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TURQUIE. Des enfants chassés d’une crèche par l’administrateur nommé à la tête de la municipalité de Van

TURQUIE / KURDISTAN – L’administrateur nommé illégalement à la tête de la municipalité kurde de Van a chassé de la crèche municipale Perperok plusieurs enfants au prétexte que les familles ne payaient pas les frais de garde. Avant la confiscation de la mairie kurde, les frais des enfants des familles pauvres de la crèche étaient entièrement pris en charge par la municipalité tandis que les autres familles payaient une petite somme pour la garde de leurs enfants dans cette crèche où l’équipe pédagogique parlait en kurde (la langue maternelle des enfants) dans la crèche.

La municipalité métropolitaine de Wan, dirigée par un administrateur, a expulsé de nombreux enfants de la crèche de Perperok, donnant un enseignement en langue kurde, au motif de « non-paiement des frais de garde ». Le régime turc attaque systématiquement les acquis des femmes et du peuple kurdes. Les crèches, les centres pour femmes, les centres culturels… inaugurés par les municipalités kurdes sont confisqués / fermés par les autorités turques tandis que les élu-e-s kurdes sont jeté-e-s en prison pour avoir servi le peuple…

Le gouverneur Ozan Balcı, nommé à la tête de la municipalité métropolitaine de Wan le 15 février, et son équipe suspendent ou annulent les projets mis en œuvre par les élu-es du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM Parti). L’administrateur nommé à la tête de la municipalité de Van a d’abord annulé JINKART, carte de transports gratuits pour femmes, ainsi que les cartes d’aide sociales accordées aux femmes pauvres. Il a également stoppé deux projets d’emplois pour femmes. En outre, il a suspendu de nombreux travaux d’infrastructures (routes, réseaux de distribution d’eau…)  projets culturel et ceux pour des femmes et aux jeunes.

L’administrateur a également commencé à retirer les enfants de la chèche de Perperok, où l’enseignement était dispensé dans la langue maternelle. La crèche a été mise sous tutelle et de nombreux enfants de la crèche ont été chassés de la chèche au motif que leurs frais de garde n’étaient pas payés.

La crèche, qui a été ouverte sous l’administration du DEM Parti, ne demandait pas de frais aux familles qui n’avaient pas de moyens financiers. D’autres familles payaient une petite somme.

Réaction des familles

Reyhan Bahadır, dont l’enfant a été retiré de la crèche, a déclaré que sa fille était allée à la crèche pendant 10 mois et qu’aucun frais ne lui avait été facturé. Reyhan Bahadır a déclaré : « Après la mise sous tutelle, de nombreux enfants ont été expulsés des crèches. Lorsque la municipalité était sous administration du DEM Parti, l’éducation de nos enfants en maternelle se poursuivait sans problème. »

Reyhan Bahadır a également déclaré que la personne désignée comme directrice de la crèche les avait menacés en leur disant : « Je suis allée voir la personne désignée comme directrice de la crèche. Je lui ai demandé pourquoi ils avaient expulsé nos enfants de la crèche. Il a répondu que nous n’avions payé aucun frais jusqu’à aujourd’hui. Lorsque j’ai protesté, il a menacé de m’arrêter. »

« Nous ne voulons pas de kayyim »

Reyhan Bahadır, qui a déclaré avoir été victime de violences parce que leurs enfants avaient été retirés de la crèche, a déclaré : « Quand nos enfants allaient à la crèche, nous pouvions faire notre travail. Je faisais le ménage et je ne pouvais laisser ma fille nulle part. En tant que familles victimes de violences, nous déplorons cette situation. Nous ne voulons pas d’administrateur et nous ne voulons pas d’une municipalité dirigée par un kayyim [administrateur]. » (Agence Mezopotamya)