ROJAVA. Les civils rompent leur jeûne au barrage de Tishreen

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SYRIE / ROJAVA – Les boucliers humains qui ont monté une veille pacifique au barrage de Tichrine depuis 8 janvier 2025, en solidarité avec les forces arabo-kurdes poursuivent leur résistance pendant le Ramadan. Ce soir, la foule a rompu le jeûne le deuxième jour du Ramadan près du barrage sous le ciel ouvert, à moitié dans l’obscurité. La résistance populaire contre les attaques turco-jihadistes au barrage de Tishreen se poursuit depuis 54 jours, avec la participation des habitants de Hasaka, Darbasiyah, Tal Tamr, Al-Shaddadi, Al-Hol et Tal Brak arrivés le 28 février. Depuis deux jours, avant l’heure de l’iftar (ou ftour), les civils participant à la résistance populaire préparent le repas et rompent le jeûne ensemble. Depuis le 8 janvier, les populations du nord et de l’est de la Syrie maintiennent une surveillance de résistance en groupes au barrage de Tishrin pour le défendre contre les attaques de la Turquie et de ses groupes paramilitaires.

IRAN. 4 Kurdes pendus le 27 février 2025

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IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien a pendu 4 prisonniers kurdes le 27 février 2025 dans la prison de Ghezel Hesar à Karaj, dans la province d’Alborz. 3 autres prisonniers ont été exécutés, dont un en public, fin février signale l’ONG de défense des droits humains Kurdistan Human Rights Network (KHRN).
Le 28 février, Shoayb Rezapour, un jeune Kurde du village de Sost à Esfarayen, dans la province du Khorasan du Nord, a été exécuté en public dans la ville, a appris le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN).
Shu’aib Rezapour avait été condamné à mort pour « meurtre prémédité » après avoir été reconnu coupable d’avoir poignardé mortellement un homme à l’été 2022.
Le procureur de Bojnurd a déclaré aux médias d’État que l’accusé avait été arrêté et jugé « dans les plus brefs délais », ajoutant que l’exécution avait été effectuée en public sur les lieux du crime, sur le pont Behesht de la ville, à la demande de la famille de la victime.
Selon la loi islamique, le « meurtre prémédité » est un crime puni par le qisas, ce qui donne à la famille de la victime le droit de riposter.
La veille, aux premières heures du 27 février, quatre prisonniers kurdes avaient été exécutés dans la prison de Ghezel Hesar à Karaj, dans la province d’Alborz.
Mostafa Hazhir-Pirouz, 40 ans, d’Asadabad, province de Hamadan, a été reconnu coupable d’infractions liées à la drogue, tandis que trois autres personnes – Amir Jafarpanah de Bijar dans la province du Lorestan, Alireza Basatiniya, 23 ans, d’Ilam dans la province d’Ilam, et Sajjad Eghbali de Kuhdasht dans la province du Lorestan – ont été condamnées à mort pour « meurtre prémédité ».

KURDISTAN. Le premier feu du Newroz allumé dans le village d’Apo

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TURQUIE / KURDISTAN – L’Assemblée des jeunes du DEM Parti a allumé le premier feu du Newroz (nouvel – an kurde) à Amara, le village du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan. L’Assemblée des jeunes de Riha du Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (Parti DEM) a allumé le premier feu du Newroz 2025 à Amara, le village du chef du PKK Abdullah Öcalan. Les jeunes ont fait une déclaration avant le programme de Newroz qui s’est déroulé dans la cour de la maison où est né Abdullah Öcalan.

