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Yezidis et Kurdes terrorisés et assassinés par des attaques de drones par l’armée turque en Irak

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« La mort vient du ciel. Il y a des drones armés sans arrêt au-dessus de leur tête. Ils sont impuissants » déclare l’avocate Selma Benkhelifa qui s’est rendue avec deux autres avocats belges dans le camp de réfugiés kurdes de Makhmour au Kurdistan irakien et dans la région yézidie de Shengal pour enquêter sur les attaques de drones tueurs turcs. Ils en reviennent choqués, écrit le site La Libre Belgique dans son article daté d’aujourd’hui.

Après leur mission d’enquête sur l’utilisation de drones turcs contre des civils, l’avocate Selma Benkhelifa écrivait son compte Linkedin que « Les attaques incessantes de l’armée turque sur ce camp de réfugiés [Makhmour] en Irak sont inqualifiables. Il est temps de condamner fermement la Turquie, qui bénéficie d’une impunité totale, parce qu’elle appartient à l’OTAN. »

Les avocats Selma Benkhelifa, Joke Callewaert et Georges-Henri Beauthier qui ont été à Shengal et Maxmur ont également publié un communiqué de presse fin août, après une énième attaque de drone visant le camp de réfugiés de Maxmur:

Yezidis et Kurdes terrorisés et assassinés par des attaques de drones par l’armée turque en Irak

Fin juillet 2022, l’Irak a déposé une plainte auprès des Nations unies pour la mort de 9 civils tués par des drones turcs à Zakho, dans le nord de l’Irak. Ces attaques turques sur le territoire irakien sont incessantes et ont fait des dizaines de victimes civiles dans la région kurde.

Nous sommes partis en mission pour écouter ces victimes ou leurs familles. A peine de retour, nous apprenons avec stupéfaction que le camp de réfugiés où nous avons été reçus a été victime d’une nouvelle attaque par drones, ce lundi 29 août.

Tout d’abord, nous sommes allés à la rencontre de la population yézidie, une minorité religieuse persécutée et menacée de génocide par Daesh.

Dans le village de Khanesur à Shengal, près de la frontière syrienne, nous sommes immédiatement confrontés à la réalité de cette menace permanente : un drone nous survole.

Les habitants expriment tous leur terreur face à ces tueurs du ciel. Des drones turcs survolent leur village tous les jours.

Nous rencontrons la mère d’un jeune étudiant tué lors d’une frappe sur l’hôpital du village, où des médecins ont également été tués. Nous rencontrons également la mère d’un politicien yézidi qui a été tué dans une frappe visant sa voiture. Puis nous voyons un enfant gravement blessé par une frappe sur le centre communautaire…

Pendant 275 ans (1640 – 1915), les Yézidis ont été massacrés et soumis à des tentatives de génocides dans l’Empire ottoman. Daesh a repris ces massacres. On se souvient des jeunes filles kidnappées et vendues. Pour les Yezidis, le régime d’Erdogan poursuit cette politique génocidaire. Le peuple s’est battu et a repoussé les assassins de l’État islamique. Aujourd’hui, ils sont confrontés à une nouvelle menace contre laquelle ils se sentent impuissants et sans défense.

Nos visites aux familles des victimes sont bouleversantes et nous laissent avec plus qu’un sentiment d’indignation. Il faut faire quelque chose.

Nous partons ensuite pour le camp de réfugiés de Makhmour, plus à l’est, près de la ville de Mossoul. Ici aussi, les survols de drones turcs sont quotidiens depuis des mois.

Nous rencontrons les habitants du camp. Ils nous expliquent que le camp a été créé en 1997 après que les familles ont été forcées de quitter leurs villages en Turquie, brûlés par l’armée turque. Ces villageois ont fui en 1994 et ont été poursuivis par l’armée turque en Irak. Aujourd’hui, ils ont reconstruit leur vie et leur maison en Irak, au milieu d’un quasi-désert. Ils continuent d’être persécutés par la Turquie.

Les drones turcs les ciblent au motif qu’ils sont des combattants du PKK. Cependant, les victimes sont des civiles comme par exemple une femme de 73 ans dont nous avons rencontré la fille, trois jeunes femmes qui gardaient leur bétail, une jeune fille de 16 ans qui trayait ses moutons, etc.

Le camp de Makhmour est situé à 250 km de la frontière turque et ne peut constituer une menace pour la Turquie.

