce changement pendant une décennie parce qu’aucun enfant ne devrait être soumis aux préjudices à vie qui accompagnent le mariage des enfants. J’exhorte tout le monde à faire connaître cet important changement à la loi et à demander de l’aide s’ils connaissent un enfant à risque de mariage précoce. »

Payzee Malika (Mahmod), responsable de la campagne, Child Marriage Survivor (Survivante de mariage d’enfant) a déclaré : « Je suis ravie au-delà des mots aujourd’hui. J’ai été tellement passionnée par l’idée de mettre fin au mariage des enfants après ma propre expérience et celle de ma sœur Banaz, voir que ce jour est enfin arrivé me donne de l’espoir pour l’avenir que nous créons pour les filles. J’ai maintenant hâte de voir cette loi s’étendre à l’Écosse et à l’Irlande du Nord. »

À propos d’IKWRO

IKWRO est une organisation caritative de premier plan qui fournit un soutien spécialisé aux femmes et aux filles d’origine moyen-orientale, nord-africaine (MENA) et afghane, qui risquent d’être victimes d’abus fondés sur l’honneur, de mutilations génitales féminines, de mariages forcés, de mariages d’enfants et de violences domestiques. et d’autres formes de violence contre les femmes et les filles. Elle gère un refuge et fournissons des conseils, un plaidoyer, des conseils et une formation et une campagne pour améliorer les lois et les politiques. Sa mission est de faire progresser les droits des femmes et des filles afghanes et de la région MENA, de lutter contre la discrimination et la violence à l’égard des femmes et des filles, et de donner aux femmes et aux filles les moyens d’accéder à leurs droits et privilèges au Royaume-Uni.

 

KJK: « L’existence de l’humanité dépend de la lutte pour la liberté des femmes »

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La communauté des femmes du Kurdistan débute sa campagne pour la prochaine Journée internationale des droits des femmes du 8 mars sous le slogan : « Avec Jin, Jiyan, Azadî, nous marchons vers la révolution des femmes ».

La Communauté des femmes du Kurdistan (Komalên Jinên Kurdistan – KJK) a annoncé le début de sa campagne à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. La campagne sous le slogan « Avec Jin-Jiyan-Azadî à la révolution des femmes » s’adresse à la fois aux femmes kurdes et aux femmes du monde entier. Dans le communiqué suivant, la KJK appelle à la création d’un mouvement mondial des femmes.

« La révolution des femmes n’est pas qu’un rêve »

« La Journée des droits des femmes du 8 mars approche. Nos luttes croissantes pour la liberté des femmes (…) ne se limitent plus à un instant, un jour ou un lieu, mais se vivent partout et à tout moment. La lutte pour la liberté des femmes est devenue universelle. Le fait que les révolutions des femmes ne sont pas que des rêves est démontré par les développements libres dans la vie des femmes et les résultats des luttes concrètes qui sont menées sous diverses formes et nuances au Kurdistan, au Moyen-Orient et dans différentes parties du monde, en particulier au Rojava. Il est donc fort probable que le XXIe siècle soit celui des révolutions des femmes.

L’humanité espère la résistance et la lutte croissantes menées par les luttes pour la liberté des femmes contre le système patriarcal. Des sociétés entières réclamant liberté, démocratie et justice s’unissent autour de la lutte sous la houlette des femmes. Cela devient un désir général de vaincre l’État en tant qu’outil du système patriarcal avec son injustice et sa cruauté et de créer à sa place une vie autonome et écologique.

Dans ce contexte, notre idéologie de libération des femmes basée sur le Jineolojî, notre paradigme de la liberté, notre résistance des femmes et notre organisation a joué un rôle pionnier important dans le cheminement de l’humanité vers la beauté, l’égalité, la justice et la liberté. L’importance stratégique de la lutte pour la liberté de nos femmes grandit de jour en jour face aux problèmes globaux et massifs auxquels l’humanité est confrontée. Il devient de plus en plus clair que l’humanité a désespérément besoin de la pensée, de l’action, de l’organisation et de la recréation de la vie par des femmes libres. Il ne serait pas exagéré de dire que l’existence humaine dépend du développement des luttes de libération des femmes.

« Nous promettons de mettre en œuvre la révolution des femmes »

Nous nous souvenons de nos morts avec gratitude et renouvelons notre engagement à faire de la révolution des femmes une réalité. A l’occasion de cette Journée de la Résistance, nous voulons commémorer les 129 ouvrières qui ont été brûlées vives le 8 mars 1957 lors d’une grève dans une usine textile à New York, USA, et toutes les femmes du monde qui se sont battues avec beaucoup de courage et de sacrifice pour la liberté, de Clara Zetkin et Rosa Luxemburg à Sakine Cansız, Viyan Caf, Şirin Elemhuli, Şîlan Kobanê et Arîn Mîrkan. Nous saluons les soulèvements de femmes qui nous ont été récemment confiés par Jina Amini au Kurdistan oriental et toutes les femmes militantes dans les quatre parties du Kurdistan, en Afghanistan, au Moyen-Orient et dans le monde.

Nous commémorons toutes les étoiles YJA et HPG tombées en 2022 et nous nous souvenons de femmes comme Sara Tolhildan, Rûken Zelal, Mizgîn, Rojda, Avzem, Nalîn, Norşîn Efîn, Mizgîn Koçero, Melsa Muş et Esmer. Vous avez représenté notre lignée radicale de libération des femmes à Zap et Avaşîn, qui se répand dans le monde entier, au plus haut niveau. Nous commémorons avec respect nos amis Bêrîvan Zîlan, Delal Nurhak, Jiyan Tolhildan, Peyman Bagok, Çiçek Harunî et Zeynep Saruhan qui sont tombés dans différents domaines de notre lutte, ainsi que Evîn Goyî et Zîlan Konya qui ont été cruellement assassinés à Paris et Silêmanî.

Au fur et à mesure que notre lutte de libération des femmes se développe, les attaques du système patriarcal au pouvoir, en particulier de l’État fasciste turc, se généralisent. Les dirigeants de notre mouvement sont ciblés, assassinés ou emprisonnés. D’autre part, les filles et les femmes kurdes sont contraintes à la prostitution, à la consommation de drogue et aux agents utilisant les méthodes les plus brutales de guerre spéciale. Partout, les femmes ripostent avec une grande assurance, détermination et passion.

