ROJAVA. « Le dossier de l’EI restera sous le contrôle des FDS »

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SYRIE / ROJAVA – Attaché de presse des FDS, Farhad Shami, a déclaré qu’avec l’accord signé hier entre le nouveau régime syrien et les Kurdes, qu’ils espéraient mettre fin à la guerre et assurer le retour des habitants d’Afrin et de Girê Spî sur leurs terres d’où ils avaient été chassés lors des attaques d’invasion turco-jihadistes. Concernant le dossier des prisonniers de DAECH / ISIS qu’ils détiennent dans des camps dans la région, il a affirmé que ce dossier restera sous le contrôle des Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Hier, le commandant général des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) Mazloum Abdi et le président par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa (al-Joulani) ont signé un accord pour intégrer les forces arabo-kurdes « dans les institutions de la République arabe syrienne, soulignant l’unité du territoire syrien et rejetant la division ». Le porte-parole des FDS, Ferhad Şami a déclaré qu’avec cet accord, ils espéraient mettre fin à la longue guerre qui a détruit le pays.   Ferhad Şami a déclaré que l’accord signé entre Mazlum Abdi et Ahmed El-Şara était une étape positive et importante et que les affirmations selon lesquelles les forces de Damas seraient déployées à Hesekê ne reflétaient pas la vérité. Déclarant que l’accord signé avec Damas était une étape positive et importante, Ferhad Şami a rapporté que l’accord a été conclu sous la médiation des États-Unis d’Amérique (USA) et que les États-Unis étaient l’une des principales parties à l’accord.   Concernant les affirmations selon lesquelles les forces de Damas entreront à Hassaké, Ferhad Şami a déclaré : « Ces affirmations ne reflètent pas la vérité. Il est possible que seules les forces de Damas soient déployées dans les zones frontalières ».   Ferhad Şami a déclaré que les commissions à créer résoudront le problème des prisons et que l’une des commissions à créer travaillera uniquement sur la gestion du domaine de l’éducation et les processus d’apprentissage des étudiants recevant un enseignement en kurde.   Soulignant qu’il n’y aura aucun changement dans la situation des détenus de l’État Islamique (EI/DAECH ou ISIS), Ferhad Şami a déclaré que le dossier de l’EI restera sous le contrôle des FDS. Ferhad Şami a déclaré : « La Turquie rassemble ses forces autour du barrage de Tishreen et du pont Qereqozax depuis deux jours. Notre objectif principal est d’arrêter la guerre (…) et de garantir que les habitants d’Afrin et de Girê Spî retournent sur leurs terres et d’empêcher le changement démographique ». (Mezopotamya)

Maxime Azadî: Que signifie l’accord entre les Kurdes et Damas ?

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PARIS – Le journaliste kurde, Maxime Azadî revient sur l’accord signé hier entre le commandant général des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) Mazloum Abdi et le président par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa (al-Joulani) pour intégrer les forces arabo-kurdes « dans les institutions de la République arabe syrienne, soulignant l’unité du territoire syrien et rejetant la division ».
 
Que signifie l’accord entre les Kurdes et Damas ?

Selon Farhad Shami, directeur du centre de médias des Forces démocratiques syriennes (FDS), concernant l’accord entre Rojava et Damas :
 
– Il n’existe aucune preuve concernant l’entrée du HTS dans nos régions.
– l est possible que le HTS n’intervienne qu’à travers les postes-frontières.
– Aucun changement n’est prévu concernant le dossier pétrolier, le dossier des prisons ni la lutte contre l’EI (Daech).
– Il s’agit d’un accord préliminaire bénéficiant d’une médiation américaine efficace.
– Cet accord vise notamment à mettre fin aux mobilisations turques.
– Le retour des déplacés d’Afrin, de Serékaniyé et de Giré Spî, actuellement sous occupation turque, est en discussion.
– Ce ne sont que des accords préliminaires ; des comités ultérieurs travailleront à en préciser les modalités.
 
Déclaration de Mazlum Abdi, commandant général des FDS, après avoir signé l’accord qui reconnait la communauté kurde comme une composante essentielle de l’État syrien.
 
