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« L’État turc veut que les Kurdes prennent les armes plutôt que de s’engager dans une politique démocratique »

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TURQUIE – L’État turc préfère que les Kurdes prennent les armes plutôt que de s’engager dans une politique démocratique, a déclaré Selahattin Demirtaş, dans sa première interview après sa condamnation à plus de 42 ans de prison dans l’affaire Kobanê intentée contre plus de 100 personnalités politiques kurdes en Turquie.
 

« L’État turc a toujours préféré la guerre et la violence à la politique, et cette mentalité n’a pas changé aujourd’hui. Il croit pouvoir éliminer les Kurdes par le combat, mais estime qu’il est impossible de les vaincre politiquement. C’est pour cette raison qu’il a toujours perçu les hommes politiques kurdes comme une grande menace et les a traités durement. Si cela ne tenait qu’à l’État, il préférerait que nous prenions tous les armes, nous combattions et nous tuions. Cependant, nous pensons que la solution ne viendra pas par les armes, c’est pourquoi nous avons choisi une politique démocratique et pacifique », a déclaré Demirtaş, répondant aux questions de Murat Sabuncu du T24 par l’intermédiaire de ses avocats depuis la prison d’Edirne.

Jeudi, l’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş a été condamné à 42 ans de prison dans un procès inique ciblant la classe politique kurde en Turquie. Les observateurs affirment que le verdict n’est pas juridique mais politique, visant à faire taire les mouvements politiques kurdes. « L’État turc considère que les Kurdes s’engageant dans une politique démocratique et se renforçant ainsi constituent un plus grand danger que s’ils prenaient les armes dans les montagnes », a déclaré Demirtaş.

Selahattin Demirtaş, photo prise dans la prison d’Edirne 

Le procès, qui a été au centre du débat public en Turquie, a accusé Demirtaş et 107 autres personnes de divers délits, notamment d’incitation et d’atteinte à l’unité de l’État. La thèse de l’accusation s’est largement appuyée sur les discours et les publications de Demirtaş sur les réseaux sociaux. « Toutes les sanctions ont été infligées pour un tweet et quelques-uns de mes discours de rassemblement », a-t-il expliqué, soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un soutien à la violence ou d’actes de violence.

Demirtaş a également souligné son engagement inébranlable en faveur de la paix. « Notre objectif principal, comme celui de nos amis qui sont actuellement [toujours] en politique, est de parvenir à une solution non violente », a-t-il affirmé. Malgré sa longue peine, Demirtaş reste déterminé. « Nous résistons de toutes nos forces au nom du peuple et nous tirons aussi son moral de lui. Nous ne baisserons pas la tête, nous ne tomberons pas à genoux », a-t-il déclaré.

Le verdict affecte également d’autres hommes politiques kurdes, dont Ahmet Türk, qui a été condamné à 10 ans de prison. Ces décisions sont considérées comme faisant partie d’un effort plus large visant à supprimer la représentation politique kurde. Les résultats du procès Kobani pourraient influencer l’affaire en cours visant à dissoudre le HDP, dans la mesure où ses conclusions font partie intégrante de l’affaire de fermeture contre le parti.

Voici l’interview de Demirtas.

« Ils ont caché et protégé les véritables auteurs des meurtres des personnes tuées du 6 au 8 octobre »

Dans la dernière partie de votre défense dans l’affaire Kobani, vous avez déclaré : « Je ne vous donnerai pas l’occasion de me lire la décision en face. Vous le lirez à vous-mêmes. Ceci est mon sermon envers ma femme, ma famille, mes filles et tout mon peuple : lorsque la décision est annoncée, vous devez la saluer par des danses, des célébrations et des acclamations. Parce que c’est ainsi que nous l’accueillerons ici. Nous préférons mourir plutôt que de vivre de manière déshonorante en faisant des compromis sur ce point. » Comment avez-vous entendu la décision et comment y avez-vous réagi ?

La décision annoncée par le tribunal a en fait été prise il y a des années par le gouvernement et ses partenaires et a été proclamée à plusieurs reprises dans les rues et sur les places lors de rassemblements [politiques]. La lecture de la décision politique par le tribunal des peines sévères n’était qu’une simple formalité.

Nous avons regardé la décision à la télévision dans notre cellule. Ce n’était une surprise ni pour moi ni pour [l’ancien co-maire de Diyarbakır (Amed)] Selçuk Mızraklı. Nous l’avions déjà anticipé et étions préparés à tous points de vue. Nous y avons fait face avec force et moral.

Tandis que nous résistons de toutes nos forces au nom du peuple, nous tirons également notre moral de notre peuple. Personne ne devrait s’inquiéter ; Nous ne baisserons pas la tête, nous ne tomberons pas à genoux. Tout comme notre peuple se tient debout et honorable, nous serons également dignes d’eux, et nous ne laisserons jamais tomber notre peuple.

« Ils nous ont traités d’« assassins » et de « terroristes », faisant de nous un objet d’élection. Si la décision de la CEDH avait été appliquée, nous aurions été acquittés. »

Dès la publication de l’acte d’accusation, de nombreux avocats ont affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une affaire juridique mais politique. Cependant, à la suite de cela, vous avez été condamné à un total de plus de 42 ans de prison pour diverses accusations, dont 20 ans pour avoir contribué à porter atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État, 4 ans et 6 mois pour incitation au crime, 2 ans et 6 mois pour mois pour votre discours de Newroz et 18 mois pour avoir encouragé les gens à désobéir à la loi. Comment commentez-vous cela ?

Toutes les peines prononcées étaient basées sur un tweet et quelques discours que j’avais prononcés lors de rassemblements. Autrement dit, ils sont basés sur des perceptions créées par des années de mensonges et de calomnies. Aucune peine n’a été prononcée pour un acte de violence ou pour incitation ou soutien à la violence. Une peine de 42 ans a été imposée simplement pour mes pensées et ce que j’ai dit. Cela prouve une fois de plus que l’affaire est politique et que les condamnations sont politiquement motivées.

La principale affirmation dans cette affaire était que « des gens avaient été tués ». Vous avez été spécifiquement accusé d’être responsable de ces décès, tant sur le plan juridique que politique. Tous les accusés ont été acquittés sur cette question. Comment évaluez-vous cela ?

Bien sûr, nous n’avons tué ni blessé personne, nous n’avons même pas blessé une fourmi. L’État, le gouvernement et les tribunaux le savent tous très bien. Cependant, ils nous ont qualifiés de « meurtriers, terroristes » pendant des années, créant une polarisation et utilisant cela comme matériel électoral, tout en cachant et en protégeant les véritables auteurs des meurtres des personnes tuées du 6 au 8 octobre. Il ressort clairement de cela que la plupart des auteurs de ces décès étaient liés d’une manière ou d’une autre à l’État, et qu’ils les ont protégés en nous ciblant.

Il n’y avait aucune preuve dans le dossier, et ceux qui nous accusaient de meurtre le savaient, mais ils ont menti de manière flagrante et ont réussi à tromper une partie du public.

