PARIS – Ce soir, des Kurdes de plusieurs pays d’Europe et du Kurdistan ont assisté dans l’auditorium de l’Hôtel de Ville à la soirée de clôture de la deuxième édition du festival des films kurdes Zagros qui a lieu en ligne.
Prises de parole, musique, danse et cocktail
Du premier au 28 février mars 2025, l’Association Des Cinéastes Kurdes de Paris (KOSÎ) organisait la deuxième édition du festival de films kurdes en ligne : Zagros Film Festival. La deuxième édition du festival cinématographique virtuel fut une réussite avec plus de 400 000 personnes touchées. En effet, avec une vingtaine de longs et court-métrages, de documentaires et de films d’animation des réalisatrices et de réalisateurs kurdes du Kurdistan et de la diaspora mis en ligne gratuitement, le festival virtuel Zagros fût de nouveau couronné de succès pour sa deuxième édition.
L’organisateur du festival, Simon Suleyman a pris la parole pour remercier notamment la marraine du festival Geneviève Garrigos, les sponsors du Festival l’association des femmes entrepreneuses Rien K’Elles, LE Kurdistan Serab, les réalisatrices et réalisateurs qui ont participé au festival et toutes les personnes qui ont apporté leur aide à l’organisation du festival de filmes kurdes Zagros (en anglais: Zagros Film Festival – First Online Kurdish Film Festival).
Simon Suleymani lors de la soirée de clôture du Zagros Film Festival
Simon Sulaymani a également rendu hommage au comédien kurde Juma Khalil Ibrahim (alias Bave Tayar) tué par un drone turc près du barrage de Tishreen, au Rojava, le 19 janvier 2025.
Simon Suleymani a présenté brièvement l’association des cinéastes kurdes KOSI basée à Paris et l’histoire du peuple kurde en lutte dans les quatre parties du Kurdistan contre des États colonialistes qui interdisent tout ce qui est kurde: langue, culture, musique… Il a rappelé que leur association KOSI avait d’abord vu le jour à Ankara, mais avait rapidement été interdite par le régime turc, comme tous les associations et centres culturels kurdes en Turquie.
Genviève Garrigos avec Gewran Goyî et Halil Ibrahim Baran, cadres du parti politique kurde Partiya Kurdistanî (PAKURD
Geneviève Garrigos a également pris la parole pour dire combien elle était admirative du courage du peuple kurde qui lutte pour faire vivre sa langue et sa culture qui sont criminalisées notamment au Kurdistan « turc » et au Kurdistan « iranien » .
Genco Selwa avant de monter sur la scène
A cause d’un problème technique, le court-métrage qui était prévu lors de la soirée n’a pas pu être projeté. Mais le public a eu droit avons eu droit à une petit concert donné par l’artiste Genco Selwa qui a fait dansé la salle.
Et enfin, un buffet accompagné des vins de KURDISTAN Şerab fût très apprécié du public.
TURQUIE / KURDISTAN – Le 2 juillet 1993, des islamistes ont commis un massacre dans la province kurde de Sivas en brûlant vives 35 personnes, essentiellement des Alévis réunis à l’hôtel Madimak pour le festival Pir Sultan Abdal. Aujourd’hui, on apprend que 17 personnes condamnées pour leur participation au massacre de Madimak ont été remises en liberté.
Colère des familles des victimes
En réaction à ces libérations, les organisations alévies ont organisé des marches et des manifestations pour protester contre la libération de 17 auteurs du massacre de Sivas / Madımak.
Cuma Erçe, président de l’Association culturelle Pir Sultan Abdal (PSAKD), qui a pris la parole en premier, a déclaré : « Notre lutte avec le slogan « Justice pour Madımak, justice pour tous » est toujours d’actualité. Ceux qui ont donné des briquets aux meurtriers ce jour-là, et ceux qui ont défendu les meurtriers, ont pris des fonctions dans l’État. Ceux qui les libèrent ont la même mentalité. Ceux qui brûlent, ceux qui acquittent et ceux qui libèrent sont les mêmes. Si nous pouvions affronter Sivas, nous affronterions tous les massacres. Toutes les mauvaises choses que nous avons vécues sont arrivées parce que nous n’avons pas pu affronter Sivas. Aujourd’hui, on recommence. Nous ne renoncerons pas à assumer nos responsabilités pour les massacres. Nous n’abandonnerons pas la lutte contre cette mentalité réactionnaire, raciste et fasciste. Nous commencerons les veillées à partir de demain. »
Şenal Sarıhan, l’un des avocats de l’affaire Madimak, a déclaré : « Nous vivons une époque où nous souffrons tous. C’est notre lutte qui nous a rendu forts. Cette affaire n’a pas pu aboutir à une conclusion équitable depuis 32 ans, et même s’il est clair que l’acte était clairement un acte de terrorisme, les auteurs sont libérés en masse en raison de lacunes dans la loi. Une libération conditionnelle a été imposée dont ces délinquants n’auraient pas dû bénéficier. En tant que victimes, nous avons le droit de nous opposer. Puisqu’ils nous ont fait exercer notre droit à la libération conditionnelle, nous avons aussi le droit de revendiquer nos droits. Nous savons qu’il s’agit d’une lutte pour la démocratie. »
Hüseyin Mat, président paritaire de la Confédération des syndicats alévis européens (AABK), a déclaré : « Tout d’abord, ils ont acquitté les meurtriers avec prescription. Les meurtriers ont été libérés. Ainsi, personne ne restera en prison suite au massacre de Madımak. Et ce n’est pas tout, il y a aussi ceux qui ont fui vers l’Europe et qui se promènent librement. L’État ne peut pas arrêter ces meurtriers. Ce cas est un cas humanitaire et ne pourra jamais être pardonné. Notre seule exigence n’est pas que les meurtriers soient tenus responsables, mais que ce soit la véritable idéologie officielle de l’État qui protège les meurtriers. L’État est responsable des massacres depuis celui de Dersim. Mais tout le monde devrait savoir que la paix en Turquie ne vient pas seulement de Diyarbakir. S’ils veulent une paix honorable, ils devraient également faire la paix avec les Alévis. »
Le président de la Fondation pour la culture anatolienne Hacı Bektaş Veli (HBVAKV), Ercan Geçmez, a souligné qu’ils étaient habitués à ces décisions et a déclaré : « Ceux qui ont commis le massacre de Maraş ont trouvé une place pour eux-mêmes au Parlement. La Turquie n’arrivera jamais à rien en se comportant de cette manière. Les institutions alévies sont en faveur de la paix sociale. Cette paix ne signifie pas le pardon de nos assassins. Ceux d’entre vous qui pardonnent à ces meurtriers sont, dans notre conscience, tout autant meurtriers que les meurtriers eux-mêmes. Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que justice soit rendue, jusqu’à ce qu’il y ait une véritable confrontation. » (Mezopotamya)
ISTANBUL – Les Mères du samedi réunies pour leur 1040e veillée hebdomadaire ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Cüneyt Aydınlar, un étudiant porté disparu après son arrestation par la police à Istanbul/Bakırköy le 20 février 1994.