Au-delà de nos morts, nous sommes également conscients de la résistance de nos mères kurdes, des familles des morts, des jeunes filles et des femmes, malgré toutes les souffrances et les difficultés. Notre lutte de libération des femmes gagnera définitivement et le régime patriarcal laid, immoral et impitoyable sera vaincu. Sur cette base, le 8 mars, Journée internationale de lutte des femmes travailleuses, nous commémorons une fois de plus avec respect et gratitude toutes nos chutes à la liberté. Le 8 mars nous célébrons nos mères de la paix, nos camarades en prison, nos combattants dans les montagnes, nos amis handicapés, nos peuples, nos amis, nos camarades internationaux, nous célébrons toutes les femmes qui luttent pour la liberté. Dans ce contexte, nous renouvelons notre engagement à lutter pas à pas pour la révolution des femmes.

« La libération d’Öcalan, une tâche centrale »

Les idées de liberté de notre cerveau Abdullah Öcalan se sont répandues dans le monde entier. La diffusion et la mise en œuvre de ces idées et notre lutte pour sa liberté physique est une tâche fondamentale de la lutte pour la liberté des femmes. Le paradigme de la liberté et la philosophie de Rêber Apo se répandent rapidement dans le monde. Bien que Rêber Apo ait été emprisonné dans le cadre d’un système d’isolement massif et de torture pendant 24 ans, il est lu et analysé par le peuple et les forces de l’opposition qui veulent une vie meilleure, juste, humaine et honnête, et ses pensées alimentent la mise en œuvre dans pratique.
(…)
Abdullah Öcalan nous a montré avec sa pratique qu’il est un vrai camarade et ami des femmes. Dans cette optique, à l’occasion de la Journée internationale de la femme travailleuse le 8 mars 2023, nous saluons Rêber Apo avec beaucoup de gratitude, d’amour et de respect. Nous célébrons sa position libérale et la résistance Imrali. La véritable guerre est menée contre Imrali. Rêber Apo offre une résistance globale. Sa liberté est la liberté des femmes. Notre combat pour sa liberté physique est stratégique. Dans ce contexte, il est de notre devoir en tant que mouvement de femmes d’assurer la liberté physique de notre cerveau et de diffuser ses pensées, ses perspectives et son mode de vie.

« Mettre fin au régime fasciste »

La catastrophe du tremblement de terre au Kurdistan du Nord et le fait que les politiques du régime fasciste AKP/MHP ont aggravé les conséquences de cette catastrophe sont évidents. À cet égard, nous devons mener notre lutte pour mettre fin au régime fasciste AKP/MHP rapidement et efficacement.

Des millions de personnes ont été touchées, se sont retrouvées sans abri et ont fui, et des dizaines de milliers ont perdu la vie. Ce n’est pas le tremblement de terre qui tue, mais la politique sociale inhumaine de l’AKP. Dans nos zones sismiques, les gens souffrent beaucoup, pleurent et éprouvent des difficultés. Tout notre peuple, y compris les femmes, devrait défendre les victimes du tremblement de terre et fournir toute forme d’aide et de soutien. Les femmes doivent défendre les zones sismiques. A l’occasion du 8 mars, soyons solidaires des femmes et de nos peuples en ces jours difficiles. Sortons de cette terrible catastrophe avec une grande solidarité féminine et sociétale. En tant que femmes, nous devons faire encore plus pour renverser le gouvernement fasciste et l’évincer du pouvoir. Nous devons intensifier notre combat pour la libération des femmes.
(…)
Nous, les femmes du Moyen-Orient, les peuples et les diverses identités religieuses devons unir nos forces pour faire tomber le gouvernement le plus antisocial, misogyne et antipopulaire du Moyen-Orient. N’oublions pas que si nous battons le gouvernement AKP/MHP, le représentant de l’esprit patriarcal cruel en Turquie, un courant démocratique émergera au Moyen-Orient. Cela apportera une bouffée d’air et un souffle de liberté aux femmes et aux peuples du Moyen-Orient et du monde.

« Les femmes, la vie, la liberté »

Les soulèvements en Iran et au Rojhilat (Kurdistan iranien), qui ont commencé sous la direction de femmes avec le slogan « Jin Jiyan Azadî » et ont saisi toute la société, sont une première dans l’histoire du Moyen-Orient et du monde. La révolution iranienne est la révolution du Moyen-Orient. Les femmes et les peuples iraniens peuvent réussir s’ils unissent leurs forces organisées et combattent ensemble.

Après l’assassinat de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs iranienne le 16 septembre 2022, les peuples d’Iran et du Kurdistan oriental, dirigés par des femmes, se sont soulevés contre l’État patriarcal et ont entamé un combat pour la liberté sous le slogan « Jin, Jiyan, Azadî « .

Pour la première fois dans l’histoire du Kurdistan, du Moyen-Orient et de l’humanité, les peuples se soulèvent ensemble contre un régime oppressif et cruel sous un slogan féminin. « Jin, Jiyan, Azadî » est devenu un slogan global et universel, car les sociétés voient leur liberté dans la liberté des femmes. Cette situation montre également le degré de diffusion du paradigme apoiste et le haut niveau d’acceptation dont jouissent les idées de liberté des femmes au Moyen-Orient et dans le monde.

A l’occasion du 8 mars, nous félicitons et saluons la résistance des femmes et des peuples d’Iran, du Kurdistan oriental et du Baloutchistan contre l’Etat iranien.

Il est également très important que les peuples azerbaïdjanais, persan, arabe, baloutche et arménien en Iran puissent se battre ensemble. Les femmes en Iran et au Kurdistan doivent jouer un rôle de premier plan dans le développement à la fois de l’unité nationale kurde et de l’unité des peuples d’Iran. Bien que les soulèvements en Iran soient soumis aux fluctuations économiques, ils se développeront désormais de manière continue. Les femmes et les peuples d’Iran en sont conscients. Ils n’accepteront jamais l’esclavage.

En Afghanistan, le gouvernement des talibans veut maintenir les femmes afghanes dans l’obscurité totale. Il y a une grande guerre contre la liberté d’expression et de voix des femmes. Les femmes afghanes poursuivent très courageusement leur résistance sous diverses formes. Sur cette base, nous saluons leur résistance.

La résistance de la guérilla

Nos combattantes de la guérilla YJA Star ont montré des réalisations exceptionnelles dans le développement de la résistance de la guérilla et de l’autodéfense de notre pays dans la guerre contre l’État turc dans les régions de Zap et d’Avaşîn. Pour la première fois, les femmes kurdes ont représenté avec autant de force et d’efficacité l’expansion de la résistance dans tous les domaines. Et cette résistance des femmes a empêché l’État fasciste turc d’avancer et d’obtenir des succès à Zap et à Avaşîn.

À l’occasion du 30e anniversaire de la fondation de l’Armée des femmes, les YJA Stars ont tourné une nouvelle page dans l’histoire de la lutte pour la liberté des femmes avec leur attitude réussie et créative et leur participation à la lutte à Zap et Avaşîn. Le niveau atteint par les commandants et les combattants dans les montagnes a influencé toute la guerre. C’est une première dans l’histoire de l’humanité et des femmes.