Je tiens à réitérer que la totalité de la peine de 42 ans a été prononcée à cause de mes discours, qui ont tous été considérés comme relevant de la liberté d’expression par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Si la décision de la CEDH avait été mise en œuvre, cette affaire aurait abouti à un acquittement. Je n’ai aucun doute qu’un jour nous serons tous acquittés.

« Les peines prononcées dans l’affaire Kobani pourraient affecter l’affaire de fermeture du HDP »

Ahmet Türk, co-maire de la municipalité métropolitaine de Mardin, a également été condamné à 10 ans de prison. Cela signifie-t-il un nouvel administrateur nommé par le gouvernement [à sa place] ?

Je suis très triste pour tous les amis qui ont été condamnés, en particulier Ahmet Türk. Toutes les condamnations prononcées contre nos amis sont illégales et constituent des peines de vengeance politiquement motivées. Bien entendu, ils peuvent utiliser ces condamnations comme prétexte pour nommer des administrateurs. J’espère que cela n’arrivera pas, mais malheureusement, ce danger existe.

L’un des principaux piliers du dossier ouvert par le parquet général de la Cour de cassation le 21 juin 2021 exigeant la fermeture du HDP est l’affaire Kobani. Une grande partie de l’acte d’accusation dans l’affaire de clôture consiste en l’acte d’accusation dans l’affaire Kobani. En outre, parmi les 687 personnes accusées de l’affaire Kobani, l’accusation exige l’exclusion de la politique. Après la décision d’aujourd’hui, comment pensez-vous que le dossier de fermeture du HDP va évoluer ?

Les condamnations prononcées lors du procès-spectacle de Kobani pourraient influencer le dossier de fermeture du HDP. La Cour constitutionnelle est également un organe judiciaire qui agit politiquement et suit l’exemple du gouvernement. S’ils ferment le HDP, ils fouleront à nouveau aux pieds la loi, ce qui n’est pas une surprise, car le chaos et l’injustice sont malheureusement les normes de ce gouvernement.

« Nous avons choisi une politique démocratique et pacifique parce que nous pensons que les armes n’apporteront pas de solutions »

Dans une partie de votre défense, que vous dites avoir présentée non pas au tribunal mais au peuple et à l’histoire, vous avez rappelé : « Quand j’étais un jeune avocat, les députés du Parti Démocratie (DEP), Leyla Zana, Hatip Dicle et Orhan Doğan, étaient rejugés suite à une décision de la CEDH. J’étais à l’université lorsqu’ils ont été arrêtés. Lors de leur deuxième procès, j’étais leur avocat. Ils ont été arrêtés en tant que députés. Leurs immunités ont été illégalement levées. Ils ont été jugés par la Cour de Sûreté de l’État. Considérez-vous la situation actuelle comme une continuation des efforts passés et présents visant à exclure les Kurdes de la politique démocratique en Turquie ?

Pour commencer, tout le monde devrait être sûr que tous les hommes politiques qui ont été condamnés à de lourdes peines dans l’affaire du complot de Kobani sont favorables à la paix, ont travaillé pour la paix et ont toujours plaidé en faveur d’une politique démocratique. Comme nos amis qui sont actuellement [encore] engagés dans la politique à l’extérieur, notre objectif principal est de parvenir à une solution pacifique et non violente. Mais l’État turc considère que les Kurdes s’engageant dans une politique démocratique et se renforçant ainsi constituent un plus grand danger que s’ils prenaient les armes dans les montagnes.

L’État turc a toujours préféré la guerre et la violence à la politique, et cette mentalité n’a pas changé aujourd’hui. Il croit pouvoir éliminer les Kurdes par le combat, mais estime qu’il est impossible de les vaincre politiquement. C’est pour cette raison qu’il a toujours perçu les hommes politiques kurdes comme une grande menace et les a traités durement. Si cela ne tenait qu’à l’État, il préférerait que nous prenions tous les armes, nous combattions et nous tuions. Cependant, nous pensons que la solution ne viendra pas par les armes, c’est pourquoi nous avons choisi une politique démocratique et pacifique. Mais du point de vue de l’État, qu’il s’agisse d’un homme politique kurde engagé dans une politique démocratique, d’un Kurde allant dans les montagnes, ou même d’un chat ou d’un poulet kurde, ils sont tous considérés comme des terroristes et doivent être éliminés. Tant que cette mentalité ne changera pas, elle ne mènera pas à une solution à la question des droits des Kurdes.

«Les initiatives d’assouplissement et de normalisation n’incluent donc pas les Kurdes»

Dans quelle mesure les décisions prises s’accordent-elles avec les récentes discussions entre le gouvernement et l’opposition sur un « assouplissement et une normalisation » ?

Honnêtement, il vaudrait mieux que les politiciens impliqués dans les initiatives de « normalisation et d’assouplissement » répondent à cette question. Je suis dans une cellule de prison, et ici, rien n’est normal depuis des années, pas même une seule seconde. Bien entendu, le dialogue en politique est important, pouvoir parler est précieux et nécessaire. Mais nous sommes aussi des hommes politiques et des représentants élus du peuple, et comme ils imposent des peines sévères au lieu de nous parler, cela implique que « l’adoucissement et la normalisation » n’incluent pas les Kurdes et leurs amis.

« C’est Erdoğan et Öcalan qui peuvent prendre l’initiative pour arrêter la guerre »

Dans un message que vous avez envoyé à la « Conférence sur la solution de la question kurde et la paix » organisée par l’Association des droits de l’homme (IHD), vous avez déclaré que si une table doit être mise en place pour la solution de la question kurde, le gouvernement devrait également être à cette table, et vous avez ajouté : « Puisque le gouvernement est actuellement représenté par M. Erdoğan, il est le principal interlocuteur. M. Öcalan, dont la légitimité est également inscrite dans la mémoire officielle de l’État sur la base d’expériences passées, est un autre interlocuteur.» Pensez-vous qu’Erdoğan soit toujours le principal interlocuteur ?

Je souhaite et espère sincèrement que les morts et les effusions de sang cessent. C’est Erdoğan et Öcalan [le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan] qui peuvent prendre l’initiative d’arrêter cette guerre. S’ils peuvent prendre cette initiative pour arrêter la guerre et trouver une solution, s’ils peuvent créer les conditions pour cela, si l’isolement [imposé à Öcalan] est levé et que les négociations commencent, je la soutiendrai personnellement jusqu’au bout. Ce n’est pas parce que j’ai été condamné que je dirais « que tout s’effondre ». Tant qu’une solution démocratique et la paix seront atteintes, je n’hésiterai pas à la soutenir. Mon point de vue sur cette question n’a pas changé simplement parce que j’ai été condamné à une peine sévère.

Avant les élections du 31 mars, des appels ont été lancés à Erdoğan pour qu’il « sorte le processus de solution du congélateur ». Que penses tu qu’il va advenir par la suite?

