BRUXELLES – Le Tribunal permanent des peuples (TPP) a conclu que l’État turc avait commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, une invasion et des attaques génocidaires au Rojava.
Le 26 mars, le verdict final de la 54e session du Tribunal permanent des peuples (en anglais: Permanent Peoples’ Tribunal, TPP) sur l’affaire Rojava contre Turquie a été rendu lors d’un événement spécial au Parlement européen. Ce jugement historique intervient à un moment crucial pour la paix et la résolution politique de la question kurde dans le nord-est de la Syrie et en Turquie. Le verdict final du tribunal stipule :L’objectif de ce Tribunal est de contrer ce que Sartre a dénoncé comme le « crime du silence », face aux atrocités déguisées en opérations antiterroristes que cette session a révélées. Comme l’ont déclaré les écolières survivantes de l’attentat de Schemoka : « Personne ne devrait fermer les yeux sur Erdoğan ; personne ne devrait se taire face à l’État turc ». Le Tribunal est une tribune de visibilité et de droit de parole ; l’impératif pour ceux qui l’écoutent est d’agir, de transmettre les messages véhiculés dans nos recommandations à ceux qui ont le pouvoir de les mettre en œuvre. Sur la base des éléments présentés, des recommandations ont été formulées à l’intention du Gouvernement turc, du Gouvernement syrien, des Nations Unies, du Conseil européen, du Conseil de l’Europe et des États membres, ainsi que de la communauté internationale.Les principales recommandations adressées au gouvernement turc comprenaient : mettre fin à l’occupation d’Afrin et au financement des groupes armés opérant sous son contrôle, et assurer leur démantèlement, cesser toutes les attaques contre le Rojava et respecter l’intégrité territoriale de la Syrie, et permettre des enquêtes indépendantes par l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme sur les crimes internationaux signalés commis contre le peuple du Rojava, et permettre l’accès aux centres de détention et aux prisons dans les régions occupées.Les recommandations adressées au gouvernement syrien comprenaient : reconnaître le droit à l’autodétermination exercé par l’Administration démocratique autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, ainsi que l’autonomie de l’administration, respecter les dispositions relatives à l’égalité des sexes et à l’égalité ethnique et religieuse de représentation dans l’administration de la région, et mettre fin aux incursions turques sur le territoire syrien, et si elles se poursuivent, déposer une plainte auprès de la Cour internationale de Justice, demandant des mesures provisoires contraignantes pour la Turquie.Les recommandations adressées à l’ONU portaient sur des mesures spécifiques à prendre par le Conseil de sécurité, la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, le HCR et le Secrétaire général de l’ONU.Les recommandations adressées au Conseil européen, au Conseil de l’Europe et aux États membres portaient sur l’ouverture de procédures contre la Turquie par l’intermédiaire du Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, des tribunaux nationaux et des procureurs des États européens, tout en condamnant publiquement les crimes de guerre commis par la Turquie contre les populations du Rojava. Enfin, à l’intention de la communauté internationale, le verdict souligne l’importance de garantir « les conditions nécessaires au développement d’efforts coordonnés pour la reconnaissance internationale de l’Administration autonome dans le contexte d’un processus de paix nécessaire pour le peuple kurde de la région ».Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix, a déclaré dans son discours après la présentation du jugement final : « Combien de temps ce crime va-t-il encore durer ? Pourquoi personne n’y met fin ? N’oublions pas que ces crimes ne sont pas seulement commis contre les Kurdes du Rojava (Syrie), mais aussi en Turquie, en Iran et en Irak. J’espère que le monde ne fermera pas les yeux sur la situation des Kurdes. Les militants des droits humains et les journalistes doivent être plus actifs ! »L’acte d’accusation accuse Recep Tayyip Erdoğan (président de la Turquie), Hulusi Akar (ancien ministre de la Défense), Hakan Fidan (ancien chef de l’organisation nationale de renseignement MIT, actuel ministre des Affaires étrangères), Yaşar Güler (général, ancien chef d’état-major de la défense, actuel ministre de la Défense) et Ümit Dündar (général) des crimes suivants, commis de 2018 à ce jour :• Le crime d’agression (interventions militaires illégales en Syrie entre 2018 et 2024, contre la volonté des autorités syriennes et de l’administration autonome du Rojava) ;• Crimes contre l’humanité, notamment nettoyage ethnique (déplacement forcé de la population kurde et ingénierie ethnique par réinstallation de Syriens venus d’ailleurs) ;• Crimes de guerre, y compris les assassinats ciblés de civils, les bombardements aveugles de civils, la déportation et le transfert illégaux par une puissance occupante de sa propre population ; l’appropriation de biens civils ; l’utilisation d’armes interdites ; l’effacement culturel et religieux par la destruction du patrimoine culturel ; les punitions collectives ; la destruction de l’environnement ; le ciblage des femmes ; la détention illégale ; la torture ; la destruction des infrastructures civiles. »
Les crimes de guerre énumérés constituent également de graves violations des droits humains, en particulier des violations du droit à la vie, de l’interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants ; du droit à la liberté ; des droits à la liberté d’expression et de réunion ; du droit à la jouissance pacifique des biens ; du droit au patrimoine culturel ; du droit à la non-discrimination, à la paix, à l’égalité et à l’autodétermination.
