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SYRIE. Trois autres yézidies sauvées des mains de DAECH

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SYRIE / ROJAVA – Les Unités de défense des femmes (YPJ) ont annoncé qu’une enfant et deux femmes yêzidies avaient été sauvées des griffes du groupe Etat Islamique (DAECH ou ISIS).

Les forces kurdes déclarent avoir sauvé les femmes êzdîes Ezize Xalid Ali (25 ans), Tewaf Dawud Çeto (24 ans) et une enfant prénommée Xunav, qui avait 2 mois au moment de son enlèvement en août 2014.

Les YPJ ont déclaré qu’Ezize Xalid a été secouru au camp de Hol et que Tewaf Çeto a été secourue alors qu’elle tentait de se sauver à la frontière syro-irakienne. De plus, une enfant yézidie nommé Xunav a grandi avec Ezize Xalid et a été secourue avec les deux femmes.

La responsable du centre de liaison avec la presse du YPJ, Lena Hisên, et la porte-parole des YPJ, Rûken Cemal, ont accueilli les femmes yézidies secourues.

Lena Hisên a déclaré : « Nos unités ont sauvé des centaines de femmes yézidies depuis 2014. Bien sûr, en tant que YPJ, nous considérons la protection de Shengal et le sauvetage des femmes yézidies comme notre devoir principal et nous essayons d’atteindre les femmes yézidies depuis longtemps. Nous travaillons avec une grande sensibilité pour des centaines de femmes dont le sort est resté inconnu pendant des années. »

Rûken Cemal a déclaré que le sauvetage des femmes yézidies à l’occasion de l’anniversaire du massacre de Shengal était la plus grande vengeance prise contre l’EI.

Des milliers de femmes et d’enfants faits prisonniers

La ville de Shengal, dans la région du Kurdistan irakien, est la dernière zone d’implantation continue de la communauté yézidie. Des milliers de Yézidis ont été assassinés et des milliers de femmes et d’enfants ont été faits prisonniers lors de l’attaque du 3 août 2014 contre Shengal par les militants de l’EI. Alors que les gangs de l’EI ont commencé à assassiner les Yézidis à Shengal, les Peshmergas sont partis, laissant les Yézidis sans protection. Les guérilleros des HPG (Forces de défense du peuple) et des YJA Star (Troupes de femmes libres) et les combattants des YPG (Unités de défense du peuple) et des YPJ (Unités de défense des femmes) sont venus en aide au peuple yézidi face à l’agression de l’EI. Grâce à une lutte désintéressée de plusieurs mois, la ville a été libérée le 13 novembre 2015. Après la libération de la ville, les HPG et les YPG/YPJ se sont retirés en 2017. Les personnes qui sont revenues sur leurs terres après l’indépendance de Shengal se sont réformées, ont établi des unités défensives et ont construit leurs institutions.

7000 femmes yézidies de Shengal victimes de la traite et de l’esclavage

En 2014, l’EI a enlevé environ 7 000 femmes yézidies de Shengal et les a réduites en esclavage. Certaines d’entre elles sont toujours aux mains de partisans de l’EI dans d’autres pays. Entre 2 700 et 2 800 personnes sont toujours portées disparues. La plupart des femmes enlevées ont d’abord été emmenées à Raqqa. Au printemps 2019, lors de la destruction de la dernière enclave de l’EI à al-Bagouz, dans l’est de la Syrie, de nombreuses femmes et enfants yézidis ont été libérés. Cependant, tous ne se sont pas identifiés comme yézidis par crainte des conséquences. Pendant les près de cinq ans de captivité aux mains de l’EI, les enfants en particulier ont été endoctrinés dans l’islamisme et les femmes ont entendu des histoires d’horreur sur les Forces démocratiques syriennes (FDS). Les viols ont également fait de nombreux enfants, ce qui rend la situation encore plus difficile pour les femmes yézidies.

Il y a 41 ans, Saddam ordonnait le massacre de 8000 Kurdes de Barzan

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Le 31 juillet 1983, 8000 hommes de la tribu kurde Barzan, âgés de 10 à 85 ans ont été déportés vers les déserts du sud irakien où ils ont été enterrés vivants. Saddam Hussein voulait « éradiquer une fois pour toutes ce foyer de rébellion contre l’Etat irakien ». Ce fut le début de la campagne génocidaire (al-Anfal) visant les Kurdes ordonnée par Saddam Hussein qui a duré jusqu’en septembre 1988 et qui s’est soldée par la mort de plus de 182 000 civils kurdes à travers le Kurdistan irakien. Le plus connus de ces massacres étant le gazage d’Halabja.

Il y a 41 ans jour pour jour, environ 8 000 membres de la tribu Barzani ont été arrêtés, enlevés de leurs maisons dans les montagnes de Zagros et emmenés dans les déserts du sud de l’Irak où ils ont été tués sur ordre du régime Baath.