« Dans cette période sensible, nous travaillons ensemble pour instaurer un processus de transition qui reflète le désir de justice et de stabilité de notre peuple. Nous sommes déterminés à bâtir un avenir meilleur, garantissant les droits de tous les Syriens et réalisant leurs aspirations à la paix et à la dignité. Nous considérons cet accord comme une véritable opportunité pour construire une nouvelle Syrie, intégrant toutes les composantes et assurant de bonnes relations de bon voisinage. »
 
Le commandant général du QSD, Mazlum Abdi, et sa délégation poursuivent actuellement leurs discussions à Damas pour exiger l’arrêt immédiat des attaques visant les Alaouites et juger les responsables des massacres.
 
Selon certaines sources :
 
– Les FDS intégreront la Nouvelle Armée Syrienne en tant que 2e armée, qui devrait être organisée en trois corps d’armée et une division.
 
– – La sécurité sera assurée au niveau des régions autonomes ou cantons. L’ensemble des 56 000 policiers affiliés au FDS sera officiellement reconnu comme « police régionale » plutôt que comme forces armées.
 
– Les ressources souterraines, telles que le pétrole et le gaz naturel, actuellement sous le contrôle des FDS, seront partagées avec Damas conformément à l’accord. Toutefois, l’Administration kurde ne versera aucune part au gouvernement de la Nouvelle Syrie pour le pétrole exporté et autres ressources.
 
– Les prisons situées dans le nord et l’est de la Syrie seront placées sous contrôle conjoint avec la Nouvelle Armée Syrienne, avec la mise en place d’une commission commune chargée de superviser et de gérer ce processus.
 
– Les FDS ne remettront aucune de leurs armes lourdes et poursuivront leurs opérations militaires et leurs formations, conformément à leur alliance actuelle avec les États-Unis. Un partage de renseignements sera instauré entre la FDS et la Nouvelle Armée Syrienne.
 
– Les garants de cet accord seraient le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la France.

PARIS. « L’avenir des Kurdes dans le contexte des droits humains et de la démocratie en Turquie »

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PARIS – Hier, la députée kurde du DEM Parti et Membre de la Commission constitutionnelle, Meral Danış Beştaş et son homologue du parti CHP, Sezgin Tanrıkulu étaient invités au Sénat français pour la conférence intitulée « L’avenir des Kurdes dans le contexte des droits humains et de la démocratie en Turquie ». Le politologue turc, Ahmet İnsel a également participé à la conférence d’hier tandis que parmi le public, on pouvait voir (entre autre) Sylvie Jan et Pascal Torre de l’association France-Kurdistan et l’avocate Sêvê Izol Aydin. Ce matin, la délégation du DEM Parti était invitée à l’Assemblé Nationale. « Après avoir participé hier à une conférence sur l’avenir des Kurdes dans le contexte des droits humains et de la démocratie en Turquie, la Députée kurde du DEM Meral Danış Beştaş a été reçue ce matin à l’Assemblée Nationale par les députées Danielle Simonnet et Anna Pic, en compagnie de notre porte-parole Yekbun Eksen, du représentant du DEM en Europe Eyyup Doru, de Dylan Boutiflat et de Jérôme Gleizes », a écrit le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) sur X. Pascal Torre a rapporté que lors de la conférence, la députée du DEM a déclaré qu’ils soutiennent l’appel d’Abdullah Ocalan et la réponse du PKK. Elle considère que des avancées démocratiques doivent avoir lieu pour que le mécanisme se mette en route. Elle a évoqué une feuille de route présentée à l’assemblée nationale turque contenant les propositions du DEM Parti sur le dossier kurde (droits, citoyenneté, langue, prisonniers…) Le député du CHP a évoqué les évolutions de son parti sur la question kurde et soutient la commission parlementaire  il est d’accord sur l’idée : pas de paix sans démocratisation Les deux députés ont parlé de l’attitude floue d’Erdogan et de son parti AKP qui veulent dissocier la paix de la démocratie.   Détails à venir…

TURQUIE. Une journaliste menacée pour une photo prise lors d’un défilé féministe du 8 mars

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TURQUIE / KURDISTAN – La journaliste de Bianet, Evrim Deniz, a reçu de nombreuses menaces de mort et de viols sur les réseaux sociaux après la publication d’une photo prise lors du défilé féministe du 8 mars dans la ville kurde de Diyarbakir. La journaliste a porté plainte contre les menaces de mort et de viols.
 
