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TURQUIE. Une maire kurde destituée acquittée des accusations de « terrorisme »

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TURQUIE / KURDISTAN – Naside Toprak, la co-maire de Silvan, fait partie des dizaines de maires kurdes qui ont été démis de leurs fonctions pour de fausses accusations.

La co-maire d’un district kurde, qui avait été démise de ses fonctions par le ministère turc de l’Intérieur pour « terrorisme », a été acquitté mardi par un tribunal turc.

Naside Toprak a été démise de ses fonctions en mars 2020 alors qu’elle était co-maire de Silvan, un district de 87 000 habitants dans la province de Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Toprak s’était présentée sous l’étiquète du Parti démocratique des peuples (HDP) et avait été élue aux élections locales de mars 2019.

Le parquet avait requis une peine de 22 ans et 6 mois de prison pour sa participation à diverses conférences de presse et manifestations, ainsi qu’à des activités organisées par l’ONG pro-kurde DTK. Toprak a été accusé d’appartenance à une organisation « terroriste [PKK] » et de « diffusion de propagande terroriste ».

L’avocat de Toprak a déclaré dans une déclaration de la défense qu’elle n’avait participé qu’à des activités politiques et exercé son droit à la liberté d’expression.

Le tribunal de Diyarbakir l’a acquittée de toutes les accusations liées au terrorisme.

La municipalité de Silvan est dirigée par un fonctionnaire (kayyum) nommé par l’État depuis la destitution de Toprak.

Près de 60 maires kurdes élus ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des représentants de l’État au cours des quatre dernières années, sous de fausses accusations de « terrorisme ».

Arti Gerçek

Élections en Turquie « Le peuple a voté, le régime a volé »

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TURQUIE / KURDISTAN – Certaines irrégularités électorales sont en train de devenir apparentes. Les bulletins obtenus par le parti Yesil Sol et le candidat Kiliçdaroglu dans les zones kurdes et enregistrés sur les procès verbaux signés dans les bureaux de vote ont ensuite été attribués aux partis de l’alliance AKP/MHP et d’Erdogan au moment de leur enregistrement dans le système électoral du Conseil électoral supérieur (YSK).

Certaines sources avancent de un à deux millions de bulletins du parti « kurde » HDP/Yesil Sol et du candidat Kiliçdaroglu volés au profit d’Erdogan et les partis de l’alliance AKP-MHP.

exemple de voix obtenues par Yesil Sol enregistrées par le YSK au profit de l’alliance pro-Erdogan

Yeşil Sol Parti a déclaré que les bulletins qu’ils avaient obtenus dans des centaines d’urnes ont été attribués à d’autres partis. Yeşil Sol Parti a ajouté qu’ils avaient contesté les résultats de toutes les urnes dont les résultats ont été falsifiés au moment de leur entrée dans le système informatique du Conseil électoral supérieur (Yüksek Seçim Kurulu-YSK). Le parti a également lancé le hashtag #YeşilSolPartininOylarıNerede (Où sont les voix de Yesil Sol Parti).

Concernant les voix du Yesil Sol parti et de Kemal Kiliçdaroglu enregistrés au profit d’Erdogan et son alliance par le YSK, le journaliste Amed Dicle a déclaré: « Il ressort des documents comparatifs circulant sur les seuls réseaux sociaux qu’il existe 1 à 2 millions de « glissement » de voix. Ce qui est un ratio qui changera tous les résultats de l’élection. »

exemple de voix obtenues par le candidat Kiliçdaroglu et enregistrées par le YSK au profit d’Erdogan

Pour l’instant, Kemal Kiliçdaroglu et son parti CHP ne se sont pas exprimés contre ces irrégularités électorales qu’une activiste kurde résume ainsi: « Le peuple a voté, le régime a volé ».

#seçim #YesilSolPartininOylarıNerede #KiliçdaroglununOylariNerede

Fraudes électorales: Nombreuses voix du Yesil Sol enregistrées au profit de l’alliance pro-Erdogan

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TURQUIE / KURDISTAN – Dans plusieurs localités, le haut conseil électoral turc (YSK) a enregistré les voix reçues par le parti « kurde » Yesil Sol lors des élections législatives du 14 mai au profit des partis de l’Alliance populaire du président Erdogan.

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a annoncé que les voix reçues par le Parti de la gauche verte (Yesil Sol) étaient enregistrées par le haut conseil électoral au profit des partis pro-Erdogan. Jusqu’à présent, les votes du Yesil Sol obtenus dans 11 urnes ont été enregistrés au profits des partis de l’alliance pro-Erdogan sur le portail du YSK.