A l’occasion de leur 1040e veillée contre les disparitions forcées, l’Initiative des mères du samedi a appelé le gouvernement turc à faire la lumière sur le sort de Cüneyt Aydınlar. Aydınlar, 22 ans, était étudiant en troisième année d’économie à l’Université d’Istanbul lorsqu’il a été arrêté à un arrêt de bus à Bakırköy le 20 février 1994 et emmené au commissariat de police politique de Gayrettepe. Le commissariat était alors considéré comme un centre de torture notoire. Aydınlar y a été détenu avec treize autres personnes qui avaient été placées en garde à vue dans le cadre de la même opération. Les arrestations n’ont été confirmées que le 27 février.
Le lendemain, le groupe fut transféré devant la Cour de sûreté de l’État (DGM, aujourd’hui abolie) – Cüneyt Aydınlar n’en faisait pas partie. Le 17 mars 1994, le groupe eut sa première consultation avec son conseiller juridique. Au cours de cette conversation, il révéla publiquement qu’Aydınlar avait été torturé jusqu’au 2 mars 1994 et qu’il ne pouvait plus marché. Mais la police turc a prétendu que l’étudiant s’était échappé le 28 février 1994, lors d’une reconstitution sur place.
Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.
IRAN / ROJHILAT – Six alpinistes kurdes, dont deux femmes, sont morts ensevelis sous une avalanche qui a eu lieu dans les montagnes Haft Tash du comté de Baneh, dans la province du Kurdistan.
Sept alpinistes qui ont escaladé les montagnes Haftdasht (en kurde: Hefttaş) au Rojhilat ont été ensevelis sous trois avalanches consécutives hier. Dans le cadre des opérations de recherche et de sauvetage, les corps sans vie de deux personnes ont été retrouvés hier. Les corps sans vie de quatre autres personnes ont été retrouvés lors des opérations de recherche et de sauvetage qui ont débuté dans la matinée. Au cours des recherches, une personne blessée a été secourue qui a été hospitalisé.
Les corps sans vie des alpinistes Ömer Abdullahi, Runak Danişmend, Karwan Ahmedpur, Xaleq Mohammednejad, Şehla Rahmani et Yasa Sadegi ont été emmenés au village de Hefttaş.
TURQUIE / KURDISTAN – L’ancien rédacteur en chef du journal kurde Azadiya Welat, İsmail Çoban a été libéré après 6, 9 ans passés en prison pour ses activités journalistiques. Çoban a déclaré que les attaques contre la presse libre étaient une tentative de cacher la vérité.
L’ancien rédacteur en chef d’Azadiya Welat, İsmail Çoban, qui était détenu à la prison fermée de type L de Maraş Türkoğlu, a été libéré. Çoban a été arrêté le 3 mai 2018 pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK] ». Il a été détenu dans les prisons de Diyarbakır, Mersin Tarsus, Maraş Türkoğlu et Konya Ereğli. Çoban, qui n’a pas bénéficié d’une libération surveillée et a été libéré de la prison fermée de type L de Maraş Türkoğlu après avoir purgé la totalité de sa peine de 6 ans et 9 mois, a été accueilli par sa famille et des représentants de l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) à la porte de la prison.
İsmail Çoban a déclaré : « Nous traversons un processus important. Le rôle du mouvement de libération kurde et de la presse libre s’accroît de nos jours. La presse libre est une tradition qui contient des valeurs historiques. La presse libre est l’héritage d’Apê Musa, Gurbetelli Ersöz et Halil Dağ. Nous serons des voyageurs sur leur chemin. Nous garderons toujours vivant leur héritage. Aujourd’hui, les attaques contre la presse libre sont évidentes. Ces attaques sont une quête pour cacher la vérité. Cette oppression et cette cruauté ne peuvent pas nous détourner de notre chemin. Quel que soit le résultat, arrestation, mort, nous ferons toujours entendre la voix de la vérité de la manière la plus forte possible. En tant que soldat de la presse libre, je ferai tout ce qui est nécessaire pour élever la voix de la vérité ».
Attirant l’attention sur l’appel historique lancé par le leader du PKK Abdullah Öcalan, Çoban a déclaré : « Le leader du peuple kurde, M. Öcalan, a franchi une étape importante. C’est une étape importante. Le peuple kurde et les chercheurs de vérité doivent soutenir fermement cet appel. Je salue tous les employés de la Presse Libre. Si nous accomplissons correctement notre devoir, la démocratisation du peuple kurde et du peuple de Turquie ainsi que la libération des quatre parties du Kurdistan sont proches. »
Rohat Bulut, membre du DFG, a déclaré : « Nous sommes très heureux de la libération de notre ami Ismail. Depuis des décennies, un prix a été payé pour la liberté. La liberté n’est pas gratuite. Ces jours-ci ont coûté très cher. Beaucoup de nos amis ont payé le prix pour que la libération de la société devienne permanente. L’un d’eux était mon ami Ismail. Il a été privé de sa liberté physique pendant environ 7 ans. Nous espérons que ces coûts seront couronnés par une paix et une liberté honorables. »
Çoban part pour sa ville natale de Bitlis / Tatvan. (Mezopotamya)
SYRIE / ROJAVA – Les boucliers humains qui ont monté une veille pacifique au barrage de Tichrine il y a 54 jours, en solidarité avec les forces arabo-kurdes poursuivent leur résistance pendant le Ramadan.