Oui, le processus de solution doit être sorti du congélateur. Nous continuerons de plaider en faveur d’une solution démocratique et pacifique. Il reste à voir quelles mesures le président Erdoğan prendra ensuite, s’il deviendra plus sévère ou s’il lancera des initiatives pour mettre fin à toutes ces injustices et conflits. Toutefois, notre position pacifique et notre ouverture au dialogue sont claires. Nous ne voulons pas et ne pouvons pas reculer par rapport à cette position de principe, c’est une exigence de notre responsabilité envers le peuple.

« L’une des raisons pour lesquelles j’ai quitté la politique active, ce sont les sangsues politiques ; nous les affronterons quand je sortirai »

Vous avez mentionné il y a quelque temps que vous vous étiez retiré de la politique active et que vous aviez arrêté vos activités intensives d’écriture et d’expression orale avant 2023. Que ferez-vous après cette décision ?

J’ai quitté la politique active et je n’ai pas l’intention d’y revenir. Parce que, de mon point de vue, les conditions ne sont pas réunies. Par ailleurs, les propos que je fais ici sont parfois déformés, parfois incompris ou exploités. C’est pourquoi je n’ai pas l’intention de m’impliquer d’une manière ou d’une autre dans la politique quotidienne.

Je voudrais aussi dire franchement que certaines mentalités bien ancrées dans la politique ont été très perturbées par mon combat politique d’ici. Dehors, des gens qui n’oseraient pas me dire deux mots en face, parce que je suis en prison et que je ne peux pas répondre, n’ont cessé de me lancer des calomnies et des insultes dans mon dos. Quand je sortirai, nous les affronterons tous, bien sûr, mais notre peuple doit savoir que l’une des raisons pour lesquelles nous sommes restés à l’intérieur pendant si longtemps et avons reçu de lourdes peines sont ces marchands politiques. Le moment venu, soyez assurés que nous nous débarrasserons de toutes ces sangsues politiques qui pèsent sur le dos de notre peuple.

Nos camarades extérieurs devraient également être prudents et sensibles à ces éléments en disgrâce qui se livrent à toutes sortes de comportements sans scrupules pour un siège et ne devraient pas se laisser prendre à leurs rumeurs et calomnies.

C’est plus important que qui ils sont, c’est cette mentalité qui compte. Cette mentalité doit être rejetée et ils ne doivent pas être utilisés comme outils. Quiconque gagne en notoriété ou obtient un siège en s’opposant à Demirtaş n’est pas un ami du peuple. Parce que mes codétenus et moi sommes les enfants résistants de ce peuple et le résultat de cette lutte. Il ne s’agit pas de moi personnellement ; quiconque attaque ces valeurs à travers moi est objectivement ou subjectivement malveillant.

L’une des raisons pour lesquelles j’ai quitté la politique active réside dans les sangsues politiques que j’ai mentionnées et, malheureusement, dans certains cas, on accorde encore de la valeur à ces sangsues. Cependant, en tant qu’enfants de notre peuple et hommes politiques élevés par ce mouvement, nous ne livrerons pas le parti ni la lutte à cette mentalité. Si notre quartier général est plus sensible et plus prudent, personne ne pourra nuire à notre lutte ou à notre unité.

« J’ai quitté la politique active, mais je pourrais commencer à écrire une chronique régulière ; tout le monde devrait être prêt pour ça »

Avec tout cela, je dois dire ; Je ne serai pas impliqué dans la politique quotidienne, mais bien sûr, je peux écrire des articles. Je pourrais commencer à écrire une chronique régulière ; Je n’ai pas encore décidé. Cependant, il est clair que ce que je dis et écris n’engage en aucune manière le Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM), et personne ne devrait le percevoir de cette façon. Je ne suis ni cadre, ni représentant, ni porte-parole, ni même membre du parti DEM. Le parti DEM est bien sûr notre parti, et sa direction mène sa politique et continuera à le faire. Je ne peux que partager mes opinions personnelles. Et je le dirai ouvertement : je n’hésiterai pas à critiquer publiquement quiconque fait des erreurs en politique ou ne donne pas la priorité au peuple. Tout le monde devrait désormais s’y préparer.

« Ils verront et entendront que je donne désormais des réponses très claires »

Tout en veillant à ne pas interférer avec les politiques des partis, je n’hésiterai pas à critiquer les erreurs des hommes politiques. Par exemple, certains hommes politiques, journalistes et écrivains extérieurs expriment avec beaucoup d’audace leurs pensées à mon sujet, ce qui est leur droit. Ils peuvent critiquer autant qu’ils veulent et je respecte cela. Mais maintenant, ils verront et entendront que je donnerai des réponses très claires et je sais que cela sera également respecté.

Enfin, par votre intermédiaire, moi-même et Selçuk, [co-maire de Diyarbakır] transmets mes chaleureuses salutations et mon amour à tout notre peuple et à nos amis.

Ces jours passeront et ce qui restera seront les notes écrites dans l’histoire par ceux qui ont résisté avec honneur. Nous n’oublierons pas nos amis qui nous ont soutenus sans réserve tout au long de ce processus, ni ceux qui ont creusé des fosses dans notre dos ni les puissants qui ont tenté de nous éliminer.

Notre moral est au plus haut et nous sommes toujours aussi forts et résilients. Et il ne fait aucun doute que nous gagnerons. Berxwedan jîyan e! (La résistance, c’est la vie !)

La « voie du développement » Turquie-Irak pour contrer les acquis kurdes en Irak et en Syrie?

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KURDISTAN – La « route du développement » Turquie-Irak est présentée comme une initiative économique. En réalité, cela pourrait être davantage lié aux efforts déployés à Ankara et à Bagdad pour contrer la perspective d’une autonomie kurde, signale le journaliste Hoshang Hasan dans l’analyse suivante.

Le projet de route de développement (DR) était en tête de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Irak fin avril. Le projet est décrit comme une route commerciale reliant l’Asie à l’Europe via l’Irak et la Turquie. Il devrait entrer en service en 2028. Cependant, outre ses objectifs de développement déclarés, des objectifs sécuritaires et politiques clés semblent faire partie des calculs turcs. La route impacte deux entités dirigées par les Kurdes, suscitant des inquiétudes quant au fait que le projet prévu pourrait être un projet conjoint Ankara-Bagdad visant à menacer les acquis kurdes dans la région.

LA RÉGION DU KURDISTAN IRAKIEN (KRI)

L’année dernière, des cartes non officielles du tracé potentiel de la route de développement ont circulé dans les médias régionaux, suggérant qu’elle pourrait traverser des villes de la région du Kurdistan irakien (KRI), telles que Zakho et Dohuk. Le ministère irakien des Transports avait même discuté du projet routier avec son homologue de la région du Kurdistan. Cependant, les dernières cartes, publiées par l’Agence turque Anadolu, montrent que l’itinéraire évite le territoire de la région du Kurdistan et suit plutôt la route Tikrit-Mossoul. Cette décision était justifiée par l’affirmation selon laquelle la nature montagneuse de la région augmenterait le coût du projet. À son tour, le ministre des Transports du KRI a déclaré via son compte X qu’« il n’y aura pas de voie de développement sans le Kurdistan ». Cela démontre les inquiétudes légitimes des autorités d’Erbil quant aux véritables objectifs du projet.

