Le groupe de travail kurde du Parlement européen exige de la Turquie la garantie des libertés fondamentales

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STRASBOURG – Le groupe de travail kurde du Parlement européen a déclaré que la Turquie devrait saisir cette opportunité en prenant les premières mesures pour mettre fin aux opérations militaires, libérer les prisonniers politiques et garantir les libertés fondamentales. Le groupe de travail kurde du Parlement européen a salué la décision du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de dissoudre sa structure organisationnelle et de mettre fin à la lutte armée. Il a souligné que cela marque la fin d’une époque, mais aussi le début d’une nouvelle lutte démocratique pour la paix. Le groupe a appelé le gouvernement turc à saisir cette opportunité historique au profit des Kurdes et des Turcs. Dans sa déclaration, le groupe a souligné que la Turquie devait mettre en œuvre des réformes juridiques et politiques pour faciliter un processus de résolution pacifique. Il a insisté sur la nécessité de garantir les libertés fondamentales afin de permettre la résolution démocratique des différends politiques et, dans un premier temps, de libérer tous les prisonniers politiques et de mettre fin à la pression politique sur le pouvoir judiciaire. Le groupe a souligné que cette décision intervient à un moment où la démocratie en Turquie est gravement menacée et s’est félicité du soutien apporté au processus de paix par divers partis politiques. Il a insisté sur la nécessité pour le Parlement turc d’être pleinement impliqué dans ce processus, qui devrait servir de fondement à une société nouvelle, démocratique et pacifique. Un avertissement a également été lancé : la paix ne doit être accaparée par aucune structure politique ni instrumentalisée à des fins politiques. La déclaration souligne que ce congrès crucial du PKK s’est déroulé dans des conditions difficiles, malgré la déclaration de cessez-le-feu de l’organisation, tandis que les opérations militaires turques contre les bases militaires se poursuivaient. La Turquie a été exhortée à cesser les attaques et à mettre en place les garanties et mécanismes de sécurité nécessaires à un processus de paix complet. Il a également été déclaré que ce processus devrait contribuer au retrait de la présence militaire croissante de la Turquie dans la région du Kurdistan irakien et assurer le retour en toute sécurité des villageois déplacés. Dans le contexte syrien, il a été noté que la Turquie a utilisé ses prétendus liens avec le PKK comme prétexte pour ses attaques et occupations contre l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. Soulignant que l’Administration autonome n’a jamais représenté une menace réelle pour la Turquie, le communiqué a déclaré qu’avec la dissolution du PKK, ces justifications ne sont plus valables, que les attaques doivent cesser et que les forces turques doivent se retirer de la région. Enfin, un appel a été lancé aux institutions européennes pour qu’elles usent de leur autorité afin de fournir le soutien et la pression nécessaires pour transformer ce moment historique en le début d’un véritable changement démocratique. (ANF)

Le CDK-F vous invite à la 4e édition du Festival culturel kurde de Paris

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PARIS – Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) vous invite à la quatrième édition du Festival culturel kurde de Paris, qui se tiendra du 17 au 23 mai 2025. Cet événement, organisé en collaboration avec la Fondation Danielle Mitterrand, la Mairie de Paris, la Mairie du 10e arrondissement, la Mairie de Montreuil, l’Association de Solidarité France-Kurdistan, l’Institut de Réflexion et d’Études sur le Kurdistan (IREK) et l’association Arts et Culture du Kurdistan (ACK), promet une semaine riche en découvertes et en émotions.
 
 
Ce festival unique en France se déroulera à Paris et dans plusieurs villes d’Île-de-France, offrant une immersion dans la richesse du patrimoine culturel kurde. Il vise à partager, promouvoir et préserver cette culture menacée, tout en célébrant l’un des peuples les plus anciens de Mésopotamie. C’est une occasion authentique de découvrir la diversité culturelle et de rappeler l’importance de protéger ces trésors.
 
 
Au programme : des spectacles, des dégustations culinaires, des animations pour les enfants et des expositions. Le clou du festival sera un concert mémorable le dernier jour, avec la participation d’artistes kurdes renommés, dont le collectif Koma Ma , un groupe jeune et dynamique originaire de Diyarbakir, au cœur du Kurdistan.
 
 
Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans l’une des plus anciennes cultures de la Mésopotamie. Venez nombreux célébrer et découvrir la richesse du patrimoine kurde lors de cette quatrième édition du Festival culturel kurde de Paris!
 
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Programmation
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DÉFILÉ FOLKLORIQUE
Samedi 17 mai, 13h – CDK-PARIS (16 Rue d’Enghien 75010 Paris)
 
Le Festival s’ouvrira en beauté avec un défilé haut en couleurs entre le 16 rue d’Enghien et la Mairie du 10e arrondissement. Au rythme entraînant du Govend (danse traditionnelle kurde) et des mélodies folkloriques, la parade promet une ambiance festive et vibrante. Pour immerger pleinement dans l’esprit du Kurdistan, les tenues traditionnelles kurdes sont les bienvenues !
 
 
Venez nombreux célébrer cette ouverture musicale et dansante, symbole de la joie et de la richesse culturelle kurde.
 
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CÉRÉMONIE D’INAUGURATION
Samedi 17 mai, 15h – Mairie de Paris 10 (72 rue du Faubourg St-Martin 75010 Paris)
 
La cérémonie d’inauguration se déroulera dans le majestueux hall de la Mairie du 10e arrondissement. Elle commencera par un discours de bienvenue, suivi d’un spectacle enchanteur mêlant rythmes vibrants et danses traditionnelles, une véritable fête pour les sens.
 
 
Ce sera l’occasion de découvrir la performance impressionnante des jeunes talents du groupe de Govend (danse folklorique) de Paris, Govenda Rojbîn, dont l’énergie et la grâce captiveront le public. Une ouverture en beauté pour ce festival !
 
ENTRÉE LIBRE
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BRUNCH KURDE

Dimanche 18 mai, 12h – Café A (148 rue du Faubourg St-Martin 75010 Paris)
 
La deuxième journée du Festival culturel kurde de Paris sera dédiée à l’art culinaire kurde. Nous vous invitons au Café A pour déguster de délicieux mets kurdes revisités par un chef étoilé.
 
