SYRIE. Abdi adresse ses vœux à l’Aïd al-Adha et appelle à la paix et à l’unité en Syrie

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant en chef des forces arabo-kurdes FDS, Mazloum Abdi, a publié un message à l’occasion de l’Aïd al-Adha, réitérant son appel à la paix et à l’unité en Syrie. Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a adressé ses vœux de l’Aïd al-Adha aux familles des combattants tombés au combat, au personnel des FDS, au peuple syrien et au monde islamique en général. Dans son message, Abdi a souligné l’importance de la paix, du retour des personnes déplacées dans leurs foyers et de la promotion de la coexistence durant cette nouvelle phase de l’avenir de la Syrie. « Nous espérons que la paix prévaudra dans tout le pays et que toutes les personnes déplacées retourneront chez elles pour participer à la construction de cette nouvelle étape et au renforcement de notre coexistence commune », a écrit Abdi en arabe sur son compte officiel sur X (ancien Twitter). (North Press Agency) 

Un nouveau projet minier menace la nature et la mémoire collective de Dersim

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TURQUIE / KURDISTAN – Un nouveau projet minier menace la nature et la mémoire collective de la province kurde-alévie de Dersim. Dans la province de Dersim (rebaptisée « Tunceli » par l’État turc lors du génocide de Dersim en 1938), une résistance se forme contre le projet de construction d’une mine de pierre ponce et de sable qui engloberait quatre villages des districts de Hozat et de Pertek. Selon une décision du gouverneur turc du 28 avril, aucune étude d’impact environnemental (ÇED) n’est requise pour le projet de l’entreprise de construction « Arven Doğu Yapı » sur une superficie de 2 200 hectares – une décision vivement critiquée par la population locale. Les habitants des villages concernés de Bargini, Zeve, Orcan et Desiman, ainsi que la plateforme environnementale Hozat-Pertek-Sekasur, ont déposé une plainte devant le tribunal administratif de la province voisine d’Erzincan. Ils mettent en garde contre les conséquences écologiques, économiques et culturelles du projet. La population locale est particulièrement préoccupée par la destruction d’une région considérée comme la mémoire culturelle du Dersim et comprenant plusieurs lieux sacrés. « Nous vivons de l’élevage et de l’apiculture. L’exploitation minière à ciel ouvert détruit nos moyens de subsistance et notre histoire », a déclaré Hüseyin Baran, du village de Bargini, à l’agence de presse Mezopotamya (MA). Il a souligné l’importance spirituelle de la région, destination de pèlerinages religieux et lieu de mémoire des victimes du génocide de 1937-1938. Kezban Kent, de Zeve, s’oppose également fermement au projet : « Lorsque l’exploitation minière commencera, nous perdrons non seulement notre environnement, mais aussi notre avenir. » Les communautés concernées affirment ne pas avoir été impliquées dans le processus décisionnel et craignent des dommages à long terme pour la nature et la perte de terres agricoles. Songül Koyun, présidente du Sultan Hıdır Cemevi (lieu de culte alévi), a souligné la dimension historique de la résistance : « Ce qui n’a pas pu être réalisé par la force en 1938 est maintenant tenté par la destruction de notre environnement naturel. » Elle a annoncé que les manifestations se poursuivront jusqu’à ce que le projet soit arrêté une fois pour toutes. L’affaire est gérée par l’avocat Sinan Can, qui prévient que le projet d’exploitation minière met en danger non seulement l’environnement et les ressources en eau, mais aussi le patrimoine culturel du Dersim : « On y trouve des sites classés, des lieux sacrés et des écosystèmes uniques abritant de nombreuses espèces endémiques. La mine à ciel ouvert est plus qu’un projet économique : elle représente une atteinte délibérée à la mémoire collective de la région. » L’affaire est actuellement en instance devant le tribunal administratif d’Erzincan. En attendant une décision, les riverains et les organisations de la société civile poursuivent leurs manifestations. (ANF)

Conférence « Identités et dynamiques séculières au sein des mouvements politiques kurdes »

