TURQUIE. Inquiétudes pour la santé de Nudem Durak
Les Kurdes commémorent les martyrs du 14 juillet 1982
TURQUIE / KURDISTAN – Il y a 42 ans, 4 prisonniers politiques, cadres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ont lancé une grève de la faim appelée le « jeûne de la mort », pour protester contre la torture et traitements inhumains dans la prison tristement célèbre de Diyarbakır. Tous les quatre ont perdu la vie et sont commémorés en tant que « martyrs du 14 juillet » par les organisations kurdes.
Sakine Cansız, une des cofondatrices du PKK, est l’une des seules femmes fondatrices du PKK à être décrite par ses camarades comme «l’esprit de la résistance dans la prison de Diyarbakir» et assassinée avec deux autres femmes kurdes Fidan Doğan et Leyla Şaylemez à Paris le 9 janvier 2013.
Terrifié par les implications de la mort rapide de ces prisonniers, qui ont politisé les quartiers, les tribunaux et la population, au-delà des murs de la prison avec leurs défenses politiques, devant les tribunaux et leur éducation dans les cellules, l’État turc a eu recours à des mesures drastiques et a tout fait pour minimiser la signification de ces actions.
TURQUIE. Arrestation d’un garde-forestier pyromane au Kurdistan
TURQUIE / KURDISTAN – Un garde-forestier a été surpris en train de déclencher un incendie de forêt dans la province kurde de Diyarbakir (Amed). Ce qui a renforcé les inquiétudes concernant la déforestation intentionnelle après les récents incendies meurtriers dans la région kurde. Une intervention rapide a permis d’éviter des dégâts considérables.
Aujourd’hui, un agent de gestion forestière a été pris en flagrant délit alors qu’il provoquait un incendie de forêt dans le district de Silvan (Farqîn) de Diyarbakır (Amed), ville kurde du sud-est de la Turquie, accentuant les inquiétudes concernant la déforestation intentionnelle après les récents incendies mortels dans la région.
Les riverains vigilants éteignent l’incendie provoqué par le pyromane de l’État turc
L’arrestation a eu lieu rapidement après que des employés municipaux ont intercepté Mustafa S. en train de déclencher l’incendie et l’ont rapidement remis aux autorités locales. Heureusement, des riverains vigilants ont réussi à maîtriser l’incendie avant qu’il ne cause des dégâts importants aux alentours.
La municipalité de Farqîn a demandé aux autorités des éclaircissements urgents sur les motivations de Mustafa S. et sur l’ampleur potentielle de l’incendie envisagé.
Le comaire de Silvan, Kadrî Esen, a exprimé sa profonde inquiétude face à cet incident, le reliant aux récents incendies catastrophiques qui ont coûté la vie à 15 personnes dans les villes voisines de Diyarbakır et Mardin. Ces incendies ont été attribués à des défaillances systémiques des infrastructures électriques, notamment liées à la compagnie nationale d’électricité DEDAŞ (Dicle Elektrik Dağıtım A.Ş.), où l’insuffisance de maintenance et d’investissement a aggravé les conditions conduisant à la perte tragique de vies humaines. Esen a remis en question l’adéquation des mesures de sécurité dans la région, appelant à une action rapide et transparente et exhortant les autorités à demander des comptes aux parties responsables et à assurer des réformes globales pour éviter de tels incidents à l’avenir.
HRW qualifie la Turquie de « puissance occupante » et saisit l’ONU
GENEVE – L’ONG internationale de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW) a qualifié la Turquie de « puissance occupante » dans le Nord et Est de la Syrie / Rojava. HRW a soumis un rapport à l’ONU pour que la Turquie soit poursuivie pour les crimes de guerre qu’elle a commis en Syrie, selon l’agence Mezopotamya.
Les réunions du Comité des Nations Unies pour la prévention de la torture, qui ont débuté à Genève le 8 juillet, se poursuivront jusqu’au 26 juillet. HRW a soumis un rapport de 10 pages au Comité de l’ONU. Une grande partie du rapport a attiré l’attention sur les violations qui impliquent la Turquie. Les forces turques et les mercenaires alliés à la Turquie ont commis d’innombrables crimes de guerre et crimes contre l’Humanité en Syrie, notamment dans les régions kurdes où ils ont opéré un nettoyage ethnique d’envergure.
