Accueil Blog Page 479

TURQUIE. Neuf politiciennes et militantes kurdes arrêtées à Van

0

TURQUIE / KURDISTAN – Neuf femmes politiciennes et militantes ont été arrêtées ce matin à Van dans le cadre du génocide politique visant le mouvement kurde.

Les politiciennes et militantes arrêtées sont: la porte-parole du Parti de la gauche verte Gönül Uzunay, co-présidente de la branche locale de l’Association d’assistance, de solidarité, d’unité et de culture pour les familles qui perdent leurs proches dans le berceau des civilisations (MEBYA-DER) Hanım Kaya, La mère pour la paix Xecê Barıştıran, co-présidente de l’Association de suivi des migrations de Serhat (GÖÇDER) Gülşen Kurt, coprésidente de l’Association de solidarité des familles des détenus et condamnés (TUHAY-DER) Edibe Babur, co-maire de la municipalité de Saray Caziye Duman, qui a été remplacée par un administrateur, et membre du conseil municipal du HDP à İpekyolu Özlem Tuci, Zeynep Kaya, membre du Mouvement des Femmes Libres (Tevgera Jinên Azad – TJA), et Songül Işık ont ​​été arrêtées.

Les 9 femmes détenues sont accusées de « faire de la propagande pour une organisation terroriste [PKK] » et sont interdites d’avoir accès à un avocat pendant 24 heures.

ANF

Les Kurdes commémorent les 5000 victimes d’Halabja gazées par Saddam le 16 mars 1988

0
IRAK / KURDISTAN – Il y a 35 ans, la ville kurde d’Halabja, au Kurdistan du Sud, fût bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein, faisant environs 5.000 morts, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme! » (odeur du gaz chimique)…
 
Le 16 mars 1988, l’aviation irakienne larguait du gaz chimique contre la ville kurde d’Halabja, tuant environs 5000 civils, majoritairement des femmes et des enfants sortis de chez eux attirés par l’odeur des gazes qui sentaient la pomme.
 
La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
 
En mars 1988, les Kurdes d’Irak furent massacrés en masse, Le plus important étant celui d’Halabja commis par le régime baathiste irakien entre 16 et 19 mars 1988.
 
Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde
 
Ces jours marquent le 35e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.
 
La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
 
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
 
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.
 
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
 
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
 
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
 
Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.
 
En mars 2018, 5.500 proches de victimes ont assigné en justice 25 entreprises européennes et des Irakiens accusés d’avoir aidé Saddam Hussein à développer son stock d’armes chimiques.
 
En attendant les audiences contre les 25 entreprises européennes et des Irakiens complices du génocide d’Halabja qui commencent en juin 2021, 142 enfants kurdes envoyés en Iran à l’époque du génocide pour être protégés ne sont jamais revenus chez eux 35 ans après leur départ et 486 grands malades de l’attaque chimique d’Halabja ne sont pas pris en charge ni par les autorités irakiennes ni par les autorités kurdes malgré les promesses…
 
Les survivants d’Halabja demande également que l’ONU et les institutions internationales qualifient officiellement le massacre des Kurdes lors de la campagne d’Anfal* de génocide contre l’humanité.
 
*Le génocide kurde, aussi connu sous le nom d’Anfal, a eu lieu de février à septembre 1988. Plus de 180 000 Kurdes ont été tués lors de la campagne Al-Anfal menée par Ali Hassan al-Majid, sur ordre du président Saddam Hussein, contre le Kurdistan irakien, à la fin de la guerre Iran-Irak.
 
Le nom de la campagne porte le nom du chapitre 8 du Coran (al-ʾanfāl), qui a été utilisé comme nom de code par l’ancien gouvernement baasiste irakien pour les attaques systématiques contre les combattants kurdes entre 1986 et 1989. La Suède, la Norvège, la Corée du Sud et le Royaume-Uni reconnaissent officiellement la campagne Anfal comme un génocide.

Photo: Kirkouk – minute de silence pour rendre hommage aux victimes d’Halabja, via Kurdsat 

PARIS. Ménilmontant FC solidaire du club kurde Amedspor victime du racisme turc

0

PARIS – Le club de football du 20e arrondissement de Paris, Ménilmontant FC a publié un communiqué de soutien au club kurde Amedspor qui a de nouveau été victime d’attaques racistes lors d’un mach l’opposant au club turc Bursaspor le 5 mars dernier.

Le club amateur parisien de football, Ménilmontant FC a condamné d’une part cet énième attaque raciste visant l’équipe kurde Amedspor, mais également la complicité du gouvernement et la fédération de football turque qui ont laissé avoir lieu de tels agissements fascistes lors d’un mach de football sur le sol turc.

Le 5 mars dernier, des supporters de l’équipe de football Bursaspor ont attaqué les joueurs de l’équipe kurde Amedspor avant le début du match opposant les deux équipes dans la ville de Bursa. Ils ont tabassé un supporter d’Amedspor dans les tribunes et également lancé des bouteilles d’eau et des projectiles (couteaux, etc.) sur les joueurs kurdes, sans que le match soit suspendu. Par ailleurs, des « supporters » de Bursaspor ont arboré des images du tueur à gage du JITEM (service de renseignement de la gendarmerie turque), Mahmut Yıldırım, alias Yeşil (Vert) et des images des voitures Renault (Beyaz Toroslar) utilisées dans le kidnapping et la disparition forcée des milliers de Kurdes dans les années 1990.

Ménilmontant FC a rappelé par ailleurs quelques unes des attaques racistes visant Amedspor, ses joueurs ou son staff ou encore ses supporters en Turquie. Le club parisien a déclaré que: « Ce n’est pas la première fois que le club d’Amedspor est pris pour cible : en mai 2017, le joueur Deniz Naki est condamné à une peine de 18 mois de prison pour “propagande terroriste” pour ses positions en faveur du peuple kurde, en critiquant notamment la politique turque fasciste, et des supporter.rice.s ont également été arrêtés à plusieurs reprises », avant de conclure en kurde « Biji Amedspor ! » (vive Amedsport) « Biji Kurdistan ! » (Vive le Kurdistan).

Le Ménilmontant FC a publié également une photo de ses supporters portant une banderole sur laquelle on pouvait lire « Defend Amedspor ». 

Depuis l’attaque raciste du 5mars visant Amedspor, de nombreux autres clubs européens de football ont manifesté leur solidarité au club kurde.

TURQUIE. 10 morts dans des inondations frappant des zones touchées par le séisme du 6 février

0

TURQUIE / KURDISTAN – Dans les provinces kurdes d’Adıyaman, Malatya et Urfa, des inondations provoquées par des pluies diluviennes ont fait dix morts. Ces provinces avaient été fortement touchées par le séisme dévastateur du 6 février 2023 où presque toute la population vie sous des tentes.