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PARIS – Le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL), laboratoire de recherche du CNRS et de l’École pratique des hautes études (EPHE-PSL) organise la conférence « Identités et dynamiques séculières au sein des mouvements politiques kurdes », le mardi 10 juin avec l’universitaire Massoud Sharifi Dryaz. Conférence en présentielle et en ligne. RDV le 10 juin 2025, dès 14h,la Salle 5.001, Bâtiment recherche Nord, campus Condorcet, Aubervilliers   Lien d’accès à la visioconférence via ZOOM : https://cnrs.zoom.us/j/92220345292?pwd=2yclF7ZmfNjSGOVNAODSxQLcQBEuMn.1    

TURQUIE. DEM Parti promet de lutter pour la défense de la nature et du climat

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TURQUIE / KURDISTAN – A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, dont le thème cette année est « la pollution plastique », le parti pro-kurde, DEM a déclaré qu’il défendra la nature, le climat et luttera contre l’écocide. Les co-porte-parole de la Commission Écologie, Agriculture et Droits des animaux du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM Parti), Melis Tantan et İbrahim Akın, ont déclaré dans une déclaration écrite : « Nous vivons à une époque où le cycle de la nature est perturbé par les interventions capitalistes. Nous constatons que la crise créée par le capitalisme aggrave la crise écologique, que de nouvelles opportunités naissent de ces crises au profit du capital et des États, tandis que les peuples, la nature et toutes les entités vivantes et non vivantes luttent pour leur survie même dans ces crises.  À une époque où le capital tente de légitimer le droit de polluer sous le nom de « commerce des émissions » par le biais de réglementations juridiques, où les politiques de sécurité entraînent une destruction écologique ainsi qu’une destruction culturelle et sociale, et où ceux qui polluent et détruisent la nature tentent de se présenter comme des « écologistes », nous continuerons à rechercher et à défendre la vérité pour la nature. Cette vérité réside dans la défense de tous nos espaces de vie et des droits de la nature, dans l’instauration d’un mode de vie qui protège tous les êtres vivants et non vivants, tout en affirmant « pour le loup, l’oiseau et la table », et dans la préservation du cycle de la nature. Il est possible de mettre en œuvre des politiques qui abandonnent le discours axé sur la croissance, qui ne profite qu’aux groupes financiers nationaux, étrangers et internationaux, par le biais d’investissements massifs dans les secteurs minier et énergétique ; où la nature n’est pas considérée comme une marchandise ou un outil d’investissement ; où l’utilisation des énergies fossiles est abandonnée sans pénaliser les travailleurs ; et où la production végétale et agricole est augmentée grâce à des méthodes qui protègent également les agriculteurs et leur environnement. Il est possible de s’éloigner des politiques d’urbanisation fondées sur la rente, fondées sur la dépossession, l’appauvrissement et la destruction de l’environnement, pour se tourner vers des économies autosuffisantes et solidaires, sans surconsommation, et une urbanisation respectueuse de la nature, respectueuse des droits de toutes les espèces et répondant à tous les besoins humains sans discrimination. À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement de cette année, placée sous le thème de la « pollution plastique », nous soulignons une fois de plus que, comme pour toutes les autres conséquences de la destruction de l’environnement, le principal responsable de la pollution plastique est le capitalisme, qui traite la nature comme une marchandise. Nous réitérons notre appel à stopper la production de plastique afin de réduire les rejets de plastique dans la nature et à nous opposer à toute manœuvre capitaliste qui exploite les crises, notamment l’expansion de la contamination par les microplastiques sous couvert de recyclage. Nous rappelons que le processus de paix et de société démocratique est indissociable de la lutte pour la protection de la nature. Dans ce processus, nous renforcerons notre lutte aux côtés de tous les peuples pour une société en harmonie avec la nature, où les sols sont fertiles, l’eau coule librement, l’air pur et où la faune et la diversité écologique peuvent vivre sans interférence. (ANF)

