ALLEMAGNE – Kerem Schamberger, un universitaire germano-kurde, a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à l’inaction du gouvernement allemand contre un fasciste turc qui a proféré des menaces de mort depuis la Turquie.
Depuis des années, des hommes politiques de gauche d’origine kurde, mais aussi des personnes d’origine non kurde, reçoivent des menaces de mort sur les réseaux sociaux via des individus louant la mouvance fasciste turque Ülkü Ocaklari (Loups gris).
Kerem Schamberger, un universitaire allemand, a révélé mercredi dans un article sur les réseaux sociaux l’absence de réponse du gouvernement allemand aux menaces de mort persistantes dont il fait l’objet.
Schamberger a révélé que lui et d’autres avaient reçu des menaces de mort de la part d’un individu résidant en Turquie. Cet individu, identifié comme Tayfun K., serait connu des autorités, mais ne fait l’objet d’aucune mesure légale ou restrictive importante.
L’universitaire a souligné les liens étroits entre les hommes politiques allemands et le président turc Recep Tayyip Erdoğan, en mentionnant l’apparente négligence dans la lutte contre ces menaces particulières. Il a souligné que les autorités allemandes n’avaient pas confirmé si Tayfun K. était récemment entré en Allemagne. En outre, Schamberger a souligné que même si Tayfun K. devait entrer en Allemagne, il ne semble pas qu’il serait confronté à des répercussions immédiates, malgré ses menaces antérieures.
L’inaction du gouvernement allemand va jusqu’à ne pas imposer d’interdiction d’entrée dans le pays à Tayfun K.
Parmi les autres personnes menacées par ces menaces figurent les politiciens gérmano-kurdes Civan Akbulut, Sarya Ataç et Cansu Özdemir, ainsi que plusieurs individus anonymes.
Lecture d’un livre co-écrit par Schamberger et Alexander Glasner-Hummel, « Geflohen, Verboten, Ausgeschlossen. Wie die kurdische Diaspora in Deutschland mundtot gemacht wird » (Comment la diaspora kurde en Allemagne est réduite au silence) », prévue le 28 novembre, a été annulée officiellement pour des raisons de sécurité. Le consulat turc en Allemagne est accusé d’avoir exercé d’importantes pressions sur le lieu de l’événement, conduisant à son annulation.