 
Cette expérience gastronomique inédite sera relevée par les chants des célèbres Dengbêj, ces bardes kurdes gardiens d’une littérature orale ancestrale.
 
 
Tout en se délectant du brunch, l’on pourra parcourir une exposition sur la langue kurde.
 
 
Ne manquez pas cette opportunité de découvrir un patrimoine culinaire riche et varié, dans une ambiance conviviale et festive réchauffée par les voix des Dengbêj.
 
RÉSERVEZ VOTRE TABLE SUR UN DES CRÉNEAUX DU 18 MAI
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STAND-UP DE MURAT BATGÎ
Lundi 19 mai, 19h – CDK-Paris (16 rue d’Enghien 75010 Paris)
 
L’humoriste Mûrat Batgî, reconnu comme le pionnier du stand-up kurde, fait son grand retour sur scène après une absence de plus de dix ans, avec un spectacle intitulé « Matruşka« . Ce spectacle dévoile des récits imbriqués les uns dans les autres, ainsi que des émotions profondément liées aux événements qu’il partage avec son public.
 
 
Originaire de la capitale kurde d’Amed (Diyarbakır), Mûrat Batgî a mené, entre 1992 et 2010, diverses activités théâtrales, linguistiques et comiques au sein du Centre culturel de Mésopotamie (NÇM). C’est en 2002 qu’il a initié le stand-up en langue kurde. Sa pièce « Zimandirêj » a été jouée plus de 500 fois. L’humoriste est également scénariste, ayant notamment écrit le script du film « Yangın Var ». Depuis 2016, il réside au Canada.
 
ENTRÉE LIBRE
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SOIRÉE MUSICALE & BUFFET
Mardi 20 mai, 19h – Salle des Fêtes de la Mairie de Montreuil (1 Place Jean Jaurès, 93100 Montreuil)
 
Chaque année, nous sommes ravis de faire revivre le Festival dans la ville de Montreuil. Une soirée musicale mémorable vous attend dans l’élégante salle des fêtes, animée par les performances captivantes du chanteur Azad Bedran et du groupe Ethnic Band.
 
 
Nous sommes impatients de vous y retrouver pour partager un moment de divertissement et de convivialité dans ce cadre unique.
 
 
Et avec le buffet spécialement préparé pour l’occasion, soyez certains que vous repartirez le cœur et l’estomac comblés !
 
ENTRÉE LIBRE – BUFFET 10€
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JOURNÉE ANIMATIONS ENFANTS
Mercredi 21 mai, 11h – CDK-Paris (16 rue d’Enghien 75010 Paris)
 
Le festival propose également une programmation riche et adaptée aux plus jeunes, alliant plaisir et apprentissage. Dans les locaux du CDK-Paris, des animations spécialement conçues pour eux les inviteront à explorer la langue kurde de manière ludique, à découvrir des jeux traditionnels captivants, et à s’initier avec enthousiasme à la musique, à la danse et aux arts plastiques.
 
 
Ces ateliers, animés avec passion et expertise par le collectif Zarok Ma, venu de Diyarbakir, offrent une expérience à la fois éducative et divertissante.
 
 
Au programme : des jeux de présentation pour briser la glace, des animations linguistiques interactives, des contes enchanteurs, des ateliers de musique et de création pour stimuler l’imagination, ainsi que des séances de govend (danse folklorique) pour bouger et s’amuser. Et bien sûr, une pause déjeuner conviviale pour recharger les énergies ! Une occasion unique d’apprendre en s’amusant !
 
ENTRÉE LIBRE
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SOIRÉE CINÉMA AVEC LE FILM « ROJBASH »
Mercredi 21 mai, 19h30 – Cinéma Le Brady (39 Bd de Strasbourg 75010 Paris)
 
Rojbash, un film d’Özkan Küçük
 
 
SYNOPSIS
Rojbash raconte l’histoire émouvante d’un groupe d’acteurs kurdes qui se retrouvent pour remonter une pièce de théâtre vieille de 25 ans. Leur parcours oscille entre les répétitions, leurs rêves et la réalité qui les entoure.
 
 
Pour Kemal, qui a dédié sa vie au théâtre kurde, la situation politique actuelle de la langue kurde est plus précaire que jamais. Face à ce constat, il décide de rassembler ses anciens compagnons de scène, dispersés aux quatre coins du monde, pour redonner vie à leur pièce mythique, Rojbash.
 
 
Le film plonge le spectateur dans des journées intenses, où la vie quotidienne se mêle aux répétitions, révélant les défis personnels et collectifs auxquels ces artistes font face. À travers cette histoire, Rojbash aborde la pression exercée par les autorités turques sur la culture et la langue kurdes depuis des décennies. Malheureusement, en octobre 2024, le film est interdit par le ministère de la Culture et du Tourisme, qui lui refuse un visa d’exploitation.
 
 
Rojbash est une œuvre poignante qui mêle art, résistance et mémoire, portée par la vision engagée d’Özkan Küçük.
ÖZKAN KÜÇÜK
BIOGRAPHIE
Né à Dersim, une province kurde de Turquie, Özkan Küçük est un cinéaste engagé et passionné. Diplômé d’un master en radio-télévision-cinéma à l’université de Marmara, il a rédigé un mémoire intitulé « Le cinéma turc dans les années 90 ».
 
 
De 1997 à 2009, il a été membre actif du collectif cinématographique Mezopotamia et a publié des articles dans divers journaux et revues. Il est également l’un des fondateurs du Conservatoire d’art Cegerxwin, Académie du cinéma, où il a enseigné et partagé son expertise dans différents domaines des études cinématographiques.
 
 
Özkan Küçük est à l’origine du Festival du film documentaire Filmamed et des journées du film Kısa Dalga (Onde courte), témoignant de son engagement envers le cinéma indépendant et engagé.
 
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EXPO-DESSINS
Jeudi 22 mai, 19h – CDK-Paris (16 rue d’Enghien 75010 Paris)
 
Cette édition du Festival met en lumière plusieurs artistes dessinateurs kurdes. Détails de l’événement bientôt disponibles sur notre site !
 
ENTRÉE LIBRE
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GRAND CONCERT FINAL
Vendredi 23 mai, 18h30 – Salle Gaveau (45 rue La Boétie 75008 Paris)
 
La clôture du Festival culturel kurde de Paris s’annonce comme un moment exceptionnel, avec un grand concert mettant en lumière des artistes kurdes renommés, issus de traditions musicales variées.
 
