Accueil Blog Page 478

Focus sur les droits des femmes kurdes au Kurdistan d’Iran

0

IRAN / ROJHILAT – Selon les statistiques obtenues par l’ONG de défense des droits humains Hengaw, au cours de l’année écoulée, les militantes kurdes ont connu une situation très difficile au Kurdistan iranien. Par ailleurs, le rôle pionnier joué par les femmes kurdes, dont des écolières, lors des protestations anti-régime provoquées par le meurtre de Jina Mahsa Amini le 16 septembre 2022 a exacerbé les violences étatiques subies par les femmes kurdes en Iran.

Sur la base des statistiques de l’ONG Hengaw, de mars 2022 à mars 2023, au moins 245 militantes kurdes ont été arrêtées par le régime iranien. En outre, le système judiciaire de la République islamique a prononcé des peines d’emprisonnement et de mort pour 30 militantes kurdes.

Aussi, au cours de cette période, au moins 25 femmes ont été tuées dans différentes villes du Kurdistan, dont cinq pour des « crimes d’honneur ».

Arrestation de 245 militantes civiles kurdes

Au cours de l’année écoulée, au moins 245 militantes kurdes ont été arrêtées dans différentes villes du Kurdistan et d’autres villes d’Iran par les institutions gouvernementales de la République islamique d’Iran, la plupart d’entre elles étaient dues à des activités politiques, et avec l’enregistrement de 137 cas, le plus grand nombre d’arrestations de femmes a été enregistré dans la province du Kurdistan (Sanandaj).

Motifs d’arrestation :

Activité politique : 21 cas
Activité civique : 3 cas
Protestations anti-régime suite au meurtre de Jina Mahsa Amini : 221 cas

Séparation par province

Province du Kurdistan (Sanandaj) : 137 cas
Province d’Azerbaïdjan occidental (Urmia) : 39 cas
Province de Kermanshah : 25 cas
Province d’Ilam : 24 cas
Autres villes d’Iran : 20 cas

Des militantes du Kurdistan condamnées à un total de 77 ans de prison

De mars 2022 à mars 2023, sur la base des statistiques enregistrées au Centre des statistiques et des documents d’Hengaw, au moins 20 militantes kurdes ont été condamnées à 77 ans et 2 mois de prison par le système judiciaire iranien pour des accusations de activité, participation au soulèvement de Jina et activité civile. Deux militants LGBTQ ont également été condamnés à mort.

Il convient de mentionner que 14 des femmes condamnées à la prison par le système judiciaire ont été arrêtées lors de la révolution Jina.

25 cas de meurtre de femmes

Selon les statistiques de Hengaw, du 8 mars 2022 au 8 mars 2023, au moins 25 femmes ont été tuées dans différentes villes du Kurdistan, dont 5 pour des crimes d’honneur.

Selon le rapport, 8 cas de féminicides ont été enregistrés dans la province de Kermanshah, 7 cas dans la province du Kurdistan, 5 cas dans la province d’Ilam et 5 cas dans la province d’Azerbaïdjan occidental (Urmia).

De plus, 10 de ces femmes ont été tuées par leurs maris, 7 par leurs ex-maris, 4 par leurs frères et 2 par leurs collègues, et les assassins de deux étaient inconnus.

Au cours de l’année écoulée, cinq cas de femmes victimes de « crimes d’honneur » ont été enregistrés. 15 cas étaient dus à des conflits familiaux et 5 cas étaient inconnus.

Hengaw

Il y a 5 ans, la Turquie envahissait le canton kurde d’Afrin, dans le nord de la Syrie

0

SYRIE / ROJAVA – Il y a cinq ans, des milliers de personnes dans le monde sont descendues dans la rue pour protester contre l’invasion illégale du canton kurde d’Afrin par la Turquie.

Le 20 janvier 2018, l’État turc a lancé une guerre contre la région d’Afrin, le canton occidental de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie.

Jour et nuit, des villes et des villages, des camps de réfugiés et des sites historiques ont été bombardés par des avions de guerre et de l’artillerie turcs. L’attaque de la Turquie et de ses milices jihadistes alliées s’est poursuivie jusqu’au 18 mars.

Depuis lors, le canton d’Afrin, dans le nord de la Syrie, est sous occupation turque. Des crimes de guerre ont été systématiquement commis depuis l’invasion. Une grande partie de la population déplacée d’Afrin vit dans des conditions précaires dans la région voisine de Shehba.

Des centaines de civils ont été tués et plusieurs centaines d’autres ont été blessés au cours de cette guerre. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et contraintes de quitter leur foyer. Depuis lors, Afrin est sous occupation turque et toutes les réalisations précédemment établies d’auto-organisation des communautés locales ont été détruites.

La diversité des populations qui y vivent ne s’exprime plus et les droits des femmes pour lesquels on luttait ont été de fait abolis sous l’occupation turque. Les maisons vacantes des familles déplacées ont été remises par l’armée turque aux familles des combattants des islamistes et d’autres milices soutenues par la Turquie.