Images pastorales du Kurdistan du Nord, par Kicki Lundgren

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PARIS – Le 1er mars 2025, l’Institut kurde de Paris a accueilli la photographe suédoise Kicki Lundgren pour la présentation de son livre-photo « Memories from the faraway mountains (Souvenirs des montagnes lointaines) » qui contient des photos prises durant les années 1990 dans les régions reculées de Dersim et d’Erzincan, au Kurdistan du Nord.
Deux femmes kurdes de Dersim – par Kicki Lundgren
Dans ce livre de photos en noir et blanc, on voit des villageois kurdes, notamment des femmes et des enfants, dans leur quotidien, tantôt cuisinant, tantôt se reposant, tantôt bataillant contre la neige qui s’accumule sur des toit des maisons en terre battue… Des tâches souvent effectuées uniquement par les femmes et les jeunes filles, pendant que les hommes se prélassent au frais durant l’été et autour de la cheminée durant l’hiver…
Des femmes kurdes alévies de la région d’Erzincan en route pour la visite des tombeaux où elles chantent des chants funèbres, par Kicki Lundgren
Après la présentation du livre, Lundgren confiait au public que la première fois qu’elle s’est rendue dans les régions kurdes de la Turquie, elle avait été frappée par l’odeur de la nature et la proximité des gens avec la nature, les animaux et entre eux-mêmes.
Kicki Lundgren tenant son livre-photo ouvert sur deux photos de femmes
une jeune femme sautant des falaises, Dersim, par Kicki Lundgren
Couverture du livre-photo « Memories from the Faraway Mountains »
  Vous pouvez connaitre le travail de Kicki Lundgren sur son site : https://www.kickilundgren.com/about

KURDISTAN. Le 3e Festival international du film d’Amed aura lieu en novembre

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TURQUIE / KURDISTAN – La troisième édition du Festival international du film kurde d’Amed aura lieu en novembre 2025. 
 
Participant-e-s à la réunion préparatoire du 3e Festival international du film d’Amed
 
L’unité cinéma du département de la culture et des affaires sociales de la municipalité métropolitaine d’Amed a organisé la réunion préparatoire du 3e Festival international du film d’Amed (en kurde: Mîhrîcana Fîlman a Navnetewî ya Amedê). Des cinéastes de différents pays, festivals de cinéma et institutions se sont réunis lors de la réunion organisée par la municipalité métropolitaine d’Amed du 28 février au 1er mars à Amed. Des représentants des festivals de cinéma kurdes et des cinéastes kurdes ont également assisté à la réunion. À la suite des discussions qui ont duré deux jours, les préparatifs du festival ont commencé. 
 
Dans leur communiqué écrit, les organiseurs du Festival international du film d’Amed ont rappelé que depuis 8 ans, les administrateurs nommés illégalement à la tête des municipalités kurdes ont essayé de « nous faire taire (…). Ils ont fermé nos institutions culturelles et artistiques et interdit nos festivals. Mais aujourd’hui, avec la voix montante de la paix, afin de respirer librement, le Festival International du Film d’Amed poursuit son voyage cinématographique avec son esprit indépendant, solidaire et libertaire ». Le communiqué souligne que le festival vise à créer un lieu de rencontre qui met en valeur une compréhension démocratique, sociale, écologique, défendant l’égalité des sexes et comme un art alternatif « contre l’approche qui voit le cinéma comme un simple produit industriel ». 
 
Le communiqué souligne que le festival comprendra également un programme de soutien aux scénarios pour promouvoir le développement du cinéma kurde, et que l’objectif est de créer une base de production solide dans le domaine du cinéma en soutenant les scénarios écrits en kurde. Le communiqué se termine ainsi : « Le festival comprend des longs métrages de fiction, des documentaires et des courts métrages. Croyant au pouvoir transformateur du cinéma, notre festival déterminera plusieurs thèmes et décernera des prix d’encouragement dans le cadre de ces thèmes. Les projections de films ne se limiteront pas aux salles de cinéma, mais s’étendront à différents espaces ouverts et fermés de la ville. De cette façon, le festival atteindra un public plus large en s’intégrant à la texture de la ville. En outre, un échange d’idées sera assuré entre les cinéastes à travers divers entretiens, panels et ateliers, et un espace d’expérience créative sera proposé aux jeunes cinéastes. (…) Le 3e Festival international du film d’Amed, qui aura lieu en novembre 2025, vise à rapprocher le cinéma du public, à encourager la production artistique et à créer un terrain de solidarité alternatif pour les cinéastes. (…) » 
 