Il semble que l’Irak n’ait pas encore oublié le référendum sur l’indépendance de la région du Kurdistan en 2017. Bagdad pourrait encore vouloir punir les Kurdes irakiens pour avoir pris cette mesure unilatérale. Après les avoir empêchés d’exporter du pétrole vers la Turquie et perturbé les bases de l’économie du KRI, le gouvernement central irakien cherche à contourner la région, à suspendre ses importations routières et à rappeler aux autorités kurdes qu’elles dépendent de Bagdad pour leur prospérité.

Il est prévu que la République dominicaine entre sur le territoire turc au poste frontière d’Ovakoy, plutôt qu’au poste frontière d’Ibrahim Khalil. Cela pourrait représenter un autre coup dur pour l’économie du KRI. Les médias suggèrent que le gouvernement central de Bagdad gérera le passage d’Ovakoy à la place du gouvernement régional du Kurdistan, qui gère Ibrahim Khalil. Cela réduira le volume des échanges commerciaux via Ibrahim Khalil, ce que Bagdad considère comme une nouvelle opportunité de punir les Kurdes. Le projet Ovakoy est sur la table depuis longtemps, la Turquie se coordonnant directement avec les communautés turkmènes irakiennes, notamment à Tal A’far, Mossoul et Kirkouk, pour le rendre possible. En octobre 2017, Yeni Safak, pro-AKP, a rapporté que « la nouvelle porte sera une alternative au poste frontière de Khabour pour punir [le leader du PDK Masoud] Barzani pour le référendum et empêcher le Kurdistan de bénéficier de cette principale source de revenus ».

L’ADMINISTRATION AUTONOME DÉMOCRATIQUE DU NORD ET DE L’EST DE LA SYRIE (DAANES)

Les deux voies de la République dominicaine, une voie ferrée et une autre autoroute, semblent commencer au port irakien de Faw, dans le Golfe arabe, et traverser l’Irak vers la Turquie.

Les premières étapes d’éventuelles nouvelles opérations militaires turques en Irak visent à resserrer la frontière nord de l’Irak avec la Syrie et à restreindre l’accès au nord-est de la Syrie depuis le KRI via Semalka/Peshkhabour, le seul poste frontière reliant le nord-est de la Syrie au monde extérieur.

La porte constitue l’unique voie logistique de la coalition dirigée par les États-Unis vers le nord-est de la Syrie, où sont stationnés environ 2 000 forces américaines et étrangères pour aider les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans leur mission de lutte contre l’EI. L’escalade dans la région pourrait placer les forces américaines dans une position similaire à celle dans laquelle elles se sont retrouvées lors de l’incursion turque de 2019 à Ras al-Ain et Tal Abyad, qui a conduit au retrait partiel des forces américaines du nord-est et à l’entrée de la région. Les forces russes, turques et syriennes dans les régions que les États-Unis ont laissées derrière elles.

Au lieu de relier Mossoul à la Turquie via la frontière Dohuk-Zakho, relier Mossoul à Nusaybin en Turquie via le nord-est de la Syrie reste sur le radar turc. Dans ce cas, le KRI serait entièrement isolé et la connexion Ankara-Bagdad serait directe. Selon les calculs d’Ankara, la partie nord-est syrienne de l’ancienne voie ferrée Berlin-Bagdad, reliant Tal Kochar à Qamishlo, réduirait la distance de la République dominicaine et permettrait à l’itinéraire de contourner complètement le KRI.

La Turquie a récemment intensifié ses attaques aériennes contre des infrastructures clés dans cette région du nord-est de la Syrie, ciblant principalement les stations électriques, pétrolières et gazières. Une opération au sol n’est pas exclue.

LE PARTI DES TRAVAILLEURS DU KURDISTAN (PKK)

Les combattants du PKK sont présents et opèrent dans les zones frontalières turco-irakiennes depuis des décennies. Ankara voit la RD comme une opportunité d’exercer une pression sur Bagdad et Erbil pour qu’ils offrent davantage de soutien à ses opérations militaires anti-PKK. Utilisant l’eau, l’énergie et le commerce pour obtenir des concessions, Ankara s’immisce dans les affaires intérieures irakiennes et même dans les relations kurdes-kurdes pour défendre ces intérêts. Les responsables turcs ont ouvertement promis un « été chaud » au cours duquel ils lanceraient une opération militaire visant à contrôler toute la frontière turco-irakienne sur une profondeur de 30 à 40 kilomètres sous prétexte de combattre le PKK.

La Turquie a lancé des incursions majeures contre le PKK dans le KRI au cours des dernières années. En raison du paysage montagneux difficile et de la résistance opposée par les combattants du PKK, ces opérations n’ont pas réussi à déloger le groupe. La présence du PKK dans la région montagneuse du nord de l’Irak remonte aux années 1980, lorsque les partis kurdes irakiens, dont le PDK, ont conclu un accord avec le groupe. En 2013, dans le cadre des négociations de paix entre le PKK et le gouvernement turc, le PKK a retiré ses forces de la Turquie vers le nord de l’Irak.

Le désir de la Turquie de bénéficier du soutien de l’Irak pour des opérations militaires élargies est ce qui a poussé le président turc à se rendre lui-même à Bagdad pour la première fois depuis plus d’une décennie. Les médias irakiens ont rapporté que les discussions sur la sécurité, notamment celles liées au PKK, ont occupé une grande partie de la visite.

Alors que la route peut apparemment apparaître comme un projet de développement entre Bagdad et Ankara, sous ses pierres se cachent des incendies que les deux gouvernements cherchent à déclencher en faveur des ambitions kurdes dans la région du Kurdistan irakien (KRI) et de l’administration autonome démocratique de la région du nord et de l’est de la Syrie (DAANES).

Hoshang Hasan est un journaliste syrien kurde basé au Rojava, dans le nord de la Syrie. Il a couvert la lutte contre l’Etat islamique en tant que correspondant de guerre pour une chaîne kurde locale, et son travail a été publié dans de nombreux médias kurdes et arabes.

 

Article en anglais à lire sur le site Kurdish Peace Institute: Turkey’s ‘Development Road’ Threatens Kurdish Gains in Iraq and Syria

PARIS. Découverte d’armes appartenant à William Malet

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PARIS – Le 23 décembre 2022, un homme armé tuait trois personnes devant le centre kurde de Paris situé au 16 rue d’Enghien où une réunion devait avoir lieu. L’assassin fut neutralisé dans un salon de coiffure kurde de la même rue où il s’était rendu pour continuer à tuer des Kurdes. Aussitôt, les militants et les organisations kurdes de France ont attiré l’attention sur la nature terroriste de l’attentat, mais la justice française l’a qualifié d’acte à « caractère raciste ». Près de deux ans après le massacre, un nouvel élément vient soutenir la thèse d’attentat terroriste commis avec l’aide de complices.
 