4 urnes à Sirnak

A Sirnak/Cizre, les votes du Yesil Sol obtenues dans trois urnes ont été écrits aux partis de l’Alliance populaire: Dans l’urne n° 1085, les 174 voix du Yesil Sol sont allées au Parti union de la justice, dans l’urne n° 1240, les 233 et dans l’urne n° 1249, les 147 votes sont allés au MHP.

Dans l’urne numéro 1006 du district de Basa (Güçlükonak), 122 votes du Parti de la gauche verte ont été écrits au MHP.

HAKKARI ET URFA

Les 229 votes reçus par Yesil Sol dans l’urne numéro 1094 au centre de Colemêrg (Hakkari) ont été enregistrés au profit de l’AKP. Aux urnes numéro 1120 à Urfa/Haliliye, 82 votes du Parti de la gauche verte ont été écrits au Parti de l’union de la justice. A Urfa / Sêwereg (Siverek) 74 votes dans l’urne numéro 1069 ont été enregistrés au profit du MHP.

Batman, Mardin et Diyarbakir

232 voix du Yesil Sol obtenus dans l’urne numéro 1051 au centre de Batman (Elîh); 225 voix du Yesil Sol dans l’urne numéro 1035 à Mardin/Nusaybin; 198 voix du Yesil Sol dans l’urne numéro 2252 à Diyarbakir/Kayapınar; Dans l’urne numéro 1032 à Diyarbakir / Silvan, 228 votes du Yesil Sol et 125 votes dans l’urne numéro 1145 ont été enregistrés pour les partis de la coalition pro-Erdogan.

Kayapınar

D’autre part, on signale que 173 votes du Parti de la gauche verte obtenus l’urne numéro 1099 à Kayapınar (Peyas) / Diyarbakir (Amed) ont été enregistrés au profit du MHP.

IZMIR

Un total de 150 votes du Yesil Sol obtenus dans les deux urnes des districts de Karşıyaka et Menemen ont été enregistrés au profit du MHP.

La haine anti-kurde est telle que le « Turc » lambda est prêt à mettre le feu au pays

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« La question kurde est l’alpha et l’oméga de la politique turque. Le chemin vers la démocratisation de la Turquie passe par la résolution politique de cette question », déclarait hier le journaliste Guillaume PERRIER lors de l’émission télévisée « C ce soir » consacrée aux élections turques… La haine anti-kurde est telle que le « Turc » lambda s’oppose farouchement à toute solution pacifique à la question kurde, mais il est également prêt à mettre le feu au pays, si jamais on lui dit qu’autrement les Kurdes jouiraient des droits élémentaires protégés par la déclaration universelle des droits de l’homme.

Lors du premier tour des élections présidentielles [et législatives] turques du 14 mai pendant lesquelles de nombreuses irrégularités ont été observées dans les régions kurdes notamment, aucun des candidats n’a obtenu les 50% des voix pour devenir le nouveau président du pays. Erdogan et Kiliçdaroglu, les deux candidats ayant obtenu le plus de voix (Recep Tayyip Erdogan avec 49,34% des voix et Kemal Kiliçdaroglu avec 44,99 des voix) vont s’affronter dans environs 10 jours pour le second tour des élections. Tous les deux ont besoin des 5,3 % des voix obtenues par le candidat outsider Sinan Ogan. Mais ce dernier a fait du surenchère, en déclarant qu’il appellera à voter pour Kiliçdaroglu uniquement s’il mettait de la distance entre lui et le parti « kurde » HDP, selon plusieurs médias.

Ogan vient de démentir ces affirmations mais insiste sur le nationalisme turc qu’on doit traduire par « ultranationalisme turc » mais surtout un appel ouvert à une politique hostile anti-kurde à mettre en place immédiatement, comme si les Kurdes n’étaient pas assez persécutés avec des milliers de leurs représentants croupissant en prison, leur parti menacé d’interdiction, etc.

« Que le Kurde ne voit pas sa mère »

Une anecdote dit qu’un jour, on demande leurs dernières volontés à deux prisonniers condamnés à mort. Le prisonnier kurde dit: « J’aimerais voir ma mère avant de mourir. » Ensuite, on demande au prisonnier turc sa dernière volonté. Il répond: « Que le Kurde ne voit pas sa mère! »

L’anecdote ci-dessus résume parfaitement la mentalité du Turc lambda dont on courtise le vote et exacerbe les sentiments nationalistes à coups de discours alarmants lui faisant croire que l’intégrité de la patrie est en danger à cause des Kurdes. Presque la totalité des candidats et partis politiques turcs sont farouchement anti-kurde et sont prêts à mettre le feu au pays pourvu que les Kurdes ne jouissent pas des droits élémentaires protégés par la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est cette mentalité malade qui a permis aux partis fascistes, misogynes et islamistes de rafler les élections législatives du 14 mai dernier. D’ailleurs, il est impossible d’avoir une nation saine et libre, si elle opprime une autre.

