Accueil Blog Page 132

Amitiés kurdes de Lyon Auvergne-Rhône Alpes invitent à la solidarité pour le Rojava

0

LYON – L’association amitiés kurdes de Lyon Auvergne-Rhône Alpes invite à la solidarité avec le peuple kurde pendant l’année 2025 alors que le Rojava, dont la ville héroïque de Kobanê, subissent les attaques sanglantes de la Turquie colonialiste.

Affiche des voeux des amitiés kurdes de Lyon

L’association vous invite également à participer aux célébrations du 10e anniversaire de la libération de Kobanê le 31 janvier 2025 et au nouvel-an kurde (Newroz) du 21 mars 2025 organisées à la Mairie du 7e arrondissement de Lyon.

IRAN. 10 prisonniers exécutés à Karaj

0

IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien a procédé à l’exécution de 10 prisonniers le 1er janvier 2025 dans la prison de Ghezel Hesar, à Karaj. Parmi les prisonniers exécutés, il y a de nombreux Kurdes et deux Afghans.

Le nombre d’exécutions effectuées le premier jour de l’année 2025, dans la prison de Ghezel Hesar, à Karaj, s’élève à dix, suite à l’identification de quatre prisonniers supplémentaires : Ammar Ahmadi, Mohammad Hossein Mohammadi-Far, Saeed Kishi et un ressortissant afghan nommé Pasha. Hengaw avait précédemment signalé l’exécution de trois prisonniers kurdes, d’un ressortissant afghan et de deux autres personnes dans la même prison.

Selon les informations reçues par l’ONG de défense des droits humains Hengaw, ces exécutions ont eu lieu à l’aube du 1er janvier 2025. Mohammad Hossein Mohammadi-Far et Saeed Kishi étaient des résidents de Téhéran, tandis que Pasha, un ressortissant afghan, et Ammar Ahmadi, un résident de Karaj âgé de 33 ans, ont également été exécutés. Ammar Ahmadi avait été arrêté il y a trois ans et condamné à mort pour meurtre avec préméditation.

Hengaw avait déjà fait état de l’exécution de trois prisonniers kurdes : Ali Vahdani, 43 ans, et Hassan Vahdani, 37 ans, tous deux de Bojnourd, dans la province du Khorasan du Nord, et Shahram Mahdavi, 28 ans, de Kermanshah. Outre ces personnes, trois autres ont été exécutées, dont un jeune homme de 22 ans nommé Arshia, un ressortissant afghan nommé Amin, et un autre prisonnier dont l’identité reste inconnue.

Sur les dix exécutions qui ont eu lieu, les médias et les organes judiciaires affiliés à l’État iranien n’en ont annoncé que trois. Les sept autres exécutions n’ont pas été reconnues publiquement. (Hengaw)

TURQUIE. « Le message d’Imralı est un message de paix et de résolution »

0

TURQUIE / KURDISTAN – La coprésidente du parti DEM, Tülay Hatimoğulları, a assisté à la veillée de Suruç contre les attaques ciblant le Rojava / N-E de la Syrie. Elle a invité l’Etat turc à entendre le message d’Abdullah Ocalan qui « est un message de paix et de résolution » de la question kurde.

 

 

La coprésidente du parti DEM, Tülay Hatimoğulları, a participé à la veillée organisée à Suruç (Pirsûs), dans la province d’Urfa (Riha), contre les attaques visant le Rojava / N-E de la Syrie. L’action, qui a débuté il y a 12 jours, a également vu la participation des coprésidents du DBP, Çiğdem Kılıçgün Uçar et Keskin Bayındır, le coprésident de l’ESP, Murat Çepni, ainsi que de nombreux représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile.

Tülay Hatimoğulları a déclaré lors de la veillée : « Nous sommes venus ici, à Suruç, pour organiser une marche et transmettre nos sentiments de solidarité et nos messages de soutien à Kobanê. Malheureusement, nous avons rencontré des obstacles qui reflètent le climat politique actuel en Turquie. Néanmoins, nous avons mené notre marche en compagnie de nos citoyens, commerçants, femmes et jeunes. D’ici, nous adressons nos salutations à Kobanê. Tant que les menaces contre Kobanê et le nord et l’est de la Syrie continueront, nous, en tant que sœurs et frères du peuple kurde, en tant que forces de la démocratie en Turquie et en tant que peuples de Turquie, continuerons à montrer notre solidarité. Le gouvernement destitué en Syrie a été remplacé par Hayat Tahrir al-Sham. Ils tentent d’établir un nouvel ordre. Cependant, aucune alternative qui ignore le peuple kurde, la communauté arabe alévie ou toute autre population opprimée et méprisée ne peut s’épanouir là-bas. 

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le peuple kurde a mis en pratique son statut au Rojava. À Kobanê, dans le nord et l’est de la Syrie, le peuple kurde a établi l’administration autonome. Je veux m’adresser au peuple turc d’ici, depuis la frontière syrienne, depuis la frontière du Rojava : le Rojava n’est pas la région dépeinte par les médias grand public ou par les médias alignés sur le gouvernement turc. Le Rojava est un endroit où les femmes participent à la gouvernance, où il existe un système de coprésidence et une représentation égale. C’est un territoire où un contrat social a été mis en œuvre qui reconnaît les différents peuples et confessions. Il a également organisé une forte lutte juridique et défensive contre Al Nosra, Al-Qaïda et leurs ramifications.

Le message d’Imralı est un message de paix et de résolution. Nous avons rencontré la délégation qui a rendu visite à M. Abdullah Öcalan à Imrali. Notre délégation vous transmet les salutations de M. Öcalan. Il est détenu en isolement strict à Imrali. La délégation du parti DEM a publié une déclaration composée de sept points. Suite à cette annonce, notre délégation a commencé à rencontrer les partis politiques représentés au Parlement. Une déclaration complète sera faite après ces réunions.

