Le PJAK appelle à lancer une nouvelle phase de la révolution « Jin, Jiyan, Azadi »

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IRAN / ROJHILAT – Le Parti pour une vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê, PJAK) a publié ce matin un communiqué suite aux attaques israéliennes contre l’Iran annonçant sa volonté d’agir contre le régime iranien. Le PJAK est la troisième organisation kurde à prendre position contre le régime iranien, après des récentes déclarations similaires du Parti démocratique du Kurdistan iranien (KDP-I) et du Parti de la liberté du Kurdistan (PAK) qui avait appelé à profiter de l’affaiblissement du régime iranien pour lancer un soulèvement populaire. Le PJAK appelle les peuples d’Iran à lancer une nouvelle phase de la révolution « Jin, Jiyan, Azadi » en engageant « une solidarité totale » pour « minimiser les effets destructeurs de la guerre ».
 
Voici le communiqué du PJAK:
 
Depuis le 13 juin 2025, Israël a lancé de lourdes attaques contre les centres nucléaires, militaires et de commandement de la République islamique d’Iran, ciblant des installations et des personnalités liées au CGRI. Les représailles ultérieures de la République islamique contre Israël ne suffisent pas à dissuader ses frappes meurtrières. Cette guerre est un ultime ultimatum lancé par le système de pouvoir mondial au régime iranien et se poursuivra jusqu’à sa restructuration et sa neutralisation complètes. Il ne s’agit assurément pas d’un processus à court terme, mais d’un élément crucial de la mise en œuvre du projet de « Nouveau Moyen-Orient », conséquence des politiques d’exécution, de répression, de discrimination, de corruption, d’appauvrissement et de désespoir de la République islamique. Ces politiques ont suscité un profond ressentiment public en Iran, poussant la société iranienne à adopter une position radicalement opposée et réfractaire au régime actuel.
 
La joie du peuple iranien face à l’affaiblissement du régime ne signifie pas qu’il fonde tous ses espoirs sur l’issue de la guerre. Il s’agit d’une guerre de pouvoir et d’intérêts contradictoires, et non d’une guerre de libération pour les peuples et les nations. Elle a éclaté suite à la politique expansionniste et belliciste de la République islamique, qui a ignoré les souffrances du peuple iranien. Les dirigeants ont déclenché cette guerre et le coût en est supporté par une population déjà aux prises avec des crises sociales et économiques. Le nombre élevé de victimes civiles, notamment des femmes et des enfants, en Iran et en Israël lors de ces attaques met en lumière la triste réalité : les États accordent peu d’importance à la vie des citoyens.
 
Le peuple iranien ne devrait pas être contraint de choisir entre la guerre et l’acceptation d’un régime dictatorial. Le Parti pour une vie libre du Kurdistan (PJAK), opposé à l’imposition de la guerre au peuple iranien, met l’accent sur le principe de la lutte démocratique. C’est la lutte démocratique du peuple et la révolution singulière « Jin, Jiyan, Azadi » (Femme, Vie, Liberté) qui apporteront la liberté à l’Iran. La réalisation des objectifs de notre révolution démocratique requiert indéniablement l’unité et la collaboration entre les défenseurs de la liberté, les forces démocratiques, les combattants nationaux, les femmes et les mouvements identitaires.
 
En cette période critique et décisive, nous considérons la coopération des partis kurdes et la transition d’un régime partisan à l’autonomie populaire au Kurdistan comme un devoir historique. Nous appelons toutes les forces, tous les partis et toutes les organisations de la société civile, et les femmes iraniennes en tête, à lancer une nouvelle phase de la révolution « Jin, Jiyan, Azadi ». Nous nous déclarons prêts à contribuer à son lancement.
 
Nous sommes convaincus que la transition vers une République démocratique d’Iran exige un changement de perspective et l’abandon de la soif de pouvoir, du nationalisme, du patriarcat et du centralisme. Nous affirmons notre devoir de défendre notre peuple et les autres peuples d’Iran contre toute forme de répression ou de menace de massacre. Nous accomplirons ce devoir dans le cadre de la légitime défense de nos droits et de notre existence.
 
Nous appelons tous les Iraniens, et plus particulièrement ceux du Kurdistan, à s’organiser au sein de structures démocratiques et populaires. Par une solidarité totale, ils pourront minimiser les effets destructeurs de la guerre les uns sur les autres. La création de groupes de soutien aux victimes de la guerre, la création de comités locaux de secours et de coopération financière, ainsi que la prévention de l’infiltration de mercenaires d’État au sein de la population sont des étapes essentielles à la construction d’une société démocratique et autogérée. À cet égard, nous invitons tous les patriotes, les défenseurs de la liberté et les membres de notre parti à nous rejoindre.
 