TURQUIE. 11 journalistes kurdes jugés pour « terrorisme »

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TURQUIE – Onze journalistes kurdes, dont six femmes, accusés d’appartenir à une organisation terroristes sont jugés à partir d’aujourd’hui à Ankara. Reporters sans frontières (RSF) qui assiste à l’ouverture de leur procès, appelle les autorités turques à cesser d’instrumentaliser la justice pour étouffer la presse d’opposition.

Parmi les onze journalistes sur le banc des accusés, neuf sont incarcérés depuis plus de six mois, suite à leur arrestation le 29 octobre 2022. Il s’agit de la rédactrice en chef de l’agence de presse Mésopotamie (MA) Diren Yurtsever, des journalistes de cette même agence Berivan Altan, Deniz Nazlim, Selman Gozelyüz, Hakan Yalcın, Ceylan Şahinli et Emrullah Acar, ainsi que des deux journalistes du site d’information féminin Jin News Habibe Eren et Öznur Değer. Une autre journaliste Zemo Aggoz Yigitsoy et un stagiaire de Mésopotamie Mehmet Günhan avaient, eux, été relâchés sous contrôle judiciaire après leur garde à vue. Ils comparaîtront donc libres.

Via Reporters sans frontières (RSF)

TURQUIE. Le parti « kurde » respecte la parité avec 31 députées femmes sur un total de 63 parlementaires élus

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TURQUIE / KURDISTAN – Le parti « kurde » HDP / Yesil Sol est le seul parti qui a respecté la parité en envoyant 31 députées femmes et 32 députés hommes au parlement turc où il n’y a que 120 femmes pour 600 sièges de parlementaires. Le faible taux de représentation des femmes au parlement turc présage un sombre avenir pour les droits des femmes déjà si malmenés en Turquie.

Le Parti de la gauche verte (Yesil Sol), créé pour remplacé le HDP menacé d’interdiction, a remporté 63 députés avec 9,33 % selon les résultats provisoires.

Représentation des femmes au parlement: Gauche verte 49%, AKP 17%

Lors des élections présidentielles et générales tenues à un moment où le slogan « Jin jiyan azadi » (femme, vie, liberté) raisonnait dans le monde entier, la couleur des femmes s’est reflétée au Parlement avec le Parti de la gauche verte (Yesil Sol), qui est entré les élections avec la stratégie de la troisième voie. Le Parti de la gauche verte, qui a nommé le plus de femmes candidates, est le parti qui a envoyé le plus de femmes députées au Parlement.

Lors des élections où le MHP n’a pas nommé de femme candidate dans 40 provinces, AKP 34, IYI Parti 22 et CHP 21 provinces, le Parti de la gauche verte était le parti avec le taux le plus élevé de femmes avec 43,50%. Bien que l’AKP ait le plus grand nombre de femmes députées à entrer au parlement, avec 48 députés, évalué proportionnellement, le Parti de la gauche verte s’est classé premier avec 49%, suivi par le CHP avec 31 députées femmes pour 138 hommes, tandis qu’AKP arrive loin derrière avec seulement 17% de ses députés qui sont des députées.

Plusieurs petits partis, dont le HUDA PAR islamiste n’ont élu aucune députée femme.

« La Turquie n’a pas respecté les principes d’élections démocratiques »

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« L’ingérence politique dans le processus électoral n’est pas conforme aux engagements internationaux de la Turquie. »

Le lendemain des élections turques présidentielles et législatives turques du 14 mai, la mission d’observation conjointe du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE (AP OSCE) et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a publié un rapport dans lequel elle souligne que « le cadre juridique ne fournit pas pleinement une base pour la tenue d’élections démocratiques ». 