De nouvelles administrations régionales ont été établies sous contrôle turc dans le cadre du changement démographique de la région. Dans le même temps, l’invasion turque a fourni un encouragement et une opportunité pour l’Etat islamique de se réorganiser.

La région d’Afrin en particulier a joué un rôle central en tant que centre de la révolution des femmes et dans la mise en place de structures démocratiques directes et participatives dans le nord et l’est de la Syrie. Ici, des institutions féminines et des communes et conseils de femmes ont été créés, basés sur la démocratie directe, et ont contribué à éliminer les inégalités entre les sexes. De nombreux sites archéologiques historiques de la région, faisant partie du patrimoine des sociétés matriarcales locales, ont été délibérément détruits lors de l’invasion de l’État turc et suite à l’occupation afin d’effacer et d’occuper la mémoire d’une région et d’un pan de l’histoire des femmes. Parmi eux, par exemple, le temple Tel Aştar à Ain Dara, dédié à la déesse Iştar.

La destruction s’étend à une dévastation massive et à des dommages irréversibles à la riche nature et à l’écosystème d’Afrin composé de montagnes, de rivières et de sols fertiles. De nombreux champs ont été incendiés et des dizaines de milliers d’arbres, dont un grand nombre d’oliviers, ont été abattus du fait de l’occupation par la Turquie et ses milices djihadistes.

Les structures démocratiques de base précédemment établies par la population locale, avec des communautés et des conseils communautaires organisés, qui permettaient la coexistence pluraliste des différents peuples ainsi que leur participation politique, ont été remplacées avec l’occupation turque par un projet de changement démographique et d’anéantissement non seulement des Kurdes autochtones, de leur langue, de leur culture et de leur histoire, mais de la coexistence diverse des peuples de la région.

ANF

Décès de 9 combattants kurdes du Rojava lors d’un crash d’hélicoptère au Kurdistan d’Irak

0

SYRIE / ROJAVA – 9 combattants kurdes syriens sont morts lors d’un crash d’hélicoptère dans la province de Duhok, au Kurdistan irakien, survenu le 15 mars derniers selon un communiqué publié par le bureau de presse des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Les 9 combattant.e.s membres des Unités anti-terroristes (Yekîneyên Antî Teror – YAT) tombé.e.s martyr.e.s sont:

Şervan Kobanê
Dîdar Dêrik
Hogir Dêrik
Feraşîn Baran
Koçer Dêrik
Rojeng Firat
Xebat Dirbesiyê
Harun Rojava
Doxan Efrîn

Voici le communiqué du bureau de presse des FDS:

« Lors du mouvement de l’unité en route vers la ville de Sulaymaniyah dans la soirée du 15 mars 2023, deux hélicoptères qui les transportaient sont tombés en raison des mauvaises conditions météorologiques, ce qui a entraîné la mort de neuf de nos combattants, dirigés par Shervan Koban (…).

Les forces antiterroristes ont sacrifié leurs meilleurs combattants et dirigeants dans la guerre contre le terrorisme et ont mené des guerres féroces de Kobanê à Raqqa et Deir Ezzor.

Ces forces sont formées à des méthodes de combat avancées et sont un partenaire clé de la coalition internationale dans la guerre contre l’Etat islamique. Ils travaillent activement pour développer leurs capacités de combat et techniques et renforcer les mécanismes d’action conjointe dans la région pour combattre l’Etat islamique dans la région.
(…) »

L’Iran exécute cinq prisonniers kurdes à Orumiyeh

0

IRAN / ROJHILAT – L’Iran a exécuté aujourd’hui 5 détenus kurdes, dont le prisonnier politique Mohyeddin Ebrahimi et quatre prisonniers condamnés à mort pour trafic de drogue, à la prison centrale d’Oroumieh, au Kurdistan de l’Est (Rojhilat).

Muhyaddin Ebrahimi et les quatre (Hengaw avance le chiffre de 5 prisonniers] autres prisonniers, Yasin Rashidi, Jahanbakhsh Radloui, Salim (Mohammad) Ayoubian et Foruhar Abbasnezhad, avaient été placés à l’isolement le 15 mars pour être exécutés. (Via Kurdistan Human Rights Network)

Le corps d’Ebrahimi a été enterré par le régime dans un lieu tenu secret [Le régime iranien ne rend jamais les corps des prisonniers politiques exécutés à leurs familles].

Il convient de mentionner que Fakhraddin Ebrahimi, le fils de ce prisonnier politique, arrêté hier soir devant la prison d’Ourmia, a été relâché aujourd’hui.

 Mercredi, ce prisonnier politique a été convoqué au bureau de la sécurité sous prétexte d’être envoyé au tribunal, et de là, il a été transféré à la cellule d’isolement de la prison centrale d’Ourmia, et jeudi, sa famille l’a rencontré pour la dernière fois.