En 2021 et 2022, l’YJA Star a développé une position de premier plan dans la direction et l’organisation de la lutte, dans la résistance souterraine dans les systèmes de tunnels, dans la réalisation d’actions, et dans la formation et l’organisation de la guérilla. Ils ont été les pionniers de la construction de la guérilla de la modernité démocratique. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les femmes ont joué un rôle aussi stratégique dans la lutte d’un peuple et d’une armée de manière aussi organisée, quantitativement et qualitativement remarquable. À cet égard, notre organisation de guérilla féminine YJA Star a réussi à mener à bien ses tâches et à jouer un rôle stratégique dans la création d’une guérilla moderne.

Notre révolution des femmes au Rojava réalise pas à pas la réorganisation de la société en termes de liberté des femmes. Le Rojava est la zone la plus importante pour le développement du mouvement des femmes kurdes. La garantie de la révolution au Rojava est le travail pour la libération des femmes. La construction du confédéralisme démocratique des femmes à travers les communes, les assemblées, les académies et les coopératives dans les domaines social, politique, économique, diplomatique, de la santé, de la presse, de la culture, de l’autodéfense, de l’éducation et du jineolojî, ainsi que le développement du système de la coprésidence et la représentation paritaire dans tous les domaines revêtent une importance essentielle. La lutte pour construire une nouvelle vie se développe sur la base du développement d’un système de vie alternatif. Des milliers de femmes ont participé et travaillent à la révolution du Rojava. Des milliers de femmes kurdes, arabes, arméniennes, assyriennes et turkmènes y participent avec une grande confiance. Le développement et la participation rapides des femmes arabes sont frappants. L’alliance kurdo-arabe qui s’est développée entre les peuples et les femmes du Moyen-Orient conduit à la propagation et à l’acceptation rapides du modèle d’une nation démocratique dans cette région. Les femmes sont ici des pionnières. Sous cette forme, notre révolution des femmes au Rojava est une révolution dont les femmes du monde peuvent tirer des conclusions très importantes, en tirer profit et s’en inspirer.

« Lutte pour la liberté des femmes dans le monde »

Face au pillage capitaliste, à l’exploitation et à la destruction de l’environnement, le paradigme démocratique, écologique et libérateur des femmes de Rêber Apo est la solution aux crises. La deuxième révolution des femmes comprend également la solution aux crises causées par la sale guerre. La modernité capitaliste a culminé dans la guerre contre la société et la nature comme méthode pour surmonter sa crise profonde. En effet, on peut dire qu’en 2022 nous avons vu des évolutions qui résument le 21ème siècle. Dans presque toutes les régions du monde, l’avidité du profit de la modernité capitaliste cause de grandes destructions dans le sol, dans l’eau, dans les forêts, dans l’air, partout dans la nature, dans chaque être vivant, dans la société et parmi les femmes. Avec la guerre, l’industrialisation et la terrible culture du consumérisme, un assaut se produit menant à l’anéantissement de l’homme. D’autre part, il y a une lutte démocratique généralisée menée par les femmes pour se défendre, défendre la société et la nature. Le monde de la modernité capitaliste et le monde de la modernité démocratique sont dans un conflit intensifié. Le problème le plus fondamental auquel sont confrontées les forces démocratiques est l’incapacité d’unir les structures existantes d’organisation et de lutte en forces communes et continues. De ce point de vue, notre mouvement de femmes travaille à construire une force fédératrice efficace avec la création de l’alternative au confédéralisme mondial des femmes.

Si l’on regarde le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en général, on constate une nette augmentation des violences faites aux femmes et des agressions sexistes, mais aussi un réveil et une mobilisation des femmes. On peut dire qu’en 2022 les mouvements de femmes ont clairement pris de l’ampleur, même s’ils n’ont pas encore atteint le niveau pour pouvoir répondre de manière globale à cette crise très profonde au Moyen-Orient. La question qui mérite une attention particulière et qui est abordée ici est que cette recherche par les femmes ne doit pas rester dans les limites du système et ne doit pas être consommée par des politiques formelles d’égalité. Parce qu’il y a un danger que la question de la liberté des femmes ne soit pas résolue par une révolution des femmes, mais sur la base d’une politique étatique patriarcale, en intégrant les femmes dans le système patriarcal et en leur accordant certains droits formels. Ceci est destiné à distraire les femmes de leur lutte. Par exemple, un astronaute tunisien sera envoyé dans l’espace, une fillette de douze ans originaire d’Arabie saoudite sera désignée comme la plus jeune écrivaine et les femmes seront autorisées à conduire des voitures. Ce serait une erreur d’y voir une évolution de la liberté des femmes. De cette façon, on tente de tromper et de distraire avec de petites choses les femmes qui se trouvent dans une situation extrêmement difficile. L’objectif est d’empêcher que la lutte des femmes ne se radicalise et que la ligne de liberté ne soit poursuivie plus avant. Dans la lutte pour la liberté des femmes au Moyen-Orient, qui sont privées de tous droits, il est d’une grande importance de prêter attention à ce danger, de l’éliminer et d’agir avec une perspective plus large de la lutte. Pour cette raison, les femmes doivent être très prudentes et attentives à ces questions.

Une approche qui a attiré l’attention dans les pays occidentaux ces dernières années est le nombre croissant de femmes dans l’administration gouvernementale. En outre, les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de Suède, du Canada et de Norvège ont mis la politique étrangère féministe à l’ordre du jour, ont posé pour une photo commune lors de la conférence de l’OTAN et ont déclaré : « Nous sommes l’OTAN ». C’est un piège très sérieux pour le mouvement féministe et pour les femmes. Il s’agit d’empêcher la radicalisation des femmes. Les femmes devraient être attirées du côté du système patriarcal. Car alors que l’on parle de politique étrangère féministe ou « nous sommes l’OTAN » ou que les femmes sont présentes à différents niveaux de l’État, la plupart des féminicides et des massacres de personnes sont causés par la guerre, la pauvreté, le viol, la prostitution, la drogue, attaques écologiques menées par ces États et organisations. Un tel féminisme et une politique étrangère féministe ne peuvent exister. Les massacres de peuples et de femmes ne peuvent être commis au nom des femmes. Il tente de créer une perception horriblement déformée de la liberté et de l’égalité. Ainsi, la lutte des femmes devrait être contenue, détournée du droit chemin et engloutie par le patriarcat.