Après une série de tremblements de terre en février, le nord du Kurdistan a été frappé par de fortes inondations après des pluies diluviennes qui s’abattent sur la région depuis hier.

Selon les premiers rapports, les inondations ont coûté la vie à 4 personnes à Urfa et 1 à Adıyaman. 5 autres personnes ont été retrouvées mortes à Urfa dans la journée.

Dans le district de Tut, dans la province d’Adiyaman, en grande partie détruit par le tremblement de terre du 6 février, les inondations ont emporté un container résidentiel. Au moins une personne a été tuée et quatre autres ont été portées disparues. Le conteneur était situé dans un jardin et était habité par des victimes du tremblement de terre.

Dans le district de Doğanşehir à Malatya, des tentes habitées par des victimes du tremblement de terre ont été emportées par des crues soudaines.

Des crues soudaines se sont également produites dans la province d’Urfa. L’eau a pénétré dans les maisons, les magasins et les bâtiments publics et a inondé les routes, les ponts et les tunnels. Le tunnel Abide de 150 mètres de long à Haliliye, qui a été inauguré par le chef de l’AKP Tayyip Erdogan il y a seulement trois mois, est également touché en tant que service majeur à la population. Au moins six personnes, dont des pompiers, se trouvaient dans le tunnel, qui a été inondé par de l’eau boueuse, et ont été emportées par les eaux de crue lors d’une opération de sauvetage. Une personne s’est sauvée en nageant hors du tunnel. Des plongeurs sauveteurs ont depuis été déployés dans le tunnel qui relie l’autoroute entre Sanliurfa et Gaziantep.

L’unité de soins intensifs au sous-sol de l’hôpital de formation et de recherche Eyyübiye à Urfa a également été inondée. Les patients ont été transférés dans les hôpitaux environnants. Le musée archéologique a également subi des dégâts des eaux.

Le maire d’Urfa, Zeynel Abidin Beyazgül de l’AKP au pouvoir, a été hué par une foule en colère alors qu’il inspectait les travaux de sauvetage. La colère s’est accrue lorsque l’information s’est répandue selon laquelle un garde du corps du politicien AKP aurait pointé son arme sur la foule qui manifestait. Bayazgül a quitté les lieu en voiture sous protection policière.

ANF

TURQUIE. L’État profite-t-il du séisme pour effacer l’histoire kurde-alévie de Maraş (Gurgum)?

0

TURQUIE / KURDISTAN – La région de Kahramanmaraş (Mereş ou Gurgum en kurde), est l’une des régions les plus à l’ouest du Kurdistan du Nord. Cette province où une forte population de Kurdes-alévies vivaient depuis des siècles a toujours été au centre de la politique d’assimilation forcée (pogroms, déportations, interdictions linguistiques, culturelles et cultuelles). Après celle des Arméniens, l’histoire kurde-alévie de Maraş également doit être effacée et le séisme dévastateur du 6 février 2023 est une aubaine inespérée pour l’État turc qui peut achever son plan diabolique.

La province kurde du nord de Gurgum (tr. Maraş) est en ruines. Le tremblement de terre du 6 février a particulièrement touché la région kurde-alévie. C’était loin d’être le premier traumatisme subi par Gurgum. Au cours des dernières décennies, la région a été à plusieurs reprises la cible de massacres, comme le tristement célèbre pogrom de 1978 au cours duquel des fascistes turcs ont assassiné des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants kurdes-alévis. Depuis lors, Gurgum a été soumis à une politique continue de destruction et d’expulsion. Cette politique comprend l’effacement de la mémoire historique de la région multiculturelle, qui a hébergé une myriade d’identités ethniques et religieuses, des Hittites aux Luviens, aux Mèdes, aux Assyriens, aux Hurriens, les Gutiens à l’ancienne vision du monde de l’alévisme ainsi qu’à l’islam, au christianisme, au zoroastrisme, à l’ézidisme (yazidisme) et au judaïsme. Les différentes identités vivaient paisiblement ensemble à Gurgum jusqu’à ce que, sous la domination turco-islamique, la démographie de la province kurde à l’ouest de l’Euphrate commence à changer par des expulsions.

Après les destructions massives causées par les récents tremblements de terre, il y a un nouveau risque que l’Etat profite de l’occasion pour poursuivre sa politique de destruction de l’identité kurde. Les habitants de Gurgum sont doublement menacés : en tant que Kurdes par la turcisation et en tant qu’Alévis par l’islamisation forcée. Sous la domination turco-islamique, la démographie de la province kurde à l’ouest de l’Euphrate commence à changer par l’expulsion. Après les destructions massives causées par les récents tremblements de terre, il y a à nouveau un risque que l’Etat profite de l’occasion pour poursuivre sa politique de destruction de l’identité kurde. Depuis la domination turco-islamique, les habitants de Gurgum sont doublement menacés: en tant que Kurdes par la turcisation et en tant qu’Alévis par l’islamisation sunnite et la démographie de la province kurde à l’ouest de l’Euphrate est modifiée par des expulsions des Kurdes alévis de la région. Après les destructions massives causées par les récents tremblements de terre, il y a à nouveau un risque que l’État profite de l’occasion pour poursuivre sa politique de destruction de l’identité kurde. Les habitants de Gurgum sont doublement menacés : en tant que Kurdes par la turcisation et en tant qu’Alévis par l’islamisation sunnite.

Mises en garde contre le changement démographique à Maraş

Les Kurdes alévis de Pazarcik et Elbistan, dans la province de Kahramanmaras (Gurgum), qui ont survécu aux pogroms des années 1970 ont été touchés durement par le séisme du 6 février 2023. Ils sont délaissés par les autorités turques qui espèrent les voir quitter leurs terres ancestrales. Les organisations kurdes appellent à la solidarité avec ces rescapés pour éviter le dépeuplement de la région kurde-alévie.

En plus du parti politique HDP et des associations d’alévis, l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) met en garde contre le dépeuplement des régions touchées par le séisme et déclare que les Kurdes-Alévis ne devraient pas quitter leur patrie.

L’épicentre du tremblement de terre se trouvait à Maraş, une région kurde-alévie où une émigration massive avait été déclenchée par le pogrom de 1978. Le dépeuplement va maintenant se poursuivre, prévient le KCK, appelant à la résistance.

Après le séisme dévastateur dans la région frontalière turco-syrienne, d’autres régions du Kurdistan sont menacées de dépeuplement. L’épicentre se trouvait dans une région à forte population alévie, et les gens ont perdu leurs moyens de subsistance. En réponse à une demande de l’ANF, la commission des affaires internationales et religieuses de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) s’est prononcée sur la question. Le comité pointe du doigt la politique de l’Etat turc visant au génocide et appelle la population kurde-alévie à ne pas quitter sa patrie et à ne pas renoncer à son identité.