Au cours de l’audience publique, une impressionnante documentation écrite et audiovisuelle a été mise à la disposition du panel de juges à l’appui de l’acte d’accusation.Dans la section « Preuves », le verdict énumère les cas d’attaques contre le Rojava, la responsabilité de la Turquie dans les factions armées/SNA, les attaques contre des zones civiles, l’utilisation de phosphore blanc, les attaques contre des écoles et des écoliers, les attaques ciblées contre des civils, les meurtres de femmes liés au genre (féminicide), les attaques contre des journalistes, la destruction d’une imprimerie, la torture, l’enlèvement, la détention arbitraire, les violations liées au genre : viols et violences sexuelles dans des prisons secrètes, ciblage des infrastructures et de l’environnement, des hôpitaux et des centres de santé, l’exploitation forestière illégale, les déplacements forcés : ingénierie démographique, prévention ou dissuasion du retour, privation de moyens de subsistance, effacement culturel et historique, turquification des zones occupées.Concernant les crimes de guerre commis au Rojava, le verdict incluait des cas de crimes d’agression, la responsabilité de la Turquie en tant que puissance occupante, le déplacement de population et l’ingénierie ethnique à Afrin, la torture, les enlèvements et les détentions arbitraires à Afrin, déclarant que : « La Turquie a manqué à son obligation de maintenir le statu quo dans les territoires occupés. Les violations graves de la Convention constituent des crimes de guerre et engagent la responsabilité pénale de leurs auteurs. »Le Tribunal a conclu que la Turquie avait violé les lois de la guerre et le droit humanitaire ainsi que le principe de distinction, la protection des biens civils, l’interdiction des moyens et méthodes de guerre interdits et l’interdiction des représailles contre les civils.Le Tribunal a également établi une série d’épisodes criminels commis par les forces armées turques et par des milices soutenues par la Turquie contre la population kurde du Rojava.Concernant l’effacement culturel et historique en tant que crime de guerre et la preuve du dol spécial du crime de génocide, le Tribunal a conclu que la Turquie et ses milices affiliées ont mené une campagne systématique contre la population kurde du nord et de l’est de la Syrie depuis au moins 2018, visant à anéantir son identité. Les zones occupées sont connues pour leur diversité culturelle et religieuse, qui se manifeste dans leur patrimoine matériel et immatériel.La politique turque d’effacement a suivi un schéma d’actes illégaux interconnectés : des milices soutenues par la Turquie ont déplacé de force la population kurde et réinstallé des civils syriens venus d’ailleurs sur le territoire ; les forces turques se sont livrées à une appropriation illégale massive de biens civils appartenant à des Kurdes ; les forces d’occupation turques et les milices affiliées ont changé les noms kurdes de villages, de villes et d’institutions en turcs, afin d’effacer le souvenir de la présence kurde sur place. Ce nettoyage ethnique s’est accompagné d’attaques généralisées contre des biens culturels protégés. La destruction de sites religieux yézidis et chrétiens a été constatée, la profanation joyeuse de cimetières et l’éradication ciblée du patrimoine kurde, notamment le bombardement volontaire de l’ancien temple d’Ain Dara en janvier 2018, le vol par des milices pro-turques de son emblématique lion de basalte de l’époque hittite en 2019, la profanation, le pillage et le vandalisme de nombreux autres sites archéologiques.Dans la section consacrée aux crimes contre l’humanité, le Tribunal a énuméré des cas de déplacement forcé, de torture, de viol, de violence sexuelle, de traitement inhumain, de destruction du patrimoine culturel et de persécution.Les violations des droits de l’homme constatées par le Tribunal visaient le droit à l’autodétermination du peuple kurde, l’égalité, la non-discrimination, les droits des femmes et des enfants, les besoins fondamentaux et la souveraineté sur les ressources économiques, naturelles et culturelles, le patrimoine culturel, les droits civils et politiques, l’occupation et l’application extraterritoriale de la CEDH.Le Tribunal a jugé que les plus hautes autorités turques ont activement participé aux crimes en autorisant directement les opérations militaires :En tant que chef de l’État, Recep Tayyip Erdoğan porte l’ultime responsabilité des actions de l’armée turque et de ses groupes affiliés à l’étranger. Mais il n’est pas seulement un dirigeant politique : selon l’article 104 de la Constitution turque, il représente le commandement en chef des forces armées turques au nom de la Grande Assemblée nationale turque et décide de l’utilisation des forces armées turques, ce qui fait de lui également le chef militaire suprême. Ses publications sur les réseaux sociaux montrent clairement qu’il a autorisé et salué les campagnes militaires.• Yaşar Güler a été nommé ministre de la Défense nationale en 2023 et, avant cela, a été chef d’état-major général des forces armées turques de 2018 à 2023.• Hulusi Akar a été ministre de la Défense nationale de 2018 à 2023, et sa biographie sur le site Web de l’AKP indique : « Il a mené les opérations Çukur au niveau national et des opérations transfrontalières telles que les opérations Bouclier de l’Euphrate, Rameau d’olivier, Source de paix, Bouclier de printemps et Griffes-Verrouillage ». Des communiqués de presse et des publications ont salué les offensives militaires sur le sol syrien.• Hakan Fidan, ministre des Affaires étrangères depuis 2023, était auparavant à la tête du MIT, l’agence nationale de renseignement turque. Dans une récente interview, il s’est vanté du succès des « opérations transfrontalières » auxquelles il a participé, du Bouclier de l’Euphrate et du Rameau d’Olivier à l’opération Source de Paix, ainsi que du soutien apporté à l’Armée nationale syrienne (ANS), qui, comme l’a constaté le Tribunal, s’est rendue responsable de nombreuses violations flagrantes.• Ümit Dündar est le commandant des forces terrestres turques depuis 2018.En ce qui concerne les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité résultant de l’agression, le Tribunal reconnaît que les plus hautes autorités politiques et militaires turques ont autorisé ces actes. (ANF)
KURDISTAN – Muhsin Osman, ancien membre du Parlement irakien, a déclaré que la Turquie ne pouvait plus dissimuler la question kurde avec une rhétorique terroriste.