« La campagne était en grande partie pacifique et compétitive, mais très polarisée et souvent de ton négatif et incendiaire. Un certain nombre de poursuites ainsi que des pressions sur les politiciens et les partis d’opposition, y compris les procédures en cours pour dissoudre le deuxième parti d’opposition [parti « kurde » HDP], ont entravé leur participation aux élections. Alors que la constitution garantit l’égalité des femmes et des hommes, les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction et généralement dans la vie politique, et des efforts accrus sont nécessaires de la part des autorités et des partis politiques dans ce domaine.
(…)

« L’administration électorale a organisé les élections de manière efficace et jouissait généralement de la confiance, bien qu’il y ait eu un manque de transparence et de communication dans son travail, ainsi que des inquiétudes quant à son indépendance. Le jour du scrutin s’est déroulé dans l’ensemble calme et sans heurts, malgré un certain nombre d’incidents dans et autour des bureaux de vote. Bien que le processus ait été généralement bien organisé, des garanties importantes, en particulier lors du dépouillement, n’ont pas toujours été mises en œuvre. Le vote familial et collectif était fréquent, tandis que l’aménagement de la moitié des bureaux de vote observés les rendait inaccessibles aux personnes handicapées.

La campagne était en grande partie pacifique et compétitive, mais très polarisée et souvent de ton négatif et incendiaire. Un certain nombre de poursuites ainsi que des pressions sur les politiciens et les partis d’opposition, y compris les procédures en cours pour dissoudre le deuxième parti d’opposition, ont entravé leur participation aux élections. Alors que la constitution garantit l’égalité des femmes et des hommes, les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction et généralement dans la vie politique, et des efforts accrus sont nécessaires de la part des autorités et des partis politiques dans ce domaine », déclare le communiqué publié sur le site AP OSCE le 15 mai.

(…)

« Il s’agissait d’élections compétitives mais toujours limitées, car la criminalisation de certaines forces politiques, y compris la détention de plusieurs politiciens de l’opposition, a empêché le plein pluralisme politique et entravé les droits des individus à se présenter aux élections. L’ingérence politique dans le processus électoral n’est pas conforme aux engagements internationaux de la Turquie », a déclaré Michael Georg Link, coordinateur spécial et chef de la mission d’observation à court terme de l’OSCE.

Les observateurs internationaux ont également constaté que dans les zones touchées par le séisme, le taux de participation était très bas et que les femmes candidates aux élections étaient sous représentées [Seul le parti « kurde » HDP / Yesil Sol a respecté la parité homme/femme lors de la désignation des candidat.e.s]. « Malgré l’opportunité prometteuse de choix présentée lors de ces élections, les citoyens ont dû relever des défis importants pour exercer leur droit de vote, et malheureusement, les femmes étaient sous-représentées en tant que candidates. Des centaines de milliers d’individus, des personnes touchées par les tremblements de terre et particulièrement des étudiants, ont dû faire des efforts supplémentaires importants pour exercer leur droit de vote », a déclaré Farah Karimi, chef de la délégation de l’AP OSCE.

L’intégralité du communiqué (en anglais) à lire ici: Türkiye elections marked by unlevel playing field yet still competitive, international observers say

Le 34e festival de danses traditionnelles kurdes a lieu à Hannover

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ALLEMAGNE – Le 34e festival de danses traditionnelles kurdes aura lieu à Hanovre, en Allemagne, les 27 et 28 mai. Le festival est organisé par Govend Europa eV.

Pendant le dernier week-end de mai aura lieu à Hanovre, en Allemagne, le 34e Festival des danses folkloriques du Kurdistan (Mîhrîcana Govendên Kurdistan), organisé par l’association Govend Europa.

Le festival débutera le samedi 27 mai à 10 heures au Steintor avec un défilé folklorique à travers la ville. Les participants défileront dans les rues de la ville en tenues et costumes traditionnels du Kurdistan.

Le festival se poursuivra le dimanche à partir de 9h30 au Theater am Aegi. Après un discours d’ouverture, les groupes de danse d’enfants seront les premiers à se produire, suivi de concours de danse et de musique.

Les groupes sont évalués par un jury qui apprécie les costumes, la musique, la danse, les expressions faciales et gestuelles, la créativité, la mise en scène et la chorégraphie. L’événement de deux jours se terminera par une cérémonie de remise des prix et un discours de clôture.

Festival ouvert au publique

ANF

 

La langue kurde victime de politiques linguicides

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Ce 15 mai est la journée de la langue kurde alors que la majorité des Kurdes ne la parlent plus à cause des politiques criminalisant la langue kurde et l’assimilation forcée imposée par les États occupant le Kurdistan.
 