Le 23 décembre 2022, lors d’une attaque terroriste ciblant le centre kurde de Paris dans la rue d’Enghien, William Malet a assassiné une membre éminente du mouvement des femmes kurdes, Emine Kara (Hevin Goyî), l’artiste kurde Mehmet Şirin Aydın (Mir Perwer) et un simple retraité  du nom Abdurrahman Kızıl. Alors que le tueur, arrêté par des employés d’un salon de coiffure kurde où il s’était rendu après le premier massacre, est poursuivi par la justice française pour un attentat à « caractère raciste », on apprend grâce au site Parisien que les enquêteurs ont découvert dans une cave un fusil d’assaut, de nombreuses munitions et des armes blanches appartenant à William Malet.

Le 17 mai, la police a révélé avoir trouvé un fusil d’assaut suisse SIG STG 57, des centaines de cartouches, des couteaux, un gilet pare-balles et un viseur dans une cave sous un appartement de la rue Bachaumont, dans le 2e arrondissement de Paris. Cette cache a été découverte sur la base des instructions de Malet et n’était pas connue auparavant des enquêteurs.

Lors de son dernier interrogatoire, le 27 mars, Malet a admis avoir planifié une attaque à Saint-Denis avant de viser la communauté kurde de la rue d’Enghien. Il a affirmé avoir abandonné son projet initial en raison de problèmes techniques avec le fusil. « Le fusil a été démonté, la crosse s’est détachée et elle s’est bloquée lorsque j’ai essayé de la remonter », a-t-il expliqué.

La découverte de cet arsenal caché a accru les soupçons de complicité. David Andic, avocat du Conseil démocratique kurde français (CDK-F), agissant au nom des victimes, a souligné les incohérences des déclarations de Malet. « Nous pensons que Malet cache la vérité, en ne proposant que des versions évolutives des événements. Nous exigeons une enquête approfondie sur son passé », a-t-il déclaré.

Ce récent développement fait suite à une conférence de presse du 2 mars, au cours de laquelle les porte-parole du CDK-F et leurs avocats ont publiquement rejeté l’argument des autorités françaises selon lequel l’attaque était basée uniquement sur un « mobile raciste » et ont exigé une enquête approfondie sur les circonstances. implication possible d’influences extérieures.

De son côté, Agit Polat, porte-parole du CDK-F qui rejette l’argument des autorités françaises selon lequel l’attentat serait à « caractère raciste » et non pas terroriste, a déclaré que « Dès les premiers instants, nous avons insisté sur le caractère politique de cet attentat terroriste. Nous avons aussi souligné l’existence des commanditaires. Malgré le cynisme du PNAT à ne pas se saisir de l’affaire, la piste des complices se concrétise ».
 
William Malet dans le salon de coiffure, avant sa neutralisation par les employés du salon
Quelques heures avant le massacre de la rue d’Enghien, William Malet s’était rendu à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en RER et sur les images de vidéosurveillance, on le voyait chargé d’un sac noir. Les militants kurdes avancent la piste d’attentat terroriste en lien avec les services secrets turcs (MIT). Ces derniers sont également tenus responsables du triple assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez le 9 janvier 2013 à Paris, près de la Gare du Nord, toujours dans le 10e arrondissement de Paris. L’enquête sur le triple meurtre de 2013 traine depuis plus de 10 ans avec un « secret défense » opposé à l’affaire par les autorités française et on craint que le deuxième massacre ciblant les Kurdes à Paris reconnaisse des obstacles similaires empêchant que la justice soit rendue aux Kurdes afin de ne pas froisser la Turquie d’Erdogan.

TURQUIE. Les mères du samedi exigent la vérité sur la disparition de 3 civils kurdes le 24 mai 1994

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ISTANBUL – Au cours de leur 999ème semaine d’action sur la place Galatasaray, les Mères du samedi ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Selim, Hasan et Cezayir Örhan, trois civils kurdes portés disparus après avoir été détenus à Diyarbakir / Kulp (Pasûr) par des commandos turcs 24 mai 1994

Le 20 avril 1994, une unité militaire affiliée à la Brigade Commando Bolu a installé un camp autour du village de Çağlayan dans le district de Kulp à Diyarbakır. Les soldats de l’unité, qui menaient des opérations dans la région, sont venus au hameau de Deveboynu le 24 mai 1994. À ce moment-là, il y avait 46 personnes dans le village. Ils ont emmené avec eux Mehmet Selim, 12 ans, Hasan, 40 ans, et Cezayir Örhan, 17 ans.

Saisi par la famille d’Örhan à qui les autorités turques affirmaient que les trois hommes n’avaient pas été arrêtés par l’armée turque, la CEDH, dans sa décision du 6 novembre 2002 a déclaré qu’il fallait partir du principe que les Örhan sont morts après leur arrestation non confirmée par les forces de sécurité. En conséquence, elle a déterminé que l’État [turc] était responsable de leur mort et a condamné la Turquie, la tenant pour responsable de la disparition de Mehmet Selim, Hasan et Cezayir Örhan en détention.

Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

IRAN. Le régime iranien a exécuté 10 femmes en moins de 5 mois

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IRAN – Ce matin, la prisonnière turque, Parvin Mousavi a été exécutée à la prison d’Urmia. Elle est la 10e femme exécutées en Iran depuis le début de l’année 2024 où un prisonnier est exécuté toutes les 5 heures.
 
Le nombre de femmes exécutées dans les prisons iraniennes depuis le début de l’année (moins de cinq mois) a atteint 10 avec les exécutions de Parvin Mousavi et de Fatemeh Abdullahi, une prisonnière de Neishabur dans la province du Khorasan-e-Razavi.
 
Selon un rapport reçu par l’ONG kurde, Hangaw, une femme de 27 ans nommée Fatemeh Abdullahi a été exécutée samedi matin dans la prison centrale de Neyshabur.
 
Selon une source bien informée, Fatemeh Abdullahi a été arrêtée il y a trois ans pour le meurtre de son mari et condamnée à mort par la justice de la République islamique d’Iran.
 
Selon les statistiques enregistrées par le Hengaw, au moins 10 femmes ont été exécutées.
 
#StopExecutionsInIran #JinJiyanAzadi #womenlifefreedom #femmevieliberté

Le Rojava commémore les martyrs de la révolution

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SYRIE / ROJAVA – Les habitants du nord et de l’est de la Syrie ont allumé des bougies sur les tombes des héros de la révolution du Rojava à la veille de la Journée des martyrs célébrée le 18 mai et marquant le 47e anniversaire du martyre du révolutionnaire kurde Haki Karer.

À l’occasion du 47e anniversaire du martyre d’un des premiers cadres du PKK, Haki Karer, et de la Journée des martyrs célébrée le 18 mai, les habitants du nord-est de la Syrie se sont rendus hier soir aux sanctuaires des martyrs et y ont allumé des bougies sur leurs sanctuaires, soulignant leur engagement pour poursuivre la lutte jusqu’à ce qu’ils atteignent les objectifs pour lesquels leurs martyrs se sont sacrifiés.