Nous revenons choqués et indignés par ces meurtres illégaux, illégitimes et impunis. Des poursuites judiciaires en vertu du droit international doivent être engagées, ainsi que des initiatives visant à interdire l’utilisation de drones comme armes de guerre en violation du droit international. »

Selma Benkhelifa, Joke Callewaert, Georges-Henri Beauthier.

Communiqué publié sur le site Institut Kurde de Belgique

EUROPE – Les femmes kurdes rendent hommage à Nagihan Akarsel

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PARIS – Les femmes kurdes ont rendu hommage à Nagihan Akarsel, universitaire kurde abattue par les agents turcs au Kurdistan d’Irak le 4 octobre dernier.

Le mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) a appelé les militantes kurdes à allumer des bougies ce soir à 18h30 en hommage à Nagihan Akarsel, abattue par des agents turcs le 4 octobre dernier.

Nagîhan Akarsel, journaliste, universitaire co-rédactrice en chef du magazine Jineologî, et membre du centre de recherche en jinéologie au Kurdistan irakien, a été exécutée criblée de balles le matin du 4 octobre devant sa maison dans le quartier Bakhtiari, à Sulaymaniyah.

Photo prise devant l’immeuble parisien où Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été abattues par un agent turc il y a presque 10 ans…

 

IRAN. Les manifestants blessés demandent l’aide de Médecin Sans Frontières

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IRAN / ROJHILAT – Depuis le début des protestations, des centaines de civils ont été blessés par les forces armées du régime. La majorité restent cachés chez-eux car s’ils se rendent aux hôpitaux publics ou cliniques privées, ils seront arrêtés immédiatement par le régime. Il y a déjà eu des décès de manifestants blessés faute de soins. Certains sont morts en prison, privés de soins ou sous la torture. D’autres demandent à Médecin Sans Frontières de leur venir en aide.

 

Ce soir, l’un des civils blessés lors des manifestations à Sanandaj (Sînê) il y a quatre jours, a envoyé des photos de ses blessures causées par les tirs des forces gouvernementales et déclaré à Iranwire que les forces armées du régime l’ont visé à une distance d’un mètre et plus de 100 billes métalliques l’ont touché à la hanche et au dos.

Il est actuellement dans l’impossibilité d’accéder aux centres médicaux par peur d’être arrêté et il a besoin d’une intervention chirurgicale. Pour l’instant, la seule chose qu’il peut faire est de prévenir l’infection des plaies.

 

L’universitaire Hardy Mède a été approché par des activistes kurdes du Rojhilat, le suppliant d’interpeller l’ONG française Médecin Sans Frontières (MSF) pour qu’elle leur vienne en aide.

Hardy Mède a interpellé MSF sur Twitter ainsi: « @MSF_france, Je suis contacté pour vous transmettre ceci: des centaines de manifestants blessés en Iran, notamment à Sanandaj [ville kurde de Sînê], n’ont pas accès aux soins: ils restent chez eux de peur d’être arrêtés. Beaucoup d’entre eux sont dans un état critique. Ils appellent MSF à leur venir en aide. »

 

La résistance c’est la vie: Les jeunes kurdes d’Iran résistent au son des chants révolutionnaires kurdes

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IRAN / ROJHILAT – Hier soir, les manifestants de la ville kurde de Sanandaj (Sînê) dansaient, au son de la chanson politique kurde « Serhildan » (soulèvement), en ronde autour d’un feu, comme celui du Newroz, synonyme de la révolte contre les tyrans…

Encore une fois, la danse et les chansons politiques kurdes rythment le soulèvement kurde au Kurdistan iranien (Rojhilat), comme on l’a vu au Rojava, en Syrie, et partout ailleurs au Kurdistan colonisé.

Aujourd’hui, Serhildan (révolte / soulèvement) est le mot d’ordre de la jeunesse kurde d’Iran contre les mollahs islamo-fascistes et ils ont leur chanson pour le dire en musique!

« Serhildan Jiyan e » a marqué la jeunesse kurde

La chanson « Serhildan Jiyan e » (La résistance c’est la vie) était chantée la première fois dans les années 1980 par Şivan Perwer (Ismail Aygün), le chanteur kurde à la voix légendaire. La chanson, avec ses paroles subversives envers les colonialistes du Kurdistan, a tout de suite trouvé écho parmi la jeunesse kurde plus encline à la révolte. Pour l’anecdote, un Kurde du Rojhilat (Kurdistan iranien) racontait récemment que les paroles des chansons de Şivan Perwer suffisaient à elles-seules à faire prendre les armes aux jeunes kurdes qui rejoignaient la guérilla (PKK) / les peshmergas (peşmerga)en nombre à cette époque-là.