 Muhyaddin Ebrahimi, 43 ans et du village de « Alkawi » à Oshnaviyeh / Shino, a été abattu, grièvement blessé et arrêté par les forces iraniennes à la base de « Beimrazta » le samedi 3 novembre 2017, alors qu’il travaillait comme Kolber [les kolbars sont des porteurs de marchandises transfrontalières entre les Kurdistan d’Irak et le Kurdistan d’Iran. Ils font un travail dangereux pour un maigre salaire à cause de l’extrême pauvreté touchant les régions kurdes d’Iran].

  Le dimanche 23 septembre 2018, Muhyaddin Ebrahimi a été officiellement notifié de la condamnation à mort pour « trahison » par son appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran à la prison centrale d’Ourmia. Son audience a été tenue le 20 août 2018 par la deuxième chambre du Tribunal révolutionnaire islamique iranien d’Ourmia, présidée par le juge Sheikhlo, alors qu’il a été privé du droit d’avoir un avocat commis d’office.

 Suite à la protestation de ce prisonnier politique contre le verdict, la peine a été annulée par la 19e chambre de la Cour suprême d’Iran pour « violation de l’enquête » et renvoyée à nouveau à la deuxième chambre du Tribunal de la révolution islamique.

 Le samedi 18 janvier 2020, il a été condamné à mort pour la deuxième fois par la deuxième chambre du Tribunal révolutionnaire islamique iranien d’Ourmia, dirigée par le juge Sheikhlo, pour « infidélité et appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran ».

 Muhyaddin Ebrahimi, qui était marié et père d’un enfant handicapé, a également été arrêté par les forces de sécurité en 2011 et emprisonné pendant 14 mois sous l’inculpation d’appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDK-I).

 Il convient de mentionner que, Nurradin Ebrahimi, le frère de ce prisonnier politique, a été tué par des tirs directs des forces armées iraniennes lors d’un raid à la frontière d’Oshnaviyeh en mai 2018. Aussi, Mohammad Bapir Ebrahimi, son père, a été tué auparavant par les forces du CGRI. (Hengaw)

Amnesty International documente la torture des mineur.e.s en Iran

0

Alors que plus de 6 mois se sont écoulés depuis le début des manifestations anti-régimes provoquées par le meurtre de la jeune Kurde Jina Mahsa Amini par la police des mœurs à Téhéran à cause de son voile « inapproprié », des dizaines de milliers de civils, dont des adolescent.e.s et des femmes, ont té détenu.e.s et subissent toute sorte de torture allant de décharges électriques au viol ou encore à l’administration de substances toxiques.

Six mois après le début de la révolte en Iran et au Kurdistan oriental, l’organisation de défense des droits humains, Amnesty International dénonce des violences cruelles imposées au minieur.e.s par le régime iranien et appelle la communauté internationale à agir.

Voici le communiqué d’Amnesty International daté du 16 mars:

Les mineur·e·s détenus subissent coups de fouet, décharges électriques et violences sexuelles dans le cadre de la répression contre les manifestations

Les forces de renseignement et de sécurité en Iran commettent de terribles actes de torture, infligeant coups, flagellations, décharges électriques, viols et autres violences sexuelles, à des manifestant·e·s mineurs parfois âgés de seulement 12 ans dans le but d’écraser leur participation au mouvement national de contestation, a déclaré Amnesty International le 16 mars 2023.

À l’occasion des six mois d’un soulèvement populaire sans précédent en Iran, déclenché par la mort en détention de Mahsa (Zhina) Amini, Amnesty International dévoile les violences infligées à des mineur·e·s arrêtés pendant et après les manifestations. Ces recherches exposent les méthodes de torture employées par les pasdaran (gardiens de la révolution), les bassidjis (miliciens volontaires), la police de la sécurité publique et d’autres services de sécurité et de renseignement, contre les adolescentes et adolescents en détention dans le but de les punir, de les humilier et de leur extorquer des « aveux ».

« Les agents de l’État iranien arrachent des enfants à leur famille et les soumettent à des cruautés sans nom. Il est abject que des fonctionnaires exercent un tel pouvoir de manière criminelle sur des jeunes vulnérables et effrayés, et leur infligent, ainsi qu’à leurs familles, une douleur et une angoisse intenses, leur causant de graves séquelles physiques et psychologiques. Cette violence illustre une stratégie délibérée visant à broyer l’esprit dynamique de la jeunesse du pays et à l’empêcher de porter ses revendications de liberté et de respect des droits fondamentaux, a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Les autorités doivent libérer tous les mineur·e·s détenus uniquement pour avoir manifesté pacifiquement. En l’absence de perspectives au niveau national d’enquêtes impartiales et efficaces sur la torture qu’ils auraient subie, nous appelons tous les États à mettre en œuvre leur compétence universelle à l’égard des responsables iraniens, y compris ceux qui exercent un commandement ou une responsabilité hiérarchique, raisonnablement soupçonnés d’être impliqués dans des crimes relevant du droit international, notamment d’actes de torture infligés à des manifestant·e·s mineurs. »

Un garçon ayant été détenu par des agents de l’État: « J’ai été forcé de dire ce qu’ils voulaient parce qu’ils m’ont violé avec un tuyau d’arrosage. Ils m’ont saisi la main et ont apposé de force mes empreintes digitales sur les documents. »