 
Cette année, nous avons l’honneur d’accueillir le collectif Koma Ma, venu tout droit d’Amed, au cœur du Kurdistan, ainsi que la chanteuse Nûarîn, une figure bien connue du public kurde en Europe.
 
 
Ce sera une occasion unique de célébrer la richesse culturelle de la communauté kurde à travers un spectacle musical mémorable. Venez nombreux pour vivre cette expérience inoubliable et vous laisser emporter par la passion et l’énergie de ces artistes talentueux !
 
 
Koma Ma, pilier du centre *Ma Music*, fait résonner la richesse des dialectes kurdes, transformant les mélodies traditionnelles en créations résolument modernes. Leur musique, à la fois enracinée et avant-gardiste, dessine un pont entre les siècles passés et notre époque contemporaine.
 
Dans un contexte où l’expression culturelle kurde fait face à l’oppression, Koma Ma incarne une résistance artistique vibrante. Leur engagement se manifeste par la préservation méticuleuse des instruments traditionnels et la défense passionnée d’un patrimoine musical trop souvent réduit au silence.
 
 
Leur parcours scénique, déjà marqué par des prestations électrisantes à travers plusieurs pays, témoigne de leur pouvoir rassembleur. Avec trois singles percutants accompagnés de clips évocateurs, et de multiples collaborations artistiques à leur actif, le groupe ne cesse d’élargir son horizon musical.
 
 
Aujourd’hui, l’aventure se poursuit avec l’élaboration minutieuse de leur premier album, annonçant un nouveau chapitre de leur odyssée artistique. Une occasion unique de découvrir l’évolution d’une formation qui réinvente sans cesse l’âme de la musique kurde.
 
 
Nûarîn, chanteuse kurde mêlant tradition et modernité, est une artiste émergente reconnue pour ses performances émouvantes et sa capacité à transmettre l’âme de son peuple à travers une musique puissante et intemporelle.
 
 
Originaire de Mardin, elle s’est forgé un style unique en puisant dans les mélodies ancestrales du stran (chant) tout en explorant des influences modernes. Sa voix captivante et ses paroles poétiques touchent un large public, qu’elle invite à découvrir les richesses de la culture kurde.
 
 
À l’occasion du grand concert final de la 4e édition du Festival culturel kurde de Paris, Nûarîn promet une prestation inoubliable. Ne manquez pas cette artiste au talent authentique et à l’émotion sincère.
 

Karayılan : L’État turc doit adopter de toute urgence des lois pour faire avancer le processus