Nous savons très bien que le message d’Imrali est un message de paix et de résolution. Comme cela a été souligné dans le passé, il n’y aura pas de résolution par le conflit ou la guerre ; au contraire, une solution peut être trouvée en coopération avec Imrali sur une base démocratique. Nous suivrons tous ensemble ce processus avec beaucoup d’espoir et d’enthousiasme. Si une réunion a lieu aujourd’hui à Imrali, c’est grâce à la résistance et à la détermination dont vous, notre peuple, avez fait preuve. Ma plus grande demande est que nous n’abandonnions jamais notre lutte démocratique jusqu’à ce que la situation au Rojava soit clarifiée et jusqu’à ce qu’une certaine étape dans les négociations d’Imrali soit atteinte ». (ANF)

PARIS. Conférence sur les féminicides politiques en France

0

PARIS – À l’occasion du 12e anniversaire du triple féminicide des militantes kurdes Sakine Cnsiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez à Paris, une table ronde sera organisée à la Mairie du 10e arrondissement le jeudi 9 janvier à 18h.

Des avocats et des représentantes du Mouvement des Femmes kurdes en France (TJK-F) participeront à cette conférence intitulée « Pour mettre fin aux féminicides politiques en France, vérité et justice ! » 

Les Kurdes marchent de nouveau pour « Vérité et Justice »

Par ailleurs, le samedi 11 janvier 2025, les Kurdes de l’Europe manifesteront à Paris où six activistes kurdes ont trouvé la mort dans deux attentats terroristes (en janvier 2013 et en décembre 2022) ciblant le mouvement kurde. RDV le samedi 11 janvier, à 10 heures, devant la Gare du Nord.
 
Dans le communiqué suivant, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) appelle à participer à la marche du 11 janvier prochain pour exiger vérité et justice pour les martyrs kurdes de Paris:
 
 
« Le 9 janvier 2013, un premier attentat terroriste a frappé les Kurdes en plein coeur de Paris. Il a coûté la vie à trois militantes kurdes: Sakine Cansiz, une figure historique du mouvement kurde, Fidan Dogan, responsable du Centre d’Information du Kurdistan (CIK), où a eu lieu l’attentat, et Leyla Saylemez, une militante du mouvement de jeunesse kurde en Europe.
 
 
Presque 10 ans après, le 23 décembre 2022, trois autres militants kurdes ont perdu la vie dans un deuxième attentat terroriste, toujours à Paris. Parmi les victimes, figure encore une femme, et pas pas n’importe laquelle: Evîn Goyî (Emine Kara), responsable du mouvement des femmes kurdes en France, avait auparavant combattu Daesh au Rojava. Les deux autres victimes de cet attentat, qui a visé le siège du CDK-F au 16 rue d’Enghien, sont Mîr Perwer, un jeune chanteur kurde réfugié depuis peu en France, et Abdurrahman Kizil, un sexagénaire qui fréquentait régulièrement l’association.
 
 
L’enquête sur le triple assassinat du 9 janvier 2013 a mis en évidence de nombreux indices – corroborés par des documents diffusés sur internet – démontrant que l’assassin, Ömer Güney, arrêté peu après les faits, avait opéré sous les ordres des services secrets turcs (MIT). L’assassin n’a cependant jamais été condamné puisqu’il est mort en prison à la fin de l’année 2016, peu de temps avant la date fixée pour son procès. Quant aux commanditaires, ils n’ont jamais été inquiétés, l’instruction de l’affaire étant entravée par le « secret-défense » opposé par les autorités françaises, qui refusent de déclassifier les informations détenues par leurs services de renseignements.
 
 
Concernant la seconde affaire, le caractère terroriste n’a pas été retenu jusqu’à présent, alors même que les propos de l’assassin William Malet démontrent clairement les motivations terroristes de son acte qui ciblait délibérément notre association en tant que représentation du peuple kurde. Malgré les demandes réitérées des parties civiles, les enquêteurs n’ont toujours pas interrogé les services de renseignements français sur les liens potentiels de l’assassin avec des services étrangers.
 
 
12 ans après le triple féminicide de 2013, le sentiment d’impunité règne plus que jamais. En refusant de lever le secret-défense, la France commet un déni de justice et entretient l’impunité d’un crime politique et terroriste, une impunité qui a encouragé les commanditaires à passer à l’acte une seconde fois.
 
 
La France doit lever le secret-défense et faire tout le nécessaire pour résoudre l’affaire du triple assassinat du 9 janvier. La justice française doit reconnaître le caractère terroriste de l’attentat du 23 décembre 2022 afin que les commanditaires soient jugés et condamnés.
 
 
Afin d’exiger la justice et rappeler la primauté du droit, nous vous appelons à rejoindre la Grande Marche « Vérité et Justice », Samedi 11 janvier, à partir de 10h, au départ de la Gare du Nord. »
 
Conseil démocratique kurde en France

ROJAVA. Kobanê mobilisée contre les attaques turco-jihadistes

0

SYRIE / ROJAVA – Tandis que les combattant.e.s des FDS et des YPJ résistent aux attaques de la Turquie colonialiste et de ses mercenaires, les Kurdes de Kobanê sont mobilisés pour préparer des repas chauds aux guerriers de la liberté.

Les attaques de la Turquie et de ses mercenaires contre le barrage de Tichrine et le pont de Qereqozak se poursuivent. La résistance des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des combattantes des unités de protection de la femme (YPJ) contre les attaques se poursuit. Pendant que certains habitants de Kobanê sont armés pour se défendre, d’autres préparent des repas chauds pour les combattants qui résistent aux attaques.