L’homme politique Muhsin Osman a souligné que l’appel d’Abdullah Öcalan reflétait la volonté et la maturité politique du peuple kurde. Il a déclaré : « Cet appel n’est pas seulement un message de désarmement ou de cessez-le-feu ; c’est aussi une orientation stratégique qui ravive l’esprit d’unité nationale. »
Muhsin Osman a déclaré à l’ANF que l’appel de M. Öcalan à « la paix et une société démocratique » représente un tournant décisif non seulement pour la résolution de la question kurde, mais aussi pour la démocratisation de la Turquie. M. Osman a souligné que cet appel aurait des répercussions positives tant au niveau régional qu’international. Il a déclaré : « L’appel de M. Öcalan a une fois de plus montré au monde que le peuple kurde est partisan de la paix. »La lutte armée était une nécessité
Osman a déclaré que le peuple kurde avait été poussé à la lutte armée, non par choix, mais par nécessité historique. Il a déclaré : « Le peuple kurde n’a jamais souhaité la guerre. Il a été contraint à la résistance armée parce que son identité et son existence étaient niées. Aujourd’hui, cependant, l’appel de M. Öcalan démontre que les véritables intentions des Kurdes sont la paix, l’égalité des citoyens et une société démocratique. Alors que les frontières et les équilibres politiques se redéfinissent au Moyen-Orient, ce processus ouvre la voie à une solution pacifique pour le peuple kurde. L’appel de M. Öcalan est porteur d’espoir non seulement pour la Turquie, mais aussi pour tous les peuples de la région. »La responsabilité incombe au gouvernement turc
Muhsin Osman a souligné qu’après cet appel, la responsabilité incombe désormais au gouvernement turc. Il a souligné que les mesures prises en faveur de la paix et de la démocratisation permettront non seulement de résoudre la question kurde, mais aussi de faire progresser la Turquie dans son ensemble. Soulignant qu’une gestion efficace de ce processus constituerait un accomplissement historique, Osman a déclaré : « La Turquie ne peut plus balayer la question kurde sous le sceau du terrorisme. Avec cet appel, ces arguments ont perdu toute validité. Le peuple kurde n’est plus à la merci de la propagande de ses ennemis. L’appel de M. Öcalan témoigne de la volonté et de la maturité politique du peuple kurde. Cet appel doit être entendu. C’est désormais au tour de la Turquie de répondre. »Un tournant historique
Muhsin Osman a souligné la volonté du peuple kurde de parvenir à une solution pacifique et a déclaré que la société civile, les milieux politiques et la communauté internationale devaient soutenir ce processus. Il a déclaré : « L’appel de M. Öcalan marque un tournant historique » et a souligné l’importance d’y apporter une réponse appropriée ».Raviver l’esprit d’unité nationale
Osman a déclaré que la nouvelle étape, qui ouvre la voie à des opportunités historiques pour le peuple kurde, est devenue encore plus claire avec l’appel à la « Société démocratique et paix. Cet appel n’est pas seulement un message de désarmement ou de cessation du conflit ; c’est aussi une orientation stratégique qui ravive l’esprit d’unité nationale dans les quatre régions du Kurdistan. Ce qui compte vraiment, c’est que les Kurdes défendent leurs droits dans un esprit d’unité nationale, et cet appel pose précisément les bases de cela. »Les Kurdes doivent s’engager activement dans le processus
Osman a déclaré qu’avec cet appel, les Kurdes, non seulement en Turquie, mais aussi dans tout le Kurdistan et en Europe, doivent adopter une position proactive et stratégique. Il a déclaré : « Lorsque M. Öcalan a lancé cet appel, il a adopté une approche incluant les quatre parties du Kurdistan ainsi que la diaspora kurde en Europe. Cela montre clairement que cet appel n’est pas une tactique temporaire, mais s’inscrit dans une stratégie à long terme. Dans ce contexte, les Kurdes doivent adhérer à ce processus non seulement politiquement, mais aussi économiquement, culturellement et diplomatiquement. »L’échec des modèles d’État centralisés
Muhsin Osman a qualifié le protocole d’accord signé entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le gouvernement de transition de Damas d’avancée significative et positive. Il a ajouté : « Cet accord démontre que les revendications des Kurdes sont de plus en plus reconnues au niveau international et que le processus de cessez-le-feu est d’une importance cruciale pour le dialogue politique. Le nouveau corridor commercial traversera la région occidentale (Rojava) et la région méridionale (Başûr). Cela signifie que la région a désormais besoin de stabilité et de paix plutôt que de conflit. Les Kurdes peuvent considérer cette période comme une opportunité. Partout dans le monde, les modèles étatiques décentralisés sont de plus en plus privilégiés, ce qui représente une opportunité majeure pour le peuple kurde du Moyen-Orient. » (ANF)
TURQUIE – Les autorités bloquent la libération de 33 prisonniers politiques de la prison de Bolu, bien qu’ils aient purgé leur peine de 30 ans. Actuellement, des dizaines de milliers d’otages kurdes croupissent dans les geôles turques, certains sans procès, d’autres malgré la fin de leur peine sous de motifs farfelus qui n’ont d’autre base que la haine anti-kurde.