Le Festival international du film d’Amed est coorganisé par l’Académie de Cinéma du Moyen-Orient fondée en 2012 à Diyarbakır qui a pour but de soutenir les cinéastes kurdes (en kurde: Komaleya Akademiya Sinemayê ya Rojhilata Navîn – OSAD; en turc: Ortadoğu Sinema Akademisi Derneği)

ROJAVA. Ouverture d’un atelier de couture pour femmes à Hassaké

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SYRIE / ROJAVA – L’atelier de couture Inanna (en kurde: Kargeha Ananaya Dûrinê) a ouvert ses portes dans le quartier de Neşwa à Hesekê dans le cadre des activités de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Le Bureau des femmes de la municipalité d’Hassakê a ouvert un atelier de couture nommé Inanna dans le quartier de Neşwa dans le cadre des activités du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. L’atelier de couture a été inauguré par une cérémonie à laquelle ont participé des dizaines de femmes. Reşa ​​​​Remo, membre du Bureau des femmes de la municipalité de Hesekê, a rendu hommage aux femmes du monde entier et a déclaré que l’atelier avait été inauguré avec le slogan « Nous construisons une Syrie démocratique avec la philosophie Jin, jiyan, azadî » pour soutenir les femmes et leur donner des droits. Remo a déclaré que l’atelier textile d’Inanna a été ouvert pour le développement de l’économie des femmes et a ajouté : « Nous allons encore agrandir cet atelier grâce à notre travail et à nos efforts. » L’atelier de couture Inanna est ouvert tous les jours sauf le vendredi de 08h00 à 15h00. Il y a 3 machines à coudre dans l’atelier. (ANF)

SYRIE. Le Conseil militaire de Siwêda déclare l’état d’urgence

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SYRIE – Suite aux violents affrontements qui ont fait des morts et des blessés dans le la ville de Jaramana à majorité druze et chrétien, près de Damas, le Conseil militaire de Soueida a décrété l’état d’urgence militaire. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui ordonné à l’armée de « se préparer à défendre la communauté druze de Jaramana ». Au moins une personne a été tuée et environ neuf autres blessées à Jaramana, gouvernorat de Rif Dimachq, à la suite d’affrontements armés entre des résidents locaux et les forces de sécurité affiliées au gouvernement de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (ASDH ou SOHR). La ville a été le théâtre d’intenses combats entre les forces de sécurité intérieure et les groupes armés locaux en réponse au meurtre d’un agent de sécurité et à l’enlèvement d’un autre. Suite aux affrontements armés à Jaramana, le Conseil militaire de Suwayda a publié une communiqué déclarant : « Compte tenu de l’escalade rapide de la situation à Jaramana et de notre engagement à protéger la population, nous plaçons toutes nos unités de combat en état d’alerte maximale, prêtes à intervenir immédiatement si nécessaire. »  Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de « se préparer à défendre la population druze de Jaramana dans la campagne de Damas ». (via l’agence kurde ANHA)

