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IRAN. 31 femmes exécutées en 2024

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IRAN – Deux ans après le mouvement « Femme, vie, liberté » déclenché par le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia, le régime iranien exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, alerte l’ONG Iran Human Rights (IHR) qui ajoute qu’avec ce chiffre, la République islamique a enregistré son plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

L’organisation Iran Human Rights (IHRNGO) a publié un rapport unique qui met en lumière la réalité des exécutions de femmes en Iran. Intitulé « Les femmes et la peine de mort en Iran : une perspective sexospécifique », ce rapport examine les disparités entre les sexes et les aspects inhumains de la peine de mort.

Selon le rapport, l’année 2024 a marqué une étape sombre. Deux ans après le mouvement « Femme, vie, liberté », la République islamique a enregistré son plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans, avec 31 femmes exécutées dans les prisons iraniennes. Ce chiffre, basé sur des données vérifiées par l’IHRNGO, représente un niveau sans précédent depuis que l’organisation a commencé à documenter les exécutions en 2008.

« L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire », a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’Iran Human Rights. « Nous appelons la communauté internationale à rompre son silence sur ces injustices systémiques et l’apartheid sexuel en Iran et à intensifier ses efforts pour sauver les personnes qui risquent d’être exécutées . »

Voici quelques statistiques du rapport :

Au moins 31 femmes ont été exécutées en 2024, soit le nombre le plus élevé de femmes exécutées depuis plus de 15 ans.

Au moins 241 femmes ont été exécutées entre 2010 et 2024.

121 (50 pour cent) des femmes exécutées ont été identifiées uniquement par leur nom/prénom ou sont restées totalement anonymes.

114 femmes ont été reconnues coupables et exécutées pour meurtre par qisas nafs (terme islamique interprété comme signifiant « représailles »).

107 femmes ont été condamnées à mort pour des accusations liées à la drogue.

Quatre femmes ont été exécutées pour des motifs de sécurité, de moharebeh (inimitié contre Dieu) et de corruption sur terre ; l’une d’entre elles était juive et deux étaient des prisonnières politiques kurdes.

9 des femmes exécutées étaient des femmes-enfants.

70 pour cent des femmes exécutées pour homicide volontaire ont été accusées d’avoir assassiné leur conjoint/partenaire.

Les femmes des régions défavorisées comme le Sistan-et-Baloutchistan sont disproportionnellement touchées par les exécutions liées à la drogue ; cette statistique reflète l’intersection entre la discrimination systémique, la pauvreté et les préjugés judiciaires.

Des exécutions dans l’ombre de la violence domestique

La plupart des femmes exécutées pour meurtre étaient des victimes de violences conjugales ou de viols, et y avaient été contraintes. Environ 70 % d’entre elles étaient accusées d’avoir tué leur conjoint, tandis que la plupart étaient victimes de violences conjugales. Cependant, le système judiciaire iranien prend rarement en compte ces circonstances dans la détermination des peines.

Pauvreté, isolement et sans-abrisme

Les femmes condamnées à mort sont souvent ostracisées par leur famille et contraintes de subir seules des conditions de détention inhumaines. La pauvreté et le manque d’alphabétisation, en particulier chez les femmes issues de minorités ethniques, les empêchent de se défendre efficacement et accroissent leur vulnérabilité.

Exécutions liées à la drogue

Entre 2010 et 2024, au moins 107 femmes ont été exécutées pour des délits liés à la drogue. Les réformes juridiques de 2017 ont d’abord entraîné une baisse du nombre d’exécutions, mais la tendance a atteint son plus haut niveau depuis neuf ans en 2024. Beaucoup de ces femmes ont été contraintes de commettre des délits liés à la drogue ou n’étaient même pas conscientes de leur rôle dans ces délits. Cependant, le système judiciaire de la République islamique prend rarement ces facteurs en compte lorsqu’il prononce des condamnations à mort.