Şivan Perwer est l’auteur de nombreuses chansons patriotiques kurdes, dont « Keça Kurdan (Les filles kurdes), Kîne em (Qui sommes-nous, les Apoistes, chef du PKK), Herne Pêş (Allez de l’avant)…

Discographie de Şivan Perwer:

  • Govenda Azadixwazan (1975)
  • Hevalê Bargiranim (1976)
  • Herne Pêş (1977)
  • Ey Ferat (1978)
  • Kîne Em (1979)
  • Hay Dil (1980)
  • Gelê Min Rabe (1981)
  • Agirî (1982)
  • Bilbilo / Ferzê (1983)
  • Dotmam (1985)
  • Lê Dîlberê (1986)
  • Helebçe (1988)
  • Xewna Min / Qasimlo (1991)
  • Zembîlfiros (1992)
  • Ya Star (1995)
  • Nazê (1996)
  • Hêviya Te (1999)
  • Roj û Heyv (2000)
  • Sarê (2001)
  • Helbestên bijartî yên 1 /Kirîvê (2002)
  • Helbestên bijartî yên 2/Klasîk (2003)
  • Helbesten Bijarti yên 3 (2004)
  • Min bêriya te kiriye (2004)
  • Diwana Şivan Perwer (2005)
  • Destana Rojava (2011)
  • Şivanname/Gazind (2013)

 

Paroles de « Serhildan Jiyan e » (La résistance c’est la vie):

Serhildan li serê çiyan hêyBerxwedan di nava zîndanSerhildan li serê çiyan hêyBerxwedan di nava zîndanDengê xorta xweş tê min heleDengê keçan dilovanDengê xorta xweş tê min heleDengê keçan dilovanSerhildan, berxwedan.Serhildan jiyan e hêy hêyBerxwedan jiyan e
Rawestan ne karê me yePêşveçûn armanca me yeRawestan ne karê me yePêşveçûn armanca me yeKurdistan li hêviya me yeÇavên wî li rêça me yeKurdistan le hêviya me yeÇavên wî li rêça me yeSerhildan, berxwedan.Serhildan jiyan e hêy hêyBerxwedan jiyan e
Dengê karker ji karistanêÊ xwendevan ji dibistanêDengê karker ji karistanêÊ xwendevan ji bibistanêDengê pêşmergê ji qadê têDengê şehîd ji goristanêDengê pêşmergê ji qadê têDengê šehîd ji goristanêSerhildan, berxwedan.Serhildan jiyan e hêy hêyBerxwedan jiyan e

IRAN. Manifestations et grève générale

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IRAN / ROJHILAT – En plus d’une nouvelle journée de grève générale, les habitants des villes kurdes d’Iran continuent à manifester contre le régime iranien au 25e jour des protestations déclenchées par le meurtre de Jina Mahsa Amini. Par ailleurs, on doit assister aujourd’hui (mercredi 12 octobre) à une nouvelle journée de manifestations nationales, à l’appel de nombreux collectifs de manifestants et de syndicats d’Iran.

Le Centre de coopération des partis du Kurdistan d’Iran soutient l’appel à manifester

L’appel est lancé par les « Jeunes des quartiers de Téhéran » et plusieurs autres groupes de manifestants. Touts les Iraniens sont invités à participer aux manifestations de soutien aux habitants de Sanandaj, aux travailleurs d’Asaluyeh et aux habitants de Zahedan (au Sistan-Baloutchistan où le régime a commis un massacre il y a plus d’une semaine) le mercredi octobre 12 octobre de midi (12 heures) à l’aube.

Dans un communiqué publié hier, le Centre de coopération des partis du Kurdistan d’Iran, demandait à tous les habitants du Kurdistan et de l’Iran de descendre dans la rue aujourd’hui 12 octobre pour scander de nouveau les slogans « contre l’oppression et la tyrannie du régime islamique», en soutien aux appels à manifester lancés par les « Jeunes des quartiers de Téhéran » et d’autres collectifs de manifestants.