À la prison de Bolu, la libération de 33 prisonniers politiques – presque tous condamnés à la réclusion à perpétuité ou à une peine aggravée et ayant purgé 30 ans de prison – est bloquée par le Conseil d’administration et de surveillance pénitentiaires. Ce dernier a invoqué des motifs tels que « une mauvaise utilisation de l’eau », « un nombre insuffisant de livres achetés » et « un refus de rencontrer l’imam de la prison » pour justifier leur refus.
Cependant, l’avocat Ishak Demirel de la branche d’Istanbul de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) a souligné que l’utilisation de l’eau et l’accès aux livres de la bibliothèque de la prison de Bolu sont soumis à des quotas, qualifiant les décisions du conseil d’incohérentes et contradictoires.
Certains prisonniers ont vu leur libération bloquée à cinq reprises
Me Demirel a déclaré : « Actuellement, la prison de Bolu compte plus de 130 prisonniers politiques. Presque tous purgent des peines de réclusion à perpétuité ou des peines aggravées. Depuis quelque temps, la libération des prisonniers ayant purgé leur peine est entravée par le Conseil d’administration et d’observation pénitentiaires. Seuls quelques individus ont été libérés, et seulement pour une très courte période. À notre connaissance, la libération de 33 prisonniers politiques est actuellement refusée au motif qu’ils ne se comportent pas bien. Parmi ces 33 personnes figurent des prisonniers qui ont purgé leur peine de 30 ans, mais dont la libération a été bloquée pour la cinquième fois, ce qui signifie qu’ils attendent depuis un an et demi à deux ans supplémentaires. Certains d’entre eux avaient déjà été condamnés à trois peines d’isolement, ce qui a entraîné la révocation de leur libération conditionnelle.Bien que ces peines aient été annulées par la Cour de cassation en janvier, la Commission d’administration et d’observation pénitentiaires continue d’empêcher leur libération. Les personnes auxquelles je fais référence sont des détenus incarcérés depuis près de 32 à 33 ans. En raison de sanctions disciplinaires antérieures, ils avaient déjà purgé une peine supérieure à 30 ans. Pourtant, même après la levée des obstacles juridiques à leur libération, leur liberté reste bloquée, cette fois par décision administrative. »Les décisions contredisent le règlement pénitentiaire
Me Demirel a souligné que les décisions prises par la Commission d’administration et d’observation pénitentiaires contredisent la réglementation pénitentiaire et a noté que, dans certains cas, les peines ont même été prolongées par les Hautes Cours pénales. Il a expliqué : « Dans les prisons, il existe déjà un système d’évaluation par points utilisé par la Commission d’administration et d’observation pénitentiaires. Cependant, la structure de cette commission pose problème sur le plan juridique et la réglementation de ses procédures est profondément défaillante. Bien qu’elle soit techniquement soumise au contrôle juridictionnel des juges pénaux de paix ou de la Haute Cour pénale, il n’existe aucun mécanisme de surveillance efficace. Dans certains cas, les gardiens de prison qui maltraitent les détenus lors des transferts vers les hôpitaux, par exemple, font partie de cette commission et participent au processus d’évaluation. Ce sont les mêmes personnes qui sont chargées d’évaluer les détenus. Certains rapports affirment que le prisonnier n’a pas obtenu suffisamment de livres. » Or, à la prison de Bolu, on ne peut même pas accéder à autant de livres qu’on le souhaite. Une autre justification est la « mauvaise utilisation de l’eau », ce qui est absurde, car la prison impose déjà un quota strict d’utilisation de l’eau : on ne peut tout simplement pas en utiliser plus d’une certaine quantité. De plus, des raisons comme ne pas rencontrer l’imam (un religieux musulman), ne pas assister à des séances avec un psychologue ou ne pas s’inscrire à des cours de formation – qui n’ont aucun fondement juridique – sont invoquées pour prétendre que les prisonniers ne font pas preuve d’un bon comportement. »
La structure même de la commission est problématique, mais ce qui se passe à Bolu est devenu une violation prolongée et systématique de la loi. Aucun prisonnier politique n’est libéré, quelles que soient les circonstances. Certains prisonniers ont déjà 30 ans de prison et sont détenus un an et demi à deux ans supplémentaires. Même lorsque les décisions de la commission sont annulées, le parquet s’y oppose, et la Haute Cour pénale intervient alors pour annuler à nouveau la décision, retardant encore la libération. Même si le juge d’exécution rend une décision positive, les Hautes Cours pénales rendent malheureusement des décisions contradictoires. (ANF)
TURQUIE – Les protestations Imamoglu se sont dégénérées en protestations anti-kurde avec des pancartes et slogans hostiles aux Kurdes portées par des ultranationalistes turcs qui font également le signe des Loups Gris* turcs.