Des condamnations à mort continuent d’être prononcées contre des femmes

Les résultats d’une étude de deux ans menée par l’Organisation iranienne des droits de l’homme sur les médias officiels de la République islamique montrent qu’au moins 47 femmes ont été condamnées à mort entre janvier 2022 et janvier 2024.

Les femmes dans le couloir de la mort : la voix silencieuse de la justice

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort. Depuis la fondation de la République islamique, les exécutions ont été utilisées comme un outil de répression politique et ont aidé le régime à survivre en créant la peur. Des dizaines de milliers d’hommes et de femmes ont été exécutés à l’issue de procès-spectacles, mais les histoires de femmes et les dimensions sexistes de la peine de mort restent dans l’ombre.

 

Le rapport (en anglais) complet à lire ici: Women and the Death Penalty in Iran: A Gendered Perspective

Pourquoi les États-Unis devraient soutenir les Forces démocratiques syriennes?

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MOYEN – ORIENT — Un activiste yézidi et une Américaine militant pour les libertés relieuses appellent les États-Unis à soutenir les forces arabo-kurdes qui contrôlent le Nord et l’Est de la Syrie pour contrer le terrorisme et pour assurer la protection des minorités ethniques et religieuses du pays alors que des islamistes ont pris le pouvoir à Damas, tandis que les mercenaires soutenues par la Turquie menacent l’autonomie du Rojava.

Nadine Maenza — Présidente du Secrétariat de l’IRF, Global Fellow au Wilson Center et ancienne présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) — et Ismael Murad — Président de l’Académie Sinjar et cofondateur et ancien directeur exécutif de l’ONG yézidie Yazda — ont souligné dans un article coécrit publié dans The Hill qu’il est dans l’intérêt des États-Unis de soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le contexte des défis actuels en Syrie.

Maenza a soutenu que le soutien aux FDS est essentiel pour protéger les diverses communautés syriennes et empêcher le pays de devenir un refuge pour le terrorisme.

Dans leur article, Maenza et Murad ont souligné le rôle central des FDS dans le maintien de la stabilité et la promotion de l’inclusion, contrastant leur approche avec celle de la Turquie et de sa force mandataire, l’Armée nationale syrienne (ANS), qu’ils ont critiquée pour avoir marginalisé les groupes minoritaires.

Maenza et Murad ont souligné l’importance d’une participation équitable à la gouvernance pour toutes les communautés syriennes, plaidant pour leur reconnaissance en tant que membres à part entière de la société. Ils ont exhorté les États-Unis et la communauté internationale à adopter une stratégie globale pour empêcher l’agression turque contre les FDS, notamment en imposant des sanctions supplémentaires au gouvernement turc.

Leurs remarques reflètent un appel plus large en faveur d’une politique américaine fondée sur des principes en Syrie, une politique qui aligne les intérêts stratégiques avec la protection des droits humains et des libertés religieuses. (Syriac Press)

ROJAVA. La Turquie attaque la campagne de Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – Actuellement, les forces d’occupation turques attaquent le village Sifa, dans le canton kurde de Kobanê.

Cette attaque d’artillerie lourde coïncide avec les bombardements en cours sur le village de Jada, dans la même zone de Kobané. Pendant ce temps, les Forces démocratiques syriennes (FDS) repoussent une nouvelle offensive des mercenaires soutenus par la Turquie, appuyés par l’artillerie et des drones turcs, dans la campagne de Manbij.

La Turquie continue de mener diverses attaques terrestres et aériennes au nord-est de la Syrie. Les récentes attaques se sont concentrées sur les zones autour du barrage de Tishrin et du pont Qarakozak. (ANHA)

ROJAVA. Affrontements intenses autour du barrage de Tichrine

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SYRIE / ROJAVA – Les forces arabo-kurdes résistent actuellement aux mercenaires sous commandement turc qui ont intensifié leurs attaques contre les villages proches du barrage de Tishrin, avec l’appui de drones et de l’artillerie de la Turquie colonialiste.