TURQUIE. Fichage des enfants kurdes à Hakkari/Yuksekova

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TURQUIE / KURDISTAN DU NORD – Dans la province kurde d’Hakkari, la police turque prend les empreintes digitales des enfants kurdes en faisant du porte-à-porte dans le district de Yüksekova. Il s’agit du fichage massif des enfants kurdes, une pratique illégale même selon la loi turque qui ne peut avoir lieu qu’au Kurdistan colonisé où chaque Kurde, même un nouveau-né, est un suspect potentiel pour l’État turc.

Dans le quartier de Yüksekova à Hakkari, la police a relevé les empreintes digitales des enfants en faisant du porte-à-porte. Ils ont prétendu que le fichage permettra de les retrouver facilement s’ils se perdent! (Imaginez les grandes métropoles turques où des millions d’enfants vivent et où une telle pratique n’est pas à l’ordre du jour).

L’avocat et président de l’association du barreau Hakkari, Ergün Canan, a réagi à cette pratique et déclarant que cela contraire à la constitution [turque] et à la loi, que les empreintes digitales peuvent être relevées en cas de plainte auprès de la justice et qu’il s’agit du fichage des individus.

S’adressant à Medyascope, l’avocat Ergün Canan, président du barreau de Hakkari, a signalé que la police avait fondé cette pratique sur l’article 5 de la loi sur les devoirs et l’autorité de la police (PVSK), et a déclaré : « L’article dit le contraire. Les gens feront une demande pour qu’il y ait un tel processus de prise d’empreintes digitales. Il est illégal et anticonstitutionnel de se rendre aux domiciles des personnes et de relever les empreintes digitales en faisant pression sur eux. [Aujourd’hui, on dit que cela concerne que « les citoyens handicapés »], mais les empreintes digitales d’autres personnes peuvent également être prises. Ceci, à notre avis, est un fichage. Pourquoi une telle pratique introuvable nulle part ailleurs en Turquie est-elle mise en œuvre pour la première fois à Yüksekova, Hakkari ? Cette pratique n’est pas correcte, nous ne pouvons pas l’accepter. »

IRAN. A Sanandaj, les manifestants tiennent tête aux attaques des mollahs et espèrent l’arrivée des peshmergahs

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IRAN / ROJHILAT – La tension monte dans la ville kurde de Sanandaj (Sinê), alors que les forces de sécurité iraniennes coupent l’internet et se déversent dans la ville tandis qu’Amnesty International et des ONG de défense des droits humains mettent en garde contre les crimes commis par les sbires des mollahs.

La situation est explosive dans les régions kurdes d’Iran où le régime a déchainé toute sa fureur. Mais la jeunesse kurde résiste aux attaques sanglante du régime et espère l’intervention des combattants kurdes (peshmergas) basés au Kurdistan irakien.

Sînê, ville historique de la résistance kurde

«Sanandaj [Sînê] a une longue histoire de résistance contre la République islamique d’Iran, c’est le symbole de la résistance kurde. Si les forces du régime perdent le contrôle sur cette ville, cela encouragera tous les Iraniens à manifester plus nombreux encore», déclarait hier Awyar Shekhi, de l’ONG kurde Hengaw, au micro d’Oriane Verdier, de la rédaction internationale de RFI. C’est pourquoi, la résistance de Sînê est important pour le reste du Kurdistan de l’Iran, au delà des frontières du Kurdistan.

Les tensions ont considérablement augmenté lundi soir dans la ville kurde de Sanandaj (Sine), dans le nord-ouest de l’Iran, alors que les autorités iraniennes ont déployé des milliers membres de forces de sécurité pour lancer une violente attaque contre les habitants.

Des rapports de la ville ont indiqué que la police anti-émeute, des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et des membres de la force paramilitaire Basij ont participé à l’assaut.

Des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont déclaré avoir reçu des informations crédibles sur l’utilisation généralisée de tirs à balles réelles et l’utilisation excessive de gaz lacrymogène, tandis que l’organisation des droits humains Hengaw a averti que des unités militaires spéciales étaient envoyées dans la ville kurde.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montraient des soldats du régime iranien tirant directement sur des manifestants. Mais d’autres images de Sanandaj montraient que la résistance se poursuivait sans retenue, les gens restant dans les rues et dansant autour des feux sur de la musique kurde, portant des drapeaux kurdes et montrant les signes de la « victoire ».