Conseil du Parti pour la vie libre du Kurdistan (PJAK)
14 juin 2025

TURQUIE. Libération d’un prisonnier kurde malade

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TURQUIE / KURDISTAN – Naif Işçi, un prisonnier kurde malade de 28 ans emprisonné à l’âge de 14 ans, a été libéré après avoir essuyé 5 refus au motif qu’il n’avait pas exprimé de remords.   Naif İşçi, qui avait été pris en otage après avoir été détenu dans le district de Cizîr (Cizre) à Şirnex en septembre 2010, a été libéré de la prison fermée de type T de Diyarbakır. Naif Işçi (28 ans), arrêté après avoir été détenu à Cizre (Cizîr), dans la province de Şirnak (Şirnex) en septembre 2010, a été condamné à 24 ans de prison pour « avoir commis un crime au nom d’une organisation illégale sans en être membre », « avoir fait de la propagande pour une organisation illégale [PKK] », « avoir violé la loi sur les réunions, manifestations et marches » et « possession et transport non autorisés de substances dangereuses ». La Cour suprême a réduit la peine à 16 ans, compte tenu de son jeune âge. Cependant, bien que l’homme ait terminé sa période de captivité, il ne peut pas bénéficier de son droit à la libération conditionnelle. Sa libération a en fait été reportée pour la cinquième fois au motif qu’il a refusé de montrer des « remords » et a rejoint une grève de la faim en prison. (Işçi a eu un accident de la route peu avant son arrestation et il avait une plaque dans la jambe gauche. Pour cette raison, sa jambe gauche est devenue plus courte et il est maintenant presque incapable de marcher.) Naif İşçi devait être libéré le 27 août 2023. Cependant, la libération d’İşçi a été reportée à cinq reprises au motif qu’il « a entamé une grève de la faim » et a refusé le repentir. 

TURQUIE. Les mères du samedi demande justice pour Nurettin Çur

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TURQUIE – Lors de leur 1055e veillée hebdomadaire, les mères du Samedi ont demandé justice pour Nurettin Çur, un commerçant kurde de 28 ans porté disparu de force à Diyarbakir il y a 30 ans. Les Mères du samedi se sont rassemblés sur la place Galatasaray lors de la 1055e semaine de leur action hebdomadaire pour demander justice pour leurs proches disparus de force en détention. Réunies sur la place Galatasaray avec des œillets et des photos de leurs proches disparus en détention, les Mères du Samedi ont exigé justice pour Nurettin Çur, un commerçant kurde de 28 ans porté disparu de force à Diyarbakir / Bağlar le 27 juin 1995.   Qui était Nurettin Çur ?   Nurettin Çur, 28 ans, vivait dans le quartier de Bağlar à Diyarbakır. Il était commerçant et tenait une épicerie au rez-de-chaussée de son immeuble. Sa femme était enceinte de six mois. Il était suivi en raison de ses activités politiques. Il a également été menacé à plusieurs reprises à cause de la musique kurde qu’il écoutait dans son magasin. Le 27 juin 1995, il s’est rendu au marché pour acheter des provisions pour son épicerie. Ne rentrant pas chez lui le soir, sa femme a pensé qu’il était parti au village voir son père, malade. Dans ce village sans communication, la famille Çur n’a pu s’apercevoir de la disparition de Nurettin que trois jours plus tard.   Une individu a appelé les parents de Nurettin Çur  15 jours après sa disparition et raccroché au nez du père, Tahir Çur, en disant : « Nous avons votre fils ». Sa famille a commencé à chercher Nurettin, mais toutes ses démarches ont été infructueuses. Après la disparition de Nurettin Çur, la torture, la mort, les disparitions en détention, l’incendie des villages et les bombardements aériens des villageois ont été mis en œuvre dans le cadre des politiques d’État turc dans les régions kurdes de Turquie.  
Depuis 30 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reprochent à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

TURQUIE. Un élu local kurde assassiné dans la province de Diyarbakir

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TURQUIE / KURDISTAN – Murat Ateş, président de l’Association des Mukhtars (chefs de villages) de Silvan (Farqîn), victime d’une attaque armée dans la province kurde de Diyarbakır (Amed), a succombé à ses blessures. Le président de l’association des Mukhtars de Silvan, Murat Ateş, a perdu la vie dans une attaque armée, L’incident s’est produit en soirée sur la place Aşağı Çarşı du quartier Selahattin de Silvan. Le président de l’Association des Mukhtars de Silvan, Murat Ateş, a été blessé par balle par un assassillant. Alors qu’Ateş était couvert de sang, l’assaillant a pris la fuite. Ateş, touché à la tête par une balle, a été transporté à l’hôpital après avoir reçu les premiers soins. 