En ce moment, les mercenaires de l’État d’occupation turc mènent une attaque violente contre les villages proches du barrage de Tishrin, soutenus et appuyés par les drones et l’artillerie de l’occupation turque.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités de protection des femmes (YPJ) sont actuellement engagées dans des combats acharnés dans le cadre de leur défense légitime contre les mercenaires de l’occupation turque à proximité du barrage de Tishrin, dans les villages au sud et à l’est de la ville de Manbij et au nord du barrage de Tishrin. (ANHA) 

Macron promet son soutien aux combattants de la liberté, notamment aux Kurdes

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PARIS – Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé aujourd’hui que la France resterait fidèle aux combattants de la liberté, notamment les Kurdes, qui luttent contre le terrorisme, en particulier l’EI (sans dénoncer pour autant les attaques des gangs alliés alliés à la Turquie ciblant le Rojava).
 
S’exprimant lors de la réunion annuelle des ambassadrices et des ambassadeurs de France, Macron a promis un soutien indéfectible aux Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont été un allié clé dans la lutte de l’Occident contre le terrorisme.
 
Macron a déclaré : « La France restera fidèle aux combattants de la liberté, y compris les Kurdes, qui affrontent le terrorisme et en particulier les mercenaires de l’EI. »
 
Il a également souligné la nécessité d’aborder la perspective d’un changement de régime en Syrie avec prudence, affirmant que la France apportera un soutien soutenu à un processus de transition visant à établir une « Syrie souveraine et libre » qui respecte sa diversité ethnique, politique et religieuse.
 

ROJAVA. Adieux aux journalistes Cîhan Bîlgîn et Nazim Dastan

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SYRIE / ROJAVA – Une cérémonie officielle est organisée en ce moment à Qamishlo en hommage aux journalistes kurdes Cîhan Bîlgîn et Nazim Dastan tués par un drone de la Turquie le 19 décembre dernier, et les combattant.e.s Efzam Çiya, Diyar Qamishlo et Loqman Khamis tombés martyrs lors de combats récents face aux gans turco-islamistes dans la région de Manbij.

Une foule accompagne le cortège funèbre des cinq martyrs (la correspondante de l’agence ANHA Jihan Belkin, du journaliste Nazim Dashtan, de la combattante des Unités de défense de la femme (YPJ) Afzam Çiya et des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) Diyar Qamishlo et Loqman Khamis) qui est parti du Centre des familles des martyrs d’Antaria en direction du sanctuaire du martyr Dalil Sarokhan.

Le cercueil de la correspondante d’ANHA Jihan Belkin et le cercueil du journaliste Nazim Daştan* ont été décorés du drapeau de l’Union des médias libres, le cercueil de la combattante Afzam Çiya a été décoré du drapeau des YPJ, tandis que le cercueil des combattants, Diyar et Loqman, a été décoré du drapeau des FDS et de couronnes de roses.

La cérémonie aura lieu au sanctuaire du martyr Dalil Sarokhan. (ANHA)

*Le 19 décembre 2024, les journalistes kurdes Nazim Daştan et Cihan Bilgin ont été tués par une frappe de drone turc alors qu’ils couvraient les attaques turco-jihadistes ciblant le Rojava. Daştan et Bilgin ont rejoint la longue caravane de journalistes kurdes tués par la Turquie pour empêcher qu’on dévoile au monde les crimes des occupants commis au Kurdistan divisés entre 4 États colonialistes.

 

PARIS. Grande marche kurde pour « Vérité et Justice »

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PARIS – Ce samedi 11 janvier 2025, les Kurdes de l’Europe manifesteront à Paris où six activistes kurdes ont trouvé la mort dans deux attentats terroristes (en janvier 2013 et en décembre 2022) ciblant le mouvement kurde. RDV le samedi 11 janvier, à 10 heures, devant la Gare du Nord.