Selon les informations de l’ANHA, les communes de Kobanê soutiennent leurs combattant.e.s en confectionnant des chaudrons remplis de repas chauds. Les membres d’une commune préparent quotidiennement de la nourriture pour les combattants depuis le 8 décembre 2024, date du début de la résistance de Tishrîn et Qereqozaq. Des membres de la « Commune du Martyr Fîras », qui regroupe 25 familles, distribuent les repas préparés aux combattant.e.s.

Il y a 8 ans, trois femmes kurdes furent abattues par l’armée colonialiste turque

0

TURQUIE / KURDISTAN – Le 5 janvier 2016, Sêvê Demir, Pakize Nayır et Fatma Uyar, 3 militantes kurdes ont été tuées par les forces armées turques pendant le couvre-feu à Silopi, district de Sirnak. Huit ans après ce triple féminicide d’État, nous nous inclinons devant la mémoire de ces 3 héroïnes de la liberté qui ont rejoint le long cortège funèbre des femmes kurdes tuées délibérément par l’État turc, même en Europe, comme on l’a vu en 2013 et en 2022 à Paris où les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan, Leyla Saylemez et Evin Goyi (Emine Kara) ont été abattues dans des attaques terroristes …

Pakize Nayır, la présidente de l’Assemblée populaire de Silopi, Sêvê Demir, membre du parti politique kurde (DBP) et Fatma Uyar, membre du conseil d’administration du Mouvement des femmes libres (KJA) ont été abattues de sang froid par des soldats turcs. Ces femmes avaient prévu de se rendre au quartier Yesilyurt, depuis le quartier Karsiyaka, afin d’y aider la population civile qui était piégée par le couvre-feu pendant lequel des crimes de guerre et crime contre l’humanité ont été commis par l’armée turque. Un char de l’armée turque a pris pour cible les trois femmes et les soldats ont empêché l’arrivée des secours, les laissant mourir dans d’affreuses souffrances dans une longue agonie.

Pas de justice en vue dans le dossier de ce triple féminicide politique

Malgré des photographies et des enregistrements concernant le ce triple meurtre, à cause d’une décision de confidentialité, les avocats des victimes n’ont pas accès au dossier et on ne sait pas s’il y a des démarches juridiques en cours.

Pakize Nayir

Pakize Nayir est née le 13 avril 1989 dans le quartier Silopi de Sirnak. Elle a passé son enfance et toute sa vie à Silopi. Pakize assuma très tôt la responsabilité matérielle et morale du foyer parental. Elle a commencé à travailler dans l’industrie textile à l’âge de 12 ans et a accompagné ses parents pour des travaux saisonniers au printemps. D’une part, Pakize prenait soin de sa famille et, d’autre part, elle ne pouvait ignorer la lutte de résistance et faisait partie du mouvement de libération kurde. À un jeune âge, elle a participé au travail des femmes et aux activités politiques. Elle a fait vivre sa famille en ouvrant un salon de coiffure et en parallèle, elle a repris toutes les fonctions de coprésidente de Silopi.

Sêvê Demir

Sêvê Demir est née en 1974 dans le village de Sute dans le district de Savur, à Mardin, dans le sud-est de la Turquie. Elle a dû émigrer à Manisa, en Turquie, dans les années 90 en raison de l’intensification de la répression de l’État turc. Ici, elle a travaillé comme ouvrière agricole dans les champs de coton, de poivre, de tomates et de raisins. Plus tard, Sêvê a également décidé de quitter Manisa, car elle ne pouvait pas supporter la discrimination raciste contre son identité kurde. Dans son travail politique, elle s’est d’abord impliquée activement dans le travail des femmes et a mené des activités politiques à Ankara, puis à Diyarbakir (Amed), Konya et Mardin. Elle a également participé à la fondation du mouvement des femmes libres et démocratiques (Tevgera Jinen Azad û Demokratik) en 2005. Elle a été arrêtée à Nusaybin en 2009.

Sêvê, qui a été emmenée à la prison de Diyarbakir, a participé aux grèves de la faim de 2012. Celles-ci ont été initiées pour améliorer les conditions carcérales d’Abdullah Ocalan sur l’île de la prison d’Imrali. Après sa sortie de prison, elle a joué un rôle actif dans les affaires politiques en tant que membre du DBP en 2014. Toujours dans ce processus, elle a pris très au sérieux le travail des femmes et les luttes politiques. Au cours des processus d’autonomie gouvernementale, elle a également été impliquée dans les activités du parti dans le quartier Silopi de Sirnak.

Fatma Uyar

Fatma Uyar est née le 28 août 1988 dans le village de Duhok à la périphérie de Gabar. Après la naissance de Fatma, sa famille a déménagé au centre de Sirnak. Dans les années 2000, Fatma s’est engagée en politique. Elle a d’abord travaillé au sein du mouvement de jeunesse kurde. En 2009, Fatma a été arrêtée et condamnée à 5 ans de prison. Un an après son arrestation, son père Resit Uyar a également été arrêté et envoyé en prison. Après sa libération en 2010, elle est retournée au travail politique et a travaillé au sein du KJA.

TURQUIE. Des hommes ont tué au moins 19 femmes en décembre

0
TURQUIE / KURDISTAN – Au moins 19 femmes ont été tuées en décembre 2024 en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays, tandis que la mort d’au moins 33 autres femmes est considérées comme étant « suspecte ».
 
Selon les rapports compilés par Bianet à partir de journaux locaux et nationaux, de sites Web et d’agences d’information, des hommes ont tué au moins 19 femmes et deux enfants en novembre 2024.
 
La mort d’au moins 33 femmes et de sept enfants a été qualifiée de « suspecte » dans les rapports.
 