Il existe un monde de mensonges qui couvre la liberté et l’égalité d’une perception déformée et comprend une spirale de violence poussée à l’extrême. Encore une fois, l’énergie et la lutte des femmes sont subtilement attirées dans le système. Ces dernières années, les femmes en Occident, en Amérique latine et dans différentes parties du monde ont commencé à dire de plus en plus fort que le principal coupable est l’État, le système patriarcal. Ils ont mené des actions et des protestations contre elle. Afin de déformer cette conscience éveillée, d’ébranler la conscience organisée et politique existante et de la détourner de son essence, toutes sortes de phénomènes sont utilisés dans la guerre spéciale contre les femmes comme la politique du féminicide. Alors que d’une part la violence à l’égard des femmes augmente, d’autre part, les luttes des femmes continuent de se développer. Comme l’a expliqué Rêber Apo, le XXIe siècle sera un siècle de femmes.

Cette image montre le profond chaos et la crise que la modernité capitaliste a provoqués. Le seul remède à un chaos aussi profond est le paradigme démocratique, écologique et libérateur des femmes de l’apoisme. L’idéologie de libération des femmes, l’organisation, l’autodéfense et la science des femmes, les Jineolojî, prétendent développer la solution aux problèmes de toutes les femmes et de la société autour de ce paradigme. La révolution des femmes du Rojava qui s’est déroulée sur cette base en est l’exemple le plus concret.

En ce sens, nous sommes à une époque où la révolution des femmes a atteint un sommet qualitatif et quantitatif à l’échelle mondiale et s’est mondialisée. Ce soulèvement des femmes inclut désormais la société et les hommes qui veulent être libérés. On assiste à l’émergence progressive de groupes significatifs d’hommes qui n’acceptent pas et protestent contre le système masculin dominant. Si nous nous organisons bien en 2023 et dans les années à venir et si nous pouvons développer fortement notre travail de développement alternatif, notre lutte de libération des femmes fera de nombreux nouveaux sauts qualitatifs révolutionnaires et deviendra sociale.

Aujourd’hui, en tant que femmes kurdes, nous sommes le pouvoir des femmes le mieux organisé dans les quatre parties du Kurdistan et à l’étranger. Nos organisations jouent un rôle efficace dans toutes les sphères de la vie, de l’autodéfense à la culture, des affaires à l’éducation, de l’organisation et de l’administration démocratiques de la sphère politique au développement de l’éthique et de l’esthétique. En ce sens, nous en tant que mouvement de femmes kurdes déclarons sous le slogan « BI JIN JIYAN AZADÎ RE BER BI ŞOREŞA JINÊ! » (Avec Jin Jiyan Azadî à la révolution des femmes) que nous voulons développer davantage notre combat pour la liberté tant au niveau local que mondial avec une nouvelle offensive.

Cette offensive vise une mobilisation sociale sérieuse. Cela devrait aller de l’autodéfense à la santé, de l’éducation à l’économie, de la diplomatie à la culture, de l’éducation des enfants à la sphère sociale. Aujourd’hui, il y a partout des occasions d’organiser un terrain d’entente contre l’augmentation des politiques et des attaques sexistes dans le monde, en particulier au Moyen-Orient. En ce sens, notre mouvement poursuit la compréhension et l’approche pour construire et développer un front démocratique des femmes partout dans le monde, en particulier au Kurdistan. Au lieu d’adopter une attitude attentiste et passive, le mouvement se développera sur la base de l’objectif d’offrir à la société et aux hommes des initiatives,

D’une part, nous poursuivrons l’offensive ‘Dem dema Azadiyê ye’ (Temps pour la Liberté) que nous menons avec la Communauté des Sociétés du Kurdistan (KCK) pour la liberté physique de Rêber Apo, en même temps nous construirons le Le Front des femmes et notre système de femmes s’étendent et se développent.

Nous dédions notre offensive à Evîn Goyî, Zîlan Konya, Bêrîvan Zîlan, Delal Nurhak, Peyman Bagok, Jiyan Tolhildan, Çiçek Harunî, Ekin Ankara, Delal Şoreş, Mizgîn Ronahî, Sara Tolhildan, Rûken Zelal et les martires de 2022 qui sont impliquées dans la réalisation et ont fait de grands efforts et sacrifices dans la révolution des femmes, ainsi que Şilêr Resulî et Jina Amini, qui ont également été assassinées par la violence de l’État.

Pour cette raison, notre offensive « Avec Jin, Jiyan, Azadî à la révolution des femmes », comme l’offensive de ces dernières années, jouera un rôle historique important. N’oublions pas que notre mouvement est aussi un mouvement de construction sociale. Il s’agit de pénétrer tous les domaines de la société à travers le pouvoir organisé des femmes, de créer une vie basée sur l’indépendance et la confiance en soi. C’est ce que signifie ‘Xwebûn’ (être soi-même).

Sur cette base, nous devrions faire du XXIe siècle un siècle où la liberté sociale se développera sur la base de la liberté des femmes dans une lutte commune avec les forces de la démocratie et de la liberté dans le monde. Ensemble, élargissons la lutte sociale menée par les femmes.

Développons le confédéralisme démocratique des femmes contre les forces de l’État et du pouvoir et menons le combat ensemble. Traduisons notre philosophie de la vie libre en une vie organisée basée sur « Jin, Jiyan, Azadî », le slogan du fédéralisme démocratique des femmes.

Compte tenu de la catastrophe du tremblement de terre au Kurdistan du Nord, nous voulons soutenir les femmes de la région. Montrons notre soutien. Transformons toutes les manifestations et événements du 8 mars en plates-formes où l’AKP est dénoncé. Montrons notre soutien à toutes les femmes combattantes dans le monde, en particulier aux soulèvements en Iran et au Kurdistan oriental.

Lorsque la coopération et l’amour des femmes se développent dans la conscience de la liberté, l’énergie la plus constructive et la plus positive du monde surgit. Développons sans cesse la solidarité et l’unité des femmes et la valeur des femmes. Sur cette base, nous devrions participer aux manifestations du 8 mars de la manière la plus puissante et montrer avec notre pratique comment le 21e siècle devient le siècle des femmes.

Nous répétons Jin, Jiyan, Azadî. »

ANF

TURQUIE. Le 8 mars, des féministes et des politiciennes se rendent au chevet des femmes touchées par le séisme

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TURQUIE / KURDISTAN – Le Mouvement des femmes kurdes (Tevgera Jinên Azad-TJA) et l’Assemblée des femmes du Parti HDP ont annoncé qu’elles se rendront auprès des femmes sinistrées du séisme à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

Le TJA et l’Assemblée des femmes du Parti HDP ont annoncé qu’ils organiseront des actions dans les 10 villes touchées par les tremblements de terre du 6 février, précisant que cette année, le slogan du 8 mars sera « La solidarité des femmes maintient en vie ». L’Assemblée des femmes du HDP a lancé son programme avec le slogan « Nous ne sommes pas seules, nous sommes ensemble – Jin, Jiyan, Azadi ».

