AccueilFemmesViolences faites aux femmes : vers une compréhension politique du patriarcat

Violences faites aux femmes : vers une compréhension politique du patriarcat

La violence à l’égard des femmes et des filles peut prendre de nombreuses formes à l’échelle mondiale, de l’absence d’autonomie personnelle à la violence sexuelle et à la violence domestique. Pour mieux comprendre comment la violence à l’égard des femmes affecte les femmes au Moyen-Orient en particulier, cette note d’orientation aborde divers cas de violence à l’égard des femmes kurdes dans la région du Kurdistan irakien (KRI). Une attention particulière est accordée aux mariages forcés/arrangés, à la violence fondée sur l’honneur et aux mutilations génitales féminines, qui forment un « trio patriarcal » d’oppression : un phénomène que l’auteur a identifié et étudié de manière approfondie. Les recommandations de la note d’orientation éclairées par cette recherche sont pertinentes pour les décideurs politiques de la région du Kurdistan irakien et au-delà, y compris les États membres de l’Union européenne qui ont été confrontés à des cas troublants de violence à l’égard des femmes dans les communautés immigrées et qui sont confrontés à des défis similaires en matière de droits des femmes. L’examen des violations contre les femmes est pertinent pour de nombreuses régions du Moyen-Orient et, plus largement, pour les sociétés et les communautés où les valeurs et les normes patriarcales produisent un milieu social où la principale justification de la violence à l’égard des femmes est la protection d’une construction sociale de l’honneur. Cette note d’orientation s’appuie sur des travaux de terrain menés dans la région du Kurdistan irakien ; 55 entretiens qualitatifs avec des décideurs politiques, des fonctionnaires des Nations Unies, des avocats, des universitaires, des militants, des membres de la société civile, ainsi que des femmes et des hommes victimes et auteurs de violences faites aux femmes ; et une enquête quantitative menée auprès de 200 femmes et hommes pour connaître leurs opinions sur ce phénomène aux multiples facettes. L’objectif de cette note d’orientation est de donner aux institutions publiques chargées de surveiller le bien-être des femmes une meilleure idée des défis auxquels les femmes sont encore confrontées en matière d’égalité et de proposer des pistes pour relever ces défis. [1]

Les femmes et les filles subissent de nombreuses formes de violences basées sur le genre (VBG) à l’échelle mondiale. Cette note d’orientation examine des cas spécifiques de VBG contre des femmes kurdes dans la région du Kurdistan irakien (KRI) afin de mettre en lumière l’impact unique de la VBG sur les femmes du Moyen-Orient. Au cours de mes recherches, j’ai observé, défini et examiné une trinité d’oppression, que j’ai baptisée « trifecta patriarcale » (Hussain, 2024). Ce trio comprend les mariages forcés/arrangés, les mutilations génitales féminines (MGF) et les soi-disant « crimes d’honneur »/violences basées sur l’honneur (VHB) ; des phénomènes qui, selon moi, fonctionnent de manière symbiotique et méritent une attention particulière du point de vue des politiques publiques (Payton, 2019 ; Beghikhani, 2015 ; Haig et al., 2015 ; Ruba, 2010 ; Brown et Romano, 2016 ; Ahmady, 2018 ; Burrage, 2016 ; Barrett et al., 2021).

Les conclusions et recommandations de cette note d’orientation s’appuient sur des recherches menées entre 2022 et 2024. En 2023, j’ai mené des travaux de terrain dans les villes d’Erbil, Duhok, Sulaymaniyah, Kelar et Xanaqin, en menant des entretiens avec 55 femmes et hommes ayant survécu ou ayant commis des violences sexistes, des décideurs politiques, des fonctionnaires des Nations Unies (ONU), des avocats, des universitaires, des militants et des membres de la société civile. J’ai également mené une enquête quantitative auprès de 200 femmes et hommes sélectionnés au hasard, comme variable de contrôle pour connaître leur point de vue sur les différents phénomènes examinés dans cette note d’orientation.

Cette note d’orientation est importante au-delà du KRI, car la région du Moyen-Orient dans son ensemble est confrontée à des obstacles comparables en matière d’égalité des femmes. Cette question gagne également en importance dans les communautés de la diaspora en raison de la tension croissante entre les conceptions conservatrices et traditionalistes de l’islam au Moyen-Orient et les conceptions libérales modernistes « anglo-européennes » des droits des femmes inscrits dans la législation européenne. Un tel environnement idéologique partagé par le KRI et les diasporas des États d’Europe occidentale signifie que de nombreuses femmes survivantes sont ostracisées par la société et obligées de subir ces injustices en silence. Compte tenu de ces défis, cette note d’orientation comprend sept recommandations générales qui abordent les violations des droits des femmes. 