Grièvement blessé, Murat Ateş, président de l’Association Silvan Mukhtars, a perdu la vie malgré tous les efforts des médecins de l’hôpital universitaire de médecine de Dicle où il avait été transporté. Son corps a été transporté à la morgue de l’Institut de médecine légale pour autopsie.  

TURQUIE. Décès d’un otage kurde libéré de la prison après 30 ans de captivité

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TURQUIE / KURDISTAN – L’otage kurde Şemsettin Ekinci (70 ans) a été libéré en janvier 2025 après 30 ans de captivité. Atteint de nombreuses maladies en prison, il est décédé à peu après sa libération. Şemsettin Ekinci, libéré de la prison d’Izmir Menemen en janvier 2025 après 30 ans de captivité, est décédé à l’âge de 70 ans. Jeudi soir, Ekinci a été hospitalisé à Antalya en raison d’une défaillance multiviscérale et a perdu la vie. Son corps a été transporté dans sa ville natale, Batman (Elih), et enterré dans le village de Başova, dans le district de Gercüş. Aux funérailles ont assisté Gülistan Sönük, co-maire de la municipalité de Batman, qui a été remplacée par un administrateur, des membres de l’Assemblée des Mères de la Paix, du Mouvement des Femmes Libres (Tevgera Jinên Azad – TJA), des organisations provinciales du Parti de l’Égalité des Peuples et de la Démocratie (Parti DEM) et du Parti des Régions Démocratiques (DBP) à Batman, ainsi que de nombreux citoyens. En janvier 2017, Ekinci a été victime d’une crise cardiaque due à une obstruction des vaisseaux cérébraux. Malgré son état, on lui a administré des anticoagulants et on l’a renvoyé en prison. En 2018, il est tombé malade dans son service et a été transporté à l’hôpital d’État de Çiğli, où il a subi une hémorragie cérébrale. Une paralysie du côté gauche s’est développée, le rendant incapable de se tenir debout. Bien qu’il ait été conduit à plusieurs reprises à l’Institut de médecine légale (ATK), le rapport établi à son sujet indiquait qu’il « ne pouvait pas être maintenu seul en prison ». Sa demande de suspension de peine a été rejetée. Ekinci a ensuite été transféré à la prison de type R de Menemen pour y être soigné. Cependant, ses soins médicaux n’ont pas progressé et son état de santé s’est dégradé de jour en jour. Paralysé du bas de son corps, des escarres se sont développées en raison d’une immobilité prolongée. Brûlés au niveau des parties génitales, il ne pouvait plus uriner et un cathéter lui a été posé, le contraignant à vivre dans ces conditions. Il a été conduit à plusieurs reprises à l’hôpital d’État de Yeşilyurt pour des soins ophtalmologiques, mais aucune intervention médicale n’a jamais été pratiquée. (ANF)