L’État est responsable des conséquences destructrices

« L’État est responsable de l’organisation des colonies où se déroule la vie sociale. Par conséquent, la République de Turquie est responsable des conséquences des deux tremblements de terre dont l’épicentre est à Maraş. Tant de personnes ont été tuées parce que les précautions nécessaires n’ont pas été prises, et le tueur est la République de Turquie sous le gouvernement capitaliste, avide d’argent et immoral de l’AKP/MHP. Il a autorisé la construction de zones inadaptées, imposé à plusieurs reprises des amnisties comme paix de construction, n’a pas pris de mesures de précaution et a ignoré les exigences prescrites dans les zones sismiques au Kurdistan et en Turquie. Il ne fait aucun doute que le gouvernement doit être tenu responsable de ce tableau douloureux et choquant », a déclaré le comité.

La densité de la population kurde-alévie dans la zone du séisme

« Au-delà de cette responsabilité directe dans les conséquences du tremblement de terre, le gouvernement montre une fois de plus combien il est vil, égoïste et misanthrope en n’apportant pas l’aide nécessaire aux personnes dans les lieux détruits et en empêchant les personnes qui veulent aider de le faire. Même dans cette situation apocalyptique, le gouvernement ne se soucie que de maintenir son propre pouvoir », a souligné le comité KCK, ajoutant :

« La raison pour laquelle l’aide mobilisée après le tremblement de terre est bloquée est l’identité kurde-alévie de la population des régions touchées. Cette identité est voulue détruite et les destructions et le nombre de morts causés par le tremblement de terre sont vus par le gouvernement comme une occasion propice à sa politique génocidaire. C’est parce que ce gouvernement voit les gens de cette région comme un ennemi qu’il faut détruire. Ainsi, le fait que l’État abandonne les personnes touchées par le tremblement de terre n’est pas le résultat d’impossibilités, mais d’une politique génocidaire très délibérée et planifiée. C’est parce que ce gouvernement voit les gens de cette région comme un ennemi qu’il faut détruire. Ainsi, le fait que l’État abandonne les personnes touchées par le tremblement de terre n’est pas le résultat d’impossibilités, mais d’une politique génocidaire très délibérée et planifiée. C’est parce que ce gouvernement voit les gens de cette région comme un ennemi qu’il faut détruire. Ainsi, le fait que l’État abandonne les personnes touchées par le tremblement de terre n’est pas le résultat d’impossibilités, mais d’une politique génocidaire très délibérée et planifiée.

1978 : Le pogrom de Maraş

Immédiatement après la fondation du PKK en décembre 1978, un pogrom à grande échelle a été mené pour purger Maraş de sa population kurde et alévie. Plus d’un millier de personnes ont été brutalement massacrées tandis que les autres ont fui le pays. Même alors, la population locale a été invitée à quitter le Kurdistan par des menaces, du chantage et des pressions. Cela a été fait à la fois grâce à la facilitation du départ par l’État turc et à la volonté de certains États européens d’accueillir des personnes qui coopéraient avec la Turquie. Ce qui s’est réellement passé, c’est la mise en œuvre d’un plan du Gladio. Le but était d’empêcher notre mouvement en développement de prendre pied dans les régions kurdes-alévies. Dans cette région, une politique de génocide et de dépeuplement était menée avec des objectifs à la fois historiques et contemporains, et dans une certaine mesure, cela a réussi. Une très grande partie de la population vivant dans cette région a émigré de leur terre ancestrale du Kurdistan vers les métropoles de Turquie, mais surtout aussi vers l’Europe.

Le gouvernement veut utiliser le séisme pour achever sa politique génocidaire

L’actualité montre qu’on veut terminer cette politique inachevée de génocide et d’expulsion à l’occasion du séisme. Dans la situation actuelle, tout est fait pour que la population kurde-alévie quitte définitivement la zone du séisme. En n’aidant pas et, qui plus est, en empêchant l’aide non gouvernementale d’arriver, un signal est envoyé à la population : « Il n’y a plus de vie ici ». De cette façon, la politique séculaire d’émigration forcée doit être complétée. Les endroits où vivent les alévis kurdes se dépeuplent. A leur place, on veut installer les « migrants » instrumentalisés par l’Etat turc. Les médias ont rapporté il y a quelque temps que des camps d’immigrants arabes sunnites étaient en cours d’installation à Maraş, où toute la population est kurde et alévie. Cela seul montre quelle politique est poursuivie à l’égard des zones de peuplement kurde-alévie et quel type de changement démographique est recherché. Maintenant, le tremblement de terre est [transformé en un moyen] à utiliser pour mener à bien cette politique systématique d’expulsion et de génocide. »

Le séisme a montré comment la société est vivante et solidaire

Le Comité KCK a appelé la population kurde-alévie à prendre conscience de cette politique et à la contrecarrer en ne quittant pas sa patrie ancestrale, en restant attachée à son pays et à sa culture et en résistant. « Le peuple kurde tout entier et tous les cercles démocratiques ont pour tâche de soutenir cette résistance », a-t-il noté.

La déclaration poursuit : « Le tremblement de terre a montré à quel point l’État est antisocial, à quel point le gouvernement AKP/MHP est immoral et cupide et à quel point la société est solidaire et résistante. D’un côté, il y a une honte inexprimable, et de l’autre, une vertu dont toute l’humanité peut être fière. D’un côté, il y a des créatures qui prétendent être humaines mais qui ont depuis longtemps cessé de l’être, et de l’autre, les exemples les plus beaux et les plus indispensables de solidarité dans la vie humaine. Le monde entier a vu ces antithèses ».