Dans cette vidéo, des fascistes turcs portent une pancartes sur laquelle on peut lire « Imrali basilsin Apo piçi asılsın » (Raid sur Imrali, pendaison du salaud d’Apo). Apo est le surnom du chef historique de la guérilla kurde tenu en isolement total sur l’île prison d’Imrali, en Turquie.
On y voit également une corde à laquelle est « pendue » une photographie de Cheikh Said (Şêx Seîd) un chef zaza de la rébellion kurde portant son nom. Il a été pendu à Diyarbakır (Amed), au Kurdistan, avec 47 de ses partisans en juin 1925.
Sur cette banderole, on peut lire un message sexiste adressé au chef su CHP Ozgur Ozel, l’invitant à couper les ponts avec le DEM Parti pro-kurdeUn manifestant faisant le signe des Loups Gris critique le policier turc ayant distribution de barbe à papa aux enfants kurdes lors du Newroz célébré dans la province de Sirnak
Les récentes protestations déclenchées par l’arrestation du Maire CHP d’Istanbul, Ekrem Imamoglu se sont transformées en protestations anti-kurde avec des pancartes et slogans hostiles aux Kurdes portées par des ultranationalistes turcs qui font également le signe des Loups Gris* turcs. Les partisans kémalistes du CHP – qui ne sont pas tendres avec les Kurdes – ont été rapidement rejoints par ceux du Parti Zafer, dont son chef Umit Özdag est emprisonné depuis plus de deux mois.
A voir tant de haine chez les manifestants pro-Imamoglu, certains Kurdes viennent à se demander si c’est eux et non pas Erdogan qui a jeté en prison Ekrem Imamoglu, comme des dizaines d’élu-e-s kurdes d’ailleurs! Les Kurdes sont le bouc-émissaire idéal des fachos turcs, qu’ils soient barbus islamophiles, ou touranistes.
*L’idéologie des Loups Gris du Mouvement Ülkücü (Idéalistes, le nom complet est « Foyers idéalistes », en turc: Ülkü Ocaklari) repose sur une exaltation de la « race », de la langue, de la culture et de la nation turques. Les autres peuples de Turquie sont considérées comme une force de division de l’unité du pays et sont donc combattus. L’idéologie des Ülkücü est largement façonnée par les images de l’ennemi et les théories du complot. L’éventail des ennemis « internes » et « externes » s’étend des Kurdes, des Grecs et des Arméniens aux Juifs, des Européens et des Chinois aux États-Unis et au Vatican.
IRAN / ROJHILAT – Des dizaines de militant-e-s et civils kurdes, dont six enfants, ont été arrêté-e-s par le régime iranien en lien avec les célébrations du Newroz (Nouvel-an kurde) à travers le Kurdistan iranien.