Les manifestants du barrage de Tishrin qui font le Ramadan, n’ont pas quitté le barrage, démontrant ainsi leur détermination à poursuivre leur action malgré les difficultés. Ils se sont réveillés aux premières heures de l’aube pour le premier repas de suhoor en prévision du premier jour de jeûne au 54e jour de résistance civique de Tishrenn.
Au 54e jour de la résistance au barrage de Tishrin, les manifestants se sont levés tôt pour manger le suhoor et accueillir le premier jour du ramadan. Ils se sont coordonnés avec les communes (conseils locaux) pour préparer les repas du suhoor, qui ont été distribués tard dans la nuit.
Basmahan Naasan, l’une des participantes à la résistance, a expliqué à l’agence ANHA qu’elle était venue de la ville de Kobanê il y a quatre jours pour participer à la manifestation. « Malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, nous nous sommes réveillés pour prendre notre suhoor le premier jour du Ramadan, réaffirmant notre détermination à poursuivre la lutte », a-t-elle déclaré.
Basmahan conclut en déclarant qu’elle jeûnerait tout au long du mois sacré et continuerait sa résistance jusqu’à la victoire ou le martyre.
Le manifestant Haji Mohammed a quant à lui évoqué les préparatifs collectifs pour le Ramadan, exprimant ses sentiments : « Les habitants du nord et de l’est de la Syrie participent à la résistance contre le barrage de Tichrine, du canton de l’Euphrate au canton de Jazera, en soutien aux Forces démocratiques syriennes dans leur lutte contre l’agression turque. A cette occasion, je félicite tous les musulmans à l’occasion de l’arrivée du Ramadan, en priant pour la paix et la stabilité dans notre région. »
Depuis le 8 janvier, les populations du nord et de l’est de la Syrie se dirigent vers le barrage de Tishrin pour protester contre les attaques incessantes menées par l’armée turque et ses mercenaires dans la région. (ANHA)
KURDISTAN – Le comité exécutif de la guérilla kurde déclare soutenir pleinement l’appel du chef historique du du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan et déclare son engagement à le mettre en œuvre. Le Comité exécutif du PKK a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes d’accord avec le contenu de l’appel du leader Öcalan et déclarons un cessez-le-feu effectif à partir d’aujourd’hui ».
« En tant que PKK, nous soutenons pleinement le contenu de cet appel et déclarons que nous respecterons et mettrons en œuvre ses exigences de notre côté. Cependant, nous devons souligner que le succès nécessite également un cadre politique et juridique démocratique approprié. »
Le PKK a également déclaré qu’Öcalan « doit bénéficier des conditions de liberté physique, lui permettant de vivre et de travailler sans restrictions. Il doit pouvoir établir une communication sans entrave avec qui il veut, y compris ses camarades ».
Le Comité exécutif du PKK a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes d’accord avec le contenu de l’appel du leader Öcalan tel qu’il est, et nous déclarons que nous nous conformerons et mettrons en œuvre les exigences de l’appel de notre côté. Nous déclarons un cessez-le-feu qui entre en vigueur à partir d’aujourd’hui.
L’appel à la paix et à la société démocratique lancé par le leader Abdullah Öcalan le 27 février est le manifeste de l’époque qui éclaire le chemin de toutes les forces de la liberté et de la démocratie.
Nous saluons respectueusement le leader Apo [Abdullah Öcalan] pour avoir fourni un tel manifeste de société démocratique à notre peuple et à l’humanité. »
Nous sommes d’accord avec l’appel
Voici la suite du communiqué du PKK:
« Il est clair qu’avec l’appel d’Öcalan, un nouveau processus historique a commencé au Kurdistan et au Moyen-Orient. Cela aura également un grand impact sur le développement de la vie libre et de la gouvernance démocratique dans le monde. La responsabilité sur cette base nous incombe à tous ; chacun doit assumer ses devoirs et ses responsabilités et répondre à ses exigences.
Il ne fait aucun doute que le fait de pouvoir lancer un tel appel revêt une importance historique. Aujourd’hui, la mise en œuvre de son contenu revêt une importance tout aussi grande. Le PKK se conformera pleinement à l’essentiel de l’appel et œuvrera à sa mise en œuvre. Cependant, pour que le processus réussisse, des conditions politiques démocratiques et un cadre juridique doivent être assurés.
La lutte du PKK a donné au peuple le pouvoir de continuer à travers la politique démocratique
Il est évident que le PKK a été le grand mouvement héroïque et véritable du dernier demi-siècle au Kurdistan. Tout a été gagné grâce à une lutte très courageuse et pleine d’abnégation, au prix d’un dur labeur.
Nous nous souvenons de tous les martyrs héroïques de cette grande lutte pour la liberté avec un profond respect, un profond amour et une profonde gratitude. Aujourd’hui, avec le même esprit et la même conviction, nous poursuivons ces réalisations historiques dans une nouvelle phase de résistance. La conscience développée par le leader Apo et le grand héritage d’expérience créé par le PKK donnent à notre peuple la force de poursuivre la lutte pour le bien, le vrai, le beau et la liberté sur la base d’une politique démocratique.
Nous appelons à un cessez-le-feu effectif à partir d’aujourd’hui
Dans ce contexte, afin d’ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’appel du Leader Apo pour la paix et la société démocratique, nous déclarons un cessez-le-feu effectif à partir d’aujourd’hui.