TURQUIE. La chanteuse kurde emprisonnée Nudem Durak risque de perdre sa voix

TURQUIE / KURDISTAN – La chanteuse kurde emprisonnée, Nudem Durak à de graves problèmes de santé. Sa mère demande la libération de Nudem et de tous les prisonniers gravement malades. La musicienne kurde emprisonnée pour « propagande terroriste », Nudem Durak a été arrêtée en 2015 dans la ville de Şırnak (Şirnex) et condamnée plus tard à un total de 19 ans de prison dans deux affaires distinctes pour avoir interprété des chansons kurdes. Après son arrestation, Durak a d’abord été détenue dans les prisons de Diyarbakır (Amed) et de Mardin (Mêrdîn). Elle a ensuite été transférée à la prison fermée pour femmes de type M de Bayburt, puis plus récemment à la prison d’Erzincan. Depuis, sa santé n’a cessé de se détériorer. On lui a diagnostiqué une maladie de Basedow (goitre toxique) et de l’ostéoporose. Face à l’aggravation de son état, de nombreux artistes du Kurdistan et de l’étranger ont lancé des campagnes pour exiger sa libération immédiate.
    Hatice Durak, la mère de Nudem, a évoqué les problèmes de santé de sa fille en prison et les difficultés rencontrées par la famille. Elle a expliqué que sa fille avait été emprisonnée à cause de sa voix et qu’elle risquait désormais sérieusement de la perdre complètement pendant son traitement. Elle subit des pressions pour subir une intervention chirurgicale Hatice Durak a expliqué en détail l’aggravation de l’état de santé de Nudem : « Lorsqu’elle était à Bayburt, elle était emmenée à l’hôpital d’Erzurum une fois par mois. Aujourd’hui, nous ne savons même pas si elle y est réellement transportée. Lors de sa dernière visite à l’hôpital, ils ont insisté pour qu’elle soit opérée. Mais si elle le fait, ses cordes vocales seront endommagées. Lorsque le médecin a évoqué l’opération, Nudem a répondu : ‘Je suis en prison à cause de ma voix. Si je la perds, il ne restera plus rien de moi.’ Elle prend actuellement des médicaments, mais ils ne se révèlent pas efficaces. » Nudem a perdu beaucoup de poids Hatice Durak a déclaré que sa fille avait été victime de graves négligences pendant son traitement. Elle a expliqué que Nudem était menottée lors de son transport à l’hôpital, ce qui lui causait une détresse physique et psychologique. Elle a ajouté : « Son état s’aggrave de jour en jour. Elle a perdu beaucoup de poids. Elle souffre d’ostéoporose et ne reçoit pas une alimentation adéquate. Ses cheveux sont devenus complètement blancs. Ce qu’elle endure en prison est déjà insupportable, et pourtant, elle doit faire face à des souffrances supplémentaires, même lors de ses visites à l’hôpital. » Nous souffrons aux côtés de Nudem Hatice Durak a expliqué que la famille souffrait également de l’éloignement de la prison et a révélé qu’elle avait récemment été impliquée dans un grave accident de voiture alors qu’elle voyageait pour une visite. Elle a déclaré : « Nous souffrons avec Nudem. La prison étant si loin, il nous est extrêmement difficile de lui rendre visite. Lors de notre dernier voyage, toute notre famille a été impliquée dans un grave accident de la route. Le trajet en lui-même est une véritable torture. Et même une fois arrivées à la prison, il est difficile d’accéder à la salle de visite. Là aussi, ils nous rendent la vie extrêmement difficile. » Les mères turques doivent également exiger la paix Hatice Durak a insisté sur le fait que non seulement sa fille, mais tous les prisonniers malades, devaient être libérés immédiatement. Elle a poursuivi son appel en ces termes : « Nudem ne devrait pas être soignée en prison. Elle a besoin de soins médicaux appropriés à l’extérieur. Nous soutenons le processus de paix et voulons la paix, mais les mères turques doivent également le soutenir. Nous ne voulons pas que quiconque souffre. Ils disent : ‘Nous avons des martyrs.’ Eh bien, nous aussi. Ils ont des tombes. Nous n’en avons même pas. Malgré toute cette douleur, nous appelons toujours à la paix. Mais ni l’État ni l’opinion publique ne réagissent. La guerre n’apporte la victoire à personne. Seule la paix peut apporter la victoire. Seule la paix peut mettre fin à ce bain de sang. » L’Association des droits de l’homme (IHD), l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) et plusieurs autres organisations de défense des droits humains ont également appelé à la libération immédiate de Nudem Durak. Leurs déclarations soulignent que des centaines de détenus gravement malades dans les prisons turques sont confrontés à des conditions de vie tout aussi dangereuses. La solidarité internationale continue La situation de Nudem Durak est suivie de près, non seulement en Turquie, mais dans le monde entier. Par le passé, de nombreuses personnalités, dont Roger Waters, Angela Davis et Noam Chomsky, ont exprimé leur solidarité avec Nudem. (ANF)