Depuis qu’elle a commencé à enquêter sur la répression brutale des autorités iraniennes contre le soulèvement, Amnesty International a recueilli des informations détaillées sur les cas de sept mineur·e·s. Elle a obtenu les témoignages des victimes et de leurs familles, ainsi que les récits de 19 témoins oculaires – deux avocat·e·s et 17 adultes détenus avec des mineur·e·s – sur les actes de torture généralisés infligés à de très nombreux jeunes. Les victimes et les témoins interrogés sont originaires de diverses provinces d’Iran, notamment de l’Azerbaïdjan oriental, du Golestan, de Kermanshah, du Khorassan-e Razavi, du Khuzestan, du Lorestan, du Mazandéran, du Sistan-et-Baloutchistan, de Téhéran et de Zandjan.

Amnesty International a supprimé toute référence permettant d’identifier certaines informations, comme l’âge des mineur·e·s et les provinces où ils étaient détenus, afin de les protéger eux et leurs familles contre tout acte de représailles.

Détention massive de mineur·e·s

Les autorités iraniennes ont admis que le nombre total de personnes arrêtées dans le cadre des manifestations était supérieur à 22 000. Bien qu’elles n’aient pas précisé le nombre de mineur·e·s parmi les détenus, les médias d’État ont rapporté qu’ils représentaient une fraction importante des manifestant·e·s. Sur la base des témoignages de dizaines de personnes détenues à travers tout le pays qui ont vu les forces de sécurité arrêter des dizaines de mineur·e·s, et compte tenu du fait que les enfants et les jeunes sont en première ligne du mouvement de contestation, Amnesty International estime que des milliers d’entre eux pourraient faire partie de la vague d’arrestations.

Diana Eltahawy, Amnesty International: « Il est abject que des fonctionnaires exercent un tel pouvoir de manière criminelle sur des jeunes vulnérables et effrayés » 

D’après ses conclusions, les mineur·e·s arrêtés, tout comme les adultes, ont tout d’abord été conduits, souvent avec les yeux bandés, dans des centres de détention gérés par les pasdaran (gardiens de la révolution), le ministère du Renseignement, la police de la sécurité publique, l’unité d’enquête de la police iranienne (Agahi) ou la force paramilitaire des bassidjis. Après quelques jours ou semaines de détention au secret ou de disparition forcée, ils étaient transférés vers des prisons identifiées. Des agents en civil en ont enlevé d’autres dans la rue pendant ou après les manifestations, les ont conduits dans des lieux non officiels comme des entrepôts, où ils les ont torturés avant de les abandonner dans des endroits isolés. Ces enlèvements, effectués hors de tout cadre légal, avaient pour but de punir, intimider et dissuader les mineur·e·s de prendre part au mouvement.

Beaucoup ont été détenus aux côtés d’adultes, en violation des normes internationales, et soumis aux mêmes formes de torture et de mauvais traitements. Un ex-prisonnier adulte a raconté que, dans une province, des bassidjis ont obligé plusieurs garçons à se tenir debout, jambes écartées, en ligne avec des adultes, avant de leur administrer des décharges électriques sur les parties génitales à l’aide de pistolets paralysants.

La plupart des mineur·e·s arrêtés au cours des six derniers mois semblent avoir été libérés, parfois sous caution dans l’attente d’investigations ou d’une comparution devant un tribunal. Beaucoup n’ont été relâchés qu’après avoir signé sous la contrainte des lettres de « repentance » et promis de ne plus se livrer à des « activités politiques » et d’assister à des rassemblements pro-gouvernementaux.

Avant de les remettre en liberté, les agents les menacent souvent de poursuites pour des infractions emportant la peine de mort ou d’arrêter leurs proches s’ils portent plainte.

Dans au moins deux cas recensés par Amnesty International, malgré la menace des représailles, les familles des victimes ont porté plainte auprès des autorités judiciaires ; cela n’a donné lieu à aucune enquête.

Viols et autres violences sexuelles

Les recherches menées par Amnesty International révèlent également que les agents de l’État utilisent le viol et les violences sexuelles, y compris des décharges électriques sur les parties génitales, des attouchements sur les parties intimes et des menaces de viol, comme une arme pour briser leur esprit, les humilier et les punir, et leur arracher des « aveux » forcés. Ces pratiques sont également largement dénoncées par les détenus adultes, hommes et femmes.

En outre, les agents de l’État ont proféré des insultes à caractère sexuel à l’encontre des jeunes filles détenues et les ont accusées de vouloir se dénuder, simplement parce qu’elles manifestaient en faveur des droits des femmes et des jeunes filles et défiaient le port obligatoire du voile.