Aucune de nos forces n’entreprendra d’action armée à moins d’être attaquée. De plus, seul le leadership pragmatique du leader Apo peut rendre possible des actions telles que le dépôt des armes.
Le congrès doit être dirigé par le leader Apo
D’autre part, nous sommes prêts à convoquer le congrès du parti comme le souhaite le leader Apo. Mais pour cela, il faut créer un environnement sécuritaire approprié et le leader Apo doit personnellement diriger et conduire le congrès pour qu’il réussisse. Jusqu’à présent, nous avons mené la guerre jusqu’à ce jour – avec toutes ses erreurs et ses défauts. Cependant, seul le leader Apo peut prendre la direction de l’ère de la paix et de la société démocratique.
Le leader Apo doit être libre pour pouvoir travailler
Il est évident que pour que l’appel à la paix et à la société démocratique soit mis en œuvre avec succès, pour la démocratisation de la Turquie et du Moyen-Orient sur la base d’une solution démocratique à la question kurde et pour le développement du mouvement démocratique mondial, le leader Abdullah Öcalan doit pouvoir jouir de sa liberté physique et travailler en toute liberté et nouer des relations sans entraves avec qui il veut, y compris ses amis. Nous espérons que les exigences à cet égard seront remplies par les institutions compétentes de l’État.
L’appel n’est pas une fin mais un nouveau départ
Nos estimés gens et amis !
L’appel lancé par le leader Apo ne signifie pas une fin, mais plutôt un nouveau départ. Comme le dit de manière très frappante la déclaration, il s’agit de mettre en œuvre de manière très claire et décisive ce que nous aurions dû faire en général au cours des 35 dernières années et en particulier au cours des 20 dernières années, mais que nous n’avons pas fait en temps voulu et de manière suffisante.
A cet égard, il est nécessaire de comprendre correctement et suffisamment l’appel du Président, ses motivations, les caractéristiques du nouveau processus et les tâches qu’il implique, et de mettre en œuvre avec succès les mesures nécessaires. Il est d’une importance historique d’aborder le contenu de l’appel avec beaucoup de responsabilité et de sérieux et de le mettre en œuvre avec succès dans tous les domaines.
Nous devons nous considérer comme responsables du succès de cet appel.
N’oublions pas que le leader Apo a toujours porté le plus grand fardeau, il a éclairé notre chemin et nous a guidés. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape avec l’appel à la paix et à la société démocratique et lance un nouveau processus de lutte pour tous les opprimés, en particulier les femmes et les jeunes. Par conséquent, comprenons correctement les caractéristiques de ce nouveau processus et accomplissons avec succès ses devoirs en étant toujours prêts à faire face à toutes sortes de coups bas et d’attaques. Développons notre organisation démocratique et notre lutte pour la liberté dans tous les domaines avec beaucoup de courage et de dévouement au Kurdistan, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Considérons-nous tous comme responsables du succès de cet appel.
Un appel à célébrer le 8 mars et le Newroz de manière plus significative
Nous sommes entrés dans le nouveau mois de mars. Nous ressentons une nouvelle excitation qui nous conduit au 8 mars et au Newroz. Nous développons la Révolution de la liberté des femmes sur la base de la Jineologie, en organisant la vie sociale morale et politique dans la ligne de la civilisation démocratique. Nous essayons de comprendre la vérité apoïste de manière plus précise et adéquate, de développer la révolution de la vérité, qui est une révolution des mentalités et du mode de vie. Le dernier appel du leader Apo est un appel à célébrer le 8 mars et le Newroz d’une manière plus significative et avec plus d’enthousiasme sur cette base. Plus que quiconque, les femmes et les jeunes doivent comprendre correctement cet appel, se l’approprier avec force et répondre à ses exigences.
Sur cette base, nous félicitons à l’occasion du 8 mars, Journée des femmes travailleuses et du Newroz, toutes les femmes et les jeunes, notre peuple et nos amis, et nous appelons tout le monde à soutenir et à faire sienne l’appel du Leader dans l’esprit du 8 mars et du Newroz et à développer la lutte pour la liberté dans tous les domaines !
Longue vie au pionnier héroïque de notre peuple, le PKK !
SYRIE / ROJAVA – L’agence de presse kurde, ANHA célèbre son 12e anniversaire en promettant qu’elle poursuivra un journalisme libre et engagée pour révéler la vérité.
A l’occasion du 12e anniversaire de l’Agence ANHA, le média kurde diffusant dans plusieurs langues a organisé une célébration à Qamishlo. De nombreux journalistes, des professionnels des médias, d’intellectuels et des familles des martyrs de l’agence ANHA ont assisté à l’événement.
La cérémonie a débuté par une minute de silence, suivie de la projection d’un documentaire présentant 12 années de travail dévoué dans le domaine du journalisme et des médias libres.
Arin Sweid
Dans un discours, Arin Sweid, membre du conseil d’administration de l’ANHA, a déclaré : « Depuis sa création, l’agence s’efforce de transmettre la vérité, en couvrant les événements en Syrie et en se développant à l’échelle mondiale grâce à un réseau de journalistes et de correspondants ».
Elle a également souligné : « L’agence de presse ANHA a sacrifié six de ses membres dans la quête de la vérité. Nous nous souvenons d’eux avec respect et reconnaissance et nous nous engageons à suivre leurs traces, car ils sont notre héritage. Notre objectif est d’être la voix de tous les peuples ».
Sweid a confirmé qu’à l’aube d’une nouvelle année, l’agence entame une phase importante de changement et de développement à tous les niveaux, tout en poursuivant son engagement en faveur d’un journalisme libre et démocratique.
À la fin de l’événement, en reconnaissance de leur dévouement et de leur courage, plusieurs correspondants de l’ANHA ont été honorés de médailles commémoratives.
TURQUIE – Beaucoup ont interprété le message supplémentaire du leader kurde, qui n’était pas inclus dans sa lettre, comme une indication que les dimensions juridiques et politiques du processus restaient floues.
