Une femme kurde arrêtée à Afrin torturée dans les centres du MIT pendant trois mois
Ziynet Sağlam parle de ce qu’elle a vécu après avoir capturée à Afrin pendant les attaques d’invasion et décrit la torture qu’elle a subie dans des centre appartenant au MİT, le service de renseignement turc.
Ziynet Sağlam est détenue dans une cellule d’isolement dans la prison de femmes fermée de Tarsus pour « appartenance à une organisation terroriste ». Elle est en grève de la faim depuis 11 jours car son appel pour être transférée dans le même quartier que ses amies arrêtées pour la même affaire a été rejeté par l’administration pénitentiaire. Sağlam déclare qu’elle continuera sa grève jusqu’à ce que sa demande soit satisfaite. Elle a raconté ce qui lui est arrivé à Afrin et en Turquie par l’intermédiaire de ses avocats.
Sağlam raconte qu’elle était dans le district de Jindires pendant l’opération d’invasion contre Afrin. Elle déclare que la Turquie a commis des crimes de guerre à Afrin par l’intermédiaire du MİT et des membres de l’armée syrienne libre (ASL), et elle a rendu compte de ce dont elle a été témoin.
Que s’est-il passé pendant l’opération d’invasion ?
Sağlam a déclaré que des zones résidentielles ont été bombardées et détruites, que des maisons et des magasins ont été pillés comme « butin de guerre« , que l’eau a été coupée et qu’il y a eu des cas de harcèlement et de viol pendant l’invasion. Elle a ajouté que des dizaines de personnes, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, et des milliers d’autres ont été forcées de fuir Afrin lors des attaques. Sağlam a également déclaré que le monde est devenu complice par le silence face à ce crime contre l’humanité.
Sağlam a déclaré qu’un père et sa fille ont perdu la vie dans la même maison où elle se trouvait lors d’un raid aérien le 10 mars 2018 dans un village de Jindirese. Sağlam elle-même a été blessée dans la même attaque, et est restée dans les ruines quelques temps.
Sağlam a été capturée par l’ASL et les soldats turcs alors qu’elle quittait les ruines. Ses ravisseurs l’ont déshabillée et l’ont habillée d’un uniforme des YPJ. Elle a également été harcelée et menacée : « Ils ont pris des photos de moi comme ça. Pour couvrir le massacre qu’ils ont commis, les soldats turcs ont mis plusieurs assiettes de nourriture sur une table, m’ont forcée avec un verre à la main et ont pris des photos. Les commandos des « Bérets bordeaux » avec des fusils et des couteaux ont pris des vidéos, en criant « allahou akbar ». Puis ils m’ont mise dans une pièce et m’ont attaché les mains, les pieds et les yeux. La nuit, ils m’ont emmenée dans une autre maison et m’ont torturée avec des bâtons, des câbles et des tuyaux ».
Sağlam a déclaré qu’elle perdait souvent connaissance à cause l’intensité de la torture : « Ils essayaient de me trancher la gorge avec les couteaux qu’ils avaient. Chaque fois que je me réveillais, ils me menaçaient de me décapiter. Puis ils m’ont emmenée de là jusqu’aux toilettes. Là-bas, ils m’ont enlevé mes vêtements en lambeaux et m’ont dit de porter le pyjama qu’ils m’ont apporté. Puis ils m’ont emmenée dans une mosquée. Chantant le takbir, ils ont essayé de me décapiter devant la mosquée. Je n’avais pas eu d’eau depuis des jours, alors j’ai demandé de l’eau. Ils appuyaient le couteau contre ma gorge. Quelque temps après, quelqu’un les a appelés et ils m’ont mise dans une voiture pour m’emmener d’Afrin à Azaz.
« Les interrogateurs étaient des membres du MIT »
Sağlam a déclaré qu’elle a été torturée tout au long du voyage. A Azaz, elle a été placée dans la même cellule que 5 femmes d’Afrin soumises à de violentes tortures. Sağlam a été interrogée par un homme qu’elle dit être un membre du MİT, et a été torturée et menacée de viol sur les ordres du même homme. Sağlam a également déclaré que les membres du MİT dans ce centre l’ont montrée à d’autres détenus sous la torture pour identification.
« J’ai été ligotée et conduite à l’écart »
Elle a été systématiquement torturée pendant plus d’un mois, puis emmenée à Antep, en Turquie, les mains et les pieds liés, les yeux attachés et un sac sur la tête. Elle a attendu longtemps nue à Antep, puis a été habillée d’une robe noire par les membres du MİT et placée dans une chambre avec un matelas couvert de la moisissure noire, avec des câbles électriques tout autour d’elle.
« J’avais des blessures partout, et les plantes de mes pieds étaient couvertes d’ampoules. Je pouvais sentir ma chair cuir pendant qu’ils m’électrifiaient », poursuit Sağlam. (…)
Sağlam y a été torturée pendant 20 jours selon son récit, et a été ramenée à Azaz. Elle a été gardée dans un pavillon de 5 personnes avec 38 femmes, qui ont toutes été soumises à la torture, au harcèlement et au viol. Elles étaient toutes traumatisées, et « chaque seconde dans la cellule était une torture« .