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KURDISTAN – Murat Karayılan, membre du comité exécutif de la guérilla kurde, a déclaré que l’État turc devait procéder de toute urgence à des changements juridiques pour qu’ils puissent déposer les armes concrètement. Le 12e Congrès du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est tenu du 5 au 7 mai dans les zones de défense de Medya. La déclaration finale et les décisions du congrès ont été rendues publiques hier. Murat Karayılan, membre du comité exécutif du PKK, a prononcé le discours d’ouverture du congrès. Il a déclaré que la fin de la lutte armée n’était pas une fin en soi, mais un nouveau départ. L’agence ANF a publié des extraits de l’intervention de Karayılan. Le président Öcalan n’a jamais renoncé à la transformation et au changement Le premier cessez-le-feu fut déclaré en 1993, mais des éléments de l’État profond intervinrent. Turgut Özal, Eşref Bitlis et toute leur équipe furent éliminés. Dès les années 1990, le président Abdullah Öcalan chercha à initier le changement. Malgré quelques changements politiques, tous ses efforts pour mettre en œuvre une transformation organisationnelle se heurtèrent aux attaques de l’État. Les tentatives de 1995 et 1996 échouèrent également. Des lettres furent échangées avec Necmettin Erbakan, mais celui-ci fut lui aussi finalement mis à l’écart. Comme chacun sait, le cessez-le-feu déclaré en 1998 fut suivi de la Conspiration internationale le 15 février 1999, lorsqu’Öcalan fut enlevé au Kenya. Néanmoins, le président Öcalan resta inébranlable dans son engagement en faveur de la transformation. Il ne renonça jamais. En 1999, le conflit armé prit fin et en 2002, le PKK fut dissous. L’objectif était la transformation, le début d’une nouvelle phase. Cependant, cette transformation se heurta à une intervention plus large, à des tentatives de liquidation et à de graves menaces contre le mouvement, tant internes qu’externes. Une nouvelle phase du complot fut alors mise en œuvre. Tout comme ils cherchèrent à détruire le mouvement en capturant le président Öcalan le 15 février 1999, ils tentèrent plus tard d’atteindre le même objectif par une liquidation interne. Leur objectif était de couper le mouvement de la ligne du président Öcalan et de l’éloigner de sa vision. En conséquence, le président Öcalan fut une fois de plus contraint de reconstruire le PKK. C’est dans ces circonstances qu’est né le Comité pour la reconstruction du PKK. Son objectif était de proposer une solution à la crise actuelle et d’éliminer les éléments liquidateurs. Parce que tous les efforts de transformation, de changement et de résolution avaient été contrés par des approches liquidatrices, l’initiative historique du 1er juin 2004 fut lancée. Les efforts ultérieurs, entre 2009 et 2013-2015, ont également été la cible d’attaques de la part du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP) et de l’État. De ce fait, la transformation que le président Öcalan avait prévue dans les années 1990 n’a pas pu être réalisée. La principale raison en était les attaques de l’État. Ce dernier a utilisé ces phases de transformation et de changement comme des occasions de liquider le mouvement. La deuxième raison, c’était nous-mêmes. Nous n’avons pas non plus été en mesure de répondre aux efforts de transformation et de changement du président Öcalan comme il l’avait envisagé. Nous avons tout laissé inachevé et n’avons pas mené à bien la transformation nécessaire. Nous aussi, nous nous sommes retrouvés dans cette impasse. Voici les principales raisons. Le plan visant à forcer la reddition n’était pas seulement celui de la Turquie, l’OTAN le soutenait également Naturellement, toutes les questions non résolues du socialisme ont été examinées à travers l’expérience du PKK et de la cause kurde. Cela a conduit à l’élaboration d’une nouvelle ligne idéologique. Entre 2003-2004 et la Cinquième Phase de Défense en 2010-2011, le président Öcalan a élaboré un nouveau paradigme : la construction d’une modernité démocratique contre la modernité capitaliste, et l’instauration d’une nation démocratique et d’un social-socialisme contre le socialisme d’État-nation. Cette nouvelle ligne ne pouvait plus être défendue sous l’influence du socialisme réel. Au cours des dix dernières années, notamment après le processus d’Imralı, précédé des négociations d’Oslo, qui ont duré deux ans et demi à trois ans, un consensus avait déjà été atteint. Bien que les protocoles aient été rédigés et présentés à l’État, le gouvernement turc a refusé de les accepter ou d’y répondre. L’accord de Dolmabahçe a ensuite connu le même sort. Au lieu de cela, l’État a lancé son soi-disant « plan de capitulation forcée ». Mais ce plan n’a pas été conçu par la seule Turquie. Bien que l’État turc l’ait développé, il a bénéficié du soutien de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Finalement, avec l’implication de l’OTAN, ils ont également créé une faction kurde collaborationniste. Après la résistance pour l’autonomie démocratique en zone urbaine et la résistance historique de 2016, et avec l’intervention extérieure, de nouvelles vagues de résistance ont eu lieu entre 2017 et 2019. De lourdes pertes ont été subies. L’ennemi a tenté de nous vaincre grâce à une technologie militaire supérieure. En réponse, nous avons développé nos propres techniques pour égaler sa puissance. Parmi les guérilleros du Kurdistan, un esprit de sacrifice s’est manifesté, accompagné d’une transformation des méthodes et des tactiques. En conséquence, l’État turc s’est retrouvé bloqué et n’a pas atteint ses objectifs. Leur objectif était l’anéantissement total, qu’ils avouaient ouvertement. Ils voulaient crier victoire pour le centenaire de la République, mais ils ont échoué. C’est pourquoi, au nom de l’État, Devlet Bahçeli a lancé un appel. Ils ont été contraints de chercher une autre voie. Le président Öcalan prônait depuis longtemps la transformation. Il a lui-même déclaré y avoir consacré une attention particulière au cours des dix dernières années. Il était prêt au changement. Suite à la déclaration de Bahçeli, le président Öcalan a vu cela comme une opportunité et a cherché à l’utiliser pour lancer le processus qu’il préparait depuis longtemps. Une résistance historique a été menée et nous avons subi de lourdes pertes. La dissolution du PKK est apparue dans ce contexte. Le président Öcalan a développé une nouvelle ligne, promouvant le concept de nation démocratique aux côtés du socialisme démocratique et social. Sur cette base, une transformation était nécessaire. Le PKK devait évoluer. Il en allait de même pour ses méthodes de lutte. La lutte armée a été menée officiellement pendant 41 ans. Du camarade Haki à Sara, en passant par Delal, Atakan, Adil, Nûda, Reşit, Rojin, les camarades Fuat et Rıza, et plus récemment nos camarades Gabar, Besê et Mitra, tombés au combat, nous avons subi de lourdes pertes. Une résistance historique a été menée. Près de 35 000 cadres et combattants de la guérilla sont tombés en martyrs. En comptant les civils et les patriotes, le nombre de martyrs atteint 45 000 à 50 000. Un esprit de résistance unique s’est développé, rarement observé au monde. Nous savons qu’il n’a pas d’équivalent dans la région ni au Moyen-Orient. Lorsque Daech est apparu, les États l’ont fui, mais cet esprit, cette ligne de sacrifice, a vaincu Daech. Il a détruit sa prétendue capitale. À commencer par Kobanê, ils ont vaincu Daech partout où il est apparu. La lutte armée a laissé un héritage immense, une histoire légendaire écrite en lettres d’or. Elle est entrée dans l’histoire du Kurdistan et de l’humanité. Telle fut la résistance déployée. La guérilla et le PKK ont remporté des succès, même dans les années 1990. Plus tard, l’ennemi a tenté de les détruire, mais sans succès. Le PKK a prouvé son invincibilité. C’est une force invincible. Mais l’invincibilité seule ne suffit pas ; il faut aussi réussir. Ce stade n’est pas encore atteint. Cette guerre a eu de nombreux résultats. Surtout, elle a mis fin au génocide et a fait naître le peuple kurde. Elle a créé un peuple capable de lutter avec la philosophie de la nation démocratique et du socialisme. C’est sa plus grande réussite. Elle a également ouvert la voie à une solution politique. Sans le PKK, la guérilla, la résistance à Zap, la résistance apoïste et les travailleurs de toutes les régions du Kurdistan, sans les sacrifices de notre peuple et de nos amis, sans l’unité autour du président Öcalan, l’État se serait-il adressé à lui ? Cela n’aurait pas été le cas. C’est la position ferme, insistante et résistante du président Öcalan, la résistance de la