Cette note d’orientation vise à offrir aux agences gouvernementales chargées de suivre le bien-être des femmes des informations supplémentaires sur la manière de mieux garantir l’égalité des femmes dans la société en proposant des stratégies cohérentes. Les recommandations de cette note d’orientation s’alignent étroitement sur l’Objectif de développement durable (ODD) 5 des Nations Unies sur l’égalité des sexes et l’ODD 16 sur la paix, la justice et des institutions efficaces. [2]

Mariages forcés et arrangés

Les données que j’ai recueillies au KRI ont révélé que le taux de mariage forcé parmi les filles mariées entre 14 et 17 ans et entre 18 et 24 ans était de 20 % pour les deux groupes. Les mariages d’enfants et les mariages forcés découlent de divers facteurs, notamment les normes tribales et patriarcales, les pratiques culturelles, le manque d’éducation formelle, les déséquilibres de pouvoir au sein des ménages et les attentes masculines néfastes (Khan, 2020 ; Erman et al., 2021). Ces mariages ont souvent lieu dans des zones rurales régies par des coutumes qui ne respectent pas les lois de l’État. 

La prévalence du mariage d’enfants au Kurdistan irakien est difficile à quantifier, mais une enquête de l’UNFPA a révélé que 20,53 % des femmes âgées de 20 à 24 ans dans la région du Kurdistan et 23,02 % dans l’ensemble de l’Irak étaient mariées avant l’âge de 18 ans (UNFPA, 2016). Les facteurs contributifs comprennent des coutumes désuètes, la pauvreté et un faible niveau d’éducation, qui rendent les filles vulnérables à l’exploitation et à la dépendance économique (ONU Femmes, 2018 ; 2019 ; El Ashmawy et al., 2020). Les hommes sont également touchés, car les jeunes maris sont souvent confrontés à la pression de subvenir aux besoins d’un ménage sans carrière ni revenus stables (Hussain, 2024).

Après la montée de l’État islamique (EI) en 2014, les difficultés économiques et la baisse du niveau de vie au Kurdistan irakien ont entraîné une augmentation des violences contre les femmes. De nombreuses filles ont été contraintes d’abandonner l’école et de se marier jeunes en raison de difficultés financières, de pressions familiales ou d’un contexte de travail forcé où elles étaient exposées à l’exploitation et au harcèlement sexuels. 

Les familles considéraient souvent le mariage précoce comme un moyen de « protéger » leurs filles de plus grands dangers, malgré les objections de ces dernières. Les violences physiques au sein du mariage étaient normalisées par les parents, car elles considéraient que c’était une meilleure alternative que de laisser leurs filles « sans défense » et potentiellement vulnérables à de multiples abus. Les mariages arrangés étaient perçus comme des opportunités de mobilité sociale, tirant parti des structures patriarcales pour améliorer les perspectives matérielles d’une fille. Cependant, ces unions manquaient souvent d’amour et d’empathie, réduisant les mariages à des arrangements transactionnels dans lesquels les femmes étaient traitées comme des biens ou des servantes, ce qui conduisait à l’isolement et à l’enfermement.

Dans les régions rurales et tribales, la domination masculine façonnait tous les aspects de la vie. Les hommes justifiaient souvent leur contrôle par des croyances religieuses, rejetant les lois laïques protégeant les femmes comme des influences corruptrices. L’obéissance des filles et des femmes était considérée comme un impératif moral, et le fait de défier les choix parentaux en matière de mariage était considéré comme déshonorant. En fin de compte, mes recherches ont mis en évidence que les pratiques de mariage forcé étaient profondément ancrées dans les normes culturelles.

