Seyhmus Dagtekin présente son recueil de poésie « Commencements »

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PARIS – Ce soir, le poète et romancier franco-kurde, Seyhmus Dagtekin était l’invité de la Librairie Nouvel Équipage, dans le XXe arrondissement de Paris, à l’occasion du lancement de son recueil de poésie « Commencements ». Une soirée de lecture de poèmes de « Commencements » lus par Dagtekin qui a également échangé avec le public autour de l’écriture en générale et de la poésie en particulier, sans oublier le passage à la langue française qu’il a apprise à son arrivée en France à l’âge de 23 ans…
 
  
 
Œuvres de Seyhmus Dagtekin
 
Juste un pont sans feu, Élégies pour ma mère, À l’ouest des ombres, De la bête et de la nuit, Sortir de l’Abime… plusieurs de recueils de Seyhmus Dagtekin ont été publiés par Le Castor Astral.
 
Quelques-uns des livres de Seyhmus Dagtekin
 
Dagtekin est également auteur du roman « À la source, la nuit » (Robert Laffont, 2004). Ce soir, il nous a révélé qu’il travaillait sur son deuxième roman qu’on espère lire très prochainement.
Seyhmus Dagtekin dédicaçant ses livres
 
Seyhmus Dagtekin qui a publié une quinzaine d’œuvres a reçu de nombreux prix, dont le prestigieux Prix international de poésie francophone Yvan-Goll pour Les Chemins du nocturne ; le Prix Mallarmé et le Prix Théophile-Gautier de l’Académie française pour Juste un pont sans feu et le Prix Benjamin Fondane pour Élégies pour ma mère
 
Un écrivain curieux des autres
 
Seyhmus Dagtekin ne se contente pas d’écrire des poèmes et de les déclamer, il s’intéresse aussi à ses semblables à travers le monde, à la géopolitique, à la nature… qu’on retrouve dans son œuvre. D’ailleurs, en parlant des autres, il a cofondé l’association Poètes en Résonances (basée dans le XVIII arrondissement de Paris) qui organise des soirées de lecture poétiques réunissant des poètes venus des quatre coins du monde.
 

Un voyageur venu du Kurdistan invité au Festival Étonnants Voyageurs

Ce samedi, Seyhmus Dagtekin sera à Saint-Malo en tant qu’invité d’Étonnants Voyageurs, le festival international de littérature, avant de revenir à Paris pour participer notamment au 42e Marché de la Poésie qui se tient sur la Place Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris.
 

« Les Sumériens ont nommé les Kurdes, la Turquie les a effacés »

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Extrait d’un message du leader kurde Abdullah Öcalan envoyé au 12e congrès du PKK (traduit vers le français par Maxime Azadi). « Les Sumériens ont nommé les Kurdes, la République les a effacés »
Je vous présente un autre extrait du large rapport politique soumis par le Leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, lors du 12e congrès du PKK auquel il a participé par voie technique. J’avais déjà partagé des parties sur le marxisme et les perspectives de lutte pour l’avenir.
 
 
Dans ce passage, il est question du fait que les Kurdes sont un peuple ancien, que leur territoire a été mentionné dès l’époque sumérienne, bien avant que le concept d’État n’existe ailleurs. Il souligne également que les Kurdes étaient un élément constitutif des Seldjoukides et des Ottomans, et que la fondation de la République turque s’est faite grâce à une alliance avec les Kurdes, alliance qui fut ensuite trahie.
 
 
Les premières mentions géographiques de la Kurdistan
 
 
« La géographie du Kurdistan a été mentionnée pour la première fois par les Sumériens comme “les Kurdes, les Hourrites, les Urartéens”. Il s’agit de la première définition spatiale de cette région. À une époque où le concept d’État n’existait nulle part ailleurs dans le monde, ce territoire a été défini pour la première fois par les Sumériens. Plus tard, le terme « Kurdia » apparaît dans l’historiographie grecque. Près de la moitié de l’Histoire d’Hérodote concerne la réalité du Kurdistan.
 