Grâce au témoignage d’un survivant, un adolescent de 14 ans à l’époque, Timour, donné pour mort qui à la nuit tombée a réussi à ramper jusqu’à un campement nomade arabe où il a été accueilli et grâce aussi aux archives irakiennes saisies après la chute du dictateur irakien, certaines de ces fosses communes ont pu être localisées et des équipes de recherche ont pu déterrer plusieurs centaines de ces Barzanîs. Identifiés par leurs costumes typiques ils ont été rapatriées au Kurdistan où ils reposent dans un cimetière-mémorial de Barzan. En 2011, la Cour suprême irakienne a reconnu ce massacre de civils comme un crime de génocide. (Institut kurde de Paris)

TURQUIE. Nouveau procès pour l’homme condamné à cause de son t-shirt portant l’inscription « Kurdistan »

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TURQUIE – La Cour constitutionnelle turque a jugé que la condamnation d’un individu pour avoir porté un t-shirt portant des symboles kurdes, accusé de promouvoir une organisation terroriste, violait son droit à la liberté d’expression.

Abdurrahim Kılıç, un homme jugé devant un tribunal de Mardin pour avoir fait la propagande du PKK à cause de son T-shirt, a été condamné à une amende de 7 300 livres turques (2 280 dollars selon le taux de change en vigueur en 2016).

Le T-shirt comporterait le mot Kurdistan ainsi que le soleil mésopotamien, un symbole populaire adopté par les communautés kurdes.

Le tribunal de première instance avait jugé que le port du T-shirt constituait une propagande terroriste, une décision qui a été confirmée par la Cour suprême d’appel en 2021.

Kılıç a ensuite porté son affaire devant la Cour constitutionnelle.

Dans sa décision détaillée, la Cour suprême a déclaré que la décision du tribunal inférieur n’expliquait pas la signification de l’emblème et des symboles en question, s’ils étaient liés à une organisation terroriste ou s’ils avaient le potentiel d’inciter à la violence.

En outre, la Cour constitutionnelle n’a pas examiné dans quelle mesure le port du T-shirt encourageait, légitimait ou faisait l’éloge de la violence. Elle n’a pas non plus évalué dans quelle mesure il représentait un danger ou incitait directement ou indirectement à la résistance armée ou à la rébellion.

Le tribunal a ordonné un nouveau procès et a accordé à Kılıç 10 000 TL (302 $) de dommages et intérêts non pécuniaires.

Il est courant que les Kurdes en Turquie soient accusés de terrorisme en lien avec le PKK pour avoir porté ou transporté des objets folkloriques ou culturels qui ne font pas nécessairement la promotion du groupe militant.

Par exemple, ces dernières années, les autorités ont arrêté et poursuivi un certain nombre de citoyens ordinaires dans des villes à majorité kurde pour avoir porté des foulards aux couleurs rouge, jaune et verte, au motif que ces mêmes couleurs apparaissent sur le drapeau du PKK.

Le soleil mésopotamien apparaît également sur le drapeau de la région autonome du Kurdistan du nord de l’Irak, avec laquelle la Turquie entretient des relations officielles. Le drapeau est régulièrement déployé par les autorités turques lors de leurs réunions de haut niveau avec les représentants du Kurdistan.

Les lois antiterroristes turques sont souvent critiquées pour être trop vagues, laissant trop de place à l’interprétation, tandis que le système judiciaire est largement décrit comme étant sous le contrôle de l’exécutif.

Le pays a été  classé 117e sur 142 pays dans l’indice de l’État de droit publié par le World Justice Project (WJP) en octobre, signe de la détérioration de l’État de droit dans le pays.

Comment les Kurdes ont été effacés de l’histoire : rectifions un peu !

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Les puissants construisent l’histoire à l’avantage de leurs propres nations, remplie de mensonges et d’exagérations. Ils bâtissent également l’avenir sur cette version de l’histoire qu’ils ont fabriquée.

Pourtant, les civilisations sont censées avoir commencé en Mésopotamie, entre les fleuves Tigre et Euphrate. Sur les terres où les Kurdes vivent depuis des millénaires, une histoire a été écrite pour tout le monde sauf pour les Kurdes.

Les premiers prophètes sont apparus ici, les premières religions ont émergé ici, les premiers royaumes ont été établis ici, la révolution agricole a eu lieu ici, et les dernières découvertes montrent que la civilisation est apparue bien plus tôt à Göbeklitepe, encore une fois au Kurdistan. Tout se trouve sur la terre des Kurdes, mais les Kurdes eux-mêmes sont absents. Quelle science peut expliquer cela ?

Les Kurdes sont au cœur de l’histoire, mais ils n’existent pas !

Ceux qui veulent vraiment comprendre l’histoire devront comprendre les Kurdes. Il n’y a pas d’autre moyen. Si une réponse correcte est donnée à cette question fondamentale, la vérité peut être atteinte : Comment avez-vous effacé les Kurdes d’une histoire vieille de milliers d’années ? Les archéologues et les États n’ont pas réussi à attribuer de nombreuses civilisations à un peuple en particulier dans l’histoire. En réalité, ils ont beaucoup travaillé pour ne pas dire qui étaient leurs ancêtres. Pourtant, des Gutis Kassites, des Hourrites aux Mitanniens et aux Mèdes, les Kurdes revendiquent ces premières civilisations. Parmi eux, il y a aussi les Urartéens. Les Arméniens revendiquent également les Urartéens. Mais la langue des Urartéens est apparentée à celle des Hourrites. Vladimir Fiodorovitch Minorski considère aussi les Urartéens comme les ancêtres des Kurdes.