Féminicides commis durant les 5 dernières années :

 
En 2024, des hommes ont tué 378 femmes
 
En 2023, des hommes ont tué 333 femmes
 
En 2022, des hommes ont tué 327 femmes
 
En 2021, des hommes ont tué 324 femmes
 
En 2020, des hommes ont tué au moins 284 femmes

TURQUIE. Les Kurdes dans la rue pour le Rojava

0

TURQUIE / KURDISTAN – Ce jeudi, des dizaines de milliers de Kurdes sont descendus dans les rues de Nusaybin, dans la province de Merdin, frontalière de Qamishlo, pour soutenir les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie.

La foule a scandé des slogans tels que « Vive la résistance du Rojava » et « Jin, jiyan, azadî (Femmes, vie, liberté) » et exhorté l’État turc à mettre fin à ses menaces contre le Rojava, à cesser de soutenir les groupes djihadistes et à mettre fin à l’occupation du Kurdistan.

Une veillée a lieu depuis 21 jours dans le district de Nusaybin à Mardin, à la frontière avec Qamishlo, contre les attaques d’invasion en cours de l’État turc et de l’Armée nationale syrienne (ANS / SNA) sur le nord-est de la Syrie.

Réunis dans le centre du district dès le matin, plus de dix mille personnes, dont des Mères de la paix, des proches de prisonniers, des érudits religieux du Congrès démocratique islamique (DIK), des représentants d’organisations alévies, des femmes et des jeunes, ont marché vers la frontière dans l’après-midi.

Après la marche, des milliers de personnes se sont rassemblées dans la zone frontalière avec Qamishlo, où la veillée se déroule depuis 21 jours, et ont fait une déclaration.

S’exprimant au nom du Congrès démocratique islamique (DIK), Seyda Babayê Xelatî a déclaré : « Je souhaite adresser deux messages d’ici. Mon premier message est que tous les Kurdes doivent s’unir pour la paix. La paix peut être obtenue par l’unité. L’unité est l’ordre d’Allah. Mon deuxième message s’adresse à tout le peuple de Turquie. Les Kurdes veulent la paix et la fraternité, ils veulent la paix. Par conséquent, les Kurdes et les Turcs sont frères et sœurs et doivent vivre en paix. »

S’exprimant au nom de l’Association démocratique des Alévis (DAD), Mustafa Karabudak a déclaré : « Défendre le Rojava est un devoir humanitaire. Un massacre est perpétré en Syrie par l’AKP et le MHP. Nous en appelons à la communauté internationale. C’est un crime contre l’humanité. La solution n’est pas d’insister sur la guerre. La solution est la paix et la fin de la guerre. Les Alévis ont toujours été du côté des opprimés. Nous nous opposons à ces massacres. Alors que des massacres de civils sont perpétrés en Syrie, les politiques d’oppression des Kurdes se poursuivent ici. Le peuple syrien doit vivre démocratiquement avec ses propres croyances. »

La porte-parole du parti DEM, Ayşegül Doğan, a déclaré : « Nous montons la garde ici depuis des jours. Que protégeons-nous à cette frontière ? Ils ne peuvent pas mettre de frontière entre nous et nos cœurs. Le Rojava est notre côté le plus précieux. C’est pourquoi nous protégeons le Rojava. C’est pourquoi vous ne pouvez pas briser le lien qui nous unit. Notre veillée est un appel à la paix. Les Kurdes résistent où qu’ils soient. Nous sommes prêts pour la paix et la fraternité. Nous devons savoir qu’en cette période historique, la plus grande responsabilité repose sur nos épaules. Nous voulons vivre avec notre identité et notre culture. Plus d’effusion de sang. » M. Öcalan est maintenu dans des conditions d’isolement sévères depuis 26 ans.

La volonté de fraternité et de vie libre nous attend. Nous sommes prêts ici. Il est temps de lutter sur la base d’une politique démocratique. Il est temps d’ouvrir les portes de la prison. Nous vivons un nouveau départ pour atteindre le but. Que personne ne se dérobe à ses responsabilités. Tout le monde a une responsabilité. Revendiquer les acquis kurdes, c’est revendiquer les Kurdes. Il est temps de revendiquer la volonté. Il est temps de briser complètement cet isolement. Les peuples et la main de M. Öcalan doivent s’unir. Les acquis kurdes ne doivent plus être considérés comme un danger. Si vous bombardez nos frères et sœurs du Rojava, vous bombardez nos cœurs ».

Faisant référence à la réunion d’İmralı, Ayşegül Doğan a poursuivi : « Une paix durable doit être obtenue. Nous ne renoncerons pas à lutter pour les valeurs humaines. La défense des valeurs de l’humanité nous a rendus universels. Respectons les acquis des peuples. Nous appelons ceux qui prétendent être en faveur de l’unité et de l’intégrité des peuples à tenir la main de la paix tendue par les Kurdes. Le Rojava est un exemple d’unité égale et libre au Moyen-Orient. Voir et accepter cette réalité, c’est protéger les valeurs de l’humanité.

Les journalistes Nazim Daşdan et Cihan Bilgin, qui couvraient l’actualité et la vérité avec leurs caméras au Rojava, ont été récemment pris pour cible par un drone de combat. Les politiques de sécurité se poursuivent. Nusaybin et Qamishlo ne font qu’un. Tenter de séparer Nusaybin et Qamishlo est l’œuvre de ceux qui ne veulent pas renforcer la fraternité kurde et turque. C’est pourquoi M. Öcalan n’a pas renoncé à la paix qu’il recherche sans relâche depuis 1993, malgré les conditions d’isolement sévères dans lesquelles il vit depuis des années. C’est une responsabilité historique. Nous sommes prêts. Les femmes sont prêtes, les hommes sont prêts, notre géographie est prête. Nous sommes prêts pour une vie égale, juste et honorable. Nous luttons pour cela.