Alors que les célébrations du Newroz se déroulaient dans plusieurs villes du Kurdistan, les forces de sécurité de la République islamique d’Iran ont procédé à de nombreuses convocations, interrogatoires et arrestations de Kurdes pour réprimer cet événement culturel et traditionnel.Selon les statistiques de l’ONG Hengaw, ces derniers jours, des milliers de Kurdes ont été convoqués et interrogés par les forces de sécurité, et au moins 41 personnes, dont 6 enfants, ont été arrêtées. Ces arrestations ont eu lieu dans les villes d’Ourmia, Oshnavieh (Shino), Sardasht, Saqqez, Marivan, Sanandaj (Sînê), Piranshahr et Kermanshah (Kirmaşan).Identités des six enfants arrêtés confirmées par Hengaw :Shakar Mohammadzadeh (10 ans) et Briyar Mohammadiyani (14 ans) – tous deux de SardashtAvin Ahmadi (16 ans) et Sariya Ahmadi (17 ans) – deux sœurs d’UrmiaKeyhan Tadbiri (17 ans) et Mohammad Qaderi (17 ans) – tous deux de MariwanRépression systématique du Newroz au KurdistanLa célébration du Newroz, l’un des événements culturels les plus importants pour les nations du Moyen-Orient, et notamment pour le peuple kurde, ne nécessite aucune autorisation officielle, conformément à l’article 37 de la Constitution iranienne. Pourtant, chaque année, les forces de sécurité de la République islamique d’Iran tentent de réprimer ces célébrations par l’intimidation, les convocations massives, les menaces et les arrestations de Kurdes.L’ONG de défense des droits humains, Hengaw a fermement condamné ces arrestations massives et appelle à la libération inconditionnelle de tous les détenus. Cette répression s’inscrit dans le cadre des politiques systématiques du gouvernement visant à restreindre les activités culturelles kurdes et à étouffer leur identité nationale.Liste complète des 41 personnes arrêtées par ville :Marivan : 1. Aram Nikpey (38 ans) 2. Mohammad Nikpey (28 ans) 3. Mohammad Eshtak (23 ans) 4. Tahsin Dadras (31 ans) 5. Bilal Dadras (36 ans) 6. Keyhan Tadbiri (17 ans) 7. Mohammad Qaderi (17 ans) 8. Mohammad Nikpey (28 ans) (un autre cousin de Mohammad Nikpey) 9. Kaveh Dastan (45) 10. Chalak Pirozi (19) 11. Keyvan Minouei (32) 12. Karwan Dafei (25)Sardasht : 1. Shakar Mohammadzadeh (10) 2. Briyar Mohammadiyani (14) 3. Aram Ali 4. Kamal Qazani 5. Rahim Qaderi 6. Kamran Ghazali 7. Shirzad Sheikhi 8. Behrouz Maslahat 9. Osman Omarnajad 10. Behrouz Hamzehpour 11. Mohammad HosseinpourOshnavieh (Shino) : 1. Seyed Kamal Tahaei 2. Abubakr Khatami (47) 3. Hadi Jamei (38) 4. Sami Khezri 5. Masoud Khezri 6. Hamzeh Zibakalam 7. Matin Choupani (20)Sanandaj : 1. Shirowan Heidari 2. Idris Heidari 3. Sirowan Hatami 4. Saeed Babakarmi (34)Ourmia : 1. Rojbin Afsoon (22) 2. Avin Ahmadi (16) 3. Sariya Ahmadi (17)Saqqez : 1. Fouad Keshavarz 2. Seifollah Khan Ghafouri Bashbalagh (78)Kermanshah (Kermashan) : 1. Mojtaba Weisi (36)Piranshahr : 1. Salman Pasang
TURQUIE / KURDISTAN – Les lauréat-e-s du 28e prix de journalisme Metin Göktepe ont été dévoilé-e-s. Les prix seront remis aux lauréat-e-s lors d’une cérémonie qui aura lieu le 10 avril, jour de l’anniversaire de Metin Göktepe, journaliste kurde tué sous la torture par la police turque à Istanbul le 9 janvier 1996. Plusieurs journalistes kurdes, qui exercent leur métier journalistique au milieux d’attaques policières et judiciaires, sont parmi les lauréat-e-s du 28e prix de journalisme Metin Göktepe.
Les lauréats du 28e Prix de journalisme Metin Göktepe, décerné pour la première fois en 1998 pour perpétuer la mémoire du reporter d’Evrensel Metin Göktepe et d’autres journalistes disparus dans l’exercice de leurs fonctions et pour encourager les jeunes journalistes à produire des informations basées sur des faits, ont été dévoilé-e-s.Les prix ont été décernés par le jury composé d’Ayça Söylemez, Bahadır Özgür, Demet Bilge Erkasap, Ender Öndeş, Fatih Polat, Mehveş Evin, Nazim Alpman et Sibel Oral.
Prix de la nouvelle écrite au dossier MESEM
Osman Çaklı a remporté le prix de l’information écrite avec son article publié dans Gazete Duvar sous le titre « Des vies se terminant au MESEM ». Dans le dossier; On dit que les enfants sont contraints de travailler dans des travaux pénibles pour de bas salaires dans des centres de formation professionnelle (MESEM) et qu’ils perdent la vie dans des meurtres liés au travail.Le jury a décidé de décerner deux prix spéciaux du jury dans la catégorie Actualités écrites.Seda Karabatanoğlu et Zeynep Yüncüler ont remporté le prix de l’actualité écrite avec leur article intitulé « Utérus loués : le marché croissant de la maternité de substitution dans le triangle Turquie-Géorgie-Chypre du Nord » publié dans P24. L’actualité explique que si le marché de la maternité de substitution connaît une croissance rapide, les différentes réglementations juridiques entre les pays ont conduit à de nombreux abus.L’autre prix spécial du jury dans la catégorie Actualités écrites a été décerné à Mehmet Baran Kılıç. Dans la série d’informations publiée par Kılıç dans Political Yol sous le titre « Ceux qui perdent leurs sièges dans la municipalité d’AK Parti [AKAP] se précipitent à Boğaziçi », les relations entre le gouvernement et l’Université de Boğaziçi, qui est dirigée par un fiduciaire, sont examinées.