Violence fondée sur le déshonneur perçu

Les violences liées à l’honneur (VFI) demeurent courantes au Kurdistan irakien, enracinées dans les normes patriarcales et tribales ainsi que dans les perceptions culturelles du rôle « approprié » des femmes. Les données officielles montrent que 44 femmes ont été tuées pour « l’honneur » en 2022. De nombreuses autres se seraient suicidées dans des circonstances suspectes, souvent par auto-immolation, et on suppose que certains d’entre elles étaient des meurtres d’honneur mis en scène comme des suicides. Comme l’a expliqué un représentant d’ONG à Sulaymania, « il est très facile pour une femme d’être victime d’un meurtre d’honneur commis par des membres de sa famille au Kurdistan irakien ou en Irak et de s’en tirer impunément ».

Les crimes d’honneur sont commis pour des raisons diverses, notamment les relations sexuelles avant le mariage, le fait d’être victime d’un viol, le refus d’un mariage arrangé ou le fait d’épouser une personne désapprouvée par la famille. Si le meurtre est la forme la plus grave, d’autres sévices, comme les mutilations et les défigurations faciales, sont également infligés pour rendre les femmes « indésirables ».

La loi irakienne traite des crimes d’honneur mais autorise des peines réduites pour ces crimes, les considérant souvent comme des délits moins graves. Dans l’ensemble de l’Irak, les peines peuvent être aussi basses que six mois, alors que les meurtres non liés à l’honneur sont passibles de la réclusion à perpétuité ou de la peine de mort (AlKhateeb, 2010). Cette clémence perpétue l’idée que les crimes d’honneur sont des réactions « naturelles » à la honte ressentie par la famille. En revanche, les autorités du Kurdistan irakien ont aboli les lois autorisant de telles peines réduites en 2000.

Contrairement aux mariages forcés, les violences sexuelles touchent tous les milieux socioéconomiques. Une enquête de l’UNICEF a révélé que 59 % des femmes âgées de 15 à 59 ans trouvaient acceptables les violences physiques infligées par leur mari (AlKhateeb, 2010). De nombreuses femmes intériorisent les normes patriarcales et perçoivent ces dangers comme ne concernant que les « autres ». Les entretiens ont montré que les femmes plus âgées, notamment les mères et les tantes, considéraient souvent les crimes d’honneur comme justifiés par des transgressions morales « graves », comme la promiscuité sexuelle perçue, estimant que de tels actes ternissaient l’honneur de la famille.

Recommandations politiques

Le « trio patriarcal » – mariages forcés/arrangés (Hussain, 2024), violences basées sur l’honneur (VHB) et mutilations génitales féminines (MGF) – est un problème complexe qui nécessite des solutions globales. Pour remédier à ces abus, le gouvernement du Kurdistan palestinien doit mettre en œuvre une stratégie nationale globale. Bien que des progrès aient été constatés, notamment une diminution des MGF, ces phénomènes continuent d’avoir des conséquences catastrophiques pour les femmes, les familles et les communautés.

Au niveau institutionnel, les propositions politiques prévoient notamment l’élargissement des services de réponse aux violences basées sur le genre financés par l’État, tels que les soins de santé, le soutien psychologique, l’aide au logement et les protections juridiques (Waylen, 2014 ; Piscopo, 2020). L’élimination des pratiques sexistes qui limitent l’accès des femmes au lieu de travail et aux ressources est essentielle pour renforcer leur capacité d’action économique, offrir des alternatives aux mariages arrangés et réduire le risque de crimes d’honneur (Chenoweth & Zoe, 2022 ; Hussain, 2024).

Les principaux objectifs pour atteindre ces buts sont les suivants :

  1. Renforcer la législation pour remettre en question les normes et croyances sexistes néfastes.
  2. Réduire l’acceptation sociale de la violence à l’égard des femmes (VAW) en promouvant des normes d’égalité des sexes.
  3. Collaborer avec des organisations dirigées par des femmes, des ONG et des dirigeants communautaires pour conduire des changements significatifs.
  4. Donner la priorité aux lois liées à la santé et aux mesures de responsabilisation pour atténuer la violence et favoriser l’égalité des sexes.
  5. Améliorer l’accès des femmes à la formation professionnelle, à l’emploi formel et aux droits du travail pour améliorer leurs opportunités économiques.
  6. Encourager une croissance économique inclusive en soutenant les entreprises qui privilégient le leadership et l’entrepreneuriat féminin.
  7. Coordonner les efforts intersectoriels pour aider les adolescents à lutter contre les mariages d’enfants, les MGF et la VHB.