Riche de ses nombreux dialectes millénaires, aujourd’hui la langue kurde est menacée de disparition car plusieurs dizaines de millions de Kurdes ne peuvent parler, apprendre, ou enseigner leur langue mais sont obligés d’apprendre la langue des colonisateurs. Aujourd’hui, parler en kurde est devenu un acte de survie pour le peuple kurde.
 
15 mai, journée de la langue kurde
 
Les Kurdes célèbrent le 15 mai la journée de la langue kurde. Une date associée à la première parution de la revue Hawar publié en 1932 par des intellectuels kurdes en exil. La particularité de la revue Hawar (le cri) est qu’elle est publiée en alphabet latin utilisé pour la première fois alors qu’on utilisait l’alphabet arabe jusqu’alors.
 
Le 15 mai 1932, paraît à Damas, le premier numéro de la revue kurde Hawar, sous la direction de Celadet Elî Bedirxan (Celadet Bedir Khan) et de ses amis, exilés en Syrie après la fondation de la République de Turquie en 1923. Revue à caractère littéraire, mais aussi politique, Hawar joue un rôle extrêmement important dans la renaissance et le développement de la langue kurde qui est menacée par les nouveaux États-nations occupant le Kurdistan.
 
Écrite essentiellement en kurmancî, principal dialecte kurde, mais aussi en soranî et zazakî, en plus de quelques publications en français, la revue bimensuelle contribue à la formation de grands noms de la littérature et de la langue kurde, comme le poète Cegerxwîn, et connaît un grand succès, avec ces 57 numéros publiés entre 1932 et 1943.
 
Outre son intérêt littéraire et linguistique, Hawar a pour particularité d’introduire l’alphabet latin dans l’écriture du kurde qui était jusqu’alors transcrit en alphabet arabe.
 
Fêtée depuis 2006, la journée de la langue kurde est l’occasion d’élever la revendication de l’enseignement dans la langue maternelle et de dénoncer les politiques répressives des Etats à l’encontre du kurde.
 
Des quatre Etats qui occupent le Kurdistan (Turquie, Iran, Irak, Syrie), c’est la Turquie qui a déployé les plus grands efforts visant à l’assimilation et la disparition de la langue kurde.
 
Alors que le kurde a toujours été interdit dans le sphère publique sous la République fondée par Atatürk, l’AKP, le parti du président Erdogan, avait montré une « tolérance » certaine aux travaux et réalisation autours de la langue kurde dans les années 2000. Avec la première défaite du parti AKP lors élections de 2015, ce dernier s’est attaqué au parti HDP, tenu responsable de cette défaite. Et comme le HDP était un projet kurde pour les peuples de la Turquie, le pouvoir truc a mené une répression sans précédent à partir de 2016 : avec la déchéance et l’arrestation des maires kurdes du Parti démocratique des Peuples (HDP) et leur remplacement par des administrateurs désignés par le gouvernement turc, toutes les structures kurdes – écoles, centres de formation, centres pour la protection des femmes, institut de recherche et de langue, maison d’édition, chaînes de radio et de télévision- destinées à la préservation, la diffusion et le développement de la langue kurde ont été interdites.
 
Malgré les tentatives centenaires menaçant le kurde d’un génocide linguistique, cette langue reste bien vivante, que ce soit au Rojhilat, Rojava, Bashur et Bakur ou dans la diaspora. Au Rojava (Kurdistan syrien) en particulier, elle connaît un grand essor, avec l’institution par l’administration autonome d’un enseignement généralisé dans la langue maternelle, c’est-à-dire le kurde, mais aussi l’arabe, l’assyrien et l’arménien.
 
La préservation de la langue kurde occupe par ailleurs une place de premier ordre dans les activités des organisations de la diaspora kurde qui déploient de grands efforts pour développer son enseignement et le transmettre aux nouvelles générations.
 
Cejna zimanê kurdî pîroz be! (Bonne fête de la langue kurde!)
 

Élections en Turquie. Les Kurdes sont les grands perdants, les islamo-nationalistes au commande du parlement

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TURQUIE / KURDISTAN – Selon les résultats provisoires des élections législatives du 14 mai, l’alliance islamo-nationaliste réunie derrière Erdogan a obtenu la majorité au parlement avec plus de 51% des voix exprimées en sa faveur. Alors que même le parti HÜDA-PAR (Hezbollah turc) est entré au parlement avec 3 députés élus, le parti « kurde » HDP, rebaptisé la gauche verte (YSP) à cause des menaces d’interdiction, n’a obtenu que 11,7 % des votes. C’est un recul net par rapport aux élections de 2015 où il avait obtenu 13,12% des voix. Bien que la fraude électorale et la criminalisation du HDP par le régime soient la principale raison de ce recul, de nombreux Kurdes lui reprochent son alliance avec le Parti des travailleurs de Turquie (TIP) qui lui auraient fait perdre des voix en présentant ses propres candidats au lieu de faire liste commune avec HDP/Yesil Sol. D’autres déclarent que le HDP n’est pas assez connecté à sa base et qu’il doit faire son autocritique…