Actualités vidéo : « La pauvreté dont on ne parle pas »
Vedat Yalvaç et Cüneyit Işık ont remporté le prix Visual News avec leur reportage diffusé sur Halk TV sous le titre « Konuşulmayan yoksulluk » (La pauvreté dont on ne parle pas). L’article de presse décrit les impacts quotidiens de la pauvreté auxquels sont confrontés différents segments de la société.Burcu Özkaya a également reçu le prix spécial du jury dans la catégorie Actualités vidéo. Dans l’actualité publiée sur Medyascope sous le titre « 5 personnes 5 histoires : quel genre de Hatay veulent les citoyens handicapés ? » ; L’histoire de 5 victimes handicapées du tremblement de terre vivant à Hatay, une province qui a connu de grandes destructions lors du séisme du 6 février 2023 et où la vie n’est pas revenue à la normale même si près de deux ans se sont écoulés depuis le tremblement de terre, est racontée.La photographie prise par Sertaç Kayar à Diyarbakır le 25 novembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, s’intitule « Des voiles blancs illuminant les ténèbres ».
Prix photo pour « La Saisine de la Volonté »
Medine Mamedoğlu a reçu le prix de la photographie lors du concours de cette année avec sa photographie portant la date du 12 février 2025. Après la condamnation à 3 ans et 9 mois de prison prononcée contre Abdullah Zeydan le 11 février, Mamedoğlu a photographié la veillée des habitants de Van contre la nomination d’un administrateur à la tête de leur municipalité devant la mairie, qui a duré jusqu’au matin par une température de moins 10 degrés.Medine Mamedoğlu a photographié la veillée des habitants de Van contre la confiscation de leur municiplaitéSertaç Kayar a également reçu le prix spécial du jury dans la catégorie Photographie. La photographie prise par Kayar à Diyarbakır le 25 novembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, s’intitule « Des voiles blancs illuminant les ténèbres ».
Prix du journalisme local : « Éleveurs de bétail et buffles »
Burak Altınok a remporté le prix du journalisme local avec son article publié dans Yeşil Gazete intitulé « Les célèbres buffles de Çaycuma et son produit enregistré, le yaourt de buffle, disparaissent ». Le rapport d’information indique que le nombre d’éleveurs de buffles et de bétail dans le district de Çaycuma de Zonguldak, où le yaourt de buffle produit a une marque d’enregistrement géographique, diminue de jour en jour.Le jury a également décidé de décerner le Prix spécial du jury à Hozan Adar pour son article publié dans DW Turkish sous le titre « Le village de Turquie sans électricité ». L’article raconte que les habitants du village de 7 foyers de Kilimli, village de Saydamlı, district de Lice de Diyarbakır [province kurde d’Amed], attendent l’électricité depuis des années.Les lauréats recevront leurs prix lors d’une cérémonie qui aura lieu le 10 avril, jour de l’anniversaire de Metin Göktepe. (Evrensel)
CENSURE. Le site Internet de l’agence de presse kurde Mezopotamya Ajansı (MA) a été de nouveau bloqué en Turquie. Le site, accessible à l’adresse « mezopotamyaajansi42.com », a été bloqué par la « justice » turque.
Bien que la décision d’interdiction d’accès n’ait pas été notifiée, on signale que la décision de blocage a été prise par le 1er tribunal pénal d’Adiyaman.
Les agences de presse pro-kurdes et de gauche sont bloqués systématiquement pas la « justice » turque qui s’en prend également à des médias, comptes, blogs ou sites qui parlent de la question kurdes ou du Kurdistan colonisé…
ALLEMAGNE – A l’occasion du Newroz (nouvel-an kurde), Jan Ilhan Kizilhan, professeur yézidi et expert en traumatismes, a été décoré de la Croix fédérale du mérite (Allemagne) pour son travail en faveur des survivantes du génocide yézidi et d’autres victimes des atrocités commis par l’Etat Islamique en Irak et en Syrie (EI / DAECH / ISIS).
Jan Ilhan Kizilhan a reçu la Croix fédérale du mérite des mains de la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Le médecin yézidi a remercié le Consulat d’Allemagne à Erbil (Hewler), au Kurdistan irakien, pour son soutien aux travaux menés par Jan Ilhan Kizilhan et son équipe soignante.
Après avoir aidé plus de 1 000 captifs yézidis, dont de nombreuses femmes, de l’Etat islamique à s’installer en Allemagne, le psychologue germano-kurde Jan Ilhan Kizilhan est retourné dans le nord de l’Irak avec un plan pour sauver des milliers d’autres victimes de guerre psychologiquement marquées laissées pour compte.
Avec le soutien de l’État allemand du Bade-Wurtemberg, Kizilhan a entrepris de former une nouvelle génération de psychologues et de traumatologues qui, selon lui, seront parmi les plus qualifiés du Moyen-Orient.
Après des années de guerre, l’Irak et la Syrie sont aux prises avec une crise de santé mentale qu’aucun pays n’a la capacité de résoudre. Rien que dans le nord de l’Irak, où plus d’un million de personnes sont déplacées par la violence, seules quelques dizaines de psychologues locaux soigneraient des patients.