Photo prise par Evrim Deniz qui lui a valu des menaces
 
« Les femmes journalistes ne sont en sécurité nulle part. Les messages que j’ai reçus – menaces de viol, de meurtre et insultes – montrent une fois de plus ce que vivent les femmes journalistes », a déclaré Deniz.
 
Evrim Deniz, correspondante de Bianet à Diyarbakır, a été confrontée à des menaces et à du harcèlement en ligne après avoir partagé une photo d’un rassemblement à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femme. La photo montre deux femmes de l’initiatif Mères de la Paix, un mouvement qui milite pour une solution pacifique à la question kurde, tenant une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Mettre fin à la discrimination, à la violence et au harcèlement contre les personnes LGBTI+. » Suite à cette publication, Deniz est devenue la cible d’attaques racistes et sexistes sur les réseaux sociaux, ainsi que de menaces de mort. Elle a porté plainte contre les menaces.

« Les femmes journalistes ne sont en sécurité nulle part »

Deniz a décrit les menaces auxquelles elle a été confrontée : « Je travaille comme journaliste à Diyarbakır depuis des années et je documente les violations des droits humains. Hier, j’ai pris et partagé une photo d’uns pancarte appartenant au Réseau de Diyarbakır de lutte contre la violence (DAKAP). C’est pour cette raison que j’ai été prise pour cible. » « Les femmes journalistes ne sont en sécurité nulle part. Les messages que j’ai reçus – menaces de viol, de meurtre et insultes – montrent une fois de plus ce que vivent les femmes journalistes. Je vais porter plainte demain pour tout cela », a-t-elle ajouté.

Réactions des groupes de défense des droits humains

Plusieurs associations de journalistes et organisations de femmes ont condamné les menaces contre Deniz et exprimé leur soutien. Le syndicat des travailleurs de la presse DİSK (Basın-İş), dont Deniz est membre, a dénoncé le harcèlement en ligne et a déclaré qu’il déposerait une plainte pénale concernant les menaces. L’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) a défendu le travail de Deniz, déclarant : « Evrim Deniz faisait son travail de journaliste. Elle a couvert la manifestation, capturant les messages véhiculés par les banderoles et les pancartes. Il est inacceptable qu’elle ait été prise pour cible, menacée de mort et que son adresse personnelle ait été divulguée. » L’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG) a également condamné ces menaces, déclarant : « Nous n’acceptons pas que la journaliste Evrim Deniz soit devenue une cible ouverte simplement parce qu’elle a photographié une pancarte liée aux questions LGBT lors du rassemblement de la Journée des femmes du 8 mars. »

Action en justice et soutien continu

La Commission des droits LGBTI+ du Barreau de Diyarbakır a déclaré : « Nous soutenons la journaliste Evrim Deniz, qui a été victime de menaces et d’insultes pour avoir partagé une image d’une pancarte sur laquelle on pouvait lire ‘Mettre fin à la discrimination, à la violence et au harcèlement contre les personnes LGBTI+’ lors du rassemblement du 8 mars. Nous suivrons de près le processus judiciaire. » L’Association des femmes Rosa a également exprimé sa solidarité en déclarant : « Nous étions dans la rue le 8 mars pour exiger une vie libre et égalitaire. Nous condamnons fermement les menaces, les insultes et les attaques contre notre collègue Evrim Deniz à cause d’une photo qu’elle a prise. Nous sommes à ses côtés contre ces attaques qui divisent. »

« Personne n’a le droit de mettre en danger la sécurité d’un journaliste »

Erol Önderoğlu, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, a également critiqué les menaces contre Deniz : « La journaliste Evrim Deniz a été victime d’agressions verbales sexistes et de menaces de mort simplement parce qu’elle a photographié et partagé une pancarte sur laquelle était écrit : « Mettez fin à la discrimination, à la violence et au harcèlement contre les personnes LGBTI+. » Cela ne peut être toléré. Personne n’a le droit de mettre en danger la sécurité d’un journaliste. » (Bianet)

ROJAVA. Un drone turc tue un enfant et blesse deux autres dans le canton de Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie continue à commettre des crimes de guerre dans ses attaques ciblant les régions contrôlées  par les forces arabo-kurdes tandis que la communauté internationale garde le silence. Des drone de l’État turc ont bombardé le village de Bîr Hiso au sud de Kobanê, le village de Gerraf dans la ville de Sirrîn et les environs du barrage de Tishreen. L’attaque du village de Gerraf a tué Fewaz Mistefa Îbrahîm (13 ans) et blessé Ebdilnafih Mihemed Misto (9 ans) et Ebdilrehîm Mihemed Misto (13 ans).