Renforcer l’esprit de solidarité et d’unité

Le comité KCK a souligné que : « Le moment est venu de renforcer l’esprit de solidarité et d’unité, de panser les plaies dans les zones sismiques et d’intensifier la mobilisation pour surmonter les problèmes. La solidarité devrait être telle que les gens n’aient pas à quitter leur domicile. La solidarité est nécessaire pour la reconstruction des colonies détruites dans des endroits plus appropriés et de manière robuste. A cet effet, des collectifs de travail peuvent être formés, des maisons peuvent être construites, les aides financières nécessaires peuvent être fournies et des logements peuvent être reconstruits de manière appropriée et dans les conditions possibles. Il n’y a rien que la société ne puisse faire si elle unissait ses forces, car la plus grande puissance est la société elle-même. Il suffit de se libérer de la vie individualiste que nous impose la modernité capitaliste et de l’exploitation par le régime colonialiste-génocidaire qui éloigne les peuples les uns des autres. Après le tremblement de terre, des personnes de toutes les classes sociales en Turquie se sont immédiatement rendues sur la zone sinistrée pour apporter leur aide. Cela a montré une fois de plus à quel point la modernité capitaliste et le régime ont échoué et à quel point la société est puissante. Tout le monde a vu à quel point les dirigeants sont impuissants, faibles et égoïstes et à quel point la société est solidaire, sensible et communautaire. Il est devenu clair une fois de plus à quel point la nature communautaire et sociale des êtres humains est vivante malgré toutes les attaques. Nous pouvons soulager toutes les douleurs et surmonter toutes les difficultés en nous appuyant sur la société sociale et en la laissant grandir. Sans aucun doute, la politique démocratique a beaucoup à faire à cet égard. Car il est très important et nécessaire d’organiser ce réseau de solidarité. La politique démocratique signifie résoudre les problèmes de la société. C’est la tâche de la politique d’organiser la solidarité et l’unité dans la société. La sensibilité et la détermination jusqu’à présent montrent que cela peut être fait. Par conséquent, en tant que forces sociales, nous devons tout faire nous-mêmes sans rien attendre des dirigeants anti-vie, anti-nature, anti-société et anti-humains et de l’État.

Nous devons nous ressaisir

De plus, nous devons lutter contre l’État et le gouvernement qui sont responsables de cette destruction. Nous devons exiger des comptes en ripostant. Nous devons les tenir responsables de leurs actions afin que nous puissions [protéger] notre nature, nous-mêmes et la vie de tous les peuples. Sinon, la Turquie et le Kurdistan, en tant que pays sismique, connaîtront de nombreuses destructions similaires. »

TURQUIE. Le journaliste kurde, Aren Yildirim détenu à Istanbul

0

TURQUIE – La chasse aux journalistes kurdes se poursuit de plus belle dans la Turquie fasciste du Sultan Erdogan. Tous les jours, des journalistes kurdes sont détenus ou poursuivis pour « terrorisme » car ils couvrent l’actualité kurde ou dévoilent le vrai visage de l’État colonialiste et génocidaire turc.

Ce matin, la police turque a détenu Aren Yildirim, rédacteur en chef du service kurde du site d’information Bianet. Yildirim a été transféré au siège de la police d’Istanbul, situé rue Vatan. Aucune information n’a été donnée par la police turque concernant la raison d’arrestation d’Yildirim.

Le régime turc parti en chasse aux journalistes kurdes

Les journalistes travaillant pour des organes d’information pro-kurdes sont confrontés à un harcèlement juridique accru depuis juin 2022, lorsque 22 employés des médias ont été arrêtés lors de perquisitions à domicile dans la ville kurde de Diyarbakır (Amed). Seize d’entre eux, dont des journalistes de MA, sont depuis lors en détention provisoire, sans inculpation.

Dans une enquête distincte, neuf journalistes travaillant pour MA et JINNEWS, une autre agence kurde et centrée sur les femmes, ont été placés en détention provisoire fin octobre. Eux et deux autres qui ne sont pas en état d’arrestation ont été inculpés mi-février, encourant jusqu’à 15 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK]».

TURQUIE. Le HDP change de nom pour éviter l’interdiction de se présenter aux élections

0

TURQUIE / KURDISTAN – Face aux risques de fermeture, le parti pro-kurde, HDP a décidé de se présenter aux élections législatives et présidentielles turques du 14 mai sous le nom du Parti de la Gauche Verte (Yeşil Sol Parti).

Afin d’accroître la visibilité du Parti de la gauche verte et de familiariser les électeurs avec l’emblème du parti, le HDP utilisera le logo du Parti Gauche Verte lors des célébrations de Newroz (nouvel-an kurde) la semaine prochaine.

Le conseil exécutif du Parti démocratique des peuples (HDP) devrait décider mercredi de se présenter aux élections turques du 14 mai sous la direction du Parti de la gauche verte.

La nouvelle selon laquelle le HDP a pris sa décision finale sur la stratégie électorale est intervenue après les rumeurs d’hier indiquant que le parti pro-kurde envisageait de présenter ses candidats sous un autre parti pour éviter le risque d’être fermé par la Cour constitutionnelle avant les élections.

La décision du troisième plus grand parti de Turquie au Parlement est devenue claire après que le Conseil électoral suprême du pays a annoncé que le Parti de la gauche verte faisait partie des partis politiques éligibles aux élections.

Afin d’accroître la visibilité du Parti de la gauche verte et de familiariser les électeurs avec l’emblème du parti, le HDP utilisera le logo du Parti vert lors des célébrations de Newroz la semaine prochain.

Les responsables du HDP ont déclaré que la décision était définitive et que la réunion du conseil d’administration de mercredi la rendra officielle.

Par ailleurs, le HDP a également déposé une requête auprès de la plus haute cour de Turquie, lui demandant de reporter la présentation de la défense du HDP à quelque temps après les élections. La Cour constitutionnelle a reporté la semaine dernière la date du 14 mars au 11 avril.

Bien que se présenter aux élections sous un parti différent puisse être un désavantage pour les autres partis politiques, le mouvement kurde de Turquie est habitué à trouver des solutions créatives pour surmonter les obstacles aux élections, car plusieurs partis kurdes ont été fermés par les autorités turques dans le passé et le mouvement a parfois a présenté des candidats indépendants dans toutes les provinces à majorité kurde et les villes métropolitaines de Turquie.

Mithat Sancar, le coprésident du HDP, a déclaré que le HDP était déterminé à changer à la fois le gouvernement turc et le système, lors de son discours devant le groupe de son parti au parlement turc mardi.

« Nous sommes conscients de nos responsabilités, nous sommes conscients que nous ne pouvons réussir le changement et la transformation que par notre propre pouvoir. Nous construisons nos politiques en fonction de cela », a déclaré Sancar.

Medya News

RENNES. Une place de Rennes portera le nom de Fidan Doğan

0

RENNES – Le nom de la militante kurde Fidan Doğan (Rojbin), assassinée en 2013 à Paris, sera donné à une place de la ville de Rennes.

Ce lundi 13 mars, la Ville de Rennes a annoncé qu’elles donnerait 11 noms de femmes illustres à ses nouvelles rues afin de féminiser d’avantage les noms des rues qui restent trop largement masculines. Parmi les 11 noms se trouve celui de Fidan Dogan, une jeune militante kurde tuée à Paris le 9 janvier 2013 aux côtés de deux autres militantes kurdes par un espion turc.