Les membres du TJA et l’Assemblée des femmes du parti démocratique des peuples (HDP) apporteront avec elles les kits qu’elles ont préparés pour les femmes sinistrées du séisme. Au départ des régions de la mer Egée, de Marmara, d’Anatolie centrale, de Serhat et d’Amed, des femmes organiseront des activités de solidarité avec les femmes à Hatay, Antep (Dilok), Maraş (Gurgum), Adiyaman (Semsûr), Malatya (Meleti), Urfa (Riha), Adana, Diyarbakir (Amed), Kilis et Osmaniye.

Voici le programme du 8 mars du TJA et de l’assemblée des femmes d’HDP:

* Les femmes de TJA, qui se réuniront à Serhat, seront à Malatya le 1er mars avec les députées HDP Dilan Diet Taşdemir, Gülistan Kılıç Koçyiğit et Şevin Coşkun.

* Les membres du TJA de la région égéenne et les députées HDP Tülay Hatimoğulları et Serpil Kemalbay seront à Hatay le 3 mars.

* La co-présidente du HDP Pervin Buldan, la porte-parole de l’Assemblée des femmes HDP Ayşe Acar Başaran seront à Hatay le 4 mars.

* Des femmes des villes d’Anatolie centrale seront à Antep le 4 mars avec la vice-présidente du groupe HDP, Meral Danış Beştaş, les députées Filiz Kerestecioğlu et Muazzez Orhan.

* Des femmes de la région de Marmara seront à Maraş le 6 mars avec les députées HDP Oya Ersoy, Hüda Kaya, Züleyha Gülüm et Dilşat Canbaz.

* Les femmes de la TJA, ainsi que la députée HDP Feleknas Uca, seront à Urfa le 1er mars, tandis qu’à Amed le 3 mars, les femmes seront rejointes par Dersim Dağ et Remziye Tosun. Les femmes seront à Siirt le 5 mars avec la députée Nuran İmir. La porte-parole du HDP Ebru Günay et la députée Pero Dündar partiront de Mardin (Merdin) pour Adiyaman le 4 mars.

* Dans le cadre du programme, la coprésidente du HDP, Pervin Buldan, s’exprimera lors de la réunion du groupe parlementaire des femmes le 7 mars.

* En outre, le TJA organisera des marches à Van, Batman, Siirt, Şirnak et Mardin le 8 mars.

ANF

FRANCE. Les femmes kurdes préparent le 8 mars sous le slogan « Femme Vie Liberté »

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PARIS – Chaque année, les femmes kurdes de France organisent et participent en masse aux événements et manifestations liés à la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Cette année, elles seront dans la rue sous le slogan « Jin, jiyan, azadî » (femme, vie, liberté) en hommage à la révolution féministe en Iran provoquée par le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde tuée par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre 2022 pour un voile « mal porté ».

Le Mouvement des femmes kurdes en France (Tevgera Jînen Kurd li Fransa – TJK-F) a annoncé qu’elles organiseront une conférence de presse ce mercredi 1er mars, devant le siège du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) où Evin Goyi fut abattue avec deux autres militants kurdes lors de l’attaque terroriste du 23 décembre 2022.

Le TJK-F a joint à son annonce une image des militantes kurdes exécutées par les services secrets turcs à Paris le 9 janvier 2013 (Sakine Cansiz, Fidan Dogan, Leyla Saylemez) et le 23 décembre 2022 (Evin Goyî).

Voici l’annonce du TJK-F:

« Du Kurdistan au monde entier, Femme Vie Liberté!
Dans le cadre du 8 Mars 2023, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le Mouvement des femmes kurdes organise un communiqué presse le mercredi 1er mars à 14h devant le Centre Démocratique Kurde* (…). »

Le TJK-F qui a organisé de nombreux événements caritatifs en soutien aux victimes du séisme qui a frappé le Kurdistan le 6 février dernier participera aux défilé du 8 mars avec son propre cortège et ses pancartes et slogans.

*Le centre culturel kurde Ahmet Kaya
16 Rue d’Enghien
75010 PARIS

L’artiste kurde, Runak Rasoulpour est à Paris pour une expo-atelier

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PARIS – L’Institut kurde de Paris accueille la graphiste et illustratrice Runak Rasoulpour pour une exposition et un atelier de fabrication de pommes aux clous de girofle symbolisant l’amour et la paix.

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, l’Institut kurde de Paris accueille une exposition des œuvres de Runak Rasoulpour, illustratrice et graphiste kurde originaire du Kurdistan iranien d’où est parti la révolution  « Jin jiyan azadi » (femme, vie, liberté) suite au meurtre de Jina Mahsa Amini par la police des mœurs à Téhéran à cause d’un voile « mal porté ».

Pomme aux clous de girofle: Symbole d’amour et de paix

La pomme aux clous de girofle (en kurde, Sêva Mêxekrêj) est une ancienne tradition kurde symbolisant l’amour et la paix. Les amoureux en fabriquent et les offrent à leurs bien-aimé.e.s pour déclarer leur amour. Une autre signification est qu’elle symbolise la paix. Les personnes offensées les unes par les autres expriment leurs vœux de paix en offrant des pommes avec des clous de girofle.

Pommes aux clous de girofle, photo via Seywan Saeidian

Le compagnon de vie de Runak Rasoulpour, peintre et sculpteur Seywan Saeidian travaille depuis près de 20 ans pour faire connaître et internationaliser cette tradition kurde en organisant des ateliers à travers le monde pendant la Saint-Valentin. Cette année, les deux artistes ont dédié la pomme aux clous de girofle aux prisonniers politiques et aux familles des martyrs de la révolution « Femme, Vie, Liberté » en Iran.

Quelques heures avant le vernissage de son exposition, Runak Rasoulpour animera un atelier de fabrication de pomme aux clous de girofle, toujours au siège de l’Institut kurde de Paris.

L’atelier de fabrication de pommes aux clous de girofle a lieu le samedi 4 mars, à 14 heures, au siège de l’Institut kurde de Paris, 106, rue La Fayette, 75010 Paris.

Le Vernissage de l’exposition de Runak Rasoulpour aura lieu à 17h

Exposition ouverte au public du 4 au 18 mars
du lundi au vendredi de 14h à 18h

La vie artistique d’une famille qui a fui le régime iranien

Chez le couple d’artistes originaires de Mahabad, Runak Rasoulpour et Seywan Saedian l’art est devenue une affaire de famille. En effet, étant l’enfant d’un père sculpteur, peintre, photographe, graphiste, cinéaste, poète et d’une mère graphiste, illustratrice, artiste travaillant la céramique, le petit Passari n’a pas dû réfléchir longtemps avant de se lancer à son tour dans le travail artistique en créant notamment des sculptures métalliques ou participant aux créations de films d’animation aux côtés de sa mère.