« Aux élections de 2023, les partis ultra-nationalistes ont obtenu 25 % des voix. Peu importe qui arrivera au pouvoir, la politique en Turquie se fera longtemps dans l’ombre du nationalisme turc extrême. Les deux blocs [Erdogan et Kiliçdaroglu qui s’affronteront le 28 mai pour la présidence turque] (…) sont obligés de prendre au sérieux le populisme raciste et de négocier avec leurs représentants », écrit l’analyste Ceng Sagnic sur Twitter ce matin.

Faits marquants des élections présidentielles et législatives turques du 14 mai

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Hier soir, les AKTROLLS d’Erdogan ont organisé une cyberattaque contre les sites des médias indépendants Sözcü, Halk TV et Cumhuriyet.

Dans plusieurs bureaux de votes où le parti « kurde » Parti de la gauche verte (Yesil Sol) est arrivé en tête, les voix de ce parti ont été enregistrés au profit de l’alliance pro-Erdogan (MHP, AKP…).

Toujours dans des régions kurdes, plusieurs militaires et policiers ont votés, sans rendre le document spécial (142 belgesi) qui leur permet de voter dans n’importe quel bureau de vote, sans en être inscrits.

Dans la ville kurde de Gaziantep, plus de 1000 personnes n’ont pas pu voter car le parti ultra-nationaliste turc, Vatan les avait déclarés assesseurs mais sans qu’ils aient le fameux document 142.

Élections législatives: la coalition au pouvoir garde la majorité (résultats provisoires)

L’Alliance du Peuple (coalition islamo-nationaliste réunie derrière Erdogan) : 323 sièges
L’Alliance de la Nation ou table des six: 211 sièges
Alliance du Travail et de la liberté (YSP + TIP): 66 sièges

Ferit Şenyaşar est entré au Parlement pour le Parti de la gauche verte

Ferit Şenyaşar, dont le père et le frère ont été tués par les proches du député AKP Urfa İbrahim Halil Yıldız lors de la campagne électorale de 2018, a été élu député du Parti de la gauche verte à Urfa.

2:10 YSK a ouvert 91,93% des urnes

Le président du Haut Conseil électoral (YSK), Ahmet Yener, a déclaré : « À 2 h 25 [heure locale], 91,93 % des urnes ont été ouvertes. M. Erdogan a 49,49 % des voix, M. Kılıçdaroğlu a 44,79 % et M. Ogan a 5,29 % des voix. »

20h05 Longues files d’attente à Diyarbakir pour livrer les urnes

Les fonctionnaires qui ont livré les urnes à compter devant le bâtiment du Haut Conseil électoral à Diyarbakir (Amed) ont dû attendre dans de longues files d’attente. Le décompte des voix n’est pas encore terminé à Amed.

Les responsables du Parti de la gauche verte appellent les membres du parti travaillant dans les centres électoraux à ne pas quitter leur place.

20:03 Kılıçdaroğlu bien en tête au Kurdistan

Le candidat présidentiel de l’Alliance de la Nation, Kemal Kılıçdaroğlu, est bien en tête au Kurdistan, selon les résultats des élections jusqu’à présent. Quelque 44,3 % des urnes ont été ouvertes.

Selon les données de l’ANKA, 44,30 % des urnes ont été ouvertes. Kılıçdaroğlu est en tête avec 72,07% à Amed, 68,07% à Batman, 72,77% à Sirnak, 69,39% à Mardin, 76% à Hakkari, 60,66% à Wan, 61,44% à Siirt, 79,86% à Dersim, 54,60% à Kars, 64,05% à Agir, 59,12 % à Idir, 67,74 % à Muş et 51,78 % à Bitlis.

19:39 CHP : Nous sommes en tête

Les maires CHP d’Istanbul et d’Ankara, Ekrem İmamoğlu et Mansur Yavaş, ont fait une déclaration à la presse et ont vivement critiqué l’agence de presse d’État Anadolu qui, selon eux, manipule les résultats des élections.