L’Iranien Ali Shariati, dans son ouvrage « Civilisation et Modernisation », dit : « C’est surprenant. L’Occident ne parle jamais de la région entre les deux fleuves (Mésopotamie). Parce que s’ils en parlaient, toutes leurs théories s’effondreraient. La région entre les deux fleuves est le berceau de la civilisation et de la culture. Les Kurdes sont au cœur de cette région. »

Examinons maintenant quelques idées concernant les Kurdes, dont les traces ont été systématiquement effacées depuis des siècles par les puissances régionales et mondiales :

Religion et philosophie 

Noé ou Nuh 

Nuh signifie « nouveau » en kurde. Il est accepté comme un deuxième Adam en raison de son association avec le déluge. Sans entrer dans la question de savoir s’il a réellement existé ou non, il est important de souligner que s’il a existé, il a vécu sur les terres kurdes. On prétend que l’arche, si elle existe, a fini son voyage sur le mont Cudi. En kurde, « Cu-Ci » signifie « lieu-terre” et Di signifie “vue ». En d’autres termes, cela signifie « terre vue ».

Dans son œuvre « Seyahâtname », Evliya Çelebi, le plus célèbre voyageur de l’Empire ottoman, raconte que les trois premières villes établies après le Déluge de Noé étaient Şehr-i Nûh (Şırnak), Cezira Botan (Cizre) et Miya Farqîn (Silvan). Il note même que l’histoire de l’humanité a commencé au Kurdistan. Aujourd’hui, seule Şehr-i Nuh est devenue Şirnex en kurde, Şırnak en turc, tandis que Cizira Botan et Farqîn restent les mêmes. Le mont Cudi se trouve dans la province de Şirnex (Şehr-i Nûh). Le nom de Şirnak aurait été donné par les Arméniens, qui signifierait « Ville de l’Arche ». Les revendications selon lesquelles l’arche se serait posée sur le mont Ararat sont exprimées à des fins politiques, selon certaines sources. Les Arméniens revendiquent aussi Noé et le considèrent comme arménien.

Zoroastrisme ou Zerdusht

La religion des Kurdes avant l’Islam, le Christianisme et le Judaïsme était le Zoroastrisme. Aujourd’hui, les Yézidis, mais aussi les Alévis kurdes portent encore des traces de la foi zoroastrienne. Zoroastre a vécu entre 660 et 583 avant J.-C. Hérodote le décrit également comme appartenant à l’Empire mède, ancêtres des Kurdes. Son livre est le Zend Avesta, principalement écrit en dialecte zazaki du kurde.

Abraham ou Birahim

Son lieu de naissance est l’actuelle ville kurde de Riha (Urfa). Les Kurdes l’appellent Brahim. Son nom dérive de « Bira » (frère) et « Him » (pierre-roche) en kurde. Il n’apparaît donc ni comme un nom arabe ni hébraïque. Le nom de son père est Azer, qui est également un nom kurde. Le nom de son épouse, Sara, vient de « Sar » (froid.e) en kurde. On dit que le nom de sa mère était Tilli, ce qui signifie « doigt » en kurde. Il n’y a pas de trace d’autres peuples vivant dans la région de Riha en dehors des Kurdes. Les Mitanniens, qui dominaient autrefois la région, sont également considérés comme les ancêtres des Kurdes. En résumé, ces noms, apparus dans la région kurde, sont revendiqués par tout le monde. Et, curieusement, seuls les Kurdes n’ont pas eu le droit de les revendiquer.

Manichéisme

Mani serait originaire de Mardin selon certaines sources. Il est né à l’époque babylonienne. Les Kurdes étaient également connus sous le nom de Mard dans l’histoire. Le Manichéisme est une religion fondée au IIIe siècle avant J.-C. Le père de Mani est également considéré comme un Kurde mèdien. Les chercheurs peuvent étudier cela de manière objective, en s’écartant de l’histoire officielle.

La première épopée écrite : Gilgamesh

Certains prétendent que Gilgamesh (2100-2000 av. J.-C.), considéré comme la première épopée écrite, était kurde. Les vastes forêts de cèdres mentionnées dans l’épopée seraient situées dans les montagnes du Zagros selon certains historiens. Les montagnes du Zagros ont été le foyer des Kurdes de l’histoire à nos jours. Le mot « Gilgamesh » se compose de deux mots : « gil » et « gamesh ». « Kil » / « Zil » / « Zal » signifie « puissant » en kurde, et « gamesh » signifie « buffle » ou « taureau ». Aujourd’hui encore, « ga » signifie « bœuf » en kurde. Phonétiquement, toutes les parties du nom trouvent leur équivalent en kurde. De nombreux noms en sumérien seraient également similaires à ceux du kurde.