Les réformes structurelles devraient inclure l’intégration de ces mesures dans le système éducatif. Une éducation complète à la santé reproductive peut informer les jeunes des dangers des MGF, tandis qu’assurer l’égalité d’accès à l’éducation obligatoire jusqu’à 18 ans peut permettre de lutter contre le désespoir économique (EGER, 2021). Les écoles pourraient également employer des administratrices et des infirmières pour répondre aux défis spécifiques des filles et fournir des conseils sur les problèmes personnels et de sécurité (World Food Program USA, 2022).

Une action législative est essentielle. Il faut interdire aux religieux d’enregistrer des mariages en dehors des tribunaux officiels, et les violences faites aux femmes et les mutilations génitales féminines devraient être sanctionnées plus sévèrement. Des unités spéciales devraient enquêter sur ces délits, et les procédures de divorce pour les femmes maltraitées doivent être simplifiées, avec l’aide de l’État pendant leur transition. Comme l’a déclaré une jeune femme du Kurdistan irakien : « Nous avons besoin que les hommes ressentent l’urgence de le faire. » Démanteler la « trilogie patriarcale » (Hussain, 2024) nécessite la participation de ceux qui en bénéficient (Levtov et al., 2015 ; Dabla-Norris et Kochhar, 2019). Les limitations des droits des femmes sont interconnectées et exigent des solutions holistiques qui s’attaquent aux causes profondes plutôt qu’à la simple atténuation des symptômes. Ces idées et recommandations sont pertinentes bien au-delà du Kurdistan irakien, et s’étendent à des contextes mondiaux.

Par Shilan Fuad Hussain

Shilan Fuad Hussain est chercheuse en études de genre et analyse culturelle. Elle a été auparavant boursière postdoctorale Marie Sklodowska-Curie (2022-2024, UKRI), chercheuse invitée au Washington Kurdish Institute (États-Unis) et boursière doctorale au Centre de politique de sécurité de Genève (Suisse). Elle est une universitaire interdisciplinaire et travaille sur une variété de sujets, parmi lesquels : la représentation, la production et les pratiques culturelles ; la violence sexiste ; les politiques étatiques favorisant l’égalité des femmes ; les MGF et les mariages arrangés/forcés ; les impacts sociaux de la masculinité ; et la multi-identité et la culture dans les diasporas. Ses travaux actuels se situent à l’intersection de la sociologie et de l’analyse culturelle, et de sa pertinence symbiotique pour la société moderne. De plus amples informations sont disponibles sur son site internet :  https://www.shilanfuadhussain.com/

Texte original (en anglais) à lire ici: Hussain, Shilan Fuad. (2025). “Violence Against Women: Towards a Policy Understanding of the Patriarchy.” Policy Papers. European Center for Populism Studies (ECPS). February 5, 2025. https://doi.org/10.55271/pop0005

Références:

Ahmady, K. (2018). The Politics of Culture-Female Genital Mutilation/Cutting in Iran.” Journal of Humanity. Vol 4(1) (March):1-022.

AlKhateeb, Basma. (2010). Persistent gender-based violence an obstacle to development and peace. Developing Programs for Women and Youth Iraqi. Al-Amal Association, Social Watch Poverty Eradication and Gender Justice. https://www.socialwatch.org/node/12087

Barrett, H. R.; Bedri, N. & Krishnapalan, N. (2021). “The Female Genital Mutilation (FGM) – migration matrix: The case of the Arab League Region.” Health Care for Women International, 42(2), 186–212. https://doi.org/10.1080/07399332.2020.1789642

Beghikhani, N. (2015). Honour Based Violence. Gill & Hague.

Brown, L., & Romano, D. (2006). “Women in Post-Saddam Iraq: One Step Forward or Two Steps Back?” NWSA Journal, 18(3), 51–70. https://doi.org/10.2979/NWS.2006.18.3.51

Burrage, H. (2016). Female Mutilation: The Truth Behind the Horrifying Global Practice of Female Genital Mutilation, New Holland Publishers.