Crimes de guerre
Les Kurdes commémorent le massacre de Zilan
TURQUIE / KURDISTAN – Il y a 94 ans, des milliers de Kurdes étaient massacrés et 44 villages incendiés dans la vallée de Zilan pendant la rébellion d’Ararat. Aujourd’hui, la Turquie construit un barrage dans cette vallée pour effacer les traces du massacre de Zilan.
TURQUIE. Le journaliste Sadık Topaloğlu détenu depuis mercredi
TURQUIE – Le journaliste kurde, Sadık Topaloğlu, est détenu depuis mercredi, sans qu’il sache de quoi on l’accuse.
La période de détention de l’ancien journaliste de l’agence Mezopotamya, Sadık Topaloğlu, arrêté avec son ami Mehmet Savaş dans la soirée du 10 juillet à Istanbul, a été une nouvelle fois prolongée.
Une décision de confidentialité a été imposée sur le dossier de Topaloğlu, qui continue d’être détenu au département de police d’Istanbul à Fatih.
L’avocat de Topaloğlu a déclaré que son client avait été interrogé sur un ancien dossier dans lequel il avait déjà été jugé. L’avocat de Topaloğlu a déclaré qu’aucune enquête n’avait été ouverte contre Topaloğlu et Savaş, et que la décision de détention avait été prise par le parquet de service.
KURDISTAN. L’armée turque a détruit le cimetière des combattants kurdes à Gabar
TURQUIE / KURDISTAN – Une centaine de tombes des combattants kurdes enterrés à Gabar, dans la province de Şırnak, ont été détruites par l’armée turque.
Près de 100 tombes ont été détruites dans le cimetière des martyrs construit dans le village de Basret, à Şırnak, et évacué par l’armée turque dans les années 90 pour des raisons de « sécurité ».
Les pierres tombales des combattants du PKK ont été brisées par des soldats et des paramilitaires. Les images montrent de nombreuses tombes vides à côté des tombes.
De plus, la mosquée et les toilettes construites juste à côté du cimetière ont également été détruites, tandis que les générateurs et les fournitures de cuisine laissés dans le cimetière par les habitants ont été volés par les paramilitaires qui se rendaient dans la zone pour abattre la forêt.
CINEMA. Un film sur les kolbars kurdes présenté au Festival international du film d’Édimbourg
Le nouveau long métrage d’Arash Rakhsha, « All The Mountains Give » racontant l’histoire de deux kolbars kurdes, sera projeté en première mondiale au Festival international du film d’Édimbourg. Les kolbars risquent leur vie pour porter sur leurs dos de la marchandises à travers les frontières montagneuses du Kurdistan entre l’Irak, l’Iran et la Turquie.
« All The Mountains Give » est un récit poignant de la vie de Hamid et Yasser, deux kolbars qui transportent des marchandises de contrebande entre les Kurdistans d’Iran et d’Irak. Le film sera projeté en avant-première au Festival international du film d’Édimbourg (EIFF) de cette année.
En kurde, « kolbar* » signifie celui qui porte une charge. Ce mot est utilisé pour décrire ceux qui participent au dangereux commerce transfrontalier dans les montagnes entre la Turquie, l’Iran et l’Irak. Les kolbars sont confrontés aux mines, aux drones armés et aux tirs des gardes-frontières lors de leurs traversées périlleuses.
Le Kurdistan se situe à l’intérieur des frontières nationales de quatre États-nations, et les kolbars traversent régulièrement les frontières entre trois de ces quatre parties.
Le film, réalisé par Arash Rakhsha, a déjà été salué par la critique. Emma Boa, de l’EIFF, a qualifié le film de « rare aperçu de la situation critique du peuple kurde », ajoutant : « c’est un portrait élégant d’un peuple marginalisé, où le sentiment palpable de risque et de danger contraste avec les rythmes doux de la vie familiale dans des conditions difficiles. »
Les dangers auxquels sont confrontés les kolbars décrits dans le film sont bien réels et s’aggravent rapidement. Le 31 juin 2024, un kolbar du nom de Rahim Ibrahim a été tué par des gardes-frontières iraniens alors qu’il traversait la frontière vers le Kurdistan iranien. Son corps aurait été jeté dans la rivière par les gardes, mais il a ensuite été récupéré par des habitants du village de Wiliu à Sardasht, dans la province iranienne d’Azerbaïdjan occidental.