Ici, des mères au cœur brisé attendent que les prisonniers soient libérés, que leur identité soit reconnue, que nous puissions tous vivre ensemble dans l’égalité. En tant que parti DEM, nous portons cette responsabilité depuis des années. Nous disons à toute l’opposition politique et sociale que s’il doit y avoir une solution politique, si nous voulons une vie commune égale, honorable et juste, ce sont ceux qui l’exigent qui doivent tenir l’autre bout du fil ». (ANF)

Le journalisme : l’autodéfense de la société

0

Dans l’article suivant, le journaliste İnan Kızılkaya revient sur la lutte journalistique kurde au Kurdistan colonisé par la Turquie depuis le premier journal kurde « Kurdistan » par Mikdad Midhat Bedirhan le 22 avril 1898 au Caire, en Égypte.

Voici l’article d’Inan Kaya:

Le journalisme : l’autodéfense de la société

Le premier journal kurde fut  le journal Kurdistan, publié par Mithad Bedirhan au Caire le 22 avril 1898, à l’époque ottomane. Il fut interdit immédiatement après sa publication et ne pouvait être introduit aux frontières que de manière clandestine. A l’époque de la République, la presse qui ne servait pas les dirigeants était toujours confrontée à des pratiques antidémocratiques.

Avec l’émergence d’une forte tendance sociale dans la politique kurde, le journal Özgür Gündem, qui a commencé sa vie de publication en mai 1992 pour atteindre un large public, est devenu une cible constante des dirigeants de l’État. Malgré les meurtres de distributeurs de journaux en âge mineur, les arrestations de ses employés et ses fermetures répétées, le journal, qui a repris sous des noms différents, a créé la tradition de la presse libre grâce à son entêtement.

Le 3 décembre 1994, les bureaux d’Istanbul et d’Ankara furent bombardés simultanément sur ordre écrit du Premier ministre de l’époque, Tansu Çiller. Il s’agit d’un journal qui parut le lendemain. En substance, ce journal a gravé dans son titre une défense de la vérité qui produit, résiste et ne renonce jamais à la pression, aux fermetures et à la censure.

« Machine à crime »

Lorsque le gouvernement de l’AKP a perdu l’opportunité de former seul un gouvernement après sa défaite aux élections du 7 juin 2015, il a mis fin au « processus de résolution » avec les acteurs politiques kurdes. Après que la table a été renversée, le 24 juillet 2015, jour de célébration de la levée de la censure, connu sous le nom de Journée de la lutte pour la liberté de la presse, le porte-parole du gouvernement de l’époque, Bülent Arınç, a déclaré : « Özgür Gündem et Evrensel, entre autres, de nombreux journaux… ce sont des machines à crime. » Cette menace, venant des voix les plus autorisées du gouvernement, était un signal d’alarme indiquant la fin de l’environnement relativement libéral et le fait que la politique kurde et ses médias assumeraient la part du lion de la pression.

Les conflits qui ont suivi se sont étendus aux villes et, en raison de l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité dans les zones d’habitation civiles, une situation difficile a émergé dans les centres de Şırnak, Cizre, Nusaybin, Sur et Yüksekova, avec des pertes spatiales, sociales et humanitaires. Avec les couvre-feux décrétés dans les provinces de la région, Özgür Gündem est devenu une cible pour la couverture des événements dans les zones de conflit. Pendant cette période, les reporters, les rédacteurs en chef et le rédacteur en chef du journal ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites judiciaires à chaque numéro, initiées par les procureurs.

Deuxième maison

Le 27 mars 2016, lorsque j’ai commencé à travailler comme rédacteur en chef responsable du journal, nous avons commencé à nous rendre tous les jours au tribunal de Çağlayan, qui était presque devenu ma « deuxième maison » en raison des poursuites judiciaires déposées les unes après les autres. Nous nous nourrissions de ce que les procureurs avaient au menu pendant la journée. J’étais un défenseur acharné d’un journal réputé. En m’appuyant sur l’héritage intellectuel de la Turquie, lorsque les efforts de ceux qui ne pouvaient pas faire entendre leur voix dans un espace social de plus en plus étroit et qui ne pouvaient pas s’unir contre les tendances répressives se sont spontanément transformés en solidarité, l’épée de Damoclès suspendue au-dessus du journal est devenue visible.

Le 3 mai 2016, Journée mondiale de la liberté de la presse, la campagne des rédacteurs en chef en service est entrée dans l’histoire de la presse mondiale. Cette campagne, qui a duré 96 jours, a mobilisé 100 personnes, dont des intellectuels, des scientifiques, des universitaires, des écrivains, des artistes et des journalistes de renom, qui ont chacun joué le rôle de symbole pendant une journée. La campagne a défendu sans réserve le droit de la société à accéder à l’information et la liberté de la presse.

Solidarité

J’étais content que ma solitude au tribunal soit terminée, car mes camarades augmentaient de jour en jour ! Le sentiment de solitude a été remplacé par un sentiment d’appartenance. Lors d’un de ces procès, le 31 mai 2016, Nurcan Baysal, Celal Başlangıç, Ahmet Abakay, Fehim Işık et l’avocat Eşber Yağmurdereli, qui étaient poursuivis pour avoir participé à la campagne, ont fait leurs déclarations au tribunal d’Istanbul. Après que l’avocat Yağmurdereli eut fait sa déclaration au procureur, je lui ai demandé dans le couloir : « Qu’est-ce que le procureur vous a demandé ? » Yağmurdereli a répondu : « L’homme m’a demandé : « Avez-vous pris votre décision après avoir vu les informations ? » Je lui ai dit : « Je ne suis pas familière avec les images. Je suis avocat, je ne comprends pas le journalisme.  Je suis aveugle, je n’ai pas vu les infos, j’ai participé à la veillée de solidarité ». Le type ne sait pas que je suis aveugle », et nous avons tous les deux éclaté de rire. Nous avons ri et nous sommes réjouis dans le couloir devant les policiers.