Chenoweth, Erica & Zoe, Marks. (2022, March 8). “Revenge of the Patriarchs: Why Autocrats Fear Women.” Foreign Affairshttps://www.foreignaffairs.com/articles/china/2022-02-08/women-rights-revenge-patriarchs

Dabla-Norris, E. & Kochhar, K. (2019). “Closing the Gender Gap.” IMF Paper.https://www.imf.org/Publications/fandd/issues/2019/03/closing-the-gender-gap-dabla

EGER. (2021). Girls Education Roadmaphttps://apppack-app-eger-prod-publics3bucket-elt8wyly48zp.s3.amazonaws.com/documents/Girls_Education_Roadmap_2021_Report.pdf

El Ashmawy, Nadeen; Muhab, Norhan and Osman, Adam. (2020). “Improving Female Labor Force Participation in MENA.” The Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL). November 2, 2020. https://www.povertyactionlab.org/blog/11-2-20/improving-female-labor-force-participation-mena

Erman, Alvina; De Vries Robbe, Sophie Anne; Thies, Stephan Fabian; Kabir, Kayenat; Maruo, Mirai. (2021). Gender Dimensions of Disaster Risk and Resilience: Existing Evidence. World Bank, Washington, DC. http://hdl.handle.net/10986/35202

Haig, G. L. J.; Öpengin, E.; Hellinger, M. & Motschenbacher, H. (2015). “Gender in Kurdish: Structural and socio-cultural dimensions.” In: Gender Across Languages (Vol. 36, pp. 247–276). John Benjamins Publishing Company. https://doi.org/10.1075/impact.36.10hai

Hussain, S. F. (2024). Protecting women’s agency in the Middle East: Interventions and reforms to ensure women’s rights. CWS Policy Insights No. 1. Center for War Studies.

Khan, A. R.; Ratele, K. & Arendse, N. (2020). “Men, Suicide, and Covid-19: Critical Masculinity Analyses and Interventions.” Postdigital Science and Education, 2(3), 651–656. https://doi.org/10.1007/s42438-020-00152-1

Levtov, R.; van der Gaag, N.; Greene, M.; Kaufman, M. & G. Barker. (2015). “State of the World’s Fathers: A Men Care Advocacy Publication.” Washington, DC: Promundo, Rutgers, Save the Children, Sonke Gender Justice, and the Men Engage Alliance. https://www.fatherhood.gov/sites/default/files/resource_files/e000003287.pdf

Payton, J. (2019). Honour and Political Economy of Marriage. Rutgers University Press.

Piscopo, Jennifer. (2020). The Impact of Women’s Leadership in Public Life and Political Decision-Making. Prepared for UN Women’s Expert Group Meeting for the 65th Session of the Committee on the Status of Women. New York: UN Women.

Ruba, S. (2010). Transnational Public Spheres from ‘Above’ and from Below’, Feminist Networks across the Middle East and Europe, Transnational Public Spheres.

UN Women. (2018). “Facts and Figures: Economic Empowerment.”  https://www.unwomen.org/en/what-we-do/economic-empowerment/facts-and-figures

UN Women. (2019). Women’s Full and Effective Participation and Decision-Making in Public Life, as Well as the Elimination of Violence, for Achieving Gender Equality and the Empowerment of All Women and Girls. New York: UN Women, 2019: https://digitallibrary.un.org/record/3898140?ln=en

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Waylen, Georgina. (2014). “Strengthening women’s agency is crucial to underpinning representative institutions with strong foundations of participation.” Politics & Gender, 10, no. 4: 495–523.

World Food Program USA. (2022). “Top 6 Reasons Women Are Hungrier Than Men Today.” https://www.wfpusa.org/articles/women-in-crisis-top-ways-women-are-hungrier/


[1] Funding Details: This project was funded by UKRI, Grant Number: EP/X024857/1, carried out by Shilan Fuad Hussain at the Department of Law and Social Science, Middlesex University, United Kingdom.

[2] Geneva International Centre for Justice (GICJ), published by CEDAW – UN Committee on the Elimination of Discrimination Against Women, ‘Shadow Report on Iraq submitted by Geneva International Centre for Justice (GICJ) to the Committee of the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women; 74th Session; 21 October – 8 November 2019; Geneva, Switzerland’, 10 October 2019. United Nations Population Fund, UN Children’s Fund, UN Women, ‘Protecting Girls in Iraq from Female Genital Mutilation’, 6 February 2019, from: https://reliefweb.int/report/iraq/protecting-girls-iraq-female-genital-mutilation-enarku. The United Nations have put forward multiple documents on the elimination of violence against women, including forced marriages, e.g., the 1993 Declaration on the Elimination of Violence against Women (UN Doc. A/Res/48/104). United Nations Statistics Division. United Nations Global SDG Database. Data retrieved July 2022. From: https://unstats.un.org/sdgs/dataportal.