 
Les grecques admiraient les Mèdes
 
 
La société grecque admirait les Mèdes – au point de les imiter. Ils ont même dérivé leur conception de la démocratie de la sensibilité politique locale. À l’époque médiévale, avec la révolution arabo-islamique, le concept de Kurde s’est solidement ancré.
 
 
Le sultan seldjoukide n’était-il pas un Kurde?
 
Les Seldjoukides furent les premiers à faire du concept de Kurdistan une réalité politique. Le sultan Sanjar, plaçant son centre à Hamadan (Ecbatane), appelait le pays autour de cette ville « Kurdistan ». C’est la première fois que le Kurdistan est cité comme une unité administrative. Le souverain turc fonde ainsi le Kurdistan. Cela pose la question : le sultan seldjoukide n’était-il pas en fait un souverain kurde ? »
 
 
Le rôle des Kurdes dans les victoires seldjoukides
 
 
« La bataille de Manzikert (1071) a également été menée à partir de Hamadan. Alp Arslan a donc combattu en tant que commandant d’une principauté kurde. Sa famille et son vizir se trouvaient à Hamadan. Peut-on encore définir les Seldjoukides comme un pouvoir turc, ou s’agit-il plutôt d’un pouvoir kurde ? Cette question mérite une recherche approfondie.
 
 
Les émirats kurdes des Marwanides et des Shaddadides sont particulièrement remarquables. Les Marwanides ont kurdisé la région entre le Tigre et l’Euphrate, en lien avec l’expansion de l’islam. Alp Arslan a mené la bataille de Manzikert avec le soutien armé des Marwanides.
 
 
Les Kurdes étaient si décisifs que si, à cette époque, ils s’étaient alliés aux Byzantins, Alp Arslan n’aurait jamais gagné. C’était une guerre gagnée grâce à une alliance kurde à 100 %. À partir des années 1050-1060, les Shaddadides et les Seldjoukides ont formé une alliance claire dans le sud du Caucase. En 1064, ils ont conquis ensemble Ani et Kars aux Byzantins. Après la guerre, Ani fut confiée à Manoutchehr et Kars à Tuğrul. La mosquée de Manoutchehr à Ani en est un vestige. »
 
 
L’alliance kurdo-ottomane
 
 
« L’alliance entre Yavuz Sultan Selim (Sélim Ier) et Idris-i Bitlisi (historien, poète, calligraphe, traducteur, administrateur et chef militaire d’origine kurde) est d’une importance capitale. Les batailles de Ridaniya, Marj Dabiq et Tchaldiran – qui ont permis à l’Empire ottoman de devenir un empire du Moyen-Orient – sont les fruits de cette alliance kurdo-ottomane. Les Kurdes sont un des piliers fondateurs de l’empire.
 
 
Une anecdote symbolique : après la capture de son père, le futur sultan Mehmed Ier fut transporté en sécurité à Amasya par le pacha kurde Beyazıt d’Amasya. À cette époque, la branche Kutlushah des Shaddadides était la famille dirigeante de la région. Mehmed Ier fut le sultan qui fit sortir l’Empire de la période d’interrègne.
 
 
Molla Gürani et Akshamsaddin, qui ont contribué à la prise d’Istanbul, étaient également kurdes. »
 
 
La guerre d’indépendance et la trahison de la République
 
 
« Inutile de rappeler que Mustafa Kemal n’a pas lancé la guerre de libération depuis Izmir ou la Thrace, mais depuis des régions kurdes comme Erzurum et Silvan. Il est indéniable que cette guerre a été gagnée grâce à l’alliance kurdo-turque. Et pourtant, une fois la République fondée, les Kurdes – cofondateurs de celle-ci – ont été niés un an plus tard. Leur identité fut interdite.
 