« Menacée si elle parlait de ce qu’elle a subi »
Sağlam a dit qu’elle a dû se couper les cheveux parce qu’ils étaient trop sales après 2 mois et 20 jours de torture. Elle a ajouté que les prisonniers reçevaient une petite quantité de nourriture, seulement une fois par jour. Sağlam a dit qu’après 3 mois, elle a été emmenée à Kilis et a fait face à un procureur. Elle a été obligée de faire une déclaration à la caméra contre le PKK : « Il y avait des pressions psychologiques dans le bureau du procureur. Ils ont apporté un appareil photo. Ils m’ont dit de dire que le PKK torture les gens. Je n’ai pas accepté. Le membre de MİT qui m’a torturé à Azaz a dit : « Vous ne direz à personne ce que nous vous avons fait, ce que vous avez vu. Vous ne parlerez à personne. Si vous le faites, nous vous trouverons et nous vous tuerons. »
Puis exilée à la prison de Tarsus
Sağlam a fait l’objet d’une fouille à nu dans la prison fermée pour femmes de Tarsus. On l’a emmenée à l’hôpital et on lui a remis un rapport sur les blessures et les signes de coups et blessures sur son corps. Elle n’a pas été placée dans le même quartier que les autres personnes arrêtées à Afrin dans la même affaire.
https://anfenglishmobile.com/features/i-was-tortured-in-mIt-centers-for-three-months-28155
« L’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes »
Mustafa Karasu, membre du Conseil exécutif du KCK, déclare que l’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes.
« Le plus grand soutien au régime fasciste et meurtrier de Tayyip Erdoğan est fourni par l’Allemagne et sa chancelière Angela Merkel », écrit Mustafa Karasu, membre du Conseil exécutif du KCK (Union des communautés du Kurdistan) dans le texte suivant publié dans le quotidien Yeni Özgür Politika. Karasu évalue également la politique de l’Allemagne et de l’Europe face à la Turquie :
« L’Allemagne et l’Europe sont complices du massacre des Kurdes. Il ne fait aucun doute que les États-Unis et la Russie apportent également leur aide dans le cadre de la politique génocidaire contre le peuple kurde. Quiconque soutient Tayyip Erdoğan et son gouvernement aujourd’hui est complice de l’anéantissement des Kurdes. Ceux qui ne connaissent pas la politique de génocide menée par le gouvernement de Tayyip Erdoğan ne connaissent pas la réalité politique et idéologique historique de la Turquie et ferment les yeux sur leur pratique actuelle. Nous devons répéter inlassablement que Tayyip Erdoğan et son gouvernement sont génocidaires. Ils visent à mener le génocide, pratiqué sur les Kurdes depuis 95 ans, à son terme sous le couvert de la religion.
L’Allemagne et sa chancelière Merkel apportent le plus grand soutien à la règle fasciste et meurtrière de Tayyip Erdoğan. En raison de la menace de Erdoğan d’envoyer des réfugiés en Europe et, surtout, en Allemagne, l’Allemagne s’est inclinée devant le gouvernement fasciste et les a soutenus. (…) Pour satisfaire la Turquie, l’Allemagne attaque les institutions démocratiques kurdes. Immédiatement après les élections, l’Allemagne a montré son soutien au gouvernement Erdoğan en attaquant une association démocratique utilisée principalement par les Yézidis. Bien sûr, sous des faux prétextes ! Pour satisfaire la Turquie, des drapeaux à l’image du représentant kurde Abdullah Öcalan, des photos des membres du YPG/YPJ tués dans la lutte contre l’Etat islamique et des drapeaux sont ramassés. Ceci fournit un soutien moral à Tayyip Erdoğan. Cela, bien sûr, soutient également le génocide des Kurdes. On ne peut pas le cacher en s’impliquant après du KDP [parti de Barzani au Kurdistan Sud] et en lui donnant des armes.
Le gouvernement allemand implique également la population allemande et devient sponsor et partisan de ce génocide. La politique de Merkel n’a rien à voir avec le peuple allemand. Le peuple allemand n’a pas voté Merkel pour cette raison.
Merkel n’apporte pas seulement un soutien politique à l’extermination des Kurdes, elle finance également le gouvernement meurtrier. Pour que Tayyip Erdoğan n’envoie pas de réfugiés en Europe, il est payé en rançon. Ils lui ont déjà donné trois milliards d’euros. Maintenant, il sera payé trois milliards de plus. En même temps, ils louent la politique des réfugiés du fasciste Erdoğan.
Bien sûr, l’Allemagne devrait être l’amie de la population turque, mais avec cette politique, l’ennemi de la population turque est soutenu. Elle soutient une politique sectaire. Avec cette attitude, Merkel se retrouve dans la même position que le gouvernement allemand qui a soutenu le génocide contre les Arméniens.
Le pays qui a la politique de réfugiés la plus répugnante et la plus vile est la Turquie. Sous le gouvernement Erdoğan lorsque la Turquie pratiquait des politiques de porte ouverte à l’égard de la Syrie, elle avait quatre objectifs principaux:
Le premier objectif était d’utiliser ces réfugiés et les gangs comme Daesh et al-Nusra sur ces réfugiés, afin de gagner de l’influence sur la politique syrienne elle-même. Bien que certains de ces réfugiés aient effectivement fui la guerre, la majorité d’entre eux ont été délibérément attirés en Turquie par le gouvernement Erdoğan Il a essayé de construire sa politique syrienne sur ces réfugiés. Les camps dans lesquels séjournent les Arabes syriens ont été transformés en bases logistiques d’al-Nusra, de Daesh et d’autres groupes similaires. Le MIT (service de renseignement turc) lui-même a attaqué la Syrie avec ces gangs.