Civilisations

Les Gutis (Gurti, Kuti ou Kurti), Kassites, Hourrites, Mitanniens, Urartéens et Mèdes sont considérés comme les ancêtres des Kurdes. Les historiens occidentaux et des États de la région évitent de dire à quel peuple ils appartenaient. Les Gutis vivaient à la même époque que les Sumériens et utilisaient l’écriture cunéiforme avec eux. Les Kassites, qui auraient été fondés par le peuple Guti, ont occupé entièrement Babylone, par exemple. Certains historiens pensent que les Kassites et les Mitanniens étaient du même peuple. Les Mèdes sont un empire qui a détruit le cruel royaume assyrien de l’époque.

Quelques personnages

Dans l’histoire post-chrétienne, les Kurdes ont maintenu leur existence à chaque époque sous forme de principautés et de royaumes.

En outre, dans les profondeurs de l’histoire, des commandants militaires comme Saladin, des botanistes-mathématiciens-astronomes et historiens célèbres comme Ābu Ḥanīfah Āḥmad ibn Dawūd Dīnawārī (820, Kermanshah – 896, Dinavar), ainsi que des écrivains et philosophes comme Ehmedê Xanî ou Ahmed Khani (1650-1707) étaient kurdes.

Une histoire systématiquement effacée

Cependant, à un moment donné de l’histoire, les traces des Kurdes ont commencé à être systématiquement effacées. Avant même la formation des États-nations, toutes les principautés kurdes ont été progressivement éliminées. Avec la fondation de l’État turc, ils ont été complètement niés. Si l’on veut écrire une histoire véritable, il faut se pencher sur les Kurdes, leur langue maternelle, le kurde, et leurs valeurs culturelles issues des profondeurs de l’histoire.

Par Maxime Azadî

Les femmes kurdes dans les rues d’Europe: « Soyez la voix de l’autodéfense contre le féminicide »

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A l’occasion du 10e anniversaire du génocide yézidi commis à Shengal par DAECH / ISIS, les organisations féminines kurdes d’Europe mèneront des actions dans de nombreuses villes européennes le 3 août avec le slogan « Soyez la voix de l’autodéfense contre le féminicide ».
 

Sous la direction du Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) et du Conseil de l’Assemblée des femmes yézidies ou êzdî (SMJE), des manifestations auront lieu dans de nombreux centres d’Europe le 3 août avec le slogan « Soyez la voix de l’autodéfense contre le féminicide ».

La déclaration sur les actions qui seront organisées à l’occasion du 10e anniversaire du génocide des Yézidis par l’EI à Shengal comprend les éléments suivants :

« À l’approche du 3 août, nous, les organisations de femmes en Europe, descendrons une fois de plus dans la rue pour protester contre le 10e anniversaire du génocide du peuple yézidi qui a commencé avec l’invasion de Shengal (Sinjar) par l’EI en 2014. Nous condamnons mille fois cette période de temps, qui est une continuation des politiques de persécution, de viol, d’esclavage (…) contre les Yézidis.

Dans ce massacre sous le règne de l’Etat islamique, les femmes en particulier ont été soumises à de grandes souffrances. Des milliers de jeunes femmes et d’enfants yazidis ont été enlevés, vendus sur des marchés aux esclaves et abusés sexuellement. Sur les 3548 femmes capturées, seules 1207 ont été sauvées jusqu’à présent. Si l’on ne sait pas si les femmes disparues sont encore en vie ou non, l’espoir et le combat de leurs familles pour les revoir n’ont jamais été épuisés. Le monde entier considère ce génocide, qui a pris place dans nos mémoires comme une grande honte du siècle, comme un génocide contre les femmes.

À l’occasion du 10e anniversaire de cette atrocité, nous nous tenons aux côtés de ceux qui sont solidaires de la défense de la justice, de l’égalité et de la liberté pour les Yézidis et toutes les autres minorités opprimées. Depuis le génocide, nous avons été témoins de la destruction de la vie, de la culture et de la société à Shengal. Après le massacre, au cours duquel les dirigeants et les personnalités importantes du peuple yézidi ont été pris pour cible et tués, les Yézidis se sont rassemblés pour mettre en place des structures d’autogestion et d’autodéfense afin de se protéger d’un autre massacre. Malgré cela, leurs acquis sont confrontés à une grande menace.

L’État turc et ses alliés ont signé un accord le 09.10.2020 pour détruire les structures d’auto-administration et d’autodéfense et pour réintroduire des systèmes de répression à Shengal. L’autonomie de Shengal a été ciblée à plusieurs reprises par l’État turc avec des drones. L’État turc, l’un des plus grands soutiens de l’État islamique, n’hésite pas à cibler les civils et les enfants avec des frappes de drones. Nous réitérons notre revendication et notre promesse de réaliser un Êzidxan (terre yézidie) libre et autonome, auquel aspirent Mam Zeki Shengali, Berivan Shengali, Zerdeşt Shengali et Agit Civyan.