Les habitants de la ville de Qamishlo se sont rendus au sanctuaire du martyr Dalil Sarukhan. Alors que les habitants de la ville de Hasaka se sont rendus au sanctuaire du martyr Djjwar dans le village d’Al-Dawudiyah, les habitants de Derik se sont également rendus au sanctuaire du martyr Khabat Derik, tandis que les habitants de la ville de Tal Tamr se sont rendus à le sanctuaire des martyrs de la ville, et les habitants de la ville d’Al-Shaddadi se sont également rendus au sanctuaire des martyrs de la ville, les habitants de la ville de Darbisiyya se sont également rendus au sanctuaire du martyr Rustam Judi et le Les habitants de la ville de Tirbespiyê se sont rendus au sanctuaire du martyr Dilshir dans le village de Dokri.

Dans le canton de l’Euphrate, les habitants de Kobané se sont rendus au sanctuaire du martyr Dicle, au sud de la ville de Kobani. Quant aux habitants d’Afrin et du canton de Shahba, ils se sont rendus au sanctuaire des martyrs de la résistance de l’époque, les habitants de Tabqa se sont également rendus au sanctuaire des martyrs.

De brefs discours ont été prononcés dans les sanctuaires des martyrs, dans lesquels ils ont rappelé le martyr Haqqi Qarar et tous les martyrs de la liberté, et ont souligné l’engagement en faveur de la mémoire et des sacrifices des martyrs jusqu’à ce que les objectifs pour lesquels ils sont tombés soient atteints, le les gens allumaient également des bougies sur leurs sanctuaires en leur mémoire.

 

 

 

ROJAVA. En six ans, 10 000 kidnappings et 463 meurtres commis à Afrin

SYRIE / ROJAVA – Dans le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie depuis 6 ans, 10 332 personnes ont été kidnappées, 463 autres tuées, tandis qu’au moins 142 personnes ont été violées. La majorité des victimes (803 cas), tuées, kidnappées ou violées, étaient des femmes et des filles mineures. A Afrin, on assiste à un génocide doublé d’un féminicide ciblant les Kurdes.
 

Le génocide kurde doublé d’un féminicide 

 

Les meurtres, enlèvements et viols se multiplient de jour en jour à Afrin, occupée par l’État turc et ses mercenaires depuis mars 2018..

Selon les rapports de l’Organisation des Droits humains Afrin – Syrie, depuis le début de l’occupation d’Afrin en 2018 jusqu’à aujourd’hui, 463 personnes ont été tuées, 10 332 personnes ont été kidnappées et 142 personnes ont été violées.

Le bilan des crimes et violations commis par les occupants et leurs mercenaires à la lumière de la négligence mondiale et en fermant les yeux sur eux, tel que contenu dans les rapports classés chaque année, est le suivant:

2018-2019

Enlèvement : 7 213 personnes, dont 270 femmes.

Tués : 230 personnes, dont 59 femmes.

Viol : 60 femmes.

Poussées au suicide : 5 femmes

2020

Enlèvement : 1 079 personnes, dont 92 femmes.

Tués : 67 personnes, dont 9 femmes.

Viol : 76 femmes.

Mariage de filles mineures : 5.

2021 :

Enlèvement : 838 personnes, dont 82 femmes (dont 25 filles mineures) et 13 enfants.

Tués : 65 personnes, dont 14 femmes.

2022 :

Enlèvement : 629 personnes, dont 49 femmes et un enfant.

Tués : 62 personnes, dont 20 femmes (7 femmes ont été tuées à la suite du bombardement).

2023 :

Enlèvement : 376 personnes, dont 35 femmes et 6 enfants.

Tués : 20 personnes, dont 4 femmes.

Viol : une femme.

Poussées au suicide : 2 femmes.

Les 4 premiers mois de cette année(2024) :

Enlèvement : 197 personnes, dont 25 femmes.

Tués : 19 personnes, dont 2 femmes.

Viol : 5 filles.

Les rapports sont restés sans réponse

L’Organisation des droits humains d’Afrin a envoyé ses rapports à Amnesty International et à d’autres organisations internationales de défense des droits humains mais n’a pas encore reçu de réponse.

La coprésidente du Syndicat des avocats des cantons d’Afrin et de Shahba, Rusheen Haddo, s’est entretenue avec l’agence ANHA sur ce sujet.

Rusheen Haddo a souligné la poursuite des violations à Afrin occupée depuis le début de son occupation, de diverses manières et sous diverses formes, et a déclaré : « Les filles mineures, en particulier, ont été forcées de se marier sous la menace et livrées à des groupes de mercenaires. Des filles sont également kidnappées et une rançon financière est exigée de leurs familles pour leur libération. Des centaines de femmes kurdes ont été kidnappées devant leurs familles et leurs enfants. »

Rusheen a souligné que l’État d’occupation turc cherche à briser la volonté des femmes de la région par des politiques de meurtre, d’enlèvement, de viol et autres. Elle a poursuivi son discours en disant : « Tous les crimes et violations visent à éliminer le libre arbitre des femmes. La Turquie veut se venger de l’EI et briser la volonté des femmes. »

Rusheen Haddo a révélé que 6 ans après l’occupation d’Afrin, l’Organisation des droits humains (HRW) a abordé pour la première fois les violations et les pratiques inhumaines ayant lieu à Afrin dans son rapport publié le 26 février, mais qu’aucune mesure n’a encore été prise.

Rosheen Haddo a appelé les organisations internationales à se rendre à Afrin et à enquêter sur les crimes commis là-bas.

Le Rojava solidaire des otages du « Procès Kobanê »

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SYRIE / ROJAVA – Les habitants de la région de l’Euphrate ont protesté contre la décision de l’État turc concernant les personnalités politiques kurdes condamnés à des centaines d’années de prison dans le « Procès Kobanê » et ont envoyé un message à l’occupation turque : « Les détenus du procès Kobanê sont notre fierté ».
 

Des centaines de personnes ont manifesté dans la ville de Kobani, dans le canton de l’Euphrate, pour protester contre les décisions des autorités turques à l’encontre des détenus de l’« affaire Kobani ».

Les manifestants ont commencé à scander le slogan « Les détenus de l’affaire Kobani sont notre dignité » depuis la Place des Femmes Libres, tout en brandissant des photos du leader Abdullah Öcalan et des détenus politiques et le slogan « La résistance, c’est la vie (Berxwedan Jîyan e) ».

Au cours de ce discours, le coprésident du Conseil du Mouvement communautaire démocratique du canton de l’Euphrate, Anwar Muslim, a prononcé un discours dans lequel il a déclaré : « L’Alliance pour la justice et le développement et le Mouvement national ont soutenu le terrorisme lors de l’attaque de Kobani et ont affirmé à plusieurs reprises que Kobani a été vaincu et est tombé, mais Kobani a résisté et a gagné ».

Devant le bâtiment de l’Administration autonome du canton de l’Euphrate, le coprésident du Conseil exécutif du canton de l’Euphrate, Farhan Haj Issa, a lu une déclaration. Le communiqué indique que l’État turc ne sera pas en mesure de briser la volonté du peuple qui marche sur le chemin de la liberté et de la résistance avec ces décisions.