Dans le communiqué suivant, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) appelle à participer à la marche du 11 janvier prochain pour exiger vérité et justice pour les martyrs kurdes de Paris:
 
 
« Le 9 janvier 2013, un premier attentat terroriste a frappé les Kurdes en plein coeur de Paris. Il a coûté la vie à trois militantes kurdes: Sakine Cansiz, une figure historique du mouvement kurde, Fidan Dogan, responsable du Centre d’Information du Kurdistan (CIK), où a eu lieu l’attentat, et Leyla Saylemez, une militante du mouvement de jeunesse kurde en Europe.
 
 
Presque 10 ans après, le 23 décembre 2022, trois autres militants kurdes ont perdu la vie dans un deuxième attentat terroriste, toujours à Paris. Parmi les victimes, figure encore une femme, et pas pas n’importe laquelle: Evîn Goyî (Emine Kara), responsable du mouvement des femmes kurdes en France, avait auparavant combattu Daesh au Rojava. Les deux autres victimes de cet attentat, qui a visé le siège du CDK-F au 16 rue d’Enghien, sont Mîr Perwer, un jeune chanteur kurde réfugié depuis peu en France, et Abdurrahman Kizil, un sexagénaire qui fréquentait régulièrement l’association.
 
 
L’enquête sur le triple assassinat du 9 janvier 2013 a mis en évidence de nombreux indices – corroborés par des documents diffusés sur internet – démontrant que l’assassin, Ömer Güney, arrêté peu après les faits, avait opéré sous les ordres des services secrets turcs (MIT). L’assassin n’a cependant jamais été condamné puisqu’il est mort en prison à la fin de l’année 2016, peu de temps avant la date fixée pour son procès. Quant aux commanditaires, ils n’ont jamais été inquiétés, l’instruction de l’affaire étant entravée par le « secret-défense » opposé par les autorités françaises, qui refusent de déclassifier les informations détenues par leurs services de renseignements.
 
 
Concernant la seconde affaire, le caractère terroriste n’a pas été retenu jusqu’à présent, alors même que les propos de l’assassin William Malet démontrent clairement les motivations terroristes de son acte qui ciblait délibérément notre association en tant que représentation du peuple kurde. Malgré les demandes réitérées des parties civiles, les enquêteurs n’ont toujours pas interrogé les services de renseignements français sur les liens potentiels de l’assassin avec des services étrangers.
 
 
12 ans après le triple féminicide de 2013, le sentiment d’impunité règne plus que jamais. En refusant de lever le secret-défense, la France commet un déni de justice et entretient l’impunité d’un crime politique et terroriste, une impunité qui a encouragé les commanditaires à passer à l’acte une seconde fois.
 
 
La France doit lever le secret-défense et faire tout le nécessaire pour résoudre l’affaire du triple assassinat du 9 janvier. La justice française doit reconnaître le caractère terroriste de l’attentat du 23 décembre 2022 afin que les commanditaires soient jugés et condamnés.
 
 
Afin d’exiger la justice et rappeler la primauté du droit, nous vous appelons à rejoindre la Grande Marche « Vérité et Justice », Samedi 11 janvier, à partir de 10h, au départ de la Gare du Nord. »
 
Conseil démocratique kurde en France

TOULOUSE. Soirée de projection de courts métrages kurdes

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TOULOUSE – Le 17 janvier prochain, une soirée de projection de trois court-métrages kurdes aura lieu au Hangar de la Cépière, à Toulouse.

Lors de la soirée, on visionnera trois courts métrages réalisés par l’Académie du cinéma du Moyen Orient de Diyarbakir (Komeleya Akademiya Sînemayê ya Rojhilata Navîn) :

  • Çerx – (La roue) de Metîn Ewr
  • Piyê min toz sekir (Mon père le sucre) de Sedat Bariş
  • Navnîsan – (L’adresse) d’Aram Dildar

La thématique de ces trois films tourne autour de la répression et des résistances des Kurdes en Turquie dans les années 1990.

Un buffet et une discussion autour du cinéma kurde et de la résistance culturelle suivront la projection.