KURDISTAN. Le 2e Forum mésopotamien de l’eau aura lieu à Diyarbakir

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KURDISTAN – Le 2e Forum mésopotamien de l’eau se tiendra en octobre 2025 dans la ville kurde de Diyarbakır (Amed). Il abordera la question de l’eau et des questions liées à l’eau des fleuves du Tigre et de l’Euphrate. À l’instar du premier Forum organisé en avril 2019 à Souleimaniye (Silemanî), au Kurdistan irakien, le 2e Forum mésopotamien de l’eau (FME) sera un rassemblement de la société civile. Il abordera la question de l’eau et des questions liées à l’eau dans le bassin de l’Euphrate et du Tigre. Le FME se veut une plateforme inclusive où les voix marginalisées pourront se faire entendre dans les discussions sur les droits à l’eau des populations et de la nature, ainsi que sur les politiques dominantes de gestion de l’eau. Dans une déclaration concernant l’événement à venir, les organisateurs ont déclaré ce qui suit : La Mésopotamie, aujourd’hui peuplée de dizaines de cultures ethnico-religieuses différentes, est la région de l’histoire humaine qui a connu les premiers systèmes d’irrigation systématique, les premières infrastructures hydrauliques et les premières villes et États. Mais les défis auxquels la région est confrontée aujourd’hui sont plus dramatiques que tout ce qu’elle a connu dans son histoire antérieure. Les guerres et conflits armés récents (et en cours), combinés à la discrimination systématique des cultures minoritaires ; l’aggravation des crises climatiques, vécue de manière dramatique depuis la fin des années 1990 ; et la destruction écologique systématique résultant des politiques hydriques désastreuses imposées par les quatre États de la région (Irak, Syrie, Iran et Turquie) à des fins de profit et de domination, ont rendu la vie de dizaines de millions de personnes beaucoup plus difficile et ont créé un état d’écocide. La MWF recherche une trajectoire alternative qui souligne la nécessité d’un cadre politique de l’eau fondé sur la durabilité, la participation et l’équité sociale. Elle cherche à faire de l’eau un vecteur de solidarité et de paix, en luttant contre son utilisation comme outil de domination et d’oppression. Elle promeut la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau entre les organisations de la société civile, les militants, les chercheurs, les journalistes et les représentants des communautés qui œuvrent pour une gestion durable et équitable de l’eau. Elle incite également les gouvernements des États à modifier leurs politiques relatives à l’eau et à ses effets. Mi-juin 2025, nous fournirons toutes les informations logistiques nécessaires au Forum mésopotamien de l’eau, qui se tiendra à Amed (Diyarbakir), en Turquie. Les dates prévues sont du 16 au 19 octobre 2025. Nous inviterons également les militants de la société civile, les agriculteurs, les chercheurs, les artistes, les représentants des communautés (municipalités) et autres, non seulement de la région mésopotamienne, à participer à des ateliers, des expositions et autres activités. La liste provisoire des organisateurs du 2e Forum mésopotamien de l’eau sont : • Mouvement écologiste de Mésopotamie • Municipalité métropolitaine de Diyarbakir • Association écologique Amed (Diyarbakır) • Association écologique Wan (Van) • Association Ecologie Mêrdîn (Mardin) • Coordination de l’Union des Chambres d’Ingénieurs et d’Architectes de Diyarbakir (TMMOB) • Sauver la Fondation Tigris (Save Tigris), toute la Mésopotamie • Humat Dijlah, Irak • Al Masalla, Kurdistan irakien • Organisation Nextep, Nord et Est de la Syrie Plus d’informations et contact : Instagram : @mwf2025amed X/Twitter : @mwf2025amed Courriel officiel : mwf2025amed@gmail.com

KURDISTAN. Feux de forêt dans les provinces de Mardin et de Şırnak

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TURQUIE / KURDISTAN – Des feux de forêt sont en cours dans les provinces kurdes de Mardin et de Şırnak. Ces incendies se sont produits dans des zones inaccessibles par voie terrestre, ce qui fait craindre une catastrophe de grande envergure, selon les écologistes. Ce matin, un incendie de forêt s’est déclaré dans le district de Mazıdağı, dans la province de Mardin. L’incendie, qui s’est déclaré entre les quartiers ruraux de Şebê et Mellebîyê (Meşelî), a été maîtrisé après plusieurs heures de lutte. Cependant, un nouvel incendie s’est déclaré à la proximité immédiate de la zone, près de la forteresse historique de Mazıdağı.  Après le début de l’incendie, les habitants ont d’abord tenté de lutter contre les flammes par tous les moyens à leur disposition. Les pompiers ont ensuite été dépêchés sur place. Les co-maires et les conseillers municipaux de Şemrex (Mazıdağı), dirigée par le DEM Parti, ont également apporté leur soutien aux efforts de lutte contre l’incendie sur place. En raison de vents violents, l’incendie s’est propagé vers le village de Deşan. À la demande de la population, des hélicoptères de lutte contre les incendies supplémentaires d’Amed (Diyarbakır) et de Mardin ont été déployés pour lutter contre l’incendie depuis les airs. Après des opérations combinées au sol et depuis les airs, l’incendie a été maîtrisé à midi. Les opérations de refroidissement et de nettoyage ont ensuite commencé.  Peu après la maîtrise du premier incendie, un nouvel incendie de forêt a été signalé à proximité de la forteresse de Mazıdağı. Là aussi, les habitants ont immédiatement entrepris les premières tentatives d’extinction, tandis que des pompiers étaient dépêchés sur place. Les opérations de lutte contre l’incendie dans la zone touchée se poursuivent. Aucune information officielle n’était disponible dans un premier temps sur la cause des incendies. Aucun blessé n’a été signalé à ce stade. À l’été 2024, un incendie dévastateur s’est déclaré à Mazıdağı suite à un court-circuit sur un poteau électrique. Quinze personnes ont été tuées par les flammes. D’autre part, un incendie s’est déclaré dans une zone boisée de la campagne du quartier de Bahçelievler, dans le centre de Şırnak. L’incendie s’est rapidement propagé sur une vaste zone en raison du vent. Les pompiers dépêchés sur place continuent de lutter contre les flammes depuis le sol. ANF