Runak Rasoulpour est graphiste, illustratrice, artiste travaillant également la céramique.

Seywan Saedian est sculpteur, peintre, photographe, designer, cinéaste, poète. Il est spécialisé dans la réalisation de sculptures en métal par la ferraille.

Passari, 12 ans, a fait ses premiers pas dans l’art à travers la sculpture mais travaille surtout autour de l’animation aux côtés de sa mère Runak.

Pour plus d’information sur le travail de Runak Rasoulpour, Seywan Saeidian et leur fils Passari, visitez leur site Pasari Art Production https://pasariartproduction.com/seva-mexekrej

IRAK. La Turquie tue deux commandants yézidis à Shengal

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IRAK / SHENGAL – Malgré le séisme mortel qui a frappé la Turquie, Erdogan continue à attaquer la Syrie et l’Irak où il massacre les Kurdes et les Yézidis.

Les commandants des forces yézidies YBŞ, Pîr Çeko et Agir Cefrî ont été tués et une autre personne a été blessée par une attaque de drone turc aujourd’hui à Shengal. Le YBŞ tient la Turquie pour responsable de la poursuite du génocide de l’EI contre la communauté yézidie.

Le commandement général des unités de résistance de Shengal (YBŞ) a publié une déclaration sur l’attaque de drone d’aujourd’hui à Behrava, annonçant la mort des commandants de YBŞ Pîr Çeko et Agir Cefrî et la blessure d’une autre personne.

« Le 27 février 2023 à 11h35, l’État fasciste turc a mené une attaque de drone contre un véhicule. Deux de nos commandants ont été tués et un de nos compagnons a été blessé. Nos trois amis étaient en route pour rendre une visite de condoléances à un famille qui a perdu deux jeunes.

Les attaques de l’État turc sont une continuation du génocide contre les Yézidis. C’est une attaque contre le droit à l’autodétermination et à l’autodéfense de la communauté yézidie. De sales plans sont mis en œuvre à Shengal par le biais d’agents et de traîtres. Nous sommes déterminés à résister et à persister dans notre lutte. A nos martyrs et à notre peuple, nous donnons notre parole que nous continuerons la résistance et la lutte jusqu’à la victoire », a déclaré le commandement général des Unités de résistance de Sinjar (kurde : Yekîneyên Berxwedana Şengalê – YBŞ).

Selon la déclaration de YBŞ, le vrai nom de Pîr Çeko était Tohum Ali Bedel et il a rejoint le YBŞ depuis Zakho en 2016. En 2017, il a participé à l’offensive de libération contre l’Etat islamique à Raqqa. Il est ensuite venu à Shengal avec l’expérience de combat qu’il y a acquise. Il était l’un des principaux commandants du YBŞ et était connu pour son humilité et son courage.

Le vrai nom d’Agir Cefrî était Xeyrî Xidir Xelef et il a rejoint la lutte en 2014 après l’attaque de l’Etat islamique à Khanasor (Xanesor). Il a été témoin du génocide du peuple yézidi et s’est battu avec un grand dévouement pour la libération de Shengal.

ANF

Les femmes sinistrées du séisme ne seront pas oubliées le 8 mars

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TURQUIE / KURDISTAN – Les femmes du parti HDP ont débuté leurs activités liées à la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars sous le slogan kurde « Jin, jiyan, azadî » (femme, vie, liberté). A cette occasion, elles ont annoncé qu’elles mèneraient leurs activités également dans les régions frappées par le séisme du 6 février où les enfants et les femmes souffrent le plus.

Le Conseil des femmes du HDP a lancé le programme d’activités liées à la Journée internationale de la femme du 8 mars avec une action à Istanbul devant la jetée de Beşiktaş à Kadıköy. « Nous ne sommes pas seules, nous sommes ensemble ! » ont déclaré les femmes en scandant le slogan « Jin jiyan azadi » et en lançant le programme d’activités du 8 mars.

Les membres du Conseil des femmes du Parti démocratique du peuple (HDP) portaient une banderole sur laquelle on pouvait lire « Nous sommes ensemble » et les noms des villes où le tremblement de terre s’est produit avec des photographies reflétant la destruction.

Esengül Demir, co-porte-parole du Congrès démocratique des peuples (HDK), Ayşe Acar Başaran, porte-parole de l’Assemblée des femmes du HDP, Saliha Aydeniz, co-présidente du Parti des régions démocratiques (DBP), Çiğdem Kılıçgün Uçar, co-porte-parole du Parti de la gauche verte, membres du Conseil des mères de la paix et de nombreuses femmes ont assisté à l’action d’Istanbul.

La porte-parole du Conseil des femmes du HDP, Ayşe Acar Başaran, a déclaré : « Nous ne sommes pas seules. Nous nous lèverons avec nos propres forces et nous serons dans la rue le 8 mars avec notre organisation. Toute la société a été affectée par ce processus. Mais, comme toujours, nous avons vu que les femmes, les enfants et les autres groupes défavorisés étaient les plus touchés par cette crise. Tout en essayant de se dresser contre cette catastrophe, d’une part, les femmes ont lutté pour survivre en tirant leurs proches des décombres. D’autre part D’autre part, elles ont connu de grandes difficultés car le gouvernement n’a pas pu résoudre le problème du logement, de l’hygiène, de l’eau, du chauffage et de la nourriture. »

Başaran a souligné qu’elles iront dans la région du tremblement de terre pour y être solidaires avec les femmes le 8 mars, et a ajouté : « Nous avons tenu la main de nos amies, d’Adıyaman à Maraş, d’Antep à Hatay et de là à Malatya, et dit qu’elles ne sont pas seules. Nous réitérons que nous ne laisserons personne à la merci de ce gouvernement. Personne ne devrait perdre espoir. Nous serons sur le terrain avec notre organisation la plus solide. La lutte commune des femmes mettra fin à cet ordre pourri. Les femmes seront en première ligne pour s’assurer que les responsables seront arrêtés. »

ANF

Séisme en Turquie. Le Croissant rouge turc vend 2000 tentes à une ONG au lieu de les donner aux sinistrés

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CORRUPTION. Le Croissant turc (Kizilay) a vendu plus de deux mille tentes à l’ONG AHBAP au lieu de les distribuer aux sinistrés du séisme qui a frappé le sud-est du pays (région à majorité kurde-alévie). Cet énième scandale éclaboussant le régime d’Erdogan a été révélé hier, par le journaliste Murat Ağırel.