Entrée à prix libre

RDV le vendredi 17 janvier 2025, à 19h

Adresse: 8 Rue de Bagnolet, 31100 TOULOUSE

affiche de la soirée

 

 

TURQUIE. Une famille d’activistes kurdes menacée d’expulsion vers l’Iran

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TURQUIE – Hossein Hosseini, un défenseur des droits des Kurdes originaire de Mariwan, ainsi que sa femme Nasrin Khoshnavazian et leurs deux enfants, arrêtés en Turquie alors qu’ils tentaient de se réfugier en Europe, sont sous la menace d’expulsion vers l’Iran où ils risquent la prison, la torture, voire la peine de mort.

 

Selon un rapport reçu par l’ONG de défense des droits humains, Hengaw, Hosseini, Khoshnavazian et leurs enfants de 10 et 13 ans ont été temporairement relogés dans la ville de Denizli dans des conditions restrictives et difficiles. Cependant, le bureau de l’immigration de Denizli s’est opposé à leur résidence dans la ville, laissant la famille dans un état d’incertitude.

Hosseini a déclaré que le mardi 24 décembre 2024, après près de deux mois de détention au camp de Mugla, lui et sa famille ont été libérés et transférés à Denizli.

Il a ajouté que le bureau d’immigration turc a demandé à sa famille de se présenter au bureau chaque semaine, tandis que leur dossier d’expulsion reste ouvert et en cours d’examen.

La famille avait été initialement arrêtée par les garde-côtes de Bodrum le jeudi 7 novembre 2024, pour ce qui a été décrit comme une « violation de la loi ». Ils ont ensuite été transférés au centre de détention de Mugla en attendant leur expulsion.

Il est à noter que pendant sa détention, l’état de santé de Nasrin Khoshnavazian s’est aggravé en raison d’un accès irrégulier à son traitement médical.

Hossein Hosseini a fui l’Iran en 2019 sous la pression des agences de sécurité iraniennes. Il a d’abord cherché refuge au Kurdistan irakien, mais a ensuite tenté de rejoindre l’Europe via la Turquie. Au cours du voyage, lui et sa famille ont été arrêtés. (Hengaw)

Le Tribunal permanent des peuples va juger les crimes commis par la Turquie au Rojava

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BRUXELLES – Le Tribunal permanent des peuples (TPP) se réunira début février à Bruxelles pour juger les crimes commis par la Turquie dans sa guerre ciblant les Kurdes du Rojava / Nord -Est de la Syrie.
 
Un tribunal populaire va enquêter sur les crimes de guerre commis par la Turquie dans le Nord-Est de la Syrie
 
Le Tribunal permanent des peuples (TPP) se réunira les 5 et 6 février 2025 à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) à Bruxelles, en Belgique, pour examiner les allégations de graves violations des droits humains et de crimes de guerre commis par la Turquie et ses forces alliées dans le nord et l’est de la Syrie, connus sous le nom de Rojava. Le Tribunal évaluera les accusations, notamment de déplacement forcé, d’utilisation d’armes interdites, d’assassinats ciblés [y compris ceux ciblant des femmes politiques, dont Havrin Khalaf], de torture et de destruction du patrimoine culturel. (Medya News)
 
Le but de ce tribunal est de révéler et d’enquêter sur les crimes contre l’humanité et le droit international commis quotidiennement par l’État turc sur le territoire du nord et de l’est de la Syrie depuis 2018.
 
Le Tribunal a pour objectif d’amplifier la voix des victimes et de recueillir des preuves pour demander des comptes aux auteurs de crimes de guerre.
 
Cela contribuera à ouvrir la voie à une solution politique et pacifique à la question kurde et à garantir la stabilité dans la région.
 

Les crimes présumés qui seront jugés par le TPP sont:

 
– Crimes contre l’humanité commis au moyen de déplacements forcés, de violences ciblées et de répression systématique.
 
– Crimes de guerre, y compris l’utilisation d’armes interdites et les attaques contre des civils et des infrastructures vitales.
 
– Crimes d’agression visant à déstabiliser la région et à violer la souveraineté territoriale.
 