Reims va accueillir le 3e Festival de la Jeunesse et de la Culture Hozan Serhad

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PARIS – La Jeunesse Kurde de France et l’association Arîn Mirkan coorganiseront la 3e édition du 3e Festival de la Jeunesse et de la Culture Hozan Serhad à Reims le dimanche 22 juin 2025. Le 3ème Festival de la Jeunesse et de la Culture Hozan Serhad aura lieu à Reims le 22 juin. Le festival est organisé par la Jeunesse Kurde de France (Ciwanên Kurdistanî ên Fransa-CKF) et l’association Arîn Mirkan. Le festival, organisé dans le cadre de l’initiative « Liberté pour le leader Öcalan, solution démocratique à la question kurde », présentera des danses folkloriques kurdes tandis que les musiciens Şiyar û Dijwar, Şerif Omerî, Helbest Arî et les groupes Dengbêj Xiyasetîn monteront sur scène pour interpréter les plus beaux chants du Kurdistan. Le comité de préparation a appelé les Kurdes de toute l’Europe à participer au festival. (ANF) Qui était Hozan Serhat?  Hozan Serhat était un musicien et guérillero kurde dont la voix extraordinaire a enchanté tout un peuple. Il a été abattu par l’armée turque le 22 juillet 1999 près de Faraşin, à Şırnak/Beytüşşebap, et son corps jeté d’un hélicoptère. Ses restes n’ont toujours pas été retrouvés. Il avait 29 ans. Tout part d’une corde cassée du tembûr de son frère   Alors que Süleyman Alpdoğan (Hozan Serhat), âgé de sept ans, manipulait le têmbur (luth à long manche) de son frère, une grosse dispute éclate entre les deux frères après qu’il ait cassé une corde du têmbur. Arif Alpdoğan se souvient : « Nous avions économisé pendant un an pour acheter ce tembûr. C’est probablement pour cela qu’il était sacré pour nous. Suleyman me le volait dès qu’il le pouvait et essayait de comprendre comment en jouer. Il n’abandonnait jamais. Il était très persévérant. Lorsque la corde s’est cassée, cela a déclenché non seulement une dispute entre nous, mais aussi sa passion pour la musique qui ne l’a jamais quitté jusqu’à sa mort. » C’était Hozan Serhat, un artiste, révolutionnaire, guérillero. Il a façonné la musique de la guérilla kurde comme nul autre – et est devenu immortel pour elle. Un enfant chanteur à Unkapani Hozan Serhat est né le 24 juillet 1970 à Eleşkirt dans la province kurde du nord d’ Ağrı en tant que plus jeune de cinq enfants. Il a perdu son père à l’âge d’un an. La mère est ensuite retournée à Patnos avec les enfants. « C’était un garçon très intelligent. Environ un an s’était écoulé depuis notre dispute au sujet de la corde cassée et il était maintenant bien meilleur que moi en tembûr. Le moment était donc venu pour moi de le soutenir de toutes les manières » , a déclaré Arif Alpdoğan. En 1985, Hozan Serhat a tenté sa chance à Unkapanı. Le quartier européen d’Istanbul était le centre de l’industrie musicale commerciale en Turquie. Sous le pseudonyme Murat Esen il y enregistre son premier album « Gûlo » . C’était l’époque des « enfants chanteurs » qui ont proliféré au milieu des années 1980, quelques années seulement après le coup d’État militaire. Hozan Serhat a vécu avec l’un d’eux, Küçük Emrah, dans un appartement pendant un certain temps. Mais le succès ne vient pas et les difficultés financières le ramènent à Patnos. Là, il a terminé ses études avec l’Abitur. Sa passion pour la musique l’animait toujours. Études à Izmir En 1988, Hozan Serhat a obtenu le deuxième meilleur résultat parmi 1 800 collègues au test d’aptitude pour une place d’étude au Conservatoire d’État de l’Université Ege à Izmir. Contre toute attente, il n’y étudia pas le tembûr, mais le tar azerbaïdjanais. Parallèlement, il apprend à jouer du kaval (flûte oblique diatonique ou chromatique selon la région) ainsi que de la guitare, du saz et du piano. Et il a mieux connu le mouvement de libération kurde. Sa conscience politique a été de plus en plus influencée et il a commencé à s’impliquer dans l’art et la culture au sein de la lutte de libération kurde. La première chanson en langue kurde qu’il a ajoutée à son répertoire était « Batmanê Batmanê » . Heftanîn, Bekaa, Damas Hozan Serhat a connu son tournant après avoir assisté à un concert à l’Université Atatürk d’Erzurum. Lui et son frère ont passé la nuit chez un ami, on a longuement parlé d’histoire, de politique, de la réalité du peuple kurde. « A partir de ce moment, le processus d’interrogation constante a commencé pour Serhat » , a rappelé Arif Alpdoğan. Peu de temps après, au début de 1991, Hozan Serhat a rencontré sa future épouse, Yıldız, pendant ses années d’étudiant. Seulement un mois plus tard, ils se sont mariés à Denizli. À peu près au même moment, l’État turc a intensifié la guerre contre la population kurde. Tous deux ont alors pris la décision de rejoindre le PKK. Cependant, Yıldız Alpdoğan a été capturé et par la suite condamné à plus de douze ans de prison. Hozan Serhat est allé dans les montagnes et a atteint la zone de guérilla kurde du sud de Heftanîn. De là, il est passé à l’Académie Mahsum