Il a poursuivi dans sa déclaration : « Contre l’attaque terroriste contre Kobani, notre peuple au Kurdistan du Nord s’est soulevé. Tous nos partis politiques se sont levés pour soutenir notre peuple et ont commencé à agir, de sorte que tous les combattants et partisans de la résistance contre le terrorisme sont devenus la cible du nouvel État turc et ottoman ». 

TURQUIE. Blocus d’Erdogan au Kurdistan après le verdict du procès Kobanê

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TURQUIE / KURDISTAN – En parallèle au verdict inique ciblant le mouvement politique kurde dans l’affaire dite « Kobanê », le régime turc a instauré un « couvre-feu » dans toutes les régions kurdes en interdisant les rassemblements. Il imagine qu’il pourrait endiguer la colère de la population kurde avec les interdictions qui rappellent l’État d’urgence des années 1990 instauré au Kurdistan du Nord où l’armée turque a commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment, en brûlant et en dépeuplant plus de 4000 villages kurdes.

Diyarbakir (Amed), Batman (Elih), Bingol, Dersim, Mardin, Van, Sirnak, Agri ,Siirt (Sêrt)… Erdogan a interdit les rassemblements et manifestations dans toutes les provinces kurdes alors que le verdict du Procès Kobanê a créé une onde de choque chez les Kurdes, au-delà du Kurdistan colonisée par la Turquie. Malgré l’interdiction de rassemblement, des jeunes Kurdes ont défilé la nuit dernière à Amed et dans la province méridionale d’Adana.

Retour sur l’Affaire Kobanê

En septembre 2014, l’Etat islamique, qui contrôlait alors une partie importante du territoire syrien, a lancé une attaque contre Kobanê, la ville kurde du nord de la Syrie, située près de la frontière avec la Turquie.

Fin septembre, un groupe de personnes s’est rendu à Suruç, une ville voisine de Kobanê dans la ville à majorité kurde d’Urfa, et a tenté de traverser la frontière. La police les a empêchés en utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

Des photos montrant prétendument des milices de l’Etat islamique entrant en Syrie ont été publiées les mêmes jours.

Le président Recep Tayyip Erdoğan a également fait des déclarations indiquant qu’il assimilait le PKK à l’Etat islamique. Tandis que les blessés venant de Kobanî attendaient à la frontière, les blessés de l’Etat islamique étaient soignés dans les hôpitaux. Plusieurs informations faisant état de la chute de la ville ont été démenties.

Après que le HDP ait appelé à descendre dans la rue contre un éventuel massacre à Kobanî, des milliers de personnes ont manifesté dans les provinces à majorité kurde ainsi qu’à Ankara et Istanbul. Si les partis de gauche ont également soutenu ces manifestations, des décès sont également survenus avec le début des violences policières. Des conflits de rue s’ensuivent. 42 personnes ont perdu la vie du 6 au 12 octobre 2014.

Selon un rapport de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), 46 personnes sont mortes, 682 personnes ont été blessées et 323 personnes ont été arrêtées lors des manifestations organisées entre le 7 et le 12 septembre 2014. Comme le rapporte l’AA, 31 personnes ont perdu la vie, 221 citoyens et 139 policiers ont été blessés.

L’acte d’accusation

Le parquet général d’Ankara a préparé un acte d’accusation concernant les manifestations de Kobanî qui ont eu lieu du 6 au 8 octobre 2014.

108 personnes, dont l’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP) Selahattin Demirtaş (condamné à un total de 42 ans de prison) figuraient parmi les « suspects ».

L’acte d’accusation vise à punir tous les suspects pour « trouble à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’État », « meurtre », « tentative d’assassinat », « brûler le drapeau » et « violation de la loi sur la protection d’Atatürk ».

Préparé par le Bureau d’enquête sur les crimes terroristes du parquet général d’Ankara, l’acte d’accusation a été transmis au 22e tribunal pénal lourd d’Ankara. Le tribunal a accepté l’acte d’accusation le 7 janvier 2021.

La Turquie continue à brûler les champs de céréales du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Les forces d’occupation turques continuent leur campagne de destruction des régions gouvernées par l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie / Rojava (AANES), ciblant les champs agricoles pour priver les habitants de leurs moyens de subsistance et de paralyser l’économie de la région. Cette agression continue a suscité une large condamnation de la part des populations locales kurde, arabe, assyrienne…, qui critiquent le silence de la communauté internationale sur ces violations.
 
L’Armée nationale syrienne (SNA), soutenue par la Turquie, a incendié des terres agricoles dans la campagne occidentale de Tel Tamr, notamment les villages d’Al-Qasimiya, Al-Jamiliya, Al-Aziziyah, Al-Daoudia, Abdel Salam Sharqi et Abdel Salam Gharbi. Malgré les efforts des comités d’urgence locaux et des habitants pour éteindre les incendies, les feux ont causé des dégâts importants.
 
Ces actes destructeurs se sont également étendus aux campagnes de Mabbug (Manbij) et d’Abu Rasayn (Zarkan), où d’autres terres agricoles ont été incendiées, entraînant d’importantes pertes. L’incendie délibéré des récoltes par ces factions est considéré comme une tentative de déstabiliser l’économie de la région et de compromettre la capacité de la population locale à subvenir à ses besoins, la poussant à l’exil.

TURQUIE. Le DEM parti appelle à la solidarité contre la liquidation du mouvement politique kurde

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TURQUIE – Hier, le dictateur Erdogan a porté un nouveau coup d’État contre le mouvement politique kurde en Turquie en faisant condamner à des centaines d’années de prison de nombreuses personnalités politiques kurdes, dont le coprésident du parti HDP Selahattin Demirtaş, dans un énième procès (affaire Kobanê) inique à la turque. Le successeur d’HDP, DEM parti appelle à la solidarité internationale « contre ces décisions illégales et à confirmer le verdict de la CEDH ».

Le DEM parti publie un communiqué appelant à la solidarité internationale

 
En 2014, alors que l’EI était sur le point de s’emparer de la ville de Kobanê, des manifestations massives et démocratiques ont éclaté dans le monde entier, y compris dans de nombreuses villes de Turquie. Au cours de ces manifestations, 46 civils, dont 34 membres et sympathisants du HDP, ont été tués par des groupes pro-EI, avec la provocation des forces de sécurité turques.
 
 
Malgré la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a clairement indiqué que le HDP ne pouvait pas être considéré comme responsable des violences, le gouvernement actuel a persisté dans la procédure judiciaire lancée contre les membres exécutifs du HDP, notamment les coprésidents Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş. Les accusés ont réfuté toutes les allégations, mais le tribunal a poursuivi les procès sous une influence politique évidente. Les irrégularités judiciaires ont été évidentes dès le début, lorsque le juge initial s’est avéré être membre d’une organisation criminelle, et ont été flagrantes tout au long du procès. Le tribunal a injustement condamné de nombreux politiciens du HDP sur la base d’allégations sans fondement.
 