Les habitants du Rojava commémorent leurs martyrs le jour de l’Aïd al-Adha

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SYRIE / ROJAVA – En ce jour de la fête musulmane, l’Aïd al-Adha, les habitants des régions dirigées par l’administration arabo-kurdes du Syrie du Nord et d’Est se sont rendus en masse dans les cimetières des milliers de martyrs tombés dans la lutte contre DAECH et l’armée occupante turque.
 
A l’occasion de l’Aïd al-Adha (fête du sacrifice), les familles ont afflué vers les cimetières des martyrs dans de nombreuses villes du Rojava. Les proches des martyrs ont pleurer sur les tombes de leurs morts.

Les habitants du Nord-Est de la Syrie se sont rendus en masse dans les cimitères des martyrs de la révolution du Rojava en ce jour de fête musulmane, l’Aïd al-Adha.

Les sanctuaires du martyr Khabat Dirik à Derik, du martyr Dilshir à Tirbespiye, du martyr Dalil Sarukhan à Qamishli, du martyr Ismail à Amuda, du martyr Dijwar à Hasakah, du martyr Rustam Judi à Darbasiyah, du martyr Dijla à Kobanê et des sanctuaires des martyrs à Tal Tamr, Raqqa, Deir ez-Zor, Shaddadi, Tabqa et Alep ont accueilli les familles des martyrs.
 
La foule ont été accueillis dans les sanctuaires par les conseils des familles des martyrs, les membres des forces de sécurité intérieure et les combattants de diverses formations militaires, dans le cadre de vastes mesures de sécurité prises par les forces de sécurité, qui sont en état d’alerte maximale depuis environ une semaine..
 
Aux côtés des familles des martyrs, des membres et des responsables de l’Administration autonome démocratique de chaque canton de la région, accompagnés de représentants et de membres d’organisations de femmes et de jeunes, de camarades d’armes militaires des Unités de protection du peuple (YPG) et des Unités de protection des femmes (YPJ), et de membres des Forces de sécurité intérieure, ont commémoré les martyrs de la région.
 
Les familles et proches des martyrs ont déposé des gerbes sur les tombes de leurs fils et filles et ont échangé des salutations. Ils ont également distribué des friandises, récité des versets coraniques et prié pour la Syrie.
 
Les familles ont également échangé des mots d’appréciation pour les sacrifices des martyrs, affirmant l’unité et la solidarité, et poursuivant la lutte et préservant l’héritage des martyrs, dans une atmosphère remplie d’amour et de salutations de l’Aïd. (ANHA)
    

Seyhmus Dagtekin présente son recueil de poésie « Commencements »

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PARIS – Ce soir, le poète et romancier franco-kurde, Seyhmus Dagtekin était l’invité de la Librairie Nouvel Équipage, dans le XXe arrondissement de Paris, à l’occasion du lancement de son recueil de poésie « Commencements ». Une soirée de lecture de poèmes de « Commencements » lus par Dagtekin qui a également échangé avec le public autour de l’écriture en générale et de la poésie en particulier, sans oublier le passage à la langue française qu’il a apprise à son arrivée en France à l’âge de 23 ans…
 
  
 
Œuvres de Seyhmus Dagtekin
 
Juste un pont sans feu, Élégies pour ma mère, À l’ouest des ombres, De la bête et de la nuit, Sortir de l’Abime… plusieurs de recueils de Seyhmus Dagtekin ont été publiés par Le Castor Astral.
 