La délégation du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) a tenu hier une conférence de presse à l’hôtel Elit World Taksim à Istanbul pour partager le message du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, avec le public après leur troisième rencontre avec lui à la prison de l’île d’İmralı.
La délégation comprenait Ahmet Türk, Pervin Buldan, Sırrı Süreyya Önder, Tülay Hatimoğulları, Tuncer Bakırhan, Cengiz Çiçek et des membres du parti, ainsi que Faik Özgür Erol, avocat du cabinet d’avocats Asrın.
(…)
Incertitude sur le processus
L’un des points les plus débattus après l’événement était une note non incluse dans la déclaration officielle d’Öcalan mais transmise séparément par Sırrı Süreyya Önder : « Sans aucun doute, dans la pratique, le dépôt des armes et la dissolution du PKK nécessitent la reconnaissance d’une politique démocratique et d’un cadre juridique. »
Cette note, qui a suscité autant de discussions que l’appel lui-même, suggérait que pour que le PKK puisse désarmer et se dissoudre, il fallait élargir la sphère politique démocratique et que le cadre juridique reconnaisse et soutienne le nouveau processus. Beaucoup ont interprété ces remarques comme une indication que les dimensions juridiques et politiques du processus restaient floues.
Entre-temps, des sources du parti DEM ont déclaré à Bianet que l’appel d’Öcalan était uniquement destiné au PKK et n’incluait pas les groupes armés en Syrie.
Alors que le parti DEM devrait faire de nouvelles déclarations sur le processus dans les prochains jours, des spéculations sont en cours sur la manière dont l’appel d’Öcalan influencera la dynamique politique dans la région et au-delà.
Après cette annonce, Salih Muslim, membre du Conseil présidentiel du Parti de l’union démocratique (PYD), a déclaré à l’agence Mezopotamya (MA) : « C’est maintenant au tour de la Turquie : quelles mesures va–t-elle prendre ? » (Bianet)
TURQUIE – Le président du parti CHP, Özgür Özel a appelé le gouvernement turc à « assumer ses responsabilités et à être courageux » dans la résolution de la question kurde suite à « l’appel historique » d’Abdullah Ocalan.
Lors de sa visite au président du parti Yeniden Refah (Nouveau Bien-être), Fatih Erbakan, vendredi, le président du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a commenté « l’appel à la paix et à la société démocratique » du fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, rendu public par la délégation du parti DEM à İmralı le 27 février.
Özel a déclaré : « La question kurde ne peut pas être résolue si Erdoğan abandonne ce qu’il a dit dans le passé et déclare « il n’y a pas de question kurde » alors que les Kurdes du pays expriment l’existence de cette question. Pour trouver une solution à cette question, il est absolument nécessaire de mener un travail au sein du Parlement dans lequel aucun parti n’est exclu et où la société civile et tous les segments de la société sont représentés. Le début et la fin de ce travail sont la démocratisation. »
Appelant le gouvernement à prendre ses responsabilités, Özel a déclaré : « Les citoyens de la République de Turquie savent et voient ce qui se passe. Je ne trouve pas normal qu’un parti au pouvoir et le président du pays se moquent des sens de la nation en 2025. Ce n’est pas une nation qui peut être trompée de cette façon, et dont l’intelligence peut être sous-estimée. Si vous devez faire un travail, vous devez en assumer la responsabilité et faire preuve de courage. La nation vous a donné le devoir et l’autorité de le faire. »
Özel a déclaré qu’ils ne se dérobent pas à leur devoir concernant le nouveau processus et a attiré l’attention sur le rôle et le silence du président Recep Tayyip Erdoğan.
Le chef du CHP a déclaré : « Les positions des acteurs sont claires. La position d’un seul, en revanche, semble floue. Il sait tout, mais il se fait passer pour un grand-père qui entend quand cela l’arrange et est sourd quand cela ne l’arrange pas. Il faut maintenant faire preuve de sincérité. Tout le monde sait où vous en êtes dans ce processus. Vous êtes au cœur de celui-ci. Vous devez laisser de côté votre agenda secret et assurer la sincérité, l’ouverture et la transparence. Allons-nous attendre qu’un enfant sorte et crie que le roi est nu ? Personne ne doit tromper personne. Nous trouvons extrêmement insincère la façon dont Recep Tayyip Erdoğan mène des négociations d’agenda secret, reste à l’écart et suit le processus avec lâcheté et fait peser tous les risques politiques sur son partenaire, cherchant à tirer un avantage politique du processus s’il s’avère qu’il lui apporte un avantage. Il doit être clair, ouvert et courageux.
Pour le bien du peuple du pays, s’il n’y a pas d’effusion de sang, si les visages des gens sourient, si les mères ne pleurent pas, si la paix revient, si les Kurdes se débarrassent des problèmes qu’ils connaissent, s’ils se sentent citoyens à part entière et égaux de ce pays, nous sommes là ». (ANF)
SYRIE / ROJAVA – L’homme politique kurde syrien, Salih Muslim a déclaré que si la Turquie prenait des mesures en faveur de la démocratisation, il n’y aurait pas besoin d’armes. « Le leader Öcalan a ouvert la porte à la politique démocratique, le reste dépendra des mesures que prendra l’État turc », a-t-il ajouté.