La Turquie n’a pas eu à subir de pertes matérielles pour ces camps, car les dépenses pour ces camps ont afflué dans l’économie beaucoup plus que ces personnes qui servent de main-d’œuvre bon marché. En ce sens, il n’y a pas de sacrifice de la Turquie en termes de réfugiés. Le gouvernement Erdoğan considère les réfugiés comme une source de revenus à la fois politiques et économiques.
Le deuxième objectif était d’empêcher tout succès politique des Kurdes en Syrie et à Rojava, de forcer les Kurdes de Rojava à se déplacer en Europe et à réduire la population kurde à Rojava. Sans aucun doute, il voulait en utiliser une partie contre la révolution de Rojava. On a tenté de construire des collaborateurs kurdes.
Le troisième objectif était d’installer les réfugiés arabes au Kurdistan et de perturber la démographie de la région. L’installation de 25 000 Arabes sunnites dans le village Alevi de Teran, dans la région de Pazarcik, à Maraş, visait à rendre l’existence des Alévis dans la région complètement caduc. Cette politique a été poursuivie à Urfa pour changer la démographie et préparer les attaques contre le Rojava. Et en effet, cela se reflétait pratiquement dans les attaques contre Girê Spî (Tal Abyad).
Lorsque cette forme de politique sur l’utilisation des réfugiés a échoué, une quatrième méthode politique a été mise en œuvre. Il s’agissait d’utiliser les réfugiés comme moyen de pression pour obtenir un soutien à leur propre politique syrienne.
En effet, en faisant chanter les réfugiés, les pays européens ont été contraints de soutenir la politique de la Turquie à l’égard de la Syrie. D’autre part, la Turquie dit : « J’ai dépensé tant d’argent pour les réfugiés, je me suis sacrifié économiquement » avec l’intention de traire l’Europe (…). Il est devenu clair que, surtout en Allemagne, certains politiciens ont acceptés ce chantage.
Jusqu’à présent, une rançon de six milliards d’euros a été versée et nous ne savons pas combien d’autres rançons ils paieront. Il semble que lorsqu’il a besoin d’argent, Tayyip Erdoğan utilise les réfugiés comme moyen de pression. Les équipes qui font franchir la frontière sont sous le contrôle total du MIT [service secrets turcs]. Quand Erdoğan veut, les réfugiés sont envoyés en Grèce immédiatement. C’est la politique de réfugiés dont Merkel fait l’éloge.
Tout comme le gouvernement allemand soutient la politique génocidaire du gouvernement AKP, il est aussi devenu un otage par le chantage. Des attaques sont menées contre les peuples de Turquie et les forces démocratiques avec ce soutien. Il est évident qu’il importe peu à l’Europe de savoir qui est au pouvoir en Turquie. Lorsqu’il s’agit de la Turquie, l’Europe met tous les principes de côté. Les valeurs européennes ont dégénéré en mascarade. Les plus importantes sont leurs relations de profit sale.
Cependant, l’Allemagne n’est pas la seule à soutenir la politique génocidaire de l’État turc. La Norvège, considérée comme l’un des pays les plus démocratiques d’Europe, a extradé une militante politique kurde qui fait face à une punition sévère en Turquie. Gülizar Taşdemir va maintenant atterrir dans les donjons de Turquie pour des raisons politiques. Quelle est cette sale politique ?
Alors qu’une personne qui risque d’être sévèrement punie pour des raisons politiques dans son pays d’origine devrait se voir accorder l’asile en vertu des lois de l’UE, une activiste politique est remis à un pays qui punit sévèrement les universitaires et même les écrivains.
La Norvège a accueilli les pourparlers d’Oslo entre les Kurdes et l’État turc. Ce pays a joué un rôle crucial dans la résolution des conflits dans de nombreux endroits du monde. Qui peut encore croire que la Norvège est un tel pays aujourd’hui ? La Norvège a montré qu’elle est politiquement du côté de celui qui semble plus fort. L’attitude de la Norvège montre que tout membre de l’OTAN, quels que soient sa mentalité politique et son système, est effectivement soutenu par l’OTAN. La politique sale de la Norvège le prouve une fois de plus.
Cela montre aussi ce que signifie la lutte kurde. La lutte kurde pour la liberté révèle qui est du côté de la démocratie et de la liberté et qui est du côté de la politique génocidaire, colonialiste et répressive, non seulement en Turquie ou au Moyen-Orient, mais dans le monde entier. Personne ne peut cacher son vrai visage face à la question kurde, le vrai caractère ressort.
Toutes les politiques menées montrent que l’OTAN est aussi le plus grand partisan du génocide des Kurdes. Cela a été démontré par les attaques contre le peuple kurde en Turquie et l’occupation d’Afrin. En ce sens, le peuple kurde, les peuples de Turquie, du Moyen-Orient et du monde doivent construire un front démocratique avec les peuples d’Europe contre les dirigeants européens et lutter partout pour la démocratie et pousser la lutte pour une révolution démocratique. (…)»
https://anfenglishmobile.com/features/germany-and-europe-are-accomplices-in-the-massacre-of-the-kurds-28153
Qu’est-ce qui se cache derrière l’extradition de Gülizar Taşdemir ?
L’extradition vers la Turquie d’une militante kurde, Gülizar Taşdemir, semble être une conspiration, a déclaré l’activiste Niger Enayat.
« Taşdemir a été sacrifiée dans l’intérêt des relations Norvège-Turquie. L’effacement des données en possession des avocats et des personnes intéressées par l’affaire le confirme« .