Bien qu’Internet ait été massivement restreint, d’autres séquences vidéo qui ont fait surface depuis la ville montraient de grands groupes de forces de sécurité circulant à moto et tirant au hasard dans des quartiers résidentiels.

Amnesty International a averti que les autorités iraniennes prévoyaient de dissimuler leurs crimes en fermant Internet et a appelé les gouvernements du monde entier à élever la voix en signe de protestation.

Fazel Hawramy, un journaliste basé dans le sud du Kurdistan, a écrit que les attaques rappelaient la guerre d’avril 1980 au cours de laquelle le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRCG) a pilonné la ville avec des hélicoptères de combat, des mortiers et des mitrailleuses lourdes, tuant des centaines d’habitants.

Des informations non confirmées font également état de manifestations et de tensions généralisées dans d’autres villes kurdes, notamment Kermanshah (Kirmashan), Saqqez (Seqiz), Bukan (Bokan) et Mahabad (Mehabad).

La dernière séquence vidéo de Sanandaj, partagée par le journaliste de la BBC Jiyar Gol, montre des manifestants mardi matin repoussant les forces de sécurité dans les rues après 24 jours de manifestations.

Medya News

IRAN. 32 civils tués, 1541 autres blessés au Kurdistan iranien

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IRAN / ROJHILAT – Le bilan humain ne cesse de s’alourdir au Kurdistan iranien à mesure alors que les forces armées du régime iranien ont assiégé plusieurs villes kurdes où elles ciblent les manifestants avec des balles réelles ou les exécutent sous la torture en prison.

Selon les données recueillies par l’ONG Hengaw, avec au moins 5 civils tués ces trois derniers jours, le nombre de manifestants tués s’élève à 32 tandis qu’on décompte 1541 blessés et 2500 civils détenus. Hengaw déclare toutefois que le chiffre réel est plus élevé.

Voici le rapport de Hengaw publié aujourd’hui:

Au moins cinq civils ont été tués, deux détenus ont été torturés et assassinés et plus de 400 personnes ont été blessées à la suite de tirs de mitrailleuses et d’autres violences perpétrées par les forces gouvernementales lors de manifestations au Kurdistan au cours des trois derniers jours.

Le nombre de civils identifiés tués par les forces gouvernementales lors de ces manifestations est passé à 32.

Les manifestations du samedi 8 octobre 2022 ont eu lieu parallèlement à une grève généralisée dans plusieurs villes du Kurdistan et d’Iran.

Les rapports reçus par Hengaw indiquent que les manifestations se poursuivent dans les principales villes kurdes d’Iran.

Au cours des trois derniers jours, des manifestations ont eu lieu à Salas-e Babajani, Sanandaj, Dehgolan, Saqqez, Mariwan, Divandareh, Bukan, Mahabad, Kermanshah et Javanrud.

Villes où des manifestants ont été tués par balle :

Sanandaj : Dariush Alizadeh, Peyman Menbari, Mohammad Amini, Yahiya Rahimi.
Province d’Oshnovieh (Shno)-Urmia : Amin Marafat (16 ans), Milan Haqiqi, Sadraldin Litani et Abdul Salam Qadir Galvan
Urmia : Farjad darwishi, Abdulla Mahammadpour, Dansh Rahnima et Nima Shafiqdoost.
Islamabad occidental : Saeid Mohammadi, Amir Fuladi et Iman Mohammadi
Kermanshah : Mino Majidi, Reza Shahparnia et Amir Hossein Basati (15 ans)
Sonqor : Alireza Fathi, Rouzbeh Khademian et Mohammad Zarei.
Divandareh : Foad Qadimi et Mohsen Mohammadi
Piranshahr : Zekaria Khial (16 ans) et Samad Barginia.
Saqqez : Faridoun Mahmoudi et Ismail Dzwar
Ilam : Mohsen Qaisari
Dehgolan : Reza Lotfi
Quchan : Ali Mozafari Salanqoch (17 ans)
Mariwan : Mukhtar Ahmadi
Salas-e Babajani : Arian Muridi

Statistiques sur les personnes tuées et blessées par villes depuis le début des manifestations au Kurdistan

Province de Sanandaj (Sînê) : 9 villes
Diwandareh : 2 tués et 50 blessés, Saqqez : 2 tués et 170 blessés, Baneh : 47 blessés, Sanandej : 4 tués 455 blessés, Mariwan : 1 tué 50 blessés, Dehgolan : 1 tué et 50 blessés, Bijar : 17 blessés, Qorveh : 40 blessés et Kamyaran : 11 blessés.