Le chroniqueur de Cumhuriyet, Murat Ağırel a révélé que le troisième jour du séisme, Kızılay, l’une des institutions turques critiquées pour leur intervention tardive dans la zone du séisme, a vendu 2050 tentes à l’ONG Ahbap du rockeur Haluk Levent. Ce dernier a dû avouer le coup de passe-passe valant 46 millions de livres turques (2,3 millions d’euros) suite aux révélations d’Ağırel.

Les Turcs qui ne font plus confiance aux autorités turques et leurs institutions s’étaient retournés vers AHBAP pour les dons aux sinistrés. Aujourd’hui, ils se sentent trahis par Ahbab qui a filé leur argent à Kizilay (qui a l’obligation de distribuer gratuitement ses tentes (déjà payées par l’argent public) aux sinistrés)… En Turquie, ce n’est pas le séisme qui a tué ces dizaines de milliers de personnes, mais la corruption qui a rongé la moelle épinière de l’État turc.

TURQUIE. Les survivants du séisme en prise avec les épidémies

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TURQUIE / KURDISTAN – Les survivants du séisme du 6 février font face à des épidémies, dont la gale, et aux maladies respiratoires, digestives et infections urinaires, ont déclaré les médecins qui se sont déplacés sur les lieux du séisme dans le sud-est de la Turquie (régions à majorité kurde/alévie). Les mauvaises conditions d’hébergement et l’accès insuffisant à l’eau potable et à l’assainissement aggravent les problèmes. Par ailleurs, les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes malades et âgées sont particulièrement touchés par l’absence d’hygiène et de logements décents.

Les mauvaises conditions d’hébergement et l’accès insuffisant à l’eau potable et à l’assainissement aggravent les problèmes de santé publique, avec plusieurs types de maladies fréquemment observées, a averti l’Association médicale turque (Türk Tabipleri Birliği – TTB).

Les services de soins de santé primaires n’ont pas encore été pleinement mis en œuvre dans les régions touchées par les puissants tremblements de terre du 6 février, a déclaré l’Association médicale turque dans un rapport:

« Les centres de santé familiale ne fournissent toujours pas de services à Hatay. À Maraş et Adıyaman, les services de soins primaires sont très limités.

Dans les zones d’abris temporaires, des infirmeries ont été partiellement mises en place, mais la vaccination, le dépistage sanguin au talon et le suivi des femmes enceintes et des bébés sont effectués à certains endroits et partiellement.

Les survivants du tremblement de terre qui n’ont pas quitté leurs lieux de vie, notamment ceux des villages, ne peuvent pas bénéficier de services de soins de santé appropriés. Lors de nos visites sur le terrain dans la région, des enfants sous-vaccinés, des femmes nouvellement enceintes et des grossesses à risque gênantes ont été détectés et ils ont été référé aux [institutions compétentes]. »

Mauvaises conditions d’hygiène

Dans les zones d’abris temporaires, froides et surpeuplées, l’eau potable et les toilettes et les installations d’hygiène ne sont pas encore entièrement fournies, ce qui présente un risque pour la santé publique, a observé l’association.

Un autre risque pour la santé publique est la poussière émise lors des efforts d’enlèvement et de démolition des épaves, selon le rapport. « L’inhalation possible d’amiante entraîne un risque de cancer du poumon et d’asbestose. »

Maladies

Les survivants du tremblement de terre dans la région ont un besoin intense de services de soins de santé, car les maladies des voies respiratoires supérieures, les maladies de l’estomac, la gale et les infections des voies urinaires sont fréquentes, ont en outre noté les médecins. Les mauvaises conditions d’hébergement et l’accès insuffisant à l’eau potable et à l’assainissement aggravent les problèmes.

Le ministre de la Santé Fahrettin Koca a déclaré le 19 février qu’aucune épidémie n’avait été détectée dans la région. Cependant, il avait averti les habitants de la région de ne pas boire l’eau du robinet jusqu’à nouvel ordre.

Le 6 février, deux tremblements de terre d’une magnitude de 7,7 et 7,6 ont frappé la ville méridionale de Maraş.

Les tremblements de terre ont causé des destructions dans 10 villes du sud et du sud-est de la Turquie, ainsi que dans le nord de la Syrie.

Le bilan officiel des tremblements de terre s’élève à plus de 42 000 et devrait encore augmenter, car plus de 160 000 bâtiments ont été complètement détruits ou gravement endommagés.

Plus de 400 000 survivants du tremblement de terre ont été transférés dans d’autres villes tandis que des centaines de milliers d’autres restent dans des villes de tentes installées dans les régions touchées par le séisme.

Bianet

 

Image Agence Mezopotamya

TURQUIE. Mort suspecte d’un jeune Kurde dans un poste de police

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TURQUIE / KURDISTAN – Un jeune Kurde du nom d’Ahmet Bugrur se serait suicidé au poste de police d’Agri/Doğubazit où il était détenu pour s’être disputé avec un imam. Sa famille a saisi l’Association des Droits de l’Homme (IHD) pour qu’elle mène une enquête sur cette mort suspecte. En Turquie, les morts suspectes des Kurdes en détention ou en prison sont devenues monnaie courante ces dernières années.

Les autorités turques prétendent qu’Ahmet Bugrur (37 ans), père de trois enfants, qui a été arrêté à Agirî / Bazîd (Doğubayazıt) hier matin, s’est suicidé avec son manteau alors qu’il se trouvait dans le département de police de Doğubayazıt.

Selon les informations reçues, Bugrur s’est disputé avec un imam devant une mosquée du district hier matin. À la suite de la discussion, Bugrur et l’imam, dont le nom n’a pas été connu, ont été emmenés par la police au département de police cité plus haut. Bugrur aurait giflé l’imam lors de la discussion au poste de police et aurait été placé en garde à vue. Le corps de Bugrur a ensuite été remis à sa famille au motif qu’il s’était suicidé.

Suite à la mort suspecte de Bugrur, sa famille a saisi la branche de l’association İHD (İnsan Hakları Derneği) Ağrı. Le frère Resul Bugrur a déclaré : « Je demande que la situation fasse l’objet d’une enquête après la mort suspecte de mon frère Ahmet Bugrur. »

ANF

La fille de Qazi Muhammed meurt en exil

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Suheyla Qazi, la fille de Qazi Muhammad, Président de la République kurde de Mahabad exécuté par le régime iranien, est décédée en Allemagne, sans avoir pu réaliser son rêve de retourner au Kurdistan.

Suheyla Qazi, née à Mahabad le 11 juillet 1941, est décédée en exil à Bonn, en Allemagne, où elle vivait depuis 40 ans.

Süheyla Qazi, venue à Amed pour assister à la Conférence des femmes kurdes organisée par le Mouvement démocratique des femmes libres (DÖKH) en 2010, a déclaré dans une interview à l’agence de presse Dicle (DIHA), fermée par la suite par décret statutaire (KHK) : « Je j’attends avec impatience le jour où je retournerai dans mon pays ».