Korkmaz dans la vallée libanaise de la Bekaa. Les premiers cadres du PKK étaient déjà arrivés au camp non loin de la frontière syrienne à la fin de l’été 1979. Plus tard, il est allé à l’école du parti à Damas. Son esprit musicalement révolutionnaire a laissé une profonde impression sur la direction du PKK. Hozan Serhat a été invité à se rendre en Allemagne pour s’impliquer dans les activités de « l’Association des artistes patriotiques en Europe » (Hunerkom). Hunerkom a été la première organisation avec des objectifs artistiques exclusivement kurdes et a soutenu des groupes de folklore et de musique, publié des albums et organisé un festival de folklore et de musique kurde chaque année au début de l’été. Le groupe de musique Koma Berxwedan (« Group Resistance »), dont les membres devraient également inclure Hozan Serhat, était associé à l’association. Le groupe s’est rapidement imposé comme le principal outil de transmission de la musique de résistance du PKK et est devenu partie intégrante du mouvement de libération kurde. L’exemple de Koma Berxwedan a montré clairement que la musique joue un rôle important dans la résistance. Quatre ans chez Hunerkom en Allemagne Hozan Serhat a passé environ quatre ans avec la population kurde en exil en Europe – et les Kurdes avec lui. Il n’y avait guère d’événement culturel où lui et son tembûr étaient absents. Son extraordinaire présence scénique, sa voix impressionnante et veloutée ont enchanté tout le monde. Lorsque la première chaîne de télévision kurde, Med TV, est entrée en ondes en 1995, il était régulièrement à l’écran. En mettant en musique des chansons dans tous les dialectes kurdes, Hozan Serhat a touché la population des quatre régions du Kurdistan. Il a écrit ses propres chansons et réinterprété des airs folkloriques traditionnels avec l’influence de motifs modernes. « Nous ne pouvons pas laisser nos chansons se perdre. C’est à nous tous de le préserver », disait-il. Retour au Kurdistan En 1996, Hozan Serhat est retourné au Kurdistan. « Rentrer chez soi est la tâche d’un révolutionnaire. C’est à nous de revenir à nos racines et de prouver que la culture kurde est toujours vivante », a-t-il expliqué sur sa motivation. Les premiers mois, il s’installe dans la région de Zap. Plus tard, il est allé à Hewlêr et a travaillé au Centre culturel de Mezopotamya (NÇM). Ses activités se sont étendues à Sulaymaniyah et à la région de Behdînan. Il donne des concerts partout et fait également partie de l’orchestre des beaux-arts. Massacre de Hewlêr Lorsque l’armée turque est intervenue dans la nuit du 13 au 14 mai 1997 avec environ 200 000 soldats et plusieurs milliers de « gardes de village » au Kurdistan du Sud pour l’ « Opération Marteau » (« Çekiç Operasyonu ») contre le PKK, le PDK a apporté son soutien pendant la guerre contre le mouvement de libération kurde. Les activités du parti de Barzani ne se sont pas limitées aux combats dans les retraites de la guérilla, mais se sont également étendues aux villes du sud du Kurdistan. Le deuxième jour de l’invasion, le 16 mai 1997, un hôpital de l’ONG Croissant-Rouge kurde (Heyva Sor a Kurdistanê), nommée « Fondation pour la vie et la reconstruction du Kurdistan » (Dezgay Jiyan û Awedan, DJAK) a transporté et soigné blessés du PKK, et d’autres institutions d’organisations liées au PKK telles que le bureau du parti du YNDK (Unité nationale démocratique du Kurdistan), le siège du YAJK (Association des femmes libres du Kurdistan), les bureaux des journaux Welat et Welatê Roj ainsi que le NÇM représentation attaquée par des miliciens du PDK lourdement armés. Dans le seul hôpital, le PDK a assassiné 62 combattants du PKK blessés. Au total, 83 membres du PKK ont été tués lors du massacre de Hewlêr. Parmi eux se trouvaient des journalistes et des militants des droits des femmes.
Capturé et tombé à Botan Hozan Serhat était de retour dans les montagnes au moment du massacre. Mais il avait perdu beaucoup d’amis et de camarades. Sa chanson « Hewlêr » est dédiée aux victimes de cette « tuerie fratricide ». À partir de 1998, il est de plus en plus impliqué dans la lutte contre l’armée turque. En octobre de la même année, commence le périple de plusieurs mois d’Abdullah Öcalan à travers différents pays d’Europe, qui se terminera par son enlèvement illégal du Kenya vers la Turquie en février suivant. Peu de temps après, Hozan Serhat a participé au sixième congrès du PKK avant de se rendre à Botan, bastion de la résistance kurde du nord, avec un groupe d’artistes, dont faisait également partie le cinéaste, journaliste et révolutionnaire Halil Uysal. En juillet, le groupe a été pris en embuscade par l’armée turque dans la province de Hakkari et Hozan Serhat a été blessé et capturé après des combats. Le 22 juillet 1999, il a été abattu par l’armée près du plateau de Faraşin, à Sirnak / Beytüşşebap, et jeté d’un hélicoptère. Ses restes n’ont pas encore été retrouvés. ANF Quelques unes des chansons de Hozan Serhat : Ax Kurdistan  