Province de l’Ouest de l’Azerbaïdjan (Urmia) : 9 villes
Oshnovieh (Shno): 4 tués et 67 blessés, Urmia : 4 tués et 80 blessés, Piranshahr : 2 tués et 96 blessés, Mahabad : 54 blessés, Bukan : 80 blessés, Takab : 7 blessés, Maku : 6 blessés, Naghadeh : 27 blessés et Sardasht : 36 blessés.

Province de Kermanshah : 5 villes
Kermanshah : 3 tués et 60 blessés, West Islamabad : 3 tués et 40 blessés, Paveh : 20 blessés, Salas-e Babajani : 1 tué et 9 blessés, et Javanrud : 11 blessés.

Province d’Ilam : 3 villes
Ilam : 1 tué et 40 blessés, Ivangharb : 11 blessés et Abdanan : 6 blessés.

Dans d’autres villes d’Iran : 3 autres civils kurdes tués

Au total : 32 tués et 1541 blessés

Plus de 2500 manifestants kurdes ont été arrêtés lors des manifestations :

Depuis le début des manifestations dans les villes kurdes, les forces de sécurité ont détenu plus de 2500 citoyens kurdes, selon les statistiques enregistrées au Centre de statistiques et de documents de l’Organisation Hengaw pour les droits de l’homme. L’identité de plus de 550 de ces personnes a été confirmée pour Hengaw, dont 80 militantes des droits des femmes et 30 mineures.

Il convient de noter que de nombreux détenus ont été sévèrement torturés et qu’au moins deux d’entre eux sont morts sous la torture dans les villes d’Ourmia et de Saqqez.

Hengaw estime que le nombre de tués, de blessés et de détenus est supérieur à ces statistiques.

Jina Mahsa Amini devient – à titre posthume – citoyenne d’honneur de la ville de Paris

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PARIS – Ce matin, le Conseil de Paris a voté à l’unanimité, l’attribution à titre posthume de la citoyenneté d’honneur à Mahsa Amini (Jina Amini) « et à travers elle, aux femmes iraniennes luttant pour leurs droits. »

Ce mardi 11 octobre, le Conseil de Paris a attribué la citoyenneté d’honneur à Mahsa Amini [Jina Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre dernier], à titre posthume, « et à travers elle, aux femmes iraniennes luttant pour leurs droits. »

 

 

Iran. Des travailleurs du secteur pétrolier en grève: Khamenei est « fini »

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IRAN – Les travailleurs des raffineries pétrolières d’Abadan, province du Khuzistan, et ceux de Kangan, dans la ville portuaire de ‌Bouchehr située sur la côte du golfe Persique, sont en grève contre le régime sanguinaire iranien. On signale également que le Syndicat Coordinateur des conducteurs de bus a appelé ces derniers à rejoindre la grève générale.

Manifestations en Iran: les travailleurs du secteur pétrolier font grève et disent que Khamenei est « fini »

Les travailleurs de la industrie pétrolière ont stoppé la production de pétrole lors d’une série de grèves sur plusieurs sites à travers l’Iran, lundi, alors que le dernier champ de bataille a émergé dans une vague croissante de protestations qui continue de secouer le pays.

Le Conseil des travailleurs contractuels du pétrole a annoncé que plus de 4 000 travailleurs étaient en grève, affectant des sites sur la côte du golfe Persique, notamment les raffineries pétrochimiques de Bushehr, Borzovieh, Hemgan et Asaluyeh. La deuxième phase de la raffinerie d’Abadan et plusieurs entreprises ont également été touchées par l’action.

Les travailleurs des sites pétrochimiques d’Asaluyeh, dans le sud de la ville de Bushehr, ont refusé de retourner au travail, ont construit des défenses de fortune avec des rangées de pierres et de gravats et ont incendié des objets dans les rues pour empêcher les forces anti-émeute d’atteindre les lieux.

Dans des vidéos sortant de Bushehr, on pouvait entendre des travailleurs en colère scandant « Mort au dictateur », « Mort à Khamenei ! » et « Cette année est l’année du sang, Seyyed Ali Khamenei est fini!»