Dans un message sur Twitter, le chef du CHP et candidat à la présidentielle Kemal Kılıçdaroğlu a déclaré : « Nous sommes en avance. »

D’autre part, la coprésidente de la branche provinciale du CHP d’Istanbul, Canan Kaftancıoğlu, a déclaré que 40% des bulletins de vote avaient été comptés dans la ville jusqu’à présent. En conséquence, le chef du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, devance l’actuel président Recep Tayyip Erdoğan avec 51,42 %.

17h33 Appel du Parti de la gauche verte: Protégez les urnes et les votes

Les co-porte-parole du Parti de la gauche verte ont appelé à « protéger les urnes, les bulletins, les procès-verbaux et les sacs de vote » pour garantir la « victoire historique ».

La co-porte-parole du Parti de la gauche verte, Çiğdem Kılıçgün Uçar, a déclaré : « Chères femmes et jeunes, pour la démocratisation de la République et la construction d’un pays pacifique et égalitaire, protégeons les urnes, les votes, les procès-verbaux signés et les urnes. Nous sommes à la veille d’une victoire historique. Nous allons sûrement gagner. Nous allons le changer ensemble. »

16h52, députée française, Danielle Simonnet: l’espoir est là, d’ouvrir enfin une nouvelle page historique pour la démocratie et la liberté en Turquie

La députée française Danielle Simonnet a résumé l’esprit électoral en Turquie avec les mots suivants ; « Très forte présence policière, tension palpable et immense espoir populaire. (…) Après avoir pu observer 2 bureaux de vote, nous avons été refoulé des suivants… »

Dans un message Twitter, la députée française, qui a observé les élections dans la province de Van, a déclaré : «En cette journée électorale historique pour l’avènement de la démocratie en Turquie, nous assumons notre rôle d’observateurs internationaux des bureaux de vote à l’invitation du HDP / YSP. »

« Après 20 ans d’#Erdogan, l’espoir est là, d’ouvrir enfin une nouvelle page historique pour la démocratie et la liberté en #Turquie, l’arrêt des discriminations et persécutions contre des kurdes, et pour l’émancipation des femmes. Jin, Jiyan, Azadî: les femmes, la vie, la liberté! »

« Des échanges passionnants et très émouvants. Entre celles et ceux qui ont subi la prison, ont perdu des proches face aux tirs de l’armée turque dans les montagnes, ce maire de Van sitôt élu, sitôt destitué, ces militantes pour l’émancipation des femmes .. Quel courage ! »

Élections en Turquie: Erdogan n’est plus l’homme fort de la Turquie

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Malgré les irrégularités massives observées, notamment dans les régions kurdes, lors des élections du dimanche 14 mai, le président sortant Erdogan n’a pas été réélu dès le premier tour et va affronter Kiliçdaroglu au second tour le 28 mai. Mais d’ors et déjà, on peut dire qu’Erdogan a perdu le pouvoir. En effet, pour un homme qui contrôle tous les médias, les appareils étatiques, bâillonne et persécute l’opposition, et dont les sbires ont recours à toutes sortes de fraudes électorales, ne pas être élu dès le premier tour est déjà une défaite qui n’attend qu’être confirmée au second tour de la présidentielle.

Faits marquants des élections présidentielles et législatives turques du 14 mai:

Hier soir, les AKTROLLS d’Erdogan ont organisé une cyberattaque contre les sites des médias indépendants Sözcü, Halk TV et Cumhuriyet.

Dans plusieurs bureaux de votes où le parti « kurde » Parti de la gauche verte (Yesil Sol) est arrivé en tête, les voix de ce parti ont été enregistrés au profit de l’alliance pro-Erdogan (MHP, AKP…).

Toujours dans des régions kurdes, plusieurs militaires et policiers ont votés, sans rendre le document spécial (142 belgesi) qui leur permet de voter dans n’importe quel bureau de vote, sans en être inscrits.

Dans la ville kurde de Gaziantep, plus de 1000 personnes n’ont pas pu voter car le parti ultra-nationaliste turc, Vatan les avait déclarés assesseurs mais sans qu’ils aient le fameux document 142.

Élections législatives: la coalition au pouvoir garde la majorité (résultats provisoires)

L’Alliance du Peuple (coalition islamo-nationaliste réunie derrière Erdogan) : 323 sièges
L’Alliance de la Nation ou table des six: 211 sièges
Alliance du Travail et de la liberté (YSP + TIP): 66 sièges

Ferit Şenyaşar est entré au Parlement pour le Parti de la gauche verte

Ferit Şenyaşar, dont le père et le frère ont été tués par les proches du député AKP Urfa İbrahim Halil Yıldız lors de la campagne électorale de 2018, a été élu député du Parti de la gauche verte à Urfa.