PARIS. Cérémonie de clôture du festival des films kurdes Zagros

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PARIS – Ce soir, des Kurdes de plusieurs pays d’Europe et du Kurdistan ont assisté dans l’auditorium de l’Hôtel de Ville à la soirée de clôture de la deuxième édition du festival des films kurdes Zagros qui a lieu en ligne. Prises de parole, musique, danse et cocktail Du premier au 28 février mars 2025, l’Association Des Cinéastes Kurdes de Paris (KOSÎ) organisait la deuxième édition du festival de films kurdes en ligne : Zagros Film Festival. La deuxième édition du festival cinématographique virtuel fut une réussite avec plus de 400 000 personnes touchées. En effet, avec une vingtaine de longs et court-métrages, de documentaires et de films d’animation des réalisatrices et de réalisateurs kurdes du Kurdistan et de la diaspora mis en ligne gratuitement, le festival virtuel Zagros fût de nouveau couronné de succès pour sa deuxième édition. L’organisateur du festival, Simon Suleyman a pris la parole pour remercier notamment la marraine du festival Geneviève Garrigos, les sponsors du Festival l’association des femmes entrepreneuses Rien K’Elles, LE Kurdistan Serab, les réalisatrices et réalisateurs qui ont participé au festival et toutes les personnes qui ont apporté leur aide à l’organisation du festival de filmes kurdes Zagros (en anglais: Zagros Film Festival – First Online Kurdish Film Festival).
Simon Suleymani lors de la soirée de clôture du Zagros Film Festival
Simon Sulaymani a également rendu hommage au comédien kurde Juma Khalil Ibrahim (alias Bave Tayar) tué par un drone turc près du barrage de Tishreen, au Rojava, le 19 janvier 2025. Simon Suleymani a présenté brièvement l’association des cinéastes kurdes KOSI basée à Paris et l’histoire du peuple kurde en lutte dans les quatre parties du Kurdistan contre des États colonialistes qui interdisent tout ce qui est kurde: langue, culture, musique… Il a rappelé que leur association KOSI avait d’abord vu le jour à Ankara, mais avait rapidement été interdite par le régime turc, comme tous les associations et centres culturels kurdes en Turquie.  
Genviève Garrigos avec Gewran Goyî et Halil Ibrahim Baran, cadres du parti politique kurde Partiya Kurdistanî (PAKURD
  Geneviève Garrigos a également pris la parole pour dire combien elle était admirative du courage du peuple kurde qui lutte pour faire vivre sa langue et sa culture qui sont criminalisées notamment au Kurdistan « turc » et au Kurdistan « iranien » .
Genco Selwa avant de monter sur la scène
  A cause d’un problème technique, le court-métrage qui était prévu lors de la soirée n’a pas pu être projeté. Mais le public a eu droit avons eu droit à une petit concert donné par l’artiste Genco Selwa qui a fait dansé la salle. Et enfin, un buffet accompagné des vins de KURDISTAN Şerab fût très apprécié du public.