En mai dernier, les associations de Rennes Zîn, Amara et Amitiés kurdes de Bretagne ont demandé à la municipalité de Rennes de rebaptiser une rue ou une place en l’honneur de la militante kurde Fidan Doğan (Rojbin) assassinée avec Sakine Cansiz et Leyla Saylemez, à Paris en 2013 par un espion turc. La demande a été discutée par la municipalité au cours de l’année.

Le conseil municipal de Rennes s’est récemment réuni pour discuter et voter la demande. Dans un discours, un membre du conseil municipal a déclaré : « L’une des trois militantes kurdes assassinées à Paris il y a 10 ans, Fidan Doğan, était une militante éminente et respectée de la cause kurde et de la lutte des femmes. Elle a également été une représentante politique de la communauté kurde et de la lutte des femmes en France et en Europe. Elle a également travaillé avec la Municipalité de Rennes. Elle a marqué le peuple kurde de Rennes et notre ville. »

Fidan Doğan était une militante et féministe kurde qui, par son combat et sa vie, a inspiré non seulement les femmes kurdes mais aussi les femmes du monde. En particulier, la reconnaissance de la demande dans la semaine du 8 mars prend plus de sens.

 

Fidan Doğan, alias Rojbîn, est née à Elbistan en 1982 dans une famille kurde-alévie qui s’est réfugiée en France quelques années plus tard. Là, elle a été active dans les relations publiques pour la solution pacifique de la question du Kurdistan à partir de 2001. Pendant plusieurs années, elle a également travaillé comme représentante du Congrès national du Kurdistan (KNK) en France. Dans ce rôle, elle a eu des entretiens avec des politiciens européens et français, dont l’ancien président François Hollande.

(ANF)

Mythologie kurde: Le forgeron Kawa et le feu du Newroz

0

Newroz ou Nawroz fait référence à la célébration du Nouvel an traditionnel iranien dans la culture kurde. Avant l’islamisation des peuples iraniens en Asie, les ancêtres des Kurdes étaient des adeptes du zoroastrisme. Dans la doctrine zoroastrienne, le feu est un symbole de vision, de bonté et de purification. Angra Mainyu, l’esprit démoniaque opposé au dieu Ahura Mazda dans le zoroastrisme, était défié chaque année par un grand feu par les Zoroastriens. Selon la mythologie kurde, le feu du Newroz célèbre la délivrance des Kurdes du tyran Dehak. Aujourd’hui, le Newroz est devenu le symbole de la résistance kurde.

La célébration du Newroz – tradition vieille de plus de 3 000 ans et profondément enraciné parmi les rituels et les traditions du zoroastrisme – coïncide avec l’équinoxe de mars, qui tombe généralement le 21 mars et se déroule habituellement du 18 au 24 mars. Le festival occupe une place importante en termes d’identité kurde pour la majorité des Kurdes. Les Kurdes se rassemblent pour accueillir la venue du printemps. ils portent des vêtements colorés et dansent ensemble.

Voici le mythe du Newroz chez les Kurdes :

Il y a longtemps, entre les grands fleuves d’Euphrate et du Tigre, il y avait une terre appelée la Mésopotamie. Au-dessus d’une petite ville de la Mésopotamie, sur le flanc des montagnes de Zagros, il y avait un énorme château en pierre avec de hautes tourelles et des hauts murs sombres.

 
Le château était taillé dans la roche de la montagne. Les portes du château étaient fabriquées à partir du bois du cèdre et sculptées en forme de guerriers ailés. Au fond du château vivait un roi assyrien cruel appelé Dehak. Ses armées terrorisaient tous les habitants du pays, alors que tout allait bien avant le règne de Dehak en Mésopotamie.
 
Les rois précédents avaient été bons et gentils et avaient encouragé les gens à irriguer la terre et à garder leurs champs fertiles. Ils mangeaient des aliments composés uniquement de pain, d’herbes, de fruits et de noix. C’est sous le règne d’un roi nommé Jemshid que les choses ont commencé à tourner mal. Il se croyait au-dessus des Dieux du soleil et commença à perdre la faveur de son peuple. Un esprit appelé Ahriman le Mal, a saisi l’occasion de prendre le contrôle.
 
Il choisit Dehak pour prendre le trône, qui tua ensuite Jemshid et le coupa en deux. Le mauvais esprit, déguisé en cuisinier, nourrit Dehak de sang et de chair d’animaux et un jour, alors que Dehak le complimentait sur ses plats de viande, il le remercia et lui demanda d’embrasser les épaules du roi. Alors qu’il embrassait les épaules de Dehak, il y eut un grand éclair de lumière et deux serpents noirs géants sortir de chaque côté de ses épaules. Dehak était terrifié et a tout essayé pour s’en débarrasser. Ahriman le Mal s’est déguisé à nouveau, cette fois en médecin et a déclaré à Dehak qu’il ne pourrait jamais se débarrasser des serpents et que lorsque les serpents auraient faim, Dehak ressentirait une douleur terrible, qui ne serait soulagée que lorsque les serpents seraient nourris avec le cerveau des jeunes enfants. C’est ainsi qu’à partir de ce jour sombre, deux enfants ont été choisis dans les villes et villages qui se trouvaient sous le château. Ils ont été tués et leurs cerveaux ont été emmenés aux portes du château et placés dans un grand seau fait du bois de noyer et maintenu fermement par trois fines bandes d’or.
 
Le seau de cervelle fut ensuite soulevé par deux gardes forts et emmené chez le méchant Dehak et les cerveaux ont été dévorés par les serpents affamés. Depuis que le roi serpent a commencé son règne sur le royaume, le soleil a refusé de briller. Les cultures, les arbres et les fleurs des paysans se sont mis à faner. Les pastèques géantes qui y avaient poussé pendant des siècles ont pourri sur pied. Les paons et les perdrix qui se pavanaient autour des grenadiers géants étaient partis. Même les aigles qui avaient volé haut dans les vents de la montagne étaient partis. Maintenant, tout était froid et sombre. Les gens du pays étaient très tristes. Tout le monde était terrifié par Dehak. Ils chantaient des lamentations tristes et douloureuses qui exprimaient leur douleur et leur détresse. Et le son envoûtant d’une longue flûte en bois résonnait toujours dans les vallées. Sous le château du roi vivait un forgeron qui fabriquait des fers pour les célèbres chevaux sauvages de Mésopotamie et des chaudrons et des casseroles pour les habitants de la ville. Il s’appelait Kawa. Lui et sa femme étaient affaiblis par le chagrin et haïssaient Dehak car il avait déjà pris 16 de leurs 17 enfants.
 