L’écho de la décision de la Norvège d’extrader la militante Gülizar Taşdemir vers la Turquie le 4 juillet est toujours d’actualité. Alors que les procès suivis par les ONG, les médias et le public ont été transférés au droit international, une campagne a été lancée contre la Norvège.
Gülizar Taşdemir a demandé l’asile en Norvège en septembre 2015, au courant du mandat d’arrêt contre elle et sachant que sa vie était en danger en Turquie.
La demande d’asile, qui a duré 11 mois, a été rejetée par les autorités norvégiennes en août 2016. L’avocat de Taşdemir a fait appel de la décision. Après le rejet de l’appel, ils se sont adressés à la cour supérieure, mais en septembre 2017, elle a confirmé le rejet prononcé contre Taşdemir.
Face à cette situation, Gülizar Taşdemir a demandé l’asile en Allemagne en octobre 2017. L’Allemagne a rejeté la demande d’asile conformément à l’accord de Dublin et la police a remis Taşdemir à la Norvège le 2 juillet 2018.
Arrestation et extradition
Taşdemir a été détenue en Norvège pendant 2 jours, et le 4 juillet, le Département norvégien des demandeurs d’asile a jugé que ses « déclarations n’étaient pas crédibles » et ils l’ont extradée vers la Turquie, menottée et accompagnée de policiers.
Selon les dernière nouvelles, Gülizar Taşdemir serait détenue dans le département antiterroriste d’Istanbul (TEM). Ni sa famille ni son avocat n’ont reçu d’informations et ils pensent que sa vie est en danger.
Niger Enayati, membre du Conseil d’Oslo a déclaré que le rejet de la demande d’asile de la femme kurde n’a pas été un refus ordinaire. « Une décision consciente a été prise sur la vie de Tasdemir, à la suite d’un marché, et elle a été extradée vers la Turquie. Ce qui s’est passé après son extradition le confirme clairement« .
Le commerce sur la vie d’autrui
Malgré l’opposition manifestée par Amnesty International, les partis politiques et la société civile au cours des dernières heures, la Cour norvégienne du droit d’asile a confirmé son verdict antérieur selon lequel les » déclarations de Tasdemir n’étaient pas crédibles « .
Enayati poursuit : « Malgré le fait de connaitre le passé de Taşdemir, malgré les photos et les documents présentés sur sa vie, une telle décision a été prise. Nous savons que des milliers de demandeurs d’asile en Norvège et dans les pays européens ont obtenu l’asile alors qu’ils n’étaient pas du tout des hommes/femmes politiques. Mais l’asile a été refusé pour une personne qui est clairement confrontée à un grave danger en Turquie.
En 2016, une recherche a été faite sur la situation de Gülizar Taşdemir en Turquie. L’ambassade a dit qu’ils n’avaient rien sur elle. Toutefois, nous savons qu’en 2013,le bBureau du Procureur général turc de Dogubeyazit a décidé de poursuivre Gülizar Taşdemir sur la base de « l’appartenance à une organisation armée ». Il y a deux choses : soit la Turquie a menti aux autorités norvégiennes, soit un tel rapport a été préparé délibérément. Il y a là une grande contradiction. Nous savons que la Norvège n’est pas un pays aussi facile à tromper. Il reste donc que la décision a été prise à la suite d’un échange ».
Une monnaie d’échange ?
Enayati est convaincu qu’il y a une conspiration dans laquelle « la Norvège, l’Allemagne et la Turquie sont impliqués. Gülizar Taşdemir a été victime de cette sale alliance. Au cours des trois derniers mois, 245 personnes ont déclaré être membres de la communauté Gulen et ont demandé l’asile en Norvège. Alors que l’État turc a demandé leur extradition de la Norvège, la Norvège a envoyé Gülizar Taşdemir. Ils veulent justifier l’acceptation de leur droit d’asile en prouvant que « la Turquie n’est pas sûre ». À l’heure actuelle, il y a ce débat en Norvège.
Taşdemir souffre de graves problèmes de santé, elle a des problèmes cardiaques, des problèmes sanguins et elle vient de subir une intervention chirurgicale. Taşdemir, a été envoyée en Turquie dans ces conditions. La Norvège est coupable d’un crime contre l’humanité et est responsable de sa vie ».
Données informatiques effacées
Enayat poursuit : « Il y a une autre preuve troublante : Toutes les données de l’ordinateur de l’avocat et des ordinateurs portables de certains membres du groupe de Solidarité avec Gülizar ont été effacées simultanément. Pourquoi et par qui les données de ce petit groupe chargé de l’affaire ont-elles été effacées ?
Selon la Norvège, les services de renseignement turcs ne feraient pas une telle chose. Ce qui ne laisse qu’un seul suspect : les services secrets norvégiens« .
Informations fournies aux médias turcs par la Norvège
La photo donnée par Taşdemir pour sa demande d’asile en Norvège et d’autres documents ont été remis à la Turquie.
La Turquie a, à son tour, donné la photo aux médias turcs. « Ceci est contraire à la fois à la loi norvégienne et à la loi des Nations Unies (ONU) sur les réfugiés. Même si la demande d’asile d’une personne est rejetée, ces documents et photographies ne devraient jamais être remis à un autre pays« .