Salih Muslim, membre du Conseil présidentiel du Parti de l’union démocratique (PYD), a déclaré à l’ANF, à la suite de l’appel historique d’Abdullah Öcalan le 27 février, que garantir la liberté physique d’Öcalan était essentiel pour que cette étape historique progresse. Il a ajouté : « Le leader Apo [Abdullah Öcalan] a lancé un appel historique, et maintenant la balle est dans le camp de l’État turc. »
Le leader Apo doit être en contact direct avec le PKK
Salih Muslim a souligné que le leader Apo a ouvert la porte à une solution politique à la question kurde : « Désormais, la responsabilité incombe à l’État turc. Le leader Apo a appelé le PKK à tenir un congrès et à se dissoudre. Pour cela, le leader Apo doit être en contact direct avec le PKK et déterminer la voie à suivre. La réalisation de ce congrès dépend de la démonstration par la Turquie de sa volonté. »
La question kurde peut être résolue par la politique
Muslim a déclaré que le leader Apo a clairement expliqué pourquoi ils ont lancé une lutte armée, et a ajouté : « La lutte armée a commencé pour assurer la sécurité du peuple dans le contexte de l’autodéfense. Si l’État prend des mesures démocratiques dans les domaines politique, culturel, linguistique et sécuritaire, la question kurde peut atteindre un stade où elle peut être résolue par la politique. Si le processus avance de cette manière, il n’y aura plus besoin de lutte armée. La question kurde est maintenant discutée au niveau international et est devenue un problème mondial. Par conséquent, le peuple kurde a atteint un niveau où il peut mener des luttes politiques et diplomatiques. »
Un changement en Turquie se répercutera sur le Kurdistan
Muslin a déclaré que l’État turc est celui qui mène l’hostilité contre le peuple kurde dans les quatre parties du Kurdistan. Il a poursuivi : « Si une solution ne peut être trouvée aujourd’hui en Syrie, et que l’Irak et l’Iran sont dans le chaos et la crise, l’État turc en est responsable. Car la Turquie ne veut pas que le peuple kurde obtienne ses droits. Dans ce contexte, s’il y a un changement en Turquie, il se répercutera directement sur les autres parties du Kurdistan. Par conséquent, lorsque les dirigeants prennent une décision, ils prennent en compte l’opinion de tous, y compris du PDK, de l’UPK et d’autres partis. En effet, la question kurde peut être résolue par l’organisation et la lutte politiques et sociales. »
L’avancement de ce processus apportera une solution à la Syrie
« C’est pour cette raison que la porte vers une solution politique a été ouverte. C’est une étape très importante et gratifiante. La présence de l’Etat turc en Syrie a été un obstacle à la réalisation des droits du peuple kurde. L’avancement d’un tel processus signifie qu’une solution sera également trouvée en Syrie, et que le fait que la Turquie s’abstienne d’intervenir en Syrie mènera à des développements positifs », a déclaré Muslim.
La liberté physique d’ Öcalan doit être garantie
L’Etat turc doit prendre des mesures concrètes pour que le congrès du PKK puisse avoir lieu, a déclaré Salih Muslim, ajoutant : « Le PKK a déjà déclaré que le congrès ne pouvait avoir lieu tant que la liberté physique du leader Apo n’était pas garantie. Par conséquent, les conditions de vie du leader Apo doivent immédiatement changer, il doit être libéré d’Imrali et sa liberté physique doit être garantie afin que l’étape historique qu’il a franchie puisse se poursuivre. Le leader Apo a lancé un appel historique et la balle est désormais dans le camp de l’Etat turc. Ainsi, ce processus progressera étape par étape. Le leader Apo a ouvert la porte à la politique démocratique ; le reste dépend des mesures que prendra l’Etat turc. Ces mesures devraient commencer par des mesures telles que la libération des prisonniers politiques et la fin des administrateurs nommés par le gouvernement. Ces mesures doivent être prises ensemble. De plus, il faut comprendre qu’il s’agit d’un processus à long terme qui ne peut pas être conclu en un seul jour. »
L’État turc doit appeler à un cessez-le-feu
Salih Muslim a souligné qu’il était inacceptable que l’État turc appelle au désarmement tout en poursuivant ses attaques. Il a déclaré : « L’État turc attaque d’un côté et dit de l’autre : « Déposez vos armes ». Si les attaques continuent, comment le PKK peut-il déposer les armes ? La position de l’État turc est un appel à la reddition. Les guérilleros et le peuple kurde n’accepteront pas cette reddition. Si l’État turc veut le désarmement, il doit écouter la déclaration historique du leader Apo. Depuis 1984, l’État turc mène des attaques incessantes contre les guérilleros. Les guérilleros sont engagés dans l’autodéfense, ils ne sont pas en position offensive. Par conséquent, l’État turc doit déclarer un cessez-le-feu. Suite à l’appel du leader Apo, l’État turc doit prendre des mesures. La première phase de cette étape est la déclaration d’un cessez-le-feu. Si un cessez-le-feu pratique est mis en œuvre, il conduira également le PKK à prendre d’autres mesures. »
Chacun doit s’acquitter de ses devoirs et de ses responsabilités
Salih Muslim a lancé un appel : « La solution de la question kurde a atteint une nouvelle étape. Dans ce nouveau processus, chacun a des devoirs et des responsabilités. Le peuple kurde et les autres communautés doivent avant tout aborder cette question avec un sens du devoir et de la responsabilité. Nous traversons un processus délicat et notre fardeau est lourd. Nous considérons que les mesures prises sont importantes et exprimons notre espoir pour l’avenir. » (ANF)
TURQUIE / KURDISTAN – École de musique kurde, MA MUSIC a touché 30 mille enfants avec un esprit collectif en 8 ans, a ouvert de nombreux centres et a publié 3 manuels importants pour la musique kurde. Le coordinateur de l’académie de Ma Music et chef de l’orchestre, Şêrko Kanîwar a déclaré que leur travail était « une goutte d’eau dans l’océan » et a critiqué les responsables locaux : « Nous pouvons réparer l’asphalte en 2 heures, mais si nous perdons la culture, nous ne pourrons pas la regagner même si nous mobilisons toutes nos ressources. »
Şerko Kanîwar et le chœur d’enfants MA Zarok
Ma Music, qui a été créé après la fermeture du Conservatoire Aram Tigran, créé en 2010 au sein de la municipalité métropolitaine de Diyarbakir (Amed), a été fermé en novembre 2016 avec la nomination d’un administrateur de la municipalité. Les musiciens kurdes, restés au chômage après la fermeture du conservatoire, ont continué leur travail à la maison Dengbêj pendant environ 4 mois. Des musiciens kurdes ont fondé l’académie « Ma Muzik » le 3 mars 2017 pour systématiser leur travail. Les employés de la Ma Music ont créé le Chœur de femmes, le Chœur d’enfants, l’orchestre MA, l’orchestre des rythmes naturels, Zarok Ma et l’académie des dengbêj (conteuses ou troubadours kurdes) au fil du temps. Durant cette période, des milliers d’enfants et de jeunes ont reçu une éducation musicale kurde. Fondée avec pour devise « Musique pour tous, Musique partout », Ma music œuvre pour « Ne pas les enfants de ce pays sans musique » le thème principal de ses œuvres, en opposition aux politiques d’assimilation qui se sont approfondies depuis la création de l’État turc. Ma Music qui accomplit son travail de manière collective, se prépare à fête ses 8 ans d’existence.