Une mère a déclaré que son fils avait été violé à l’aide d’un tuyau d’arrosage pendant qu’il était victime d’une disparition forcée :

« Mon fils m’a raconté : ” Ils [m’]ont pendu au point que j’avais l’impression que mes bras allaient s’arracher. J’ai été forcé de dire ce qu’ils voulaient parce qu’ils m’ont violé avec un tuyau d’arrosage. Ils m’ont saisi la main et ont apposé de force mes empreintes digitales sur les documents. »

Passages à tabac, coups de fouet, décharges électriques et autres violations des droits humains

Les forces de sécurité frappent régulièrement les mineur·e·s au moment de l’arrestation, à bord des véhicules lors des transferts et dans les centres de détention. Parmi les autres méthodes de torture, citons les flagellations, l’administration de décharges électriques à l’aide de pistolets paralysants, l’administration forcée de pilules non identifiées et le fait de leur maintenir la tête sous l’eau.

Dans un cas, plusieurs écoliers ont été enlevés pour avoir écrit le slogan du mouvement « Femme, Vie, Liberté » sur un mur. Selon un proche de l’une des victimes, des agents en civil ont enlevé ces adolescents, les ont conduits dans un lieu non officiel, torturés et menacés de viol, avant de les abandonner, à moitié conscients, dans une zone isolée quelques heures plus tard. L’un des garçons a témoigné :

« Ils nous ont administré des décharges électriques, m’ont frappé au visage avec la crosse d’un fusil, infligé des décharges dans le dos et asséné des coups de matraque sur les pieds, le dos et les mains. Ils ont dit que si on en parlait à quelqu’un, ils reviendraient [nous arrêter], nous feraient subir encore pire et rendraient nos cadavres à nos familles. »

D’après des victimes et des familles, des agents de l’État ont étranglé certains jeunes, les ont suspendus par les bras ou par des écharpes enroulées autour du cou, et les ont obligés à accomplir des actes humiliants.

Un garçon a raconté :

« Ils nous ont dit [plus d’une dizaine de personnes] de faire des bruits de poulets pendant une demi-heure – jusqu’à ce qu’on ” ponde des œufs “. Ils nous ont forcés à faire des pompes pendant une heure. J’étais le seul mineur là-bas. Dans un autre centre de détention, ils nous ont entassés à 30 dans une cage prévue pour cinq personnes. »

Par ailleurs, la torture psychologique, notamment les menaces de mort, est employée dans le but de punir et intimider les mineur·e·s ou de les contraindre à faire des « aveux » forcés. Les médias officiels ont diffusé les « aveux forcés » d’au moins deux mineurs arrêtés lors des manifestations.

La mère d’une jeune fille détenue aux mains des gardiens de la révolution a raconté :

« Ils l’ont accusée d’avoir brûlé des voiles, insulté le Guide suprême et de vouloir renverser [la République islamique], et lui ont dit qu’elle allait être condamnée à mort. Ils l’ont enjoint sous la menace de ne le dire à personne… Ils l’ont forcée à signer des documents et à y apposer ses empreintes. Elle fait des cauchemars et ne va nulle part. Elle ne peut même plus lire ses livres d’école. »

Les mineur·e·s sont détenus dans des conditions cruelles et inhumaines : surpopulation extrême, accès limité aux toilettes et aux installations sanitaires, privation de nourriture suffisante et d’eau potable, exposition à un froid extrême et isolement cellulaire prolongé. Les filles sont gardées par des membres des forces de sécurité exclusivement masculins, sans aucune prise en compte de leurs besoins spécifiques. Enfin, ils sont privés de soins médicaux adéquats, y compris pour les blessures dues à la torture.

« Pour des élections libres en Turquie: Non à la criminalisation du HDP »

0

PARIS – 72 députés de LFI-NUPES appellent le gouvernement turc à ne pas criminaliser le parti kurde HDP alors que les électeurs de Turquie vont se rendre aux urnes le 14 mai pour des élections présidentielles et législatives.

Dans un communiqué publié le 13 mars 2023, le groupe parlementaires LFI-NUPES a appelé « la communauté internationale et le gouvernement français à faire pression pour que cessent les poursuites et la criminalisation du HDP, et que soit ainsi garantie la tenue d’élections réellement libres et démocratiques en Turquie. »

Voici le communiqué du LFI-NUPES:

« En Turquie, alors que les élections générales, législatives et présidentielle, sont annoncées pour le 14 Mai, le président dictateur Recep Tayyip Erdogan poursuit sa politique de criminalisation du Parti démocratique des peuples (HDP).

Troisième parti de l’Assemblée nationale turque et parti de l’alternative démocratique, le HDP subit cette répression depuis 2016, après avoir fait perdre à Erdogan sa majorité parlementaire en 2015.

En janvier 2023, la Cour constitutionnelle turque s’est déjà prononcée pour l’arrêt du financement public du HDP.

Le harcèlement se poursuit après d’autres faits majeurs : emprisonnement du président du HDP Selahattin Demirtas et d’une vingtaine de députés, destitution d’une centaine de maires HDP de nombreuses grandes villes, arrestations et emprisonnement arbitraire de 10.000 militant·es,…

Ce mardi 14 mars, le Cour constitutionnelle devra statuer sur la procédure visant à interdire et dissoudre le HDP.
La Turquie, membre de l’OTAN et du Conseil de l’Europe, ne peut continuer à s’enliser dans cette dérive anti-démocratique sans que nous ne réagissions.