La Norvège a trahi les Kurdes
Les Kurdes ont toujours considéré la Norvège comme un pays démocratique défendant les droits de l’homme, conclut Enayat : « La Norvège a joué un rôle de médiateur en 2009, entre le PKK et la Turquie. La Norvège a une telle mission. Mais cette décision a suscité une réaction parmi les Kurdes. Elle a trahi les Kurdes. Les Kurdes ne l’oublieront jamais. Actuellement, une campagne internationale a été lancée pour dénoncer cette décision norvégienne ».
https://anfenglishmobile.com/features/what-s-behind-the-extradition-of-guelizar-tasdemir-28133
« Il existe un accord international sur l’occupation du Bashur [Kurdistan Sud] »
KURDISTAN SUD – SULAYMANIYAH – « Les forces internationales et régionales se sont mises d’accord sur une occupation de la région », explique Rêbiwar Kerîm, porte-parole de la Coalition pour la démocratie et la justice au Kurdistan du Sud.
Rêbiwar Kerîm, porte-parole de la Coalition Démocratie et Justice, a parlé à RojNews du recomptage des voix des dernières élections parlementaires irakiennes, de l’inefficacité actuelle du Parlement irakien sur les développements dans la région kurde, des attaques ciblées par l’occupation turque sur le Kurdistan du Sud (Bashur) et les prochaines élections régionales.
Quelle sorte d’atmosphère est créée par le recomptage des votes des élections législatives irakiennes au sein de la population ? Des attentes ou des espoirs ont-ils été soulevés dans la société ?
Nous ne faisons plus confiance aux résultats de ces élections et avons donc proposé d’annuler complètement les élections. Le recomptage à Kirkouk n’a pas impliqué tous les membres de la commission désignée. Cependant, nous étions bien préparés pour Sulaymaniyah. Nous nous sommes opposés aux résultats des élections dans la quasi-totalité du Kurdistan et à Sulaymaniyah, dans toutes les urnes.
Pensez-vous que les résultats vont changer ?
S’ils ne changent pas, nous perdrons toute confiance dans les élections.
Comment allez-vous agir si rien ne change ?
En ce moment nous attendons les résultats. Nous allons dire quelque chose une fois qu’ils sont annoncés. Nous savons que le comptage ne se fait pas entre de bonnes mains. Cependant, nous ne sommes pas seuls dans cette opinion, et d’autres forces sont d’accord avec nous. Par conséquent, nous développerons une attitude commune.
Un autre problème en Irak est la fin de la troisième législature. Il y a un vide législatif. Quels problèmes pourraient surgir pour l’Irak dans ce processus ?
Bien sûr, ce vide est très mauvais. La responsabilité de cela doit être prise en charge par les pouvoirs au pouvoir qui ont triché aux élections.
Lorsque le parlement irakien travaillait encore régulièrement, il a été dit que les pays voisins avaient interféré dans les affaires intérieures de l’Irak. Pourrait-il y avoir une intervention externe en raison de l’absence actuelle de législation ?
L’Irak a toujours été intervenu de l’extérieur. Le manque de fonctionnalité actuel du Parlement contribue à accroître la participation des forces étrangères dans la région. En outre, les forces régionales ont convenu d’une intervention. Au contraire, l’Irak doit seulement prendre ses décisions lui-même.
Selon vous, quel est le but de l’occupation du territoire du Kurdistan du Sud par l’armée turque ?
Les forces internationales et régionales ont convenu d’une occupation de la région. Cela doit être considéré dans une perspective large. Les Etats de la région doivent obéir au droit international et respecter la souveraineté territoriale de l’Irak. Le gouvernement régional du Kurdistan doit agir en fonction de ses responsabilités. L’intégrité territoriale de l’Irak et du Kurdistan du Sud ne devrait en aucun cas être violée et la vie de la population civile ne devrait pas être compromise. Les vies humaines sont la ligne rouge pour nous.
On dit que les élections législatives au Kurdistan seront reportées indéfiniment. Que dites-vous de ce débat ?
Nous sommes contre un report.
Êtes-vous en faveur d’un système présidentiel dans la région autonome du Kurdistan ?
Le système d’un pays est défini dans le cadre légal. Cependant, le problème de la région du Kurdistan est l’absence de lois. Les tentatives de construction connexes ont été repoussées dans le passé par le gouvernement actuel.
Que ferez-vous pour protéger les élections aux élections régionales du Kurdistan ?
La fraude électorale est inévitable. Eviter cela n’est pas de notre ressort. Le gouvernement et les commissions électorales doivent l’empêcher. Par exemple, les Kurdes d’autres régions du Kurdistan reçoivent des cartes électorales. Dans les listes électorales, il y a environ un demi-million de personnes qui utilisent de fausses cartes électorales. La liste électorale doit être redéfinie par la commission électorale.
La Commune Internationaliste du Rojava a un an
La Commune Internationaliste du Rojava travaille sur trois questions principales, l’internationalisme, les femmes et l’écologie.
Il y a un an, le 12 juin 2017, la Commune Internationaliste du Rojava avait partagé un communiqué publique présentant son projet au monde.
Le 12 juin est aussi l’anniversaire d’Anna Campbell, şehid Helin Qereçox, qui a donné son nom à la première Académie Internationaliste du Rojava. Campbell était une combattante britannique des YPJ qui a perdu la vie durant la défense d’Afrin.
Un an après, la Commune fait le bilan et partage les grandes étapes qu’elle a accomplies au cours de ces 12 mois.