guérilla et le sacrifice du peuple qui ont contraint l’État à se tourner vers lui. L’appel du président Öcalan est un appel à construire la lutte d’une nouvelle ère Devlet Bahçeli a fait cette déclaration au nom de l’État, ou du moins d’une branche de celui-ci. Il a déclaré : « Une menace plane sur la Turquie, nous devons donc garantir la paix à l’intérieur. » L’appel du président Öcalan du 27 février est un appel historique, qui marque le début d’une nouvelle ère. Il marque une nouvelle phase. C’est un appel à la transformation du socialisme d’État-nation et à la promotion de la nation démocratique et du social-socialisme ; c’est un appel à une évolution vers le confédéralisme démocratique et le socialisme démocratique. Nous devons comprendre l’appel du président Öcalan et y répondre dans cet esprit. C’est un appel à développer le combat d’une nouvelle ère. Je sais que beaucoup de camarades abordent ce moment avec émotion, mais comme je l’ai dit, nous avons vécu ces tournants de la même manière par le passé. Pourtant, avec le temps et la progression de la lutte, nous avons constaté que les propos du président Öcalan étaient justes. Il en va de même aujourd’hui. Le président Öcalan constate que la situation actuelle a dépassé ses limites. Il se concentre intensément sur cette base et prend des mesures concrètes. Cet appel et ce processus marquent une nouvelle ère. Et cet appel revêt une signification historique non seulement pour le Kurdistan, mais pour l’humanité tout entière. Il dépasse désormais les frontières du Kurdistan. Pour que la modernité démocratique triomphe de la modernité capitaliste, nous devons maintenant nous libérer des chaînes qui nous entravent, celles qui nous limitent à une voix au Kurdistan. Le président Öcalan nous le demande. C’est ainsi que nous devons comprendre la dissolution du PKK. S’ils parlent de paix, ils doivent mettre fin à l’hostilité Il ne fait aucun doute que la création d’un paradigme plus large et d’un social-socialisme ne peut plus se faire aujourd’hui par la force des armes comme par le passé. Nous comprenons et reconnaissons la nécessité d’un changement de notre côté. Comme l’a déclaré le président Öcalan, en réalité, le PKK a pris fin dans les années 1990. La récente déclaration de Devlet Bahçeli a suscité des doutes, mais les efforts du président Öcalan, de notre vénéré martyr Sırrı Süreyya Önder et de la délégation d’Imralı, ainsi que leurs rencontres avec des représentants de l’État, des acteurs politiques et des organisations de la société civile, ont jeté les bases de cette transformation. Le changement est une nécessité ; il est inévitable. Ce congrès marquera des décisions historiques. La décision de dissolution sera probablement prise. Nous en sommes fermement convaincus. Pour que la décision de mettre fin à la lutte armée soit mise en œuvre, des réformes juridiques sont nécessaires. Comme l’a écrit de sa propre main notre martyr Sırrı Süreyya Önder et l’a lu à haute voix lors de la conférence de presse historique du 27 février, l’existence de droits politiques légaux et démocratiques est essentielle. Ce mouvement s’est défendu pendant des années par la lutte armée, mais il doit aussi en venir à croire aux lois, aux droits et à la Constitution. Par conséquent, des mesures juridiques concrètes doivent être prises et des réformes doivent être mises en œuvre. S’ils parlent de paix intérieure, ils doivent également mettre fin aux hostilités. Pourtant, les attaques se poursuivent. Les attaques chimiques se poursuivent. Les camarades Besê et Mitra ont été martyrisés le 11 avril à Girê Cûdî, dans la région de Zap, par des armes chimiques. Ces attaques persistent malgré notre cessez-le-feu déclaré. Il faut un changement dans la politique de déni et d’annihilation de l’État. Sans changement de mentalité, sur quelle base la paix intérieure sera-t-elle établie ? Ceux qui prétendent rechercher la paix doivent d’abord abandonner cette mentalité de déni et d’annihilation. Une véritable paix intérieure est nécessaire. Les lois existantes sont hostiles ; elles rejettent le peuple et la société kurdes. Par conséquent, seule une réforme juridique et constitutionnelle de l’État permettra à ce mouvement de mettre en œuvre le désarmement. Sinon, ce sera extrêmement difficile. Pour que nous déposions les armes, il faut aussi que l’État inspire confiance L’objectif premier de tous, et en particulier des guérilleros engagés dans la lutte armée, est la libération physique du président Öcalan. Il est vrai que le président Öcalan nourrit certaines attentes à notre égard en ce moment, et nous lui faisons pleinement confiance. Cependant, pour que nous puissions véritablement déposer les armes, nous devons également pouvoir faire confiance à l’État. À l’heure actuelle, l’approche de l’État turc n’inspire guère confiance. Nous n’abordons pas cette question de manière étroite, rigide ou perpétuellement méfiante ; nous adoptons une position honnête et sincère. Par-dessus tout, des réformes juridiques sont nécessaires. Comme je l’ai mentionné précédemment, les bases ont déjà été en partie posées grâce aux efforts du président Öcalan, au combat de la délégation et aux sacrifices du mouvement. C’est pourquoi notre congrès peut prendre certaines décisions, même face à la position actuelle de l’État, où certains signaux sont négatifs et d’autres positifs. Ceux qui veulent continuer la guerre doivent savoir qu’ils ne nous vaincront jamais. L’État cherche à tirer profit de la guerre, à la soutenir et à atteindre ses objectifs par son intermédiaire. Mais, une fois de plus, je dois le dire : la guerre ne lui permettra pas de réussir. Pourquoi ? Parce que nous aussi, nous avons 41 ans d’expérience. Nous avons développé de nouvelles tactiques. Nous avons mené la guerre sous terre, à la surface et dans les airs. Ils ne peuvent nous vaincre. Ils ne peuvent nous éliminer. La résistance, fondée sur la nouvelle doctrine de guerre établie lors de la réunion du Conseil de commandement des Forces de défense du peuple (HPG), est invincible. Même si un siècle plus tard, le résultat sera le même. C’est pourquoi notre analyse est pertinente et notre leadership est juste. Si cela continue, ils ne pourront pas nous vaincre. Ils ont tenté de nous dominer par la technologie, mais nous avons maintenant développé nos propres technologies en réponse. Les enfants et les amis de ce peuple ont non seulement fait preuve d’un esprit de sacrifice, mais ils ont également développé des techniques avancées. Et notre peuple est à nos côtés. Alors, à ceux qui persistent dans la guerre, nous disons une fois de plus : vous ne nous vaincrez jamais. Ce mouvement a prouvé son invincibilité, tout comme ce peuple. Sous la direction du président Öcalan, notre peuple est lui aussi prêt à la paix. Réellement prêt à instaurer la paix intérieure. L’approche de l’État doit refléter cette réalité. L’idée selon laquelle « Nous pouvons les éliminer par la force, nous les avons déjà affaiblis, nous vaincrons par des opérations et des attaques » n’est pas une approche résolue. Ce n’est pas une approche judicieuse. La guérilla peut poursuivre la lutte selon les méthodes et les exigences de notre époque et démontrer une fois de plus son invincibilité. Mais comme l’a également souligné le président Öcalan, cette époque est révolue. Un changement est donc nécessaire, et nous y croyons. Nous pensons que la stratégie de la guerre armée doit cesser. Cependant, si l’État refuse de l’accepter et ne met pas en œuvre les changements juridiques nécessaires, il sera impossible de concrétiser cet objectif. Ce n’est pas une fin, c’est un début. Un nouveau départ pour la liberté, pour le mouvement apoïste, pour notre peuple et pour les peuples de la région. Nous devons l’aborder avec cette compréhension. Pour que notre congrès réussisse et produise des résultats significatifs, dans la lignée du président Öcalan, chaque camarade doit se considérer comme responsable et agir avec ce sens du devoir. Nous sommes engagés sur la voie des martyrs et du président Öcalan. Nous sommes les représentants des martyrs. Des centaines de camarades sont tombés à nos côtés. C’est une responsabilité profonde et lourde. Nous ne pouvons l’aborder à la légère. Nos responsabilités sont immenses. Ce qui compte pour nous, c’est notre réaction à la vérité du président Öcalan, la manière dont nous représentons l’héritage des martyrs. Je suis convaincu que chaque camarade participera à ce congrès avec cette émotion et ce sens des responsabilités. Notre congrès réussira dans le cadre de la perspective du président Öcalan. Dans cet esprit, je souhaite plein succès à tous les camarades. (ANF)