Nous appelons la communauté internationale et le gouvernement français à faire pression pour que cessent les poursuites et la criminalisation du HDP, et que soit ainsi garantie la tenue d’élections réellement libres et démocratiques en Turquie. »

KURDISTAN. Les Kurdes exigent que le massacre d’Halabja soit reconnu comme un génocide

0

Ce 16 mars, les Kurdes commémorent les 5000 victimes d’Halabja gazées par le dirigeant irakien Saddam Saddam le 16 mars 1988. A l’occasion du 35e anniversaire du génocide d’Halabja, les Kurdes demandent à la communauté internationale de qualifier de « génocide » ce massacre surnommé « Hiroshima du Moyen-Orient ».

La Coalition kurde et l’Association des droits de l’homme de Turquie (İHD) ont appelé jeudi les puissances internationales et la Turquie à reconnaître le massacre d’Halabja, l’attaque chimique qui a eu lieu au Moyen-Orient en 1988, comme un génocide.

Le génocide d’Halabja

Le 16 mars 1988, l’armée irakienne a effectué un bombardement intensif sur la ville de Halabja où vivaient 40 000 personnes dans le cadre de la campagne Anfal en Irak qui a été menée contre les Kurdes irakiens entre 1986 et 1989.

Le cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, également connu sous le nom de « Ali le chimique », a ordonné aux avions de guerre de larguer des bombes avec des munitions chimiques sur la ville.

« Dayê bêhna sêva tê » (Maman, ça sent la pomme) a dit l’un des enfants qui est tombé au sol à cause du gaz chimique. Tandis que certaines personnes se précipitaient dans les abris, d’autres continuaient leur routine quotidienne.

L’incident était la plus grande attaque à l’arme chimique dirigée contre une zone peuplée de civils de l’histoire, tuant environ 5 000 personnes et en blessant environ 10 000 autres, pour la plupart des civils. L’OMS rapporte que 43 753 personnes sont mortes au total en raison des effets durables de l’attaque chimique, et plus de 61 000 ont été blessées.

Ramazan Öztürk, un journaliste qui a joué un rôle important dans les reportages sur le massacre de Halabja, a pris une photo d’un père décédé avec son enfant dans ses bras devenu symbole des victimes d’Halabja. Öztürk a déclaré : « L’Irak a utilisé des armes chimiques sur les lignes de front et dans les colonies civiles dès les premières années de la guerre Iran-Irak. L’Occident a toujours gardé le silence. Saddam était sûr que ce silence continuerait également à Halabja. Il a eu raison. »

IRAN. Les forces iraniennes blessent un kolbar kurde de 14 ans

0

IRAN / ROJHILAT – Le 15 mars, les forces iraniennes ont ouvert le feu sur des kolbars kurdes et blessé un adolescent de 14 ans dans la province de Kermanshah, au Kurdistan iranien.

Selon Kolbarnews, les forces de l’État iranien ont ouvert le feu sur plusieurs kolbars dans la région frontalière de Nawsoud dans la nuit du 15 mars.

Nawsoud est situé dans le district de Hawraman, au nord de la ville de Paveh dans la province de Kermanshah.

Un garçon de 14 ans nommé Mani Habibi a été blessé à la suite de l’attaque et emmené à l’hôpital de la ville de Paveh pour y être soigné.

Selon Kolbarnews, les forces étatiques iraniennes ont tué au moins 3 mineurs dans différentes régions frontalières du Kurdistan depuis le début de 2023.

Les données de février de l’Organisation des droits de l’homme du Kurdistan ont révélé que 3 kolbars sont morts dans des accidents de la circulation le mois dernier. 12 kolbars ont été blessés et un a été tué à la suite de tirs directs des forces du régime iranien.

Selon le bilan annuel de Kolbarnews, 215 kolbars ont été blessés et 43 autres ont perdu la vie en 2022. Parmi eux, 189 ont été blessés ou tués par le tir direct des forces de l’État. Parmi les kolbars tués, 29 ont été tués par le feu des forces iraniennes Pasdaran (gardes de la révolution) et un autre par des soldats turcs. D’autres décès ont été causés par des conditions météorologiques difficiles, des chutes dans les montagnes, des accidents de la circulation et des crises cardiaques.

Les kolbars et les kasibkars sont systématiquement ciblés par les forces de sécurité iraniennes et turques. Chaque année, des dizaines d’entre eux sont tués sans qu’aucune mesure punitive ne soit prise. Outre les attaques systématiques, les kolbars luttent pour gagner leur vie dans des conditions météorologiques difficiles, des emplacements géographiques dangereux et des mines.