Malheureusement, les meurtres de kolbars sont trop fréquents. En mai de cette année, deux kolbars ont été tués en Iran lors d’incidents distincts.
Le nombre de kolbars tués ou blessés au cours d’une période de deux semaines en novembre 2023 au Kurdistan iranien était de 43, selon l’ONG Hengaw.
En 2011, l’armée turque a bombardé un convoi de passeurs en provenance de Roboski, dans le sud-est de la Turquie, vers le Kurdistan irakien. Trente-quatre personnes ont été tuées, dont 19 enfants. L’incident a été qualifié par la politicienne kurde Leyla Zana de « blessure du Kurdistan ».
Le Congrès national du Kurdistan (KNK) a condamné les attaques contre les kolbars, les qualifiant de « brutales ». Dans un communiqué, il a déclaré que ces attaques faisaient partie de « la politique hostile de la République islamique d’Iran contre le peuple du Kurdistan ».
« All The Mountains Give » sera projeté à 11h le 17 août au Cameo Theatre d’Édimbourg, à 13h30 le 17 août au Summerhall Theatre, à 11h le 17 août au 50 George Square et à 21h le 20 août à Inspace.
Le film de 91 minutes a été inscrit parmi les dix premières mondiales en compétition à l’EIFF pour le prix Sean Connery pour l’excellence du long métrage.
En 2000, le film kurde « Un temps pour l’ivresse des chevaux » a remporté la Caméra d’or au Festival de Cannes. Réalisé par Bahman Ghobadi, le film raconte l’histoire d’un jeune kolbar nommé Ayoub qui entreprend un périlleux voyage transfrontalier pour tenter de subvenir aux besoins de sa famille. Ghobadi a écrit, filmé et produit « Un temps pour l’ivresse des chevaux » dans son village natal du Kurdistan iranien. (Medya News)
Qui sont les kolbars?
Kolber (ou kolbar) est dérivé des mots kurdes « kol » et « bar ». Kol (ou pişt) signifie « dos », bar signifie « charger ». Les Kolbars gagnent leur vie en transportant des marchandises sur leur dos à travers des frontières dangereuses. Les marchandises qu’ils transportent comprennent des cigarettes, des téléphones portables, des couvertures, des articles ménagers, du thé et, rarement, des boissons alcoolisées. Ils doivent emprunter des routes dangereuses entre le Kurdistan du Sud et le Kurdistan de l’Est. Les marchandises apportées sont vendues à des prix relativement élevés dans les centres commerciaux comme à Téhéran. Cependant, les kolbars qui effectuent le transport de marchandises au prix de leur vie ne reçoivent qu’un très petit salaire.
Kasibkar fait référence à ces personnes qui reçoivent les marchandises que les kolbars transportent au Kurdistan du Sud et trouvent des acheteurs dans les villes.
KURDISTAN. La Turquie avoue avoir ciblé la maison d’un agriculteur kurde à Duhok
IRAK / KURDISTAN – Le ministère turc de la Défense a publié des images montrant la destruction de la maison d’un agriculteur kurde, que la Turquie a fait exploser au cours de ses opérations militaires en cours dans la région du Kurdistan irakien (KRI).
S’adressant à l’agence de presse Rudaw, Khayri Hakim, l’agriculteur dont la maison a été détruite par les attaques de l’armée colonialiste turque, a éploré les 20 ans de travail qu’il a consacrés à la construction de sa maison, Hakim a déclaré : « J’ai contracté un prêt que je n’ai pas encore remboursé… J’ai dépensé 60 000 à 70 000 dollars pour la maison jusqu’à ce qu’elle soit terminée. Maintenant, je ne sais pas quoi faire. Je me sens complètement détruit. Il ne reste plus rien. »
La Turquie a établi sept nouvelles bases au cœur du territoire kurde irakien, portant le total à 71, ce qui suscite des inquiétudes quant à une occupation turque de fait sous couvert d’opérations contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon les équipes communautaires de pacification (CPT), la Turquie a mené 238 bombardements depuis le début de la nouvelle opération, déplaçant au moins 162 villages et menaçant d’en déplacer 602 autres. En outre, 2 000 hectares de terres agricoles ont été détruits, ce qui indique une présence militaire permanente facilitée par le Parti démocratique du Kurdistan (KDP).