2:10 YSK a ouvert 91,93% des urnes

Le président du Haut Conseil électoral (YSK), Ahmet Yener, a déclaré : « À 2 h 25 [heure locale], 91,93 % des urnes ont été ouvertes. M. Erdogan a 49,49 % des voix, M. Kılıçdaroğlu a 44,79 % et M. Ogan a 5,29 % des voix. »

20h05 Longues files d’attente à Diyarbakir pour livrer les urnes

Les fonctionnaires qui ont livré les urnes à compter devant le bâtiment du Haut Conseil électoral à Diyarbakir (Amed) ont dû attendre dans de longues files d’attente. Le décompte des voix n’est pas encore terminé à Amed.

Les responsables du Parti de la gauche verte appellent les membres du parti travaillant dans les centres électoraux à ne pas quitter leur place.

20:03 Kılıçdaroğlu bien en tête au Kurdistan

Le candidat présidentiel de l’Alliance de la Nation, Kemal Kılıçdaroğlu, est bien en tête au Kurdistan, selon les résultats des élections jusqu’à présent. Quelque 44,3 % des urnes ont été ouvertes.

Selon les données de l’ANKA, 44,30 % des urnes ont été ouvertes. Kılıçdaroğlu est en tête avec 72,07% à Amed, 68,07% à Batman, 72,77% à Sirnak, 69,39% à Mardin, 76% à Hakkari, 60,66% à Wan, 61,44% à Siirt, 79,86% à Dersim, 54,60% à Kars, 64,05% à Agir, 59,12 % à Idir, 67,74 % à Muş et 51,78 % à Bitlis.

19:39 CHP : Nous sommes en tête

Les maires CHP d’Istanbul et d’Ankara, Ekrem İmamoğlu et Mansur Yavaş, ont fait une déclaration à la presse et ont vivement critiqué l’agence de presse d’État Anadolu qui, selon eux, manipule les résultats des élections.

Dans un message sur Twitter, le chef du CHP et candidat à la présidentielle Kemal Kılıçdaroğlu a déclaré : « Nous sommes en avance. »

D’autre part, la coprésidente de la branche provinciale du CHP d’Istanbul, Canan Kaftancıoğlu, a déclaré que 40% des bulletins de vote avaient été comptés dans la ville jusqu’à présent. En conséquence, le chef du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, devance l’actuel président Recep Tayyip Erdoğan avec 51,42 %.

17h33 Appel du Parti de la gauche verte: Protégez les urnes et les votes

Les co-porte-parole du Parti de la gauche verte ont appelé à « protéger les urnes, les bulletins, les procès-verbaux et les sacs de vote » pour garantir la « victoire historique ».

La co-porte-parole du Parti de la gauche verte, Çiğdem Kılıçgün Uçar, a déclaré : « Chères femmes et jeunes, pour la démocratisation de la République et la construction d’un pays pacifique et égalitaire, protégeons les urnes, les votes, les procès-verbaux signés et les urnes. Nous sommes à la veille d’une victoire historique. Nous allons sûrement gagner. Nous allons le changer ensemble. »

16h52, députée française, Danielle Simonnet: l’espoir est là, d’ouvrir enfin une nouvelle page historique pour la démocratie et la liberté en Turquie

La députée française Danielle Simonnet a résumé l’esprit électoral en Turquie avec les mots suivants ; « Très forte présence policière, tension palpable et immense espoir populaire. (…) Après avoir pu observer 2 bureaux de vote, nous avons été refoulé des suivants… »

Dans un message Twitter, la députée française, qui a observé les élections dans la province de Van, a déclaré : «En cette journée électorale historique pour l’avènement de la démocratie en Turquie, nous assumons notre rôle d’observateurs internationaux des bureaux de vote à l’invitation du HDP / YSP. »

« Après 20 ans d’#Erdogan, l’espoir est là, d’ouvrir enfin une nouvelle page historique pour la démocratie et la liberté en #Turquie, l’arrêt des discriminations et persécutions contre des kurdes, et pour l’émancipation des femmes. Jin, Jiyan, Azadî: les femmes, la vie, la liberté! »

« Des échanges passionnants et très émouvants. Entre celles et ceux qui ont subi la prison, ont perdu des proches face aux tirs de l’armée turque dans les montagnes, ce maire de Van sitôt élu, sitôt destitué, ces militantes pour l’émancipation des femmes .. Quel courage ! »