Nous menons une guerre d’existence dans tout le Kurdistan du Sud, à la suite de la trahison de Barzani, qui a permis à l’État fasciste turc d’envahir toutes les terres kurdes du Kurdistan du Sud. Nous rejetons la mentalité qui veut restreindre notre peuple kurde sur nos terres, mais personne ne doit oublier que nous protégerons nos terres et l’existence de notre peuple avec une volonté forte contre les mentalités fascistes et traîtresses qui veulent créer une base pour un deuxième traité de Lausanne. Nous répondrons à l’ennemi en renforçant notre autodéfense et notre mobilisation, en formant une nationalité mentale, en développant notre culture, notre langue et notre histoire contre l’occupation, le génocide et les massacres sur nos terres, et en transformant les quatre parties en l’esprit du Kurdistan. Les événements du 03.08.2014, lorsque le peuple yézidi ne pouvait faire confiance à personne d’autre qu’à lui-même, lorsque les peshmergas du PDK et les milices irakiennes affiliées au gouvernement turc qui avaient précédemment occupé Shengal ont abandonné leurs armes et sont partis lors de l’invasion de l’EI, sont encore gravés dans nos mémoires.

L’autonomie du peuple yézidi est donc essentielle ! Nous exigeons la reconnaissance du génocide qui a eu lieu le 3 août 2014 et la création d’un tribunal international pour juger les crimes commis contre la communauté yézidie. Il est crucial que l’EI et les milices islamistes responsables du massacre et de l’oppression de la communauté yézidie se retirent des camps (al-Hol) et assument les conséquences de leurs actes dans leur patrie en Europe. Les frappes aériennes sur Shengal doivent cesser pour empêcher de nouvelles souffrances et destructions.

Sur cette base, nous appelons tous nos citoyens et amis, en particulier les femmes, à participer aux actions qui se dérouleront dans de nombreux centres d’Europe le 3 août sous la direction du TJK-E et du SMJE sous le slogan « Soyez la voix de l’autodéfense contre le féminicide ».

LIEUX ET HEURES DES ACTIONS

Événements du 2 août

ALLEMAGNE

Brême
Heure : 15h00
Lieu : Am Marktplatz

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Helsingborg
Heure : 17h00
Lieu : Gustav Adolfs Torg

Événements du 3 août

BELGIQUE

Liège
Heure : 18h00
Lieu : Devant la gare

AUTRICHE

Vienne
Heure : 18h30
Lieu : Parlement

ALLEMAGNE

Sarrebruck
Heure : 17h00
Lieu : Europa Galerie
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Francfort
Heure : 13h00
Lieu : Rathenau Platz
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Leipzig
Heure : 15h00
Lieu : Augustusplatz
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Stuttgart
Heure : 14h00
Lieu : Königstr./Ecke Marstallstr.
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Düsseldorf
Heure : 15h00
Lieu : Platz des Landtages 1/Devant le Parlement
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Berlin
Heure : 18h00
Lieu : Bebel Platz/Unter der Linden
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Hanovre
Heure : 12h00
Lieu : Steintor Platz/Am Steintor
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Göttingen
Heure : 12h00
Lieu : Gänseliesel
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Kiel
Stand d’information
Heure : 15h00-17h00
Lieu : Europaplatz
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München
Heure : 15h00
Lieu : Sendlinger Str. 8

SUISSE

Zurich
Heure : 16h30
Lieu : Helvetiaplatz
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Lausanne
Heure : 13h00
Lieu : Église Saint-Laurent

PAYS SCANDINAVES

Stockholm
Heure: 15h00
Lieu : Sergels Torg

Copenhague
heure: 13h00
Lieu : Gammeltorv
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Oslo
Heure : 15h00
Lieu : Tønsberg Torv

ANGLETERRE

Heure de Londres
: 17h00
Lieu : Trafalgar Square/WC2N 5DS

PAYS – BAS 

Amsterdam
Heure : 13h00
Lieu : Gare centrale

FRANCE

Villiers-le-Bel 
Lieu : Devant la gare
Heure : 18h00

Mantes-la-Jolie

Stand et distribution de tracts
Lieu : Devant la gare
Heure : 17h00

Marseille
Heure : 10h00
Lieu : Canebière

MARSEILLE. Les Kurdes commémorent le génocide yézidi

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MARSEILLE – Le samedi 3 août, l’Assemblée Démocratique du Peuple Kurde de Marseille organise une commémoration pour le 10e anniversaire du génocide yézidi commis par DAECH en août 2014. (RDV à 10 heures, au Vieux-Port).

 

Le génocide de 2014

Jusqu’en juin 2014, le contrôle militaire de la région de Şengal a été assuré par les forces tant du GRK que du gouvernement fédéral irakien. Après que la ville de Mossoul soit tombée aux mains de Daech le 10 juin, l’armée irakienne s’est retirée du Shengal en direction du sud, laissant derrière elle des armes et du matériel militaire. En réaction, les Pêşmerga du PDK se sont installés dans les positions libérées. Ils se sont emparés des moyens de combat laissés derrière eux, brièvement appropriés par la population locale, en promettant de défendre la région contre Daech.