Kolber ou « kolbar » est dérivé des mots kurdes « kol » et « bar ». Kol signifie « dos », bar signifie « charger ». Les Kolbars gagnent leur vie en transportant des marchandises sur leur dos à travers des frontières dangereuses. Les marchandises qu’ils transportent comprennent des cigarettes, des téléphones portables, des couvertures, des articles ménagers, du thé et rarement des boissons alcoolisées. Ils doivent emprunter des routes dangereuses entre le Kurdistan du Sud et le Kurdistan de l’Est. Les marchandises apportées sont vendues à des prix relativement élevés dans des centres commerciaux comme Téhéran. Cependant, les kolbars qui effectuent le transport de marchandises au prix de leur vie reçoivent une très faible rémunération.

Kasibkar fait référence à ces personnes qui reçoivent les marchandises que les kolbars transportent du Kurdistan irakien et trouvent des acheteurs dans les villes.

ANF

PARIS. CONFÉRENCE. Un soulèvement intersectionnel en Iran

0

PARIS – Rencontre sur la révolte en cours en Iran, avec Hawzhin Baghali, sociologue kurde, spécialiste du Kurdistan et des mouvements islamistes.

A l’occasion des six mois du début des protestations contre le régime iranien et de Norouz ou Newroz, le nouvel an célébré dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Asie, la Bibliothèque Couronnes – Naguib Mahfouz vous invite à une rencontre sur l’actualité de ce pays révolté du Moyen-Orient.

Depuis la mi-septembre, des protestations se poursuivent en Iran après l’arrestation et la mort aux mains de la police des mœurs à Téhéran de la jeune femme d’origine kurde, Jina Mahsa Amini. Malgré la répression du régime iranien qui a provoqué des centaines de morts, le cri « Femme, vie, liberté ! » ne s’éteint pas.

La chercheuse Hawzhin Baghali nous éclaircira sur l’ampleur, le caractère intersectionnel et les perspectives du soulèvement social en cours en Iran.

RDV le jeudi 13 avril 2023, de 18h30 à 20h
A la Bibliothèque Couronnes – Naguib Mahfouz
66 rue des Couronnes, 75020 PARIS

 

Cette rencontre prévue pour 23 mars a été reportée au jeudi 13 avril à 18h30, en raison du mouvement social en cours en France.

 

PARIS. Rassemblement devant l’ambassade d’Iran contre l’exécution d’un prisonnier kurde

0

PARIS – Le prisonnier politique kurde, Muhyaddin Ebrahimi a été mis en isolement par le régime iranien dans la prison centrale d’Urmiye pour exécution.

Une manifestation spontanée va être organisée ce soir, devant l’ambassade d’Iran à Paris pour exhorter les mollahs à ne pas exécuter ce prisonnier politique.

RDV à 18h, au 4 Avenue d’Iéna, 75116 PARIS

 

 

TURQUIE. Neuf politiciennes et militantes kurdes arrêtées à Van

0

TURQUIE / KURDISTAN – Neuf femmes politiciennes et militantes ont été arrêtées ce matin à Van dans le cadre du génocide politique visant le mouvement kurde.

Les politiciennes et militantes arrêtées sont: la porte-parole du Parti de la gauche verte Gönül Uzunay, co-présidente de la branche locale de l’Association d’assistance, de solidarité, d’unité et de culture pour les familles qui perdent leurs proches dans le berceau des civilisations (MEBYA-DER) Hanım Kaya, La mère pour la paix Xecê Barıştıran, co-présidente de l’Association de suivi des migrations de Serhat (GÖÇDER) Gülşen Kurt, coprésidente de l’Association de solidarité des familles des détenus et condamnés (TUHAY-DER) Edibe Babur, co-maire de la municipalité de Saray Caziye Duman, qui a été remplacée par un administrateur, et membre du conseil municipal du HDP à İpekyolu Özlem Tuci, Zeynep Kaya, membre du Mouvement des Femmes Libres (Tevgera Jinên Azad – TJA), et Songül Işık ont ​​été arrêtées.

Les 9 femmes détenues sont accusées de « faire de la propagande pour une organisation terroriste [PKK] » et sont interdites d’avoir accès à un avocat pendant 24 heures.

ANF

Les Kurdes commémorent les 5000 victimes d’Halabja gazées par Saddam le 16 mars 1988

0
IRAK / KURDISTAN – Il y a 35 ans, la ville kurde d’Halabja, au Kurdistan du Sud, fût bombardée à l’arme chimique sur ordre de Saddam Hussein, faisant environs 5.000 morts, dont de nombreux enfants qui sortaient de chez eux au cri de « Ça sent la pomme! » (odeur du gaz chimique)…
 
Le 16 mars 1988, l’aviation irakienne larguait du gaz chimique contre la ville kurde d’Halabja, tuant environs 5000 civils, majoritairement des femmes et des enfants sortis de chez eux attirés par l’odeur des gazes qui sentaient la pomme.
 