Chaque jour, transpirant à la sortie du four, Kawa frappait son marteau sur l’enclume et rêvait de se débarrasser du roi maléfique. Et tandis qu’il frappait de plus en plus fort le métal chaud rouge, les étincelles rouges et jaunes s’envolaient dans le ciel sombre comme des feux d’artifice et pouvaient être vues à des kilomètres à la ronde. Un jour, l’ordre vint du château que la dernière fille de Kawa devait être tuée et son cerveau devait être amené à la porte du château dès le lendemain. Kawa passa toute la nuit sur le toit de sa maison, sous les étoiles brillantes et les rayons de la pleine lune, pensant comment sauver sa dernière fille des serpents de Dehak. Alors qu’une étoile filante glissait dans le ciel nocturne, il eut une idée. Le lendemain matin, il est monté sur le dos de son cheval, tirant lentement la lourde charrette en fer avec deux seaux en métal qui cliquetaient sur le dos. La charrette a grimpé la route pavée escarpée et est arrivée à l’extérieur du château. Il vida nerveusement le contenu des seaux métalliques dans le grand seau en bois à l’extérieur des énormes portes du château. Alors qu’il se retournait pour partir, il entendit les portes se déverrouiller, trembler et se mettre à grincer lentement.
 
Il a jeté un dernier coup d’œil et s’est dépêché de partir. Le seau en bois a ensuite été lentement soulevé par deux gardes et emmené dans le château. Les cerveaux étaient donnés aux deux serpents géants affamés qui avaient poussé sur les épaules de Dehak. Quand Kawa est rentré chez lui, il a trouvé sa femme agenouillée devant un feu de bois rugissant. Il s’agenouilla et souleva doucement son grand manteau de velours. Là, sous le manteau, il y avait leur fille. Kawa balaya ses longs cheveux noirs et épais de son visage et embrassa sa joue chaude. Au lieu de sacrifier sa propre fille, Kawa avait sacrifié un mouton et avait mis son cerveau dans le seau en bois. Et personne ne l’avait remarqué. Bientôt, tous les habitants de la ville en ont appris la malice de Kawa. Alors quand Dehak leur a demandé un sacrifice d’enfant, ils ont tous fait la même chose. Ainsi, des centaines d’enfants ont été sauvés. Alors tous les enfants sauvés allèrent, dans l’obscurité, dans les montagnes les plus hautes et les plus éloignées où personne ne les trouverait. Ici, dans les hauteurs des montagnes de Zagros, les enfants ont grandi en liberté.
 
Ils ont appris à survivre par eux-mêmes. Ils ont appris à monter à cheval, à chasser, à pêcher, à chanter et à danser. De Kawa, ils ont appris à se battre. Un jour, ils retourneraient dans leur patrie et sauveraient leur peuple du roi tyran. Le temps passa et l’armée de Kawa était prête à commencer sa marche sur le château. En chemin, ils traversaient des villages et des hameaux. Les chiens des villages aboyaient et les gens sortaient de leurs maisons pour les encourager et leur donner du pain, de l’eau, du yaourt et des olives. Alors que Kawa et les enfants approchaient du château de Dehak, les hommes et les femmes quittèrent leurs champs pour les rejoindre. Au moment où ils s’approchaient du château, l’armée de Kawa s’élevait à plusieurs milliers. Ils s’arrêtèrent devant le château et se tournèrent vers Kawa. Kawa se tenait sur un rocher. Il portait son tablier de forgeron et tenait son marteau à la main. Il se retourna et fit face au château et leva son marteau vers les portes du château. La foule s’avança en masse et déferla sur les portes du château qui avaient la forme de guerriers ailés et qui ont rapidement pris le dessus sur les hommes de Dehak.
 
Kawa se précipita directement dans la chambre de Dehak, descendit les escaliers de pierre sinueux et, avec son marteau de forgeron, tua le roi serpent maléfique et lui coupa la tête. Les deux serpents se flétrirent. Il grimpa ensuite au sommet de la montagne au-dessus du château et alluma un grand feu de joie pour dire à tous les habitants de Mésopotamie qu’ils étaient libres. Bientôt, des centaines de feux furent allumés dans tout le pays pour répandre le message et les flammes s’élevèrent haut dans le ciel nocturne, l’illuminant et purifiant l’air de l’odeur de Dehak et de ses mauvaises actions. Les ténèbres avaient disparu. Avec la lumière de l’aube, le soleil est venu de derrière les nuages sombres et a réchauffé la terre montagneuse une fois de plus. Les fleurs commencèrent lentement à s’ouvrir et les bourgeons des figuiers éclatèrent en fleurs.
 
Les pastèques ont recommencé à pousser, comme elles l’avaient fait pendant des siècles auparavant. Les aigles sont revenus et ont volé sur les vents chauds entre les sommets de la montagne. Les paons éventèrent leurs magnifiques panaches qui scintillaient sous le soleil chaud du printemps. Des chevaux sauvages aux longues crinières noires galopaient sur les plaines plates et poussiéreuses. Les perdrix se perchaient et chantaient sur les branches des poiriers. Les petits enfants mangeaient des noix mûres enveloppées dans des figues fraîches et l’odeur du pain fraîchement cuit dans les fours en pierre atteignait leur nez à l’aide d’une légère brise. Les feux brûlaient de plus en plus haut et les gens chantaient et dansaient en rond en se tenant la main avec les épaules qui montaient et descendaient rythmées par la flûte et le tambour.
 
Les femmes en robes pailletées de couleurs vives chantaient des chansons d’amour et les hommes répondaient en se déplaçant autour des flammes comme un seul homme. Quelques-uns d’entre eux planaient au-dessus de la flûte, ivres au son de la musique, les bras tendus comme des aigles qui volent dans le ciel. Maintenant, ils étaient libres. Jusqu’à ce jour, le même jour de printemps de chaque année, le 21 mars (qui est aussi l’équinoxe du printemps), les Kurdes, les Perses, les Afghans et les autres peuples du Moyen-Orient dansent et sautent au-dessus des flammes pour se souvenir de Kawa et de la libération de la tyrannie et de l’oppression et pour célébrer la venue du nouvel an. Ce jour s’appelle Newroz ou Nouveau-jour. C’est l’une des rares « fêtes populaires » qui a survécu et précède toutes les grandes fêtes religieuses. Bien que célébrée par d’autres, elle est particulièrement importante pour les Kurdes car elle marque également le début du calendrier kurde et célèbre la longue lutte des Kurdes pour la liberté.
 
 

 

TURQUIE. Un autre journaliste kurde poursuivi pour « terrorisme »

0

TURQUIE – Le journaliste kurde de l’agence Mezopotamya, Ferhat Çelik a été détenu pendant quelques heures dans un poste de police d’Istanbul, où il s’était rendu pour une convocation. Il a été libéré plus tard dans la journée, après avoir été auditionné par le bureau du procureur.