ROJAVA. Les Kurdes vont-ils échapper aux foudres d’HTS ?

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi et le chef du groupe islamiste HTC et président par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa (al-Joulani) seraient parvenus à un accord pour intégrer les forces arabo-kurdes « dans les institutions de la République arabe syrienne, soulignant l’unité du territoire syrien et rejetant la division* ». Attendons de voir les détails du protocole d’accord signés entre les deux hommes pour savoir comment les forces arabo-kurdes assureront leur sécurité pour ne pas être massacrés comme le furent des Alaouites sur les côtes ouest de la Syrie. « Le nouvel État syrien semble avoir exclu une solution militaire dans le nord-est du pays et a reconnu les droits du peuple kurde. Nous verrons comment se concrétisera cette décision », a écrit la chercheuse Meghan Bodette, en réaction à ce nouveau développement. Toujours est-il que, le modèle féministe et pluraliste du Rojava est diamétralement opposé au régime islamique promu par al-Joulani et il faudra user de beaucoup de stratagème pour ménager la chèvre et le chou…   *Selon une déclaration de la présidence syrienne, l’accord souligne l’intégrité territoriale de la Syrie et aborde des points cruciaux tels que la reconnaissance du peuple kurde, la cessation des hostilités et le retour des réfugiés.
Le texte annoncé est le suivant :

« Le lundi 10 mars 2025, sur la base de la réunion entre le président Ahmad Chareh et le commandant général des FDS, Mazlum Abdi, les parties sont convenues des points suivants :

1. Le droit de tous les Syriens à être représentés dans le processus politique et à participer aux institutions de l’État sera garanti, indépendamment de leur origine religieuse ou ethnique, sur la base du mérite.
2. La communauté kurde sera reconnue comme une composante essentielle de l’État syrien, et ses droits de citoyenneté et ses droits constitutionnels seront protégés.
3. Un cessez-le-feu sera instauré sur l’ensemble du territoire syrien.
4. Toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie (Rojava) seront intégrées dans l’administration de l’État syrien ; les postes-frontières, les aéroports ainsi que les champs de pétrole et de gaz passeront sous le contrôle de l’État.
5. Le retour de tous les réfugiés syriens dans leurs villes et villages sera garanti, et leur protection sera assurée par l’État syrien.
6. L’État syrien bénéficiera d’un soutien dans la lutte contre les restes du régime Assad et les éléments menaçant la sécurité et l’unité du pays.
7. Toute incitation à la division, tout discours de haine et toute initiative visant à attiser les divisions sociales seront rejetés.
8. Des commissions de mise en œuvre travailleront pour assurer l’application complète de l’accord d’ici la fin de l’année. 

SYRIE. Al-Jolani est responsable du massacre des Alaouites

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Alors que nous sommes face à un nettoyage ethnique évident avec le massacre de milliers de civils alaouites commis par des gangs djihadistes alliés au groupe Hayat Tahrir al-Cham, la communauté internationale peine à condamner directement le président autoproclamé Ahmed al-Charaa, affirmant que les massacres d’Alaouites sont commis essentiellement par des gangs étrangers. Ces déclarations sont mensongères et servent à protéger le chef du HTC qui les a pourtant pris sous son commandement lors de la cérémonie officielle qui a eu lieu à Damas le 29 janvier 2025. Après ce ralliement de masse, al-Jolani avait appelé les forces arabo-kurdes du Rojava d’en faire autant…

Certes, en plus des jihadistes d’HTC, de nombreux groupes armés affiliés à l’État turc, opérant sous le nom d’Armée Nationale Syrienne (ANS ou SNA), mènent également des attaques contre les Alaouites et les autres minorités ethniques et religieuses (Druzes, Kurdes, chrétiens…) dans les régions côtières syriennes. Tous ces groupes ont déjà été intégrés au groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC ou HTS) lors de la cérémonie militaire organisée à Damas pour proclamation d’Ahmed al-Charaa (alias al-Joulani) comme président par intérim de la Syrie. C’est pourquoi, la responsabilité d’al-Joulani dans les massacres d’Alaouites est claire et il doit être poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, plutôt que d’être blanchi de la sorte par la communauté internationale.