Süheyla Qazi, qui avait 7 ans lorsque son père a été exécuté, a déclaré qu’elle se souvenait très peu de cette période. Déclarant qu’elle pouvait à peine se souvenir du visage de son père parce qu’elle était trop petite, Qazi a déclaré : « Je me souviens de mon père comme dans les photos qui ont été laissées et publiées après son exécution. Après qu’il ait été tué, la pression sur la famille ne s’est jamais relâchée. Nous avons traversé des moments très difficiles. Les soldats iraniens pillaient constamment notre maison. Parfois pendant des semaines. Ils restaient autour de notre maison. Ils ne nous laissaient même pas aller chercher de l’eau de l’extérieur. Ils ne permettaient à personne de venir chez nous et nous contacter. »

Leurs maisons ont été pillées, a déclaré Qazi, ajoutant que même ses biens avaient été emportés. « Ils ont confisqué toutes les archives de la République de Mahabat. Ils ont pris toutes sortes de documents, photos, cartes, etc. qui peuvent être comptés comme notre mémoire. »

« Ma nation est ma féminité »

Qazi a déclaré: « Mon père a dit un jour que chaque fois qu’on me demandait quelle était ma nation, je devais répondre « ma féminité ». Maintenant, quand j’y pense, je comprends mieux. Cela montre à quel point il appréciait les femmes. Les gens avaient de l’amour pour notre famille. Ils étaient serviables. Ma mère était une personne courageuse. »

À cette époque, non seulement l’État iranien mais aussi de nombreuses autres puissances avaient les yeux rivés sur la famille. Surtout les Etats-Unis, l’Angleterre et d’autres pays voisins. « 

« Les Etats-Unis voulaient nous emmener dans leurs pays »

Süheyla Qazi a déclaré qu’elle avait appris plus tard que des responsables américains étaient venus dans sa famille après l’exécution de Qazi Muhammed, car ils voulaient emmener la famille aux États-Unis.

Qazi a déclaré: « Ils ont demandé à ma mère la permission de nous emmener dans leur pays. La même demande est venue d’Angleterre. Ils ont promis de donner toutes sortes d’aide. Ils voulaient nous séparer de notre peuple. Bien sûr, ils ont aussi d’autres objectifs. Cependant, ma mère a refusé parce qu’elle voulait que ses enfants grandissent parmi le peuple kurde. Parce que ma mère était très dévouée au peuple. Elle était fière du peuple kurde. C’était une chance pour moi. Parce que j’ai grandi parmi les enfants kurdes. »

« Ils se vengeaient de nous à cause de mon père »

Qazi a déclaré que sa sœur était également morte dans un attentat à la bombe en Suède, et a ajouté que sa mère, Mina Qazi, avait été arrêtée à l’âge de 85 ans. « Nous n’avons pas entendu parler d’elle pendant un an. Ils ont torturé ma mère. Ils arrêtaient constamment des membres de notre famille. Les mêmes questions qu’ils ont posées aux membres de la famille qui sont restés en prison pendant des années. Ils ont toujours dit : « Ce problème ne se serait pas produit s’il n’y avait pas eu Qazi Muhammed. » Ils se vengeaient de lui. Ils disaient que mon père avait tracé une très « mauvaise » voie pour les Kurdes. » Signalant que les pressions n’ont pas diminué même après 20 ans, Qazi a déclaré qu’elle n’avait pas résisté à ces pressions après son mariage et qu’elle avait dû s’exiler en 1979 en raison du risque d’être tuée.

« Nous réussirons si nous nous unissons »

Dans l’interview, Qazi a déclaré qu’elle avait quitté son pays et vécu en exil pendant 31 ans. « Ils ne nous ont pas laissé vivre un seul jour paisible. Parce que l’exil n’offre pas une vie paisible. Je vis tout le temps avec le désir de mon pays. Cependant, je ne peux toujours pas retourner dans mon pays. Je crois que le peuple kurde gagnera ses droits. Si nous assurons notre unité et notre solidarité, nous réussirons. »

ANF

 

SYRIE. Les services secrets turcs assassinent un responsable kurde à Alep

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SYRIE – Hier, un attentat à la bombe mené par les services secrets turcs (MIT) a visé une équipe du Comité économique dans le quartier kurde de Cheikh Maqsoud (Şêxmeqsûd) à Alep. Hemze Kobanê, un haut cadre du mouvement kurde, a perdu la vie dans l’attaque tandis que trois autres personnes ont été blessées.

L’explosion s’est produite vendredi après-midi dans la région d’Al-Shaqif (Şiqeyêf), au nord de Sheikh Maqsoud. L’équipe du Comité économique du Conseil populaire mixte dans les quartiers autonomes de Sheikh Maqsoud et Ashrafiyah (Eşrefiyê) était sortie pour inspecter les bâtiments suite à la série séismes dévastatrices qui ont frappé la région frontalière turco-syrienne le 6 février.

Le Conseil populaire des deux districts autonomes accuse les services secrets turcs du MIT d’être responsables de l’attaque. Selon les informations, la victime est Mehmed Yildirim (Hemze Kobanê), membre du Comité économique.

Dans un communiqué publié après l’attaque, le Conseil populaire souligne que malgré le tremblement de terre, la Turquie continue d’attaquer la population civile et les institutions civiles et qu’il existe un embargo strict contre les districts de Şêxmeqsûd et Eşrefiyê. Néanmoins, les autorités de l’Administration autonome et en particulier le comité économique ont réagi immédiatement après le tremblement de terre et ont aidé les personnes touchées.

Concernant l’attentat de vendredi, le Conseil populaire a déclaré : « Notre compagnon Hemze Kobanê, membre du Comité économique, a été attaqué par un groupe appartenant au MIT avec une voiture piégée. Hemze Kobanê travaillait jour et nuit pour la population et subvenait à ses besoins dans des circonstances les plus difficiles. Notre camarade a rejoint la caravane des martyrs. Trois autres personnes ont été blessées dans l’attaque, dont une grièvement. »

Le Conseil populaire a condamné l’État turc pour l’attaque et a déclaré qu’elle visait la population des quartiers autonomes de Sheikh Maqsoud (Şêxmeqsûd) et Ashrafiyah (Eşrefiyê).

Depuis des années, la Turquie attaque les zones autonomes du Rojava, dans le nord et de l’est de la Syrie en violation du droit international. Les attaques visent les représentants administratifs , les combattantes et la population civile. Il y a deux jours à peine, un civil a été tué lors d’une attaque de drones turcs à Qamishlo.

Sources: ANF et Twitter

Image via ALÎŞÊR ROJAVA شير روجافا