 
Ainsi, un peuple dont l’existence est attestée depuis les Sumériens a été effacé avec la République. »
 
 
La réponse du PKK à la négation kurde
 
 
« Le PKK a mis fin à cette négation par une résistance déterminée. Il a révélé la réalité identitaire des Kurdes sur les plans historique et social, et l’a fait accepter par tous, amis comme ennemis. Pourtant, les conséquences de cette négation ne sont pas encore totalement dépassées. Vous fuyez encore votre propre réalité. Je perçois ce danger dans votre identité, votre personnalité. Je ne vois pas en vous une identité ou une personnalité équilibrée et saine.
 
 
La société kurde doit être anticapitaliste
 
 
Ce travail ne peut pas se limiter à la seule résistance. Pour construire quelque chose de nouveau, il faudra une culture révolutionnaire, des institutions démocratiques, des institutions nationales démocratiques, des centres de recherche, des académies linguistiques. Rien de cela n’est possible avec le capitalisme. La société kurde doit être anticapitaliste.
 
 
Les Kurdes doivent se libérer en se fondant sur la nation démocratique, l’éco-économie et la communalité. Ils doivent construire une vie durable et l’enraciner. Cela ne peut se faire que par une lutte de construction et d’auto-définition. »
 
 
* La lutte sera dirigée vers l’intérieur
 
 
La résistance contre les oppressions extérieures a déjà été menée avec succès. Une des raisons de la fin du cycle du PKK est cette victoire contre l’oppression extérieure. Désormais, la lutte sera dirigée vers l’intérieur. La période à venir sera celle de l’auto-construction. Cela exigera une société démocratique et une paix véritable. Nous sommes à un tournant. »
 

Projection de « La vie d’un flocon de neige » de Kazım Öz à Bâle

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SUISSE – La vie d’un flocon de neige (Bir Kar Tanesinin Ömrü), film du cinéaste kurde Kazim Oz, a été projeté à Bâle, en Suisse.
 
Après des projections en Turquie, « La vie d’un flocon de neige », écrit, réalisé et produit par le cinéaste kurde Kazım Öz, a commencé ses projections européennes. Le film met en vedette Sema Gültekin (Miase), Cezmi Baskın (Nejat) et Münir Can Cindoruk (Azad) et a été projeté à Bâle.
 
« La vie d’un flocon de neige » aborde les réalités sociales turques à travers une histoire d’amour entre deux jeunes d’origines ethniques différentes. Après la projection, le réalisateur a évoqué les défis de la production cinématographique indépendante en Turquie et a attiré l’attention sur la censure.
 
Depuis 1999, Kazım Öz a réalisé sept longs métrages et deux courts métrages documentaires. Après la projection, Öz s’est entretenu avec ANF. Öz a déclaré que le gouvernement turc avait « pris le contrôle considérable de la scène artistique au cours des 10 à 15 dernières années », ajoutant : « Il a lié économiquement les artistes, leurs productions et leurs œuvres à lui, essayant de les apprivoiser politiquement et culturellement. Et je pense qu’il y est largement parvenu. Mais il applique des mesures plus sévères à l’encontre des individus, des groupes et des œuvres qui ne suivent pas cette ligne. » d Kazım Öz est connu pour son opposition à la censure. Certaines scènes de son film « Zer » ont été censurées. Sa comédie « Oyuna Geldik » , sur la vie d’un maire, a été interdite. Soulignant la nécessité d’une résistance constante à la censure en Turquie, Öz a déclaré : « Mes films sont toujours soumis à ce type de censure. » Il a souligné que la réalisation cinématographique n’est pas chose facile, ajoutant : « J’ai actuellement quatre projets sur mon bureau. Je réfléchis à celui que je vais réaliser. Cela dépendra des circonstances. Je cherche un producteur. C’est ce qui déterminera lequel avancera. » Öz espère que le nouveau processus lancé à Imralı pour résoudre la question kurde et démocratiser la Turquie aura également un impact positif sur le cinéma. « Si ce processus réussit, ou plutôt si un nouveau processus est lancé, il aura certainement un impact positif sur le cinéma. Mais bien sûr, il semble que ce sera un processus très douloureux », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Nous devons nous efforcer de faire des films dans toutes les conditions. Nous devons trouver la clé du cinéma dans tous les contextes, que ce soit sous le fascisme, la démocratie ou le socialisme. Nous devons réfléchir à la manière de faire des films dans toutes ces conditions. » (ANF)