Les femmes druzes soutiennent le gouvernement autonome et la confédération des femmes

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SYRIE – Les militantes druzes Junior et Naeem soutiennent une administration autonome pour la Syrie à l’instar du modèle mis en place par l’alliance arabo-kurde du Rojava, et appellent à la création d’une confédération de femmes pour renforcer l’organisation et la solidarité. En 2023, la population druze de Soueida s’est soulevée contre le régime d’Assad, exigeant l’autonomie et l’établissement d’une région autonome de facto. Elle a également présenté ses revendications d’autonomie à l’administration Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) après que celle-ci ait pris le contrôle du régime Baas. Comme à l’époque d’Assad, les femmes ont une fois de plus pris la tête de ce soulèvement et n’ont pas reculé dans leur lutte, même avec l’arrivée de HTS. Rejetant le système centralisé du HTS, qui s’oppose à la diversité des peuples, les femmes activistes druzes Rochelle Junior et Enas Naeem de Suwayda ont parlé à l’ANF de leur résistance continue et de leur demande d’autonomie. Garantir leurs libertés est l’objectif principal Soulignant que la population de Suwayda s’est davantage organisée, notamment après les soulèvements de 2023, Rochelle Junior a déclaré : « Les Druzes continuent d’exprimer avec détermination leurs revendications pour un changement dans le paysage politique syrien. Leur objectif fondamental est de garantir leurs libertés. Sous le régime d’Assad, les habitants de Suwayda ont créé des organisations libres qui ont soutenu les soulèvements et organisé de nombreux événements. » Le manque de représentation des femmes constitue une menace majeure Faisant référence à la conférence organisée le 29 janvier sous le nom de «Victoire», Junior a déclaré : « Les décisions prises lors de la conférence ont complètement ignoré la représentation du peuple, en particulier des femmes, ce qui a suscité de graves inquiétudes chez beaucoup. L’absence des femmes indique clairement la présence de menaces pour les droits des femmes dans le futur. »   « Il est honteux que le meurtrier d’Hevrîn Xelef ait assisté à cette conférence », a ajouté Junior, en exprimant son indignation face à la participation de ce dernier à la conférence. « De telles plateformes doivent être représentées par des personnes rationnelles et sérieuses qui respectent la dignité humaine. Les citoyens doivent rejeter ouvertement toutes les violations commises à leur encontre et à l’encontre des femmes, car ces violations constituent des violations évidentes des droits humains ». Notre lutte pour participer à la prise de décision va continuer  Soulignant qu’ils ne permettront pas à la porte-parole du HTS, Ubeyde Arnavut, et à la directrice du bureau des affaires féminines du HTS, Ayşe El Dibis, de négliger la détermination et le rôle des femmes à Suwayda, Junior a déclaré : « La majorité de ceux qui ont pris part aux soulèvements à Suwayda étaient des femmes. Les femmes continueront leur lutte pour participer aux processus de prise de décision. » Soulignant le rôle important que jouent les femmes druzes dans les sphères sociales et politiques à Suwayda, Junior a poursuivi : « Les femmes druzes ont soutenu les femmes de Suwayda, les aidant à établir librement leurs institutions et leurs organisations. »  Il doit y avoir un centre de Jineologie dans chaque ville de Syrie Soulignant la nécessité de créer une confédération de femmes parmi les femmes syriennes pour une organisation plus forte, Junior a conclu en affirmant qu’« une confédération de femmes doit être formée pour autonomiser et organiser les femmes, et toutes les femmes doivent s’unir sous