Le communiqué a déclaré : « Après la présentation publique de la commune sous le slogan » apprendre, soutenir, organiser. Nous avons commencé à développer notre travail et nos projets, mettre en pratique les idées et les rêves que nous avions, et chercher un endroit pour construire la première académie internationaliste de la fédération démocratique de la Syrie du Nord ».
À la fin de l’été 2017, les internationalistes ont commencé à construire l’académie. Depuis lors, ils ont travaillé principalement sur trois axes : l’internationalisme, la libération des femmes et l’écologie.
Le communiqué poursuit : « Notre tâche principale a été la construction de l’Académie Internationaliste. Le lieu de débat, d’étude, de recherche et d’accueillir de nouveaux internationaux qui veulent aussi apprendre, soutenir et organiser la révolution du Rojava. nous avons également travaillé sur la construction de la Commune Internationaliste elle-même, en tant que cadre organisationnel pour nous et d’autres internationaux qui veulent se joindre, développant un système et un réseau pour intégrer et renforcer la dimension internationale de cette révolution ».
Écologie
La Commune a lancé la campagne «Make Rojava Green Again» en coordination avec d’autres institutions travaillant sur des sujets liés à l’écologie pour verdir la région de nouveau.
« Nous avons écrit un livre, que nous commencerons bientôt à publier dans différentes langues, présentant notre projet et ce qui nous motive à le réaliser. Notre but principal est de diffuser une perspective écologique de la vie révolutionnaire, en construisant notre académie avec une approche durable et le démarrage d’une coopérative d’arbres pour aider à reboiser les terres arides de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord ».
Femmes
Les femmes de la commune sont organisées en groupe autonome, en lien direct avec les différentes institutions et structures du mouvement des femmes dans le cadre de la révolution du Rojava.
« Nous avons soutenu différents projets et campagnes du mouvement des femmes participant au travail développé par Jinwar, le village écologique des femmes. Nous avons également étudié et organisé des programmes éducatifs sur le jinéolojî [science des femmes] et les mouvements de libération des femmes », a ajouté le communiqué.
Au milieu de la première année de vie en tant que commune, la guerre d’Afrin a éclaté.
La Commune a ressenti le besoin de ralentir les projets normaux pour participer à la Résistance d’Afrin, en faisant surtout des traductions, des travaux de solidarité internationale et d’autres types de travail dans les médias.
«L’invasion d’Afrin a été dure et brutale » – écrivent les internationalistes – « C’est très triste de voir l’armée turque et d’autres forces armées islamistes détruire la plus belle région du Rojava La guerre d’Afrin nous a affectés d’une manière que nous ne pouvions pas imaginer L’invasion, la lutte, la résistance ».
Au mois de mai, après plusieurs mois de construction de l’académie, le travail est enfin terminé.
Les internationalistes ont décidé de la baptiser « l’Académie Internationaliste Shehid Hêlîn Qereçox » à la mémoire d’Anna Campbell, la combattante britannique des YPJ tombée martyre à Afrin.
La commune internationaliste a réussi à organiser un cours d’éducation d’un mois pour les nouveaux internationalistes, ainsi que ceux qui sont au Rojava depuis le début de la commune.
L’enseignement comprenait des cours de langue kurde, des débats idéologiques, des connaissances sur la société, l’histoire du Moyent-Orient, du peuple kurde et des débats sur l’internationalisme et l’histoire de la Commune.
« Aujourd’hui, nous sommes fiers de dire que la Commune Internationaliste du Rojava est plus forte que jamais, et que ceci n’est qu’un pas de plus vers le mouvement démocratique et révolutionnaire qui grandit et se connecte partout dans le monde », écrit la Commune.
Le communiqué s’achève ainsi : « La Commune invite à nouveau tous les internationalistes, révolutionnaires et forces démocratiques, tous ceux qui veulent marcher avec nous, à apprendre, soutenir et organiser cette révolution car nous savons que le Rojava peut être l’étincelle qui initie une nouvelle façon de comprendre la vie, de développer une société en dehors du capitalisme, du patriarcat et des États-nations, et parce que nous savons que ce n’est que le début. »
Assemblée autonome de Shengal : « La position du PDK est inacceptable »
SHENGAL – L’Assemblée autonome démocratique de Shengal a publié une déclaration écrite sur les attaques d’invasion de l’État turc contre le Kurdistan Sud et les déclarations faites par les responsables du gouvernement régional du Kurdistan.
La déclaration est la suivante : « L’Etat turc poursuit depuis longtemps ses attaques contre les acquis du peuple kurde. Comme ils ont attaqué le peuple kurde par l’intermédiaire des gangs de Daesh, ils soutiennent maintenant les gangs contre le peuple. Après la défaite de Daesh par les forces kurdes, l’Etat turc a pris des mesures contre les Kurdes. Ils lancent des menaces d’invasion dans quatre parties du Kurdistan ».
Le gouvernement légitime l’invasion
« L’État turc ne combat pas seulement le PKK, il combat tous les Kurdes. L’État turc a fait des déclarations pour empêcher les Kurdes de réaliser leurs droits d’innombrables fois. Mais aujourd’hui, ce qui nous blesse, ce sont les déclarations du gouvernement régional du Kurdistan. Il n’est pas juste de considérer les attaques d’invasion de l’État turc comme légitimes et de blâmer le PKK dans les déclarations faites à la presse. Le gouvernement régional du Kurdistan, comme l’État turc, commet un crime contre le peuple kurde. Le PDK soutient les ennemis des Kurdes depuis 40 ans. Ils ont mis de côté la lutte du peuple kurde. Pour éviter d’entrer dans l’histoire sur une page noire, le PDK doit reconsidérer son approche« .