KURDISTAN. Deux combattants kurdes tués lors d’attaques turques

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KURDISTAN – La guérilla kurde a déclaré que deux de ses combattants sont tombés martyrs lors d’attaques de l’armée colonialiste turque ciblant leurs bases dans le nord du Kurdistan irakien fin mai.

La branche armée du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG) a publié aujourd’hui un communiqué concernant les attaques de l’occupation turque contre les zones de défense de Mediya et la réponse des forces de guérilla à ces attaques.

Ce communiqué précise que:

Les zones de guérilla des zones de défense de Mediya sont bombardées par des drones, des obus et des armes lourdes. Nos tunnels ont également été bombardés à l’explosif. Les attaques de l’armée turque se concentrent intensément sur les tunnels de guérilla des zones de Metina et de Martyr Dalil, à l’ouest de Zap. Suite à ces attaques de l’armée d’occupation, notre camarade Welat est tombé en martyr le 27 mai 2025 et notre camarade Bavar le 30 mai 2025.

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Jacqueline MADRELLE: « La lutte des YPJ est une lutte pour la vie »

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SYRIE / ROJAVA – Une délégation de la Fondation Danielle Mitterrand dirigée par Jacqueline MADRELLE, vice-présidente de la Fondation, s’est rendue au Rojava / Syrie du Nord et d’Est (AANES). Lors d’un échange avec les combattantes des Unités de protection de la femme (en kurde : Yekîneyên Parastina Jin, YPJ) , la délégation a exprimé leur profonde solidarité et souligné l’importance de la révolution du Rojava pour d’autres régions du monde.
 
Une délégation de militants français de la Fondation Danielle Mitterrand s’est rendue dans les régions de l’Administration démocratique autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) pour en savoir plus sur la révolution du Rojava. Lors d’une rencontre avec des représentantes des YPJ, la vice-présidente du comité exécutif de la fondation, Jacqueline Madrelle, s’est également entretenue avec le centre de presse des YPJ. Elle a déclaré que cette visite était non seulement un grand honneur, mais aussi un devoir.
 
La délégation française a été reçue par la commandante des YPJ, Viyan Afrin, sa porte-parole, Roxan Mohammed, ainsi que Lana Hussein et Destina Halab, du Conseil militaire des YPJ. Lors d’une discussion ouverte, Madrelle et son équipe ont posé de nombreuses questions sur les YPJ, leur structure, leur approche et leur philosophie.
 
 
Les combattantes YPJ sont des pionnières pour les femmes La visite des Unités de Défense des Femmes était extrêmement importante, a souligné Madrelle, car une image idéalisée des YPJ et des YPG prévaut en France et en Europe. Confronter cette réalité et la corriger permet de mieux la comprendre : « J’ai découvert leur philosophie et, en même temps, leur vision unique des femmes, de la vie et de la nature. Pour moi, le combat des Unités de Défense des Femmes est désormais un combat pour la vie. C’est aussi un combat pour les idées, la solidarité et la justice. Les combattantes des YPJ sont des symboles et des pionnières pour les femmes du monde entier. » Nous sommes témoins de la tragédie de ce peuple Dans ce contexte, Madrelle a qualifié sa visite dans le nord et l’est de la Syrie de devoir. Face à la guerre acharnée que subit le peuple kurde, le reste du monde est « témoin de sa tragédie ». C’est pourquoi la Fondation Danielle Mitterrand organise depuis des années de nombreuses activités et événements en soutien à la révolution du Rojava. Les internationalistes, dont Danielle Mitterrand elle-même, se sont impliqués dès le début et ont joué un rôle essentiel pour faire connaître la lutte et les réalisations du peuple kurde dans le monde entier. À cet égard, Madrelle a déclaré : « Ma visite au Rojava était non seulement une véritable opportunité, mais aussi un devoir d’honorer la mémoire de Danielle Mitterrand et son œuvre, qui nous a ouvert la voie. » C’est un combat qui vaut la peine d’être vécu Jacqueline Madrelle a conclu en soulignant la nécessité d’observer la situation de près : « Ce que nous voyons ici n’est pas seulement une philosophie de vie, mais aussi des idées révolutionnaires. Ce fut un grand honneur pour nous de visiter le Rojava. Nous avons rencontré de nombreuses organisations et institutions et des personnes talentueuses, instruites et compréhensives. C’est un combat qui vaut la peine d’être mené. Nous encouragerons tous les responsables politiques à visiter le Rojava, à vivre ce combat et à s’inspirer de cette révolution afin d’envisager cette grande réinvention du monde. » (ANF)