cette structure. L’unité des femmes syriennes est essentielle car, en l’absence de solidarité, les violations des droits de l’homme augmentent et la violence contre les femmes dans les sphères économiques et politiques s’intensifie. Par conséquent, toutes les femmes doivent se rassembler pour faire entendre leur voix. Les femmes doivent créer des centres de recherche Jineoloji dans chaque ville de Syrie, et la société doit faire preuve de respect envers les femmes. Les femmes n’abandonneront pas leur lutte. » Nous voulons un système décentralisé Enas Naeem a rappelé que les habitants de Suwayda ont utilisé les moyens les plus efficaces pour s’organiser politiquement, socialement et militairement en réponse aux troubles actuels. Elle a déclaré : « Il ne faut pas oublier que le soulèvement des habitants de Suwayda a joué un rôle important dans la chute du régime Baas. Cependant, je tiens à préciser que nous ne sommes pas contre l’établissement d’un État ou d’une constitution. Nous l’avons clairement indiqué dès le début. HTS en est bien conscient, mais nous n’avons vu aucune sincérité dans ses promesses. Ses soi-disant engagements et objectifs ne visent qu’à faire taire temporairement la population. En attendant, ils cherchent également à établir une base dans la ville. Puisque nous croyons en un système décentralisé, nous soutenons que cette approche doit être reconnue comme un droit fondamental pour tous. Cependant, à cause de cette position, nous sommes faussement accusés de séparatisme. » La conférence manque de principes de respect  Naeem a critiqué l’auto-nomination d’Al-Jolani (le chef du HTC / HTS) au poste de président, déclarant : « Nous considérons cela comme une question de pouvoir et de contrôle, car il est impossible pour un seul individu et son cercle intime d’englober toutes les volontés et de représenter une société entière. » Elle a également critiqué la nature des conférences organisées par HTS, affirmant : « Ces conférences manquent de principes démocratiques et de respect de la société. Elles sont devenues des plateformes dominées par une idéologie et une religion uniques, où les voix du peuple sont complètement ignorées. Ce mépris des perspectives diverses, en particulier dans une région qui a sacrifié tant de martyrs, est un problème grave. Par exemple, le fait que les meurtriers d’Hevrîn Xelef étaient présents à la conférence révèle leur attitude envers les femmes. Cet événement ne peut pas être considéré comme un rassemblement au nom de l’humanité. La participation du meurtrier d’Hevrîn Xelef dans un tel cadre est une indication claire de leur mépris pour la question kurde. » Une nouvelle Syrie doit être construite sur le modèle d’une administration autonome Naeem a déclaré qu’une société organisée par la volonté, la détermination et le sacrifice des femmes ne peut être détruite. Elle a déclaré : « Nous sommes pleinement conscients de la perspective unilatérale qui confine les femmes aux tâches ménagères et cherche à violer leurs droits. Les droits des femmes sont des droits humains fondamentaux qui devraient exister naturellement dans la société sans qu’il soit nécessaire de les exiger constamment. De plus, les femmes de Suwayda s’efforcent de renforcer leurs relations avec tous les Syriens. » Décrivant l’administration autonome comme « la solution la plus réaliste pour l’avenir de la Syrie », Naeem a conclu : « Suite à ses succès dans le nord et l’est de la Syrie, nous pensons que ce modèle peut réorganiser la Syrie et garantir la protection des droits de tous dans la reconstruction du pays. Le modèle d’administration autonome constitue une base pour la cohésion politique, sociale et culturelle entre les peuples de Syrie. » (ANF)