En fait, chaque élément, des portes aux fenêtres, de la peinture à la décoration, des tables et des chaises aux instruments de musique, témoigne d’un grand effort de la part des élèves et des enseignant-e-s. L’esprit collectif des enseignants et des élèves a permis à de nombreuses études importantes de voir le jour au cours de ces 8 années.
Ma Orchestra (Orchestre Ma) a été le premier à être créé au sein de Ma Music. Il fut suivi par Jin Ma, un groupe de femmes musiciennes. Plus tard, Zarok Ma (orchestre d’enfants) et Çand Ma (centre culturel) ont été créés pour les enfants. Les études ne se sont pas limitées à cela ; Egîdê Cimo Ma a récemment été inauguré à Istanbul, « là où vit la majorité des Kurdes ». L’école de musique, qui a touché des milliers d’enfants dans chaque ville avec Gerok Ma, a également organisé des ateliers dans de nombreux pays européens, notamment en Allemagne.
Ensemble de femmes de JIN MA Music
L’école de musique a atteint à ce jour plus de 30 000 enfants grâce à ses activités en constante croissance. De nombreux enfants et jeunes ayant grandi dans ces ateliers poursuivent aujourd’hui leur parcours en tant qu’instructeurs dans des écoles de musique. Hors bénévoles, un total de 35 personnes travaillent actuellement activement à l’école de musique. 25 d’entre eux sont impliqués dans des activités culturelles et artistiques. 90 pour cent des employés de l’école de musique sont des personnes qui ont commencé comme étudiants et qui ont ensuite continué comme professeurs.
Trois manuels de musique importants
En plus des activités culturelles et artistiques, le travail du livre continue de créer une mémoire pour la musique kurde. Après les manuels « Hînkera zerb û rîtmên Kurdî (Rythme zerb et kurde) » et « Metoda kemane (Méthode de violon) », une autre étude importante a été entreprise pour l’éducation musicale des enfants. Le manuel « Repertuara Stranbêjîyê (Répertoire de chants kurdes) » a été publié avec le slogan « Milyonek Pirtûk, Milyonek Zarok (1 million de livres, 1 million d’enfants) ».
Le manuel « Repertuara Stranbêjîyê (Répertoire de chants kurdes) »
L’académie propose actuellement des formations dans de nombreux domaines tels que le def (dafà, le violon, le piano, le kemenche, le santur, le tembûr (saz) et le dengbejî. En raison d’une forte demande, de nombreux élèves sont sur les listes d’attente.
Şêrko Kanîwar
L’objectif principal de l’école de musique pour les années à venir est de mettre en œuvre un projet d’école de musique appelé Gund Ma. Des discussions et des études sont en cours pour mettre en œuvre ce projet de longue haleine et exigeant.
L’agence Mezopotamya a discuté des événements qui ont eu lieu au cours de cette période de 8 ans avec le coordinateur musical de Ma, Şêrko Kanîwar, qui a été activement impliqué dans tous les processus depuis le Conservatoire Aram Tigran jusqu’à la création de l’école de musique.
Şêrko Kanîwar a déclaré que le travail qu’ils ont accompli au cours de cette période de 8 ans leur a donné de l’espoir, mais que cela n’a pas été suffisant. Kanîwar a expliqué la raison en ces termes : « Nous avons préparé un rapport il y a deux mois. Nous avons examiné combien de personnes nous avons atteintes avec Gerok Ma. Nous avons vu un chiffre qui nous a satisfaits, mais nous avons quand même dit : « Ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. » Nous avons atteint plus de 30 mille personnes. C’est un chiffre qui nous donne de l’espoir. Cependant, le nombre d’enfants vivant dans les seules villes du Kurdistan s’élève à 3,2 millions. Compte tenu de ce chiffre, nous pouvons dire que le nombre de personnes que nous avons touchées est faible. »
Soulignant qu’ils ont été confrontés à de nombreux inconvénients lors de la création de Ma Music, Kanîwar a déclaré que l’élimination de certaines opportunités, notamment après les administrateurs, leur a rendu la tâche très difficile. Kaniwar a déclaré : « Après la fermeture du conservatoire, nous avons dû dispenser un enseignement payant. On nous demande toujours : « Est-ce que seuls les enfants de la classe moyenne ou les enfants riches reçoivent un enseignement ? » Non, plus de la moitié de nos étudiants ont des bourses. Nous les demandons à ceux qui en ont les moyens ».