TURQUIE. Des hommes ont tué au moins 41 femmes en mai 2025

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TURQUIE / KURDISTAN – Le taux de violence contre les femmes a augmenté de manière alarmante en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays, avec 41 femmes tuées au cours du seul mois de mai. La plateforme Nous stopperons les féminicides (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP) a publié lundi son dernier rapport, détaillant le nombre de femmes tuées par des hommes le mois dernier ainsi que d’autres décédées dans des circonstances suspectes. La KCDP a annoncé que 41 femmes ont été tuées au Kurdistan du Nord et en Turquie au cours du mois de mai dernier, dont 21 ont été assassinées par des membres de leur propre famille. Selon le rapport mensuel de la plateforme, 62 % des femmes ont été tuées à l’intérieur de leur domicile à l’aide d’armes à feu ou d’objets tranchants, et parfois par des moyens horribles comme la torture ou l’étranglement. Le rapport note également que 20 femmes ont perdu la vie dans des circonstances mystérieuses, dont les détails restent inconnus. Le rapport confirme que la violence contre les femmes continue d’augmenter à un rythme dangereux, avertissant que la violence domestique constitue la plus grande menace pour la vie des femmes, beaucoup d’entre elles étant tuées par leur mari ou leur famille en raison d’un manque de protection juridique efficace. La plateforme a appelé à la mise en œuvre de lois plus strictes pour protéger les femmes et a souligné le besoin urgent d’enquêtes sérieuses et complètes sur chaque crime afin de freiner la détérioration continue de la sécurité et de la vie des femmes. (ANHA) 

SYRIE. Une délégation kurde va se rendre à Damas

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SYRIE / ROJAVA – Une délégation kurde va se rendre à Damas après l’Aïd pour discuter avec le régime syrien. La délégation kurde, formée suite à la conférence « Unité des rangs et position kurde au Rojava », a publié un communiqué de presse mentionnant les noms de ses membres pour dialoguer avec les autorités de Damas, les partis internationaux et les entités kurdes. Qui sont donc les membres et les coprésidents de cette délégation ?
La délégation kurde qui doit se rendre à Damas après l’Aïd
Dans un communiqué de presse écrit, la coprésidence de la délégation kurde, formée sur la base de la décision de la conférence « Unité des rangs et position kurde au Rojava Kurdistan » tenue le 26 avril à Qamishlo, a révélé les noms des coprésidents et des membres de la délégation. Selon le communiqué, la délégation a tenu sa réunion constitutive le 4 juin, à laquelle ont participé Mazloum Abdi, le commandant général des Forces démocratiques syriennes, Rohilat Afrin, et Ilham Ahmed, membre du bureau de la conférence. Qui sont les membres et les coprésidents de la délégation et quels sont leurs rôles ? Coprésidence :  Barwin Yusuf, coprésidente du Parti de l’Union démocratique (PYD).  Mohammad Ismail, président du Conseil national kurde en Syrie (ENKS). Membres de la délégation :  Aldar Khalil, membre du Conseil présidentiel du Parti de l’union démocratique (PYD).  Rihan Loqo, porte-parole du Kongra Star.  Ahmed Suleiman, secrétaire adjoint du Parti démocratique progressiste kurde en Syrie.  Suleiman Oso, membre du Conseil présidentiel du Conseil national kurde en Syrie (ENKS).  Salah Darwish, secrétaire du Parti démocratique progressiste kurde en Syrie.  Nasruddin Ibrahim, secrétaire du Parti démocratique kurde en Syrie (Parti).  Faisal Yusuf, porte-parole du Conseil national kurde en Syrie (ENKS). ANHA