ROJAVA. Les étudiants kurdes bloqués à Lattaquié et Homs vont être évacués

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SYRIE / ROJAVA – Hier, un média kurde signalait que 500 étudiants kurdes étaient bloqués au milieu de massacres commis par des jihadistes dans les régions de Lattaquié et de Homs. Aujourd’hui, la Direction des transports de l’administration autonome du canton de Jazera a annoncé sa volonté d’évacuer les étudiants bloqués à Lattaquié et Homs, en mobilisant de nombreux cars.

La direction des transports de l’administration autonome du canton de Jazera a annoncé aujourd’hui qu’elle était prête à évacuer les étudiants bloqués à Lattaquié et à Homs. Cette annonce a été faite dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

La direction a déclaré : « Dans le cadre de notre responsabilité sociale et de notre devoir envers les étudiants et la communauté, la direction des transports de la région de Jazera annonce l’affectation de bus Jian et Izla pour évacuer les étudiants bloqués dans les régions de Lattaquié et de Homs, à partir d’hier et d’aujourd’hui, qui ont été affectées par des conditions difficiles.

Cette initiative est une réponse urgente et une garantie pour la sécurité de nos chers étudiants. Elle vise à leur fournir un moyen de transport sûr pour les ramener dans leurs régions et leurs familles en toute sécurité. »

Nous affirmons notre engagement continu à soutenir toutes les initiatives humanitaires et sociales qui servent la communauté et soulagent ses souffrances.

Les voyages en bus seront programmés selon un horaire soigneusement étudié pour répondre aux besoins des étudiants dans les zones mentionnées, et une coordination sera maintenue avec les autorités compétentes pour assurer la fluidité des déplacements et la sécurité de tous ». (ANHA)

Militant baloutche : la lutte des Kurdes nous inspire

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SUISSE – Le militant baloutche, Jamal Baloch a déclaré que la lutte du peuple kurde était une flame qui éclaire leur chemin de lutte, ajoutant que le modèle du Rojava / nord et de l’est de la Syrie est une source d’inspiration pour lui, ajoutant : « Leur exemple nous pousse à rêver plus grand. »
 
Le militant baloutche, Jamal Baloch
 
Le peuple baloutche, dont le pays est divisé entre l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan, lutte depuis de nombreuses années pour son identité contre le déni et l’assimilation. Les Baloutches voient les Kurdes, qui ont subi le même sort qu’eux, comme une référence forte dans leur lutte. Les Baloutches suivent particulièrement le modèle de la Syrie du Nord et de l’Est, qui a été construit sur le paradigme de la nation démocratique du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan.
 
En 2004, les Baloutches ont fondé le Mouvement national baloutche (en anglais: Baloch National Movement, BNM), la société d’édition Zrumbesh et le département des droits humains Paank au Pakistan. Jamal Baloch, un militant des droits des baloutches qui travaille comme coordinateur des médias à Paank, a déclaré que le modèle établi par les Kurdes est une source d’inspiration pour eux. Décrivant son pays comme « une terre riche en histoire et en ressources, mais qui porte les cicatrices des siècles passés », Baloch a déclaré : « Je me consacre à dénoncer les atrocités commises contre mon peuple par les États qui occupent notre patrie. Grâce à Paank, je contribue à documenter les disparitions forcées, les meurtres et les abus auxquels notre peuple est confronté chaque jour, et j’utilise toutes les plateformes possibles pour sensibiliser le public. Je ne suis pas seulement une voix ; je suis une enfant de cette lutte, qui porte la douleur et l’espoir de ma nation dans tout ce que je fais. »
 
« Nous construisons un mouvement pour demander des comptes »
 
« Les Baloutches sont confrontés à un génocide. Nos maisons sont brûlées, nos voix sont réduites au silence, nos jeunes sont enlevés ou tués par les forces pakistanaises et iraniennes. Notre lutte en tant que Paank est de faire la lumière sur ces crimes et d’exiger justice. Nous ne résistons pas seulement avec des mots ; nous construisons un mouvement pour demander des comptes à ces États oppressifs. C’est une lutte pour notre droit d’exister en tant que nation, de vivre sans peur et de retrouver notre dignité », a déclaré Baloch, soulignant qu’ils se battent pour leur survie en tant que peuple.
 
« Une blessure ouverte par les frontières coloniales »
 
Soulignant que les manifestations faisaient partie de leur lutte contre l’effacement de leur identité, Jamal Baloch a déclaré que le peuple baloutche était divisé entre le Pakistan, l’Iran et l’Afghanistan, et que cette division était une « blessure qui transcende les frontières coloniales ». Notant que cette blessure n’a pas brisé l’esprit de résistance, Jamal Baloch a déclaré qu’en tant que Mouvement national baloutche, ils reflétaient les expériences du peuple baloutche et, en plus de documenter les violations, ils partageaient des publications dans les médias, prononçaient des discours et organisaient des réunions où le peuple baloutche se réunissait. « Nos rassemblements, comme le Rassemblement national baloutche de Gwadar, visent à unir nos voix dispersées en un seul cri. L’unité n’est pas seulement un rêve, c’est notre force », a déclaré Baloch.
 