« Les fiers travailleurs d’Asaluyeh ont bloqué les routes et se sont joints aux grèves», a déclaré un homme alors que des centaines de travailleurs se rassemblaient devant l’usine au milieu d’épais panaches de fumée.

La raffinerie et les industries pétrochimiques associées d’Asaluyeh sont considérées comme l’une des infrastructures économiques les plus importantes d’Iran et une source principale de revenus pour le gouvernement. Mais le Conseil des travailleurs contractuels du pétrole avait averti le gouvernement la semaine dernière qu’il se mettrait en grève si les forces de sécurité continuaient à réprimer les manifestations.

« Nous arrêterons de travailler et rejoindrons le peuple si vous continuez à tuer et à arrêter des gens dans leur protestation contre le port obligatoire du hijab », a déclaré le conseil dans un communiqué.

« Nous, les travailleurs des projets pétroliers, à l’unisson avec le peuple iranien, déclarons une fois de plus notre colère et notre haine envers le meurtre de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs. Nous soutenons la lutte du peuple contre les crimes organisés contre les femmes, et pauvreté croissante », a-t-il ajouté.

Des grèves généralisées ont été signalées dans plusieurs villes du pays ces derniers jours, en particulier dans les villes kurdes où le tollé général a déclenché une manifestation nationale après la mort de Mahsa Amini, 22 ans, le 16 septembre, trois jours après son arrestation dans la capitale par La police des mœurs iranienne.

Les commerçants du Grand Bazar, de Lalehzar, du jardin Sepehsalar, du bazar Tajrish et du bazar Shiraz à Téhéran, ainsi que sur les marchés d’autres villes de la province du Kurdistan et d’autres villes kurdes ailleurs, étaient déjà en grève.

« Rien [de mal] ne m’arrivera si je ne travaille pas pendant quelques jours. Même si nous ouvrons nos magasins, les gens ne sont pas dans une bonne situation économique et nous ne pouvons rien vendre », a déclaré un commerçant du bazar de Téhéran à IranWire.

Les autorités iraniennes ont lancé une campagne de répression contre les militants des droits des travailleurs et ont arrêté au moins deux d’entre eux dans la capitale lundi.

Les forces de renseignement ont pris d’assaut les maisons d’Asad Meftahi et de Peyman Salem et les ont déplacés vers un lieu inconnu, ont confirmé lundi des groupes de défense des droits.

Des troubles ont été signalés tôt lundi à Sanandaj (Sînê), la capitale de la province iranienne du Kurdistan, ainsi que dans le village de Salas Babajani près de la frontière avec l’Irak. Des images montraient des coups de feu nourris avant l’aube dans la ville.

Selon des informations reçues par IranWire depuis la capitale provinciale de Sanandaj (Sînê) au cours du week-end, les forces gouvernementales ont ciblé les manifestants avec du gaz lacrymogène et des balles réelles. Plusieurs manifestants auraient été tués et de nombreux autres blessés. Une source qualifié de « zone de guerre » Sandaj.

La forte présence des forces de sécurité dans les villes kurdes de Sanandaj, Saqqez et Divandareh a également été signalée lundi.

Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré des manifestations dans des dizaines de villes à travers l’Iran, avec des affrontements féroces entre les manifestants et la police anti-émeute dans les villes et villages de la province natale du Kurdistan d’Amini.

Des informations font également état d’une émeute meurtrière dans la prison de Lakan, dans le nord de Rasht.

« Aujourd’hui, plusieurs prisonniers du quartier 8 de la prison de Lakan à Rasht, qui sont condamnés à mort, ont commencé à se battre en raison de problèmes personnels », a déclaré un responsable local. « Alors que le conflit entre ces personnes s’intensifiait, la bagarre s’est étendue au couloir de la prison et l’atmosphère dans cette partie de la prison de Rasht est devenue tendue. »

Le récit des autorités sur l’incident était mis en doute lundi, car les gens ont signalé une forte présence des forces de sécurité autour de la prison et de la ville.

Les autorités de Téhéran n’ont reconnu aucune perturbation dans l’industrie pétrolière, mais l’agence de presse Tasnim a décrit l’incident comme un différend salarial.

Pendant ce temps, le Royaume-Uni a imposé des sanctions contre de hauts responsables de la police iranienne de la sécurité et de la moralité, affirmant que la force avait utilisé des menaces de détention et de violence pour contrôler ce que les femmes iraniennes portent et comment elles se comportent en public.

