SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi et le chef du groupe islamiste HTC et président par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa (al-Joulani) seraient parvenus à un accord pour intégrer les forces arabo-kurdes « dans les institutions de la République arabe syrienne, soulignant l’unité du territoire syrien et rejetant la division* ». Attendons de voir les détails du protocole d’accord signés entre les deux hommes pour savoir comment les forces arabo-kurdes assureront leur sécurité pour ne pas être massacrés comme le furent des Alaouites sur les côtes ouest de la Syrie.
« Le nouvel État syrien semble avoir exclu une solution militaire dans le nord-est du pays et a reconnu les droits du peuple kurde. Nous verrons comment se concrétisera cette décision », a écrit la chercheuse Meghan Bodette, en réaction à ce nouveau développement. Toujours est-il que, le modèle féministe et pluraliste du Rojava est diamétralement opposé au régime islamique promu par al-Joulani et il faudra user de beaucoup de stratagème pour ménager la chèvre et le chou…
*Selon une déclaration de la présidence syrienne, l’accord souligne l’intégrité territoriale de la Syrie et aborde des points cruciaux tels que la reconnaissance du peuple kurde, la cessation des hostilités et le retour des réfugiés.
Le texte annoncé est le suivant :
« Le lundi 10 mars 2025, sur la base de la réunion entre le président Ahmad Chareh et le commandant général des FDS, Mazlum Abdi, les parties sont convenues des points suivants :
1. Le droit de tous les Syriens à être représentés dans le processus politique et à participer aux institutions de l’État sera garanti, indépendamment de leur origine religieuse ou ethnique, sur la base du mérite.
2. La communauté kurde sera reconnue comme une composante essentielle de l’État syrien, et ses droits de citoyenneté et ses droits constitutionnels seront protégés.
3. Un cessez-le-feu sera instauré sur l’ensemble du territoire syrien.
4. Toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie (Rojava) seront intégrées dans l’administration de l’État syrien ; les postes-frontières, les aéroports ainsi que les champs de pétrole et de gaz passeront sous le contrôle de l’État.
5. Le retour de tous les réfugiés syriens dans leurs villes et villages sera garanti, et leur protection sera assurée par l’État syrien.
6. L’État syrien bénéficiera d’un soutien dans la lutte contre les restes du régime Assad et les éléments menaçant la sécurité et l’unité du pays.
7. Toute incitation à la division, tout discours de haine et toute initiative visant à attiser les divisions sociales seront rejetés.
8. Des commissions de mise en œuvre travailleront pour assurer l’application complète de l’accord d’ici la fin de l’année.