Quelques-uns des livres de Seyhmus Dagtekin
 
Dagtekin est également auteur du roman « À la source, la nuit » (Robert Laffont, 2004). Ce soir, il nous a révélé qu’il travaillait sur son deuxième roman qu’on espère lire très prochainement.
Seyhmus Dagtekin dédicaçant ses livres
 
Seyhmus Dagtekin qui a publié une quinzaine d’œuvres a reçu de nombreux prix, dont le prestigieux Prix international de poésie francophone Yvan-Goll pour Les Chemins du nocturne ; le Prix Mallarmé et le Prix Théophile-Gautier de l’Académie française pour Juste un pont sans feu et le Prix Benjamin Fondane pour Élégies pour ma mère
 
Un écrivain curieux des autres
 
Seyhmus Dagtekin ne se contente pas d’écrire des poèmes et de les déclamer, il s’intéresse aussi à ses semblables à travers le monde, à la géopolitique, à la nature… qu’on retrouve dans son œuvre. D’ailleurs, en parlant des autres, il a cofondé l’association Poètes en Résonances (basée dans le XVIII arrondissement de Paris) qui organise des soirées de lecture poétiques réunissant des poètes venus des quatre coins du monde.
 

Un voyageur venu du Kurdistan invité au Festival Étonnants Voyageurs

Ce samedi, Seyhmus Dagtekin sera à Saint-Malo en tant qu’invité d’Étonnants Voyageurs, le festival international de littérature, avant de revenir à Paris pour participer notamment au 42e Marché de la Poésie qui se tient sur la Place Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris.
 

« Les Sumériens ont nommé les Kurdes, la Turquie les a effacés »

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Extrait d’un message du leader kurde Abdullah Öcalan envoyé au 12e congrès du PKK (traduit vers le français par Maxime Azadi). « Les Sumériens ont nommé les Kurdes, la République les a effacés »
Je vous présente un autre extrait du large rapport politique soumis par le Leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, lors du 12e congrès du PKK auquel il a participé par voie technique. J’avais déjà partagé des parties sur le marxisme et les perspectives de lutte pour l’avenir.
 
 
Dans ce passage, il est question du fait que les Kurdes sont un peuple ancien, que leur territoire a été mentionné dès l’époque sumérienne, bien avant que le concept d’État n’existe ailleurs. Il souligne également que les Kurdes étaient un élément constitutif des Seldjoukides et des Ottomans, et que la fondation de la République turque s’est faite grâce à une alliance avec les Kurdes, alliance qui fut ensuite trahie.
 
 
Les premières mentions géographiques de la Kurdistan
 
 
« La géographie du Kurdistan a été mentionnée pour la première fois par les Sumériens comme “les Kurdes, les Hourrites, les Urartéens”. Il s’agit de la première définition spatiale de cette région. À une époque où le concept d’État n’existait nulle part ailleurs dans le monde, ce territoire a été défini pour la première fois par les Sumériens. Plus tard, le terme « Kurdia » apparaît dans l’historiographie grecque. Près de la moitié de l’Histoire d’Hérodote concerne la réalité du Kurdistan.
 
 
Les grecques admiraient les Mèdes
 
 
La société grecque admirait les Mèdes – au point de les imiter. Ils ont même dérivé leur conception de la démocratie de la sensibilité politique locale. À l’époque médiévale, avec la révolution arabo-islamique, le concept de Kurde s’est solidement ancré.
 
 
Le sultan seldjoukide n’était-il pas un Kurde?
 
Les Seldjoukides furent les premiers à faire du concept de Kurdistan une réalité politique. Le sultan Sanjar, plaçant son centre à Hamadan (Ecbatane), appelait le pays autour de cette ville « Kurdistan ». C’est la première fois que le Kurdistan est cité comme une unité administrative. Le souverain turc fonde ainsi le Kurdistan. Cela pose la question : le sultan seldjoukide n’était-il pas en fait un souverain kurde ? »
 
 
Le rôle des Kurdes dans les victoires seldjoukides
 
 
« La bataille de Manzikert (1071) a également été menée à partir de Hamadan. Alp Arslan a donc combattu en tant que commandant d’une principauté kurde. Sa famille et son vizir se trouvaient à Hamadan. Peut-on encore définir les Seldjoukides comme un pouvoir turc, ou s’agit-il plutôt d’un pouvoir kurde ? Cette question mérite une recherche approfondie.
 