La position du PDK est inacceptable
« En tant qu’Assemblée autonome démocratique démocratique de Shengal, nous ne pouvons pas comprendre la position que le PDK a choisi de prendre, et nous ne l’acceptons pas. En tant que peuple de Shengal, nous nous tenons aux côtés du peuple du Bashure Kurdistan jusqu’à la fin et nous offrons notre soutien. Le PKKK se bat pour tous les peuples opprimés. Nous appelons toutes les forces internationales à s’élever contre les crimes contre l’humanité commis par l’Etat turc ».
https://anfenglishmobile.com/kurdistan/shengal-assembly-kdp-s-approach-is-unacceptable-28097
AFRIN : Un homme parle de la torture subie suite à son kidnapping
M. E. vient du village de Til Silor à Jindires. Il a dû quitter le village à cause de l’invasion militaire turque et s’est installé au centre d’Afrin. Lorsqu’il a été publiquement prétendu que la région était sûre, il a décidé de retourner dans son village. En chemin, il a été arrêté par des membres des brigades du sultan Mourad et emmené en Turquie. Là-bas, il a été interrogé et torturé.
Pendant deux mois, M.E. a été retenu prisonnier par l’État turc et ses milices, puis relâché. Deux mois plus tard, il a été enlevé de son village par la milice Ahrar al-Sham sous prétexte qu’il avait des liens avec l’administration autonome d’Afrin.
Encore une fois, il a été torturé puis relâché. Par la suite, il a été enlevé par la milice Ketiba al-Faruq et cruellement torturé. Au cours de son interrogatoire, il l’a dit aux officiers de la milice : « Vous parlez de liberté et de paix, pourquoi me faire ça ? ». Ils lui ont répondu : « Nous sommes venus brûler Afrin »
M. E. a ensuite été libéré et les milices ont commencé à piller sa propriété au début du mois de juin. Il a reçu l’ordre de quitter Afrin avec sa famille dans les dix heures.
M. E. rapporte que la milice a occupé sa maison à Jindires et y a installé leurs familles. Il dit que les habitants d’Afrin vivent dans la peur et peuvent difficilement quitter leur foyer. Ceux qui s’opposent à la milice sont tués ou emprisonnés. L’avocat Sami a été tué de cette façon après avoir refusé de payer une rançon.
M. E. a dû quitter Afrin avec dix autres familles. Dans les maisons vides sont logées les familles des troupes d’occupation.
https://anfenglishmobile.com/rojava/an-abduction-victim-from-afrin-speaks-of-atrocities-he-suffered-28094
« La constitution syrienne doit être rédigée par les peuples syriens »
Lewend Mîrko, membre de l’Académie mondiale de la paix, a partagé avec l’ANHA quelques remarques sur le travail de la nouvelle constitution syrienne.
En ce qui concerne le travail de certains cercles pour créer une nouvelle constitution dans toutes les parties de la Syrie, Mîrko a souligné que la rédaction d’une constitution est un processus qui prend du temps et doit rassembler et répondre à toutes les sections de la société. Pourtant, la nouvelle constitution syrienne ne pourra pas être rédigée tant que le pays sera sous l’occupation de l’Etat turc.
« La Turquie occupe des terres syriennes et viole les droits du peuple syrien ».
En outre, le membre de l’Académie mondiale pour la paix a déclaré que » La Turquie essaie de s’ingérer dans le processus de rédaction de la constitution syrienne par divers moyens. Alors, qu’en est-il de la volonté du peuple syrien ? »
Chaque constitution, a dit Mîrko, est le résultat d’un débat au sein d’un parlement représentant tous les peuples. « Toutes les parties doivent s’unir, négocier une solution à la crise syrienne et s’opposer aux interventions sur les affaires intérieures syriennes afin que le peuple syrien puisse créer sa propre constitution« .
L’Académie mondiale de la paix, basée dans la ville palestinienne d’Al-Jalil, s’efforce de mettre fin aux guerres dans le monde entier sous le slogan « La paix dans le monde entier ».
https://anfenglishmobile.com/news/syrian-constitution-must-be-written-by-peoples-of-syria-28087
La Turquie met en place sa politique de turquisation dans le nord de la Syrie
La Turquie veut faire de sa présence une réalité permanente à Afrin et dans les autres zones qu’elle a occupées dans le nord de la Syrie.
L’État turc cherche à établir une zone tampon dans le nord de la Syrie depuis le début de la guerre syrienne. La présence des Turkmènes à Shehba constitue la base de ce plan.
L’Etat turc a été actif dans la région par le biais de l’opération « Bouclier de l’Euphrate » et le 24 août 2014, il a reçu Jarablus des mercenaires de Daesh.
(…)
L’Etat turc a forcé les habitants kurdes & arabes de la région à migrer vers l’est de l’Euphrate et à Alep
Après que l’Etat turc a forcé les familles kurdes et arabes de la région à émigrer, des Turkmènes de différentes régions d’Irak et de Syrie ont commencé à s’installer dans les villes kurdes et arabes à moitié vidées. (…)
L’État turc a rapidement placé ces villes et ces zones sous son contrôle et a mis en œuvre de nouvelles politiques visant à rendre sa présence permanente.
L’État turc a accroché des photographies des soldats turcs tués dans le conflit dans ces villes, tandis que des affiches du président turc, Erdogan, et des drapeaux turcs ont été accrochés dans toutes les institutions des villes.