La « conquête » du journal

Après la tentative de coup d’État du 16 août 2016, le journal Özgür Gündem a été temporairement fermé par la 8e Cour pénale d’Istanbul pour « propagande d’une idéologie terroriste [PKK] ». En réalité, le public était habitué à ce « motif » et savait que la véritable raison de la fermeture était la couverture des événements qui se déroulaient dans les provinces kurdes.

L’attitude des policiers civils, officiels et « robocop » venus « conquérir » le bâtiment du journal reflétait la manière dont l’État montre à ceux qui en profitent et qui travaillent contre lui leur place. Ce jour-là, il était si évident qu’ils étaient déterminés à nous faire regretter tout ce qu’ils avaient fait que lorsque Zana (Bilir) Kaya et moi sommes arrivés au commissariat de nuit, nous avons poussé un soupir de soulagement. Le 29 octobre, le journal a été complètement fermé par le décret statutaire n° 675.

Le frère politique !

Je n’ai pas été amené aux deux premières audiences de l’affaire principale du journal, dans laquelle 92 procès ont été combinés, en raison du manque de véhicules et de personnel. Il y a eu aussi des fois où j’ai été emmené au tribunal pour une autre affaire, mais j’ai été renvoyé en prison sans avoir été amené au tribunal. Dans la cellule de détention du tribunal, d’autres prisonniers se moquaient de moi, disant : « Comment peuvent-ils faire ça à un frère politique ? » Comme les audiences étaient prévues le même jour que les jours de visite familiale, j’ai manqué mes visites familiales. Le propriétaire du journal, Kemal Sancılı, qui a également été jugé dans la même affaire et arrêté plus tard, a été amené d’Urfa à la prison de Silivri. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas été autorisés à rester ensemble. Cela devait être l’approche de l’État en matière de réhabilitation ; mon avocat et moi n’avons même pas été dérangés par des réponses à nos requêtes. La Direction générale des prisons et des maisons d’arrêt du ministère de la Justice était responsable des questions concernant la prison n° 9, mais nous n’avons reçu aucune réponse, ni positive ni négative.

Confondre les journaux !

Peu avant mon arrestation, j’ai été convoqué au commissariat de police. Sur instruction du parquet général d’Ankara, une enquête a été ouverte sur trois articles publiés dans le journal BirGün, les accusant d’avoir insulté le président. Quand j’ai vu [le dossier], je n’en croyais pas mes yeux. J’étais le rédacteur en chef du journal BirGün ! Comme c’est gentil ! Deux journaux, deux salaires et les gauchistes du pays sont si généreux, mon cher ! Dans ma déclaration, j’ai dit : « Je suis désolé, il n’est pas possible que je sois responsable de deux journaux en même temps. »

Je pensais que l’enquête serait abandonnée, pensant qu’une erreur matérielle évidente serait corrigée. Je me suis trompé. Ils ont probablement pensé : « Nous avons trouvé un imbécile, si nous chargeons toutes les publications d’opposition sur lui, peut-être qu’il sera brisé. » Lorsque j’ai fait ma déclaration par vidéoconférence depuis l’intérieur, témoin de la détermination de la justice à tout faire pour plaire au gouvernement, j’ai fièrement témoigné que lorsque j’ai dit au juge : « Si vous cliquez sur Oncle Google sur l’ordinateur devant vous, il vous dira qui était le rédacteur en chef à ce moment-là », l’enfer s’est déchaîné. Le juge, les sourcils froncés comme pour dire : « Vous m’apprenez à faire mon travail ? » a rétorqué : « Sortez d’ici. » Avant que je puisse dire : « Votre Honneur, je ne voulais pas déranger inutilement la haute magistrature, j’essayais juste de corriger une simple erreur… », l’écran s’est éteint.

Aucune question

Lors des audiences auxquelles j’ai assisté en tant que détenu, j’ai mis l’accent sur la situation du pays, soulignant que la rhétorique mafieuse déclenchée par la politique gouvernementale visant à transformer le pays en un jardin de roses sans épines se reflétait dans la menace proférée contre les universitaires de la paix : « Nous verserons du sang à flots et nous nous aspergerons de votre sang », et j’ai ajouté : « Ceux qui complotent pour tuer des êtres humains se promènent librement, mais les journalistes sont arrêtés. » Le juge m’a interrompu en disant : « Ce que vous dites n’a rien à voir avec notre sujet. »

Mais quel était le sujet de l’affaire ? Comme il s’agissait d’un sujet d’actualité, vous auriez pu m’interroger à ce sujet et je me serais défendu. Mais je n’ai entendu aucune question liée à un quelconque reportage d’actualité au cours d’aucune audience. Aucune question ni accusation n’a été formulée sur la base des données d’un quelconque article publié. Aucune accusation ou allégation n’a été formulée sur la base de mensonges, de manipulations ou de déformations. On ne peut s’empêcher de se demander si le juge, qui ne se préoccupait pas de justice mais peut-être des intérêts de l’État, s’est rendu compte que l’« organisation » que le procureur a essayé de lier à l’affaire par une méthode de copier-coller n’avait aucun rapport avec l’affaire en question.

La colère de la mère

Cette courte incarcération, sachant que c’était le prix de la lutte de la société pour préserver et défendre son existence contre le gouvernement, vous fait considérer votre famille d’une manière différente. Votre famille, qui est le fondement de la culture dans laquelle vous êtes né et qui vous a façonné, a peut-être normalisé les détentions et les procès en raison de vos troubles politiques passés, mais l’arrestation était également une situation nouvelle pour eux. Contrairement à la famille élargie, qui est proche du gouvernement, il est inévitable que les relations au sein de la famille immédiate, qui survit par elle-même, soient affectées.