Mouvement des femmes kurdes : du groupe de filles à la confédération démocratique

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SYRIE / ROJAVA – Le parcours de la Confédération démocratique des femmes a connu de nombreuses phases, parallèlement au mouvement de libération kurde. Ce qui a débuté comme un petit groupe de jeunes femmes révolutionnaires s’est développé en un système structuré aujourd’hui connu sous le nom d’Union des femmes kurdes.
Ocalan et un groupe des femmes ayant rejoint le PKK
Le 27 février dernier, le leader Abdullah Öcalan, par l’intermédiaire d’une délégation du Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples, a publié une déclaration historique intitulée « Appel à la paix et à une société démocratique ». Dans cette déclaration, il a exhorté le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à convoquer son congrès et à se dissoudre officiellement. Il a déclaré : « Le deuxième siècle de la République [turque] ne peut être marqué par l’unité et la continuité que s’il est couronné par la démocratie. Il n’y a pas d’autre voie que de rechercher et de mettre en œuvre des systèmes démocratiques. Le consensus démocratique est l’approche fondamentale. Dans ce processus, j’appelle à la fin de la lutte armée et j’assume la responsabilité historique de cet appel. » Suite à cet appel, des discussions et des évaluations ont été lancées dans tout le Kurdistan et dans le monde. Le 1er mars, le PKK a annoncé un cessez-le-feu, tenu son 12e congrès du 5 au 7 mai, puis déclaré sa dissolution. Le groupe des filles En 1974, aux premiers stades de la formation du PKK, les femmes participaient aux efforts d’organisation, d’éducation et de promotion en tant que jeunes filles révolutionnaires. Le leader Abdullah Öcalan les appelait le « Groupe des filles ». Ces activités se déroulaient principalement à Dersim, Elazig, Marash, Dilok, Gulek, Gumgum, Riha, dans la région de Serhad et à Ankara. 26-27 novembre 1978 : Fondation du PKK Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été officiellement fondé lors d’un congrès tenu dans le village de Fis, dans le district de Lice à Amed. Bien que 25 délégués aient été invités, seuls 22 étaient présents. Parmi eux, seules deux femmes ont participé au congrès fondateur : Sakine Cansız et Kesire Yildirim. Suite à cela, plusieurs femmes éminentes – telles que Sakine Karakoçan, Bese Anuş, Sultan Yavuz, Rahime Kahraman, Hanım Yaverkaya, Sakine Kirmizitoprak et Saime Aşkan – ont continué la lutte pour la liberté aux côtés du PKK, s’organisant socialement, politiquement et structurellement. Organisation des femmes kurdes Lors du troisième congrès du PKK, il fut décidé de créer une structure féminine indépendante. Après les préparatifs initiaux, le congrès fondateur de l’Union des femmes patriotes kurdes (en kurde: Yekitiya Azadiya Jinên Kurdistan, YAJK)) se tint à Hanovre, en Allemagne, du 31 octobre au 1er novembre 1987, avec la participation de 80 déléguées. Le 1er novembre 1993, sous la direction du chef Abdullah Öcalan, les forces féminines ont commencé à former leurs propres unités militaires. Dans le cadre de la transition vers une structure militaire indépendante, les femmes ont établi leurs propres bases militaires et ont commencé à participer aux opérations armées de manière autonome. Mars 1995 : Premier Congrès des femmes et fondation du YAJK Le 8 mars 1995, le premier congrès des femmes s’est tenu dans le quartier de Gulka à Metina. À cette occasion, l’Union des femmes libres du Kurdistan (en kurde: Yekitiya Azadiya Jinên Kurdistan, YAJK) a été officiellement créée et le premier conseil des femmes a été élu. La création de l’armée des femmes en 1995 a marqué une étape importante, offrant aux femmes une expérience et un élan précieux. La formation du conseil a suscité un grand enthousiasme parmi les femmes. YAJK a redéfini ses activités et s’est restructuré directement en accord avec la philosophie et l’idéologie du leader Abdullah Ocalan, donnant naissance à une identité idéologique et organisationnelle claire pour les femmes. Le leader Öcalan a posé les principes fondateurs de l’Union des femmes libres du Kurdistan : patriotisme, lutte, organisation et résistance. L’YAJK est née de l’expérience des femmes militarisées et a joué un rôle essentiel dans la consolidation de l’identité du mouvement des femmes kurdes. Idéologie de la libération des femmes Des Flammes de la Résistance à la Confédération Démocratique des Femmes Le 8 mars 1998, le leader kurde, Abdullah Öcalan a officiellement proclamé l’idéologie de la libération des femmes lors d’un discours