Diverses organisations non gouvernementales et initiatives gouvernementales ont cherché à combler les lacunes, notamment le programme d’asile du Bade-Wurtemberg, qui a physiquement transporté certaines des femmes et des enfants les plus marqués psychologiquement du nord de l’Irak vers une partie du monde où ils pouvaient plus facilement accéder à des soins de santé mentale.
Comme une sombre mesure de l’efficacité du programme allemand, ses directeurs se vantent que sur ses 1 100 bénéficiaires – pour la plupart des femmes détenues comme esclaves sexuelles de l’EI et leurs enfants – aucun ne s’est suicidé contrairement à d’autres survivants de l’EI qui n’ont pas pu obtenir une place dans le programme.
Conscient des enjeux mortels pour ceux qui restent, le Bade-Wurtemberg a investi 1,3 million d’euros, une petite fraction de son budget annuel, dans le nouvel institut de Kizilhan, qui vise à former les experts là où ils sont nécessaires.
L’Institut de psychologie et de psychotraumatologie est situé sur une colline bien entretenue de l’Université de Duhok, dans le nord de l’Irak.
SYRIE / ROJAVA – Les organisations de femmes arabo-kurdes du Rojava ont lancé une campagne d’aide humanitaire destinée aux femmes dans les zones côtières syriennes de la Syrie où des Alaouites ont été massacrés par des groupes islamistes.
Le lundi 24 mars, la Plateforme conjointe des mouvements et organisations de femmes du nord et de l’est de la Syrie a annoncé le lancement d’une campagne de soutien aux femmes de la côte syrienne sous le slogan « La solidarité des femmes syriennes est le fondement pour mettre fin aux massacres contre les femmes de la côte ».La campagne comprend des mesures concrètes pour collecter des dons en faveur des femmes touchées sur la côte syrienne. Le Conseil des femmes syriennes gérera ces efforts, supervisera la campagne et organisera diverses activités connexes.Tous les bureaux du Conseil des femmes syriennes du nord et de l’est de la Syrie, ainsi que d’Alep, ont commencé à collecter des dons aujourd’hui. Dans ce contexte, Makia Hassou, responsable du bureau organisationnel du Conseil des femmes syriennes, a déclaré que la collecte de fonds se concentrerait principalement sur l’aide financière. Elle a déclaré : « En raison des difficultés logistiques liées à l’acheminement de l’aide, les bureaux achèteront des fournitures essentielles pour les femmes touchées dans les régions de Lattaquié et de Jableh et les distribueront directement. »Makia Hassou a déclaré à l’agence ANHA : « Si la campagne est menée de manière organisée et efficace, nous pourrons également répondre aux besoins des enfants et leur apporter le soutien nécessaire. »Makia Hassou a ajouté que la campagne impliquerait une coordination avec les institutions de l’administration autonome, la société civile, les partis politiques et toute personne disposée à apporter son soutien. Elle a souligné que cette initiative vise à alléger les souffrances des femmes de la côte syrienne qui vivent des conditions difficiles en raison de la situation actuelle.Selon l’annonce, la campagne se poursuivra jusqu’au 29 mars, date à laquelle une partie de l’aide sera distribuée aux femmes touchées. Elle sera prolongée de quelques jours afin d’élargir la portée des dons et de l’aide.Les bureaux du Conseil des femmes syriennes travaillent intensément dans toutes les villes syriennes pour assurer le succès de cette campagne, répondant à l’appel des femmes de Lattaquié et de Jableh. (ANHA)
Alors que les manifestations dans la province du Baloutchistan au Pakistan se poursuivent depuis samedi, on signale l’arrestation de plus de 200 personnes, dont plusieurs femmes militantes de la cause baloutche. Des messages de solidarité pour Mahrang Baloch et ses camarades viennent des activistes monde entier, y compris de leurs sœurs kurdes.
Les manifestations contre les disparitions forcées de Baloutches, qui ont débuté le 21 mars à Quetta, le centre administratif de la province pakistanaise du Baloutchistan, se poursuivent. Samedi, les forces de l’ordre ont attaqué les manifestations organisées dans plusieurs localités, blessant de nombreuses personnes et en arrêtant des dizaines d’autres.
Mahrang Baloch, une éminente défenseuse des droits humains baloutche arrêtée par la police pakistanaise aux premières heures du 22 mars 2025, alors qu’elle participait à un sit-in de protestation pacifique à Quetta, au Baloutchistan. Aucune information n’a été donnée la concernant pendant près de 12 heures après son arrestation. Selon les dernières informations disponibles, Mahrang Baloch, sa jeune sœur Mehran-e-Sareng et deux autres personnes sont détenues à la prison du district de Hudda, à Quetta, au Baloutchistan.
En plus de Mahrang Baloch, on signale que plusieurs autres femmes baloutches, militantes de la cause baloutches au Pakistan, ont été arrêtées par la police pakistanaise.
La police de Karachi a arrêté les dirigeantes du Comité Baloch Yakjethi (Baloch Yakjethi Committee, BYC), Sammi Deen Baloch et Lala Wahab Baloch, et les a transférées vers un lieu inconnu.