 
Les émirats kurdes des Marwanides et des Shaddadides sont particulièrement remarquables. Les Marwanides ont kurdisé la région entre le Tigre et l’Euphrate, en lien avec l’expansion de l’islam. Alp Arslan a mené la bataille de Manzikert avec le soutien armé des Marwanides.
 
 
Les Kurdes étaient si décisifs que si, à cette époque, ils s’étaient alliés aux Byzantins, Alp Arslan n’aurait jamais gagné. C’était une guerre gagnée grâce à une alliance kurde à 100 %. À partir des années 1050-1060, les Shaddadides et les Seldjoukides ont formé une alliance claire dans le sud du Caucase. En 1064, ils ont conquis ensemble Ani et Kars aux Byzantins. Après la guerre, Ani fut confiée à Manoutchehr et Kars à Tuğrul. La mosquée de Manoutchehr à Ani en est un vestige. »
 
 
L’alliance kurdo-ottomane
 
 
« L’alliance entre Yavuz Sultan Selim (Sélim Ier) et Idris-i Bitlisi (historien, poète, calligraphe, traducteur, administrateur et chef militaire d’origine kurde) est d’une importance capitale. Les batailles de Ridaniya, Marj Dabiq et Tchaldiran – qui ont permis à l’Empire ottoman de devenir un empire du Moyen-Orient – sont les fruits de cette alliance kurdo-ottomane. Les Kurdes sont un des piliers fondateurs de l’empire.
 
 
Une anecdote symbolique : après la capture de son père, le futur sultan Mehmed Ier fut transporté en sécurité à Amasya par le pacha kurde Beyazıt d’Amasya. À cette époque, la branche Kutlushah des Shaddadides était la famille dirigeante de la région. Mehmed Ier fut le sultan qui fit sortir l’Empire de la période d’interrègne.
 
 
Molla Gürani et Akshamsaddin, qui ont contribué à la prise d’Istanbul, étaient également kurdes. »
 
 
La guerre d’indépendance et la trahison de la République
 
 
« Inutile de rappeler que Mustafa Kemal n’a pas lancé la guerre de libération depuis Izmir ou la Thrace, mais depuis des régions kurdes comme Erzurum et Silvan. Il est indéniable que cette guerre a été gagnée grâce à l’alliance kurdo-turque. Et pourtant, une fois la République fondée, les Kurdes – cofondateurs de celle-ci – ont été niés un an plus tard. Leur identité fut interdite.
 
 
Ainsi, un peuple dont l’existence est attestée depuis les Sumériens a été effacé avec la République. »
 
 
La réponse du PKK à la négation kurde
 
 
« Le PKK a mis fin à cette négation par une résistance déterminée. Il a révélé la réalité identitaire des Kurdes sur les plans historique et social, et l’a fait accepter par tous, amis comme ennemis. Pourtant, les conséquences de cette négation ne sont pas encore totalement dépassées. Vous fuyez encore votre propre réalité. Je perçois ce danger dans votre identité, votre personnalité. Je ne vois pas en vous une identité ou une personnalité équilibrée et saine.
 
 
La société kurde doit être anticapitaliste
 
 
Ce travail ne peut pas se limiter à la seule résistance. Pour construire quelque chose de nouveau, il faudra une culture révolutionnaire, des institutions démocratiques, des institutions nationales démocratiques, des centres de recherche, des académies linguistiques. Rien de cela n’est possible avec le capitalisme. La société kurde doit être anticapitaliste.
 