Kaniwar, qui a déclaré s’être fixé comme objectif d’atteindre 300 enfants la première année de création, a déclaré : « Cependant, plus de 1 200 personnes se sont inscrites un an plus tard. Aujourd’hui, il n’y a plus de place dans de nombreuses branches. Il y a beaucoup de gens qui font la queue. Nous avons dépassé notre objectif. Nous avions préparé un plan stratégique pour 10 ans. Nous pouvons dire que nous en avons réalisé 80 %. Cela nous ouvre la voie pour élaborer un plan sur 80 ans et nous donne de l’espoir. »
Kanîwar, qui a déclaré que de nombreux étudiants acquièrent de la force en tant qu’instructeurs après une certaine période d’études, a déclaré : « 80 à 90 % des personnes qui travaillent ici sont des diplômés d’ici. C’est quelque chose qui nous donne de l’espoir. Cela montre que notre travail n’est pas vain. Au fur et à mesure que nous obtenons nos diplômes, notre travail s’étend. Nous continuons notre travail pour tous ceux qui peuvent travailler dans la cuisine musicale kurde. »
Selon Kaniwar, le plus gros problème auquel les travailleurs de Ma Music sont confrontés depuis sa fondation est l’économie. Notant que le travail effectué par Ma Music est équivalent au travail effectué par un ministère dans un pays, Kaniwar a déclaré : « Nous essayons de transmettre la langue et la culture interdites de ce peuple aux nouvelles générations. Ma Music ne peut pas réaliser ces travaux sans un projet, un soutien ou un revenu économique. Tous ces travaux sont un revenu important. Notre électricité a été coupée à plusieurs reprises. Parfois, les travailleurs n’ont pas pu trouver d’argent pour se déplacer d’un endroit à un autre. Oui, ce sont des difficultés. Cependant, notre travail continue. La raison en est que nous sommes spirituellement satisfaits. Cette spiritualité maintient notre motivation vivante. Nous considérons l’autre difficulté comme une difficulté technique. »
Kanîwar, qui a affirmé que les problèmes économiques rencontrés pourraient être surmontés, a déclaré : « Cette situation n’aurait pas pu se passer comme ça. Il y a beaucoup d’hommes d’affaires riches. Il y a ceux qui nous soutiennent, sans aucun doute. La Chambre de commerce et d’industrie, TMMOB… Cependant, si les hommes d’affaires kurdes avaient apporté un grand soutien, peut-être que 20 succursales de MA Music auraient été ouvertes à l’heure actuelle. Nous aurions atteint 3 millions d’enfants, pas 30 000. Nous aurions imprimé 300 livres, pas 3 livres. »
Kanîwar a déclaré que non seulement les hommes d’affaires mais aussi les gouvernements locaux ont une grande responsabilité. Il a déclaré que les gouvernements locaux n’ont pas non plus fourni un soutien suffisant. Kaniwar a souligné que ce qu’il entendait par soutien n’était pas « simplement aider une association, je parle de mobilisation ».
Kanîwar a souligné que les gouvernements locaux ont « échoué » en termes de soutien aux institutions culturelles et artistiques au cours de la période de 11 mois, et a déclaré : « Plus d’enfants auraient pu être atteints dans toutes les villes du Kurdistan au cours de la période de 11 mois. Les gouvernements locaux ont échoué dans les activités culturelles et les activités culturelles pour les enfants au cours de la période de 11 mois. Certaines municipalités fournissent un soutien dans la mesure de leurs propres moyens. Cependant, lorsque nous examinons la situation générale, cela n’est pas suffisant. »
Kanîwar a poursuivi ainsi : « Personne ne dit qu’il ne faut pas poser d’asphalte ou construire des parcs. On peut réparer l’asphalte en deux heures. Mais si nous perdons la culture, l’art, la langue et la musique kurde, nous ne pourrons pas les récupérer même en mobilisant les ressources économiques du monde entier. A quoi cela servirait-il si nous gagnions la municipalité de New York ? Ce serait inutile. Il faut la critiquer sévèrement sur ce point. Car les gouvernements locaux sont obligés de soutenir et de maintenir les organisations culturelles et artistiques civiles. Comment ? En soutenant leurs projets. Nous parlons d’une période perdue de 11 mois. Le travail accompli n’est pas suffisant. Nous parlons de 3 millions 200 000 enfants. Regardons combien de municipalités ont enseigné la musique kurde à combien d’enfants en 11 mois ; lorsque la réponse à cette question sera donnée, nous verrons également l’image des municipalités à ce stade. »
Soulignant que cette responsabilité incombe non seulement aux gouvernements locaux mais aussi aux politiciens, Kaniwar a déclaré : « Il y a une faiblesse dans la politique. Quand nous nous réveillons le matin, la première chose que nous faisons est de nettoyer notre maison et d’attendre des invités. Nous ne disons pas : « Laissez-moi d’abord cuisiner, puis nettoyer la maison. » Il est écrit sur les armoires des institutions publiques : « Le premier à être sauvé en cas d’incendie. » Le feu s’est abattu sur notre maison kurde. Chaque jour, une de nos personnes âgées meurt. Nos histoires et nos souvenirs meurent avec elle. Nous perdons une mémoire culturelle. Dans la politique kurde, cette situation (langue, culture, art…) ne fait pas partie des premières choses à sauver. Bien que cela soit théorique, ce n’est pas le cas dans la pratique. Dans la pratique, la protection et le développement des institutions culturelles et artistiques sont en 4ème ou 5ème position. Dans certains endroits, cela ne figure même pas sur la liste. Cette situation devrait être la première. »
Kanîwar a également donné des informations sur les principaux travaux qu’ils réaliseront dans la période à venir. Kanîwar a déclaré que leur objectif était de faire du projet « 1 million d’enfants, 1 million de livres » un succès. Kanîwar, qui a déclaré qu’ils se concentreraient plus tard sur le projet Gund Ma (Ma village), a poursuivi ainsi : « Gund Ma nécessite un travail important et complet. Il nécessite un soutien international. Tous les Kurdes doivent soutenir ce travail. Nous n’avons aucun doute à ce sujet. Lorsque nous avons voulu laisser pierre sur pierre aux enfants de ce pays, nous avons vu que les Kurdes et tout le monde ont dit « je suis partant » dans la mesure de leurs propres forces. Maintenant, notre travail et nos négociations continuent pour cela. Nous avons deux alternatives. Devrions-nous établir le village sur les rives du Tigre ou du côté de Qerejdax ? Nous avons identifié quelques endroits. Les organisations de la société civile sont également prêtes à apporter leur soutien. Elles veulent être partenaires dans cette tâche. »