télévisé sur Med TV. Quelques jours plus tard, le 21 mars 1998, la grande révolutionnaire et militante Sema Yüce a mené un puissant acte de protestation alors qu’elle était emprisonnée à la prison de Çanakkale. Au mépris des politiques génocidaires visant le peuple kurde, elle s’est immolée par le feu en déclarant : « Je veux faire de mon corps un pont de feu du 8 au 21 mars. » Elle succomba plus tard à ses blessures et fut martyrisée le 17 juin 1998. Le leader Abdullah Öcalan a formulé l’idéologie de la libération des femmes comme fondement d’un nouveau modèle de révolution sociale menée par les femmes. Le 8 mars 1998, il en a défini les principes fondamentaux : patriotisme, intelligence, libre arbitre, organisation, lutte, éthique et beauté. Ces principes visaient à libérer les femmes, à transformer les hommes et à remodeler la société. Femmes et organisation politique Sur la base de cette idéologie, le Parti des femmes travailleuses kurdes (PJKK) a été créé entre le 1er et le 12 mars 1999. Il s’agissait du premier parti politique fondé par des femmes kurdes et marquait le début d’une nouvelle perspective dans la confrontation avec la civilisation patriarcale et ses pratiques systémiques. Lors de son troisième congrès, qui s’est tenu du 29 juillet au 21 août 2000, le parti a changé de nom pour devenir le Parti des femmes libres (PJA). Cette transformation a coïncidé avec la création d’académies féminines, notamment l’Académie Zeynep Kınacı, afin d’approfondir et d’institutionnaliser le développement idéologique du pouvoir et de la libération des femmes. Analysant les évolutions historiques, la civilisation étatique centralisée et les crises et désordres actuels, le dirigeant Öcalan a souligné que la démocratie européenne n’était pas issue d’un tel chaos. Il a donc appelé à la création d’une nouvelle civilisation démocratique et a souligné que celle-ci pouvait se concrétiser au Moyen-Orient par la résolution de la question kurde dans le cadre du projet « Un Kurdistan libre – Un Moyen-Orient démocratique ». La force idéologique dominante En 2004, le parti a été rebaptisé Parti pour la liberté des femmes du Kurdistan (PAJK). Son leader, Abdullah Öcalan, a décrit le PAJK comme une force nécessaire, produisant un contenu idéologique et philosophique et formant ses cadres en conséquence. Il a déclaré : « L’existence d’un parti qui éduque et organise autour de cette idéologie est essentielle à la lutte pour la liberté des femmes. » Il a défini ses membres comme des femmes qui ne possèdent rien d’autre que la liberté et une vie libre, ajoutant : « Partout où des femmes libres existent et développent leur personnalité, une société libre émerge. » Il a ainsi fermement établi le principe suivant : « La liberté de la société passe par la liberté des femmes. » Création de la Confédération des femmes Le 20 avril 2005, la Confédération des femmes a été créée sous l’égide de la Haute Assemblée des femmes (KJB). Cet organisme a regroupé des organisations de femmes du Kurdistan et de la diaspora. Au sein de la structure confédérale de la KJB : Le PAJK fonctionne comme un corps idéologique, Les Unités de Femmes Libres (YJA) servent de front d’organisation de masse, Les Unités de Femmes Libres – Etoile (en kurde: Yekîneyên Jinên Azad ên Star, YJA-Star) et les organisations de jeunes femmes fonctionnent dans le domaine de la légitime défense. Du 15 au 22 septembre 2008, le PAJK a tenu son congrès sous le slogan : « La liberté du leader Abdullah Öcalan est la liberté des femmes. » Ce congrès a produit une résolution puissante liant la libération des femmes à la libération d’Öcalan et a souligné les dimensions idéologiques de la lutte pour la liberté des femmes, aboutissant à des décisions stratégiques clés. Visant à atteindre toutes les femmes du monde En 2014, le Système des femmes kurdes (KJK) a été créé comme expression concrète du cadre organisationnel des femmes existant, dans le but de construire une organisation confédérale démocratique des femmes à travers le Kurdistan. En élaborant un Contrat social des femmes, le KJK s’est efforcé de bâtir des organisations de femmes fondées sur des normes claires. Son combat était centré sur la transformation des mentalités dominantes et la diffusion de l’idéologie de la libération des femmes dans le tissu social. KJK se considère comme responsable de la direction et de la mise en œuvre d’une stratégie d’unité nationale démocratique enracinée dans le confédéralisme démocratique pour les femmes – une vision qui place l’auto-organisation et la démocratisation sociale au cœur de sa mission. (ANHA) 