TURQUIE. Libération de 17 coupables du massacre de Madimak

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TURQUIE / KURDISTAN – Le 2 juillet 1993, des islamistes ont commis un massacre dans la province kurde de Sivas en brûlant vives 35 personnes, essentiellement des Alévis réunis à l’hôtel Madimak pour le festival Pir Sultan Abdal. Aujourd’hui, on apprend que 17 personnes condamnées pour leur participation au massacre de Madimak ont été remises en liberté.   Colère des familles des victimes   En réaction à ces libérations, les organisations alévies ont organisé des marches et des manifestations pour protester contre la libération de 17 auteurs du massacre de Sivas / Madımak.   Cuma Erçe, président de l’Association culturelle Pir Sultan Abdal (PSAKD), qui a pris la parole en premier, a déclaré : « Notre lutte avec le slogan « Justice pour Madımak, justice pour tous » est toujours d’actualité. Ceux qui ont donné des briquets aux meurtriers ce jour-là, et ceux qui ont défendu les meurtriers, ont pris des fonctions dans l’État. Ceux qui les libèrent ont la même mentalité. Ceux qui brûlent, ceux qui acquittent et ceux qui libèrent sont les mêmes. Si nous pouvions affronter Sivas, nous affronterions tous les massacres. Toutes les mauvaises choses que nous avons vécues sont arrivées parce que nous n’avons pas pu affronter Sivas. Aujourd’hui, on recommence. Nous ne renoncerons pas à assumer nos responsabilités pour les massacres. Nous n’abandonnerons pas la lutte contre cette mentalité réactionnaire, raciste et fasciste. Nous commencerons les veillées à partir de demain. »   Şenal Sarıhan, l’un des avocats de l’affaire Madimak, a déclaré : « Nous vivons une époque où nous souffrons tous. C’est notre lutte qui nous a rendu forts. Cette affaire n’a pas pu aboutir à une conclusion équitable depuis 32 ans, et même s’il est clair que l’acte était clairement un acte de terrorisme, les auteurs sont libérés en masse en raison de lacunes dans la loi. Une libération conditionnelle a été imposée dont ces délinquants n’auraient pas dû bénéficier. En tant que victimes, nous avons le droit de nous opposer. Puisqu’ils nous ont fait exercer notre droit à la libération conditionnelle, nous avons aussi le droit de revendiquer nos droits. Nous savons qu’il s’agit d’une lutte pour la démocratie. »   Hüseyin Mat, président paritaire de la Confédération des syndicats alévis européens (AABK), a déclaré : « Tout d’abord, ils ont acquitté les meurtriers avec prescription. Les meurtriers ont été libérés. Ainsi, personne ne restera en prison suite au massacre de Madımak. Et ce n’est pas tout, il y a aussi ceux qui ont fui vers l’Europe et qui se promènent librement. L’État ne peut pas arrêter ces meurtriers. Ce cas est un cas humanitaire et ne pourra jamais être pardonné. Notre seule exigence n’est pas que les meurtriers soient tenus responsables, mais que ce soit la véritable idéologie officielle de l’État qui protège les meurtriers. L’État est responsable des massacres depuis celui de Dersim. Mais tout le monde devrait savoir que la paix en Turquie ne vient pas seulement de Diyarbakir. S’ils veulent une paix honorable, ils devraient également faire la paix avec les Alévis. »    Le président de la Fondation pour la culture anatolienne Hacı Bektaş Veli (HBVAKV), Ercan Geçmez, a souligné qu’ils étaient habitués à ces décisions et a déclaré : « Ceux qui ont commis le massacre de Maraş ont trouvé une place pour eux-mêmes au Parlement. La Turquie n’arrivera jamais à rien en se comportant de cette manière. Les institutions alévies sont en faveur de la paix sociale. Cette paix ne signifie pas le pardon de nos assassins. Ceux d’entre vous qui pardonnent à ces meurtriers sont, dans notre conscience, tout autant meurtriers que les meurtriers eux-mêmes. Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que justice soit rendue, jusqu’à ce qu’il y ait une véritable confrontation. » (Mezopotamya)

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Cüneyt Aydınlar

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ISTANBUL – Les Mères du samedi réunies pour leur 1040e veillée hebdomadaire ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Cüneyt Aydınlar, un étudiant porté disparu après son arrestation par la police à Istanbul/Bakırköy le 20 février 1994. A l’occasion de leur 1040e veillée contre les disparitions forcées, l’Initiative des mères du samedi a appelé le gouvernement turc à faire la lumière sur le sort de Cüneyt Aydınlar. Aydınlar, 22 ans, était étudiant en troisième année d’économie à l’Université d’Istanbul lorsqu’il a été arrêté à un arrêt de bus à Bakırköy le 20 février 1994 et emmené au commissariat de police politique de Gayrettepe. Le commissariat était alors considéré comme un centre de torture notoire. Aydınlar y a été détenu avec treize autres personnes qui avaient été placées en garde à vue dans le cadre de la même opération. Les arrestations n’ont été confirmées que le 27 février. Le lendemain, le groupe fut transféré devant la Cour de sûreté de l’État (DGM, aujourd’hui abolie) – Cüneyt Aydınlar n’en faisait pas partie. Le 17 mars 1994, le groupe eut sa première consultation avec son conseiller juridique. Au cours de cette conversation, il révéla publiquement qu’Aydınlar avait été torturé jusqu’au 2 mars 1994 et qu’il ne pouvait plus marché. Mais la police turc a prétendu que l’étudiant s’était échappé le 28 février 1994, lors d’une reconstitution sur place.  
Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.