Ferhat Çelik, qui détient les droits de propriété de l’agence de presse Mezopotamya (MA), a été arrêté par la police aujourd’hui (14 mars) au poste de police de Feriköy, au motif qu’il y avait une ordonnance d’arrestation contre lui dans le cadre d’une enquête distincte.

Les journalistes travaillant pour des organes d’information pro-kurdes sont confrontés à un harcèlement juridique accru depuis juin 2022, lorsque 22 employés des médias ont été arrêtés lors de perquisitions à domicile dans la ville kurde de Diyarbakır (Amed). Seize d’entre eux, dont des journalistes de MA, sont depuis lors en détention provisoire, sans inculpation.

Dans une enquête distincte, neuf journalistes travaillant pour MA et JINNEWS, une autre agence kurde et centrée sur les femmes, ont été placés en détention provisoire fin octobre. Eux et deux autres qui ne sont pas en état d’arrestation ont été inculpés mi-février, encourant jusqu’à 15 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK]».

Le 1er festival culturel kurde de Marseille débute avec la projection du film Kurdistan Kurdistan

0

Dans le cadre du premier festival culturel kurde organisé par le Collectif solidarité kurde 13 (CSK) avec la mairie des 2-3 et le journal La Marseillaise, une soirée ciné-débat aura lieu le jeudi 16 mars à 19h30 au cinéma le Gyptis, à Marseille (3e). Le film documentaire Kurdistan Kurdistan de Bulent Gunduz sera projeté, suivi d’un débat/intervention avec le réalisateur.

Synopsis

Le film Kurdistan Kurdistan raconte la vie du chanteur Delil Dilanar, qui fut obligé de quitter son pays dans les années 90, pour avoir chanté en kurde dans un mariage au Kurdistan de la Turquie. Après 20 ans d’exil, il décide de retourner à ses racines.

Réservation en ligne : https://cinemalegyptis.org/films/kurdistan-kurdistan/

Film emblématique de la situation que subit la population kurde en Turquie

Le Collectif solidarité kurde 13 (CSK) explique ainsi le choix de ce film en ouverture du festival culture kurde « En 2023, ce long-métrage est emblématique de la situation actuelle en Turquie, de ce que subit la population kurde : acharnement judiciaire, répression sanglante, assimilation forcée, destruction de leurs villages, spoliation de leurs biens, pillage de leur patrimoine… L’histoire de Nudem Durak, est l’illustration même de ce déni, du Peuple kurde. La jeune musicienne fut condamnée en 2015, à 19 ans d’emprisonnement pour avoir chanté et enseigné la langue kurde.
(…)
Bien sûr, il sera aussi en soutien aux milliers de victimes du tremblement de terre qui a frappé les Provinces du Sud de la Turquie et du Nord de la Syrie, majoritairement kurde. »

Exposition « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles »

L’exposition « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » de la photographe irano-britannique Maryam Ashrafi sera présentée également à la mairie des 2-3 à partir du mardi 21 mars.

Combattantes des YPJ – Kobanê avril 2015 – Photo Maryam Ashrafi

Lors de ses nombreux voyages effectués au Kurdistan syrien et irakien, Maryam Ashrafi a pu rencontrer des femmes combattantes du PKK à Qandil (en 2012-13), celles des partis armés kurdes d’Iran qui sont le KOMALA et le PDK-I installés au Bashur, celles des YPJ au Rojava entre 2015 et 2017 et les combattantes yézidies de Shengal, à Sincar, en 2016. En plus des femmes combattantes kurdes, Ashrafi a également rencontré des femmes yézidies qui ont survécu au génocide commis par le groupe terroriste État Islamique (EI) à Shengal en 2014.

Bien que la lutte de libération kurde soit menée par des hommes et des femmes, Ashrafi a préféré se concentrer essentiellement sur les femmes combattantes kurdes et leur lutte pour l’émancipation féminine.

 

Erdoğan invité à « mettre fin aux attaques judiciaires contre le HDP » 

0

A la veille des élections présidentielles et législatives en Turquie, le régime turc a intensifié les attaques visant le parti pro-kurde HDP qu’il veut fermer, des dizaines de politiciens, écrivains et chercheurs du monde entier ont co-signé une déclaration écrite exhortant le président turc Erdogan à « mettre fin aux attaques judiciaires contre le HDP » de la Journée de solidarité internationale avec le HDP.

« Nous défendons le droit du HDP à la liberté d’association, d’expression, de réunion pacifique et de participation aux prochaines élections. Il est temps de mettre fin aux attaques judiciaires contre le HDP maintenant, une fois pour toutes », déclare l’appel international.

Des personnalités bien connues du monde entier se sont réunies pour dénoncer les attaques judiciaires en cours du gouvernement turc contre le troisième parti politique du pays aujourd’hui, à l’occasion de la « Journée de solidarité internationale avec le HDP ».

Le HDP fait depuis longtemps l’objet d’une campagne de harcèlement judiciaire. Une procédure est en cours contre l’ensemble de l’ancien directoire pour un tweet posté en 2014 en solidarité avec la résistance de Kobanê contre Daech. Les comptes bancaires du parti ont été temporairement gelés et il est menacé de fermeture judiciaire dans le cadre d’une procédure qui se poursuivra le 11 avril avec la soutenance des présidents du HDP. Un mois plus tard, le 14 mai, auront lieu les élections présidentielles et parlementaires.

La résolution a été initiée par l’Internationale progressiste, un réseau mondial de partis, mouvements, syndicats et campagnes progressistes. Parmi les signataires figurent le candidat présidentiel français Jean-Luc Mélenchon, la coprésidente allemande du Parti de gauche Janine Wissler, l’ancien chef du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, député européen et chef du secrétariat international du parti espagnol Podemos Idoia Villanueva, l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, Philippin l’universitaire et homme politique Walden Bello et le professeur Noam Chomsky.

L’Internationale progressiste envoie également une délégation à Ankara pour observer le soi-disant procès Kobanê contre un total de 108 accusés. Les prochaines audiences auront lieu du 15 au 17 mars.

La lettre, signée par plus de cinquante personnalités de 23 pays, prévient que « la possibilité que le troisième parti du pays au parlement, représentant plus de 10 % des suffrages exprimés lors des deux dernières élections législatives, soit définitivement interdit si près du les élections à venir mettent gravement en danger la démocratie turque. »

Le texte intégral se lit comme suit :

« Le 8 février, deux jours après les tremblements de terre dévastateurs en Turquie, le président Recep Tayyip Erdoğan s’est rendu dans l’une des villes les plus touchées et a déclaré : « Cette période est une période d’unité ». Il a poursuivi en dénonçant les critiques de la réponse de son gouvernement au tremblement de terre « simplement pour des raisons d’intérêts politiques ».