TURQUIE. 4 journalistes arrêtés, un journaliste recherché

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TURQUIE / KURDISTAN – Quatre journalistes ont été arrêtés à Artvin et Istanbul pour « terrorisme ». Par ailleurs, la police turque a perquisitionné le domicile du journaliste kurde Metin Yoksu à Batman (Êlih) accusé de « propagande terroriste et appartenance à une organisation terroriste ». Yoksu étant absent à son domicile, il n’a pas été arrêté.
Les journalistes  Semra Pelek, Dicle Baştürk, Ozan Cırık, de Sendika.Org, et Melisa Efe, traductrice au Frankfurter Allgemeine Zeitung, ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête ouverte à Artvin. Ces arrestations s’inscrivaient dans le cadre d’une enquête lancée pour « terrorisme ».
 
La journaliste Semra Pelek a été arrêtée ce matin lors d’une perquisition policière à son domicile à Istanbul. Pelek, qui faisait l’objet d’un mandat de perquisition et d’un mandat d’arrêt dans le cadre d’une enquête ouverte à Artvin, a été conduite au commandement de la gendarmerie de Maslak après une perquisition d’une heure à son domicile. On a appris que la journaliste Dicle Baştürk et Melisa Efe, traductrice au Frankfurter Allgemeine Zeitung, ont également été arrêtées dans le cadre de la même enquête.  Par ailleurs, le journaliste Ozan Cırık, qui travaille pour Sendika.Org, a également été interpellé lors d’une perquisition à son domicile. Les gendarmes qui se sont rendus au domicile de Cırık ont ​​déclaré qu’une ordonnance de confidentialité concernant l’enquête était en vigueur. Après la perquisition, Cırık a été conduit au poste de gendarmerie de Maslak. Les journalistes détenus seraient envoyés à Artvin après un contrôle de santé. 
 
 