SYRIE. Mazloum Abdi salue la levée des sanctions américaines contre la Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant kurde, Mazloum Abdi salue la levée des sanctions américaines contre la Syrie annoncée aujourd’hui par le président américain Donald Trump à Ryad, en Arabie Saoudite, où il se trouve dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient. Dans un message publié sur la plateforme X (ancien Twitter), le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a exprimé sa gratitude au président américain Donald Trump pour avoir levé les sanctions américaines contre la Syrie. Abdi a souligné que la décision de lever les sanctions américaines sur la Syrie aura un impact positif sur le pays. Le commandant en chef des FDS a exprimé son espoir que cette mesure servira à soutenir la stabilité et la reconstruction, garantissant un avenir meilleur à tous les Syriens. Il a conclu : « La Syrie mérite toujours le meilleur. » Lors d’un discours prononcé dans la capitale saoudienne, Riyad, le président américain Donald Trump a annoncé aujourd’hui sa décision de lever les sanctions contre la Syrie. Par ailleurs, on annonce que Trump rencontrera demain le président syrien Ahmed Al-Charaa, toujours à Ryad…

TURQUIE. Une prisonnière kurde innocentée après 26 ans de captivité

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TURQUIE – IZMIR – Azime Işık, prisonnière politique kurde emprisonnée depuis 26 ans, a été acquittée dans l’affaire Mavi Çarşı lors d’un nouveau procès.
 
 
Azime Işık, détenue à la prison pour femmes de Şakran depuis 26 ans, a été acquittée dans l’affaire de l’attaque de Mavi Çarşı (Marché Bleu) d’Istanbul. Suite à cette décision, Azime Işık a été libérée.
 
Azime Işık a été arrêté en lien avec l’attaque du Mavi Çarşı à Kadıköy, Istanbul, le 13 mars 1999, au cours de laquelle 13 personnes ont perdu la vie. Le 7 mai 2007, la 11e Haute Cour pénale d’Istanbul a condamné Azize Işık à la réclusion à perpétuité pour notamment « atteinte à la souveraineté de l’État ».
 
Dans le même dossier, Engin Atabey, Abdullah Günay et Metin Yamalak ont ​​été condamnés à la réclusion à perpétuité aggravée. Ces décisions ont été approuvées par la Cour de cassation (Yargıtay).
 
L’affaire a ensuite été portée devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Suite à la décision de la CEDH de procéder à un nouveau procès, l’affaire a été renvoyée devant la Cour constitutionnelle (AYM). Conformément à la décision de la Cour constitutionnelle, le dossier a été transmis au tribunal local.
 
Lors de l’audience tenue aujourd’hui à la 11e Haute Cour pénale d’Istanbul, Azime Işık a été acquittée.

TURQUIE. Prolongation de captivité d’une otage kurde emprisonnée depuis 30 ans

TURQUIE / KURDISTAN – La prisonnière politique kurde, Ardıl Çeşme ne sera pas libérée avant la fin de sa peine de 30 ans. Le conseil pénitentiaire a ordonné de prolonger de six mois supplémentaire la captivité d’Ardıl Çeşme.

 

 

La députée du DEM Parti, Newroz Uysal a soumis une question parlementaire au Parlement concernant la prisonnière politique kurde Ardıl Çeşme, dont la libération a été reportée.

La libération d’Ardıl Çeşme, une prisonnière malade de la prison pour femmes d’Erzincan, a été reportée à trois reprises par décision du Conseil d’administration et d’observation pénitentiaire (İGK). Contre la décision de l’IGK, la députée du parti DEM Newroz Uysal a soumis une question parlementaire à la présidence de l’Assemblée, demandant une réponse du ministre de la Justice Yılmaz Tunç. Newroz Uysal a également porté l’affaire devant la Commission d’enquête sur les droits de l’homme (İHİK).

 

« Basé sur un jugement arbitraire »

La partie justification de la requête comprenait les déclarations suivantes : « Il existe de graves allégations selon lesquelles les décisions de reporter l’exécution d’Ardıl Çeşme prises par le Conseil d’administration et de surveillance pénitentiaires sont clairement arbitraires, contradictoires et constituent une violation des droits humains. La libération de la détenue, qui devait être libérée le 15 novembre 2024, a d’abord été reportée au 9 mai 2025, puis au 31 octobre 2025 « pour réévaluation » par décision du Conseil du 29 avril 2025. Les expressions utilisées dans les justifications de ces décisions sont loin d’être objectives, abstraites et sujettes à interprétation. Par exemple, des justifications telles que « attitude coercitive lors des perquisitions internes », « niveau modéré de motivation de développement », « non-renforcement des relations familiales affaiblies » ne sont pas fondées sur des critères mesurables et contrôlables, mais plutôt sur des jugements personnels. De plus, le refus de la condamnée de plaider coupable et de défendre son innocence est « jugé comme manquant de conscience du crime ». Le motif du report avancé constitue une violation de la liberté d’expression et du droit à un procès équitable. La décision du comité précisait notamment que la demande de la détenue de participer aux cours et activités ne pouvait être satisfaite en raison d’un « quota insuffisant », et l’accusation de « faible motivation » portée contre la détenue constitue un parfait exemple des contradictions internes de la décision du comité. »

Les questions auxquelles le ministre Yılmaz Tunç est invité à répondre dans la proposition sont les suivantes :

« *Sur quels critères objectifs et vérifiables se fondent les raisons de la décision de reporter la libération d’Ardıl Çeşme données par le Conseil d’administration et de surveillance de la prison fermée pour femmes d’Erzincan ?