J’ai remarqué la colère de ma mère lors de cette visite publique, quand elle était contrariée par l’indifférence de mes proches à demander de mes nouvelles. Alors que nous parlions de la passivité générale de la société, un gardien qui nous surveillait à la porte s’est penché vers mon oreille et nous a « poliment » demandé de ne pas nous asseoir les uns à côté des autres sur les chaises. Quand il a vu l’étincelle dans les yeux de ma mère, il a reculé. La présence d’un sujet qui perçoit tout à travers le prisme du gouvernement et de son opposition, qui pense sans filtre, était motivante. Quand ma mère a dit en kurde « Jiber em bêdeng dimînin ev şaqiz dibin » (« Ils [se croient tout permis] parce que nous restons silencieux »), mon frère Hasan et moi nous sommes regardés. Mon frère, qui était presque mon seul lien avec le monde extérieur, venait à Silivri chaque semaine depuis quinze mois, abandonnant son travail, et il se sentait récompensé de sa persévérance lorsque les livres qu’il apportait étaient autorisés à entrer dans la prison. Il considérait cela comme une petite victoire.

« Intérêt national »

Après ma libération… Le 20 janvier 2018, un jour après l’entrée des forces armées turques à Afrin, le Premier ministre de l’époque, Binali Yıldırım, qui était alors un homme « discret », a publié une liste d’instructions en 15 points, expliquant aux médias la position qu’ils devaient adopter. Contrairement aux médias qui se sont alignés sur le conformisme, comme le journal pour lequel je travaillais, Özgürlükçü Demokrasi, nous avons rapporté les informations en provenance de la zone de guerre avec le motif suivant : « Si nous ne les donnons pas, qui le fera ? » Si nous les avions censurées et transmises, nous aurions servi une approche qui aurait légitimé l’opération en agissant comme si nous étions un média contrôlé par l’État, obéissant aux ordres. En nous opposant aux politiques militaristes qui forçaient la société à obéir, nous avons laissé notre marque dans l’histoire et sommes devenus une « épine », en payant le prix. Le 28 mars, le journal a été fermé et un administrateur a été nommé. Les journalistes, arrêtés en même temps que les employés de l’imprimerie, perpétuèrent cette tradition en portant avec fierté la « chemise de feu ».

La persévérance de Musa Çitil

Le commandant adjoint du commandement général de la gendarmerie, le général de division Musa Çitil, n’a jamais lâché les journalistes. En février 2016, après la publication d’un article dans Özgür Gündem intitulé « Le nom du siège est « Drapeau 12 » et son chef est Musa Çitil » sur les affrontements dans le district de Sur à Diyarbakır, Çitil a intenté une action en justice contre moi et six autres journalistes, accusés de « cibler des individus ayant combattu dans la lutte contre le terrorisme » et de « propagande pour une organisation terroriste » pour avoir partagé l’article sur les réseaux sociaux.

Comme je n’ai pas reçu la notification, j’ai été emmené de ma cellule au parquet de Silivri sans savoir de quoi on m’accusait. Pour ma défense, j’ai déclaré que je ne travaillais pas au journal à la date de la publication de l’article et que je n’étais pas le responsable du site Internet. Bien que nous ayons été acquittés en 2019, Çitil a porté l’affaire devant la Cour d’appel. Le 30 juin 2021, la Cour d’appel régionale de Diyarbakır, 2e chambre pénale, a confirmé la décision d’acquittement du tribunal local et a classé l’affaire. Nous nous sommes débarrassés de justesse de Çitil.

La peine du militarisme

Le 15 février 2021, lors de la dernière audience du procès principal d’Özgür Gündem devant la 23e Haute Cour pénale d’Istanbul, les forces armées turques ont lancé une opération dans la région de Garê, dans le gouvernement régional du Kurdistan irakien. Eren Keskin, Kemal Sancılı et moi-même avons été condamnés à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », tandis que Zana Kaya a été condamnée à 1 an et 13 mois de prison pour « propagande terroriste ». Le juge qui a annoncé le verdict semblait assez mal à l’aise. Dans une atmosphère où le militarisme avait atteint son paroxysme, avec des tambours et des klaxons retentissants, il était difficile d’imaginer que le tribunal ne serait pas influencé.

Lorsque nous sommes sortis du tribunal en disant « Comme prévu », un policier qui se tenait dans un coin et qui m’observait m’a attrapé par le bras à la porte et m’a dit : « Le procureur t’attend, tu dois faire une déclaration. » S’agissait-il d’une blague ou d’une sorte de bonus de la part de la justice ? Apparemment indifférent à mon « Que se passe-t-il, mon ami ? Nous avons déjà reçu nos peines, à quoi sert la déclaration ? », il a répondu : « S’il vous plaît, allez-y. » J’ai dit au procureur que je n’avais pas reçu la notification, mais cela n’a pas aidé. J’étais accusé à cause de publications partagées sur les réseaux sociaux sous le nom du journal. Ma déclaration selon laquelle le journal avait été fermé et que n’importe qui pouvait ouvrir un tel compte n’a pas été jugée satisfaisante par le procureur, qui a saisi mon téléphone. Choqué par l’attitude du procureur, qui m’a demandé : « Comment puis-je savoir que ce n’est pas vous ? » J’en suis resté abasourdi. Cela a dû être l’adaptation de la justice au langage dépravé du gouvernement.

Portes fermées

L’identité du journal dans lequel vous avez travaillé vous colle à la peau et entraîne certaines conséquences. Votre vie et vos relations se réduisent, les gens vous approchent avec une attitude distante et prudente. Il est déchirant de constater que les méthodes utilisées par le gouvernement pour rendre la société faible et soumise portent leurs fruits. Il est néanmoins important de saluer les quelques personnes qui restent déterminées et solidaires, en particulier les collègues, qui continuent de défendre ce qui est juste.