TURQUIE. Une psychologue kurde de Batman affectée au nettoyage des WC

TURQUIE / KURDISTAN – La sociologue Rojin Akat, qui a porté plainte pour « abus de pouvoir » contre Esen Tunç, directrice des services aux femmes et à la famille de la municipalité d’Êlih mise sous tutelle d’un administrateur (kayyum / Kayyim) d’État, a été affectée au nettoyage des toilettes après sa plainte. La sociologue Rojin Akat, qui a porté plainte contre la directrice des services aux femmes et à la famille, Esen Tunç, qui a pris ses fonctions le 4 novembre 2024, lorsqu’un administrateur a été nommé à la municipalité kurde d’Êlih (Batman), pour « abus de pouvoir » en raison du harcèlement qu’elle a subi, a été chargée de nettoyer les toilettes du jardin Millet dans le centre. Ayant fait une dépression nerveuse dans la municipalité le 23 mai, Rojin Akat s’est rendue au « Département de police de Bayındır Şehit Hasan Gül » le même jour et porté plainte contre la directrice des services aux femmes et à la famille, Esen Tunç, pour « abus de pouvoir ». Suite à la plainte, Rojin Akat a été affectée à la Direction des parcs et jardins, sous la direction d’Esen Tunç. Rojin Akat, qui s’était rendue au Jardin national d’Esentepe au sein de la direction, s’est vu confier la tâche de nettoyer les toilettes. Rojin Akat, qui s’était opposée à cette décision en se présentant comme sociologue, s’est vu confier la tâche de nettoyer le terre-plein central de la rue Diyarbakır. Rojin Akat avait inclus les déclarations suivantes dans sa plainte concernant le harcèlement moral subi : « Elle nous dit : ‘Vous n’êtes pas qualifié, pourquoi et comment vous ont-ils embauché, vous ne servez à rien, je peux vous licencier immédiatement si je le souhaite.’ Bien que je sois sociologue, il nous oblige aussi à servir du thé et du café. En plus de cela, il nous fait faire son travail personnel. Il nous appelle en dehors des heures de travail et nous dit : ‘Informez-moi de ce qui se passe dans l’établissement’, et veut que nous dénoncions nos amis. (…) Lorsque j’ai protesté, il m’a traité d »impolie’. Après cela, il m’a attaquée à plusieurs reprises. J’ai fait une dépression nerveuse. Mes collègues ont appelé une ambulance. Après avoir quitté la pièce, je me suis retrouvé dans l’ambulance. Je porte plainte abus de pouvoir contre Esen Tunç qui m’a harcelée. » Les femmes particulièrement visées Depuis la destitution de la maire élue de Batman (Êlih), Gülistan Sönük (Parti DEM) en novembre dernier, les rapports d’intimidation, de pression au travail et de harcèlement ciblé contre les employés – en particulier les femmes – se multiplient, selon des sources syndicales. Il a été révélé que la sociologue Rojin Akat, assistante sociale au Bureau des affaires féminines et familiales, a fait une dépression nerveuse au travail il y a environ deux semaines. Selon ses collègues, une ambulance a dû être appelée. Le même jour, Rojin Akat a déposé plainte pour « abus de pouvoir » contre sa supérieure, Esen Tunç. Dans sa plainte écrite, Akat a décrit en détail les conditions de travail au bureau. Malgré ses qualifications, elle a été contrainte de servir le thé, d’effectuer des tâches privées pour ses supérieurs et a été contrainte d’espionner ses collègues. Devant son refus, elle a été agressée verbalement et soumise à une pression psychologique massive. Le syndicat Genel-Iş a confirmé que ces incidents ne sont pas isolés. « Depuis la nomination du syndic, nous avons observé des pratiques autoritaires, arbitraires et souvent illégales dans presque tous les services de l’administration municipale », a déclaré Narin Erol, coprésidente de la section locale de Genel-Iş à Batman. Les employés sont menacés de mutation, de licenciement ou de harcèlement dès qu’ils expriment des critiques ou refusent de suivre des instructions privées. Selon Erol, le domaine de la politique féminine est particulièrement touché. « De nombreux cas d’humiliation, d’intimidation, d’interdiction de visite sur le lieu de travail et de menaces ou de procédures disciplinaires contre des employées indésirables ont été signalés », a-t-elle déclaré. Un autre problème réside dans l’insuffisance des services de base dans certaines installations municipales : « Dans des locaux comme le service des espaces verts ou la boulangerie municipale, il y a un manque d’installations sanitaires ou d’eau potable. Les employés doivent compter sur les riverains, ce qui les expose à des sanctions disciplinaires », poursuit Erol. Répression systématique des employés politiquement indésirables ou marginalisés Le syndicat considère ces évolutions comme une répression systématique contre les employés politiquement indésirables ou marginalisés. « Les femmes et les personnes qui ne se conforment pas à la ligne politique de l’administration obligatoire sont notamment délibérément exclues et soumises à des pressions », a expliqué Erol. Les employés sont régulièrement sommés de démissionner, et toute résistance est sanctionnée par des représailles. « Nous épuiserons tous les recours légaux et continuerons à faire connaître les conditions de travail à Batman », a déclaré le représentant syndical.