ROJAVA. « Désarmez l’injustice, pas la résistance! »

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PARIS – A l’Europe qui appelle les forces arabo-kurdes du Rojava à déposer les armes et à se soumettre au régime islamiste installé à Damas, le journaliste Maxime Azadî rétorque que « les armes, la lutte et même la guerre des Kurdes sont au service d’un Moyen-Orient et d’un monde plus justes, plus libres et plus démocratiques. Exiger d’un peuple dont l’existence même est menacée qu’il se désarme et qu’il se livre à la merci de ses oppresseurs est inhumain. C’est une honte. Point final ! ».
 
Voici l’article de Maxime Azadi:
 
Désarmer l’injustice, pas la résistance!
 
Personne, aucune force, n’a le droit ni de demander ni d’imposer aux Kurdes de déposer leurs armes. Les Kurdes, avec leurs armes, leur lutte et leurs revendications, sont le peuple le plus légitime du Moyen-Orient. Ceux issus d’Al-Qaïda et de Daech parachutés à Damas n’ont en aucun cas le droit de formuler une telle demande.
 
Quant à l’État turc, il utilise ses armes et toute son existence depuis un siècle dans le but d’anéantir l’existence des Kurdes. Ce sont ces oppresseurs qui doivent être désarmés. Ce sont ceux qui constituent une menace pour la démocratie, les libertés, les croyances et cultures différentes, et qui usurpent les droits des Kurdes. Même une garantie constitutionnelle ne constitue pas une raison suffisante pour que les Kurdes abandonnent leurs armes. Ni le régime d’Ankara ni celui de Damas ne sont des régimes dignes de confiance!
 
Aujourd’hui, ceux qui portent des cravates, prononcent des discours élégants, et essaient de tromper ou de manipuler les Kurdes doivent abandonner l’idée de les désarmer, c’est-à-dire de les priver de défense et de volonté. Cela s’applique à tous les États du monde. Que ceux qui exigent le désarmement commencent d’abord par désarmer eux-mêmes.
 
Aux gauchistes, aux conservateurs, aux religieux, aux écologistes, aux pacifistes, aux humanistes : lorsque vous considérerez légitime et juste le désarmement de vos propres États et que vous les désarmerez effectivement, alors vous pourrez venir demander aux Kurdes d’en faire autant. À ce moment-là, nous pourrons y réfléchir.
 
Enfin, les armes, la lutte et même la guerre des Kurdes sont au service d’un Moyen-Orient et d’un monde plus justes, plus libres et plus démocratiques. Exiger d’un peuple dont l’existence même est menacée qu’il se désarme et qu’il se livre à la merci de ses oppresseurs est inhumain. C’est une honte. Point final !

Triple assassinat de militantes kurdes à Paris : Que cache la France ?

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PARIS – Le journaliste Maxime Azadî revient sur le triple assassinat des militantes kurdes à Paris à l’occasion du 12e anniversaire de leur meurtre alors que le dossier est au point mort à cause de « secret défense » de l’État français.

Voici l’article de Maxime Azadî:

Triple assassinat de militantes kurdes à Paris : Que cache la France ?

Douze ans après l’assassinat de trois militantes révolutionnaires kurdes, dont Sakine Cansız, l’une des fondatrices du PKK, en plein coeur de Paris, la justice n’a toujours pas été rendue. L’enquête est entravée par le secret défense.
 
Un terrible triple assassinat a eu lieu il y a 12 ans au Centre d’Information du Kurdistan, situé au cœur de Paris, dans le quartier de Strasbourg Saint-Denis. Le 9 janvier 2013, Sakine Cansız (Sara), membre fondatrice du PKK, Fidan Doğan (Rojbîn), représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK) à Paris, et Leyla Şaylemez (Ronahî), militante du mouvement de jeunesse kurde, ont été tuées par balles.
 