Mais Erdoğan fait exactement ce qu’il prétend critiquer. En plus de confisquer et de monopoliser l’aide et l’assistance pour soutenir son soutien lors des prochaines élections, son gouvernement continue de poursuivre des affaires à motivation politique contre le Parti démocratique des peuples (HDP) au milieu de la crise nationale.

Le 17 mars 2021, le bureau du procureur général de Turquie a déposé une première plainte pour interdiction politique du HPD devant la Cour constitutionnelle de Turquie . En conséquence, le 5 janvier 2023 – environ six mois avant la date des élections – la Cour constitutionnelle a décidé de geler les comptes bancaires du HDP et de bloquer sa part des fonds publics pour la campagne électorale, s’élevant à 539 millions de livres turques..

Ce procès pour interdire le HDP entre maintenant dans sa phase finale. Le 11 avril, à quelques semaines des élections, la Cour constitutionnelle entendra les arguments des coprésidents du HDP Pervin Buldan et Mithat Sancar contre la suspension du financement du parti et la tentative de sa dissolution. Et il pourrait rendre sa décision finale à tout moment avant les élections.

L’affaire de fermeture est l’aboutissement d’une campagne d’État contre le HDP qui a commencé en 2015 lorsqu’il est entré pour la première fois au parlement en tant que parti indépendant. Depuis lors, des milliers de membres du parti, dont ses anciens coprésidents et plusieurs maires élus, ont été détenus sous des prétextes futiles.

La possibilité que le troisième plus grand parti du pays au parlement – représentant plus de 10% du vote populaire lors des deux dernières élections générales – puisse être définitivement interdit si près des prochaines élections met la démocratie turque en grave danger.

Les peuples de Turquie doivent pouvoir élire librement et équitablement leurs représentants, y compris le HDP. Le parti aspire à une Turquie démocratique et inclusive, avec la liberté, l’égalité et la justice pour tous. Il représente l’écologie, l’émancipation des femmes et la coexistence pacifique de différents groupes ethniques et religieux.

Si le gouvernement Erdoğan dissout le Parti démocratique des peuples (HDP), il dissoudra également les fondements de la démocratie en Turquie.

Nous défendons le droit du HDP à la liberté d’association, d’expression, de réunion pacifique et de participation aux prochaines élections. Il est temps de mettre fin aux attaques judiciaires contre le HDP maintenant, une fois pour toutes. »

Signataires :

Noam Chomsky, professeur, États-Unis
Jeremy Corbyn, député, Royaume-Uni
Janine Wissler, membre du Bundestag ; Coprésidente de Die Linke, Allemagne
Yanis Varoufakis, membre du Parlement hellénique, Grèce
Niki Ashton, députée de Churchill-Keewatinook Aski, Canada
Jean-Luc Melenchon, FI, Membre de l’Assemblée nationale, France
Leïla Chaibi, Membre du Parlement européen, France
Juliano Medeiros, président du Parti du socialisme et de la liberté, Brésil
Idoia Villanueva, membre du Parlement européen ; membre de Podemos, Espagne
Manu Pineda, membre du Parlement européen, Espagne
Nikolaj Villumsen, membre du Parlement européen, Danemark
Zarah Sultana, membre du Parlement, Royaume-Uni
Apsana Begum, membre du Parlement, Royaume-Uni
John McDonnell, membre du Parlement, Royaume-Uni
Marc Botenga, membre du Parlement européen, Belgique
Ericka Ñanco Vásquez, membre mapuche de la Chambre des députés, Chili
Nadia Whittome, membre du Parlement, Royaume-Uni
Sophia Chikirou, membre de l’Assemblée nationale, France
Andy McDonald, membre du Parlement, Royaume-Uni
Gonzalo Winter, membre de la Chambre des députés, Chili
Arnaud Le Gall, député à l’Assemblée nationale, France
Beth Winter, membre du Parlement, Royaume-Uni
Amanda Della Ventura, membre du Parlement du Mercosur ; Membre du Sénat, Uruguay
Ricardo Canese, membre du Parlement du Mercosur, Paraguay
Adolfo Mendoza Leigue, Membre du Parlement du Mercosur, Bolivie
Sandra Pereira, membre du Parlement européen, Portugal
Daniel Caggiani, membre du Sénat, Uruguay
Manon Aubry, membre du Parlement européen, France
Alejandro Sánchez, membre du Sénat, Uruguay
András Jámbor, député, Hongrie
Fabian Molina, membre du Conseil national suisse, Suisse
Martin Schirdewan, membre du Parlement européen, Allemagne
Chris MacManus, membre du Parlement européen, Irlande
Lloyd Russell-Moyle, membre du Parlement, Royaume-Uni
Martina Michels, membre du Parlement européen, Allemagne
Sebastián Sabini, Membre du Sénat, Uruguay
Daniel Olesker, membre du Sénat, Uruguay
Stelios Kouloglou, membre du Parlement européen, Grèce
Özlem Demirel, membre du Parlement européen, Allemagne
Miguel Urbán, membre du Parlement européen, Espagne
Helmut Scholz, membre du Parlement européen, Allemagne
Sandra Lazo, membre du Sénat, Uruguay
Cornelia Ernst, membre du Parlement européen, Allemagne
Nathalie Oberweis, Membre de la Chambre des Députés, Luxembourg
Ana Merelis, membre du Parlement du Mercosur, Bolivie
Liliam Kechichián, membre du Sénat, Uruguay
Richard Leonard, membre du Parlement écossais, Royaume-Uni
Sara Condori, Membre du Parlement du Mercosur, Bolivie

Myriam Cecchhetti, Membre de la Chambre des Députés, Luxembourg
Walden Bello, Fmr Membre de la Chambre des Représentants, Philippines
Tauriq Jenkins, haut-commissaire du Conseil traditionnel autochtone Goringhaicona Khoi Khoin, Afrique du Sud
Martha Ruiz, membre du Parlement du Mercosur, Bolivie
Maite Mola, responsable des relations internationales, Parti de la gauche européenne, Espagne
Christian Rodrigues, Responsable des relations internationales de la France Insoumise, France
Ammar Ali Jan, Mouvement Haqooq-e-Khalq, Pakistan
Mametlwe Sebei, président du Syndicat des travailleurs des industries générales d’Afrique du Sud (GIWUSA), Afrique du Sud
Nilab Ahmadi, membre du conseil municipal d’Amsterdam, Pays-Bas
Amineh Kakabaveh, ancienne membre du Parlement, Suède
Srećko Horvat, Philosophe, Croatie
Kerem Schamberger, chercheur en médias, Allemagne

ANF