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Ilham Ahmed : Toutes les parties doivent participer à la rédaction de la constitution syrienne

KURDISTAN – Ilham Ahmed, coprésidente du Département des relations extérieures de l’Administration du Nord et de l’Est de la Syrie / Rojava, a souligné que l’avenir de la Syrie ne pouvait reposer sur l’ancien système centralisé. La femme politique kurde a affirmé que la décentralisation était la seule voie pour mettre fin à la crise actuelle et a appelé toutes les parties à participer à l’élaboration d’une nouvelle constitution garantissant l’instauration d’une Syrie démocratique.

La neuvième édition du Forum de Souleimaniye organisé à l’Université américaine en Irak (AUIS), à Souleimaniye (en kurde: Silêmanî), au Kurdistan du Sud se poursuit depuis hier. L’événement qui dure sur deux jour réunit plus de 700 dirigeants locaux et internationaux pour aborder les défis les plus importants en Irak, dans la région et dans le monde.

S’exprimant lors de la deuxième journée du Forum de Souleimaniye, Ilham Ahmed a abordé la situation en Syrie, la forme de gouvernance, les attaques contre le nord et l’est de la Syrie et les défis auxquels est confrontée l’administration autonome.

Au début de son intervention, Ilham Ahmed a souligné qu’un retour à la situation d’avant 2011 n’était pas envisageable, car les systèmes centralisés ne font qu’aggraver les crises au lieu de les résoudre. Elle a insisté sur l’importance de reconnaître la diversité de la Syrie et de garantir les droits des Kurdes et de toutes les composantes de la Constitution.

Elle a expliqué que rejeter la décentralisation entraînerait de nouveaux conflits et a souligné que la plupart des Syriens ne souhaitent pas d’un système centralisé. Elle a déclaré : « Le peuple syrien réclamait auparavant la décentralisation. La rejeter revient à créer de nouveaux problèmes. La décentralisation est la solution à la crise actuelle, et la rejeter constitue un pas en arrière. La Syrie a besoin de nouvelles solutions pour aller de l’avant. »

Elle a rappelé l’importance d’impliquer toutes les parties dans l’élaboration de la Constitution et de la gouvernance afin de contribuer à la construction d’une Syrie démocratique, ajoutant : « Nous voulons participer à l’élaboration de la Constitution et de la gouvernance. Le peuple syrien est déterminé à lutter pour sa liberté et sa dignité, et il ne renoncera pas à ses objectifs. »

Concernant les accords entre l’autorité de Damas et l’Administration autonome, elle a expliqué qu’ils recherchent des accords plus approfondis concernant le processus constitutionnel et politique et la reconstruction de la Syrie.

Ilham Ahmed a également évoqué l’accord conclu entre le commandant général des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi, et le chef de l’autorité de Damas, Ahmad al-Shara. Elle a souligné l’importance de cet accord pour les différentes composantes de la Syrie et a rejeté les accusations selon lesquelles l’administration autonome chercherait à établir une séparation.

Concernant les attaques contre le nord et l’est de la Syrie et la résistance des forces militaires, Ilham Ahmed a déclaré que la lutte menée par les Forces démocratiques syriennes est un combat pour la liberté et la dignité du peuple du nord et de l’est de la Syrie et que leur résistance se poursuivra jusqu’à ce que ces objectifs soient atteints.

Elle a affirmé que la révolution dans le nord-est de la Syrie est une révolution populaire et un mouvement vers la construction d’une société démocratique et multiculturelle, qui donne au peuple syrien l’espoir d’un avenir meilleur.

Évoquant les défis auxquels l’Administration autonome est confrontée, elle a déclaré : « Ces défis ne nous feront pas reculer, ils ne feront que renforcer notre détermination à atteindre nos objectifs. C’est l’espoir de construire un avenir meilleur qui anime notre lutte, et nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que nous atteignions nos objectifs. »

Ilham Ahmed a également évoqué l’expérience du modèle fédéral du Kurdistan du Sud, affirmant qu’il s’agit d’une expérience importante dans l’histoire kurde et pour les pays où vivent les Kurdes. Elle a toutefois souligné que la situation des Kurdes et les conditions géopolitiques en Syrie diffèrent de cette expérience et que ces différences doivent être prises en compte.

Il convient de mentionner que le neuvième Forum de Sulaymaniyah poursuit sa deuxième journée à l’Université américaine de la ville de Sulaymaniyah. (ANHA)