« Le Royaume-Uni a sanctionné aujourd’hui la police des mœurs dans son intégralité, ainsi que son chef, Mohammed Rostami Cheshmeh Gachi, et le chef de la division de Téhéran, Haj Ahmed Mirzaei », a annoncé lundi le gouvernement britannique.

La liste du Royaume-Uni nomme cinq hauts responsables politiques et de sécurité en Iran pour « avoir commis de graves violations des droits humains ». Il s’agit notamment de Gholamreza Soleimani, chef de la force Basij du Corps des gardiens de la révolution islamique, responsable de la sécurité intérieure en Iran ; Hassan Karami, commandant de l’unité des forces spéciales NAJA de la police nationale iranienne ; et Hossein Ashtari, le commandant en chef de la police iranienne.

« Le Royaume-Uni se tient aux côtés du peuple iranien qui demande courageusement que son gouvernement rende des comptes et que ses droits humains fondamentaux soient respectés », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly dans un communiqué.

« Ces sanctions envoient un message clair aux autorités iraniennes – nous vous tiendrons responsables de votre répression des femmes et des filles et de la violence choquante que vous avez infligée à votre propre peuple », a-t-il ajouté.

Au moins 185 personnes, dont au moins 19 enfants, ont jusqu’à présent été tuées lors des manifestations.

Iran wire

 

IRAN. Tirs à balles réelles et répression au Kurdistan au 24e jour de protestations

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IRAN / ROJHILAT – Le 24e jour de manifestations à travers l’Iran se poursuit dans plusieurs villes. Au cours de la quatrième semaine du soulèvement national, les écoles et les universités du pays continuent d’être les lieux de révolte populaire. Mais la répression la plus dure frappe les villes kurdes où les manifestants sont ciblés par les tirs à balles réelles des forces armées du régime.

La tentative des forces armées du régime de repousser les manifestants à Sanandaj (Sîne) est l’événement le plus important lié aux manifestations du lundi 10 octobre 2022. Selon les images, vidéos et rapports venant de Sanandaj, les forces de répression ont assiégé la ville pour affronter, arrêter ou tuer les manifestants civils.

Tirs à balles réelles et répression au Kurdistan

Des sources locales déclarent que 40 savants, imams de la prière du vendredi et congrégations des villes du Kurdistan soutiennent les exigences légales du peuple et leurs protestations en Iran.

Dans une déclaration récente, signée et publiée par les religieux kurdes, soulignant les protestations croissantes à travers le pays, on peut lire : « Au cours des derniers jours, nous avons assisté à l’éruption volcanique interne de millions de compatriotes en souffrance en Iran, une souffrance causée par des décennies d’ignorance. (…) Leurs demandes religieuses, humaines et légales ne sont pas entendues. »

Le lundi 10 octobre, l’internet était toujours coupé dans les villes du Kurdistan iranien, empêchant la diffusion rapide des informations.

Des témoins ont rapporté la présence généralisée des forces de sécurité et des milices sur les places principales des villes de Sanandaj et Saqez.

Lundi matin, dans l’un des quartiers du boulevard Kurdistan dans la ville de Saqez, les milices ont attaqué des dizaines de logements dans les zones de protestations en brisant les vitres, portes et en créant la panique. Ils ont arrêté de nombreux jeunes, dont des mineurs.

Également dans un autre quartier autour du boulevard du Kurdistan, les forces de sécurité ont mené un raid contre la maison d’une jeune femme blessée lors des manifestations des nuits précédentes à Saqqez et l’ont arrêtée très violemment. Des témoins affirment que la jeune femme a été tabassée et, malgré sa blessure, traînée au sol par les sbires du régime iranien. (Via Iranwire)

 

L’Iran va-t-il envahir le Kurdistan irakien?

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IRAN / ROJHILAT – Compte tenu de l’activité militaire récente et du mouvement de l’artillerie avancée près de la frontière avec la région autonome kurde d’Irak, il existe une possibilité d’invasion terrestre avec un soutien aérien visant les quartiers généraux et les camps des partis d’opposition kurdes iraniens au Kurdistan d’Irak, écrit l’ONG Hengaw.

Ces dernières semaines, l’Iran a mené plusieurs attaques contre les zones frontalières kurdes en Irak, tuant de nombreux civils, dont des femmes et des enfants, et activistes d’opposition kurdes d’Iran.