Lorsque ce dernier a attaqué la région dans la nuit du 3 août, les Pêşmerga (pashmargah) se sont retirés sans combattre à Hewlêr (Erbil), avec les armes confisquées, laissant la population à la merci de l’agresseur. Les Êzîdis tombés aux mains de Daech ont été victimes d’exécutions de masse, de viols et de mise en esclavage. Le nombre de morts est estimé par différentes sources entre 5 000 et 10 000. Jusqu’à présent, 81 fosses communes ont pu être localisées dans la région dont seulement une partie a été ouverte à ce jour. Environ 7 000 femmes ont été emmenées en esclavage ; certaines d’entre elles sont toujours détenues par des partisans de Daech dans d’autres pays. Entre 2 700 et 2 800 personnes sont toujours portées disparues.

Malgré un armement sommaire, une résistance acharnée a été menée pendant des heures par les habitants de plusieurs villages êzidis, en particulier Gir Zerik et Sîba Şêx Xidir. Des milliers de personnes ont ainsi pu fuir. Environ 50 000 personnes ont réussi à se sauver et se mettre sous la protections des montagnes du Şengal malgré la chaleur et les privations d’eau et de nourriture. Elles ont continué à être défendues par la population êzidie armée et une poignée de combattants des Forces de défense du peuple (HPG), la guérilla du PKK. Le 6 août, des renforts de combattants des Unités de défense du peuple et des femmes (YPG/YPJ) sont arrivés du Rojava. Soutenues par les frappes aériennes de la coalition internationale anti-EI, ces forces ont réussi à ouvrir une voie de fuite vers le nord-est de la Syrie du 9 au 11 août, permettant à environ 35 000 personnes de fuir. Environ 15 000 Êzidis sont restés dans leurs montagnes pour poursuivre la résistance.

Organisation de l’auto-défense

Grâce à l’expérience du PKK/HPG et des YPG/YPJ, les unités d’autodéfense êzîdies naissantes dans les montagnes du Şengal ont pu être mieux organisées. C’est ainsi que les unités de résistance de Şengal (YBŞ, Yekîneyên Berxwedana Şengalê) ont pu être créées après quelques jours. Les structures militaires associées, composées exclusivement de femmes, ont d’abord été appelées YPJ-Şengal, unités de défense des femmes Şengal, selon le modèle du Rojava. Elles ont toutefois changé de nom par la suite pour devenir les Unités des femmes de Şengal (YJŞ, Yekîneyên Jinên Şengalê).

D’autres groupes de combattants sont restés autonomes et ont rejoint plus tard les Hachd al-Chaabi, une organisation parapluie regroupant différents acteurs opposés à Daech, sans autre programme politique cohérent. Alors que les Hachd al-Chaabi ont été fondés sous l’impulsion de l’ayatollah chiite al-Sistani et sont largement associés dans leur ensemble à l’Iran, également marqué par le chiisme, cela ne se reflète que très partiellement dans leur présence en Şengal. La plus grande partie des groupes de Şengal qui y sont intégrés est composée de populations d’origine êzidie. Formellement, les YBŞ/YJŞ sont également rattachés aux Hachd al-Chaabi depuis 2017 et constituent ainsi leur 80e régiment (appelé “foc”). Les relations avec les autres régiments Hachd al-Chaabi sont bonnes, mais l’autorité sur YBŞ/YJŞ reste de facto entre les mains de leur propre commandement.

Grâce à l’expérience du PKK/HPG et des YPG/YPJ, les unités d’autodéfense êzîdies naissantes dans les montagnes du Şengal ont pu être mieux organisées.

Depuis leurs débuts déjà, la spécificité des YBŞ/YJŞ par rapport aux armées d’État s’exprime avant tout par leur haute exigence idéologique. Les YBŞ/YJŞ se réfèrent aux idées du confédéralisme démocratique et au concept d’autodéfense légitime d’une société qui y est associé. Ils se conçoivent comme un moyen de mettre en œuvre la protection de leur population conformément à sa volonté et sont rattachés pour cela à l’organe politique du Conseil démocratique autonome de Şengal (MXDŞ). Afin de prévenir les abus de pouvoir dans leurs propres rangs, une réflexion de critique et d’autocritique constantes sont menées au sein de ces unités militaires ; la critique et l’autocritique sont considérées comme une valeur centrale. Un conseil de direction de 50 personnes et un commandement de 15 personnes sont élus lors d’une conférence spécifique, à laquelle toutes les unités envoient des délégués élus. Bien entendu, comme tous les membres, les dirigeants font l’objet de critiques concernant leur travail et leur comportement. En cas de problèmes récurrents ou d’erreurs graves, une commission est créée qui peut décider des conséquences. Il est par exemple possible d’obliger les personnes concernées à participer à des formations spéciales ou de révoquer des cadres en cas de faute particulièrement grave.