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, s’était rendu sur les lieux du crime. « C’est un fait grave, d’où ma présence. C’est un fait inacceptable. L’enquête ne fait que commencer, sous l’autorité du parquet, les services sont mobilisés pour faire toute la lumière sur cet acte tout à fait insupportable. Je suis aussi venu exprimer ma compassion à l’égard des proches de ces trois femmes. » a-t-il déclaré.
 
HOLLANDE : C’EST UNE OPÉRATION DE L’ÉTAT TURC
 
François Hollande, alors président de la République, a qualifié l’assassinat de « horrible », ajoutant : « [cela touche] directement trois personnes dont l’une [était] connue de moi et de beaucoup d’acteurs politiques car elle venait régulièrement nous rencontrer ». Il faisait référence à Rojbîn, qui faisait la diplomatie populaire pour la cause du peuple kurde.
 
En mai 2024, soit onze ans après les faits, François Hollande reconnaissait, lors d’une conférence à l’Université Bretagne Sud à Lorient, que l’assassinat de trois femmes kurdes était une« opération », une « intrusion » d’un État membre de l’OTAN.
 
Répondant à la question d’un étudiant kurde, il précisait : « Là, ce n’était plus une ingérence. C’était plus grave parce que c’était une opération, dont on ne savait pas exactement jusqu’à quel niveau de l’État turc elle avait été décidée, mais il était clair qu’il y avait eu une intervention de l’opérateur qui avait contribué à assassiner une Kurde, une personnalité très forte en France. »
 
François Hollande faisait ici référence à Sakine Cansız, avant d’ajouter :
 
« On est vraiment dans l’intrusion, dans une implication d’un État étranger, membre de l’Alliance atlantique (OTAN) par ailleurs, et candidat à l’entrée dans l’Union européenne. »
 
12 ANS PLUS TARD : PROMESSES OUBLIÉES
 
Douze années se sont écoulées. François Hollande siège à nouveau comme parlementaire, tandis que Manuel Valls occupe aujourd’hui le poste de ministre des Outre-mer dans le nouveau gouvernement français. Les promesses faites à l’époque de faire toute la lumière sur ces assassinats et de rendre justice semblent désormais reléguées à l’oubli. En d’autres termes, le dossier a été, de facto, mis de côté. Peut-être qu’un jour, lorsque les équilibres entre les États ou les impératifs de la raison d’État évolueront en faveur de la justice, ce dossier sera enfin exhumé. Mais pour l’heure, ce n’est pas le cas. Les meurtres politiques impliquant, directement ou indirectement, des États continuent de demeurer impunis.
 
DES PREUVES ACCABLANTES
 
Où en est l’enquête aujourd’hui ? Pourquoi est-elle bloquée malgré de nombreuses preuves concrètes ?
 
Le dossier d’enquête contient des documents établissant la responsabilité du MİT dans les assassinats des trois femmes kurdes. Parmi ces éléments figurent notamment un enregistrement audio décrivant les plans d’assassinat, un document classifié contenant des instructions explicites pour ces meurtres politiques, ainsi que les aveux de certains responsables des services secrets turcs.
 
– L’enregistrement audio, mis en ligne le 12 janvier 2014, révèle des discussions entre le tireur présumé, Ömer Güney, et des agents du MIT sur les plans de l’assassinat. Cette conversation semble avoir eu lieu en octobre 2012, quelques mois avant le triple assassinat.
 
– Le document classifié, divulgué le 14 janvier 2014, désigne Ömer Güney comme « source » et porte la signature de responsables des services secrets turcs (MIT), confirmant les ordres donnés pour les assassinats.
 
– Selon l’acte d’accusation, Ömer Güney avait également planifié son évasion avec l’aide de complices, en utilisant un langage codé pour demander des armes et des arrangements pour rencontrer le MIT. Ces préparatifs ont été surveillés et déjoués par les enquêteurs français.
 
– Le 17 décembre 2016, un mois avant le début de son procès, Ömer Güney est mort subitement à l’âge de 34 ans, emportant ses secrets avec lui. Cette mort suspecte a conduit à la clôture effective de l’affaire.
 