*Sur quels critères scientifiques se basent les évaluations telles que « l’attitude coercitive dans les recherches internes » et « le niveau modéré de motivation au développement » dans la décision du Conseil ? Comment le contenu de telles déclarations est-il normalisé ?

* Dans les cas où les demandes des prisonniers ne peuvent être satisfaites en raison de quotas insuffisants de cours et d’activités sociales, pourquoi cette déficience est-elle utilisée comme excuse contre le prisonnier ?

*Pourquoi le refus du condamné d’admettre sa culpabilité ou sa affirmation continue d’innocence est-il considéré comme un « manque de conscience du crime » et utilisé comme justification pour reporter l’exécution ? Cette approche n’est-elle pas contraire à la CEDH et au droit à la liberté d’expression et à un procès équitable garantis par la Constitution ?

*Sur quels critères juridiques ou administratifs les dates de « réévaluation » (telles que 3 mois, 6 mois, 1 an) sont-elles déterminées par l’administration pénitentiaire et les conseils de surveillance ? Existe-t-il un système standard utilisé pour déterminer ces périodes ?

*Votre ministère a-t-il effectué des inspections concernant des allégations d’arbitraire et de contradiction quant au langage et au contenu utilisés dans les décisions du Conseil ?

*Votre ministère a-t-il mené un examen, une réglementation ou un plan de réforme concernant la structure, le fonctionnement et les processus décisionnels des conseils d’administration et de surveillance ? »

JinNews

La dissolution du PKK : Une décision historique qui ouvre un nouveau chapitre dans la lutte du peuple kurde (CDK-F)

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PARIS – Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a publié un communiqué saluant la dissolution du PKK et la fin de la lutte armée qui est une « décision historique qui ouvre un nouveau chapitre dans la lutte du peuple kurde » tout en soulignant qu’« une que ce processus de paix ne pourra aboutir durablement sans une refonte démocratique de la Constitution turque ». Voici le communiqué du CDK-F publié le 12 mai:
 
La dissolution du PKK : Une décision historique qui ouvre un nouveau chapitre dans la lutte du peuple kurde
 
Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) salue avec respect et responsabilité la décision prise par le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’issue de son 12ᵉ Congrès extraordinaire, tenu du 5 au 7 mai 2025, de dissoudre ses structures organisationnelles et de mettre un terme à la lutte armée engagée depuis plus de quatre décennies contre l’État turc.
 
 
Cette décision marque une avancée politique majeure dans l’histoire contemporaine du peuple kurde. Elle s’inscrit dans une volonté affirmée de faire progresser le processus de paix, de garantir les acquis démocratiques arrachés au prix d’énormes sacrifices et de répondre à l’urgence d’une solution durable à la question kurde en Turquie et dans l’ensemble de la région.
 
 
Depuis sa fondation en 1978, le PKK a profondément influencé le destin du peuple kurde. Par sa lutte, il a permis la réaffirmation de l’identité kurde, mise en danger par des décennies de politiques de négation et d’assimilation. La reconnaissance de la question kurde comme une réalité politique en Turquie est un acquis historique, désormais incontestable.
 
 
Le CDK-F rend hommage aux centaines de milliers de Kurdes qui sont tombés ou ont résisté dans cette lutte longue, difficile et courageuse. Cette page tournée ne constitue pas une fin, mais le début d’une nouvelle phase de la lutte pour la liberté, la démocratie et la coexistence. Le concept de “Nation Démocratique”, développé par le leader kurde Abdullah Öcalan depuis sa cellule d’Imralı, devient aujourd’hui la base du projet politique kurde pour les années à venir.
 
 
La dissolution du PKK doit être comprise non pas comme une capitulation, mais comme un repositionnement stratégique en faveur d’une résolution politique et pacifique du conflit. Elle vise à protéger les acquis obtenus dans le nord-est de la Syrie (Rojava), tout en ouvrant une nouvelle voie pour la reconnaissance et la défense des droits fondamentaux du peuple kurde en Turquie.
 
 
Le Conseil démocratique kurde en France souligne que ce processus de paix ne pourra aboutir durablement sans une refonte démocratique de la Constitution turque. Ce changement constitutionnel doit inclure la reconnaissance explicite du peuple kurde et garantir l’égalité des droits, des libertés culturelles, linguistiques et politiques. Ce n’est qu’à cette condition que les droits du peuple kurde pourront être rétablis et protégés par la Constitution elle-même.
 
 
Nous appelons également à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, en particulier les militants kurdes injustement incarcérés pour avoir défendu les droits de leur peuple. Le rôle central du leader kurde Abdullah Öcalan dans l’élaboration d’une solution pacifique impose sa libération sans condition. Il doit pouvoir participer pleinement à la construction de cette nouvelle phase politique.
 
 
Le CDK-F appelle l’ensemble des forces politiques et sociales, les ONG, les syndicats, les intellectuels, ainsi que la communauté internationale, à reconnaître la portée de cette décision et à s’engager activement dans le processus de paix. Cette étape décisive doit être soutenue à la hauteur de ce qu’elle représente : une opportunité historique pour la paix, la justice et la démocratie au Moyen-Orient.
 
 
Enfin, nous interpellons publiquement la France. Depuis le début de ce processus, la France est restée silencieuse. En tant que pays fondateur des droits de l’homme et partenaire de la Turquie au sein de l’OTAN, la France ne peut ignorer ce tournant politique majeur. Elle a la responsabilité morale et diplomatique de se prononcer clairement et de soutenir activement ce processus de paix.
 