Un autre principe idéologique central est la libération et la volonté propre des femmes. Dans les YJŞ, les femmes s’organisent pour cela en unités autonomes et avec leur propre commandement. (Via le réseau Serhildan)

RSF demande la libération immédiate du journaliste Suleiman Ahmed

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Le journaliste kurde de Syrie, Suleiman Ahmed de RojaNews a été condamné hier à 3 ans de prison sous la fausse accusation d’appartenance au Parti de l’Union démocratique (PYD). RSF dénonce cette condamnation injuste et demande sa libération immédiate.

Le tribunal de Dohuk du Parti démocratique du Kurdistan du Sud a condamné le journaliste et rédacteur en chef de l’agence de presse Roj, Sileman-Ehmed, à 3 ans de prison, dans une décision qui a suscité une large controverse parmi les médias et les milieux des droits humains.

Reporters sans frontières a dénoncé la condamnation du journaliste Ahmed et appelé à sa libération immédiate.

TURQUIE. Emprisonnement de musiciens à cause de chansons kurdes lors d’un mariage

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TURQUIE / KURDISTAN – Des musiciens qui ont chanté des chansons kurdes lors d’un mariage dans la province de Hakkari ont été emprisonnés pour « propagande terroriste ».

Des raids policiers ont été menés contre des « chansons politiques » lors de mariages dans trois quartiers d’Hakkari (Colemêrg). Des musiciens et l’animateur du quartier de Sümbül ont été arrêtés. Ils sont accusés de « faire de la propagande pour une organisation illégale », tandis que les caméramans qui filmaient le mariage ont été appelés à témoigner.

L’hôte du mariage et les cameramen qui ont filmé le mariage ont été libérés après avoir été auditionnés par la Direction de la sécurité de Hakkari, tandis que les membres du groupe de musique « Koma Özgün » ont été déférés au tribunal pour faire être auditionnés par le bureau du procureur.

Quatre membres du groupe de musique ont été placés en détention provisoire pour « propagande pour une organisation illégale ».

Ces arrestations surviennent alors que les attaques contre les citoyens kurdes qui dansent au son de la musique kurde se multiplient dans plusieurs villes de Turquie ces derniers jours. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et plus de 20 ont été placées en détention provisoire dans le cadre des opérations de l’État dirigées contre la musique et la danse du peuple kurde.

TURQUIE. La police attaque le rassemblement contre la criminalisation des danses kurdes

TURQUIE / KURDISTAN – La police turque a attaqué la foule qui protestait contre les arrestations liées aux danses traditionnelles kurdes (govend) et a bloqué le bâtiment du DEM Parti à Van.

Dans le cadre de la dernière vague de répression contre la société kurde en Turquie, de nombreuses personnes ont été arrêtées et emprisonnées dans la ville côtière de Mersin, dans les provinces kurdes d’Ağrı, Siirt et Batman, ainsi qu’à Istanbul ces derniers jours, en raison de la danse traditionnelle en cercle (halay en turc et govend en kurde). Les personnes touchées par la guerre de l’État contre la musique et la danse du peuple kurde sont accusées de diffuser de la propagande en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Des dizaines de personnes ont été arrêtées et plus de 20 placées en détention provisoire à la suite de ces opérations.

La section de Van du Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM) a fait une déclaration devant le bâtiment provincial en guise de protestation contre l’arrestation de citoyens kurdes pour avoir dansé. Une banderole « Em bernadin vê dîlanê » [Nous n’abandonnons pas cette danse] a été déployée et le slogan « Zimanê me rûmeta me ye » [Notre langue est notre honneur] a été scandé pendant la manifestation.

Français Les co-maires de la municipalité métropolitaine de Van, Neslihan Şedal et Abdullah Zeydan, le député du Parti DEM de Van, Mahmut Dindar, les organisations provinciales et de district du Parti des régions démocratiques (DBP) et du Parti DEM, les membres de MEBYA-DER (Association pour l’assistance et la solidarité avec les familles du berceau de la Mésopotamie), TUHAY-DER (Association pour l’assistance aux familles des prisonniers et des condamnés), TJA (Mouvement des femmes libres), Mères de la paix, Assemblée des jeunes du Parti DEM et de nombreuses personnes ont assisté à la manifestation.