Rudaw a parlé à un autre agriculteur dont les terres agricoles ont été incendiées dans la même région, dans le gouvernorat de Duhok. Rashid Ismail a déclaré : « Je dépendais de l’agriculture pour survivre. Je vendais des produits agricoles et des animaux. De cette façon, je subvenais à mes besoins et à ceux de ma famille, mais maintenant tout a disparu, il ne reste plus rien. Nous sommes devenus des gamins des rues. Nous avions des terres, pleine d’arbres [fruitiers] de toutes sortes, mais ils ont tous disparu. »
S’adressant également à Rudaw, plus tôt cette semaine, un villageois âgé de Mezhe qui a subi d’intenses frappes aériennes turques a comparé ces atrocités à « un autre Anfal [en référence à la campagne génocidaire lancée par l’Irak baasiste en 1988] » et ajouté « J’ai perdu dix membres de ma famille. N’ai-je pas le droit de pleurer ? ». Les nouvelles attaques de la Turquie dans la région du Kurdistan irakien (KRI) ont un impact dévastateur sur les villageois kurdes locaux qui sont les plus touchés par ces opérations.
Un autre villageois a décrit la dévastation à Kevnemij, où les incendies se sont propagés à partir d’attaques à proximité et ont détruit 90 % du village. « Les incendies ont consumé nos champs et nos maisons. Tout ce que nous avions a disparu », a-t-il déploré. Un troisième villageois a décrit comment son tracteur et ses terres agricoles ont été complètement brûlés, le laissant sans rien.
Cette information publiée par Rudaw est digne d’intérêt dans la mesure où l’organisation médiatique est affiliée au KDP, l’autorité dirigeante de la RRI qui a facilité et soutenu les opérations turques sur son territoire. D’autres reportages récents sur Rudaw ont cité la condamnation par le gouvernement fédéral irakien des opérations militaires en cours. (Medya News)
ROJAVA. L’eau potable arrive à Hassaké
SYRIE / ROJAVA – Après la remise en service des stations d’eau et la résolution des problèmes du canal Xebûr, l’eau de l’Euphrate est enfin acheminée vers Hassaké dirigée par l’administration autonome arabo-kurde.
Avec l’achèvement de la deuxième étape des travaux de distribution d’eau à Hesekê, l’eau potable a commencé à être achemninée vers les quartiers de la ville à partir de la station Ezîziyê.
Après la résolution des problèmes rencontrés dans le projet du canal Xebûr, qui amène l’eau de l’Euphrate à Hesekê, l’approvisionnement en eau a été réussi.
L’administration des eaux de Hesekê a déclaré que le 8 juillet, le pompage de l’eau de l’Euphrate vers Hesekê a été interrompu en raison de problèmes à 78 endroits différents sur les lignes de pompage où l’eau était distribuée à des fins d’essai.
Mihemed El Dexîl, coprésident du Conseil exécutif de l’Administration autonome du canton de Deir ez-Zor, a déclaré à ANHA que l’eau de l’Euphrate atteindrait la ville de Hesekê dans les 48 heures.
Dans une déclaration publiée sur son site officiel le 1er juillet, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) a annoncé que des stations d’eau ont été mises en service et que l’eau a commencé à être fournie depuis l’Euphrate jusqu’au canal d’irrigation de Xebur, et que la deuxième phase des travaux pour acheminer l’eau vers Hesekê a commencé.
TURQUIE. Attaques armées contre deux cafés de Diyarbakir
Attaques de Starbucks et de Burger King
Attaque contre un groupe de danse
KURDISTAN. Kidnapping d’une journaliste qui couvrait les activités militaires turques à Amadiya
Selon l’agence Zoom Medya, le PDK a enlevé une journaliste, un caméraman et un chauffeur qui les accompagnaient alors qu’ils effectuaient un reportage sur le déploiement militaire turc à Amadiya, dans la région du Kurdistan irakien. L’armée turque intensifie ses attaques d’occupation et, avec l’aide du PDK, le parti au pouvoir dans le sud du Kurdistan, se déplace comme si elle se trouvait sur son propre territoire. Les militaires turcs effectuent des contrôles d’identité et expulsent les villageois.
Le PDK veut évidemment empêcher toute couverture médiatique de l’activité militaire turque croissante dans la région, mais on ignore encore ce qui est arrivé à l’équipe de Zoom Medya. Le gouvernement du PDK agit de manière dictatoriale et, à l’instar de son modèle à Ankara, fait régulièrement arrêter ou enlever des journalistes.