 
Conseil démocratique kurde en France (CDK-F)
Paris, le 12 mai 2025

Cadres du DEM Parti: « Il n’y a plus d’excuse pour ne pas construire une Turquie démocratique »

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TURQUIE / KURDISTAN – Les responsables du Parti pour l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) ont exprimé un optimisme prudent après que la guérilla kurde ait annoncé se dissolution et la fin de la lutte armée, la qualifiant d’« opportunité historique pour la paix et la démocratisation en Turquie ».   S’adressant aux journalistes avant une réunion du parti, le coprésident du DEM, Tuncer Bakırhan, a déclaré : « Puisse ce congrès être bénéfique pour la Turquie. Il n’y a désormais plus d’excuse pour ne pas construire une Turquie démocratique. J’espère que nous pourrons couronner ce processus par la paix. »   Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé hier qu’il avait décidé de se dissoudre et de déposer les armes lors de son congrès qui s’est tenu du 5 au 7 mai.   Dans sa déclaration, le groupe a souligné que la mise en œuvre de cette décision nécessite le leadership d’Abdullah Öcalan, la reconnaissance du droit à une politique démocratique et de solides garanties juridiques. Il a également appelé le Parlement turc à assumer sa responsabilité historique.  

« C’est une nouvelle phase »

  Pervin Buldan, membre de la délégation du parti DEM qui a eu des entretiens avec le chef du PKK Öcalan, ce qui a conduit à son appel à la dissolution du groupe, a décrit la déclaration du PKK comme un « développement historique » et a appelé à une action dans toutes les institutions politiques. « M. Öcalan a toujours affirmé sa volonté de mettre fin à un conflit qui dure depuis 52 ans et de passer à un processus politique. Le PKK a désormais déclaré avoir mis fin au conflit armé et s’être dissous. Cela marque le passage à une nouvelle phase », a-t-elle déclaré à l’agence Mezopotamya (MA). Selon Buldan, cette nouvelle phase doit se concentrer sur la démocratisation. « La lutte de longue date du peuple kurde doit désormais conduire à des réformes démocratiques et à la paix. Les obstacles doivent être surmontés, et notre tâche est de lutter pour atteindre cet objectif. Le PKK a pris sa décision, la responsabilité incombe désormais à chacun. » Elle a fait écho à l’appel du PKK pour qu’Öcalan joue un rôle central dans le processus. « M. Öcalan doit y être impliqué. Il jouera un rôle crucial dans l’élaboration d’une politique démocratique », a-t-elle déclaré, appelant à une amélioration des conditions de vie sur l’île d’İmralı et à un accès plus large à Öcalan. Buldan a également souligné le rôle du Parlement. « Le Parlement doit intervenir. De nouvelles lois doivent être adoptées et des réformes juridiques sont essentielles pour corriger les injustices subies par les Kurdes, l’opposition, les travailleurs et bien d’autres. Je ne désespère pas, mais nous avons besoin de temps. Chacun doit maintenant assumer ses responsabilités. »  

Arrière-plan

  Le PKK a annoncé aujourd’hui sa dissolution, suite à une nouvelle initiative de paix lancée en octobre par Devlet Bahçeli, chef du Parti du mouvement nationaliste (MHP) et allié clé du président Erdoğan.   Après une série de réunions entre le leader emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, et une délégation du parti pro-kurde Égalité et démocratie des peuples (DEM), Öcalan a appelé le 27 février le groupe à se dissoudre.   Le PKK a tenu un congrès pour discuter de l’appel d’Öcalan entre le 5 et le 7 mai et a annoncé le résultat du congrès aujourd’hui.   Le conflit qui dure depuis quatre décennies, principalement dans les régions du sud-est de la Turquie à majorité kurde, mais s’étendant également à d’autres parties de la Turquie, ainsi qu’à la Syrie et à l’Irak, a fait plus de 30 000 morts, dont des militaires, des militants et des civils. (Bianet)

La Turquie exclut l’autonomie kurde

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TURQUIE / KURDISTAN – Alors que la guérilla kurde a annoncé déposer les armes, la Direction des communications de la présidence a déclaré que cela n’ouvrirait pas la voie à l’autonomie kurde ni à un système fédéral. La Direction des communications du président turc Erdogan a déclaré que la dissolution du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) n’ouvrirait pas la voie à l’autonomie kurde ni à un système fédéral sous une nouvelle constitution. Dans une déclaration publiée par son Centre de lutte contre la désinformation (DMM), la direction a qualifié ces affirmations de « désinformation », sans préciser la source des allégations. « L’État ne gère pas ce processus sur la base de négociations liées au démantèlement et au désarmement de l’organisation terroriste. L’objectif d’une Turquie sans terrorisme n’implique pas de marchandage », précise le communiqué. Il a ajouté que les travaux en cours sur les réformes constitutionnelles visent à répondre au besoin d’une constitution « civile, démocratique, libertaire et inclusive ». Le PKK a annoncé aujourd’hui sa décision de se dissoudre et de déposer les armes suite à une nouvelle initiative de paix lancée par le pouvoir turc en octobre 2024. (Bianet)

TURQUIE. Libération d’un otage kurde après 32 ans de captivité

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TURQUIE – Le prisonnier politique kurde, Soydan Akay a été libéré après  32 ans de captivité malgré un cancer et plusieurs autres maladies. Bien que Soydan Akay ait été éligible à une libération conditionnelle en 2023, sa libération a été reportée à quatre reprises par le conseil d’administration et de surveillance. Soydan Akay souffrait d’un cancer de la prostate, de polyarthrite rhumatoïde, d’hépatite B, d’hypertension et de maladies cardiaques. Rien qu’en mars dernier, Soydan Akay a été envoyé à l’hôpital sept fois et a eu une crise cardiaque en avril. Soydan Akay a été accueilli par ses proches devant la prison d’Istanbul/Silivri.   Qui est Soydan Akay ? Soydan Akay a été condamné à mort en 1993 par la Cour de sûreté de l’État (en turc: Devlet güvenlik mahkemesi, DGM) pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État » ; Il s’agit d’un prisonnier politique dont la peine a été commuée en réclusion à perpétuité (36 ans) après l’abolition de la peine de mort. Selon la loi sur l’exécution, les prisonniers qui ont purgé 30 ans d’une peine de prison de 36 ans ont droit à une libération conditionnelle. Soydan Akay, dont la peine de 30 ans a expiré le 11 août 2023, aurait dû être libéré sous condition il y a 2 ans, mais sa libération a été reportée 4 fois par des décisions arbitraires et infondées du Conseil d’administration et de surveillance et il est toujours détenu dans la prison de Silivri, à Ankara.