DES AVEUX DES AGENTS DU MIT
 
De nouveaux éléments ont vu le jour dans les années qui ont suivi, notamment les aveux de deux agents du MIT capturés par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) en août 2017. Il s’agissait d’Erhan Pekçetin, responsable des opérations à l’étranger, la branche la plus stratégique du MIT, et d’Aydın Günel, responsable des ressources humaines. Leurs aveux, publiés en janvier 2018 par une agence de presse kurde, renforçaient les accusations contre le MIT.
 
Les aveux révélaient des détails précis sur les responsables du MIT impliqués, notamment les noms des signataires du document classifié:
 
– Uğur Kaan Ayık, directeur des opérations spéciales au moment des faits.
 
– Oğuz Yüret, chef de division des opérations.
 
– Sabahattin Asal, alors adjoint au directeur des renseignements stratégiques. Sabahattin Asal, présenté comme le bras droit de Hakan Fidan, directeur du MIT à l’époque, aurait également participé aux négociations d’Oslo avec le PKK. Il aurait participé à toutes les réunions, de la première réunion à Genève le 3 juillet 2008 jusqu’à la dernière réunion des négociations d’Oslo le 5 juillet 2011.
 
Le responsable du MİT, Erhan Pekçetin, déclarait également reconnaître les voix des personnes figurant dans l’enregistrement audio apparu le 12 janvier 2014. Il admettait que cette rencontre avait eu lieu dans un hôtel à Ankara et que le billet d’avion d’Ömer Güney avait été payé par une agence du MİT située à Yenimahalle, un quartier d’Ankara. Selon Erhan Pekçetin, un meurtre aussi sensible n’aurait pas pu se produire sans l’approbation du président turc Recep Tayyip Erdoğan.
 
LE « SECRET DÉFENSE » ENTRAVE LA JUSTICE
 
Malgré l’abondance d’informations et de preuves, malgré les nouvelles demandes introduites après la mort d’Ömer Güney et la mobilisation continue du peuple kurde en quête de justice, le dossier du triple assassinat de 2013 ne bouge pas, sous prétexte de « secret défense ». Les autorités françaises refusent de lever le voile sur les écoutes téléphoniques d’agents turcs basés en France, soupçonnés d’être impliqués dans les assassinats. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) invoque le « secret défense » pour justifier cette décision.
 
Comme pour de nombreux autres assassinats politiques commis sur le sol français, l’enquête sur ce massacre est entravée par des mécanismes politiques. Les enquêteurs ne bénéficient plus d’aucune coopération de la part de l’État turc. Face à ce blocage, les Kurdes et leurs soutiens continuent de descendre dans la rue chaque année pour exiger la levée du secret d’État et la poursuite des responsables. Autrement dit, la lutte pour la vérité et la justice se poursuit sans relâche.
 
LA MÊME « RAISON D’ÉTAT » DANS LE SECOND TRIPLE ASSASSINAT
 
La « raison d’État » qui empêche de faire la lumière sur le massacre de 2013 s’est de nouveau manifesté lors du second triple assassinat du 23 décembre 2022, presque dix ans plus tard. Ce jour-là, devant le Centre culturel kurde Ahmet Kaya, Evîn Goyî, membre du conseil exécutif du KCK, Abdurrahman Kızıl, patriote engagé, et le chanteur Mîr Perwer ont été assassinés.
 
Cependant, la justice française, qui mobilise systématiquement les procureurs antiterroristes contre toute action de protestation des Kurdes, a préféré qualifier cette attaque terroriste comme étant de « caractère racial ».
 
Bien que le Centre culturel kurde ait clairement été ciblé lors de l’attentat de 2022, la nature terroriste de cette attaque n’a toujours pas été reconnue. Le Conseil démocratique kurde de France (CDKF) ainsi que les avocats des familles des victimes réclament la désignation d’un juge antiterroriste pour mener une enquête approfondie.
 
Maxime Azadi, directeur de Firat News (ANF)