 
Les verdicts illicites sont les suivants :
 
 
1) SELAHATTİN DEMİRTAŞ (co-président du HDP) : 42,5 ans d’emprisonnement
 
 
2) FİGEN YÜKSEKDAĞ (coprésidente du HDP) : 30 ans et 3 mois d’emprisonnement
 
 
3) ALP ALTINÖRS (membre du bureau exécutif du HDP) : 22,5 ans d’emprisonnement
 
 
4) NAZMİ GÜR (coprésident adjoint pour les affaires étrangères et membre de l’APCE) : 22,5 ans d’emprisonnement
 
 
5) ZEKİ ÇELİK (membre du bureau exécutif du HDP) : 22,5 ans d’emprisonnement
 
 
6) ZEYNEP KARAMAN (membre du bureau exécutif du HDP) : 22,5 ans d’emprisonnement
 
 
7) PERVİN ODUNCU (membre du bureau exécutif du HDP) : 22,5 ans d’emprisonnement
 
 
8) GÜNAY KUBİLAY (Président et membre du bureau exécutif du HDP) : 20,5 ans d’emprisonnement
 
 
9) İSMAİL ŞENGÜL (membre du bureau exécutif du HDP) : 20,5 ans d’emprisonnement
 
 
10) DİLEK YAĞLI (membre du bureau exécutif du HDP) : 20 ans d’emprisonnement
 
 
11) BÜLENT PARMAKSIZ (membre du bureau exécutif du HDP) : 18 ans d’emprisonnement
 
 
12) ALİ ÜRKÜT (membre du bureau exécutif du HDP) : 17 ans d’emprisonnement
 
 
13) CİHAN ERDAL (membre du bureau exécutif du HDP) : 16 ans d’emprisonnement
 
 
14) GÜLTAN KIŞANAK (Maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakir) : 12 ans d’emprisonnement
 
 
15) SEBAHAT TUNCEL (ancienne députée et membre exécutif de l’assemblée des femmes du HDP) : 12 ans d’emprisonnement
 
 
16) ZEYNEP ÖLBECİ (membre du conseil exécutif du HDP) : 11,5 ans d’emprisonnement
 
 
17) AHMET TÜRK (Maire de la municipalité métropolitaine de Mardin) : 10 ans d’emprisonnement
 
 
18) EMİNE AYNA (ancienne députée et membre de l’assemblée des femmes du HDP) : 10 ans d’emprisonnement
 
 
19) AYLA AKAT ATA (ancienne députée et membre exécutif de l’Assemblée des femmes du HDP) : 9 ans et 9 mois d’emprisonnement
 
 
20) AYNUR AŞAN (Membre de l’Assemblée du HDP) : 9 ans d’emprisonnement
 
 
21) AYŞE YAĞCI (Membre de l’Assemblée du HDP) : 9 ans d’emprisonnement
 
 
22) MERYEM ADIBELLİ (membre du bureau exécutif du HDP) : 9 ans d’emprisonnement
 
 
23) MESUT BAĞCIK (membre de l’assemblée du HDP) : 9 ans d’emprisonnement
 
 
24) NEZİR ÇAKAN (membre du bureau exécutif du HDP) : 9 ans d’emprisonnement
 
 
Les décisions prises par le tribunal concernant les politiciens du HDP sont en contradiction directe avec la décision de la CEDH et la constitution turque. Ces verdicts sont illicites pour notre parti et notre peuple. Nous appelons d’urgence toutes les personnes et organisations qui défendent les droits humains et les valeurs démocratiques fondamentales à dénoncer ces décisions illégales et à confirmer le verdict de la CEDH.
 
 
Ebru Günay & Berdan Öztürk
 
Coprésidents de la commission des affaires étrangères du parti DEM

Sebahat Tuncel : La lutte n’est pas terminée, elle continue

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TURQUIE – Affaire Kobani. Les femmes politiques kurdes, Sebahat Tuncel, Ayla Akat Ata, Meryem Adıbelli et Ayşe Yağcı ont été libérées de la prison d’Ankara/Sincan suite au verdict du procès Kobanê. 
 
Faisant une déclaration devant la prison, Sebahat Tuncel a déclaré : « Ce n’est pas le jury qui nous a jugés, ce sont les membres de l’AKP qui portaient les robes [des jurés]. Aujourd’hui, cela a été prouvé. Nous savons que c’est une décision politique. La lutte n’est pas terminée, elle continue. »
 
Les femmes politiques détenues dans le cadre de l’affaire Kobanê ont été libérées du campus de la prison de Sincan. Sebahat Tuncel, Ayla Akat Ata, Meryem Adıbelli et Ayşe Yağcı ont été accueillies par des youyous et des slogans « Jin, jiyan, azadî (femme, vie, liberté) ».

Après sa libération, Sebahat Tuncel a prononcé un bref discours devant la prison.

Sebahat a déclaré :

« L’affaire Kobané a été dès le début une affaire d’illégalité et de vengeance. La solidarité a été punie aujourd’hui. Nous sommes partis, laissant nos camarades en prison. La justice n’a pas été rendue, la justice a été assassinée aujourd’hui. Nous savons pourquoi. Nous essayons de dénoncer cela devant les tribunaux depuis 3 ans. Nous avons toujours expliqué qu’il existe un procès de vengeance contre les Kurdes suite à la politique de déni et de destruction de l’AKP. Ce n’est pas la commission qui nous a jugés, ce sont les membres de l’AKP qui portaient [les robes des jurés]. Cela a été prouvé aujourd’hui. Nous savons qu’il s’agit d’une décision politique. Ils ont puni nos amis pendant des décennies pour avoir fait preuve de solidarité avec la population de Kobané après avoir publié un tweet. L’AKP se dit solidaire du peuple palestinien, mais au cours de la même période, il y a eu un massacre contre le peuple kurde par l’Etat islamique en 2014. Le HDP ne pouvait rester silencieux face à cette atrocité inhumaine. D’ailleurs, la dignité humaine l’exige. Aujourd’hui, la dignité humaine est punie par cette décision. La lutte n’est pas terminée, elle continue. Il y a de l’action dans les prisons. Il y a des grèves de la faim depuis le 4 avril. Cette action s’est transformée en autre chose : une solution démocratique au problème kurde et une liberté pour le leader du peuple kurde, M. Öcalan. Parce que nous savons que la principale raison de toute cette anarchie, de cette injustice et de ces ténèbres est le problème kurde, et que la base principale du problème kurde aujourd’hui est le système de torture appliqué à Imralı. »

Aujourd’hui, on a assisté au verdict du procès intenté contre 108 personnalités politiques kurdes, dont 18 sont en prison depuis des années, parmi lesquels les anciens coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP) Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş, pour les manifestations contre les attaques de l’État islamique contre Kobanê d’octobre 2014. Comme on pouvait s’y attendre, la justice turque a rendu un verdict inique à l’issus d’un procès politique ciblant le mouvement kurde.