Le porte-parole de la commission de la langue et de la culture du parti DEM, Heval Dilbahar, a déclaré que le monde avait fait de grands progrès dans de nombreux domaines, mais que le gouvernement turc continuait à attaquer la langue kurde. Heval Dilbahar a déclaré : « Ils ne pourront pas détruire la langue, la culture et la danse kurdes par ces attaques. Il y a eu des attaques répétées contre des citoyens kurdes ces derniers jours. À Mersin, Istanbul, Ağrı, Batman, Siirt et Hakkari, de nombreuses personnes qui dansaient pour protéger la langue et la culture kurdes ont été arrêtées et emprisonnées. Notre langue est notre honneur. »

Heval Dilbahar a également dénoncé la suppression des avertissements de circulation en kurde, affirmant : « Ils ne tolèrent même pas quelques mots kurdes. C’est contre l’humanité et inacceptable. Tout comme les langues turque, arabe, persane et anglaise sont sacrées et précieuses, la langue kurde est tout aussi précieuse et sacrée. D’abord le kurde, puis le kurde et le kurde partout. »

Après cette déclaration, les manifestants et les militants du parti ont dansé le halay pendant un moment. Ensuite, des tensions ont éclaté entre la police et ceux qui voulaient marcher vers le siège du parti en scandant les slogans « Bijî Serok Apo » [Vive le leader Öcalan] et « Bê ziman jiyan nabe » [Pas de vie sans langue]. La police a alors bloqué le siège du parti pendant un moment.

TURQUIE. Rafles anti – kurdes à Van

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TURQUIE / KURDISTAN – De nombreuses personnes, dont les coprésidents provinciaux du DEM Parti, Veysi Dilekçi et Gülşen Kurt, ont été arrêtées lors de raid dans la province kurde de Wan.

Ce matin, de nombreuses personnes ont été arrêtées dans la province de Van. Parmi les personnes arrêtées, il y a les coprésidents provinciaux du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM), Veysi Dilekçi et Gülşen Kurt. 

« Répression anti-kurde : Erdogan ramène la Turquie aux années 1930-40 »

S’attaquant aux chansons et aux danses kurdes, le régime turc a également supprimé les inscriptions « Pêşî Peya » (piétons d’abord) écrites en kurde et en turc sur les passages piétons dans les rues de Diyarbakir (Amed en kurde).
 
Les années 1990 en Turquie sont connues comme des années noires, mais le régime actuel d’Erdogan a ramené la Turquie encore plus en arrière, aux années 1930-40.
Jetons un coup d’œil aux titres de certains journaux d’État turcs publiés à l’époque :
 
« Ceux qui ne parlent pas turc seront pénalisés, ceux qui dénoncent seront récompensés. » (Aujourd’hui, les racistes turcs sur les réseaux sociaux dénoncent ceux qui chantent des chansons kurdes et pratiquent la danse kurde).
 
« Il n’y a pas de kurdicité, il n’y a que de la turcité. La langue appelée kurde est en réalité le ‘turc des montagnes’. » (Aujourd’hui, les trolls et les racistes sur les réseaux sociaux prétendent que le kurde n’existe pas, alors qu’il devient de plus en plus évident que la turcité actuelle est une identité artificielle et construite il y a seulement une centaine d’années).
 
« Félicitations sincères entre notre chef national et le Führer » (1941, Cumhuriyet). (Il existe une coopération profonde et terrible entre les deux pays depuis l’Empire ottoman).
 
« La Turquie kémaliste salue l’Italie fasciste » (1932, Cumhuriyet).
 
Par Maxime Azadî

IRAN. Le 2e procès de l’activiste kurde Warisha Moradi aura lieu le 4 août

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IRAN / ROJHILAT – L’Organisation kurde des droits humains a annoncé que la deuxième audience du procès de la prisonnière politique kurde Warisha Moradi se tiendra le 4 août à la prison d’Evin, devant la 15e branche du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Récemment, deux autres activistes kurdes ont été condamnées à mort lors de simulacres de procès. 

La date de la deuxième audience a été fixée pour examiner les accusations portées contre Warisha Moradi, alors que ses avocats n’ont pas pu accéder au dossier et l’examiner. Elle n’a pas non plus le droit de contacter et de rencontrer sa famille et ses avocats depuis le 6 mai.

Warisha Moradi a été arrêtée dans la ville de Sanaa, au Kurdistan oriental, le 1er août 2023. Après deux semaines d’interrogatoire au département du renseignement, elle a été transférée à l’aile 209 de la prison d’Evin. Pendant cette période, elle a été soumise à des pressions et à la torture pour obtenir des aveux forcés afin de répondre à des accusations de « trahison ». Au bout de cinq mois, elle a été transférée dans la section des femmes de la prison d’Evin.

La première audience du procès de Warisha Moradi a eu lieu le 16 juin à la 15e chambre du tribunal révolutionnaire, où elle n’a pas été autorisée à se défendre.

Le 26 septembre, le Système des femmes libres du Kurdistan oriental a publié une déclaration concernant l’arrestation de l’activiste Warisha Moradi, appelant les organisations internationales de défense des droits humains à prendre des mesures concernant les « disparitions forcées » et les « scénarios impliquant les institutions de sécurité ».

Il convient de noter que Warisha Moradi souffre de plusieurs problèmes de santé, notamment de douleurs articulaires et dorsales, et qu’elle ne peut marcher qu’avec difficulté. Elle a perdu beaucoup de poids depuis son arrestation et est tombée malade, ce qui a nécessité deux transferts vers un hôpital extérieur à la prison. Cependant, aucun traitement spécialisé ne lui a été prodigué et elle n’a été examinée que par des médecins de l’hôpital.