La mémoire du peuple kurde est remplie d’images de morts et de massacres commis à son encontre par les occupants du Kurdistan et l’une de ces images profondément ancrées dans l’esprit d’Halabja, Shengal, Afrin, Sere Kaniyê est celle d’un nourrisson tué avec son père dans une rue d’Halabja et celle de la petite Diana d’Afrin, dont le corps a été pris pour cible par les frappes aériennes. Tous ces massacres montrent au monde que les occupants du Kurdistan ont la même mentalité génocidaire visant la destruction du peuple kurde.
 
En mars 1988, les Kurdes d’Irak furent massacrés en masse, Le plus important étant celui d’Halabja commis par le régime baathiste irakien entre 16 et 19 mars 1988.
 
Le massacre d’Halabja, un génocide silencieux qui a montré l’étendue de la haine contre le peuple kurde
 
Ces jours marquent le 35e anniversaire du massacre de Halabja, perpétré le 16 mars 1988 par le régime baathiste sous le dictateur Saddam Hussein, qui a bombardé la ville avec des armes chimiques, tuant plus de 5 500 Kurdes, en majorité des femmes et des enfants.
 
La ville d’Halabja était sous la protection des forces de Peshmerga de l’Union patriotique du Kurdistan et des habitants de la ville contre le règne de l’occupation baathiste du Kurdistan en mars 1988 et à l’approche de la guerre Iran-Irak à partir de la fin du conflit. À cette époque, le régime baathiste, dirigé par Saddam Hussein, a bombardé la ville de roquettes et d’artillerie sous la supervision d’Ali Hassan al Majid (surnommé Ali le chimique), le 15 mars 1988 et les forces de Peshmerga se sont retirées dans les montagnes, où les femmes et les enfants sont restés dans la ville.
 
Le 16 mars 1988, le régime baathiste jeta des gaz chimiques des avions de combat dans la ville, qui abritait plus de 40 000 civils, pour commettre le massacre le plus flagrant de l’histoire de l’humanité, qui s’est déroulé à l’aide de gaz toxiques. L’attaque a tué plus de 5 000 et 500 civils kurdes dans cette ville et contraint des dizaines de milliers de personnes à être déplacées de force dans des camps situés de l’autre côté de la frontière avec l’Iran.
 
La nouvelle du massacre s’est répandue aussi vite que ces armes avaient volé la vie de milliers de personnes en quelques heures ou moins, pour entrer dans la ville dans un calme terrible et paralysant devant le génocide silencieux qui a tué des milliers d’enfants, femmes et hommes sans sang ou blessures.
 
Tous ont été tués sur place, dans les rues de la ville et dans des hameaux remplis de martyrs, sur les routes, devant des maisons et à l’intérieur, dans des écoles, des mosquées et des marchés, les corps gisant sans une goutte de sang ni blessure, et peut-être que la plupart des images qui sont restées dans la mémoire du monde en général et du peuple kurde en particulier sont celles d’Omar Hawar embrassant son nouveau-né et de la famille qui a perdu la vie ensemble.
 
Vingt ans plus tard, le général Ali Hassan al-Majid a été pendu en 2010 pour avoir ordonné les attaques au gaz toxique. Il a été condamné à quatre condamnations à mort mais a insisté sur le fait qu’il a agi dans l’intérêt de la sécurité irakienne et qu’il n’exprimait aucun remords.
 
En 2012, le gouvernement irakien a remis aux autorités d’Halabja la corde utilisée pour sa pendaison.
 
Saddam Hussein lui-même est pendu en 2006, trois ans après l’invasion de l’Irak par les États-Unis.
 
En mars 2018, 5.500 proches de victimes ont assigné en justice 25 entreprises européennes et des Irakiens accusés d’avoir aidé Saddam Hussein à développer son stock d’armes chimiques.
 
En attendant les audiences contre les 25 entreprises européennes et des Irakiens complices du génocide d’Halabja qui commencent en juin 2021, 142 enfants kurdes envoyés en Iran à l’époque du génocide pour être protégés ne sont jamais revenus chez eux 35 ans après leur départ et 486 grands malades de l’attaque chimique d’Halabja ne sont pas pris en charge ni par les autorités irakiennes ni par les autorités kurdes malgré les promesses…
 
Les survivants d’Halabja demande également que l’ONU et les institutions internationales qualifient officiellement le massacre des Kurdes lors de la campagne d’Anfal* de génocide contre l’humanité.
 
*Le génocide kurde, aussi connu sous le nom d’Anfal, a eu lieu de février à septembre 1988. Plus de 180 000 Kurdes ont été tués lors de la campagne Al-Anfal menée par Ali Hassan al-Majid, sur ordre du président Saddam Hussein, contre le Kurdistan irakien, à la fin de la guerre Iran-Irak.
 
Le nom de la campagne porte le nom du chapitre 8 du Coran (al-ʾanfāl), qui a été utilisé comme nom de code par l’ancien gouvernement baasiste irakien pour les attaques systématiques contre les combattants kurdes entre 1986 et 1989. La Suède, la Norvège, la Corée du Sud et le Royaume-Uni reconnaissent officiellement la campagne Anfal comme un génocide.

Photo: Kirkouk – minute de silence pour rendre hommage aux victimes d’Halabja, via Kurdsat