Déclarant que l’oppression existe dans les trois régions où vivent les Baloutches, Baloutche a déclaré : « L’oppression est réelle, le Pakistan brûle nos villages, l’Iran pend notre jeunesse. Nous luttons en préservant notre identité. Au sein du PAANK, nous sensibilisons les gens par le biais de rapports mensuels détaillant chaque disparition et chaque meurtre afin que le monde ne nous ignore pas. Nous utilisons les médias pour faire entendre ces histoires et pour que notre langue et notre culture restent à l’ordre du jour. Nous organisons des événements, des manifestations, des séminaires, des campagnes pour éduquer notre jeunesse sur notre histoire et notre langue, le baloutche, qu’ils tentent d’effacer des écoles. Chaque fois que nous élevons la voix, nous plantons des graines de résistance contre l’assimilation. Notre culture n’est pas seulement quelque chose qui doit être protégé ; c’est notre arme contre les tentatives de nous détruire. »
 
« Notre politique est la vérité et la résistance »
Déclarant qu’ils souhaitent que les pillages, les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires dans leur pays cessent, les Baloch ont également souligné qu’ils veulent se gouverner eux-mêmes. « Nous voulons une indépendance totale, la plupart d’entre nous rêvons d’un Baloutchistan libre. Notre politique en tant que Paank est la vérité et la résistance. Nous enquêtons, documentons et dénonçons les crimes commis contre nous et travaillons pour exercer une pression internationale sur le Pakistan. Nous soutenons les manifestations pacifiques comme celle menée par le Comité Baloch Yakjehti [en anglais: Baloch Yakjehti Committee, mouvement de défense des droits humains créé en réponse aux allégations de violations des droits humains par l’État au Baloutchistan, au Pakistan], mais nous défendons également le droit de notre peuple à résister. La justice est notre feuille de route et nous ne nous arrêterons pas tant qu’elle ne sera pas réalisée », a déclaré Baloch.
 
« La lutte kurde est une flame qui éclaire notre chemin »
 
Baloch, qui a interprété la lutte des Kurdes comme un miroir de sa propre lutte, a déclaré que la mise en place d’un système dirigé par des femmes dans le nord et l’est de la Syrie était « incroyable ». « C’est une flame qui éclaire notre chemin », a déclaré Baloch. « Ici, des femmes comme Mahrang Baloch font la même chose, elles dirigent des marches, bravent les gaz lacrymogènes et nous unissent contre l’oppression du Pakistan. Voir les femmes kurdes se soulever me donne vraiment de l’espoir. Cela montre que même sous les chaînes les plus lourdes, nos âmes peuvent être libérées. Leurs réalisations prouvent que l’unité et le courage peuvent ébranler les empires, et nous les observons et en tirons des leçons. »
 
Soulignant qu’une vie extraordinaire a été construite dans le nord et l’est de la Syrie malgré les attaques, Baloch a déclaré : « La révolution des femmes, leur défiance envers la Turquie et d’autres… C’est une leçon de résilience. Nous en entendons parler à travers les médias internationaux, les réseaux d’activistes et la diaspora baloutche. Ce n’est pas seulement une information, c’est une source d’inspiration. Nous menons notre propre combat, mais leur exemple nous pousse à rêver plus grand. »
 
« Nos cœurs battent pour la même liberté »
 
Baloch a conclue son interview ainsi : « À mes frères kurdes du nord et de l’est de la Syrie, votre résistance est un phare pour nous tous. Vous avez montré au monde ce que signifie se dresser contre l’oppression, construire l’espoir à partir des cendres. Nous, les Baloch, sommes avec vous en esprit. Nos luttes sont différentes, mais nos cœurs battent pour la liberté. Continuez à vous battre ; vos victoires nous élèvent aussi. Accrochons-nous à la vérité qu’aucune force ne peut écraser un peuple qui refuse de s’incliner. Restez forts et sachez qu’au-delà des montagnes et des déserts, nous vous applaudissons dans votre combat pour nous-mêmes. » (Mezopotamya)