 
Les Kurdes doivent se libérer en se fondant sur la nation démocratique, l’éco-économie et la communalité. Ils doivent construire une vie durable et l’enraciner. Cela ne peut se faire que par une lutte de construction et d’auto-définition. »
 
 
* La lutte sera dirigée vers l’intérieur
 
 
La résistance contre les oppressions extérieures a déjà été menée avec succès. Une des raisons de la fin du cycle du PKK est cette victoire contre l’oppression extérieure. Désormais, la lutte sera dirigée vers l’intérieur. La période à venir sera celle de l’auto-construction. Cela exigera une société démocratique et une paix véritable. Nous sommes à un tournant. »
 

Projection de « La vie d’un flocon de neige » de Kazım Öz à Bâle

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SUISSE – La vie d’un flocon de neige (Bir Kar Tanesinin Ömrü), film du cinéaste kurde Kazim Oz, a été projeté à Bâle, en Suisse.
 
Après des projections en Turquie, « La vie d’un flocon de neige », écrit, réalisé et produit par le cinéaste kurde Kazım Öz, a commencé ses projections européennes. Le film met en vedette Sema Gültekin (Miase), Cezmi Baskın (Nejat) et Münir Can Cindoruk (Azad) et a été projeté à Bâle.
 
« La vie d’un flocon de neige » aborde les réalités sociales turques à travers une histoire d’amour entre deux jeunes d’origines ethniques différentes. Après la projection, le réalisateur a évoqué les défis de la production cinématographique indépendante en Turquie et a attiré l’attention sur la censure.
 
Depuis 1999, Kazım Öz a réalisé sept longs métrages et deux courts métrages documentaires. Après la projection, Öz s’est entretenu avec ANF. Öz a déclaré que le gouvernement turc avait « pris le contrôle considérable de la scène artistique au cours des 10 à 15 dernières années », ajoutant : « Il a lié économiquement les artistes, leurs productions et leurs œuvres à lui, essayant de les apprivoiser politiquement et culturellement. Et je pense qu’il y est largement parvenu. Mais il applique des mesures plus sévères à l’encontre des individus, des groupes et des œuvres qui ne suivent pas cette ligne. » d Kazım Öz est connu pour son opposition à la censure. Certaines scènes de son film « Zer » ont été censurées. Sa comédie « Oyuna Geldik » , sur la vie d’un maire, a été interdite. Soulignant la nécessité d’une résistance constante à la censure en Turquie, Öz a déclaré : « Mes films sont toujours soumis à ce type de censure. » Il a souligné que la réalisation cinématographique n’est pas chose facile, ajoutant : « J’ai actuellement quatre projets sur mon bureau. Je réfléchis à celui que je vais réaliser. Cela dépendra des circonstances. Je cherche un producteur. C’est ce qui déterminera lequel avancera. » Öz espère que le nouveau processus lancé à Imralı pour résoudre la question kurde et démocratiser la Turquie aura également un impact positif sur le cinéma. « Si ce processus réussit, ou plutôt si un nouveau processus est lancé, il aura certainement un impact positif sur le cinéma. Mais bien sûr, il semble que ce sera un processus très douloureux », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Nous devons nous efforcer de faire des films dans toutes les conditions. Nous devons trouver la clé du cinéma dans tous les contextes, que ce soit sous le fascisme, la démocratie ou le socialisme. Nous devons réfléchir à la manière de faire des films dans toutes ces conditions. » (ANF)

KURDISTAN. Deux combattants kurdes tués lors d’attaques turques

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KURDISTAN – La guérilla kurde a déclaré que deux de ses combattants sont tombés martyrs lors d’attaques de l’armée colonialiste turque ciblant leurs bases dans le nord du Kurdistan irakien fin mai.

La branche armée du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG) a publié aujourd’hui un communiqué concernant les attaques de l’occupation turque contre les zones de défense de Mediya et la réponse des forces de guérilla à ces attaques.

Ce communiqué précise que:

Les zones de guérilla des zones de défense de Mediya sont bombardées par des drones, des obus et des armes lourdes. Nos tunnels ont également été bombardés à l’explosif. Les attaques de l’armée turque se concentrent intensément sur les tunnels de guérilla des zones de Metina et de Martyr Dalil, à l’ouest de Zap. Suite à ces attaques de l’armée d’occupation, notre camarade Welat est tombé en martyr le 27 mai 2025 et notre camarade Bavar le 30 mai 2025.

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