Il est difficile de voir de nombreuses portes se fermer devant soi et de se rendre compte que ses efforts pour survivre en s’engageant dans différents domaines sont vains à cause de son identité « suspecte ». De même, lorsque les articles ou analyses que l’on soumet à certaines publications d’opposition ne sont pas publiés ou sont renvoyés pour censure, on se sent découragé. Outre les attaques développées par les appareils coercitifs et idéologiques du gouvernement, un autre rappel de son statut de « liste noire » est l’interdiction de voyager, qui vous empêche d’assister à des cours ou à des événements en tant qu’invité d’organismes de presse à l’étranger.

Vos œuvres littéraires sont également refusées par des dizaines de maisons d’édition. Dans l’atmosphère intimidante de l’époque, on vous ignore avec le confort de penser : « Ne nous mettons pas dans le pétrin, quel risque y a-t-il ? » Car l’auteur et les sujets qu’il aborde sont tous deux considérés comme « sensibles ». Vous êtes donc condamné à une vie à ramper dans la boue.

Articel à lire (en anglais) sur Bianet

Qui est Inan Kizilkaya ?

Inan Kizilkaya était rédacteur en chef du journal Özgür Gündem, emprisonné entre mars et août 2016. Du 16 août 2016 au 22 août. Il a été libéré le 31 octobre 2017. Il a travaillé pour le magazine Esmer (2008 – 2010), culture-art dans Evrensel (2007) et l’agence de presse Dicle (DİHA) (2005). Il a écrit des articles pour le supplément Radikal Kitap.

ROJAVA. Une ONG basée en Turquie accusée de dissimuler les crimes de guerre turco-jihadistes

0

SYRIE / ROJAVA – Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance militaire arabo-kurde, ont déclaré que l’ONG portant le nom de « Réseau syrien pour les droits de l’homme » basée en Turquie s’emploie à falsifier les faits et à cacher systématiquement les crimes des mercenaires de l’occupation turque en diffusant des informations trompeuses.

Les Forces démocratiques syriennes ont démenti les allégations du « Réseau syrien pour les droits de l’homme » (en anglais: Syrian Network for Human Rights – SNHR), dirigé depuis la Turquie, selon lesquelles trois personnes d’une même famille ont été tuées dans le village d’Al-Qashla, au sud-est de Manbij, et ont attribué aux FDS.

Les Forces démocratiques syriennes ont confirmé dans un communiqué que cette ONG poursuit une tentative systématique de dissimulation des crimes des mercenaires turcs qui contrôlaient le village au moment du crime.

Le communiqué ajoute : « Nos forces qui sont entrées dans le village et l’ont débarrassé des mercenaires des soi-disant « Al-Amshat et Al-Hamzat » il y a une dizaine de jours, ont été surprises par la présence des corps de trois civils, Muhammad Al-Khalil Al-Ayoub, sa femme et son fils Salman, qui ont été liquidés par des mercenaires turcs » après avoir empêché les mercenaires de voler leurs biens.

Il a souligné qu’il s’agissait d’un « crime parmi des dizaines de crimes commis par des groupes affiliés à la Turquie à Manbij au cours des derniers jours, et qui comprenaient des pillages, des vols, des enlèvements et même des viols. Cela a été documenté et des scènes vidéo ont été publiées à ce sujet par la population ».

Soulignant que les informations trompeuses publiées par le soi-disant « Réseau syrien des droits de l’homme » ont aidé et continuent d’aider les vrais criminels à cacher leurs crimes, car des centaines de crimes commis par des groupes de mercenaires affiliés à la Turquie à Afrin, Manbij et dans d’autres régions ne figurent toujours pas dans les comptes de ce réseau manifestement partial. Tout comme les criminels, ce qui les a aidés à répéter leurs crimes et à perdre le droit des victimes à la justice et à la responsabilité des auteurs. (ANHA)

ROJAVA. Combats intenses près du barrage de Tichrine

0

SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires sous commandement de la Turquie attaquent actuellement les villages des environs du barrage de Tichrine qui est sous contrôle des forces arabo-kurdes.

Plusieurs villages environnant le barrage de Tishrin, ainsi que les envictons du baragge lui-même sont actuellement soumis à de lourds bombardements de la part de l’armée d’occupation turque et de ses mercenaires. En face, les combattants du Conseil militaire de Manbij résistent aux attaques turco-jihadistes.

Des a, les forces du Conseil militaire de Manbij et des Unités de protection des femmes font face aux attaques lancées par l’armée d’occupation turque et ses mercenaires sur les villages d’Aloush, Atshana et Al-Mustaha dans la région du barrage de Tishrin, au sud et à l’est de Manbij.

KURDISTAN. Un drone turc cible deux voitures à Zakho

0

IRAK / KURDISTAN – Hier soir, un drone de la Turquie a ciblé 2 voitures dans le village d’Avye Sara (région kurde de Zakho). L’attaque a détruit les voitures et brisé les vitres des habitations.

L’agence de presse Roj, citant des sources locales, a rapporté que deux voitures garées dans une zone résidentielle du village d’Avye Sara, près de la route frontalière de Batifa à Zakho, dans le sud du Kurdistan, ont été ciblées mercredi soir par un drone appartenant aux forces d’occupation turques.

L’attaque a causé de graves dommages aux deux voitures visées, en plus d’endommager les vitres de plusieurs maisons voisines. Aucune victime humaine n’a été signalée.

Cette zone avait déjà été attaquée par les forces d’occupation turques, ce qui avait entraîné la destruction des biens des habitants et mis en danger la vie de la population locale.