L’UE accordera des visas Erasmus+ aux étudiants syriens, dont ceux d’Idlib

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SYRIE / ROJAVA – L’ancien combattant internationaliste des YPG kurdes ayant combattu DAECH au Rojava, Karim Franceschi vient de partager une vidéo d’une conférence de presse coorganisée à Damas par la commissaire européenne Dubravka Suica et Assaad al-Chaibani, ministre des affaires étrangères avec le commentaire suivant:
 
« L’UE accorde des visas Erasmus+ aux étudiants fraîchement sortis des madrasas de style taliban d’Idlib… dirigées par un régime composé de restes d’Al-Qaïda et de l’EI.
 
Pendant ce temps, les écoles populaires du Rojava ou les coopératives dirigées par des femmes ne reçoivent rien.
 
Ça finira mal. Et ils le savent. »
 
 

SYRIE. Un Kurde kidnappé et torturé par un groupe armé qui exige une rançon

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SYRIE – Un jeune Kurde a été kidnappé par un groupe armé près de la frontière libanaise. Ses ravisseurs l’ont torturé et envoyé sa photo à la famille en exigeant une rançon pour sa libération.
 
 
Emine Cemil Mustafa, la mère d’Hamid Mihemed Beko, a déclaré que Hamid était parti au Liban pour travailler et qu’en rentrant à Alep, il avait été kidnappé par un groupe armé le 28 mai, et qu’ils exigeaient une rançon pour sa libération.
 
Traces de torture
 
La mère a expliqué que le groupe qui avait envoyé la photo d’Hamid, sur laquelle on voyait des traces de torture infligée mais qu’elle n’avait pas de l’argent demandé pour le faire libérer.
 
La mère d’Hamid a appelé les parties responsables et concernées à intervenir et à le libérer.
 
Hamid Mihemed Beko est père de quatre enfants. Originaire du village de Qîbarê à Afrin, il réside à Alep. (Welat Info)