La ville d’Afrin a été brutalement attaquée par le régime turc. Les attaques se sont également étendues au canton de Shehba. L’Etat turc a établi des stations à Idlib en nommant des fonctionnaires « responsables » et il a également mis en place de nombreux points d’observation dans la région.
Les compagnies de téléphone turques ont rapidement commencé à établir des stations de réseau dans la région. La société turque de téléphonie, Turkcell, qui a mis en place des antennes relais dans de nombreuses régions de Shehba, a maintenant commencé à mettre en place d’autres à Idlib et à Afrin.
L’État turc met rapidement en œuvre sa politique de turquisation dans les villes qu’il a occupées.
https://anfenglishmobile.com/rojava/the-turkification-policy-in-northern-syria-goes-on-28084
Un journaliste égyptien : « Les attaques turques ont détruit Afrin »
Le journaliste égyptien Ahmad al-Amid a visité plusieurs villes du nord de la Syrie, comme Raqqa et Manbij, et a écrit des reportages au journal Al-Watan en Égypte, résumant sa vision de la situation.
Il a commencé sa tournée en Syrie du Nord par la ville de Raqqa à sa libération de l’emprise des mercenaires de Daesh. Il a observé dans son rapport le début de l’entrée de Daesh, l’état psychologique des civils après la libération et la souffrance continue à cause des mines, de la peur et de l’intimidation qu’ils ont subi sous la domination de Daesh.
« Ici, dans la ville syrienne de Raqqa, ils sont venus avec des drapeaux noirs et avec l’inscription : « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, Muhammad est le Messager d’Allah ». Personne ne les connaissait. Ils n’ont vu que des mercenaires portant des drapeaux (…) entrant dans la ville, pour y vivre et la gouverner. Personne ne savait qu’ils venaient déformer les âmes des civils et les terroriser avec des scènes de meurtre et de massacre et ruiner leur ville (…). C’est l’organisation de Daesh dont les membres ont tué des milliers de civils, et leurs idées et cellules dormantes encore cachées dans la ville. Ils n’ont pas laissés les habitants tranquilles, car ils les ont laissé se battre avec la terre en posant des mines et des pièges pouvant exploser à tout moment ».
Le 10 octobre 2017, les soldats des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) sont arrivés au stade de la ville de Raqqa – la dernière des plus grandes fortifications de la ville – et ils sont en train de livrer leurs dernières batailles.
8 mois après la déclaration de libération, la guerre se poursuit même après la défaite des mercenaires de Daesh. C’est une guerre d’un autre type, promis par Abu Bakr al-Baghdadi : « Il a promis de poser des « mines » à tous ceux qui voulaient vivre dans une ville si elle n’était pas gouvernée par Daesh ».
« Dans la ville, les rues sont bouchées par les décombres des bâtiments détruits, et dont certains cachent encore les cadavres de leurs propriétaires. Un certain nombre de leurs fils tentent d’apporter la sécurité, d’effacer la peur et la terreur, et les restes de bombes et des mines, et tout ce qu’ils ont laissé pour venger ceux qui vivront dans la ville qu’ils ont prise pour capitale en Syrie ».
Le journaliste égyptien témoigne des histoires et des souffrances des civils sous la domination de Daesh
Il parle de la ville de Manbij et sur la situation dans la ville de Jarablus, adjacente à Manbij, maintenant sous le contrôle des gangs turcs. « Beaucoup d’entre eux, des factions islamiques qui forment l’Armée Libre, Jabhat al-Nosra et les restes des factions ont été établies pendant la révolution syrienne ».(…)
Le journaliste Ahmad al-Amid a cité Guli Hoşeng expliquant que des éléments des cellules dormantes tentent de provoquer l’opinion publique, mais leurs tentatives sont vaines parce que la population a vaincu les mercenaires de Daesh et d’autres factions pré-Daesh. (…)
Quant à Afrin, Al-Amid raconte les tragédies causées par l’agression turque.
Dans la nuit du 20 janvier, après la déclaration de guerre turque sur la ville syrienne d’Afrin, cette grande campagne visait non seulement les sites militaires, mais aussi les maisons, les rues, les routes et les usines. De nombreux villages ont été détruits et environ un million de personnes ont été expulsées, tandis que les factions effectuaient le pillage des maisons abandonnées par le peuple pour survivre dans un terrifiant vol de roquettes, de missiles et de cadavres sur la longue route.
Au milieu de ce qui se passait à Afrin, le journaliste égyptien n’a pas oublié pendant sa visite, la famille de l’une des martyrs les plus éminentes des YPJ, Barin Kobani, dont le corps a été soumis à d’horribles mutilations par les gangs turcs.
Le frère aîné de la famille de Barin qui se compose de 8 fils et filles, quand on lui demande s’il a un message sur ce qui s’est passé au sujet de la mutilation du corps de sa sœur, il a déclaré : « Je ne me soucie pas de la personne. Je me soucie de la pensée implantée dans leur esprit. Si vous l’amenez ici même, je ne me vengerais pas personnellement, mais je me renseignerais sur cet état d’esprit terroriste extrémiste qu’ils adoptent, car ils sont victimes de l’idéologie jihadiste des Frères musulmans. »
(…)
http://www.hawarnews.com/en/haber/egyptian-journalist-monitors-north-syrias-situations-turkish-attacks-destroyed-afrin-h2421.html